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TA - Notes du mont Royal

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<strong>TA</strong>K.\WoT«V


cAVE"r\TISSEéME&(_7AU COMMEN<strong>TA</strong>IRE DES POÈMES I-LXI11' L y a déjà asse^ longtemps, trois ou quatreans environ, que le Commentaire qui suitest commencé; limpression même est entrain depuis ce temps à peu près. "Destiné à paraîtreavec la tra<strong>du</strong>ction en vers de mon ami et ancien élèveéM. "Rpstand, il s'est trouvé brusquement interrompupar des deuils de famille répétés, par la maladie qui,à deux reprises, m'a cloué sur mon lit ou emprisonnédans ma chambre pendant des mois entiers, et m'aensuite laissé languissant et à peine en état de suffireaux nécessités d'un enseignement laborieux et absorbant.Toutefois aujourd'hui que ma santé parait raffermie etque j'ai repris quelques forces, il m'a semblé nécessaire


AVERTISSEMENT.de donner au public tout ce qui était suffisammentachevé. Il ne convenait pas de continuer à laisser sans leCommentaire promis la remarquable tra<strong>du</strong>ction de moncollaborateur. 1)oici donc déjà le premier fasciculecontenant environ la moitié de l'annotation critique etexplicative, f espère que ïannée ne se passera pas sansque le reste ne soit complété.Comme le livre s'est composé et imprimé à des époquesdifférentes, il est nécessaire de dire un mot des discussionsqui ont été soulevées depuis lors et des questionssur lesquelles se porte l'attention <strong>du</strong> public savant. Toutd'abord on peut dire que ces discussions auxquelles ontpris part surtout zM. tllis, zM. zMunro, zftî. Talmer,en ^Angleterre; zM. "Bcehrens, zM. Schulte, zM. zMagnus,zM. TJese, zM. Sçhwabe, en ^Allemagne, nechangent pas d'une manière notable le texte et la partie del'interprétation qui sont ici publiés ensemble. zM. Schwabeavait promis un Commentaire qui devait faire suite auxdeux fascicules qu'il avait déjà donnés; on croyait qu'ilpublierait une nouvelle édition <strong>du</strong> texte et de lannotationcritique. Il s'est fait envoyer et a eu, en effet, entre lesmains, quelque temps, le manuscrit Sangermanensis dela "Bibliothèque Dfationale à Taris. "Rjen toutefois n'aencore paru depuis lors. J'ai vu dans les journaux philologiquesf annonce d'une édition promise par zM. Tjese;


AVERTISSEMENT.IXon tattend encore. En 1879, che\ Hirtel, a été donnéela q? édition <strong>du</strong> Catulle, Tibulle et Troperce de Haupt,revuepariM. Uahlén, et qui (améliore en quelques points(Cf. le jugement de Schul-^e, Philog. Rundschau,/ Jahrg. n° 26). En 1878, tM. Ellis a donné uneseconde édition de son Catulle, où, en maintenant unepartie de ses premières vues sur le Datanus et les mss.inférieurs, il accorde une place plus importante à (indicationdes variantes de 0; d'ailleurs un article qu'il apublié dans /'Academy (12 nov. 1881) sur une dissertationqui a paru en cAllemagne sous ce titre, De recensendisCatulli carminibus, nous donne son opinionexacte aujourdhui. Selon lui, Harhrens exagère la valeurde G et de 0, mais Sydow, (auteur de la dissertationci-dessus indiquée, semble la trop rabaisser. On peutvoir les jugements deéMagnus, dans les Jahresberichtede Hursian, 1879 et de Schulqe dans les Neue Jahrbucher,t. J2J, 2 e livr. p. 12f et suiv. Je ne dis rien decelui de "Bœhrens dans /'Ienaer Literaturzeitung de1878. Il est trop violent pour être équitable. 'Bœhrenslui-même a été vigoureusement censuré par Schmidt dansle même journal, la même année II n'y a ce me sembleaucune raison pour modifier dans la question généraledes sources <strong>du</strong> texte de Catulle ce que (on peut lireP3S1-3S4--


AVERTISSEMENT.Tour ce qui regarde F interprétât!'on grammaticale etles rapprochements avec les autres auteurs latins, leCommentaire d'Ellis, malgré F'appréciation sévère deTcehrens dans /'Ienaer Literaturzeitung de 1878 et deéMagnus dans la Zeitschrift fur das Gymnasialwesen1878, p. 4.92 et suiv. est toujours le travail le pluscomplet, le plus abondant et le plus utile, riche et soliderésumé de tous les Commentaires antérieurs et des recherchespersonnelles de Fauteur. Sans doute les unstrouvent à ajouter, d'autres à retrancher; voye\ les articlesde Schwabe, Neue Jahrbiicher, 18/8, p. 257 et suiv.et de Schulqe, Zeitschrift fur das Gymnasialwesen,18JJ, p. 689 et suiv. éMais ce ne sont là que des critiquesde détail. cAux dissertations qui sont citées p. 376,on peut ajouter les suivantes : "Danysi, De scriptorumimprimis poetarum Romanorum studiis Catullianis,Tosen, 1876; Ziegler, De G. Valeri Catulli sermonequsestiones selectae, Fribourg en Trisgau, 1879;Ziwsa, Die Eurythmische Techhik des Catullus,Vienne, 1872; TDuderstadt, De particularum usuapud Catullum, Halle, 1881; "Baumann, De artemetrica Catulli, 1881. Voccasion se présentera sansdoute dans la suite de mon travail d'user de ces brochureset de divers articles qui ont paru dans les revues philologiquessur des questions particulières ainsi que de plu-


AVERTISSEMENT.sieurs dissertations déjà anciennes qui ne sont pas marquéesp. 3$6, mais qui me sont parvenues depuis.Dans ces derniers temps un certain nombre de questionsasse\ importantes ont été agitées relativement àîidentification de Lesbia, à la formation <strong>du</strong> recueil deCatulle, etc. Il convient d'en dire quelques mots.Lesbia me semble toujours être la Clodia, sœur <strong>du</strong>tribun ennemi de Cicéron; certainement la pièce Xlixa une intention ironique. Il faut maintenir la séparationen deux parties de la pièce LXVili, comme lavaientdéjà fait Schwabe et Tœhrens, après d'autres que citeSchwabe dans ses notes critiques; assurément il n'estpas prouvé que le SMallius soit le même que celui detEpithalame IXi, mais je ne puis m'empêcher de trouveravec Schwabe à cette identification une grande vraisemblance.Tour ce qui regarde la composition <strong>du</strong> recueilde Catulle, j'accorde que les pièces peuvent avoir étérassemblées non par lui, mais après lui par quelqu'unqui a imité asseï grossièrement le principe de l'alternancedes mètres et des sujets suivis dans les premièrespièces, et il se peut que la dédicace à Cornélius Dféposne s'applique qu'au petit roman que forment ces pièces.Seulement, il manque dans la discussion intéressante deéM. Schul\e tindication des circonstances à la suitedesquelles les deux fragments se sont trouvés ainsi


AVERTISSEMENT.mutilés. Ils peuvent S ailleurs, en laissant subsister laconclusion de la dédicace à Cornélius Pfépos <strong>du</strong> petitrecueil comprenant les pièces l — xiv, se raccorder soità la place 1 b , soit à la place ll b , soit à la place X l V b .Il y a eu, il y a encore sur le texte et l'interprétationde Catulle bien des points incertains. J'ai essayé d'intro<strong>du</strong>iredans ces débats le lecteur français et de donnerune solution aussi vraisemblable qu'il m'a été possible.Je prie donc ceux qui auront ce livre de le compareravec le texte et le Commentaire de l édition de éM. Df_audet,que je ne dédaigne nullement, d'ailleurs, et quej'ai toujours sous les yeux, quand j'ai à écrire quelquechose sur Catulle. Tout en continuant de rendre justiceau savant académicien, ils verront à quelles transformationsdepuis cinquante-six ans ont été soumises laleçon et l'interprétation <strong>du</strong> poète latin.Ci-dessous sont indiquées un certain nombre de correctionsde tout genre, en partie typographiques, quem'a suggérées la lecture des feuilles déjà imprimées. Ilest vraisemblable que le nombre s'en accroîtra encorejusqu'au moment où le volume sera complet. Elles serontdonnées en Epilegomena.E. BENOIST.


COMMEN<strong>TA</strong>IREPOEMESl-LXIII


C. Vz4LE1\I C64TULLI LIEE\LESPOESIES DE CATULLETRADUCTION EN VERS FRANÇAISPAREUGÈNE ROS<strong>TA</strong>NDCOMMEN<strong>TA</strong>IRE CRITIQUE ET EXPLICATIFDES POÈMES LXIV-CXVIEMILETHOMASProfeuear à U Facilite dei Lettre! de LillePARISHaJCHETTE ET C'"« ÊVITEU1{S79, Boulevard Saint-Germain, 79M DCCC xc


K; \Ulv^


ilcAVE\riSSEéME^(jrAU COMMEN<strong>TA</strong>IREDES POEMES LXIV-CXV1,OILA déjà plus de deux années que {M. 13enoista succombé fij, laissant en Francedans les études latines un vide qui, de F avisde tous, est irréparable. Le Commentaire de Catulle quicontinuait d'une manière si brillante la série des éditionsde Tlaute et de Virgile, arrêté à mi-chemin, est restéplusieurs années en suspens, et aujourd'hui la secondepartie <strong>du</strong> t. Il de notre édition parait sous un autrenom d'auteur.(i) Le a) mai 1887.


AVERTISSEMENTaii-je besoin de rappeler au lecteur que dès 1882,dans lavertissement <strong>du</strong> second volume, zM. Benoists excusait <strong>du</strong> retard apporté à la publication <strong>du</strong> Catulleen rappelant la maladie qui l'avait « cloué sur son lit etlongtemps emprisonné dans sa chambre (1) ».' Tendantquelques mois on put croire que sa santé était raffermie.Ses amis savent qu'alors son dessein bien arrêté était deconsacrer toutes ses forces à ce dernier travail, devenu sonœuvre de prédilection. zM. Benoist ne conserva paslongtemps f espérance de pouvoir le mener à bonne fin.Lamélioration de sa santé n'était qu'apparente. Ce n'estpas « ses forces, » c'est le mal qui revint, chaque jourplus menaçant, bientôt douloureux et implacable, cA lafin, zM. Benoist sentit qu'il ne pourrait achever son livre,et presque aussitôt commença, entre son tempéramentvigoureux et la maladie dont il était frappé, une longuelutte dont le dénouement n'était que trop certain.Quand, après le désistement volontaire de zM. Benoist,les éditeurs de cet ouvrage m'ont fait thonneurde s'adresser à moi, je ne dissimule pas que j'ai longtempshésité à me charger d'une tâche dont je comprenaistoute la difficulté, f objectais que la littérature deCatulle était devenue, dans ces derniers temps, considé-CO P- vu.


AVERTISSEMENTrable. C'était déjà beaucoup que de la connaître et de s'yreconnaître. Comment espérer y ajouter quelque chose parun travail qui devait être mené rapidement au terme? Lapublication récente d'études nombreuses et approfondiessur Catulle devait compliquer forcément la tâche deléditeur. Sans parler des programmes et des articles deBévues dont la liste seule est asse\ longue, on avait eu,depuis l'étude de éM. Benoist sur les poèmes l-LXlil,les deux Commentaires de éMéM. Bjese et Bœhrens oùIon trouve sur tous les poèmes de Catulle, à défaut dedocuments nouveaux, beaucoup dexplications, de citations,et des renseignements de tout ordre II est clairque l édition française devait tirer son profit de travauxaussi importants et aussi méritoires; mais comment lesemployer désormais et, dans lancien plan, quelle placetrouver et quelle part faire à ces éléments nouveaux?On m'a répon<strong>du</strong> qu'il ne s'agissait pas d!entreprendreune œuvre proprement originale, mais d'achever une éditionfrançaise commencée il y après de dix ans. On m'a donnéd'autres raisons; on comptait aussi, f imagine, et bien justement,que je n'échapperais pas à la sé<strong>du</strong>ction particulièrequ'exerce sur tous le charmant poète; enfin on a fait appelà mes sentiments de respectueuse reconnaissance enverséM. Benoist. J'ai cédé. éMaisje désire que personne ne seméprenne sur le caractère que j'ai voulu donner à ce dernier


AVERTISSEMENTvolume. zMon but a été uniquement de permettre au lecteurfrançais de lire ici Catulle jusqu'au bout. cAussi, dansles passages difficiles, ai-je moins songé à trouver des solutionsnouvelles qu'à choisir parmi celles qui ont été proposées,et ton ne s étonnera pas de me voir écarter, souventsans en rien dire, toutes celles qui m ont paru peu vraisem -blables. Qui souhaitera plus de détails, les trouvera facilementdans les autres commentaires. L'abondance de quelques-unsme donnait, suivant moi, tout loisir d'être sobre.C'est à dessein que je ne dis rien ici des hypothèses et desconjectures que j'ai proposées. Il me faut à moi-mêmequelque temps encore pour bien juger de leur valeur.J ai mis à profit les travaux les plus récents : pourl'établissement <strong>du</strong> texte, la seconde édition de L. Schwabe("Berlin, Weidmann, 1886); la révision <strong>du</strong> texte deHauptpar Vahlen ff édition, Leiptig, Hir\el, 188fi);la dernière édition de Catulle de Bernhard Schmidt(Tauchniti, i88yj; àpartirde LXXin, lanouvelle édition<strong>du</strong> Commentaire d'Ellis (1889); enfin l'excellenterecension des nouvelles publications sur Catulle, donnéerécemment par éM. Hugo {Magnus, dans le fahresberichtvon Bursian, xv(i88j), 2,p. lq.f et suiv. (1) J'ai(0 t'jti regretté de n'avoir pu ni me procurer ni consnlter le Catnlie deCorradini de Allio, et les éditions <strong>du</strong> poème LXV1 par Valckenaër et par UgoFoscolo.


AVERTISSEMENTbeaucoup emprunté aux commentaires, surtout aux plus récents,sans pouvoir régulièrement les citer, ce qui eût étéforcément long et fastidieux. Il ne sera malaisé à personnede vérifier Téten<strong>du</strong>e et la nature de mes emprunts. On reconnaîtraaussi, je l'espère, que îemploi de ces secours nema pas dispensé à mes yeux d'un effort personnel pasplus qu'il ne m'a été mon indépendance de jugement.Le plan des 5"£o TES C\I T I QU E S a été pour ce volumelégèrement modifié. éM. "Benoist citait d'une manièrerégulière les anciens commentateurs : cdvantius, éMuret,Scaliger, Vossius, Vulpius; les éditions anciennes, notammentles cAldines de if02 et de Ifij; enfin Sillig,Zrfaudet et Lachmann. Sans omettre ces indicationsquand elles sont nécessaires, il m'a paru indispensable deréserver quelque place pour les vues et les explicationsplus récentes, notamment pour les conjectures, souventhélas ! très nombreuses, par lesquelles on a essayé, avecplus ou moins de vraisemblance, de rétablir les passages<strong>du</strong> poète qui sont presque désespérés, ai partir de la p. 662(ixvi, 27), j'ai donné à leur place dans les notes lesleçons intéressantes <strong>du</strong> manuscrit de Venise (éM) surlequel éM. K. T. Schulje a publié une étude très soignéedans ÏHermès, xxill (1888J, p. 567 et suiv.Je me suis proposé surtout de faire connaître, avecautant £ exactitude qu'il est possible, le texte et les cor-


AVERTISSEMENTpour moi la comparaison que Ton fera peut-être de lapremière avec la seconde partie <strong>du</strong> Commentaire.Un mot encore pour répondre à une objection que f aienten<strong>du</strong> opposer au plan de é/rî. 'Benoist fij. Quelqueshumanistes se sont étonnés et se sont plaints de l'éten<strong>du</strong>edonnée dans cette édition aux fT^OTES C%ITIçHJES etau COsM3H~EvXTzAl\E. Leur plainte prouve seulement,suivant moi, que souvent telle personne a ouvert notre livresans bien savoir ce quelle y cherchait. Voulait-elle, sanseffort d'attention, sans souci d'aucune recherche, renouveleren elle le souvenir des plus beaux vers, tout au plusde quelques poèmes de Catulle ? cA un tel lecteur, nuldoute que notre Commentaire ne soit bien inutile. "Pourquoisonger même à l'ouvrir, quand on a le secours d'unebiographie en tête de l'ouvrage et d'une tra<strong>du</strong>ction enregard <strong>du</strong> texte? cA peine y chercherait-on par accident,d'une main légère et d'un œil distrait, quelques renseignementshistoriques sur un nom propre qui étonne, sur(t) Il est trop clair que je n'ai pu que me conformer à ce plan. Mais ensupposant même que les circonstances m'eussent laissé plus de liberté, je croisque j'aurais tâché de réunir ainsi que je l'ai fait, et, à très peu prés, comme l'afait M. Benoist. tous les éléments d'une étude approfondie sur chacun despoèmes. — Je n'ai été gêné, à vrai dire, que par le texte adopte il y a dix anspour le tome 1 er , texte que j'ai dû tonjonrs expliquer d'abord et qui, entreautres inconvénients, a ceiui de numéroter bien des vers autrement que lesautres éditions. Je crois qu'à l'heure présente M. Benoist aurair lui-mêmeécarté ou modifié bon nombre des leçons qu'il avait autrefois adoptées. Voir parexemple ce qu'il a dit p. toi, en haut, et surLV, 20, p. 102-50). — J'ajouteenfin que la responsabilité <strong>du</strong> présent volume me revient tout entière. Je n'aireçu de MM. Rostand et Benoist qu'une collation insuffisante de G, avec quelqueslivres et divers articles sur Catulle.


AVERTISSEMENTun mot inconnu, sur un fait oublié. Sftfais qu'il arriveà la même personne de vouloir serrer de plus près destextes qui méritent mieux qu'une admiration banale:dès quelle sortira <strong>du</strong> cercle des poèmes qu'on lit aucollège, ou même en relisant des vers qu'elle croyaitconnaître, elle s'avisera quelque jour qu'il serait bon dedémêler F originalité <strong>du</strong> poète parmi ses imitations; denoter ses hardiesses, ses scrupules de métrique ou delangue; dès lors un texte bien constitué, une biographie,une tra<strong>du</strong>ction ne suffisent plus; il faut trouver à sa portéetout ce qu'on sait, tout ce qu'on peut deviner des amours,des amitiés, des haines, bref de la vie <strong>du</strong> poète; tout cequ'on croit savoir de ses habitudes d'esprit, des capricesmême de son goût, et aussi tous les renseignements quenous possédons sur la littérature de son temps. Tour peuque cette curiosité éveillée ne se paie pas de mots, onlaisse de soi-même les vues générales, les simplesréponses; disons-le : les erreurs dont une lecture superficielledoit bon gré mal gré s'accommoder. "Dans tousles ordres de recherche, qui tente d'approfondir doits'attendre à rencontrer des difficultés, des complexitésde tout ordre et de tout genre. Tour Catulle, elles nedatent pas d'aujourd'hui; les Français et les Hollandaisqui Font édité au XVl' siècle, n'ont pas manquéde les signaler presque toutes. tFCpus n'en avons pas


A VERT1SSEMENTbeaucoup rétréci le champ ni diminué le nombre, etmalheureusement la conclusion finale sera bien souventpour nous, comme pour nos prédécesseurs, le doute ouun aveu plus ou moins déguisé d ignorance. Dfous nelisons pas notre 'Rabelais sans quelque peine, pour peuque nous voulions nous replacer en son temps et saisirtoutes ses intentions. Voici un poète étranger, dont lesœuvres représentent une époque curieuse, mais asse\ malconnue de Thistoire et de la littérature romaine; ilattaque des hommes dont le nom n'est souvent nulle partailleurs; avec beaucoup d'originalité, il connaissait etil imitait souvent les œuvres classiques de la Grèce; deplus il était versé et se piquait d'être versé dans unelittérature savante presque entièrement per<strong>du</strong>e pour nous;il en a tra<strong>du</strong>it plusieurs poèmes; il parait y faire decontinuelles allusions. Teut-on s'étonner de ne pouvoirpas le connaître à fond de prime abord, et regretterait-onde payer de quelque travail ou mieux £ augmenter,au prix d'un peu d'attention, le plaisir qu'il nousdonne ?C'est en pensant à ceux qui entendent lire ainsi etétudier Catulle, que nous nous sommes proposé de rassemblerici tous les matériaux nécessaires. o4u point oùsont arrivées les recherches sur ce poète, ni nos notesni notre commentaire n'auraient pu, sans dommage, être


AVERTISSEMENTde beaucoup allégés. Vfps lecteurs pourront asse^ vites'en apercevoir. Car pour être français, ils ne sontpas nécessairement <strong>du</strong>pes des mots ou indifférents auxfaits. Il sera facile, à qui le voudra, de ne pas nouslire. iMais il nous a fallu, par devoir, songer à ceuxqui, sur les questions importantes que soulèvent la vieet l'oeuvre de Catulle, souhaiteraient et tenteraient decommencer une enquête personnelle. D\ous avons dûleur donner le moyen de la poursuivre. &fous n'aurionspas voulu promettre davantage, f espère n'avoirpas tenu beaucoup moins.EMILE THOMAS.Lille, 19 mars 1890.


ADDENDA CORRIGENDA.ADDENDACORRIGENDA.AU COMMEN<strong>TA</strong>IRE DES POÈMES LX1V-CXVITome I.P. LXI, ch. v, ligne i : après Memmius, supprimer Gémellus. Ilest reconnu maintenant que tel n'était pas le surnom de Memm ius ;voir Magnus, p. 184, et Schmidt, Prol. xxv.P. 86. xxxvii, 5. M. Bonnet, Revue critique, 1883, p. 348,propose : 0 ... putare ceteros hinnos • : vous vous imaginez êtreseuls des hommes et avoir droit par conséquent sur toutes lesfemmes; vous croyez les autres impuissants; je vous prouverai quevous vous trompez.P. 138, à la dernière ligne: on verra aux NOTES CRITIQ_UES<strong>du</strong> t. II qu'il vaut mieux lire : yinctos.P. 166, v. 36 : jucundior; telle est l'orthographe de T qui, auv. 5 5, écrit aussi : jucunda; mais GO écrivent : jocundior et jocunda.Cf. 11, p. 607, la note critique sur LXIV, 163.P. 194, après le dernier mot (ietum) <strong>du</strong> v. 188, il eût fallu nonune virgule, mais un point.P. 300, au commencement <strong>du</strong> v. 374, supprimer la virgule entreOjior et tarde.P. 304, au commencement <strong>du</strong> v. 333, après Hac, lire non pas :tam, mais : tum.P. 314. Après le v. 5, les vers sont mal numérotés; il faut


ADDENDACORRIGENDA.Après la p. 543, paginer: 545 (et non: 445).P. 551, ligne 13, lisez : « dans l'ode ia <strong>du</strong> 111" livre. »Tome III.P. 5 66. Avant le dernier paragraphe, ajouter : • pour la coupe aprèsle quatrième trochée, voir les notes sur LXVIII b , 9 et LXXVI, 1. Il ya coupe après le troisième trochée: LXVIII *, 39 et LXVIII b , 49. »P. 567, avant le sommaire, ajouter : « pour l'ordre et la proportiondes dactyles et des spondées dans l'hexamètre élégiaque deCatulle, voir Plessis, Métrique, p. 383. »P. 370. A la Un <strong>du</strong> premier paragraphe, après : M. Schulte,écrire: Neues Jahrb. fur Philol. 1883, 3.P. 605. Au commentaire <strong>du</strong> v. 150, Leti Eripui, ajouter: « l'assonapeedes deux hémistiches est un effet qu'ont recherché Philétaset ses successeurs; voir Couat, Poésie Alex., p. 79'. »P. 638. Aux NOTES CRITIQUES sur 346 ajoutez : « M. Schulze,Hermès, 1888, p. 581, suppose que la bonne leçon campi est tombée,comme cela arrive souvent dans les mss. de Catulle, à la fin <strong>du</strong> vers;à la place de ce mot, GO ont intro<strong>du</strong>it une variante <strong>du</strong> mot teucro,placée sans doute à la marge, difficile à lire et que les deux copistesont lu différemment (teucri-teuen). »P. 649, après le premier paragraphe, ajoutez : « Pour l'ordre et laproportion des dactyles et spondées dans les pentamètres de Catulle,voir Plessis, Métrique, p. 387. Pour l'emploi <strong>du</strong> vers élégiaquedans des poèmes qui contiennent des attaques personnelles, voir lanote sur LXIX, I à la fin <strong>du</strong> préambule. »P. 670. Commentaire sur le v. 54 : M. Weil, dans les Monumentsgrecs, 1879, n" 8, signale dans un papyrus de Didot, uneseconde épigramme de Posidippe sur Arsinoë.P. 691. M. Hermès dans un programme de Francfort sur l'Oderde 1889, p. 5, combat l'hypothèse de l'unité de LXVIII par quelquesarguments nouveaux. Voici le plus frappant : comment admettreque Catulle après avoir refusé, à cause de sa tristesse et de sondeuil, le poème que lui demandait son ami, consacre ensuite plusde 130 vers à parler de sqn amour, de ceux qui l'ont aidé, dessujets les plus divers, sans qu'il semble, sauf dans un passage, sesouvenir de cette douleur qu'il disait ressentir si vivement; sans36 M*


ADDENDA CORRIGENDA.qu'il songe en finissant à adresser au moins quelques mots de consolationà son ami? On dirait qu'il a oublié le chagrin de Manliuscomme son propre chagrin. Le croira-t-on d'un poëte tel queCatulle?P. 717. COMMEN<strong>TA</strong>IRE. A la fin <strong>du</strong> préambule, Bergk a développéles vues dont il est question dans un article <strong>du</strong> RheinischesMuséum, xv (1860), p. 507.P. 748 en haut. Rapprochez aussi la plaisanterie de Cicéron,Êp. Ram. 11, 10, 1 : de Hillo répondant aux mots employés parCaeluis, vin, 4, j fin : de Mo.P. 802. Commentaire : préambule : aux diminutifs indiqués,ajouter celui de Quanilla dans Pétrone.


