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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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Les traits étaient fermés, presque cruels. Mais ce furent <strong>le</strong>s yeux qui frappèrentKoplin : il n'en avait jamais vu de pareils. Ils étaient verts comme de l'eau de mer etrayonnaient d'une sorte de cha<strong>le</strong>ur pénétrante, qui contrastait avec <strong>le</strong>s traits durs duvisage.L'homme se tourna vers Koplin en souriant; « Dr Koplin, je présume ? » IIparlait d'une voix douce et sans effort.L'étranger fourra dans sa poche un pisto<strong>le</strong>t muni d'un si<strong>le</strong>ncieux, s'agenouillaauprès du b<strong>le</strong>ssé et hocha la tête en voyant <strong>le</strong> sang qui suintait à travers <strong>le</strong> tissu de laparka de Koplin. « Je ferais mieux de vous emmener à un endroit où je puisseregarder ça. » Puis il prit Koplin comme on pourrait charger un enfant sur son épau<strong>le</strong>et se mit à descendre en direction de la mer.« Qui êtes-vous ? murmura Koplin.- Je m'appel<strong>le</strong> Pitt. Dirk Pitt.- Je ne comprends pas... D'où veniez-vous ? » Koplin n'entendit jamais laréponse : <strong>le</strong> voi<strong>le</strong> noir de l'inconscience s'abattit brusquement et il se laissa sombrersans protester.Seagram terminait un Margarita tout en attendant, dans un petit restaurant àdeux pas de Capitol Street, de retrouver sa femme pour déjeuner. El<strong>le</strong> était en retard.Jamais depuis huit ans qu'ils étaient mariés il ne l'avait vue arriver nul<strong>le</strong> part à l'heure.Il héla <strong>le</strong> garçon et commanda un autre verre.Dana Seagram entra enfin et s'arrêta un moment dans la sal<strong>le</strong> en cherchantson mari du regard.El<strong>le</strong> <strong>le</strong> repéra et commença à naviguer entre <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>s dans sa direction. El<strong>le</strong>portait un chandail orange et une jupe de tweed marron avec une tel<strong>le</strong> jeunesse qu'onaurait dit une étudiante. El<strong>le</strong> avait <strong>le</strong>s cheveux blonds rassemblés dans une écharpeet ses yeux cou<strong>le</strong>ur café avaient une lueur amusée, vive et joyeuse.« Ça fait longtemps que tu attends ? dit-el<strong>le</strong> en souriant.- Dix-huit minutes pour être précis, répondit-il. Soit dix minutes, dix secondesde plus que d'habitude.- Je suis désolée, fit-el<strong>le</strong>. L'amiral Sandecker a convoqué une réunion et ça aduré plus tard que je ne pensais.- Quel<strong>le</strong> est sa dernière marotte ?- Une nouvel<strong>le</strong> ai<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> musée de la Marine. Il a obtenu <strong>le</strong> budget etmaintenant il fait des plans pour se procurer <strong>le</strong>s pièces.- Les pièces ? interrogea Seagram.- Toutes sortes d'objets sauvés sur des navires célèbres. » Le garçon arrivaavec la consommation de Seagram et Dana commanda un Daïquiri. « C'estextraordinaire comme il reste peu de choses : un ou deux gi<strong>le</strong>ts de sauvetage duLusitania, une manche à air du Maine par-ci, une ancre du Bounty par-là, et rien detout cela n'est décemment abrité sous un même toit.- Il y a, me semb<strong>le</strong>-t-il, de meil<strong>le</strong>ures façons de claquer l'argent descontribuab<strong>le</strong>s. » El<strong>le</strong> rougit. « Comment ça ?- Col<strong>le</strong>ctionner de vieux débris, dit-il en avançant prudemment, exposer descochonneries rouillées et bouffées par <strong>le</strong>s ans, impossib<strong>le</strong>s à identifier dans unevitrine pour qu'on puisse béer devant : c'est du gaspillage. »

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