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aussi secrets. Par contre, <strong>le</strong> capitaine Prevlov jouit de la confiance du Comité de laStratégie nava<strong>le</strong> soviétique. »Les barrières étaient renversées, la route était ouverte; Sloyouk n'avait d'autrechoix que d'acquiescer. Il secoua la tête d'un air perp<strong>le</strong>xe. « Le fils d'un granddirigeant du parti qui trahit son pays pour de l'argent... Je trouve cela impossib<strong>le</strong> àadmettre.- Si l'on prend en considération <strong>le</strong> mode de vie assez extravagant du capitainePrevlov, on n'a guère de mal à voir de quel poids excessif cela doit peser sur sesressources financières.- Je connais fort bien <strong>le</strong>s goûts du capitaine Prevlov.- Savez-vous aussi qu'il a une aventure avec une femme qui passe pour êtrel'épouse du principal adjoint de l'ambassadeur américain ? »Une expression agacée passa sur <strong>le</strong> visage de Sloyouk. « Vous êtes aucourant ? demanda-t-il avec prudence. Prevlov m'avait laissé entendre qu'il se servaitd'el<strong>le</strong> pour obtenir des secrets de son mari à l'ambassade.- Pas du tout, fit Marganine. En fait, el<strong>le</strong> est divorcée et c'est un agent de laCentral Intelligence Agency. » Marganine marqua un temps, puis lança sa flèche. «Les seuls secrets qui passent par ses mains sont ceux que lui fournit <strong>le</strong> capitainePrevlov. C'est lui qui est sa source à el<strong>le</strong>. »Sloyouk resta quelques instants si<strong>le</strong>ncieux. Puis il fixa sur Marganine unregard pénétrant. «Comment êtes-vous tombé sur tout cela ?- Je préférerais ne pas divulguer l'identité de mon informateur, camaradeamiral. Il n'y a là aucun irrespect de ma part, mais voilà près de deux ans maintenantque je nourris et que j'entretiens sa confiance, et je lui ai fait la promesse so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>que son nom et sa position au sein du gouvernement américain ne demeureraientconnus que de moi. »Sloyouk hocha la tête. Il l'acceptait. « Vous vous rendez compte, bien sûr, quecela nous met dans une situation très grave.- Le byzanium ?- Précisément, fit Sloyouk. Si Prevlov a parlé aux Américains de notre plan,cela pourrait se révé<strong>le</strong>r désastreux. Une fois <strong>le</strong> byzanium entre <strong>le</strong>urs mains et <strong>le</strong> ProjetSici<strong>le</strong> opérationnel, l'équilibre des forces pencherait de <strong>le</strong>ur côté pour la prochainedécennie.- Peut-être <strong>le</strong> capitaine Prevlov n'a-t-il pas encore parlé de notre plan, ditMarganine. Peut-être attendait-il <strong>le</strong> renflouement du <strong>Titanic</strong>.- Il est renfloué, dit Sloyouk. Il n'y a pas trois heures, <strong>le</strong> commandantParotkine, du Mikhaïl Kourkov, a signalé que <strong>le</strong> <strong>Titanic</strong> avait fait surface et était prêt àêtre pris en remorque.Marganine parut surpris. « Mais nos agents, Or et Argent, nous ont assuré quel'on ne tenterait pas <strong>le</strong> renflouement avant soixante-douze heures au moins. »Sloyouk haussa <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s. « Les Américains sont toujours pressés.- Alors nous devons annu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> plan du capitaine Prevlov pour s'emparer dubyzanium et <strong>le</strong> remplacer par un plan auquel on puisse ajouter foi. »Le plan de Prevlov - Marganine dut réprimer un sourire en disant cela. Lavanité colossa<strong>le</strong> du capitaine allait causer sa chute. Désormais, se dit Marganine avecassurance, il allait falloir jouer très, très serré.