COMMEN<strong>TA</strong>IREPOÈMES LXIV-CXVI


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.j6lhortantur. » — 86. Refringit. Cf. Stace, Théb. iv, 139: «Nonaliter silvas umeris et utroque réfringent Pectore, <strong>mont</strong>ano <strong>du</strong>plexHylaeus ab antro Praecipitat. » — 88. Cf. Lucrèce, 11, 666 : « Mare...Vertitur in canos candenti marmore fluctus. » — 89. Nemorafera, c.-à-d. les bois, retraites des bêtes sauvages. — 91. Cf. Properce,ut, 17, 33 : « Verlice turrigero juxta dea magna Cybelle. »— 9a. Cf. Ovide, Fastes, tv, 116 : « A nobis sit procul iste furor. »— 93. Incitatos est développé par rabidos, en proie à tes fureurs.Voyez sur cette prière le préambule <strong>du</strong> commentaire de cettepièce.,6


^^^^^^^^fp^^P^ff^pCOMMEN<strong>TA</strong>IRECRITIQUEET EXPLICATIF SUR LE TEXTE DE CATULLE.PAR E. THOMAS,Professeur à la Faculté des Lettres de Lille.LXIV.A partir d'ici se marque dans la suite des poèmes de Catulle unchangement qu'on sent surtout à la différence <strong>du</strong> mètre. Les LXI premierspoèmes étaient composés en divers mètres lyriques; LXII enhexamètres; LXI il en galliambiques ; à paitir de notre poème, Catullerevient d'une manière définitive aux dactyliques ; LXIV est enhexamètres, et tous les poèmes qui suivront seront en élégiaques.Aussi avons-nous pensé qu'il était bon de réunir ici toutes les remarquesrelatives à la forme de l'hexamètre dans Catulle, comme nousplacerons en tête de LXV tout ce qui regarde la forme <strong>du</strong> pentamètre.On peut sur cette question, se reporter à la notice placée entête de l'édition de L. Mùller, p. LXIV et suiv.; à Munro, Critic.and Elucid., p. 150 et suiv., ou encore à un programme de J. Baumann,De arte metrica Catulli, Landsberg, 1881, p. x et suiv. Nousne donnons ici que ce qui nous paraît essentiel.DE L'HEXAMèTRE DANS CATULLE.— D'une manière généraleobservons que Catulle occupe, dans le développement de la métriquelatine, une place intermédiaire entre les anciens poètes latins et lespoètes <strong>du</strong> siècle d'Auguste. L'hexamètre beaucoup plus facile chezlui que dans Ennius, et même que dans Lucrèce et dans Cicéron,souvent très soigné, surtout dans les discours, garde encore cependantdes défauts dont Virgile et Ovide auront à le dégager.37


06 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Pour le nombre des dactyles et des spondées dans l'hexamètre, ona fait les remarques suivantes : il n'y a de spondée qu'au 5" et au0' pied dans un vers de Lxiv, 80; il n'y a, dans le vers, de dactylesqu'au I e ' pied : LXIV, 3 et txviil b , 47 ; au 4 e pied : ixiv, 75 ;257; 260; 288; beaucoup de vers n'ont de dactyles qu'au 5 e pied;un vers, cxvi, 3, est composé tout entier de spondées.Catulle a employé souvent le vers spondaïque; il y en a 30 dansLXIV; 12 sur les 323 hexamètres des poèmes élégiaques; il n'y a despondaïques ni dans LX11, ni dans LXVII, ni dans deux épisodes deLXI v, dans les plaintes d'Ariane, 133-203, et dans le discours d'Egée,216-239. Ona: LXIV, 79etsuiv., trois spondaïques de suite, licencedont on ne cite pas d'autre exemple chez les latins (L. Mûiler, De remetr. p. 142), mais qui était en usagechez les Alexandrins(voirHaupt,Opusc. 11, p. 78 et Schmidt, Proleg. p. LXVI et txvn) et avant euxeux chez Homère. Le spondaïque : LXIV, 80, a des dactyles aux quatrepremiers pieds. Contrairement à l'usage de Lucrèce (Lachmann sur 111,198), Catulle n'évite pas de terminer ces vers par plus de deux spondées;ainsi LXIV, 3,43; LXVIII b , 47, vers où se suivent cinq spondées,et cxvi, 3. De même que les Alexandrins et comme Lucrèce(Lachmann sur 11, 613), Catulle termine les spondaïques par des tétrasyllabes,ou par des trisyllabes suivis de monosyllabes. M. H. delà Villede Mir<strong>mont</strong> a publié, dans les Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux,1884, p. 118 et suiv., une étude sur l'emploi des spondaïquesdans Catulle.Pour les césures, la césure ordinaire <strong>du</strong> 3 e pied est chez lui debeaucoup la plus fréquente. En dehors des autres césures <strong>du</strong> 4" et<strong>du</strong> 2 e pied, il a aussi, à l'exemple des Alexandrins, la césure trochaïque,parfois seule ( lxiv, 116, 142,207; LXVII, 39), mais d'ordinairecombinée avec d'autres césures (ainsi LXIV, 21; LXVIII b , 39;cxvi, 7); dans des spondaïques: LXIV, 293 etLxvi, 41. La césuretrochaïque, ainsi employée, est placée d'ordinaire au 3" pied; cependantelle est aussi dans cinq vers au 4 e pied, mais seulement dansles poèmes élégiaques (Munro, p. 152): LXVIII b , 9; LXXIII, 5;LXXVI, 1; LXXXIV, 5 et ci, 1. — Il y a césure au 5 e pied dansun dactyle : LXIV, 39; dans un spondée : LXIV, 73.Catulle admet des élisions en assez grand nombre, jusqu'à cinqdans un vers : LXXIII, û; il les admet même au 3" pied: LXIV, 361et 368; il élide des monosyllabes, même au commencement <strong>du</strong>vers, ainsi : LXVII, 30. Cependant les élisions sont moins <strong>du</strong>res engénéral dans LXIV que dans les poèmes élégiaques (par ex. xci, 2)ou dans les hendécasyllabes (par ex. XLV, 3).


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.fÔ7Catulle admet des synizèses dans les mots grecs : LXIV, iai,a;o,338 et 384; il a admis (txiv, 131) la synizèse dans : pratoptarit;par contre il emploie la diérèse avec solvo et ses composés : LXVI,38 et 74; xcv, 6 etc.Une brève est allongée à la césure devant spes : LX I V, 187; devanthymenaos: LXIV, 20. Ailleurs (LXIV, 359) une double consonne aucommencement d'un mot n'allonge pas la finale <strong>du</strong> mot précédent.Deux vers, LXIV, 300 et CXV, 5 sont hypermètres avec que. Unvers: cxn, 1, se termine par deux, et en fait, après l'élision, par troismonosyllabes; six vers (LXII, 8 ; LXIV, 113, 153 et ao6; xcvn, 5;LXVIII b , 63) se terminent par des mots de cinq syllabes, le derniervers seul par un mot grec. Les v. 43, 315 et 335 de LXIV sontcomposés tout entiers de trisyllabes.La forme la plus fréquente de l'hexamètre chez Catulle est :[A cause de la longueur <strong>du</strong> poème LXIV, nous faisons une exceptionà la méthode suivie jusqu'ici et nous donnons de ce poème uncourt sommaire.]SOMMAIRE DU POEME LXIV.I. PRéAMBULE. — Le jour où le premier vaisseau, construit surle conseil de Pallas, porta les Argonautes vers la Colchide, les yeuxdes mortels purent voir les Nymphes sortir à mi-corps des eaux dela mer (— 19). Alors Pelée obtint de Jupiter, de Téthys et de l'Océanla main de Thétis (— 3a).II. L'HYMéNëE. — Le jour de l'hyménée, tous accourent enThessalie, à Pharsale. Les hommes quittent leurs demeures et suspendentleurs travaux (— 44). Tout brille dans la maison de Pelée,surtout un riche tapis qui recouvre le lit nuptial (— 51).III. SUJETS BRODéS SUR LE <strong>TA</strong>PIS. — ARIANE. — Indicationsommaire des sujets brodés sur le tapis (— 33). On y voitnotamment Ariane désespérée après le départ de Thésée. Elleregarde les flots sur lesquels fuit le jeune héros (— 73). La malheureuse,de quel amour Vénus l'enflamma, quand Thésée vint en


Ç68COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Crète (— 77), se dévouant pour sa patrie (— 87). Amour soudainde la jeune fille (— 104). Grâce à son aide, Thésée vainc et tue leminotaure (— 117). Le poète déclare qu'il ne racontera pas commentThésée abandonna Ariane dans l'île de Dia (— 1 j 1 ). Plainteset malédiction d'Ariane (— 20 j).RETOUR DE THéSéE EN ATTIQUE. — EGéE. — Les dieuxentendent Ariane. Thésée oublie tout à coup la recommandationque lui avait faite son père (— 213). Discours qu'avait tenu Egée àson fils, quand celui-ci avait quitté Athènes (— 240). Oubli deThésée ; Egée, en apercevant la voile noire, se jette <strong>du</strong> haut desrochers, d'où il regardait vers la mer (— 35 j).CORTèGE DE BACCHUS cherchant Ariane (— 267).IV. LES INVITéS. — Après avoir contemplé le riche tapis, lafoule des hommes s'écoule hors <strong>du</strong> palais (— 280). Arrivent lesdemi-dieux, Chiron, le Pénée, Prométhée (— 500). Arrivent Jupiteret tous les dieux, sauf Phoebus et sa sœur (— 3°5).V. LE CHANT DES PARQUES. — Tandis que les dieux assis àune table richement servie, prennent part au festin, les Parques,dont le poète décrit l'aspect, l'âge et les emblèmes ( — 125), chantentla destinée <strong>du</strong> fils de Thétis et de Pelée (— 384).VI. ÉPILOGUE. — Autrefois les dieux visitaient encore la terreet séjournaient parmi les hommes (^— 399). Les crimes des humainsles ont relégués dans l'Olympe (— fin).Dès qu'on jette les yeux sur le sommaire précédent, on ne peutmanquer de remarquer ce que la composition de notre poèmeoffre de singulier, disons le mot, d'artificiel.Le sujet principal était, à ce qu'il semble, la description des fêtesde l'hyménée de Pelée et de Thétis. En fait cette description n'a étépour Catulle qu'un simple cadre, où il a réuni, sous prétexte de broderies,et intercalé les uns dans les autres, une suite de tableaux, derécits ou de discours, réellement divers. Il est clair qu'il a fui commeune habitude vulgaire, comme un défaut, l'unité de composition telleque nous l'entendons, telle que l'entendaient les Grecs de l'époqueclassique, et qu'il a cru faire preuve d'un art délicat en supprimantles transitions banales, en rapprochant, par un contraste imprévu, des


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.f 5çmorceaux différents de ton et de mouvement, et surtout en revenantpeu à peu sur ses pas, en plaçant les développements de telle manièrequ'ils se répondent entre eux, qu'ils s'enveloppent les uns les autres.Ses digressions sont voulues, apparentes, signalées par le poète luimême(i 16 : quid ego a primo digressus carminé...). Il est de règleici qu'on marche au but tout en ayant l'air de s'égarer.On reconnaît dans quelques détails <strong>du</strong> poème LXIV, la «simplicitépassionnée» de Catulle; mais la composition de ce poëme n'est passimple; elle n'est pas classique; on ne peut l'admettre que commeune forme toute particulière de l'art, forme que goûta et qu'admiraCatulle parce qu'il la trouvait dans ses modèles d'Alexandrie, Callimaqueet Apollonius.S'il est hors de doute que, dans la composition et par beaucoupde détails, Catulle se conforme ici aux traditions de l'art alexandrin,d'autre part, en l'absence de tout témoignage précis, et alors que lesouvrages des Alexandrins sont per<strong>du</strong>s presque entièrement, il est bienmoins facile de déterminer comment le poète latin suit ses modèles etjusqu'où il les suit. S'est-il, dans ce poëme, simplement inspiré de leurart? ou bien leur a-t-il emprunté son sujet avec la plupart de ses développements?Avons-nous dans Lxtvune imitation romaine d'un épyllionalexandrin ? ou, en allant plus loin encore, dira-t-on que Catulle nefait ici que tra<strong>du</strong>ire Callimaque ou l'un de ses contemporains? Commeon ne peut décider sur ce point que par des raisons tirées presquetoutes de notre poëme, il n'est pas étonnant qu'on ait proposé, pourrésoudre cette question difficile, les solutions les plus différentes.En 1857, dans la préface de son édition de VIbis d'Ovide, p. j;oet560, Merkel, s'appuyant sur le mot sape <strong>du</strong> v. 25, soutenait que LXIVpouvait et semblait n'être que la tra<strong>du</strong>ction littérale d'un fragmentalexandrin. Présentée ainsi, la thèse n'était pas très solide; Haupt l'acombattue, Opusc. Il, p. 75. Mais elle a été reprise plus tard, et toutautrement défen<strong>du</strong>e il y a quelques années par M. Riese, dans le RheinischesMuséum, xxi (1866), p. 498 et suiv. S'appuyant sur la doublemention dans Catulle (LXV, 10 et CXVI, 2) des carmina Battiada,poèmes tra<strong>du</strong>its de Callimaque, que Catulle déclare avoir envoyés à desamis et dont nous ne pouvons retrouver qu'un spécimen (LXVI) dansle recueil actuel de ses poëmes, M. Riese propose devoir dans LXIVun autre de ces poëmes ; le titre de l'original, assez peu connu, auraitété omis dans la liste des œuvres de Callimaque, d'où les incertitudeset les erreurs de la tradition. Pour appuyer son hypothèse, M. Rieserapproche des vers de Catulle une dizaine de fragments de Callimaque.Mais ces rapprochements, faciles à expliquer par le goût bien connu <strong>du</strong>


f70COMMEN<strong>TA</strong>IRE.poète et où l'on peut voir simplement des imitations, ne permettentpas suivant nous de conclure avec certitude qu'on ait ici une tra<strong>du</strong>ctionsuivie. L'opinion de M. Riese a contre elle, d'abord, l'explicationcontestable <strong>du</strong> mot carmina (voir ixv, 10); d'autre part, l'omissionbien singulière <strong>du</strong> titre d'un long poème que la tra<strong>du</strong>ction de Catulleaurait tout au moins signalé à l'attention des érudits de Rome ; enfin etsurtout ce fait que nous reconnaissons dans LXI V des imitations ou desréminiscences d'Homère, de Théocrite, d'Euphorion (au v. 31 ) que l'onn'eût pas trouvées, cela est certain, dans un poème de Callimaque.Aussi écarte-t-on généralement aujourd'hui l'hypothèse d'une tra<strong>du</strong>ction,et l'on admet seulement que pour le choix <strong>du</strong> sujet, pour beaucoupde détails, pour certains développements, enfin et surtout pourla composition <strong>du</strong> poème, Catulle a imité ici les Alexandrins. On peutvoir une réfutation de la thèse de M. Riese dans un article deM. Schulze, Philologisch.es Verein, de 1883.Nous avons signalé dans ce poème des imitations de poètes grecsde l'âge classique. C'est surtout dans les discours et notammentdans le discours d'Ariane, que Catulle s'est souvenu des tragiques,de la Médée d'Euripide comme de celle d'Apollonius, peut-êtreaussi de quelques-uns des tragiques latins (voir la note sur lev. 163). On sait d'autre part combien cette partie <strong>du</strong> poème a étéimitée par les poètes qui ont suivi Catulle, surtout par Virgile aulivre iv de YÊneide, et par Ovide dans plusieurs de ses poèmes(He'roides, x; Fastes, 111, 459 et suiv.; Métam. vin, 174 et suiv.).Dans le style, on trouvera les caractères les plus opposés. A certainstraits, on reconnaît le goût et les habitudes des civilisations raffinées; de là l'emploi répété jusqu'à l'abus de procédés de style, par ex.des anaphores (voir la note sur les v. 19 et 37), et des apostrophes(par ex. 33 et suiv.; 70, etc.); certaines mièvreries de goût (333et suiv.); quelque chose de sensuel dans la peinture de choses simplespar elles-mêmes (163). D'autre part, dans la construction lâchedes propositions et des phrases, reliées de même les unes aux autrespar des relatifs et des conjonctions (4, 8, 13, etc.; voir la note surle v. 7.); dans l'emploi répété des participes présents (voir la note surle v. 5, optantes) ; dans la répétition à de très couris intervalles <strong>du</strong>même mot pris en des sens différents (70, curans; 73, curas), ouavec le même sens (par ex. 43, splendent; 47, splendida, et voirla note sur ce vers) ; surtout dans l'abus des épithètes, (par ex. 9et suiv.), comment ne pas reconnaître une liberté d'allure et unefacilité de style peu sévère qu'il faut sans doute attribuer pour unebonne part au temps où a écrit Catulle, qui s'excuse par là à mer-


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.C71veille, mais qu'on a besoin d'excuser et qu'on n'eut pas manqué, àl'époque classique, de traiter nettement de négligence ?Le lecteur qui désirera quelques détails sur la légende de Pelée et deThétis et sur ses représentations artistiques, se reportera au résumé deM. Decharme, Mythologie de la Grèce antique, p. 558. Remarquonsseulement que Catulle s'est écarté en plusieurs points de ce que nouslisons dans les autres auteurs : ainsi pour ce qui concerne la nature desprésents de Chiron (3 81, sihestria dona; 384, flores); pour la présencede Pénée(3 87), de Prométhée(296), pour l'absence de Phcebus( JOI)dans la réunion des dieux; enfin pour la prédiction de la destinéed'Achille, qui est faite ici par les Parques et non par Apollon (jo8et suiv.).A quelle date de la vie de Catulle faut-il rattacher la composition <strong>du</strong>poëme LXIV? Ceux qui le regardent comme une tra<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> grec,y verraient volontiers une oeuvre de début et de jeunesse. Schwabe,Qiiatst. Car., p. 3 34, le considère plutôt comme une œuvre de la pleinematurité <strong>du</strong> poète. Cf. iciViEDECATUHE, p. LX. Schmidt, p. xxvi,le croit composé en s 7 pendant le voyage de Bithynie. Enfin à causede la perfection de certaines parties et surtout en raison <strong>du</strong> soin particulierapporté ici à la métrique, Munro (Lucrèce, p. 315 et 468, Critic.p. 150) attribue LXIV aux dernières années de Catulle. Disons simplementque nous n'avons ni en dehors <strong>du</strong> poëme, ni dans le poëme luimême,rien qui nous permette d'en déterminer la date avec certitude.NOTES CRITIOIJES. — Dans GO, intervalle d'une ligne. Dans G,la main qui a écrit les titres et qui ne semble pas de beaucoup postérieureau copiste, a écrit ici en rouge : Argonautia. D'après Ellis,O porte à la marge : narrât hic ystoriam aurei velleris. — 1. MariusVictorinus, t. vt K., p. 135, 6 : Peliaco; GO : Pelliaco. —COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — 1. Peliaco... : imitation <strong>du</strong> célèbre commencementde la Médée d'Euripide : Ef9' tàœsX' 'Ap-roù; u.r, maTcraoêxi(cf. 9, volitantem) oxxœo; Ko'Xj/uv i% aîav..., v.r,et t'v vàrouoi LlnXicurrtasîv rtors TU.T,9SîOX -EûXïJ (vinus), u.r,b" ËssTjjiûaxt y.s'pa; àvJpwv àptorétov(4, lecti juvenes), M TO itifxpuoov rispc.; IlsXta p.sr^X8cv. tnnius,éd. Ribb. 305, avait tra<strong>du</strong>it déjà ce passage dans des vers que Cicéronaime à citer : « Utinamne in nemore Pelio securibus Cresa accedissetabiegna ad terram trabes, Neve inde navis incohandre exordiumCcepisset, qure nunc nominatur nominc Argo, quia Argivi in eadelecti viri Vccti petebant pellem inauratam arietis Colchis, imperiu


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. ("73vadjêtre qu'un long point sur \'i de puppi. — 6. O : ral<strong>du</strong> salsa. —_rO : decurê (=decurere) pupi. — 7. G : Cerula. — G : verentes (lalettre au-dessus d'une main ancienne) ; O : verentes. — G> : abregnis8, retinens...; 10, conjungens...), et réciproquement combien sontrares les propositions relatives. La construction de optare, avec l'infinitif,est rare en prose, et ne se trouve guère que dans Plaute etdans Térence. — Colchis : les habitants, pour désigner le pays. —Avertere : emporter, conquérir, comme deportare, déferre; demême Virgile, Mn. 1, 47a: • avertit equos in castra. » JoignezColchis avertere, et expliquez Colchis comme un ablatif. Cf. 408 :nobis. — 6. Ausi sunt : à cause de la nouveauté de l'entreprise. —Vada : de même 59; Virgile, /En., v, 158 : « sulcant vada salsacarina ». — Cita : non pas simplement avec le sens général de Ôcfi•mi (voir la citation plus bas à la note <strong>du</strong> v. 9) ; il y a une allusionau nom <strong>du</strong> navire: Argo (xjvo;, prompt, agile).— Decurrere:l'image est empruntée aux courses de chars : se lancer en pleindans...; cf. /En. v, 213 : « At... Mnestheus... Prona petit maria etpelago decurrit aperto. » On construit comme ici : spatium decurrere(Cicéron, Desen. 83 fin), quoiqu'on dise plus souvent: aequorcurrere(/Er.., m, 191; v, 235,etc). Pour ces verbes composés de de, voirla note sur : 356, demetit. — 7. Verrentes: l'image sera reprise parVirgile, /En., vi, 330 : « remis vada livida verront »; cf. /En., 111,208 et v, 778; déjà Ennius avait dit, Annales, Vahlen, 377 : « Verruntextemplo placi<strong>du</strong>m mare. » Remarquez ce qu'il y a de lâchedans la construction de ces phrases, qui, alors qu'elles pourraientfinir et semblent finir, se prolongent cependant par des propositionsrelatives ou des participes présents. On a dans Catulle beaucoupde phrases ainsi construites: ici, 64 et suiv. ; 87 et suiv. ; LXVII, 3et suiv. ; LXVIII b , 67 et la note; 11, 5 et suiv., etc. — Palmis;voir iv, 4, Palmulis. — 8. Diva... retinens... arces : périphrase pourdésigner Minerve : les Grecs l'appellent IloXiâ;, IloXtvùxo;, 'Axjata, etc.A Rome, elle avait, ainsi que Junon, sa statue à côté de celle deJupiter au Capitole.— Qjiibus : Baehrens remarque que Catulle placesouvent qui employé soit comme relatif (LI *, 5 ; LXII, 13 et 14; ici218; LXVII, ai; LXVIII h , 91), soit pour le démonstratif (ici 67et LXVI, 41) après un ou plusieurs (ixvn, 21; LXVIII 1 ', 91)


574 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.corrigé par un grattage en abiegnis. — G : equora. — 9. O : volittâtê(le trait sur l'a a été ensuite effacé, et le premier jambage del'u ponctué au-dessus); Baehrens : volventem. — Dans G, currum(sauf le c peut-être et le dernier jambage de l'm) a été écrit, à cequ'il semble, par la même main, avec la même encre, sur un gratttage. — 10. G : inflexe testa carine. — 11. G : pmam; dans O : unmot écrit en abrégé ( : p'eâ, où on lit avec Schwabe : post eam; avecmots. — Retinens, qui protège. — 9. Ipsa... fecit. : sans douted'après Apollonius de Rhodes, 1, 1 11 : aura qàp xai vra 6CT,V y.iu.i •aùv Si cl ''Apqo; teûÇev 'AptoTcplSn; xslvn; 6irc8nciceûviii;, âXô; «twci) se rencontre dans tousles poètes : par ex. Lucrèce, VI, 47 ; Virgile, /En. vi, 1 : « classiqueimmittit habenas*; voir surtout le passage célèbre d'Eschyle, Prom.,467 : OaXaaaoïrXa'rxTa S"CUTI; âXXo; àvr' ècccû Xivo'itTep' eues VCCUTIXMVoT-r.aaTa. — Flamine : Catulle n'emploie ce mot comme synonymede yentus que dans notre poème. Voir encore aux v. 108, 341et 374. — 10. Conjungens... : Argos avait préparé la quille et legros de l'armature; restait à y joindre et à y ajuster solidement etbien serrés, comme en un tissu (texta), tous les autres bois ; c'est ceque fait Minerve. Les vases et les bas-reliefs de l'antiquité représententsouvent Minerve et Argos construisant le fameux navire. —Carinat est au datif. — Texta: cf. Ain., xi, ja6 : « italo texamusrobore naves, » et voir la scolie de Servius. — 11. Illa... : vers trèsdiversement interprété. Quelques éditeurs suivent le texte qui estindiqué au moins indirectement et de seconde main dans O(proram... Amphitrite). et expliquent ce texte de deux façons:i" avec Ellis, en joignant les mots: Illa... Amphitrite... : cette mer;ce qui veut dire que c'est là, c'est alors que la mer initia aux longsvoyages une proue encore inexpérimentée; mais la construction estpeu naturelle; 3° avec Baehrens, en séparant tout à fait les mêmesmots : Minerve (Illa) initia à la mer (imbuit Amphitrite) une prouequi ne savait pas courir sur les eaux; Baehrens est obligé de reconnaîtrequ'avec ce sens on attendrait ici, comme plus haut : Ipsaplutôt que Illa. On peut d'autre part objecter à ces deux explicationsqu'elles ne rendent pas compte d'Amphitrite; il est impossible que lesens particulier et personnel <strong>du</strong> mot ait tout à fait disparu commedans l'interprétation de Baehrens. Les exemples d'Homère et de


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.f7fd'autres : praream ; Baehrens lit : praram), et un renvoi à la margeoù est écrit : proram; D et quelques mss. ont : prima; on pourraitégalement lire : primum. — G : amphitritem; O a, d'après Ellis etBaehrens : aphitrite; Schwabe assure qu'on voit encore, quoique presqueentièrement effacée, une barre,sut-i'e final. — ta. G iJQué. — G :proscidit (os est <strong>du</strong> correcteur, d'une encre plus blanche) ; O : procidit.— G : equor. — IJ. GO : Tolaque; Avantius : Tortaque(cf. Mn., m, 208 : « torquenr spumas»); Baehrens: Motaque (parceque beaucoup de poètes, Ovide, Mèiam. vi, 721 ; Amours, 11,Théocrite que cite Riese sont différents. De plus, il manque en tête dala phrase une liaison qu'on est Forcé de tirer péniblement <strong>du</strong> contexte;tout lecteur s'attend ici à une indication temporelle quelque peuprécise : c'est alors que pour la première fois ; les mots llla... rudemimbuit ne peuvent dispenser de l'exprimer. Enfin pour le sens général,est-ce donc à l'inexpérience <strong>du</strong> navire que s'est attaché uniquementle poëte, de telle sorte que l'aide d'une déesse fût nécessairepour l'initier à la mer, et ce détail n'est-il pas relativement sansimportance ? Ajoutons que d'après la légende, Argo n'a servi quepour cette expédition. C'était bien plutôt la mer qu'il fallait initier àces voyages merveilleux qui ne vont plus finir, et tel est bien le sensdes vers suivants. Imbuere avec cette signification est latin, quoiqued'une langue un peu raffinée. Donc il faut préférer la leçon Amphitriten,et garder le mot primam dont on fera prima (le premier vaisseau),ou primum. Illa se rapporte grammaticalement à carina, maisreprésente au fond pinus <strong>du</strong> v. 1, bref : Argo. Munro compare unvers de Sénèque où il voit une réminiscence de Catulle, Troad. 2 15 :« Telephus... Rudem cruore regio dextram imbuit. • Si, à toutes lesconjectures faites sur ce vers, on pouvait en ajouter encore une autre,je croirais volontiers que trois mots de ce passage se sont altéréspresque en même temps ; on aurait eu d'abord : llle (se. volitanscuirus) ..primum .. Qui; la relation n'ayant pas été comprise, les troismots auront passé au féminin sous l'influence <strong>du</strong> contexte. — Rudemcursu : cet adjectif est encore construit avec l'ablatif dans Ovide, Tristes11, 424, et dans Velleius Paterculus, 11, 71, 1. — Imbuit: cf. iv, 17.— 12. Rostro... Silius a paraphrasé ces vers: vu, 412 et suiv. —Ventosum : où régnent les vents. Cf. 60. Cette épithète a été reprisepar Virgile, Mn., vi, 535: « ventosa sequora ; » et par Horace,Odes, 111,4,45: « mare... ventosum ». — 13. Spumis: le pluriel dece mot se rencontre aussi, mais appliqué à une personne, dans Cicéron,


Ç76COMMEN<strong>TA</strong>IRE.11, 5; Manilius, 1, 76, etc., emploient pour décrire le premiervoyage d'Argo le verbe movere ou l'un de ses composés. Le fait neparait pas prouvé et la raison serait médiocre). — GO : incan<strong>du</strong>it;mais dans O le d est barré ; les Italiens, notamment les Aldines de1502 (1) et de 151 % : incanuit.— 14. GO : feri candenti egurgite ;Schrader : freti ou fer0 canenti e gurgite ; Beehrens : fero candèntis(nominatif pluriel) gurgite ; Pleitner : foras. L'emploi <strong>du</strong> mot candentiaprès incan<strong>du</strong>it et avant 1 8, gurgite cano, est suspect, et, comme lemot précédent est lui-même douteux, il est très probable que le milieu0<strong>du</strong> vers est altéré. — 1


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 577haudque); Munro : Mac (quaque alia?); Lachmann : IlLi si qua alia;Pleitner : si qua alias; Schmidt : Ma, nulla alia (mais L. Mùller objecteque Catulle n'élide pas ainsi une longue dans ses hexamètres) ; Bergk :Ma atque haud alia ; L. Mùller : Atque illic aima ; Bœhrens : Arque Mavidere beata ou bona sub luce (suivant lui la diversité de GO vient dece que l'archétype portait Ma ou alia en variante, ce qui exclut lesconjectures précédentes); Riese : Ma felici. — GO: videre. — 17.GO: oculis; Lachmann, Ellis : oculi. On dit sans doute yidere oucernère oculis, comme ore loqui, voce vocare; mais on attend alorsquelque expression correspondante comme dans Lucrèce, iv, 748 :« quod mente videmus Atque oculis. » Il n'y a pas ici d'oppositionsemblable. On appuie la leçon oculi par des exemples, comme ceux<strong>du</strong> v. ai de Pedo Albinovanus, cité par Sénèque, Suasoria, 1 fin, éd.Mùller, p. 5 50 1 ; :


