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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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Le capitaine Ivan Parotkine, planté sur <strong>le</strong> côté bâbord de la passerel<strong>le</strong> duMikhaïl Kourkov, scrutait <strong>le</strong> ciel avec une paire de jumel<strong>le</strong>s.C'était un homme frê<strong>le</strong> et de tail<strong>le</strong> moyenne, avec un visage guindé et qu'on nevoyait presque jamais sourire. Il frôlait la soixantaine, mais ses cheveux clairsemésn'avaient pas un fil gris.Un gros chandail à col roulé lui couvrait la poitrine et il avait <strong>le</strong>s hanches et <strong>le</strong>sjambes protégées par un épais pantalon de laine et de hautes bottes.Le second de Parotkine vint lui toucher <strong>le</strong> bras en désignant <strong>le</strong> ciel au-dessusdu grand radar du Mikhaïl Kourkov. Un bombardier quadrimoteur apparut au nord-estet se rapprocha jusqu'au moment où Parotkine put distinguer l'immatriculation sous<strong>le</strong>s ai<strong>le</strong>s. L'appareil passa, presque au bord de la perte de vitesse. Puis soudain unminuscu<strong>le</strong> objet fut éjecté de sous <strong>le</strong> ventre de l'avion, et quelques secondes plus tardun parachute s'ouvrit et se mit à dériver vers <strong>le</strong> navire, pour finir par tomber dans l'eauà deux cents mètres à l'avant par tribord.Tandis que <strong>le</strong> petit canot du Mikhaïl Kourkov piquait dans cette direction aumilieu des vagues énormes, Parotkine se tourna vers son second. « Dès qu'il seraremonté à bord, conduisez <strong>le</strong> capitaine Prevlov jusqu'à ma cabine. » Puis il reposa <strong>le</strong>sjumel<strong>le</strong>s sur la planche de la passerel<strong>le</strong> et disparut dans une coursive.Vingt minutes plus tard, <strong>le</strong> second frappait a la porte d'acajou astiquée avecsoin, l'ouvrait, puis s'écartait pour livrer passage à un homme. Celui-ci était trempé etl'eau de mer ruisselait en flaques autour de lui.« Capitaine Parotkine.- Capitaine Prevlov. »Ils restèrent quelques instants si<strong>le</strong>ncieux, deux professionnels bien entraînésqui se toisaient.Prevlov avait l'avantage : il avait étudié avec attention <strong>le</strong>s états de service deParotkine.Parotkine, de son côté, ne pouvait fonder un jugement que sur la réputation etla première impression qu'il avait de son visiteur. Il n'était pas sûr d'aimer ce qu'ilvoyait. Prevlov paraissait trop bel homme, trop rusé pour que Parotkine en tirât uneimpression favorab<strong>le</strong> de confiance ou de cordialité.« Nous sommes à court de temps, dit Prevlov. Si nous pouvions en venir toutde suite à l'objet de ma visite... »Parotkine <strong>le</strong>va la main. « Chaque chose en son temps. D'abord du thébouillant et des vêtements secs. Le docteur Rogovsky, notre chef de laboratoire, est àpeu près de votre tail<strong>le</strong> et de votre poids. »Le second fit un salut et referma la porte. « Voyons, dit Parotkine, je suiscertain qu'un homme de votre rang et de votre importance n'a pas risqué sa vie àsauter en parachute dans une mer aussi démontée dans <strong>le</strong> seul but d'observer <strong>le</strong>phénomène atmosphérique que constitue un ouragan.- En effet. Le danger personnel, je n'aime pas tant, et, à propos de thé, je nepense pas que vous n’ayez rien de plus fort à bord ?- Désolé, Capitaine, dit Parotkine en secouant la tête. J'insiste pour <strong>le</strong> régimesec à bord. Ce n'est pas tout à fait du goût de l'équipage, j'en conviens, mais ça éviteparfois des ennuis.

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