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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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« Bonne chance, et n'oubliez pas, que tout ça reste clandestin. Je ne veux pas meretrouver comme Eisenhower avec une autre affaire U-2. Compris ? »Sans laisser à Seagram ni à Donner <strong>le</strong> temps de répondre, il tourna <strong>le</strong>s talonset sortit par une porte de côté.La Chevro<strong>le</strong>t de Donner franchit <strong>le</strong>s gril<strong>le</strong>s de la Maison-Blanche. Il se glissadans <strong>le</strong> flot de la circulation et traversa <strong>le</strong> Potomac. Il osait à peine regarder dans <strong>le</strong>rétroviseur de crainte que <strong>le</strong> Président n'eût changé d'avis et redoutant d'apercevoirun motard lancé à <strong>le</strong>ur poursuite pour <strong>le</strong>ur signifier son refus. Il abaissa la vitre etrespira l'air humide de l'été.« On s'en est bien tiré, dit Seagram. Je pense que tu <strong>le</strong> sais.- Tu par<strong>le</strong>s. S'il avait su que voilà plus de deux semaines nous avons envoyéun homme en territoire soviétique, ça aurait bardé.- Ça <strong>le</strong> pourrait encore, marmonna Seagram. Ça <strong>le</strong> pourrait encore si l'ANROne peut pas récupérer notre homme. »Sid Koplin était certain qu'il était en train de mourir. Il avait <strong>le</strong>s yeux fermés et<strong>le</strong> sang qui ruisselait de son côté venait tacher la neige blanche. Un jaillissement delumière tourbillonna dans l'esprit de Koplin tandis qu'il reprenait peu à peuconnaissance, la nausée déferla sur lui et il fut secoué de vomissementsincontrôlab<strong>le</strong>s. Avait-il reçu une bal<strong>le</strong>, ou bien deux ? Il ne savait même pas.Il ouvrit <strong>le</strong>s yeux et roula pour se mettre à genoux. Sa tête martelaitaffreusement. En se tâtant <strong>le</strong> crâne, il rencontra <strong>le</strong> sang figé d'une plaie qui luientaillait la peau au-dessus de la tempe gauche. À part cette dou<strong>le</strong>ur à la tête, il neressentait rien; <strong>le</strong>s sensations étaient atténuées par <strong>le</strong> froid. Mais rien ne venaitémousser la brûlure lancinante qui lui mordait <strong>le</strong> côté gauche, juste au-dessous de lacage thoracique, là où la seconde bal<strong>le</strong> l'avait touché, et il sentait la viscositésirupeuse du sang qui filtrait sous ses vêtements, sur ses cuisses et <strong>le</strong> long de sesjambes.Une rafa<strong>le</strong> d'armes automatiques retentit sur <strong>le</strong>s pentes de la montagne.Koplin regarda autour de lui, mais il ne vit rien d'autre que <strong>le</strong>s tourbillons de neigeblanche fouettée par <strong>le</strong> terrib<strong>le</strong> vent polaire. Une nouvel<strong>le</strong> rafa<strong>le</strong> déchira l'air glacé. Ilcalcula que cela venait d'à peine cent mètres. Une patrouil<strong>le</strong> soviétique devait tirer àl'aveug<strong>le</strong>tte dans <strong>le</strong> blizzard avec <strong>le</strong> vague espoir de <strong>le</strong> toucher encore.Tout espoir de fuite était maintenant anéanti. C'était fini. Il savait qu'iln'arriverait jamais à regagner la crique où il avait ancré son sloop. Il n'était pasdavantage en état de piloter <strong>le</strong> petit cotre de huit mètres à travers <strong>le</strong>s cinquante mil<strong>le</strong>sde mer qui <strong>le</strong> séparaient du lieu de rendez-vous avec <strong>le</strong> navire océanographiqueaméricain qui l'attendait.Il se laissa retomber dans la neige. Le sang qu'il avait perdu l'avait affaibli aupoint de rendre impossib<strong>le</strong> tout nouvel effort physique. Il ne fallait pas que <strong>le</strong>s Russes<strong>le</strong> trouvent. Cela faisait partie de son contrat avec la Section Méta. S'il devait mourir,on ne devrait pas découvrir son corps.II se mit à gratter pénib<strong>le</strong>ment la neige pour s'ensevelir. Il ne serait bientôt plusqu'un petit monticu<strong>le</strong> blanc sur une pente désolée du mont Bednaya, enterré pourtoujours sous la plaque de glace qui ne cessait de s'amonce<strong>le</strong>r.

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