Sj&COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Cum. — G : hymeneos ; O : himeneos. — 21. GO : Cum. — GO, lesAldines de 15 02 et de 1515: sensit ; les Italiens : îunxif. — 22. GO :seculorum, Heussner, Obs. gr. in Cat., p. 27, remarque que Catulleemploie partout la forme symsopée (1, 10; xiv, 21; XLIII, 8;Lxvni b , 5, et LXXVII, 9) sauf xcv, 6. Cf. oraclum (vu, 5 et ici528) et vincla (ici 369). — 23. O : mater; G : mater, et au-dessus,d'une main ancienne, mais d'une encre plus blanche : al matre. On aa ensuite dans GO : Vos ego et la suite. Les scolies de Vérone surt Enéide, v, 80: Salve sancte parens, p. 94, 11, éd. Keil, portent :Catullus : salvete deum gens, 0 bona matrum Progenies salvete iter...; ilfrXr.v àvspis; eùvr.v IloXXà u.âX' où» sOéXouoa. Tibulle, 1,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. {79manque ensuite les trois quarts de la ligne suivante (d'après Hermann,toute la ligne). Genus, quoique dise Madvig, De Fin. v, 65, p. 731,doit être préféré à gens. Baehrens lit ensuite : 0 bona Marte (=bello)Progenies. Tous les éditeurs, sauf Ellis, admettent que, dans GO, il esttombé un vers. Pour compléter ce qui manque, on a proposé toutessortes de conjectures : celle qui est reçue dans notre texte est de L.Mùller; Madvig lit: iterum vos compellabo ; Haupt pense qu'il est tombéun troisième salvete, parexemple : salveteprecanti; de même Peerlkamp(Virgile, 11, p. 110) et Schmidt, lisent : matrum.., iterum salvete, bonarum;demêmeencore Cumpfe: salvetebeati; une telle répétition seraitcependant bien froide et languissante. Baehrens, dans son édition, propose: iterumque iterumque vocanti, et dans son commentaire : iterumr.unc : postmoio digne. — 3 5. G : sepe. — Bergk : meo post. —au milieu ou même au commencement de poèmes de tous genres :ainsi Apollonius, 11, 708; tv, 17 7 j ; Théocrite, 1, 144; xxtl, 135;xvn, 135, etc. Virgile en continuera la tradition : /En., viii, 301 :• Salve vera Jovis proies » ; v, 80 : « Salve, sancte parens, iterum;sa'vete recepti Nequicquam cineres »; vu, 130 : « Salve fatis mihidébita tellus...; salvete pénates »; Ge'org., n, 173 : « Salve magnaparens frugum. • — Deum genus, comme dans Hésiode, Œuvreset jours, 138: àvrîpûv ripwMv oeï'.v -rÉvo;; dans Homère, Iliade,xn, 33 : rjutBswv 7570; àvo'pûv ; dans Apollonius, III, 366: iSxvsTuvuié; TS xoù utMvoi. — Bona mater de GO est inintelligible ; car commentcroire que ces mots, ainsi détachés, soient adressés comme lepropose Muret, d'après Apollonius, iv, 1337 et 1373, au navireArgo, ou encore à Thétis, mère d'Achille? On attendrait bienplutôt le nom de son père ou de quelqu'un de ses aïeux. L'autreleçon n'est pas non plus très claire ; on l'explique par un enallage,comme s'il y avait : 0 bonarum matrum filii. Mais la mention deleurs mères est inutile et faible après deum genus, et on voudraittout au moins que quelque épithète avertît que la race n'avait pasdégénéré; faut-il voir ce sens dans bona? — 34. Salvete iterum.Cf. à ces mots le vers de Virgile cité plus haut : Mn., v, 80. Siiss,page 10, rapproche aussi : Dira, 95 : « voleté iterum. » — 3;. Vos...sape... compellabo : non pas ici, mais dans un poème ultérieur. Ontrouve cette formule à la fin de presque tous les hymnes homériques: Kaï où U.ÈV euro) yyxïpt.... aùxàp i-iia xeù oêto xal iXXr,;[xvâoou.' ioiSx;. Les Alexandrins l'avaient recueillie : ainsi Théocrite,xvtl, 135 : OéOSV S'i-tà 10a v.%\ XXXMV u.vâocv.at 7iu.i8s'ci)v; et 1, 140:


f80COMMEN<strong>TA</strong>IRE.26. O : tedis; G : thetis. — 27. O : Thesalie; G' : Te salie ; ensuiteun correcteur ancien a gratté le premier «et intercalé: he; undeuxième correcteur beaucoup moins ancien a ajouté, d'une encreplus blanclie, un second s. Cf. le même mot aux v. 14 et 282.Baehrens veut conserver Thesalie comme étant l'orthographe <strong>du</strong>& vjxipeTE.. Mûsat- éfw S' ûuuuv xal s; ûSTESGV âo\cv àaô»; Callimaque,Hymne à Artèmis, 137 et suiv. — 26. Teque adeo : se.prœter alios sape compellabo, et non comme l'entend Riese :nunc compellabo. — Adeo, renforce, comme d'ordinaire, le pronom.Cf. par ex. les commentateurs de Virgile sur Ge'org. 1,24;Cicéron, Verr. v, 9, etc. — Eximie. Je ne trouve pas ce mot chez lesautres poètes avant Lucrèce, 11, 644; il ne paraît avoir été employéqu'une fois dans Cicéron, Pro Archia, 20. Sur quoi tombe cetadverbe ? Baehrens ne croit pas que ce soit sur aucte, Pelée ne pouvantêtre, de par son mariage, comparé et préféré aux Argonautes.Ausu joint-il l'adverbe à compellabo, se. prae ceteris heroibus. Maiscette construction est peu naturelle. Le poète a pu comparer d'unemanière générale Pelée aux autres mortels, ou l'on pourrait encoreplus simplement joindre eximie à felicibus. — Tadis : ce mot,qui, chez les poètes qui ont suivi Catulle, se rencontrera si souventavec le sens de connubium, prend ici ce sens, à ce qu'il semble,pour la première fois. De même encore au v. 504. Il garde aucontraire son sens propre: LXI, 15 : « pineam quate tadam », etLXVI, 79 : « quos junxit lumine tada ». — Aucte, honoré. Cf.LXVI, 11. — 27. Thessalia columen. Pindare, Olymp. 11, 82 [146],appelle Hector : Tf-oSa; au.ay.cv àorpaëvl xieva. — Peleu... Thetis..Tethys.. Oceanusque: pour cette suite, voir è la fin de la note <strong>du</strong>v. 19. — Juppiter ipse, Ipse : le mouvement a été imité par l'auteurdes Dira, 3 5 : Jupiter ipse, Jupiter. — Riese remarque avec raisoncombien sont fréquentes dans ce poëme les répétitions de mots, demouvements, de tournures (épanalepse, anaphore) servant à l'expressionpassionnée d'un sentiment; ainsi voyez outre 19 et suiv., lesvers 62-6;, 133-134, 261-262, 287-288, 3 23-324, 329, 405-406.Voir encore : vt, 12; LXVI, 39-40, 75-76, et 82-83; t-xviii*,22-23; 1 xv 111 b , 2; LXXVI, 13-14 et 16; LXXVII, 4-5; LXXX,5-7; Lxxxviu, 4-5; xciv, 1 ; ci, 7-8 ; 9-10; civ, 1-3. C'est àce qu'il semble, au moins en beaucoup de ces passages, un effet destyle imité des Alexandrins : voirSchuIze, De Catullo Gracorum imitatore,p. 37, et Couat, Poésie Alex., p. 283. — 28. Suos amores.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. )8|temps de Catulle. — 29. O : pulcima (au-dessus <strong>du</strong> c, un signe d'abréviation,un s d'après Schwabe; un s retourné d'après Bsehrens). —G : nectine, et à côté, d'une main ancienne, quoique d'une encre unpeu plus blanche : aï neptine; O : nectine; D et la vulgate que conserveet défend Ellis : Neptunine (mot de forme hybride et inexact,puisque Thétisest fille de Nérée, et non de Neptune); Haupt: Nereine.— 30. GO: thetis. — 31. GO : Occeanusque. — 32. GO : Que;L. Millier : Qpeis (Thétis et Pelée). — G : optato finito ; O : c-ararcfinite;d'où Ellis : optato finito; ; quelques mss. corrigés, les Aldinesde 1502 et de 1515 et la plupart des éditeurs : optatat finito. —3 3. GO : Adlenire. — 34. O : Thesalia (voir au v. 27); G 1 : Tesaliâ(une s intercalée d'une encre blanche). — O : Oppl'etur. — G : cetu(la cédille peut être de première main) ; O : cetu. — 35. DœringThétis. Cf. vi, 16. — 29. Tene: toi un mortel. Le sens de l'interrogationest: est-il vrai, ainsi que le raconte la légende, que...?Pour le mouvement, cf. peut-être Properce, 1, 8, 1. — Tenait: t'areçu dans ses bras, plutôt que : t'a rempli de son amour. Tenere a lemême sens qu'ici : LXX 11, 2. L'expression est plus complète : x LV , 2 :tenens ingremio, et xi, 18 : complexa tenet. On remarquera l'allitérationde Tene et tenuit, Thetis et Tethys, d'autant plus frappante ici etd'autant plus recherchée qu'avec la ressemblance <strong>du</strong> son se rencontreune différence de quantité et de prononciation. — Pulcherrima : voirla note sur ixix, 8, Bella — Nereine, si l'on adopte ce texte, nese trouverait qu'ici, en latin; les autres poètes disent Nerine; ainsiVirgile, Bucol. vi 1, 37. Mais Naeke, Opusc. n, p. 16, a rassemblé denombreux exemples de la forme grecque Nuiptifim, et Quintus de Smyrnel'emploie souvent aujieu de Nïipïit; pour désigner Thétis. Cf. Ge'org.1, 31.— 30. Suant... neptem: Thétis a pour père Nérée et pour mèreDoris. Téthys est la mère de Nérée ; l'Océan le père de Doris. — 31.Atari : de ses eaux.— Totum qui amplectitur orbem : suivant la traditionde tous les poètes grecs et latins. On compare un vers d'Euphorion,fr. CLVill, Mein. : 'fixeavo';, T» iràaa mpippuTo; ËvSê'oYrat yjsâv. —32. Qptr simul: Catulle arrive au sujet de son poème. Joignez : Quatluces. — Simul est trois fois dans Catulle avec le sens de Simul ac :ici, XXII, 15, et LXIII, 45 ; peut-être encore ici, 234. — Optatar...luces: le jour de l'hyménée, dont l'idée est dans: 30, <strong>du</strong>cere. —Finifo .• non pas à la fin de l'expédition des Argonautes, ce que rienn'indique ; mais au moment convenu, fixé. — 33. Domum, la maisonde Pelée. — 35. Ferunt: entendez comme sujet: les chefs de38


f82COMMEN<strong>TA</strong>IRE.ponctue à tort : Dona ferunt : prce se déclarant gauiia. — 56. O :siros; G : syros; Lachmann, d'après le Datanus et les manuscritsinférieurs lisait : Scyros ; Meineke a proposé et depuis on lit :Cieros. — O : tiqût ; G : linquîtt, le second u fait d'un n; lacorrection, d'une encre plus noire que celle <strong>du</strong> copiste. — O :ptiotica; G : pthyotica. — Baehrens : tempe. — 37. G : Graiunonisqi(la première main a tracé après l'a trois jambages; il est possible,mais il n'est pas sûr que ce soit le correcteur qui ait accentuéle premier jambage et réuni les deux autres) ; O : Graumonisq;(Baehrens) ou Grauinonisq; (Ellis et Schwabe): la correction est deVittori. — G : nicenis alacrisea; O : nicenis alacrissea. — j8. GO :Farsaliam coeunt. Ellis maintient la leçon Pharsaliam en admettantsoit un changement de la quantité <strong>du</strong> mot CPharsaliam... Pharsâlia)dans le même vers, ce qui n'est guère probable, soit une synizèse.Pontanus, cité par Statius, lisait déjà : Pharsalum. Voir Haupt,Opusc. 1, p. 140. — GO : farsalia tecta. — Baehrens après Ramier,Ritschl, Opusc, 111, p. 599, L. Mùller et d'autres critiques, modilaThessalie. — Prat se: cf. 195, praportat. — 36. Cieros: aprèsl'indication générale de la région (tota... Thessalia), vient l'ënumérationdes villes d'où l'on accourt : Cieros (ou Cierium) et Pharsalusde la Thessaliotis; Crannon et Larisa de la Pelasgiotis. L'île de Scyrosserait bien trop éloignée. On sait que les Alexandrins aimaient jusqu'àl'abus l'emploi des noms propres géographiques. — PhthioticaTempe. Alors que les principales villes de la Thessalie viennent d'êtreénumérées, Tempe ne peut être ici qu'un nom propre, et désigne lafameuse vallée arrosée par le Pénée. Voir ici 287. Mais alors commententendre Phthiotica alors que, d'après Strabon, la Phthiotideest au sud de la Thessalie et ne s'étend pas au delà de Pharsalus?11 est probable qu'il faut donner un sens large à l'épithète en la regardantcomme un synonyme de Thessalicus ; peut-être y a-t-il ici uneimitation d'un vers de Callimaque, Hymne à Délos, iv, 113 : iravsiè4>8iâVrx, dont Riese rapproche un vers d'Ovide, Amours, III, 6, 51 :« te,... Penee, Creusam Phthiotum terris occuluisse ferunt. » Cf.plus loin la note sur 526, Emathice. — 38. Pharsalum coeunt...L'asyndète et la construction chiastique accentuent l'opposition avecles vers 36 et suiv. Les deux hémistiches <strong>du</strong> v. 38 commencentpar le même mot. C'est un effet de style qui plaît à Catulle, qu'ilemploie encore aux v. 97, 147, 187, 357, 338; LXII, 4, 50, 32,55; LXVIII *, 35; c, 8, et qui, comme les assonances à la fin des


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.f8^fient l'ordre des vers 59 et suiv., soit en plaçant le v. 19 : Rura...comme un résumé, immédiatement avant le v. 45 : Squalida...;soit, comme on l'a fait dans notre texte, en réunissant lesvers où il est question de la vigne, et pour cela en mettant lev. 41 : Non faix... avant celui qui commence par: Non glabam...,tandis que ces vers ont un ordre inverse dans GO. Ritschlappuie la dernière transposition par un passage de Virgile où il voitune réminiscence de Catulle : Bucol. tv, 40 : « Non rastros patieturhumus, non yinea falcem; Robustus quoque jam tauris juga solvetarator. » Mais tout changement contient quelque chose d'arbitraire,et il n'est pas certain que Catulle n'ait pas eu le dessein de varierson énumération. — 43. G : glebam. — Au lieu de prono qui offrequelque difficulté, Bashrens voudrait lire : promis ou proso (entendez :in rectum vadente). — 44. GO : Ipsius ai. — GO : quacûque. — O :hémistiches (voir ici la note sur 40), est peut-être imité des Alexandrins.— D'après une légende rappelée par Euripide, Andromaque,16 et suiv., Thétis vint aussitôt après son hymen dans le voisinagede Pharsale et lui donna son nom (©ETîSSIOV). Cette légende avaitété probablement conservée par les Alexandrins : voir le scoliastede Pindare aux Nèméenneslv, 81. Les autres poètes placent auPélion les noces de Thétis et de Pelée. — 39. Pour le mouvementde ces vers, cf. Bucol. v, 34 et suiv. — Mollescunt: le joug ayantcessé àe peser sur eux. — Humilis... yinea: la vigne cultivée commecheznous en pieds isolés, à terre, au lieu d'être appuyée contredes arbres. Cf. LXII, 57 et suiv. — Curyis. Les dents sont recourbéesen dedans. — Pour les assonances en is, cf. les vers 50, 60, etvoir au v. 151. Pour l'assonance des hémistiches <strong>du</strong> v. 40, voir LXVI,6. — 41. Faix. La faux servait à la culture'des arbres comme aussi àcelle de la vigne qu'on adossait d'ordinaire aux ormes ou à d'autresarbres. Servius, ad Bucol. 1, 56, distingue parmi les frondatoresceux qui émondaient les arbres et ceux qui dégageaient le raisin pourqu'il Tût bien exposé aux rayons mûrissants <strong>du</strong> soleil. Le singulierarboris doit faire préférer le sens le plus généra]. — Umbram. Baehrenscompare, Ge'org. 1,157: «falce premes umbras (ou d'après MR-j:umbram). • — 43. Prono, ne représente peut-être pas tout à faitexactement la forme <strong>du</strong> soc; mais, à coup sûr, rend très bien lemouvement général de la charrue. — 43. Infertur : attaque. Riese aremarqué que ce vers, comme aussi les v. 315 et 33 5 de ce poème,est formé entièrement de mots de trois syllabes. — 44. Ipsius: <strong>du</strong>


J84COMMEN<strong>TA</strong>IRE.oppulenta. — 46. Dans G, soliis a été écrit, d'une encre plus noire,(peut-être parle copiste) sur un mot lavé.— G : merise. —48. O :Pluvinar. — G : Hue. — 49. G : indo. — 50. GO : conchili. —roi, de Pelée. Cf. 68. — At, ici comme au vers 59, est placé après unmot. C'est une liberté de construction que prend rarement Catulle.Voir plus loin la note sur 501, Nam. — Sedes : pour l'emploi de cemot au pluriel en parlant de la maison d'une personne, cf. ici 49 etLXV11, 4. On le trouvera de même dans Ovide, Métam. 1, 318 ; x v,33 et 3;. Il est employé avec le même sens, successivement aupluriel et au singulier, dans les Fastes, iv, 155 et 356. —Récessif:dans ses parties les plus retirées. On compare /En. 11, 399 : « quanquamsécréta parentis Anchisae domus arboribusque obtecta récessif. »En même temps que le mot fait penser à l'éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> palais, il estchoisi, ici, par contraste, avec splendent et les autres mots de mêmesens. Bsehrens voit une réminiscence de notre passage dans ces versde Virgile, /En. 1, 637 et suiv. : « At domus interior regali spiendidaluxu Instruitur... » —45. Splendent : on rapproche Bacchylide, xxvn,8, éd. Bergk: Xsuorâ S't'ÀÉcpavri TI (Jtetppatpouotv clxot. Le mètre spondaîquesert à appeler l'attention sur l'éclat <strong>du</strong> luxe que le poète veutdécrire. —46. Candet : cf. /En. vi, 895 : « candenti elephanto. » —Soliis et mensce, sont des datifs. La construction ordinaire eût été :candent ebore solia, collucet poculis mensa. Par solia, entendez les•sièges de la table. Voir 305.— 47. Gaudet : brille; cf. 386 : « domusrisit »; Horace, Odes, 11, 18, 3 : « renidet in domo lacunar ». Lespoètes emploient surtout en ce sens : latus. En grec on aurait l'un desverbes: -rr/tth, •jsXâv ou p.£t?iâv. — Regali spiendida: on voit queCatulle ne se fait pas faute de répéter, à quelques vers de distance,presque les mêmes formes des mêmes mots. Voir p. 5 70, au bas. Voyezaussi dans le poème LXIII, la répétition <strong>du</strong> mot yagus aux v. 4, 13,3


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. ,8,"51. G : Hec, IV avec une cédille qui peut être de première main. —5 j. O : jluenti sono; G : fiuentinoso sono (l'encre des points paraîtHorace, Sat. 11, 6, 102: « ruhro ubi cocco Tincta super lectos canderetvestis eburnos ». Conchyli dépend defuco, et désigne le coquillage quiservait à teindre en pourpre. Serenus Sammonicus a dit de même, 798 :« purpura torretur conchyli perlita fuco ». — 51. Ici commence lelong épisode d' • Ariane aux rochers contant ses injustices » (Racine,Phèdre, 1, 1, 89), et celui de la mort d'Egée. Pour leur faire placedans son poème, Catulle use d'un prétexte : il intro<strong>du</strong>it dans sapeinture des noces de Pelée et de Thétis la description des broderiesde la couverture <strong>du</strong> lit nuptial. L'artifice était ancien. Dès letemps des premiers poètes épiques, on avait eu l'idée de recourir àla description d'un bouclier, des portes d'un temple, des reliefs d'unecoupe, pour exposer et raconter avec plus ou moins de développementquelque fable célèbre. Mais ensuite ces ornements d'un emploitrop facile avaient été évités par l'art classique. On conçoit qu'ilssoient au contraire redevenus d'usage à l'époque alexandrine. Leurnaïveté de forme était singulièrement propre à les faire goûter d'unart raffiné. L'éten<strong>du</strong>e et la disproportion de telles digressions <strong>mont</strong>raientassez qu'elles étaient voulues. Affecté d'une manière si apparente,ce n'était plus un défaut; c'était bien plutôt, pour les poètesd'une époque où le genre descriptif revenait en honneur, une occasionexcellente d'étaler les riches couleurs de leur style et de déployertout leur talent. Telle est l'esthétique sur laquelle se règle ici Catulle.Il suit la tradition et l'exemple des Alexandrins. Voir par exempledans Apollonius, 1, 721 et suiv., la description des broderies <strong>du</strong>manteau donné par Pallas à Jason. Si notre poète n'évite pas ici ledéfaut où tombaient aussi ses modèles, remarquons avec Bsehrensque, tout en se servant <strong>du</strong> prétexte d'une œuvre d'art, Catulle n'agarde de se renfermer dans les limites que n'aurait pu dépasser depar sa nature même, l'art de la tapisserie comme celui <strong>du</strong> peintreet <strong>du</strong> sculpteur; si le poète indique les traits, le geste, l'attitude deses personnages, il nous fait connaître aussi leurs sentiments, il lesfait parler, et c'est par leurs discours qu'il s'attache et qu'il réussitle mieux à nous les représenter. — Prisas hominum figuris, commes'il y avait : priscorum hominum figuris. — Variata: par des broderiesde différente couleur. — 52. Heroum: voir au v. 25. — Virtutes: les hauts faits, et sans doute d'abord les exploits des héros,


f86COMMEN<strong>TA</strong>IRE.être celle <strong>du</strong> copiste). — O : littore. — G : dya; O : iia. — 54. O :Tesea. — Beehrens : rum. — 55. O : Indomites. — GO : adriana.et par exemple ceux de Thésée (voir plus loin 535 et 559 et cf. LXVIII b ,50), mais aussi leur histoire, leurs fautes et leurs malheurs. On emploiede même en grec dans un sens général : xXéa àvSpwv 'Hpùtuv.—5}. Namque... Pour les représentations, très nombreuses dans l'artancien, d'Ariane abandonnée, ou d'Ariane recueillie par Bacchus, voirsurtout l'article Ariane <strong>du</strong> dictionnaire de Saglio. — Fluenusono. Nousn'avons de ce mot que cet exemple. Mais comparez flucûsonus etles mots de formation analogue, par exemple 126, clarisonus, ettous ceux que cite Teufel, De Catulli yocïbus sing., p. 38 ; Properce,• II, 31, 18, a même dit : undisonus. Le sens est : résonnant <strong>du</strong> fracasdes vagues. C'est un souvenir de l'expression d'Homère, dans le récitde l'abandon d'Ariane par Thésée : Odyssée, x 1, 3 3 5 : Aûi sv àp-œipÙTn.— Dia. D'après les indications des poètes, cette lie était située sur letrajet de la Crète à Athènes. Les scoliastes d'Apollonius, iv, 436, etde Théocrite, 11, 45, l'assimilent à Naxos, île fertile en vignes etconsacrée à Bacchus ; ils appuient leur interprétation sur un vers deCallimaque, fr. 165 dans Schneider : èv AÎTT TO fàp s'axe iraXaérepc-voûvou.a Nàfjw. Pour Ovide, Métam. 111, 690, Dia est Naxos. On objecteque Naxos n'était pas, comme la Dia de la légende, petite et déserte(ici : 185 et suiv.; 134 et 38 : déserta; 169 : vacua). Aussi lesmodernes ont-ils pensé à une île secondaire que semble désignerle commencement de la scolie sur Homère (Od. xi, 321 : Aux vf.aosirpô; rç Kpirrri) et qui se trouve un peu au nord de Gnosse, villed'où a été enlevée Ariane. Mais avec cette hypothèse, les vers 179et suiv. ne se comprennent plus, puisque de cette île on voit trèsclairement et à une très courte distance les hauteurs de la Crète.De part et d'autre on se heurte ainsi à des objections graves. Laconclusion est sans doute qu'il n'est pas bon de presser de tropprès ces indications géographiques, comme en général toutes cellesqu'on trouve dans les poètes anciens. — 54. Thesea. Callimaque amentionné le voyage de Thésée, son séjour à Délos et son retourde Crète, Hymne à Délos, 308 et suiv. — Cedentem, comme LXVI,39 : « cessi ». Le verbe est pris absolument; Baehrens a tort de lejoindre à litore. — Classe. Ce mot ne laisse pas d'embarrasser.Faut-il y voir un synonyme de navis ? Cf. ici 85 : « naye levi »;133 : « rati »; et Ain. vi, 334 : « classis »; en effet, la traditionne donne d'ordinaire à Thésée qu'un seul vaisseau. Cependant le


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.^87— 56. G a plutôt : eciam. — GO : seseq; sui tui se crédit. La correction,très ingénieuse et très vraisemblable au point de vue paléographique,reçue dans notre texte et par presque tous les éditeurs,est de Vossius. Elle n'offre de difficultés que pour le sens de visere quine différerait pas ici de videre. On compare LXI 11, 48 ; ici au, et auv. 354 : invisent. Au contraire xi, 10, visens, et LXIV, 409, visere,ont le sens d'aller voir. — 57. G' : fallaci (ensuite une lettre grattée ;un point et, de l'encre et de la main <strong>du</strong> copiste : q; O et peut-être G 1 :fallaciq; — G : fum; O : tiic (cf. 69). — O : sôpno. — 58. O : harena.— 60. O : linqs (cf. G' au v. 57). — G : procelle. — 61. Heinsius apluriel se trouve ici, 17 j : « Cecropiee puppes ». 11 n'y a peut-êtredans l'un de ces vers qu'une inadvertance pardonnable à un poète.Par une inadvertance toute pareille, Catulle a oublié ici ce qu'il avaitdit d'abord d'Argo, au vers 11: « llla rudem cursu prima imbuitAmphitriten. » — A la forme classe, opposez classi : LXVI, 46. Cf.la note sur: Lxvili b , 84, capiti. — 55. Indomitos... furores, peutdésigner aussi bien l'amour inassouvi de la jeune fille (Brehrens) queson désespoir. — Ariadna. Pour la finale latinisée et devenue brève,voir Neue, i", p. 45. — $6. Nec<strong>du</strong>m... crédit; un passage, il est vraialtéré, de VHéroide x, d'Ovide, paraît une réminiscence de ce vers etconfirmerait la conjecture de Vossius : JI : • aut vidi, aut t tanquamquat me vidisse putarem. » — 5 7. Ut pote. Brehrens remarque que cetteparticule, qui se retrouvera encore: LXVII, 4j, est, en dehors deCatulle, particulière à la prose; elle ne se rencontre ailleurs en poésieque chez les comiques. — Somno, pour e somno. La préposition estde même supprimée en prose, par ex. par Salluste, Jug. txxi 1, a.—Sola, comme 155 et 185. — Miseram. Ce second adjectif, placé enapposition, équivaut à une interjection (comme celle <strong>du</strong> v. 73).Cf. aussi LXV, 15. — 59. Immemor. On pourrait sous-entendre :illius ou, avec Riese, en anticipant sur le vers suivant : promissorum;mais il vaut mieux regarder l'adjectif comme employé ici absolumentde même qu'aux vers 134, 136, 350, etxxx, 1. Théocrite, il, 45,parle aussi de Voubli de Thésée. La légende, à l'origine, était différente;ainsi voir l'Odyssée, xi, 335. — Pellit. On n'a pas dans lepoème d'autre exemple d'une césure au dactyle <strong>du</strong> 5" pied; car lev. 75 est spondaïque. On compare cependant, outre les exemplesd'Ennius, de Cicéron et de Lucrèce, Tibulle, n, 5, 111. Cette licenceest surtout fréquente dans Juvénal.— 60. Irrita... Cf. xxx, 10, ainsique la note, et ici le v. 143. Le vers a été imité par Stace, Achilléide,


f88COMMEN<strong>TA</strong>IRE.proposé de lire : ex acta; W. Wagner (Rhein. Mus. xxi, p. 485) :e saxo, ou : ex alto, (qui est déjà dans un manuscrit de Londres). —G : mestis. — 62. G : saxea (ea, d'une main très postérieure surun grattage); O : saxa. — GO : bachamis. — GO : heue. Les premièreséditions donnaient : eux ou euoe que Lachmann a écrit pluscorrectement : euhoe, tandis que Bergk proposait et que Baehrenspréfère : eheu. — 63. G : prospicit et magnis (entre et, qui est toutentier <strong>du</strong> copiste, et magnis, se voit le grattage de deux lettres :peut-être iû) ; O : 9 magnis (par confusion de 9 (= con) et 7 (= et).— 64. G : mitram (IV d'une forme inusitée). — 65. G : contecta;11, 286 : • Irrita ventosx rapiebant verba procellx », et par Paulinde Noie (voir Sùss, p. 12). — 61. Procul, tombe sur toute la proposition.—Alga: ce mot qui revient au v. 169, doit éveiller l'idée d'unerive déserte, battue des flots; cf. JFn. vil, 590 : « Saxa fremunt,laterique inlisa refunditur alga ». Comme le remarque M. Max Bonnetdans l'édition de Riese, l'effet n'est pas dépourvu d'une certaine beautéet ne dépare pas la description qui suit. Voir ce que dit Fromentindes plaines <strong>du</strong> Sahei et <strong>du</strong> Sahara, toute couvertes d'algues. Cf.aussi Valérius Flaccus, 1, 252 : « molli juvenes fun<strong>du</strong>ntur in alga ».— Matstis Minois ocellis... bacchantis... magnis undis : pour cesassonances, voir au v. 150. — Minois: Ariane est appelée de mêmedans Apollonius de Rhodes, par exemple : 111, 998. — 62. Saxea uteffigies bacchantis. 11 est possible que le poète ait eu en vue quelquestatue célèbre représentant Ariane à son réveil. Cf. 14. Les comparaisonsd'un héros ou d'une héroïne avec une statue, éveillant l'idée d'uneœuvre d'art et présumant la beauté, sont fréquentes dans la tragédiegrecque (par ex. Eschyle, Agam. 241 ; Euripide, Hecube, 360); etde là elles ont passé chez tous les poètes. L'adjectif et le régime,joints ici à effigies, marquent, avec la stupeur de la jeune fille, letumulte de ses sentiments que domine l'indignation — Bacchantis estici substantif; il sera adjectif au v. 257. —L'exclamation de douleureheu, amène la répétition <strong>du</strong> verbe. Avec la leçon euhoe, le motdevrait être joint à bacchantis comme au v. 257. La bacchante estreprésentée la bouche ouverte; Ariane voudrait rappeler Thésée.Pour la répétition, voir la note <strong>du</strong> v. 27. — 6;. Curarum fluctuât undis.Cette expression qu'on trouve aussi dans Lucrèce, vt, 34, reviendraplusieurs fois dans Virgile : JEn. îv, 532 et 364; vu 1, 19. Cf. aussile v. 98: » Qualibus incensam jactastis Fluctibus ». — 64. Flayo :Hésiode, The'og., 947, appelle Ariane !jav8rr«.La mêmeépithète revient


