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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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que Uphill sur <strong>le</strong> Morse en faisait autant. Les deux remorqueurs peu à peu prirent dela vitesse, <strong>le</strong> Wallace traînant <strong>le</strong> Morse sur trois cents mètres de filin, laissant fi<strong>le</strong>r <strong>le</strong>câb<strong>le</strong> principal jusqu'au moment où <strong>le</strong> <strong>Titanic</strong> se mit à monter et à descendre dans <strong>le</strong>screux de plus en plus accentués à près d'un quart de mil<strong>le</strong> par l'arrière. Butera alors<strong>le</strong>va la main; <strong>le</strong>s hommes sur <strong>le</strong> pont arrière du Wallace desserrèrent avec douceur <strong>le</strong>frein de l'immense treuil du remorqueur et <strong>le</strong> câb<strong>le</strong> commença à supporter la tension.Du haut du <strong>Titanic</strong>, <strong>le</strong>s remorqueurs avaient l'air de bateaux jouets dansant sur<strong>le</strong>s énormes crêtes des vagues un instant avant de disparaître aussitôt après jusqu'aumât dans <strong>le</strong>s creux. Il semblait impossib<strong>le</strong> que des objets aussi minuscu<strong>le</strong>sparvinssent à remuer plus de quarante-cinq mil<strong>le</strong> tonnes de poids mort, et pourtant,avec <strong>le</strong>nteur, de façon presque imperceptib<strong>le</strong> au début, <strong>le</strong>urs forces jointes de dixmil<strong>le</strong> chevaux vapeur commencèrent à s'affirmer et l'on put bientôt distinguer autourde la ligne de flottaison à demi effacée du <strong>Titanic</strong> une infime traînée d'écume.Le <strong>Titanic</strong> faisait route - New York était encore à douze cents mil<strong>le</strong>s à l'ouest -il n'allait pas vite, mais il avait enfin repris son voyage interrompu par cette nuit froideet glacée de 1912 et de nouveau faisait route pour <strong>le</strong> port.Les nuages noirs et menaçants s'é<strong>le</strong>vaient et s'entassaient à l'horizon du sud.C'était <strong>le</strong> front d'un ouragan. Au moment même où Pitt observait <strong>le</strong> phénomène, ilsemblait s'étendre et se renforcer, donnant à la mer un ref<strong>le</strong>t plus foncé d'un gris sa<strong>le</strong>.Chose étrange, <strong>le</strong> vent mollissait, changeait de direction toutes <strong>le</strong>s quelquessecondes. Pitt remarqua que <strong>le</strong>s mouettes qui quelques heures plus tôt rôdaientautour de la flotte de sauvetage avaient disparu. Seu<strong>le</strong> la vue du Juneau, qui naviguaitde conserve à cinq cents mètres par <strong>le</strong> travers du <strong>Titanic</strong>, apportait un vaguesentiment de sécurité.Pitt consulta sa montre, puis jeta un coup d'œil par-dessus <strong>le</strong> bastingage àbâbord avant de s'approcher à pas <strong>le</strong>nts, presque nonchalants de l'entrée dugymnase.« Toute la bande est là ?- Ils ne tiennent plus en place », dit Giordino. Il était pelotonné contre unemanche à air dans un effort apparemment futi<strong>le</strong> pour se protéger du vent glacé. « S'iln'y avait pas l'amiral pour <strong>le</strong>s calmer un peu, tu aurais une émeute sur <strong>le</strong>s bras.- Tout <strong>le</strong> monde est à son poste ?- Tout <strong>le</strong> monde.- Tu es sûr ?- Tu peux en croire <strong>le</strong> gardien Giordino-<strong>le</strong>-garde-chiourme. Aucun desprisonniers n'a quitté la sal<strong>le</strong>, pas même pour al<strong>le</strong>r aux toi<strong>le</strong>ttes.- Alors ça doit être mon tour d'entrer en scène.- Pas de plaintes de nos invités ? demanda Giordino.- Toujours la même chose. Jamais content de <strong>le</strong>urs cabines, pas assez dechauffage ou trop de climatisation, tu sais ce que c'est.- Oui, je sais.- Tu ferais mieux d'al<strong>le</strong>r à l'arrière pour <strong>le</strong>s faire patienter un peu.- Bon sang, comment ?- Raconte-<strong>le</strong>ur des blagues. »Giordino lança à Pitt un regard amer et, marmonnant tout seul, il tourna <strong>le</strong>stalons et disparut dans la lumière déclinante du soir.

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