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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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Seagram ne répondit pas. Il resta si<strong>le</strong>ncieux une minute. Puis il dit : « Nousnous ferons donc du souci pour <strong>le</strong> <strong>Titanic</strong> quand <strong>le</strong> moment sera venu. Mais nousavons encore à examiner <strong>le</strong> problème de la presse. Comment opérons-nous ?- C'est très simp<strong>le</strong>, fit Sandecker d'un ton détaché. Nous faisons ce que faitn'importe quel politicien quand des journalistes avides de scanda<strong>le</strong>s exposent sondouteux passé.- C'est-à-dire ? demanda Seagram avec prudence.- Nous donnons une conférence de presse.- C'est de la folie. Si <strong>le</strong> Congrès et <strong>le</strong> public apprennent jamais que nous avonsenglouti dans cette opération trois quarts d'un milliard de dollars, ça va être une vraietempête.- Alors, nous jouons au poker menteur et, pour la publication, nous coupons<strong>le</strong>s frais de renflouement en deux. Mais qui ira <strong>le</strong> savoir ? Il n'y a aucun moyen dedécouvrir <strong>le</strong> vrai chiffre.- Quand même, fit Seagram, je n'aime pas ça. Ces reporters de Washingtonsont des maîtres chirurgiens lorsqu'il s'agit de disséquer un orateur à une conférencede presse. Ils vous découpent comme une dinde de réveillon.- Je ne pensais pas à moi, murmura Sandecker.- Alors qui ? Sûrement pas moi. Moi, je suis <strong>le</strong> petit homme que personne neconnaît, vous vous rappe<strong>le</strong>z ?- Je songeais à quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'est pas au courant de nostours de passe-passe en coulisse. Quelqu'un qui fait autorité en matière d'épaves etque la presse traiterait avec <strong>le</strong> maximum de courtoisie et de respect.- Et où al<strong>le</strong>z-vous trouver ce parangon de vertu ?- Je suis très heureux que vous ayez employé <strong>le</strong> mot vertu, fit Sandecker d'unton narquois.Voyez-vous, c'est à votre femme que je pensais. »Dana Seagram, plantée d'un air assuré derrière son pupitre de conférencière,répondait avec habi<strong>le</strong>té aux questions que lui posaient <strong>le</strong>s quelque quatre-vingtsjournalistes assis dans <strong>le</strong> grand auditorium de l'ANRO. El<strong>le</strong> souriait sans cesse, avecl'air ravi d'une femme qui s'amuse bien et qui sait qu'on l'approuvera. El<strong>le</strong> portait unejupe portefeuil<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>ur terre brûlée et un chandail au décol<strong>le</strong>té en V profond, quevenait fort bien rehausser un petit collier en acajou.El<strong>le</strong> était grande, séduisante et élégante; une image qui lui donnait aussitôtl'avantage sur ses inquisiteurs.Une femme à cheveux blancs, sur <strong>le</strong> côté gauche de la sal<strong>le</strong>, se <strong>le</strong>va, la maintendue. « Docteur Seagram ? »Dana eut un gracieux hochement de tête.« Docteur Seagram, <strong>le</strong>s <strong>le</strong>cteurs de mon journal, <strong>le</strong> Chicago Daily, aimeraientsavoir pourquoi <strong>le</strong> Gouvernement dépense des millions de dollars pour sauver unvieux navire rouillé. L'argent ne serait-il pas mieux dépensé, par exemp<strong>le</strong>, pourl'assistance socia<strong>le</strong> ou pour des travaux d'urbanisation bien nécessaires ?- Je serai très heureuse de vous éclairer sur ce point, fit Dana. Tout d'abord,renflouer <strong>le</strong> <strong>Titanic</strong> n'est pas un gaspillage d'argent. Il a été prévu un budget de deuxcent quatre-vingt-dix millions de dollars, et pour l'instant, nous sommes très endessous de ce chiffre; et, permettez-moi d'ajouter, en avance sur notre programme.- Vous ne considérez pas cela comme beaucoup d'argent ?

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