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. Ç 89O : contenta. — GO : velatum. Avec ce texte, le vers est très difficile.Comment expliquer le redoublement d'expression : contecta.. yelatum?N'est-ce, comme leveut Magnus, JahrbBursian xiv, 5, p.195 etsuiv.,qu'un simple redoublement poétique ? Ellis compare le v. 104 ; maison ne peut dire qu'ici le second mot serve à développer l'idée <strong>du</strong> premier,comme à ce vers on prétend que frustra développe l'idée d'ingrata.De là de nombreuses conjectures pour remplacer yelatum: Fea :bullatum (le mot aurait l'avantage de répondre assez bien aux épithètessubtilem et lactentis; mais sous cette forme le v. 65 n'est plus qu'uneparaphrase <strong>du</strong> vers qui va suivre) ; Schwabe a proposé la leçon reçuedans notre texte : nudatum. La comparaison des vers de la Ciris imitésde Catulle, 168 et suiv., surtout 170, a suggéré à Maehly : niyeumper,comme auparavant à Bamrens : niveum tum La première syllabe <strong>du</strong>mot aurait disparu après la dernière syllabe de levi; le reste (veum)aurait été changé en yelatum. D'autre part Sùss, p. 9 et 48, se fondantsur les habitudes de Catulle, construit ainsi le vers : Non niveum contectalevi per (ou tum) pectus; enfin Wolflin : Non niveum velata levitum (contecta étant une glose de velata) ; cf. pour ce dernier mot lev. a68. Enfin Beehrens propose une autre leçon. Partant de cetteremarque de Biese, Rhein. Mus. xxxvi, jaj, qu'il n'est question icique d'une nudité toute relative (cf. Ovide parlant d'Ariane, Art d'Aimer,I, < 39 : « tunica velata recincta »), et que le fonds de notre verssera rappelé par le v. 69 : « fluitantis amictus », (voira ce vers commenton entend alors:Jluitantis), Beehrens conserve yelatum et lit ausouvent dans Apollonius, par ex. : 1, 1084 ; 111, 839, 1017, etc.; elleest appliquée par Catulle à Bérénice : LXVI, 63 ; à Thésée, ici : 99,et à Protésilas, Lxvm b , 90.—Retinens... De même dans la Ct'n's, 170et 511 : « Purpureas Jlavo retinentem vertice vittas. » — Subtilem est icidans son sens propre: finement tissé. — Mitram. Coiffure des femmesgrecques, formée d'une écharpe de diverses couleurs, et qui, attachéeautour de la tête et sous le menton, servait à retenir les cheveux. —65. Pectus: de tels accusatifs se trouvent déjà dans les poètes antérieurs;mais cette construction, qui pourrait bien n'être pas, comme onle croit d'ordinaire, imitée <strong>du</strong> grec (voir Schàfier, Die sogenanutensynt. Gràcismen bei den August. Dichtern, Amberg, 1884). est surtoutfréquente avec le mot : pectus ou les mots analogues ; voir Sùss, Catulliana,p. 44; et cf. ici 66 : papillas; 13; : lumina; 308 : mentem; 398 :membra. Remarquons que Catulle ne l'a employée que dans le poèmeLXIV. — Tereti strophio. Nonius, p. 558, définit ainsi cette sorte d'é-


fÇOCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.premier mot : conlecta; La tunique légère n'est pas serrée autour de lataille, mais flotte au vent. Cf. /En, i, 530. — 66. G : strophyo. —GO: lactentis uincta : Isidore, Orig. XIX, 33 : luttantes cincta (ilattribue ce vers à Cinna); Muret : luttantes. — 67. G : Omnia que;O : Omniaque. — G : ielapso corpore; O : delapse corpore. — 68.G : alludebant; O : adludebant. — 69. GO : Sineq. Cf. 165. Si aété corrigé dès les premières éditions en Sed; Lachmann : Set;Rossbach, Schulze : Sic. — O, au lieu de fum, écrit deux fois : In.— G : mitre. — 70. O omet te. — 73. Les manuscrits de Nonius,charpe de fintissu (teres): « strophium est fascia brevis, quae virginalemhorrorem cohibet papillarum. » Notre \ ers est imité dans l'Anthologielatine, Riese, 703 ou Baehrens, 104, au v. 3. — Les grammairiens distinguent:lactans, quae lac praebet, et lactens, cui lac praebetur. Maiscette distinction paraît arbitraire et mal fondée. Le sens ne peut êtreici que celui qu'indique Btehrens : blanche comme le lait.— 66. Omniaquar... alludebant. Ce verbe est de même construit avec l'accusatif parValérius Flaccus, vi, 664. D'autres poètes l'emploient ou avec le datif,par exemple Stace, Thèb. ix, 3 ; 6, ou absolument, par exemple Ovide,Mélam. iv, 343. Les flots, par une sorte de jeu, les lavent, les soulèvent,puis les laissent. — Passim, doit être joint à delapsa. — 08.Ipsius, la jeune fille, leur maîtresse. Cf. 44-—


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.fÇlp. 108, ont : A ; G : Ah; O : Ha. — Bœhrens : ftuctibus. —73. GO : ericina. — O : impectore. — 74. GO: feroxque et tempore;D : feroxque in tempore; le correcteur <strong>du</strong> Datanus et leséditions italiennes : quo tempore ou quo ex tempore; Frôhlich : feroxqua robore, leçon reçue dans notre texte et adoptée par la plupartdes éditeurs, mais à laquelle on peut objecter l'intercalation gênante<strong>du</strong> relatif; Ritschl, Opusc. m, $95 : ferox quom robore; Baehrensenfin déplace et qu'il change en ex, et lit: llla ex tempestate...quo tempore, les deux derniers mots étant regardés comme uneexpression toute faite (en grec : SXT&OSV èrjoTs). — 76. GO : cortiniatempta (O : tépta). Pour le premier mot, Baehrens défend l'orthographe: Cortyni'a. Pour le second, l'édition princeps, Scaliger, Vossius,lisent : templa; voir contre cette leçon Ritschl, Opusc. 111, 597 ;Parthénius, Lachmann et tous les récents éditeurs lisent tecta en comparant/En , vi, 29 où il y a : » tecti ». Cette leçon est aussi appuyéepar une imitation probable de Claudien, de vi Consul. Hon. 654 :« semiferi Gortynia tecta juvenci. » Ellis proposait: septa. — 78. G :sionné <strong>du</strong> passage et amènera bien l'exclamation <strong>du</strong> v. 72. — 71. Remarquezl'allitération : pendebat perdita. Pour l'adjectif, voirxci, 2, etici au v. 120 : deperdita. Cf. l'emploi de l'adverbe, perdite: XLV, 3, etciv, 3.— 72. A : voir la note <strong>du</strong> vers 136.—Assi<strong>du</strong>is quam... Pour lapensée, cf. 9 5 et suiv. — Luctibus, non pas : tourments d'amour, mais :extrêmes douleurs. Le mot semble choisi pour rappeler le meurtre <strong>du</strong>Minotaure, frère d'Ariane(151).—Externavit: a mise hors d'elle-même.Nonius, p. 108, 10, explique ce mot par : « dementem fecit ». 11 estencore au v. 166, et dans Ovide, Meiam. 1, 640; xi, 77, et Ibis, 428.Cf. consternare.— 7 3. Spinosas : en grec : àxav8t xaraonstsa;. — 74. Ferox... robore, commedans Homère. àXxt isimtOâ;, et dans Tacite, Ann. 1,3:» robore corporisstolide_frrocrm. » — 75. Litoribus Pirai: a peut-être été imitépar Properce, 111, 21, 23 : « Pirai capient me litora portus. » — 76.Injusti, comme le prouvait ce butin même dont Thésée voulait affranchirson pays. — Gortynia. Catulle suit probablement une légende ouune tradition alexandrine d'après laquelle le labyrinthe était construitprès de Gortyne. C'est pour cela sans doute qu'il préfère ici le nom decette ville à Gnosse, résidence habituelle de Minos.— 7 7. Nam perhibentolim... De même v. 213 : « Namque ferunt olim... », et l'on a vu auv. 1 : « Peliaco quondam... » — Peste : la peste, ou, suivant d'autres,


ÇÇJ2COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Cum androgeanee; O : Cum androgeane; Rossbach suppose que Cumest le commencement d'un vers per<strong>du</strong> ; Baehrens croit que c'est le rested'une fausse lecture (Cû pour A, ou plutôt pour An). On pourrait yvoir aussi une glose marginale <strong>du</strong> vers 74- — GO : penas. — O :exsohere. — G : cedis. — 80. O : mitwthauro. — 81. G : très nettement: inama (un point sous Vo) ; O : Icenia. — 83. G : Proijcere;la famine. — 78. Androgeonea : adjectif formé d'une seconde formede ce nom, 'AvSjo'irîcov, dont on a l'accusatif, Androgeona, dansProperce, 11, 1, 62. Cf., pour tout ce passage, /fa., vi, 20 et suiv.— 79. Electos. Baehrens rapporte ce participe à la fois à juvenes età innuptas. Mais on détruit ainsi la symétrie <strong>du</strong> vers où Electos répondà decus; le poëte relève la noble naissance des jeunes gens et labeauté des jeunes filles. Pour Electos, cf. xxxvi, C. Le sens queBaehrens donne à ce participe : désignés par le sort, est contraire àla signification propre <strong>du</strong> mot et ne saurait être appuyé d'aucunexemple.— Juvenes. Catulle, peut-être à dessein, ne déterminepas leur nombre qui varie dans les auteurs : sept ou six. — Simulet est encore LXVIII h , 117. — Innuptarum: ce mot n'est employécomme substantif, synonyme de virgo, qu'ici et LXII, 6, 12 et 4).Opposez son emploi comme adjectif au v. 404. — Les trois vers79-81 sont spondaïques. Voir plus haut les Remarques sur leshexamètres de Catulle, p. 566. — 80. Cecropiam, se. urbem. Demême au v. 84 et cf. 173. Les Alexandrins, par ex. Apollonius,1, 95 et 214, désignent ainsi Athènes — Solitam : le tribut étantannuel. — Dapem. Cette expression poétique ne se trouve dansCatulle qu'ici et au v. 306. Remarquez qu'elle est, dans les deuxpassages, au singulier. Remarquez aussi que le vers spondaïque 80a partout le dactyle, sauf aux deux derniers pieds. — 81. Quis, pourQuibus, est encore au datif au v. 146, et à l'ablatif: LXIII, 46;LXVI, 37 et LXVIII *, 13. Partout ailleurs Catulle emploie Quibus.— Angusta... mania. Entendez le substantif dans le sens figuréL'adjectif fait penser moins à l'état d'Athènes avant que Thésée yeût réuni les dèmes voisins qu'aux conséquences de ce dépeuplementpériodique. Entendez donc avec prolepse : ita vexarentur utsemper angustiora fièrent. — Vexarentur. Pour la force <strong>du</strong> mot danscette expression, voir Aulu-Gelle, 11, 6, 5 ; Cicéron, De Signis, 73,104, 122, etc. — 82. Ipse: de lui-même; le mot est comme attiréici par le pronom personnel; cf. cvn, 3, et voir Hygin, Fab. 41 :a voluntarie se ad Minotaurum pollicitus est ire. » — Pro caris.. :


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.fg'}O : prohicere. — O : pocius. — 84. G : cecropk. — GO, Lachmann :necfunera; Scaliger: nefunera; Statius : nec funere; A. G. Lange,Viniic. trag. Rom., p. 45 : sine funere; Bsehrens, dans son texte :cum funere; dans son commentaire : Fanera Cecropia necfunera. —de même Un., 1, 24 : « pro caris gesserat Argis. » —'83. Proicere :sacrifier, •rcp&ëâXXeoflat. Cf. fin., VI, 456.— Optavit... potius, avec lesens de maluit est déjà dans les comiques.— Quam est pour quam ut :voir Kùhner, 11, p. 857, Rem. 7, et cf. ici les v. 151-^3. Potiusquam est suivi de l'infinitif: cxi, ;.— 84. Funera... necfunera. Pourl'explication de ce vers et des expressions analogues, se reporter àla note de Lambin sur Horace, Odes, 1, 34, 3. Les latins, pour tra<strong>du</strong>ireles tournures grecques telles que Txœo; â-xcpoç, •YXU.O; à-rap-oç,employaient ou in privatif: a insepultam sepulturam » ; ou sine: Ovide,Tristes, 1, 3, 89 : « illud erat sine funere ferri », et Manilius, v, 548 :« sine funere funus » ; ou non : « doli non doli » ; ou nec ; il est vraique cette particule ne jouait plus à l'époque classique le rôle d'unesimple négation que dans quelques mots tels que : necopinans, oudans des expressions consacrées comme: a res nec mancipi »; « necrecte » (= maie); elle avait pris le sens de : non tamen, et non, etdès lors ne pouvait être employée, pour rendre l'a privatif, que dansdes expressions comme : > umbra nec umbra » ou, comme dansOvide, Met., vm, 331 : « at pater infelix nec jam pater ». Ici laparticule se rapproche plutôt de son sens archaïque. La constructionet l'opposition des deux substantifs est surtout remarquable. Onexplique notre vers de deux façons : ou l'on donne à funera sonsens propre : des funérailles dans lesquelles devaient manquer lesrites des funérailles; portarentur, a alors le sens de con<strong>du</strong>ire,comme dans Ovide, Heroides, xv, Sapho, 116; les Alexandrinsaimaient à faire de telles remarques à propos des victimes dévouéesà quelque monstre; ou bien funera est pris dans le sens figuré,et portarentur doit être enten<strong>du</strong> au sens propre : les naviresportaient en Crète des morts qui cependant n'étaient pas morts. —Cecropia: voir 80. — 85. Atque ira ; et par suite; le sens estautre au v. 317. — Nave : à ce mot s'attache l'idée de ramesà laquelle répondra lenes aura. — Nitens : se dirigeant vers...Cf. Attius, Telephus, xm, 639, Ribb.; Properce, iv, 6, 63. —86. Magnanimum ad... dépend à la fois de nitens et de yenit.L'épithète peut être prise dans un sens général, comme en grec :p.eqâ8au.o;; quoique, après le v. 76 : injusti régis, on pourrait atta-


f94COMMEN<strong>TA</strong>IRE.87. O : conpexit. — 89. O : allebat.— 90. GO : europe. La correctionen Eurotx est dans l'édition princeps. Baehrens, s'appuyant sur diversesraisons exposées dans son commentaire, revient à la leçon de GO, etvoit ici une allusion à Europa Hellotis, qu'on adorait en Crète et àqui on offrait des couronnes de myrte. — GO : pergignunt, corrigépar l'édition de 1481 en progignunt. Baehrens voulait dans son texte:prarcingunt fiumina ; il propose dans son commentaire : Pharsti (villede Crète) d.mt, en regardant progignunt comme une glose de dontou une corruption <strong>du</strong> nom propre. — G : minus; Ellis, L. Mùller,Riese adoptent cette forme ; Baehrens maintient d'après O : myrtos,forme qu'a ce mot au pluriel dans tous les autres auteurs. — 92. O :cher aussi à Magnanimum... superbas un sens défavorable. — 87.Simul ac... quam... Qjiales... : voir notre remarque sur le v. 7. —Cupido... lumine: de même dans la Ciris, 132: « çupidis... ocellis».— 88. Suavis... expirons, est imité dans la Ciris, 5 : « suavis exspiranshortulus auras. » On compare aussi l'expression homérique, Odyssée,iv, 121 : 8â).ay.o; ôUMOII;.— 89. Complexu matris: cf. LXII, 21, etLXI, 58. — 90. Quales: entendez: aussi belle que les myrtes... queles fleurs... Cf. André Chénier, L'Aveugle, 62. On trouvera plus d'unefois encore de telles comparaisons, tirées d'objets de la nature etconformes aux habitudes des poètes épiques, tantôt rapides (v. 241et j 5 ;, etc.), tantôt développées (ici, 106; voir la note sur ce vers;271 : LXVIII b , 1 j et suiv., etc.). — Eurotat. Baehrens objecte queles auteurs nous parlent bien des lauriers de l'Eurotas (par ex. Virgile.Bue, vi, 8;) et des roseaux de la Laconie, mais non de ses myrtes.Dans le Culex, au v. 400, on lit maintenant : Parthica myrtus, aulieu de Spanica. Il est question dans Catulle : 1x1, 22, de myrtesd'Asie. Mais d'autres auteurs parlent de myrtes cultivés dans la Laconie: Ellis cite Euripide et Hésychius : Riese, Pausanias. La mentionde cet arbuste n'est donc pas ici exceptionnelle. La difficulté estplutôt de concilier la première comparaison dont l'objet est déterminéavec la comparaison générale qui suit immédiatement. —91. Aura... e<strong>du</strong>cit, comme 284, Aura parit. — Distinctos... colores :cf. Culex, 71. Colores équivaut à : flores distinctis inter se coloribus.Cf. Tibulle, 1, 4, 29 et Properce, 1, 2, 9. — 92. Exillo... declinavit. Cf. Ovide, Mètam. vu, 87 : « lumina fixa tenet...nec se déclinât ab illo ». Le régime de ce verbe se construit d'ordinaireavec u et nous n'avons pas d'autre exemple que celui-cide declinare ex... Aussi B.ebrens propose-t-il d'entendre : ex illo


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.CÇJfJlagrancia. — 95. GO: corpore Plusieurs manuscrits corrigés, lesAldines de 1502 et de 1515, Statius, Muret, Scaliger, Btehrens :pectore. Bien que cette leçon soit acceptable et semble confirméepar un vers de Pétrone, 127, p. 95, 7, éd. Bucheler, corpore estcependant préférable ici, à cause de l'allitération ; à cause de l'oppositionde cunctuin corpus et imce me<strong>du</strong>llce ; enfin parce qu'avec pectore,Catulle aurait préféré, à ce qu'il semble : fofo, comme ici 70, etLXVI, 24. — G: flamant (sans aucune correction).— 94. Heinsius :tostct. — 95. GO : I miri; mais dans G, il n'est pas sur que 7 soitséparé. Baelirens écrit en deux mots et explique : in miti adhuccorde; Parthénius qui écrit de même entendait :'in corde puellari,quod mite, humanumque esse solet. — Ramier : corda furore. —97. G: Quique ; O : Q K (=quod) neque; Palladius : Quelque. — G :colchos; O : cholcos; le mot a été corrigé en Golgos par plusieursse. tempore. Mais à cette explication s'opposent l'éloignement desimul ac... et la place de ex Mo. — 9$. Cuncto. Sùss, Catulliana,p. 2 ;, fait sur l'emploi de ee mot les remarques suivantes : il manquetout à fait dans Térence, et, en dehors <strong>du</strong> neutre cuncta, il n'estdans Plaute que dans des passages, dont le ton imite ou parodiele ton de la tragédie. Catulle ne l'emploie qu'aux passages suivants: au neutre pluriel, cuncta; txm, 82; LXIV, 14; et 209;au datif masculin pluriel IXVI, j j, et au même cas, suivant la conjecturede Haupt : LXVI, 9. Pour la leçon douteuse, iv, 20, voir làaux NOTES CRITIQUES. — 94. Funditus Comme Catulle évite deplacer et, atque, à la seconde place (Haupt, Opusc, 1, p. 11 s), Rieserapporte funditus non à imis, mais à concepit. Il a pu cependant yavoir ici, comme en d'autres passages (voir la note sur le v. 30;)une exception à une règle dont il ne faudrait pas exagérer la rigueur,et funditus aura plus de sens s'il renforce ici imis comme il le renforcedans Lucrèce, 1, 993. — 9t. Heu misère... L'apostrophe estimitée d'Apollonius, tv, 445 et suiv. Pour la pensée, cf. 72 et suiv.— lnmiti corde, sans in, ne peut, comme mente au v. 98, s'entendreici d'Ariane; car avec ce sens, l'adjectif serait peu clair. Rapportés parcontre à l'amour, ces mots rendent le S/th-Xi' ''Epuç d'Apollonius, sansque l'adjectif soit en contradiction avec Sancte. Pour cette dernièreépithète, cf. xxxvi, 3.— 96. Curis... gaudia : cf. LXVI M », 18,-97. Quaque régis... Cf. une invocation analogue : xxxvi, 12 etsuiv., et Théocrite, X v, 100 : Jî'cr-civ ' â Fox-p»; TE xaï 'iSâXtov ÈcpiXâaa;.— 98. Incensam jactactis... Fluctibus : rapprochement peut-être inten-


fÇrtSCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.savants <strong>du</strong> xvi e siècle.—G : queque.—G : ydalium; O : id alium.—97. G : sepe. —100. G : tullit.—101. GO: Quanto; éd. de Parme de1473, Aldines de 1502 et de 1515 : Qpantum; Faerne, Rilschl, Opusc,m, 595 : Qpam tum; Baehrens : Qpam tune. — G : sepe. — Ritschl,ibid.rfuhore; Pleitner: Quanto... terrore... auro.—102. G : seuum.—103. O : appeteret; G : oppeteret. Avec ce dernier texte, on expliqueraitle dernier hémistiche par un zeugma ; l'exemple de Cicérontionnel de deux comparaisons qui semblent s'exclure. Pour la dernière,cf. lev. 63.— 99. lnfiavo... Ovide, Fastes, 1, 417, construitde même l'ablatif après suspirare, sans doute par analogie avec amare,ardere in aliquo, deditus in aliquo (LXI , 101), Zarfari in gnata (ici 120).Pour flavo, voir la note sur le v. 64, et cf. les vers d'Ovide, Hèr.xn, 11, où Médée dit en parlant de Jason : « cur mihi plus aequo Jlaviplacuere capilli ?» — 100. Languenti corde timorés. Opposez Héroides,xm, 114 : « languida lattitia ». Elle craint les périls que Thésée vaaffronter. — 101. Joignez Qpam sorpe, et magis fulgore auri. Pourexprimer la pâleur, l'or est pris ici comme terme de comparaison, demême que dans ixxxi, 4 : « inaurata pallidior statua » ; et chezd'autres poètes. Mais le mot fulgore paraît peu convenir à cetteplace, puisqu'il s'agit ici moins de l'or poli et brillant que de l'ormat : les poètes font la distinction ; de là les épithètes qu'ils ajoutent ;Silius, 1, 223 : « effosso aura »; Stace, Silvts, iv, 7, 15 : • erutoauro ». De là aussi la correction de Ritschl. Pour l'ablatif après magis,il n'est d'ordinaire employé comme ici, sans être joint à un adjectif,que dans des formules comme solito magis, alia aliis magis. Cependanton le trouve construit comme ici : Horace, Satires, n, 8, 17, etTite Live, vi, 28, 6. — Contra: pour la place de la préposition, cf./£/]., v, 3 70 : « Paridem solitus contendere contra », et voyez les exemplesqu'a rassemblés Neue, II, p. 794. Cf. la construction plus libreencore de sine dans la Ciris, 520, de supra dans Properce, 11, 6, 38,et peut-être celle de per dans un fragment de Cinna, 4, éd. L. Mùller.— 103. Mortem appetere est bien dans Sénèque, Ép., xxiv, 23, etdans Suétone, Ner. 2. Mais Sydow, De rec. Cat. carm., p. 49,objecte justement que dans les deux passages l'expression veut direnon : risquer sa vie, mais : souhaiter de mourir, sens qui ne conviendraitpas ici. Aussi l'autre leçon oppeteret me paraît préférable. —Prarmia laudis. Cf. Mn. 1, 461 : « sunt hic etiam sua prarmia laudit.Cf. aussi 113 : « multa cum laude ». — 104. Non... La suite desidées semble être celle-ci : Malgré son trouble (tamen), au moment où


