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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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en face : il n'est pas question que deux hommes seuls tiennent <strong>le</strong> coup sur ce vieuxrafiot. Je vote pour que nous restions tous. »Spencer se tourna pour consulter chacun de ses six hommes. Tous <strong>le</strong>regardaient avec <strong>le</strong>urs yeux rougis par <strong>le</strong> manque de sommeil et ils acquiescèrent àl'unisson. Spencer alors se retourna vers Pitt. « Désolé, grand chef, mais Spencer etsa joyeuse bande de pompistes ont décidé de rester.- Je suis avec vous, dit gravement Woodson.- Comptez-moi aussi », fit Gunn.Le premier maître Bascom prit <strong>le</strong> bras de Pitt, « Je vous demande pardon,monsieur, mais moi et mes gars, on en est pour rester aussi. Ce câb<strong>le</strong>-là, il faut <strong>le</strong>surveil<strong>le</strong>r toutes <strong>le</strong>s heures pendant la tempête pour s'assurer qu'il ne ferrail<strong>le</strong> pas et ilfaut <strong>le</strong> graisser constamment pour qu'il ne claque pas.- Désolé, Pitt, mon garçon, fit Sandecker avec une satisfaction qu'il necherchait même pas à dissimu<strong>le</strong>r. Vous avez perdu. »On entendit au-dessus du toit <strong>le</strong> bruit de l'hélicoptère de Sturgis qui s'apprêtaità atterrir. Pitt haussa <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s d'un geste résigné et dit : « Eh bien, voilà qui règ<strong>le</strong>la question. Ou bien on cou<strong>le</strong>, ou bien on surnage tous ensemb<strong>le</strong>. » Puis il esquissaun sourire las. « Vous feriez bien tous d'al<strong>le</strong>r vous reposer un peu et de manger unmorceau. Ça sera peut-être la dernière chance que vous aurez. D'ici quelques heures,nous serons tous jusqu'aux trous de nez dans <strong>le</strong> secteur frontal de l'ouragan. Et je n'aipas besoin de vous faire un dessin de ce à quoi nous pourrons nous attendre. »II pivota sur ses talons et se dirigea vers <strong>le</strong> point d'appontement del'hélicoptère. Pas mal joué, se dit-il. Pas mal joué du tout. Il n'aurait jamais un Oscar,mais, bon sang, son public avait trouvé son numéro convaincant, et c'était tout ce quicomptait.Jack Sturgis était un petit homme mince aux yeux tristes de basset, avec <strong>le</strong>genre de regard que <strong>le</strong>s femmes considéraient comme irrésistib<strong>le</strong>. Il tenait entre sesdents un long fume-cigarette et avançait <strong>le</strong> menton dans une attitude à la FranklinRoosevelt. Il venait de descendre de la cabine de l'hélicoptère et semblait chercherquelque chose sous <strong>le</strong> train d'atterrissage lorsque Pitt s'avança à sa rencontre.Sturgis <strong>le</strong>va la tête. « Pas de passager ? demanda-t-il.- Pas à ce voyage. »Sturgis secoua d'un geste nonchalant un peu de cendre de sa cigarette. « Jesavais que j'aurais dû rester bien au chaud dans ma cabine confortab<strong>le</strong> duCapricorne. » II soupira. « Vo<strong>le</strong>r devant des ouragans, ça finira par me jouer unmauvais tour.- Vous feriez mieux de partir, dit Pitt. Le vent va nous tomber dessus d'uninstant à l'autre.- Ça ne change pas grand-chose, dit Sturgis en haussant <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s. Je nevais nul<strong>le</strong> part. »Pitt <strong>le</strong> regarda : « Que vou<strong>le</strong>z-vous dire ?- J'ai été eu, voilà ce que je veux dire. » II désigna <strong>le</strong>s pa<strong>le</strong>s du rotor. Sur unesoixantaine de centimètres, l'extrémité de l'une d'el<strong>le</strong>s pendait comme un poignetcassé. « II y a quelqu'un ici qui n'aime pas <strong>le</strong>s hélicos.- Vous n'avez pas heurté une cloison en atterrissant ? »Sturgis eut une expression peinée. « Je ne heurte pas, je répète : je ne heurtepas d'objets à l'atterrissage. » II trouva ce qu'il cherchait et se redressa. « Tenez,voyez vous-même : il y a un salaud qui a lancé un marteau dans mes pa<strong>le</strong>s de rotor. »Pitt prit <strong>le</strong> marteau et l'examina. Le manche gainé de caoutchouc portait uneprofonde entail<strong>le</strong> là ou il était entré en contact avec la pa<strong>le</strong>.

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