COMMEN<strong>TA</strong>IRE,fÇJque cite Ellis, Adfam. xi, 38, 4, prouve que mortem oppelere signifienon seulement mourir, mais aussi affronter la mort. — Brehrens croitqu'après le v. 103, il s'est per<strong>du</strong> plusieurs vers sans lesquels la suitese comprend à peine. — 105. GO : succendit, leçon que conserventEllis et Riese (mais comment joindre à ce verbe : tacito... labello ?) ;la correction de Statius : succepit est adoptée par les autres éditeurs.Des manuscrits corrigés et l'édition princeps donnent : suspendit. —•Frôhlich, au lieu de vota, écrit : tura. — 106. G : velut; O : voit (mêmefaute LXI, 194). — 107. GO: cornigeram. — O : fùdâti. DansG, lapremière main avait écrit fundanti, qu'une main peut-être ancienne,avec une encre plus blanche, a corrigé en barrant fi et en faisant <strong>du</strong>le combat allait avoir lieu, Ariane pria secrètement les dieux pourThésée, et ne les pria pas en vain (frustra); car ses vœux furentexaucés (non ingrata...), et le jeune Athénien remporta une éclatantevictoire (111 et suiv.). Baehrens entend autrement: C'étaient desprières inutiles, puisque avec son seul courage, Thésée devait triompher.Mais cette explication s'accorde beaucoup moins avec le texte.A coup sûr, frustra placé après l'adjectif ne peut pas n'avoir d'autreobjet que d'en développer le sens (Ellis, Schulze) comme au v. 113 etdans d'autres passages analogues où l'adjectif, à la deuxième place,développe le sens de nequiquam; ici l'adverbe tombe sur toute laproposition. — Munuscula. Le simple, munus, munera, est employépour désigner des offrandes : LXVI, 38, 83, 93. Le diminutif est dansun autre sens, LXVIII b , 107. De ingrata... munuscula, rapprochez,LXVI ,85: irrifj dona. — 106. Afjm velut... On trouverait facilementdes comparaisons analogues chez les Latins comme chez les Grecs,dans Homère comme chez les Alexandrins. Voir plus haut la note surle v. 90. Cependant il semble bien que Catulle a voulu imiter ici cesvers d'Apollonius, m, 968 : TI rfpuaiv TJ u.xxff.at.v (:IO\>U.EVU êXoÎTipoiv,Ai TS Tvscpaasov ixrikci s'v otJpEatv ÈppiEuvrat NrivEairr pievi S' aurt; ùTTOpirrii; àvsu.uo Kivùu.svai ôU,XOïI


fç8COMMEN<strong>TA</strong>IRE.reste : sudanti. Baehrens : fundenti (se. se fundente) vortice. — 107. Acause de la leçon de D : Indomitum, et <strong>du</strong> témoignage de Servius sur/En. vu, 578, Spengel et après lui L. Mûller et d'autres éditeurs, ont luici: Indomitum turben. Il est plus simple, au lieu de Catullus, de liredans Servius : Tibullus. — 109. G : Eruit; O : £mif. — 11 o. G : lateq;cum ems orrûa; au-dessus de ce dernier mot, d'une main ancienne, encrenoire : al. obuia; O : lateque cum ejus obuia; Avantius, Ellis : lateque etcominus; Vossius : late quatcumyis; Baehrens : quacumque habet ; Lachmann,Haupt-Vahlen, L. Mùller: late qua est impetus; Schwabe, Birt,Riese : lateque ruinis (mais Riese écrit ensuite -.frangit); Madvig : latequefurit vis; Bergk : lateque tumultibus; Munro : lateque comeis obit obviafrangens; peut-être en se tenant plus près de la tradition : late (per)quercetum omnia (ou obvia).— 111. G : seuû. Il est bien difficile d'expliquercet adjectif ainsi isolé; aussi l'édition de Leipzig de 149;, au lieude Theseus, donne taurum; Rossbach et Baehrens supposent après ce versune lacune.—112. G . Nequicquam; O : Ne quidquam.— G : uanis;iîp7i(itvov. Mais Virgile, /En., m, 680, a employé conifer. Hupe, Degénère dicendi Catulli, p. 26, donne la liste des adjectifs en-ger (cf.LXIII, 2j)ou en-fvrqui se trouvent dans Catulle. — Sudanti cortice :détail descriptif, étranger à la comparaison, mais conforme au goûtdes Alexandrins. Pour sudanti, cf. Bucol. vm, ;4 : « pinguia corticibussudent electra myricae. » — :o8. Indomitus: d'une force irrésistible.A ce mot répondra, 111 : domito. — Contorquens. Cf. Géorg. 1,481 :« Proluit insano contorquens vertice silvas... Eridanus. » — Robur :l'arbre. — A robur Eruit, cf. /En. iv, 441 et 44J. — 109. Procul, sejoint à cadit. — Radicitus exturbata. Pour l'adverbe, cf. 290. Catulleparait tra<strong>du</strong>ire ici une expression grecque comme irpo'ppiÇoç. Peut-êtreimite-t-il Apollonius, 1 v, 1686: •rcpuu.votUv Sfitt/reïoa. Le verbe exturbareest fréquent dans Plaute et se trouve dans Silius, xvi, 481. — 111.Savum: le même adjectif est au v. 102, mais avec monstrum qu'onne peut sous-entendre ici devant jactantem. On explique sorvus en lerapportant par la pensée à Minotaurus (v. 80) ou en le regardantcomme un adjectif employé substantivement (Riese, Magnus). Maisce mot n'est employé ainsi nulle part ailleurs. Il en est autrement deférus (ici LXIII, 85). — 112. Nequiquam...; imitation d'un vers greccité par Cicéron, ad Att. vin, 5, 1 : iroXXà |xocrr,v xspâeaatv è; lispa8'ju.iivavTa. — Vanis... venus, est un datif (= in ventos : voir Draeger,$ 188) et rappelle l'expression qui était sans doute de la langue courante: vires in ventum ou in auras effundere; cf. /En. v, 446. Vanis,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.fOO.O : nauis; Baehrens : vacuis. — B. J. Polenaar (Mnemosyne, 1876)propose d'écrire au v. 1 où : • Namque velut vanis quatientem bràchiavenus », et ici : « Nequiquam in summum jactantem cornua taurum. »— 114. O : Ereabunda. — 115. G : laberintheis; O : laberinthis. —116. G : frustaretur (sans correction).— 117. Au lieu de a, GO ont :cil. — Baehrens : degtessus. — 119. G : consanguinee. — On ponctueaussi ce vers autrement que dans notre texte: Realinus : Ut consanguinear,complexum ut...; Heinsius, Baehrens: Ut consanguineas, complexumut...— 130. G: Qjie.—G : ingnata. — GO: leta (dans G, il y adéveloppe l'idée de l'adverbe. Les vents trompeurs échappent à sescoups. — 113. Multa cum laude: de même Horace, Odes, iv, 4, 66.On a vu IOJ : « prsemia laudis ». Pour cum, cf. la note sur 331. —Reflexit, est employé à dessein pour rappeler les détours <strong>du</strong> labyrinthe(1 1


6oOCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.en face de ce vers incomplet une petite croix à la marge extérieure, dela main assez ancienne qui a ponctué les i ; cf. le même signe dansO : tx vil, 21 et LXVlll", 16, où un vers est omis; Lachmann, L. Millier,Schwabe, Haupt-Vahlen, Riese complètent le vers en lisant : latabatur;Btiecheler: lamentatur; Conington : lamentata est ; Baehrens(pour opposer la douleur de la mère et la joie de la fille) : Qjia...tabet deperdita, Iceta...; Rossbach : luctabatur. — 121. O : hiis. —G : potaret; O : portaret; Statius : praoptarit. — 122. O : Aul necta;G : Aut ut uecta (le dernier u fait d'un n, avec une encre plus noireque celle <strong>du</strong> copiste). — GO : ratis; Passerat : rafi. — O : littora. —G : die.— 12 j. GO omettent Venerit qui est une addition de Lachmann.L'édition princeps ajoutait : <strong>du</strong>lci (cf. Ciris, 206 ; le fait que ce mot setrouve déjà au v. 121, ne serait pas un obstacle; voir plus haut, p. 570et la fin de la note sur le v. 47 ; mais cette épithète générale convientelleà un sommeil qui a causé l'abandon et la perte d'Ariane ?). Scaligerajoutait: tristi; Baehrens, tout en croyant à l'omission d'un vers après122, écrit : molli, — GO : deuincta, d'où Ellis écrit pour suppléer à lalacune <strong>du</strong> vers; deyincta tenentem. — 124. Au-dessus de inmemori,G a d'une main ancienne et d'une encre noire : al. nemori. — 12 ;. G :Sepe.— 126. O : expectore; G : epectore. — 127. O : Actu; G : Acau nominatif, plutôt qu'à l'ablatif comme le veut Ellis.— In... indiquecomme d'ordinaire l'objet d'un amour passionné (cf. 99) et dépend àla fois <strong>du</strong> participe et <strong>du</strong> verbe. — Deperdita: voir ici les notes sur lesvers: 71, perdita, et $56, demetit.— 121. Omnibus his : plutôt auneutre. Ce serait alors le seul exemple de Catulle où ces pronoms fussentà ce genre au datif. Il n'y a pas d'exemple dans Catulle de leuremploi au génitif. Cf. 1 ; 5 : Pro quo. — Thesei : cf. 210, Erechthei (ouen se rapprochant davantage de la leçon de GO: Erecthï) ; et de même :);8, Peleo, et voir plus haut, p. 566, au bas, la liste des synizèsesemployées par Catulle. — Praoptarit: trisyllabe. Sur la synizèse qui seretrouve dans ce mot chez Plaute, Trin. 111, 2, 22, et chezTérence,Héc. tu, 1, 17, voirL. Mùller,Deremetrica,p. 27J.— 122.Spumosa...Dia : voir au v. 5 ). — 12 j. Pour l'emploi <strong>du</strong> pronom eam, plus conformeaux habitudes de la prose qu'à celles de la poésie, cf. LXili,54, et LXXXIV, 5.— 124. Inmemori, voir au v. 59. — 125. Ardenti.cf. 198. — Furentem : à la fois d'amour (v. 95) et de colère (v. 198).— 126. Clarisonas : en grec ôçûTOVOî. Le même adjectif est au v. 280des Aratea de Cicéron. Cf. ; 5 : jluentisono. L'expression tout entièrereviendra au v. 322. — Fudisse... dixisse : faits détachés, au milieu


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.OOItum (une main ancienne a gratté une lettre entre c et t, etmodifié et surchargé en partie les quatre dernières lettres; il yavait peut-être d'abord, autant qu'on en peut juger : A ttot. —G : preruptos; O : fruptes. — GO : tristes, leçon que conserveBaehrens en admettant une asyndète entre les deux épithètes. Maistristem répond bien ici à mastam <strong>du</strong> v. i j i. — O : confendere. —128. GO : aciempelagi; l'édition de Calpurnius, 1481, a ajouté in.Ensuite G a : pretenderet; O : ptenderet; Bœhrens, après avoir lu :acte pelagi vastos pertenderet, lit maintenant : aciem pelagi vastosper tenderet (per étant transposé comme contra au v. 102). — G :estas. — 129. O : salus. — 1 ; o. G : nudate. — G : sure. — 151. G :hec. — O : estremis. — G : dixisse mestam; au-dessus de ces mots,d'une main ancienne, à ce qu'il semble, celle qui a ponctué, deuxsignets pour intervertir l'ordre des deux mots. — 152. O : tientem.— 13 j. O : pris (= patris). — O : auertam ; G peut avoir eud'actes répétés (conscendere... procurrere). D'autres (ainsi Overholtaus,Syntaxis Catutt. p. 2 2) voient dans les verbes au présent une constructionanalogue à celle qui est employée après memini ; des faits passés seraientalors, pour la vivacité de l'expression, censés <strong>du</strong>rer encore. Cf. LXVI 11 b ,70: siccare.— Fudisse : cf. 203, profudit.—127. Montes: cf. Ovide,Hèr. X, 25 : « Mons fuit; apparent frutices in vertice rari; Hinc scopulusraucis pendet adesus aquis; Adscendo (vires animus dabat),atque ita late /Equora prospecta mcrior alta meo. » — 128. Aciem, se.oculorum. — Pelagi : cette expression <strong>du</strong> style poétique n'est qu'ici;au v. 186; et LXIII, 16 et 88. — 129. Tremuli. Cf. Ovide, Hèr. xi,7 5 : « ut mare fit tremulum tenui cum stringitur aura ». — Procurrere :Ovide, Hèr. 11, 127 : « m fréta procurro ». — 130. Mollia... : latunique soulevée découvrant le bas de la jambe. Probablement imitationd'Apollonius. III, 874: âv Sex'TOva; XsTtraXeo'JîXeuxÂ; im-fOuviSoçâyoi; âsiç&v. Pour Mollia, cf. LXV, 1 ;. — Nudata, est employé parprolepse : utsit nudata. Cf. 143, irrita; 163, candida; 206, horrida;272, proclivas; LXVIII b , 83 : derisi.— 131. Extremis. Cf. Properce,'"> 7> 5 5 : * nens tamen extremis dédit hsec mandata querelis ».—132. Frigi<strong>du</strong>los. Ce diminutif qui est un aurai; etsnasvGv, a été reprisdans la Ciris aux v. 251 et 348. Entendez, ou : de la jeune fille glacéed'effroi, ou : qui glaceraient l'auditeur. Peut-être Catulle a-t-il voulutra<strong>du</strong>ire l'expression grecque : xsuepô; fo'o;. — Ore : on est forcé dedonner au mot son double sens : de visage avec udo, de bouche aveccientem. —133. Sicine. De même LXXVII, 3. L'orthographe normale


Ô02COMMEN<strong>TA</strong>IRE.d'abord auertam; \'r a été corrigé d'une main très ancienne. —O : abaris; G portait d'abord : ad, corrigé peut-être de la mêmemain en ab; puis aris. Vossius, Ellis, Baehrens, Schwabe, Rieseconservent cette leçon (ara; signifie alors le foyer, les pénates) ;des mss. corrigés et Laehmann : ab oris. — 134. O omet in. —O : littore. — 13 5. G : iiscendés. — O : negleto. — 136 O : Immemor.— G : ah; O : ha. — 137. G : Nullaue res; O : Nulla ueres.— O : crudeles; G : cruielis, l'i est sur un grattage, peut-être dela main <strong>du</strong> copiste. — O : mentes ; G : mentis, l'i d'une main très(voir Ritschl, Opusc. 11, p. 5 36, et cf. Cicéron, in Vert, v, 62, Hicine)est ici constatée par les manuscrits. Cette tournure est fréquente chezles poètes dans les exclamations passionnées : citons par ex. Consol.ad Liv. 127. — Me et plus loin au v. 139 : nostri. Cet échange desnombres à la première personne, qui se retrouve dans presquetoutes les langues, est fréquent dans Catulle; il a lieu souvent dansdes passages où les pronoms sont beaucoup plus rapprochés qu'ils nele sont ici, parfois dans le même vers. Cf: l b , 1-3 : mearum... nobis;vi, 16 : die nobis... volo; xv, 5 : consentes... mihi:.. nihil yeremur;ibid. 13-16 : excipio... nostrum; xxxii, 1 : Amabo mea...; et: nobis;XLIV, 1: O funde nerf er ; et 6:fui;i, 17, meum; et 18: precesquenostras Oramus...; LXIV, 150 : ego... Eripui; et 159 : conntrbia nosira;196, meas.. ; et 200 : nostrum... me; 226 : suspendam... nostros;peut-être txv, 5 : mei, et 8 : nostris; ixvn, 43 : diximus... mi;Lxvi11 * , 17 : lusi... nostri; 37 : nolim... nos; ixvm b , 51 : nostro...mihi; 92 :mea... nostrum; LXXVII, 4 : miseroeripuisti... nostra; xci,1 : mihi... nostro; evil, 3,4 et 6 : nobis (là le texte est douteux)...mi... cupido... atqueinsperanti... nobis; cxvi, 3 : nobis..., et ; : miAi.Properce a de même de tels changements dans le même vers ou dansdeux vers qui se suivent, par ex. : II, 6, 41 et 42; 11, 1, 55 et 56;II, 4, 16 et 17. Voir la note d'Hertzberg, Qua-st. Prop., p. 121. Cf.aussi Virgile, Bucol. 11,6: mea..., et 7 : nostri... me. — Avectam,réunit le sens d'emporter loin de... au sens d'ab<strong>du</strong>cere a : enlever à...—134. Perfide. L'épithète ainsi que tout le passage est rappelée dansOvide par Ariane, Fastes, ni, 473 : « dicebam, rnemini : eperjure »(auxv. 136 et 149) et « perfide Theseu » ; cet adjectif, comme crudelis,vriXeiis, etc., est employé de même avec expression et détaché aucommencement <strong>du</strong> vers : Enéide, iv, 366, et souvent. Cf. aussi ici auv. 152: tfiallaci». — Deserto : cf. 188.—135. Neglecto...numine :de même xxx, 3 et suiv. — 136. A. Cette interjection que Catulle


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6o)ancienne sur un grattage. — IJ8. GO : clemencia. — G : presto.— IJ8. G : Immite. — O: mirescere; G : mitescere. Si l'on conserveavec Scaliger cette dernière leçon, l'opposition de mitescere etde Immite, sera un effet cherché, tout à fait conforme au goûtalexandrin. Cf. 84. Presque tous les éditeurs corrigent cependanten : miserescere. — 140. G : hec. — O : blanda; G : nobis. Cedernier mot est sans doute une glose de mihi <strong>du</strong> v. 141, passéedans le v. 140 (voir au commentaire la note sur 11 j, Me). Cependantcette leçon est défen<strong>du</strong>e par Sydow, De recenseniis Catullicarminibus, thèse de Berlin, 1881, p. 18 et suiv. — 141. Au lieude Voce, Mitscherlich, et L. Mùller lisent : Varie. — G : michi, puisun point. Ellis, L. Mùller et Vahlen ponctuent avant mihi; mais ondétruit ainsi l'anaphore : non hac... non hcec... sei... sed. — GO :nec hec (sans doute par suite d'une fausse interprétation de n ec).— GO : misère; Vossius, Lachmann, L. Mùller, Ellis, Haupt-Vahlen :misera; mais à l'époque de Cicéron, on ne trouve pas de datif avecjubeo facere ; de là Baehrens, Rieseet Schmidt lisent: hac misera (= hasmiserias); l'allongement de la finale s'expliquerait comme au v. 187,nulla spes; l'édition princeps, Muret, Statius, Schvvabe lisent : miseram.Heyse: Miti voce nequehoc miseram.— 143. O : connubia;G : cônubia,le c est une correction, peut-être <strong>du</strong> copiste, au lieu d'un t. —G : leta. — G : hymeneos; O : himeneos. — 143. G : Qpe. —emploie dans le style élevé ou dans des mouvements passionnés (xv,17; LX, 5; LXI, 139; ici 73, 179, et LXVI, 85), avec la ponctuationadoptée dans notre texte, tombe uniquement sur Immemor; il y aanastrophe de l'exclamation ; d'autres éditeurs font tomber l'exclamationsur la fin <strong>du</strong> vers.— Devota... : par allusion à l'oubli qui s'emparerade lui : voir aux v. 340 et suiv. Entendez Devota : maudits, quiappellent sur toi la malédiction et la vengeance des dieux : quae tedevotum faciunt, ou : quorum causa te devoveo. Par ces mots, Arianeappelle en quelque sorte Thésée : a dévote, comme elle l'appelleracrudelis (cf. le v. 137) et perfide (cf. le v. 173). — 138. Clementia,sentiment de douceur, de bonté. — 140. Hac... : ce n'est pas làce que... Cf. au v. 138 : « Taiia... pramia » et Virgile, Ain. xi,153 : a Non hac, o Palla, dederas promissa parenti ». — Qjiondam.Le mot a un sens fort comme vi 11, 3 et LXXII, 1. — 141. Sperare: cl. Géorg. iv, 335 : « quid me caelum sperare jubebas »? —143. Sed...: vers imité aussi par Virgile, /En. iv, 316 : « Perconubia nostra, per optatos hymenaos. » — 143. Qpa cuncta...


604 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.G : disserpunt; O : desserpunt — 144. Dans G, la main d'un reviseurancien a noté en marge le6 v. 144-149, sans doute à causede la pensée générale qui y est développée. — GO : Tum jam,leçon que conservent Ellis et Schulze, quoiqu'on ne puisse l'expliquerd'une manière satisfaisante. Parthénius, L. Millier, Rieselisent: Jam jam; Bapt. Guarini, Haupt-Vahlen, Schwabe, Baehrens :Nunc jam.— 145. Passerat, Baehrens, Riese: viris.— O", d'aprèsSchwabe : sermonee, corrigé ensuite par le copiste. — O : fid'l'(=fidelis) — 146. Dans G, au-dessus de Qpis, une main qui paraîtassez récente, d'une écriture très menue, a ajouté avec une encreblanche : pro quibus. — O : ps gestit adipisci (di pointés au-dessous,et au-dessus : pro adlscipi); G : pregestit apisci (re et a sont écritssur un grattage, d'une encre noire, et par un des premiers correcteurs);il y avait d'abord au lieu <strong>du</strong> dernier mot : adipisci; on nevoit plus ce qu'il y avait d'abord dans le premier mot. — 147. G :Voir le v. 60 et les passages cités dans la note sur xxx, 10. Lesvents sont au contraire des messagers de paroles, Virgile, Bue. tu,73. — Irrita: prolepse : ita ut irrita fiant. Voir la note <strong>du</strong> v. 150,nudater. — 144. Nulla... Le vers a été rappelé par Ovide à la suite<strong>du</strong> passage cité plus haut dans la note sur le v. 134: « nuncquoque : « nulla viro », clamabo, « femina credat ». La mêmepensée est reprise sous une autre forme, au vers suivant. De mêmeau v. 147 répondra le v. 149. Voir encore 17j et suiv., et LXVII,13 et 14. — 145. Viri: de l'homme qu'elle aime. Le pluriel s'expliqueensuite facilement par syllepse. — Speret : ne se figure... Lamême construction avec le présent de l'infinitif se trouve encore :txvn, 44, et LXXXIV, 5. — Sermones: les doux propos. — 146.Quis... Pour la pensée, cf. Corneille, Polyeucte, 1, 3, 6 et suiv.Aliquid et quiddam sont employés pour faire entendre la mêmechose, par ex. dans Cicéron, Tuscul. 111, 18, 45 fin; Properce, 11,33, 11; Ovide, Am. m, 3, 85, etc. — Cupiens... et 148, cupida :cf. ici 576, et txx, 3. — Prargestit. Dans ce verbe assez rare (ProCtzlio, xxvin, 67 et Horace, Odes, 11, 5, 9), pree a un sens augmentatif.— Apisci, le verbe simple d'où a été formé adipisci. On ade cette première forme de nombreux exemples. — 147. Nil...nihil, comme xvit, 31 et xm, 31. Le poète suivant le mètrechoisit entre les deux formes ; de même Virgile, par ex. Bue.vill, 10; : « nihil ille deos, ni/ carmina curât. » Le pronomnégatif a ici son sens ordinaire et non celui de neutiquam (Baehrens).


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6ofnichil promittere. — 148 : G : cupide. — GO: saciata. — 149. G :nichil. — GO : metuere, leçon conservée par Ellis et Schulze, et quisemble provenir <strong>du</strong> voisinage de 147, metuunt ou de l'abréviation:mëîëre. J. Czwalina, suivi par les autres éditeurs : meminere. —GO : nichil. — 150. O: lecti. — 15,1. G: pocius; O: poi (cf.c ,


606 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.delà main <strong>du</strong> copiste. — 154. G : Preda ; O: Pv ea (suivantSchwabe : Postea; suivant Bsehrens : Prceea). — G: ï tacta; O:intacta; Schwabe et les éditeurs : injacta. Cette orthographe étaitcelle des anciens poètes (voir Munro sur Lucrèce, 11, 113 5, à lafin de la note) et paraît avoir été aussi pour d'autres mots celle deCatulle: xtlli, 8 : insapiens... infacetum. Au contraire, dansl'édition de Calpumius de 1481, comme dans l'imitation de la Ciris,44a, dans Haupt-Vahlen et L. Mùller : injecta. — 155. G : Quenam.— GO : leena. — 157. G : Que. — O •• Sirtix. — G : que silla;O : scilla. — G : rapax" que; O : rapaxqi. — GO : caribdis. —158. O: Taliaqs redis; Baehrens, comparant les vers, Homère, II.xvi, 3 3 et suiv., où il y a : art, suppose : quod. — G : premia, etaprès vifa comme après caribdis, un point d'interrogation. — 159.G : cônubia; O : connubia. — 160. G : Seua. — G : precepta. —O : pemtis. — 161. G : Attamen. — O : nostras. — 163. G : Qpe. —sur txvin °, 49 : Europceque. — 154- Injecta... Cf. dans la Ciris,441 : « me ne illa quidem communis alumnam Omnibus injecta tellestumulabit harena ». Ovide a plusieurs fois repris le verbe tumulare.— 155. Quamam... Pour la pensée et pour le tour de ces vers, cf.le poème LX. Ce mouvement a été très souvent imité : cf. surtout,/En. iv, 565 et suiv.; Ovide, Mètam. vm, 120 et suiv. ; Lygdamus,dans le recueil de Tibulle, m, 4, 85 et suiv., etc. — Solasub rupe, est dans Virgile, Bucol. x, 14, et au pluriel au v. 518 dela Ciris. — 156. Conceptum se. te: après t'avoir mis au monde; pource sens, cf. Tacite, Hist. 11, j in. : « deam... conceptam mari hueappulsam ». Ce vers a été imité par Lygdamus, ibid. 90.— Spumantibus...undis, est aussi : LXVIII *, t.— Expuit, répond au grec sÇeu-eiv,que d'autres poètes, par ex. Ovide, Reme'd., '40, ont tra<strong>du</strong>it littéralement(vomit). — 157. QiiceSyrtis... : vers que Virgile a empruntépresque textuellement, /En. vu, 302.—Scyllarapax; de même dansieCulex, 331. — Vasta Charybdis, est déjà dans Lucrèce, 1, 722.—158. Dulci... vita, se. tibi servata. L'épithète est déjà dans Lucrèce,II, 997, et ' c i même: LXVIII b , 66; en grec : •jXuxù; ctïûv. — 160.Sceva ; irrités, pleins de menaces : de même Horace, Épitres, 11, 3, 31.•— Prisci, est employé souvent par les auteurs dans le sens de sévère,l'homme des anciens temps. — Parentis : Egée. — 161. Vestras ;.sedes : de toi, de ton père et des tiens ; cf. 2 o 3 : « se que suosque ». Onaura de même : LXVIII °, IIJ westrum... nomen », et ici, 177 :» nostiis... sedibus. » — Ducere... Qiiae : on supplée : me. — 162.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 607Jocundo: telle paraît avoir été l'orthographe adoptée par Catulle; voirHeussner, Obs. Gramm. in Cat. p. 29.—165. O : limphis.—164. Cevers est dans O après le v. 161. — O : cubiïïe. — 165. O : Si quid ;G' : Si corrigé en : Si d'une encre assez blanche; cf. 69. — GO : necquicquam; Baehrens: neiquicquam. — GO: conqucrar. — O : aures;G : auris, Yi sur un grattage, mais d'une encre noire et d'une main quiparaît ancienne; Baehrens : aureis. — 166. O : Externata; G : Extenuata.—G : malo à; O : maloq; . — O : aucte; G: aucte, et au-dessus,d'une encre noire, peut-être contemporaine <strong>du</strong> manuscrit : al. to. —168. Pleitner : properans. — 169. G : apparet; O (d'après Baehrens) :Jocundo... labore: par une opposition voulue des deux mots; voir1 xvin*, 18. — Serra. Tout le passage est imité dans la Ciris, v. 445et suiv., et dans Ovide, He'r. m, 69 et suiv. — 163. Candida... :comme l'Euryclée d'Homère, Od.xix, 587, qui disait dans les Niptrade Pacuvius, 344, Ribb. : « Cedo tuum pedem mi, lumpis flavisflavumut pulverem Manibus isdem quibus Ulixi saepe permuhi, abluam Lassitudinemqueminuam manuum mollitudine. » Candida, par prolepse :ita ut candida fièrent. Voir la note sur 130, Nudata: Le mot formeavec le commencement <strong>du</strong> vers suivant un contraste de couleurs voulucomme aux v. 310 et ixxx, a. Cf. la note sur niyeus, ici: 343. —Vestigia: voir 343. Cf. à tout ce vers txvtn b , 30: « Quo... se...molli candida diva pede Intulit el...fulgentem...plantam Constiluit » :voir aussi la remarque que nous avons faite plus haut, p. 570. —164. Purpureave... : fonction des esclaves souvent rappelée dansHomère et dans les tragiques. — 163. Ignaris : insensibles. Scaligercomparaît ces vers de Lycophron, Alex. 1431 : ri [/.xxpà TXïÎU.C>IV si;àvrixocu; 7ti\-oac, si; xûy.a x&xpôv, et; voira; SaairXïÎTto'a; 8it'o>, xevôvt(iîXXouea [AXOTOXO; XSO'TCV ; Callimaque, fr. 67, 3, dit aussi: ôrexuoaî; âX-yea p.aijta6oatc... èÇepeii. — 166. Extern.ita malo: ces motsexpliquent et excusent des plaintes dont elle sent elle-même l'inutilitéet la folie. On a déjà vu le verbe au v. 73. — Sensibus auctœ,comme dans Lucrèce, 111, 634 et 638. Cf. 190, sensu:. — 167.Missas... Mittere vocem : parler; reddere vocem : repondre. Le vers aété repro<strong>du</strong>it presque littéralement par Virgile, /En. 1, 409, et vi,089. — 168. Prcpe, à cause de 54. Cet adverbe n'est qu'ici dansCatulle. — Mediis... in undis : non pas à la moitié de sa route(Baehrens), mais simplement loin <strong>du</strong> point de départ, en pleine mer,hors de vue; d'où : Necquisquam apparet. Cf. /En. m, 664-5 et v, 1.On a vu, 150: in medio versantem... — 169. Mortalis : le mot se


608 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.app; . — Heinsius : actj ; W. Wagner : ora. — 170. GO : seva.— 171. O : Fers. — GO : auris. — 17a. GO : Jupiter. — Macrobe,Sat. vi, 1, 43 : utinam non. — 175. G : cecropie. —O, Macrobe:littora. — O : pupes. — Bsehrens : tetigisset litora puppis (Cecropiatétant un substantif au génitif, désignant l'Attique comme au v. 80, etl'allusion re<strong>mont</strong>ant jusqu'à l'arrivée d'Androgée à Athènes ; mais commentaccorder cette explication avec les vers qui suivent?). — 175.Creta, est la leçon d'O, adoptée par Ellis, Schwabe, L. Mùller, Bsehrenset Schmidt. La leçon de G : cretam, conservée par Vahlen, a l'avantagede laisser à religasset le sens que le même verbe a : 1x1 II, 84. Onentend alors : plût à Dieu qu'il n'eût pas démarré de là-bas, c'est-àdire: qu'il n'eût pas quitté les rives de l'Attique en faisant voile pourla Crète; l'on évite par là la répétition de l'idée <strong>du</strong> v. 17j. —trouve en ce sens général dans les poètes (voir l'index d'Ennius) commedans les prosateurs des premiers temps (voir dans Aulu-Gelle, XI il,le chap. 39, et cf. ma note sur Cicéron, Verr. v, 50, 76.) — Alga :voir au v. 61. — 170. Insultans, se. mihi. — Extremo tempore : voirau v. 15 3. — 171. Fors : dans le style élevé, les poètes après Ennius(Ann. 305, Vahlen : « quidve ferat Fors »', ont souvent préféré cetteforme <strong>du</strong> mot à Fortuna. — Etiam, tombe sur toute la proposition etnon pas seulement sur aures (Baehrens). — 173. Utinam ne... : souvenir<strong>du</strong> commencement de la Médée d'Euripide, que les Latinscitent souvent d'après la tra<strong>du</strong>ction d'Ennius : « utinamne in <strong>mont</strong>ePelio, etc. » Cf. aussi Apollonius, iv, 53, et d'autre part /En. iv,657 : « Félix, heu nimium felix si litora tantum Nunquam Dardaniretetigissent nostra carinre. » — Tempore primo ; à l'origine. — 175.Cecropiar... puppes : pour le pluriel, voir au v. 54. Pour la reprisede la même pensée sous trois formes différentes, voir au v. 144. —174. Indomito: il resta tel jusqu'à l'arrivée de Thésée.— Nec : pourl'emploi de cette particule dans des propositions finales ou dans cellesqui expriment un souhait, voir Drarger, 1 ', p. 3 r 5 et il 2 , p. 696, ouHand, Tursell. iv, p. 119 et suiv. Nec vient de même dans Catulleaprèsfacito ut, au v. 333, et sert à exprimer un souhait, ixvm b , -,et 9. — 175. Religasset... funem : non pas : n'eût jamais entouréd'un câble le navire (pour que ses parties ne se désagrègent pas ;suivant la manœuvre indiquée par Apollonius, 1, 368 et suiv.); maissimplement : n'eût jamais abordé. L'expression se construit le plussouvent avec ai, mais aussi avec un simple ablatif, et avec in, commeici et dans Ovide, Métam. xiv,a 48. — 176. Malushic: joignez ces


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 609176. O: malus h' (= haec). — 177. G : Consilium nostrisrrequisisset (le petit signe au-dessus (un î?), paraît être de la main<strong>du</strong> copiste ou d'un très ancien correcteur) ; O : Consilium requisisset(il omet nostris) ; l'édition de Parme, 147 j, a corrigé en:Consilia in nostris. Bsehrens croit que le verbe nous a été maltransmis, et qu'on doit lire quelque chose comme degisset. — 178.Au lieu de Nam, Peiper et Bœhrens lisent : Jam; Spengel : Nunc.— O : refferam. — Quelques manuscrits corrigés et L. Mùller :m'fur. — 179. O : Idoneos ne; G : Tioneos ne, et au-dessus, d'uneencre blanche et d'une main assez récente : al. Idmoneos ; Parthénius: Idatosne (= Creticos, <strong>du</strong> <strong>mont</strong> Ida en Crète) ; Lachmann,Lucrèce, p. 192: Idomeneusne (au génitif, d'après Iliade, xm,434)/Bùcheler : Idomeneine; Conr. de Allio, L. Mùller (dans sonédition, et Dere metrica, p. 375) : Idomeneosne; mais ici la synizèseest douteuse; les trois dernières leçons supposent un anachronisme,ldoménée étant le petit-fils de Minos (Haupt, Opusc. 11, p. 7j), etl'expression elle-même est obscure et bizarre. Bœhrens propose :Sidoneos (?) ou Sidoniosne (Ariane irait se réfugier dans la patrie desa grand'mère Europe). Je ne sais de qui est la leçon Dictaosreçue dans notre texte. — GO : agurgite. — 180. Des Italiens (maisnon les Aldinesde 1502 et de 1515), Schmidt: Discedens.— G : pontu.deux mots, hospes venant comme une apposition de l'attribut aprèsrequiesset sedibus. Cf. xxix, 22 : hune malum. — Dulci, termed'amour (voir LXVI, 35), choisi ici pour être opposé à crudelia. —177. Requiesset... hospes: sans doute après sa victoire. — 178.Nain : son malheur présent justifiant les souhaits qu'elle vient defaire. — Quo... ne... an... Ce mouvement est souvent employé parles tragiques. On compare surtout la Médée d'Euripide, 502 etsuiv., ainsi imitée par Ennius : (j 12, Vahlen) : « Q110 nunc me yortam? quod iter incipiam ingredi ? Domum paternamne, anne ad Peliœfilias ? » Rapprochez aussi le célèbre mouvement de C. Gracchusrappelé par Cicéron, De Orat. 111, 56, 314. — Referam : ce subjonctifse rapporte à un acte futur ; nitor, au contraire à une dispositiond'esprit actuelle. — Perdita: voir 71. — 179. A. L'interjection(voir i}6) tombe sur le vers et surtout sur la fin <strong>du</strong> vers suivant. —180. Discernens... diyidit : se. me ab illis. Pour l'accumulation dessynonymes, cf. 222 : « gaudens lattanti » et les vers 515-316. —Ponti... aquor : cette expression est au pluriel, Georg. 1, 469 ; cf. chez


6|0 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.— Au lieu de ubi dividit, Bamrens écrivait : avidor invidet; Pisanus et,avec d'autres éditeurs, Schmidt, suppriment : ubi. — G : equô. —181. O : Impatris; G : An patris, la majuscule initiale A étant faited'un /par une main ancienne. — GO écrivent en séparant : quem ne;dans G, que a été écrit sur un grattage, d'une encre noire, par uncorrecteur ancien. — 183. G : cède. — 1 8 j. O : consoles me mon'.— 184. O : Qpi ne; G : Qpiue. — G : uentos. — 185. G : Preterea.— Scaliger : litus solum, nullo insula tecto; Vossius : nullo(litus solum) insula tecto; Weise : nullo litus, nullo insula tecto;Koch : solum litus, sola insula tota. Baehrens croit maintenant quel'altération est dans litus et propose : nullo recipit (ou admittil)sola insula tecto (se. me) (?). — 187. G : fuge. — 188. Aprèsd'autres poètes : aequor salis, maris, etc. — 181. Truculentum :cf. txin, 16. — Ubi dividit ; on compare un vers cité: Tusc. 1,ao, 45 : « Europam lybiamque rapax ubi dividit unda ». — 183.Qiiemne, et au v. 184: Qpine : la particule, qui doit tomber surl'antécédent sous-enten<strong>du</strong> (ejusne qui...) est jointe directement aurelatif. Cette construction, fréquente chez les comiques, ne se rencontreque rarement chez les poètes de l'époque classique : Kùhner, 11,p. 1004; Drœger, 1', p. 540. — 183. Respersum... fraterna carde.Cf. les réminiscences de Virgile, Mn. iv, 31, et d'Ovide, Am. 11,14, 38, et Hèr. vil, 136. — Fraterna, voir au v. 151. — Carde:le sang. Voir plus bas au v. 163. — I8J. Memet. Ce suffixe <strong>du</strong>pronom personnel devient plus rare à mesure qu'on approche del'époque classique. On ne le trouve à aucun cas <strong>du</strong> pronom de lapremière personne dans Ovide et dans nos fragments d'Ennius; iln'est joint qu'au nominatif dans Térence et dans Horace. DansVirgile on trouve deux fois memet (/En. iv, 606, et vu, 309) et troisfois egomet. Cette dernière forme est surtout fréquente dans Plaute.Ici le suffixe ajoute au sens cette nuance : pourrais-je seule, loin desmiens... — 184. Lentos : pliant sous l'effort, d'où Virgile a dit,/En. m, 384 : » Lentan<strong>du</strong>s remus in unda. » Peut-être Catulle tra<strong>du</strong>it-ilApollonius, 11, 391 : iin*riiu.mu t no b"t XôMTOU IôUTS xau.7tûX.aTo'Ça. — 185. Sola insula: on tâche d'expliquer ces mots commeun déplacement dans la construction par intercalation, et l'on compareles exemples qu'on verra cités dans la note sur : txvi, 18. —186. Cingentibus, se. hanc insulam. — 187. Nulla spes. La brèveest allongée à la césure devant deux consonnes comme : xvil,34 : « pote stoli<strong>du</strong>m »; iv, 9 : « Propontida trucein »; ibid.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.61 Iletum, il faut au lieu d'une virgule, mettre un point. — 189. G :michi. — 190. O : affesso. — 191. O : justa. — G : mulctam; O :muletam. — 192. G : Celestumque. — GO: comprecor. — 19;.GO : mulctantes. — GO : pena. — 194. G : Eumenyies. — 195. G :18 : « impotentia fréta ». Cf. aussi 141, aux NOTES CRITIQUES.Entendez : spes fugae (Riese), ou mieux encore, spes pris absolument.— Afufa ; comme dans Properce, 1, 18, 1 : « déserta loca et taciturnaquerenti »—188. Ostentant... Cf. /En. 1, 91 : « intentant omnia mortem.» L'idée de letum amène le développement suivant : « Non tamenante... morte». — 189. Non tamen ante... quam: formule fréquente rcf. par exemple Me'tam. iv, 517 et xiv, 734; un peu différemment,ibid. XIII, 345 : « non ante tamen quam... •; /En. 111, 35 5 : « sed nonante... quam... »; /En. 1, 193 et 11, 741 : « necprius... quam. » —Languescent. Cf. 100, languenti. Ovide s'est peut-être souvenu de cevers, Tristes, 111, 3, J9 : » Nec mea consueto languescent corporalecto ». — 190. Prius, au lieu d'ante pour varier. Virgile réunit cesdeux mots dans la même proposition, /En. iv, 34 et suiv.; mais il neles fait pas comme ici, se succéder l'un à l'autre. — Fesso : épuisé.Voir 197 : « extremis... me<strong>du</strong>llis », et cf. Ciris, 448 : » fesso fugiuntde corpore vires.» Remarquez les nombreuses allitérations de ce vers.On a pu voir déjà qu'elles ne sont pas moins fréquentes ici que dans lespetits poèmes. — 191. Multam, et 193, multantes : on n'a que trèspeu d'exemples de ces mots en poésie, en dehors des comiques : Virgile,/En. xi, 839 : multatam, et Ovide, Fastes, v, 289, multam. —192. Calestum.ipour cette forme, qui se retrouve au v. 205, voir Neue,11, p. 37, et cf. xxxiv, 12 : sonantum, et c, 2 : Veronensum. —Postrema... hora : voir 170. — 193. Qitare: particule qu'affectionneCatulle. Voir Riese sur 1,8. — Facta. se, quae sunt multanda, c'est-àdireles méfaits (204, saris... factis). — Virum: peut signifier d'unemanière générale les hommes (Sillig), mais entendez plutôt ici : lesamants perfides ; cf. 143. Pour la forme <strong>du</strong> génitif, cf. Lxviil b , 50.— Vindàce : vengeresse. Voir les exemples de ce mot employé adjectivementdans Neue, 11, p. 18. — 194. Qpibus... : détails de pure description,qui ne se comprennent pas très bien à cette place. — Anguino,forme la plus fréquente sinon la seule correcte de l'adjectif. —Redimita... Pour cette représentation des Furies, cf. /En. vi, 281 ; vu,338, 346; Eschyle, Choeph. 1049 : mirkix.To.rnu.lra.i ITOXYGï; Sfôxouaiv,et tous les poètes. — 195. Expirantis : qui soufflent dehors ; ou avec lesens neutre : qui s'exhalent. Ce mot est plutôt un accusatif se rappor-


6l2COMMEN<strong>TA</strong>IRE.preportat; O : p^portat (= postportat). — 196. Dans G, avantmeas une place grattée où il y avait peut-être 7 (=et). — O:querellas. — 197. GO: ut. — Le Datanus et quelques manuscritsinférieurs, Ellis et Vahlen, écrivent misera: (voir les exemplesd'Ovide et de Virgile rapprochés dans le commentaire) ; maiscomment supposer une parenthèse où l'adjectif, intercalé entre egoet inops, serait à un cas différent ? Schmidt, reprenant les motsd'Ariane dans Ovide, Fastes, 111, 486, lit: me miseram. — Casausbon : ex imis; Baehrens : extremas. — O : profère. — 198. G : ceca.— 199. G : Qjte. — GO : uere (O : u~e). — 201. GO : qualis sola.tant à iras qu'un génitif à joindre kpectoris. L'expression rappelle ce versde Lucrèce : vi, 640 : « per fauces <strong>mont</strong>is ut /Etnae Expirent ignés. »— Prœportat : cf. 55 : « ferunt prat se », et dans Lucrèce 11, 621 :« telaque prarportant violenti signa furoris ». Le même verbe est aussidans Cicéron, Arat. 209 et 450.— 196. Hue hue, comme LXI, 8.—Adventatet on trouvera dans Hupe, De génère dicendi Catulli, p. 24,la liste des verbes fréquentatifs et des verbes inchoatifs (voir txvilib ,15) employés par Catulle. — Meas..., et ensuite au v. 200, nostrum,et 201, me : voyez la note sur : 1 j 3, Me. — 197. Va;, sert à accentuerle mot suivant. Virgile, E'gl. ix, 28, et Ovide, Héroides, m, 82,ont dit de même: « var miserez ». — Extremis me<strong>du</strong>llis : <strong>du</strong> fond dema moelle, donc : avec mes dernières forces; nous disons: de mondernier souffle. C'est avec plus de force ce qu'indiquait déjà, 190 :« fesso... corpore ». Baehrens compare, Héroides, iv, 70 : « Acer inextremis ossibus haesit amor », et Apulée, Met. vu , 2 : « me<strong>du</strong>llitusingemere ». On dit plus souvent (par ex. Ars am. 111, 79j etTristes, 1, v, 9) : « imee me<strong>du</strong>llae ». — 198. Inops: l'adjectif estpris absolument : sans aucun secours (cf. 187, nulla spes), plutôtqu'avec le sens de : inops animi.— Ardens, se. ira : déjà au v. 125 :• ardenti corde »; on aura au v. 227 : « nostrteque incendia mentis ».— 199. Qitat (se. querelte) quoniam : commencement de phrasehabituel au latin, surtout fréquent en prose. — Vera: justes, fondées.— Nascuntur : avec un sens <strong>du</strong> mot très affaibli dont je ne trouvepas d'autre exemple chez les poètes. Cf. exi, 1, vivere et la note.— 200. Nostrum..., et 201 : me: voir la note sur IJJ, Me. —Vanescere: rester vain, sans effet, sans vengeance. Ce mot, quiparaît ici pour la première fois, sera repris ensuite et souvent parOvide et par les écrivains postérieurs. — 201. Quali... mente, se.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6l*j— O : reliquid. — 303. G : dee. — G : fimestet (la correction enfun. esquissée au bas d'un trait léger par l'un des premiers correcteurs).— a03. G : mesto. — 304. G : sévis. — Au lieu d'anxia,Schwabe conjecture : saucia. — 305. GO : invite Heinsius etVossius conservaient cette leçon et l'expliquaient en disant queJupiter hésitait à frapper en Thésée un héros qui, suivant certaineslégendes, était le fils de Poséidon. Cf. 330. Mais l'allusionserait ici bien obscure. La leçon: invicto est déjà dans l'Aldinede 1503.— G : celestum.— ao6. G : Quô (u mal fait se rapprochant de \'n) tictellus; O : Qpo te tellus; l'édition de Parme, 1473, Lachmann, Haupt-Vahlen, Schulze lisent : Qjto tune et; Fea, Schwabe : Qjio nutu (onobjecte que l'idée de nufu est déjà suffisamment exprimée par levers précédent). Riese : Qjio tonuit (j'aimerais mieux : Qjio tremuit);Heyse, Ellis, L. Mùller, Baehrens : Qpo motu. Novak : Commotast. —307. Vossius: concussusque; Pleitner et Bcehrens : concusseique micantiasidéra mundei. — O: micancia. — G : sydera. — 308. G : ceca.immemori (cf. 133, 136 et 350.). Voir aussi 349 et 350 pour Qjiali...tali. Après l'oubli de Thésée dont Ariane est en ce moment victime,viendra l'oubli qui causera la mort d'Egée. Cf. LXV, 13 : Ut... et lanote. — Solam... reliquit. Cf. 13 ; : « Sicine me... liquisti. » Sohrelicta est encore dans Tibulle, m (Lygdamus), 6, 40, et dans Properce,11, 34, 46. — 303. Funestet : porte le deuil, des présagesde mort à... Voir 330. Opposez: LXI, 19 : « cum bona... alite »;ibid. 166 : « omine cum bono », expressions qui sont d'ailleurs beaucoupplus faibles que celle-ci.— Sequesuosque: cf. LXVI, 40: *tequetuumque caput. » — 303. Profudit. On a encore la même quantitéde la première syllabe de ce mot dans Claudien, XLVII, 14. —304. Exposcens : cf. 191 : exposcam. — Anxia, se. plena angore :désespérée. On verra le même sens: LXVIII *, 8.— 305. Annuit...numine : l'exauça par un de ces signes de tête auquel rien nepeut faire obstacle. Cf. Tite-Live, vu, 30, 30: « annuité, patresconscripti, nutum numenque invictum Campanis ». Il y a de plusici une réminiscence <strong>du</strong> célèbre passage de VIliade, 1, 538, souventimité par les poètes latins : /En. ix, 103, etx, 115; Ovide,Mètam., 1, 179, etc. — 306. Horrida: entendez par prolepse(voir 130, Nudata) : d'une manière effrayante. Cf. Lucrèce, m,833, et Ennius, Ann. 311, éd. Vahlen : « Africa terribili tremithorrida terra tumultu. • — Mun<strong>du</strong>s (cf. LXVI, 1), dans Catulle,désigne non le monde, mais le firmament. — 308. Carca, a ici,40


614 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.— GO : mente. — 309. G : cunta. — 310. G : Q}ie. — 311.Wakefield : Lucida nec. — G : mesto. — G : sustollens (les deux /d'une main ancienne, encre noire, sur un grattage). — 313. GO :ereptum; Vossius : Erechtheum. — G : viscère, le c barré. — 31 j.Après olim GO ont : classi, que conservent encore Ellis, Schuize etVahlen, en expliquant : sur ses vaisseaux ; Pontanus et, après lui, la plupartdes éditeurs ont changé ce mot en castœ. Divœ sans épithète nedésignerait aucune déesse, et classi est difficile à construire. Baehrens,après avoir écrit castœ tum, propose maintenant : galeatœ ou clupeatœ,et au vers suivant il conserve la leçon de GO : cum crederet ; de mêmePaley qui propose d'écrire : munimina, ou mieux : nova moenia. Le motaltéré pourrait bien être divœ qui remplacerait quelque expression géographique(cf. 339). — GO : moenico dive. — 314. G : eu î crederet ;O : cum crederet; la correction en concrederet est d'Avantius. Ce verbecomposé dont il y a des exemples nombreux dans Plaute, deux exemplesdans les premiers discours de Cicéron, un exemple dans Lucilius (livrexxviii, v. 34 M.; Nonius, Credere), a été employé aussi par les poètespostérieurs. — GO : egens. — 2 15. G : complexum ; D et Rossbach :complexo. — 316. O : Gnati. — G : michi. — La leçon de GO : longaest conservée par Ellis, L. Mùller, Schuize, Haupt-Vahlen ; au contrairepoètes, le sens actif : de ténèbres qui l'aveuglent. — 309. Consitus :enveloppé de... Lucrèce, 11, 311, emploie ce verbe avec lumine. Cf.la construction ordinaire en latin avec obsitus. — Oblito, répond àconstanti <strong>du</strong> vers suivant. — a 10. Mandata, est ici un participe(Bœhrens) plutôt qu'un substantif (Ellis); il sera substantif aux v. 315,33 j et 340. — Prius : jusque là. — 311. Dulcia, fait opposition àmœsto. — Nec, est placé dans Catulle assez souvent après un mot :ainsi 381. Pour les autres particules, voir la note sur 303 : Nam. —Sustollens, comme au v. a 3 6. Ce verbe est aussi dans Lucrèce, iv, 903,et, avec un autre sens, dans Plaute.— a 13. Erechtheum, d'Athènes.Cf. 330. — Visere : qu'il voyait enfin... : voir au v. 36 et cf. 334 :invisent.— 313. Namque ferunt : cf. 77, Nam perhibent... — 315.Talia : le vers est fait tout entier de trisyllabes; voir au v. 43. —aie. Gnate... Gnate: de même /En. 1, 664 et v, 734. — Jucundior...vita : de même ci, 8 : « vita frater amabilior »; LXVIII b , 66 :« vita <strong>du</strong>lcius atque anima Conjugium »; /En. v, 734 : « nate mihivita... care magis » etc. Pour longa, on comparerait par ex. Anthol.Gr. vu, 417, 10.— Unice, séparé de Gnate est plus en relief, Pour


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6[fla correction de Hceufft : longe est acceptée par Schwabe, Riese etBsehrens. Elle a pour elle l'appui des autres vers de Catulle cités dansle commentaire. — Dans GO, le vers 317, commençant par Redditeest placé après le v. 31 8, commençant par Gnate ego, et cet ordreest conservé par Ellis, Vahlen, Schulze, Schwabe et Schmidt. Au contraire,la transposition des deux vers proposée par Baehrens estacceptée par L. Mùller et Riese. A cause de la répétition <strong>du</strong> motGnate, le vers a pu être omis dans l'archétype et ensuite malreplacé. Avec l'ordre traditionnel, on eût atten<strong>du</strong> : Redditum. —317. G 1 : Rediite, le premier i a été changé en d d'une encre noirepar une main qui paraît <strong>du</strong> même temps. — Avantius : extrema.— G : michi. — G : senecte, — 318. O : ego qm (d'après Baehrens,abréviation de quant; d'après Schwabe, abréviation de quoniam).— 319. G : Qjiando quidem (quelque intervalle entre les deuxmots, reliés ensuite l'un à l'autre de la main <strong>du</strong> copiste). —330. G : michi. — O : oui; G : qui, et au-dessus, d'une mainancienne, encre noire : al. cui. .Schwabe propose : quoi. Peut-être :cum. — 323. G : letanti; O : lectanti. — 325. G -.fortune. — G :ce trait de la légende et les effets heureux que sait en tirer le poète, cf.Apollonius, lit, 731 et suiv., avec les remarques de Sainte-Beuve,Portr. Cont. v, p. 580. — 317. Reddite. Ce n'est pas un synonymed'Edité, le vers tra<strong>du</strong>isant TYiXû-prro; ; mais il y a une allusion aux récitsque la légende rapportait sur la jeunesse de Thésée. Élevé près de samère JEthra et de son aïeul maternel, Pitthée, roi de Trézène, Théséen'était revenu à Athènes et n'avait été reconnu par son père qu'aprèsavoir atteint l'âge d'homme. Voir Plutarque, Thésée, 13, et Hygin,fab.37. — Extrema... fine : pour le genre <strong>du</strong> substantif, voir la note <strong>du</strong>v 3 : Fines.— 218. Cogor (cf. 198) dimittere (cf. 209, sens différent)...languida... lumina (cf. 189)... querelas (cf. 196) : le poètereprend ici, et non sans intention, les mots qu'il vient d'employer.—219. Quandoquidemfortuna : le même hémistiche se retrouvera : c 1, 3.Quandoquidem est encore deux autres fois dans Catulle (xxxm , 6 etXL, 7); il est employé plusieurs fois par Térence et par Virgile. Jene le trouve pas dans Ovide. — Fortuna, se. mala. — Mea ac tua :rapprochement intentionnel comme ensuite aux v. 230 : mihi te...;322 : ego te. — Fervida: bouillant. A ce mot répondra : languida. —330. Cui... non<strong>du</strong>m... saturata: cf. LXVIII b , 43. — Languida: affaiblispar l'âge.— 321. Saturata. C'est un développement de l'expression: pascere oculos. — 323. Gaudens latanti: avec une joie vraie et


6|6 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.secunde.— 334. Heinsius: mufjs.— O: querellas.— 335. GO: Caniciem.— G : ï fuso (plutôt en deux mots); O : infuho. — GO : fedans.— 337. G: nostreque.—338. GO,après obscurata, ont: Acer, conservédans le texte par Éllis, Schulze et Riese ; corrigé par Lachmann et les<strong>du</strong>rable ; de même 3 5 8 : « lata gaudia mente. » Remarquez queles deux mots, au lieu d'être coordonnés comme ils le sont souventdans Cicéron et chez les comiques, sont ici, aux deux verscités, subordonnés l'un à l'autre. Pour le rapprochement de termessynonymes, cf. plus haut le v. 180, et les vers 31 3-3 16. — Mittam,comme dimittam : je te laisserai partir. De même LXVI, 39;xcvi, 4; Tibulle, 1, 3,9, et surtout les comiques. — 333.Signa... : à savoir: des voiles blanches. — 334. Expromam mente.Cf. LXV, 3. De même Plautè, Bacch. iv, 4, 9 : « pectore expromatsuo »; Térence, Heaut. m, 3, 14; et plusieurs fois dans Cicéron.— 335. Canitiem : mes cheveux blancs, sens que les poètes ontdonné souvent à ce mot après Catulle. Pour la pensée, cf. Iliade,xvm, 33 et suiv., et plus loin le v. 333. — 336. Infecta: et demême, 345 : infecti (mais voir là aux NOTES CRITIQ_UES). Il fautsuppléer quelque chose comme : afro colore. Le mot est ailleursdéterminé par un régime ou par le sens. Il n'est pris tout à faitabsolument que dans Properce 11, 18, 33 : « infectos (tatoués)...Britannos ». La toile, au lieu de rester crue, sera teinte en noir;car on ne peut songer à la couleur pourpre. L'expression complètevient ensuite : 338 : « obscurata... ferrugine. » Infecta a peut-êtreété amené ici par une allitération avec infuso. — 336. Vago :l'épithète, qui se rapporte proprement au vaisseau, est appliquéeau mât. — 337. Incendia: c'est le substantif correspondant à:198, ardens. Le verbe, incendo, est employé aussi par les poètes. —338. Carbasus obscurata: Scholia Veron. sur Mn. vin, 34 : « carbasuset masculino et feminino génère dictus est. » Le mot est demême féminin dans Ennius, dans Lucrèce et dans Properce. — Obscurata...ferrugine: Ovide, Met. xi, 48, exprime le même sens par :« obscura (M. obstrusa)... carbasa pullo. » Dans un vers de Virgile,imité de Catulle : JEn. ix, 579 : 'ferrugine clarus Hibera », Serviusexplique ainsi le substantif : « ferrugo coloris genus est qui vicinusest purpuras subnigras. » Ce mot, ainsi que l'adjectif, sert à exprimerla couleur <strong>du</strong> deuil. (334,/i/nrsfam... vestem). Cf. Gèorg. 1, 467 :» caput obscura niti<strong>du</strong>m ferrugine texit ». — Decet. Les éditeursqui conservent la leçon de GO, îicet, donnent à ce verbe le sens


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6lJautres éditeurs en decet. Plusieurs manuscrits corrigés ont ohscura;partant de là, Statius a proposé de lire : ohscura dictet, deceat ou doceat;Conington : ohscura signet. — G : hybera. — 339. O : ithomi; G :ythomi; Guarini : Itoni ; Turnèbe : sancta> concesserit incola Itonis.— 330. G : Qpe. — GO : has (au lieu de ac). — GO : freti; Vosd'inû'icare,nuntiare, que Nonius, p. 387, 39, M., justifie par unexemple de Lucilius. Ce serait une de ces acceptions rares quen'évite pas toujours Catulle; dans cette hypothèse, la constructionavec ut est très claire. Elle est obscure au contraire avec la leçon decetque ne justifie certainement pas : x, 34 : « ur decuit. » — Hibera.On peut expliquer ce mot de deux manières : ou bien, ce serait commel'entend Riese, un ablatif se rapportant à ferrugine et construit commedans l'exemple cité de Virgile, /En. ix, 579 ; on tirait sans doute cettesombre couleur d'une substance venue soit de l'Espagne, de toustemps riche en mines de fer (Servius, sur Georg. 1, 467), soit de cetteHibérie dont parle Horace, Épode, v, 31 et qui était voisine <strong>du</strong> Pontet <strong>du</strong> pays des Chalybes (Servius sur /En. ix, 579). Ou bien Hiberasera tenu pour un nominatif, se rapportant à carbasus (Baehrens) ;d'après Pline, XIX, 1, 10 (dans Lemaire, 3, 4, p. ;6i), l'Espagnecitérieure était célèbre pour son lin et passait pour avoir inventéles carbasa (Baehrens). — 339. Quod tibi si. est mis ici, contrairementà l'usage, pour : Gyod si tibi : voir Sùss, p. 3 ;. -— Concesserit... ut : construction dont on verra dans Merguet, Lexicon 71/ denReden des Cicero, de très nombreux exemples. Suivent encore deuxpropositions construites avec uf .• facito ur.. Haec mandata uf... —Incola est de même féminin dans Ovide, Fastes, m, 583; dansPhèdre, I, 6, 6, dans Prudence, etc. Cf. Horace, Od. 1, 16, 6:« adytis quatit... incola Pythius. » — ltoni: les anciens géographescitent deux "ITMVG;, situés l'un au sud de la Thessalie, l'autre enBéotie, tous deux célèbres par leur culte de Minerve. Mais on nepeut se défendre de quelque étonnement en voyant Egée désignerMinerve comme habitant et protégeant une autre ville qu'Athènes;voir le v. 230. La première syllabe <strong>du</strong> nom propre, brève dansCallimaque, Hymne à Deme'ter, 75, et dans Bacchylide, frg. 23, B.,est longue dans Homère, //. 11, 696, et dans Apollonius, 1, 331.— 330. Sedes... Erech.ib.ei : cf. 212. — Defendere... Annuit ; qui<strong>mont</strong>re par des signes et par des actes qu'elle protège... Le mêmeverbe, avec le sens de donner le signal, est construit avec le simpleinfinitif, /En. xi, 20. — 331. Erechthei : pour la synizèse, voir 131,


6 I 8 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.sius : Erechthei : Bùcheler, Baehrens : Erechthi.— a 3 a. O : Tu ; G : Tu.— a 3 3. G : Hec. — O : obliteret; G : oblif-eret; Vf assez mal fait estune correction d'une encre plus noire que celle <strong>du</strong> copiste ; on voitqu'il y a eu auparavant grattage d'un m, ou de deux ou trois lettres(? nf) ; au-dessus une correction postérieure, d'une encre noire : alobliteret. — G : etas. — 334. GO : simul hec. La leçon : simul hctcest conservée par Sillig, Baehrens et Riese; simul serait employécomme au v. 33, et on explique hctc : ces yeux-ci, ceux de Théséeque touche son père; le pronom serait donc ici, d'une manièreindirecte et contraire à l'usage, employé comme synonyme de tua.Quelques manuscrits corrigés et l'édition princeps ont : simul ac. —GO: co//is. — 335. G : antenne ne : avant la dernière syllabe,intervalle de deux lettres dans lequel a été grattée une lettre dontil ne reste presque rien, peut-être c; le ne final a été barré par uncorrecteur ancien à l'encre un peu plus blanche; O : antennene ne.Cf. la faute de G, 364 : sur tinnitus. La confusion a pu être provoquéepar l'orthographe antemnœ dans l'original. — Le mot :undique paraît suspect à Baehrens. — 336. O : sustolant; G : substolant(un second l est intercalé d'une encre plus blanche). — O :yella. — Après ce vers, plusieurs éditeurs, à la suite de Faerne et deMuret (voir la note de la préface de L. Mùller), placent un vers quimanque dans GO et dans tous les mss. de Catulle, celui qui dans notretexte a le n" 337 : Lucida qua... Il est attribué à Catulle par Nonius,Thesei. — 333. Tum yero : oh! alors. — Facito ut: formule <strong>du</strong>langage de la conversation, qui cependant a ici tout son sens : prendsbien soin de... De même : xxx, 12; txvn, I6;CIX, 3 ; et, sansut, Lxvni b , 6. — 333. Vigeant : restent pleins de force, partanttrès présents à ton esprit. — Nec ulla...: sans que jamais le tempspuisse en effacer la trace. Cf. Lxvm b , 3. Cf. aussi 324 : « nulla...cttast. Pour nec, cf. 173. — 334. Inyisent, verront, comme xxxi, 4:a inyiso », et dans le passage des Aratea de Cicéron, cité De Nat. Deor.11, 43, 110. Cf. ici 312 : yisere et la note. —Lumina, se. tua. —235. Antennce... yestem: suivant l'usage ancien, le mot qui désigne lesvergues est au pluriel, celui qui désigne la voile au singulier. De même245 : yeli; mais on aura au v. 336 : yela. — Deponant yestem: lesvergues sont personnifiées. — Undique : entièrement. Il veut diresans doute que pour éveiller sa sollicitude craintive, il suffirait <strong>du</strong>moindre indice, <strong>du</strong> moindre prétexte. De là aussi le vers suivant. —336. Intorti: épithète ordinaire des câbles de navire: solides. —


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6lÇau mot Carchesia, p. 547, 20, sous cette forme : « C. Catullus Veronensis: Lucida qua splendent carchesia malin. Mais le vers, inutileici, alourdit incontestablement la période ; qua est obscur et inexact :car ce n'est pas au sommet <strong>du</strong> mât que se fixent les vergues ; enfin siIsidore, Orig. xix, 2, et le scoliaste de Lucain, v, 418, citent lemême vers avec quelques variantes (ce dernier ajoutant : summi,Isidore ajoutant alti et écrivant : confulgent au lieu de splendent),ils l'attribuent tous deux à Cinna. Aussi la plupart des éditeurs ont-ilsrenoncé à cette intercalation. — 238. G : leta. — 239. GO: etas : aulieu de ce mot, Guarini écrit : sors; Dousa le fils: fors; Baehreus :dea, ou trabs; je préférerais lux (cf. ici 16 et 327; cvn, 6; au pluriel,ici 32), attas n'étant que la glose de ce mot. — O : sistet; G :sistenst (sous la dernière s deux points d'une encre noire; la lettre aété ensuite barrée deux fois d'une encre plus blanche) ; D : sistent;Frœhlich : fréta prospéra sistent. — 240. G : Hec. — 241. OG 1 : seu ;G' : ceu (le c est d'un correcteur postérieur ; caractère différent,encre noire).— G : puise. — 242. O : Aereum. — Dans G, entre ce237. Carchesia: pluriel neutre : la hune.— 238. Cernens se. ea. —239. Agnoscam... gaudiat'ye. reconnaisse ce signe de joie.—Re<strong>du</strong>cem...sistet: cf. Tite-Live, xxix, 27, 3 : «divi... vos precoruti... (Romanos)domos re<strong>du</strong>ces sistatis », et /En. 11, 620 : « rarum patrio te liminesistam. » — /Etas : on a peine à conserver ici à ce mot le sens qu'il atoujours en latin : un temps, une époque (par ex. /En. vm, 200),donc une suite de jours, et non ainsi que le veut ici le sens : un jour.Ellis explique comme s'il y avait: rua artas. — 240. Hcec... C'est lev. 210 avec deux légères variantes.—Mente tenentem. M. Alf. Biese apublié, Rhein. Mus. xxxvm (188;), p. 634, une étude sur ces répétitionsde la même syllabe, à la fin d'un mot et au commencement <strong>du</strong>mot suivant, répétitions qui déplaisent à notre oreille et qui cependantne sont pas aussi rares qu'on le croirait dans les poètes latins. On entrouve dans Catulle un autre exemple, LXXXIII, 3 (cf. encore 308:Parcce caperunt); un dans Properce; quelques-uns dans Lucrèce, dansVirgile, dans Tibulle, surtout dans Ovide. M. Biese remarque que lesélégiaques ont évité la répétition de re que Lucrèce admet volontiers.—241. Ceu... La comparaison a pour objet de faire sentir ce qu'eut desoudain et de merveilleux l'oubli où le dieu plongea Thésée. Ceu, quiappartient au style élevé et dont Horace ne se sert que dans ses odes,n'est qu'ici dans Catulle. — 242. Aerium: cf. le même adjectif auv. 293, avec cupressus, et LXVI 11 b , 17: » aerii... vertice <strong>mont</strong>is. » —


620 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.vers et le suivant, un trait courbé d'un des premiers correcteurs.— 344. La troisième lettre de Anxia dans G est d'une encreblanche sur un grattage. — Brehrens, au lieu dejletus, écrit : visus.— 345. GO : inflati, conservé par Ellis, Schulze, Riese (alors c'estle contexte qui indique que Thésée a oublié de changer la couleurde la voile); Sabellicus, Guarini, Muret, et parmi les modernes Haupt,Schwabe, L. Mùller, Baehrens et Schmidt écrivent d'après lev. 336 :infecti. — O : linthea: G : limea s (\'s à quelque distance de l'aet pointée en haut d'une encre noire, en bas de deux points plusblancs). — 346. G : Precipitem. — G, après scopulorum : d'abordde première main : 7 (= et) ; ensuite d'une main assez ancienne : e.— 347. G : 7 mifi (la dernière syllabe sur un grattage, d'une mainNivei : dans l'Iliade, xm, 754 : ôpo; viœo'sv. Les Latins emploient avecce sens cette forme de l'adjectif aussi bien que nivalis ou nivosus.M. Biese.R/iri'n. Mus. xxxvi (1881), p. 534, remarque que niveus estune des épithètes qu'affectionne Catulle; voir LV, 26; LXI, 9; icijo< ; 311 (elle forme là un contraste de couleurs comme aussi candi<strong>du</strong>saux v. 163, 310, et LXXX, a); 366; Lxvin b , 85. Cf. lanote sur gremio, LXV, 14. — Liquere : parfait d'habitude dont l'emplois'explique ici d'autant mieux qu'il faut, pour le sens, au v. 340,sous-entendre le même verbe au parfait. Pour la construction tout àfait alexandrine <strong>du</strong> verbe liquere qui, servant aux deux propositions, etplacé à la fin de la comparaison, voir Haupt, Opusc. 11, p. 78; ilcompare Théocrite, xn, 8-9; Properce, m, 14, 14, et Horace,Odes, IV, 4, 43 et suiv. — 343. Ut... petébat : au moment où...,suivant son habitude, il allait... Aux propositions commençant par ut,correspondent souvent des adverbes comme : cominuo, subito; à cellecicorrespond une indication temporelle plus précise : Cum... conspexit.— Prospectum...petebat, comme Pacuvius, Chrysès, 96, Ribbeck: « inomnis partes prospectum aucupo »; de même Attius, Médée, 407; etVirgile, Ain. 1, 180: « scopulum... conscendit et omnem Prospectumlate pelago petit. » — 344. In assi<strong>du</strong>os.-.fletus ; nous dirions familièrementqu'il usait ses yeux à pleurer. L'objection qu'Egée devaitplutôt fatiguer ses yeux à parcourir l'horizon n'est que spécieuse.— Sese. Voici les seuls passages où le réfléchi ait, dans Catulle, laforme redoublée : m, 8; LXIII, 85; ici 360; 387; Lxviu b , 48;ex, 8. — 346. Scopulorum: des rochers sur lesquels on a,plus tard, construit l'acropole ou d'autres rochers dominant lamer. Il y avait, sur ce point, divergence dans les formes de la


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 621ancienne, encre noire; il y avait d'abord, après 7, miffi ou missi).— O : fcà (= facto). — 348. Deux mss. corrigés, la premièreAldine, Muret, Statius, Baehrens : paternat. — 349. Marcilius,Baehrens : Marte, substantif qui ici resterait par trop indéterminé.— GO : minoiia, d'où d'Orville : quali Minoida hctu. — 351. O :Qjie tn; G : Qjiem (l'm pointée au-dessous et barrée d'une encresemblable à celle <strong>du</strong> copiste) tamen. — O : prospectons ; G 1 : prospectons(les deux premières lettres ensuite barrées d'une encre noire;de la troisième, une main assez ancienne, avec une encre noire, afait un a. De là la vulgate : Qiiœ tamen aspectans, conservée parEllis et L. Millier; le copiste aurait été entraîné à écrire prospectonspar le souvenir des v. 53 et 63. L'autre leçon: Quce tum prospectons,qui est déjà dans des manuscrits inférieurs, est adoptéepar Sydow, Baehrens, Schwabe, Schuize, Riese, Haupt-Vahlen etSchmidt. — O: credentem. — G : mesto. — 353. GO : At pater.légende.— 347. Inmiti: cruel; cette épilhète est avec le même substantifau pluriel, dans Ovide, Métam. xm 360, et en parlant de Pluton,Ge'org. iv, 491 : « immitis tyranni. » — 348. Funesta... paternoMorte : plongés dans le deuil par la mort de... C'est ce qu'avaitsouhaité Ariane, 30a : a funestet seque suosque. » Pour l'embarras dela construction, cf. ici le v. 384, et voir la note sur LXV, 5 : Mei.—Domus, se. paternae, dont l'idée se tire depaterna. — Ingressusi cf. lev. 136 : • devota domum perjuria portos ». — 349. Ferox, se. Victoria.— Qpalem... tàlem, comme au v. 301. — Minoidi: dans ces datilsdemots grecs, la finale est abrégée; de même LXVI, 70 : Tethyi; voirNeue, Formenlehre, 1, p. 301. — 350. Obtulerot : avait causé. On ades exemples de ce sens <strong>du</strong> verbe avec : cerumnam, mortcm,pestem,etc.— Mente immemori. Ces mots sont détachés à dessein pour faire ressortirce fait que la même cause a amené successivement l'abandond'Ariane et la mort de Thésée.— 341. Qjicc tum... C'est, après l'épisodede la mort d'Egée, un retour au sujet indiqué par le commencement<strong>du</strong> poème, particulièrement par les v. 53 : » prospectons...Thesea cedentem... tuetur »; et 61 : « meestis Minois ocellis. » —353. Soucia curas, imité par Virgile, /En. tv, 1. — 353. Parte ex alia,se. vestis.— Florens: sans doute à cause de la beauté et de l'éternellejeunesse qu'on remarque dans les représentations de Bacchus à partirde Praxitèle (Decharme, Mythol. de la Grèce, p. 441), mais aussi parcontraste avec la tristesse (masto) d'Ariane. — Volitabat. Cf. ici lev. 392, et dans LXIII, 35, le même verbe en parlant <strong>du</strong> collège


622 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.— G : Jachus ; O : iachus. — 254. O : Tum. — G : thyaso —O : sathirorum. — GO : nisigenis. — 255. O : Et que tes; G 1 : Et(encore visible, corrigé d'une main ancienne, encre noire, en Te)querenus (Vu barré avec une encre noire). — GO : adriana. —256. GO : Qui tum, leçon conservée par Ellis; Schwabe, après avoirconjecturé : Qpam tum, écrit : f Qjii tum; Pleitner, Beehrens : Qjiicumou Qjiis cum; Bergk, Peiper, L. Mùller, Schulze, Riese croientqu'avant ce vers il y a une lacune et que, dans le vers ou dans lesvers per<strong>du</strong>s, étaient nommées les Ménades, d'où Bergk : Qjiar tum,leçon adoptée par Vahlen. Kœhler se bornait à placer le v. 256avant le v. 255, remède qui paraît insuffisant. — O : linphata. —257. O : euche (deux fois) ; G : euohe (deux fois ; l'o étant chaquefois de deuxième main et fait, avec une encre noire, d'un c),— GO : bâchantes. — 258. Dans la première Aldine : Horum. —d'Atys. — Jacchus. Sur l'association <strong>du</strong> mythe d'Ariane à celui deBacchus, voir Decharme, p. 424 et suiv. — 254. Thiaso : voir la notesur LXIII, 28. — Nysigenis : nés à Nysa, ville dont il est souvent questiondans le culte de Bacchus et qu'on place dans les pays les plusdifférents, en Inde, en Arabie, dans la Thrace, etc. Voir Decharme,p. 410. Diodore appelle les Silènes: TûV Nuaaiwv TCùç eù-psvesTotTcuc.L'adjectif est cité, comme remarquable pour sa forme, parTeufel, DeCat. yocibus singularibus, p 29.— 25 5. Tuo: pour toi. Voir LXXXVII ,4.—256. Qjiitum... Ce vers ne se rapporte pas bien aux satyres etaux silènes. D'autre part, les mots lymphata... furebant sont ceuxqu'emploient les poètes (par ex. /En. vu, J77)en parlant des Ménades,et c'est bien elles que désignent ensuite : 258, Harum, et 263, aliœ.Dans notre texte, il n'y a pas de substantif féminin auquel puissent serapporter ces adjectifs; car auv. 257, bacchantes ne peut être substantif,comme il l'est au v. 62 ; la répétition d'Euhoe prouve qu'il répondici à inflectentes. D'où l'hypothèse assez vraisemblable de quelquelacune. Voir aux NOTES CRITIQUES.—257. Capita... Cf. LXIII, 2 J.— 258. Harum... Il y a dans toute cette description, surtout aux vers259 et 260, des souvenirs des Bacchantes d'Euripide: 7:7 et suiv.— Tecta : le thyrse est couvert, ombragé par les pampres de vigneou de lierre qui sont attachés à son sommet (cuspide). Voir le dictionnairede Rich au mot Cuspis, 3. Cf. Ovide, Met. m, 667 : a pampineisagitât velatam frondïbus hastam. » — Qjiatiebant : Horace,Odes, I, 18, 11 : « non ego te, candide Bassareu... quatiam. » —259. Pour ce vers et pour le vers 265, cf. les vers de Perse ou


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6jj,O : quaciebant. — G : tirsos; O : thirsos. — a6i. O : canis. —Broukhuys : celabant. — 36a. O : Orgiaqs. — O : prophani. — 363.GO : alie; l'édition princeps : alii; Lachmann : ctliei. — O : rirnjjaria.— 264. O : tenais. — G : tintinitus (les deux lettres fi de laseconde syllabe étant barrées d'une encre noire. Cf. 335, G :antennene.) — G : ère. — 365. GO : Multi ; la correction : Multisest de Bernh. Pisanus; Guarinus : Multaque. — GO : efflebant. —366. G : horibili. — La description <strong>du</strong> cortège des Bacchantesse terminant par trop brusquement, Peiper croit que, après lev. a66, il y a une nouvelle lacune. — 368. G : côplexa. — Baehrens :cités par lui : Sat. 1, 99 et suiv. — 360. Incingebant : au milieu <strong>du</strong>corps. — 361. Obscura... orgia: portaient de tous côtés, cachés(obscura) au fond des cistes (voir O. Jahn, Hermès, ni, jizetsuiv.).les objets sacrés (orgia) <strong>du</strong> culte. Voir, pour ce sens d'orgia, Servius,Ain. îv, 30a, ainsi que l'article de M. Lenormant sur les cistes mystiquesdans le dictionnaire de Saglio. Tibulle 1, 7, 48, parle aussi de :« levis occultis conscia cista sacris. » Le mot orgia a amené l'emploide celebrabant. — Pour la répétition d'orgia, voir au v. 37. — Onremarquera les allitérations de ce vers (en c et g) et celles des vers363 (en p) et 364 (en t). —363. Qua...: Théocrite m, ci : Sa' oùireuasïoee ps'ëaXot, et xxvi, 13 : ôp-pa... tk 5" oùy. opoWn péëaXot. —Audire : connaître, ne fût-ce que par ouï-dire. — 363. On compareà ce vers et aux suivants, Lucrèce, 11, 618 : • Tympana tenta tonantpalmis et cymbala circum Concava raucisonoque minantur cornuacantu Et Phrygio stimulât numéro cava tibia mentis ». Voir les dictionnairesd'antiquités aux mots tympanistria et cymbalistria; cf. aussiLXHI, 33 et suiv. — Proceris: proprement : longues, allongées; icilevées en haut. — 364. Aut.... Il s'agit des cymbala : de là : tereti. —Tenues : grêles, aigus, par opposition à raucisonos (graves)... bombos.— 365. Multis: cf. à ce datif, 309 : His. Le mot répond à Pars...Pars... aliar; mais ici le sujet change. — Raucisonos... bombos : cf.Lucrèce, iv, 544 : « cum reboat raucum regio... barbara bombum. »— 366. Barbara : phrygienne. — Cantu, comme aussi carmen, sertà désigner le son de la flûte. — 367. Talibus... : c'est un retour àla pensée des v. 50 et suiv. — Amplifiée: un des mots rares employéspar Catulle (Teufel, p. 39). L'adjectif n'est que dans Fronton,p. 150, 4, N. On aura ici : 408, justificam. — Vestis...complexa, comme 309 : « complectens... vestis. » — 368. Pulvinar,se. diva géniale (48). — Suo : indépendamment des couvertures et


624 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.suum (=ad quod pertinebat). — 369. G : Que. — O : thesala; G' :thesalla, corrigé ensuite d'une main ancienne, assez gauche et lourde,avec une encre noire, en thessala; voir au v. 37.— 370. G : cepit; O :cepit.— 371. O: Hec; Btehrens, dans son édition: Heic.— Vossius :squali. — 373. O : cephirus. — G : procliuas; O : procliuit, d'oùBtehrens : proclivis; Schwabe propose : procurvas. — 375. GO : sublimia;deux manuscrits corrigés, Burmann, Lachmann: sub limina; lesanciens éditeurs (par ex. lesAldines de 1503 et de 1515), Baehrens: sublumina. On appuie cette leçon d'un vers de l'Enéide, vi, a 5 5. Mais il y alà : primi... solis. Schmidt regarde comme suspect ce vers qui ne faitque paraphraser matutino.—374. G : Qpe. La virgule qui suit ce motdans notre texte est à supprimer.— G : puise.— 37 t. O : leuiterquedes tissus qui formaient le lit lui-même. — 369. Spectando... : cf. /En.vin, 365 : « nequeunt expleri corda tuenio ».— 370. Decedere:seretirer devant..., céder la place à...; Virgile, Bue. vin, 88; Georg.m, 467, et iv, aj; Horace, Épit. 11, a, ai;, etc. — 371. Hic:alors; à ce mot répondrait au v. 378 : Sic loi. Cf. ixvm b , a;, oùHic est le texte de GO. — Qjialis... Voir 90. La comparaison estinspirée des vers de Y Iliade îv, 433 et suiv.,où est décrit le mouvementdes Grecs partant de l'assemblée pour aller combattre. L'applicationest ici plus ingénieuse que claire, alors surtout que la premièrepartie seule est développée. —37a. Horrificans, ânacc, sîpïi[i.s'vGV en cesens. Les Latins emploient volontiers horror (en grec œptÇ), horrescerepour désigner les premiers mouvements ou frissons de la mer. Cf. a 06 :« horrida... tïquora. » — Zephyrus : plutôt un vent quelconque que lezéphyr. Cf. Lxv, ; : Letharo. — Proclivas, se. ita ut proclivie sint. Voirau v. 1 jo, nudatar. Opposez la surface unie qu'offrait : placi<strong>du</strong>m mare.— 37). Aurora... : levers, si on le conserve, sert à rendre plus présentel'idée indiquée déjà par matutino. — Vagi. Cf. i.xi, 117, la notesur vaga nocte. La même épithète est jointe à sol, dans Tibulle, iv, 1,76, et dans un vers cité par Macrobe,o\n\ 1, 18,16. Elle est répétée iciavec un autre sens, sans doute par inadvertance, au v. 379.—Après sub,on aurait atten<strong>du</strong> plutôt l'ablatif. La construction de l'accusatif avec lesens qu'a ici la particule est assez rare : voir Overholthaus, Synt. Cat.p. ;6.— Limina: la demeure <strong>du</strong> soleil, l'Olympe.— 374. Tarde: joignezcet adverbe àproce<strong>du</strong>nt; les flots se meuvent, vont et viennent lentement.—375. Leviterque: et le bruit des flots ne fait encore entendreque faiblement son rire sonore. — Plangore. Les Latins ont souvent


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Ô2Ssonant; G : leuiter sonant; quelques manuscrits et Lachrnann : Unirésonant; Frœhlich : Unique sonant. Avec leviter, le mot plangore,sans adjectif, qu'il régisse ou non cachinni, reste en effet bien isolé.Schmidt écrit entre parenthèses : Unes résonant plangore cachinni.— O : chachini; G : chachïni. — 276. GO : increbescunt. L'orthographeadoptée dans notre texte d'après l'édition princeps et d'aprèsLachrnann est appuyée par les meilleurs manuscrits de Plaute et deVirgile. — 277. Van Lennep : Purpurearque. — Au lieu de nantes a.Muret écrivait : variantes; Mitscherlich : vibrantes; Beehrens : nascenteab. — GO : ab luce. — GO : rejulgens. — 278. G : Sic tam, etau-dessus <strong>du</strong> dernier mot, d'une écriture récente et peu correcte :aï tibi; d'où Haupt (Opusc. 1, 82), L. Mùller, Baehrens tirent: Sicibi; O : Sic tn (= tamen); Ellis, Schwabe, et Riese lisent : Sic tum. —Schrader : vestibulis ou vestibulo; Beehrens : festini; Munro : Sic tum,vestis ubi (sous-ent. : est), linquentes (?). — GO : linquentis (cf. GO,LXM, 11 : equalis, et ibid. 34, T : a-qualis). — 279. GO : At se.représenté le bruit des eaux par des mots appartenant à la même racine :planctus (Lucain, vi, 691) et plangere (Ge'org. 1, 554, et Sénèque,Agam.ûSî; pourle sens actif, cf. Lucrèce, Il, 1 15 5, et Ovide, Héroides,xviil, 121). Virgile a peut-être imité notre vers, JBn. xn, 607. Cachinniest ici plutôt au nominatif; on en est quitte pour sous-entendreundce devant les deux verbes suivants. A ce mot cf. le grec •tikaanut(par ex. Eschyle, Promethèe, 90). — 276. Magis magis : de mêmexxxvni, 3, et Géorg. iv, 311 ; en grec : fiôXXov u.àXXov; voir Hand,Tursellinus, ni, p. 565; par contre, LXVIII b , 8: magis... atquemagis; et dans un poème des Priapées, éd. Mùller, LXXXV, qu'on aattribué à Catulle, au v. 4 : magis et magis.— 277. Procul, se. refulgent.Magnus joint procul nantes qu'il explique par un contraste entreles flots rapprochés et les vagues qui dans le lointain deviennentpourpres. — Nantes: Enuius, Ann. 584, éd. Vahlen, et Manilius, 1,155, ont dit : tjluctusque natalités », et Théocrite, xxi, 18 : •rcjooivay.s6âXaccra. — A indique la cause. Cf. LXVI, 6j. — Toute la comparaisonest condensée en un mot par Virgile, Mn. xi, 240 : « Convenere,Jluuntque ad regia plenis Tecta viis. » — 278. Vestibuli...tecta, comme 248 : domus... tecta. — Regia : on explique commes'il y avait: vestibuli regii tecta; voir la note surxxxi, 1;. —279. Ad se : comme dans les comiques et dans notre langue : chacunchet soi. L'emploi de cette expression familière est remarquable dansce poème de style élevé. — Vago... pede comme LXIII, 86. —


626 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.— 280. G : habitum, la première lettre est barrée d'une encre semblableà celle <strong>du</strong> copiste.— O : peley.— 281. G : Chyron. — 282. O :quodcumq; ; G : quoicûq; ; Guarinus : quotcumque (outre que cetteleçon entraînerait ensuite deux fois la correction de quos, elle force lesens) ; Muret : quoscumque. — GO : campis ; Bsehrens : quoscumquePherat (nominati f) campis (se. créant). Voir plus loin la note sur magnis.— Quelques Italiens (maisnon les Aldines de 1502, de 1515, ni les éditionsde Muret ou de Statius), et Haupt : quot Thessala. — G : Thesala;1O : thesalia; voir au v. 27. — O : mags; G : magnis (les deux dernièreslettres et le dernier jambage de \'n, sont écrits d'une mainlourde et sur un grattage, d'une encre noire). Il est possible que, sous cemot, se cache quelque nom géographique. En rapprochant Callimaque,Hymne à Dèlos, 105, je conjecturerais : Anauri (le premier A étanttombé après Thessala, et le reste <strong>du</strong> mot s'étant corrompu). Le nom dece fleuve de Thessalie serait à joindre à Thessala ora, etjluminis quivient ensuite se trouverait ainsi déterminé. — 283. D : quoi; Guarinus: quot. — 284. La dernière lettre A'Aura, et les trois premièreslettres <strong>du</strong> mot suivant sont écrites dans G sur un grattage, d'une main280. Qiiorum.. : arrivée successive des dieux : Chiron, le Pénée (287),Prométhée (296), Jupiter, sa femme et ses fils (;oo). — Princeps :d'après la fable, Chiron habite les sommets <strong>du</strong> Pélion (Iliade, xvi,144); il est à la fois l'ami et le plus proche voisin de Pelée. — Pelei,forme archaïque pour Peli, génitif contracté de Pelion. Cf. 284, Favoni,et voir Neue, 1, p. 89. — 281. Advenif... : une amphore conservéeau musée de Florence et repro<strong>du</strong>ite dans les monuments de l'Institutarchéologique de Rome, iv, p. 54-57, nous <strong>mont</strong>re le cortège divins'empressant autour des nouveaux époux et leur apportant de magnifiquesprésents.— 2S2, Quoscumque (se. flores)... quos... quos: danscette énumération, le relatif se répète seul, sans le suffixe indéclinable :voir ma note sur Cicéron, Verr. v, 145, et cf. Properce, 1,4, 24 :« quicunque sacer, qualis ubique lapis » (pour qualiscunque, ubicunqué).Le centaure apporte des plaines, des <strong>mont</strong>agnes et des rives d'un fleuveles fleurs qu'il a cueillies. Les trois relatifs sont ensuite résumés par Hos.Dans la légende homérique, Chiron apportait la fameuse lance de frêne<strong>du</strong> Pélion qui, dans les mains d'Achille, devait plus tard accomplir desmerveilles.— Ora... Aura... flores : allitération.—285. Propter, n'estqu'ici dans Catulle. — Fluminis: ou <strong>du</strong> Pénée, ou de quelque fleuvevoisin <strong>du</strong> Pélion. — 284. Aura..: fecunda Favoni: cf. Lucrèce, 1,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 627beaucoup plus récente. — O : pif, ce qui peut signifier : parti. —385. G: indistinctis (plutôt en un mot). — G : curulis; au-dessus,de la même encre et d'une main ancienne : aï. corollis; O : corulis.Beehrens écrit maintenant: corolis. — a86. G: Qjiot; O: Qjwd;D, Lachmann: Qpo; Guarinus : Qiieis; la 1 Aldine : Qpis. —Dans G, la dernière lettre de domus est barrée légèrement commetous les s, mais non pointée, comme le dit Baehrens. — 387. GO :penies; dans G, au-dessus, d'une encre plus blanche : aï. - os. —Après adest GO ont : uf. — O : uiridancia. — 388. G : q; O :Tempeq; . — G : sihe. — 38g. GO : Minosim; Aldines de 1503 etde 1 s, 15 : Nerei<strong>du</strong>m; Haupt, Riese, Schwabe : Naiasin (cf. Culex, 19 :a Naïades et celebrate deum ludente chorea. »); Madvig, Adv. 11, 39, etautrefois Baehrens : Meliasin (de MnXiiStç, les nymphes des pommiers);maintenant Baehrens modifiant une conjecture de Turnèbe et d'Heinsiuspropose : Harmonisin ; Ellis : Magnesson (Mxymaaât). — Aprèslinquens, GO ont : doris (dans G, les deux premières lettres étant confon<strong>du</strong>es);Ellis, Roscher et Baehrens défendent cette leçon; Lachmann,L. Mùller conjecturent : crebris ; Statius : doctis; Haupt : pulchris ; Riese :variis; Madvig : <strong>du</strong>ris (= agrestibus); Schmidt : caris ; H. Magnus :solitis (cf. Properce, 1, 30, 46) ; Schulze, Z. f. Gymnas. Wes. xxxiv,p. 589 : solis (il rapproche les v. iôetsuiv.); enfin Schwabe propose :11 : « genitabdis aura Favoni ». Pour l'embarras de la construction,cf. la note sur le v. 348. — Aura parit flores. Cf. Ovide, Ars am. 111,185 : quot nova terra parit flores. » — 385. H os. De même, 394 : Haie.— Indistinctis : c'est l'offrande d'un centaure. — Plexos : cf. Lucrèce,v , '597 : * eaput... p/exij redimire coronis Floribus et foliis ». —386. Qpo pour quorum: attraction surtout fréquente avec les mots :genus, numerus, etc. — Permulsa (cf. 165) : caressée, réjouie. Demême Stace, Silv. 1, 3, 10 : « Venus Idaliis unxit fastigia succis Permuhitquecrocis. » —Risit ; cf. Homère, Hymne à Gères, 13 : xirxiasio 1 éojjûj ira; T' oùpavô; eùpùç ... Toûâ TS iràa' èfs'Xasos. — 387. Confestim,simple liaison comme protinus. Cet adverbe, avec ce sens, nese trouve pas ailleurs dans la poésie d'un ton élevé. — Penios, IlYiveioç,plus ordinairement : Peneus. —Tempe, la célèbre vallée que le Pénéetraverse. Pour la répétition <strong>du</strong> mot, voir 37, Ipse Ipse. — 388. Silvai...super impendentes : tel est encore, paraît-il, le trait caractéristique decette vallée. Ne joignez pas super au verbe; on n'a pas d'exemple desuperimpendeo. — 389. Naiasin. Pour ce datif grec, voir Neue, \',p. 317.— Celebranda: cf. /En. 111, 380 : « ActiaqueIliaciscelebramus


6z8COMMEN<strong>TA</strong>IRE.divis, ou divis linquens. — G : Non acuos (au-dessus, d'une encrenoire, mais d'une main qui paraît récente : al. non acrias); O :Nô accuos; B. Guarinus : Non vacuus; Bergk : Non vacuos. —Baehrens, autrefois : ipse; maintenant: inde (se. ex vallibus Tempe).— Heinsius : actas. — 291. O : Fages. — 293. OG 1 : murant:;G 1 : nutanti. — GO: sororum; édition princeps et mss.corrigés : sorore; Baehrens : sororei. — 295. O : jlamati ; G : i?amanti.— GO : phetontis. — 394. G : Hec. — O : tcum (d'aprèsBaehrens:, tircum d'après Ellis et Schwabe). — GO : contesta. —295. OG' : veïlatum; Baehrens : vallatum. — 396. GO : solerti. —littora ludis. » — 290. Vacuus : non sans apporter lui aussi son présent.Cf. l'emploi d'inanis, dans Cicéron, Vert, iv, 95 ; Properce, iv,5, 47, etc. — llle, explétif (cf. /En. 1, 3), est placé dans la propositionqui contient l'énumération des présents. — Tulit, n'équivaut pasà ahstulit (car alors il faudrait tout au moins inde comme l'a proposéBaehrens), mais a le même sens qu'au v. 285 : il apporta. — Radicitus: avec leurs racines (cf. 109); à ce mot répondra une partie <strong>du</strong>vers suivant : recto proceras stipite. Pour expliquer la forme adverbiale,lisez actas, ou suppléez l'idée d'un mot comme evulsas. Le versparaît avoir été imité par Virgile, G. 1, 20 : a teneram ah radiceferens... cupressum. » — 292. Non sine, se trouve dans Catulle,XIII, 4 et LXVI, 34, et souvent chez les poètes. — Nutanti:Ennius, dans A. Celle, xm, 30 (Vahlen, trag. 445): « capitibusnutantihus (ou nutantes)... pinos »; /En. ix, 678 : « quercus...nutant. » — Lenta : au bois flexible (plutôt que d'opposer, commele propose Baehrens, cet adjectif à nutanti en lui donnant lesens à'immohïlis). — Sorore..: le peuplier (Ovide, Ponr. 1, a, 32;/En. x, 190) ou l'aune (Bucol. vi, 62). — 393. Flammati : parune double allusion à l'incendie qu'il communiqua au monde, et,d'autre part, à la foudre qui le frappa. — Aeria : épithète ordinairedes arbres. Cf. 242, et Thédcrite, xxn, 41 : /.eux»! TSTcXârccvoi TS xoù àxpo'xojxoi xajtâpwaoï. — Cupressu : pour cette formede l'ablatif, voir Neue, 1, p. 309 et suiv. — 394. Harc, résumel'énumération des v. 291 et suiv., comme Hos au v. 385. — Late :joignez ici cet adverbe à circum sedes plutôt qu'à contexta (Ellis)ou à focavir (Baehrens). — Contexta, se. inter se. Cf. Pline, Ep. v,6, 9 : « vineae... unam faciem longe lateque contexunt. » — 295.Vestihulum était déjà au v. 278. -7- Molli, est joint de même à


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 629397. G : pêne (la dernière lettre est d'une main ancienne sur ungrattage où l'on ne distingue plus rien de la lettre grattée); O : pena.— 398. GO : Qpa. — GO : silici, leçon maintenue par Ellis et Haupt-Vahlen, qui font dépendre le mot (au datif ou à l'ablatif) de restrictus;Heinsius et L. Muller : Scythicis; Riese : Scythica; Schwabe : 171 Scythia;Brehrens: triplici. — O : resittus. — G : chatena; O : cathena.— 399.G : preruptis. — 500. GO : diui; les mss. corrigés : diuum. Btehrenssuppose que l'original avait diuj, et qu'il faut lire comme dans Ennius,Ann. 1 8, éd. Vahlen : dium. — GO : gnatisque; dans G, à la marge,d'une main qui parait récente, encre noire : ai, gratis. Cette orthographe,qu'on retrouvera au v. 351, est ici à modifier à cause <strong>du</strong>mètre; voir L. Mûller, De re metr. p. 516. — 501. G : celo. Lachmann,fronde: /En. iv, 147; àfoliis: Bue.M, 31 ; dans Ovide à herba, rosa,corona, etc. — Velatum était déjà au v. 368. Ce mot est employéen parlant de guirlandes : /En. 11, 249; Ovide, Tristes, m, 1, 39;iv, 3, 3; Fastes, il, 537 et m, 141. — 296. Post peut être expliquésoit comme préposition, soit comme adverbe (= deinde); voirHand, Turs. iv, p. 489. Cf. LXV, 7 : Subter. — Sollerti corde: à causede ce que la légende rapporte de ses inventions (Eschyle, Prom. 506 :traçai Téjryat ppoT&ïatv iv. I\ocu.rfiiu>i), ou en souvenir <strong>du</strong> secret qu'ilavait révélé à Jupiter (Hygin, Astr. 11, 15 : « quicunque Thetidisfuisset maritus, ejus filium pâtre fore laude clariorem »); mais peutêtresimplement par allusion à l'étymologie de son nom. — 297.Extenuata gerens : cicatrices à demi effacées; cf. Pline, xxxn, 11,fin : « cinis (curalii)... cicatrices exténuât. » D'autres admettent qu'ils'agit d'emblèmes extérieurs, un anneau, une couronne, un morceau<strong>du</strong> rocher; voir Pline, xxxvn, 1, fin, ainsi que Probus et Serviussurfine, vi, 43. Alors le sens d'extenuata serait : faible image de sonsupplice. Pour gerens, cf. /En. 11, 278 : « vulneraque illa gerens... »;pour vestigia, cf. /En. iv, 23 : « veteris vestigia flammre »; Ovide,Am. m, 8, 19 : • cicatrices, veteris vestigia pugnse »; Met. 1, 237 :« veteris servat vestigia formre », etc. — 298. Scythicis : sur leCaucase.— 299. Praruptis: cf. Prom. 4: trpô; iréxpats ùi(inXoxpiiiu.vois.— joo. Sancta: cf. 370. — Natisque : cf. cxv, 5, où le vershypermètre est au milieu d'un distique, et voyez L. Mûller, De remetr. p. 295. Il y a aussi un hypermètre parmi des glyconiques: xxxiv, 23. — 301. Carlo, avec la ponctuation denotre texte, doit être expliqué comme un ablatif dépendant deAdvenit. Je me rangerais plutôt à l'avis des éditeurs pour qui le41


6^0COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Ellis. L. Mùller, Haupt-Vahlen ponctuent après calo ; Bœhrans ne metaucune ponctuation-, Riese, Schwabe, suivant l'exemple de Muret,ponctuent avant calo. — GO : phebe. — 50a. GO : ydri; l'éditionprinceps et Scaliger : Hydri, d'un pro<strong>mont</strong>oire de l'Asie-Mineure,mentionné par Piutarque, Cimon, i), 4; l'Aldine de 1503 : <strong>mont</strong>isIthomi; Statius : Hydra; Muret : Ida ; Vossius : Idri (une partie dela Carie était appelée Idrias et a été célèbre par le culte d'Hécate);Frœhlich : <strong>mont</strong>ium Abydi; Ellis: lri (d'Irus, près de Trachis, ausud de la Thessalie); Baehrens : Istri ou Histri (a cause de Pindare,Olymp. m, 35); Marcilius : udis (on comparerait Callimaque,Hymne à De'los, 48 ; vriooio dtâPpo/Gv ûSNXTI u.a


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6)1de ne ... quidem. — 504. G ; teias; O : theias. — 105. Varianteitalienne, admise dans le texte par Muret et par Statius : niveos.Les Aldines de 150a et MM ont : tiiveis. — 306. G : constructe.Btehrens : simr exstructa dape, changement bien peu probable. —G : mense. — 307. G 1 : metu; G* : moru. — 308. G : parce. —G : espérant; O : teperunt. — O (d'après Schwabe) : eclere. —particule, cf. ici 386; xxm, 7; xxxvu, 11; LXVI, 65. Namqueest placé de même après Is dans un passage de Varron, rapporté parAulu-Gelle, m, 10, a. Sed est construit de même par Catulle :LI, 9. On a vu : 44, la note sur At; 94, la note sur Funditus atque,et l'on verra, au v. 387 : Et à la seconde place. Cum est construit :Lxvin k , 3;, après un mot dont il fait ressortir la force. LesAlexandrins construisaient ainsi àXXâ. Au contraire, les poètes quiont précédé Catulle plaçaient toujours les conjonctions en tête dela proposition, et, dans Lucrèce son contemporain, sur 125 passagesoù est Sed, iao où est At, ces conjonctions sont toujours le premiermot de la phrase. Par contre dans Properce, Et est souvent après unou plusieurs mots; voir le résumé d'une étude de Butler, Papers ofAmerican school. Revue des Revues, x. 352, ai. Voir aussi 102, la notesur Contra, et, d'une manière générale, Haupt, Opusc. I, p. 113 etsuiv. Pour Nec, voir 211. — Tecum pariter; cf. Ain. 1, 573 : « mecumpariter. » — 304. Tardas comme au v. 36. —Celebrare: l'expressiona été imitée dans l'Octavie, 708, où en'parlant de Pelée et Thétis,on dit : « quorum toros célébrasse caelestes ferunt ». — Jugalis :on a vu le verbe au v. 21. — 305. Niveis... sedibus s les siègesd'ivoire dont il a été fait mention au v. 46. — Flexerunt... artus,comme les Grecs emploient xâpvjrotv x£>Xa dans le sens dewtniXtautx. Suivant l'usage des temps héroïques, les dieux sont assis etnon couchés. — 306. Constructar sunt dape rnensat : on cite plusieursexemples de cette construction, il est vrai, avec exstrui. — 307. Cuminterea, est aussi : xcv, 3. La liaison est par là plus forte qu'avecinterea. — Infirma... motu... corpus tremulum : cf. LXI, 161 etsuiv. De leurs gestes tremblants, elles scandent leur chant. —308. Veridicos. Ce mot, qui revient au v. 328, est deux fois dansLucrèce, vi, 6 et 24, et une fois dans Cicéron, De div. I, 101.Pour la pensée, cf. Horace, Carm. Sac. 23 : • vosque veracescecinisse, Parca »; et Perse, v, 48 : « Parca tenax veri. » L'idée dece mot est développée par le v. 334. Les Parques avaient déjà chantél'hymne d'hyménée pour Jupiter et Junon (Aristophane, Oiseaux,


6»2 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.309. Dans G, au-dessus de His, d'une écriture soignée, ancienne etde la même encre que le copiste : ah hic. — G : côplectens. — Aprèsundique, G a : questus; O : qstus; Parthénius, 1483 : vestis. — 310. Aulieu de talos, GO ont : tuoj. — O : intinxerat. — 311. GO : At roseoniuee, texte qu'ont conservé Lachmann et Haupt, et que s'efforcentde défendre Kraft et Ellis; Guarinus: Al rosece nheo (cf. l'altérationdes adjectifs au v. 33). Pour faire disparaître At, Vulpius a proposé :Ambrosio; Schulze, L. Mùller : Annoso ; Birt : Atro sed. — O : uitte;G : uicte (le c fait par une surcharge; ? d'un i). — 312. G : Eternumque.— 313. G : Leva. — G'O : collum; G' : colum. —Baehrens, au lieu de molli (qui reviendra au v. 320), voudrait une1731 et suiv.). D'après l'Hymne homérique à Hermès, 555, elleshabitaient sur les flancs <strong>du</strong> Parnasse, donc en Thessalie, et l'oncomprend dès lors leur présence parmi les invités. Pour Parcœcaperunt, cf. la note sur 340, Mente tenentem. — 309. His. Cf. àce datif, 265 : Multis. — Complectens... vestis: cf. le v. 268. —310. Candida... vittce : cf. Platon, Re'p. X, p. 617 e : oa-raTtpa; Tri;'Av3t*p«i; Moîpœç Xë'jy_eiLiovo'joa{


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6}»,épithète ayant le sens de rudi. — Guarinus: amictam. — 514. O :Jilia. — 515. O : digittis. — Riese supprime : in. — GO : police;Baahrens conserve cette orthographe archaïque. — J17. Bsehrenspropose de lire : Atque ibi. — G : equabat. — O : epus. — G :dens (IV fait en surcharge, d'une encre noire). — 318. G : herebant.— j 19. G : Que. — 330. O : molia. — G : lane. — 331. G : Vêlera.de même l'expression de l'Odyssée: iv, 134 : p.aXooccû ipî&io. —; 14. Leviter : avec légèreté et habileté. Cf. le même adverbe dansJuvénal, II, 56, et l'adjectif dans Ovide, Met. IV, 36 : « e quibus(les filles de Minyas) una levi de<strong>du</strong>cens pollice filum... »; et vl, a a :« sive levi teretem versabat pollice fusum. » — De<strong>du</strong>cens : tirant lesbrins (fila) de la quenouille, leur donnait (formabat) la formevoulue (319, levi... filo). Rapprochez, 317 : decerpens. — Supinis:la paume de la main tournée en haut. — 315. Prono, tourné enbas. — In : voir LXVI, 7. — Torquens... versabat turbine: voirla note sur aaa. — Torquens, se. fusum, plutôt que fia comme levoudrait Brehrens. — 316. Libratum, tenu en équilibre et d'aplombpar le peson (turbo). — Tereti : rond, circulaire ; cf. le dernierexemple d'Ovide cité sur 314, Leviter. — Turbine: cf. Consol. ad.Liv. 164 : « hanc lucem céleri turbine Parca neat ». Ce substantifest un synonyme de verticillus, le peson <strong>du</strong> fuseau. — 317. Atqueita, a ici un autre sens qu'au v. 83 : et pendant ce travail... —Decerpens ; cueillant, tirant dehors tout ce qui dépasse ; de mêmeLXVI n b , 87 : decerpere. Ce verbe est aussi dans ies fragments deVarron d'Atax, Ephemeris, 6. Catulle paraît avoir aimé les verbescomposés avec de; ainsi, LI", 8 : demanat; LXII , 59 : deflectens;LXIV, 6: decurrerc; ibid. 336: demetit; Lxvni b , 68: detulerat;LXIV, 1 ao : deperdita; etc. Cf. Ciris, 9 : detexere, etc. — Semper :sans relâche. — Dens répond à manus... Lceva... Dextera. — 318.Ari<strong>du</strong>lis... morsa: i.r.ox\ XSYO'|/.SVX. On compare au participe, Cicéron,de Orat. 11, 163 : « Omnia minima mansu. » — Ari<strong>du</strong>lis... labellissont à l'ablatif. Entendez : desséchées par l'âge. Bœhrens remarquequ'ici, comme xxv, 3 : « imula oricilla », le substantif a, en mêmetemps que l'adjectif, la forme <strong>du</strong> diminutif.— 319. Qjiceprius in... :cf. Ciris, 25a. — Levi. La même épithète est jointe a fila: Eleg.in Metc. 1, 74, et à stamina : Ovide, Met. iv, aai. — Fuerantextantia : pour l'emploi de sum avec le participe présent, voir lesexemples que cite Draeger, i«, 393, et cf. 1x111, 37 : carens... est.— 330. Candentis... lanoe: Barhrens et Ellis entendent par là les


6j4COMMEN<strong>TA</strong>IRE.— O : custodibant; G : custoiiebant. — GO : calathisti (dans G,plutôt st que se). — 53a. GO : Hac; la vulgate porte, depuis Parthénius(1493) : hur. — Tarn, dans notre texte, est une fauted'impression; lisez: Tum. — GO : pellentes, conservé par Ellis.Vahlen, Riese, Schwabe et Schuize, adoptent la conjecture deL. Fruterius, proposée aussi par Heyse et Bergk : vellentes, leçonque recommande d'une part l'allitération et, d'autre part, l'emploifréquent dans Catulle de la figure étymologique; voir: LXXXI, 6,facinus facias. Haupt, Opusc. 11, p. 80, et L. Mùller adoptent laconjecture de Stalius : pectentes. Heinsius proposait : polientes.Baehrens lirait maintenant : pellentes stamina ou licia.— 334. G:perfidie. — Lachmann, Baehrens : arguit. — G : etas. Aucun intervallen'est ménagé dans G entre ce vers et le suivant. Mais à gaucheun signet rouge sépare le vers, et, à droite, une main qui paraît<strong>du</strong> même temps que le copiste, a écrit à l'encre rouge : Epythalamiùthetidis 7 pelei. — Vossius, Rossbach et Peiper ont tâchéd'établir une symétrie exacte entre les strophes qui composent lepelotons de laine déjà filée. J'aime mieux admettre avec Riese,qu'il s'agit de la laine déjà épurée (candentis), prête pour la quenouille;les Parques ne sont pas des servantes à la tâche, et l'ons'explique mieux ainsi l'emploi de reliera (321 et 322). Mayor etd'autres interprètes veulent que candens lana soit la laine destinée àfiler les jours heureux. — Mollia : voir la note sur le v. 313. —331. Virgati: non pas strié de couleurs bariolées (Ellis); mais simplement: d'osier. Cf. Ovide, Fastes, iv, 435 : « e yimine nexos. »— Custodibant : cf. LXVIII b , 4s, et txxxtv, 8 : audibant. —Calathisci.Pour l'usage de ces corbeilles, voir le dictionnaire de Saglioau mot Calathus, 1. Pour la forme <strong>du</strong> mot, voir Teufel, De vocibussing. p. 11. — 322. Haec: nominatif pluriel féminin. Voir Neue,Formen Lehre, 11, p. 207, — Clarisona...yoce... fuderunt : voir 136.— Pellentes reliera, peut être enten<strong>du</strong> au propre : poussant le fil(hors de la quenouille); l'expression est alors prise absolument, etl'on joint clarisona... voce, comme diyino carminé, h fuderunt (Ellis).On peut aussi donner à ces mots le sens figuré : par leur voix etleur refrain, les fileuses poussent l'ouvrage en avant (Baehrens). —323. Fuderunt... fata est déjà dans Lucrèce, v, 110. — Carminé;celui qu'elles vont faire entendre. On aura le même mot au plurielau v. 385. — 334. Arguet : l'affirmation pour l'avenir reposantsur l'expérience faite pour le passé. Magnus rapproche de ce vers


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.63 fchant des Parques Mais leurs systèmes, différents entre eux, ontceci de commun que tous entraînent des changements assez considérablesau texte traditionnel. On a essayé aussi de répartir lesstrophes entre les trois Parques. Mais pas un mot n'autorise unetelle distinction, et le poète représente partout les Parques commechantant et filant ensemble. Les strophes suivent le travail <strong>du</strong> fuseautt décrivent, en distinguant des périodes successives, le bonheur desdeux époux et la gloire réservée à leur enfant. — 335. Schwabepropose: aucte. — 336. G: Emathie. — O: tufû opus; G, quia le même texte, porte à la marge, d'une encre noire et d'unemain ancienne : al. tu tant opis. Il s'est pro<strong>du</strong>it une confusion derurù avec rarn. — GO : carissime ; D et d'autres manuscrits corrigés: clarissime. Schwabe propose de conserver carissime enlisant: fato. Au lieu de nato, Dousa lisait : natu; Frcehlich :Peleu; Baehrens : notis (eis qui te noverunt) (?). — 537. G : leta. —338. O : oraâ) ; G : oraculum. — G : vasque ; O : vosq; ; BaehrensProperce, 11, 5, 37. — 535. Decus : mot vague choisi peut-être àdessein : l'honneur que tu tiens de ta naissance, <strong>du</strong> choix de Jupiter,etc. Baehrens explique par : la beauté, sens qui n'est indiquéici par aucun mot. — Eximium... augens : rapprochez le v. 36, etcf. Ovide, Pont. 1, 8, 17 : « magni generis virtute quod auget. » —Virtutibus. Le même mot est appliqué à Achille aux v. 550 et- j 59.— 336. Emathiat: ce nom d'une province de la Macédoine estdevenu, chez les poètes latins,'synonyme de Thessalia. — Tutamen.On trouve encore ce mot dans Y/En. v, 363; cf. 37, columen. Lespoètes emploient ordinairement dans ce sens tutela ou praesidium. —Opis : de la puissance. C'est le sens ordinaire de ce mot au pluriel.Cependant, il est avec la même signification au singulier dans uneexpression d'Ennius, frag\ 83, R. (120, V.), reprise par Virgile, /En.VIII, 685 : « ope barbarica ». — Clarissime... On objecte qu'on attendraitici un éloge de Pelée, non de son fils. Mais n'était-ce pas le traitfrappant de la destinée de Pelée d'avoir de Thétis un fils beaucoupplus illustre que son père? Cf. Ovide, Met. xi, 366 : • felix et nato,felix et conjuge Peleu. » D'autre part, l'omission <strong>du</strong> nom propre n'arien qui puisse étonner dans un chant prophétique.— 337. Larta... luce.On a vu, 34 : « latanti... catu », et :6 : « illa... luce ». — Pan<strong>du</strong>nt :révèlent. — Sorores : le sens est donné par le contexte ; on sous-enlendfacilement un mot comme veridicce ou comme domina fati (Ovide,Hér. XII, 3). — 338. Veridicum : voir 308. —Oraclum : pour la forme


6]6 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.et Schwabe : vos (fusi) quos fata secuntur. — G : sequuntur. —329. G: sub tegmina; O : sub tegmine, corrigé de i r ° main entegmina. Les mss. et les éditions de Macrobe, vi, i, 41, portent :<strong>du</strong>centi ou <strong>du</strong>cendo, et subtegmine ou subtemine. — G : curite. — 5 jo.OG' : aptata. — 551. O : Hespereus. — O : asidere, d'où Bathrenspropose (quoique maintenant avec plus d'hésitation) : quom sidère. —G : sydere. — j 53. Ce vers est omis dans O. — G : Que. — G : flexoanimo mentis perfundat amore 3 : Muret : fiexanimo mentem perfundatamore; Lachmann : tejlexanimo mentis perfundat amore; Ellis : mentisperfundat amorem (ce serait toujours le même sens sous une constructionplus recherchée) ; Baehrens maintenant : flexo animo mentis defundot(ou profundat) amorem (?). — 333. GO : sonos.— 114. O : Venia.syncopée, voir LXIV, 33 : sceclorum, aux NOTES CRITIQUES. —Quar... Le sens général est : des fils qui fixent la destinée. Il est encoretiès clair sous l'expression prétique, par laquelle à <strong>du</strong>centes s'opposesecuntur : formant des fils que suit, auxquels se conforme dans la suitela destinée des hommes et des choses. Qpar, représentant subtegmina,est à l'accusatif, fata au nominatif. On a proposé d'autres constructions: quarfata secuntur, dépendant comme régime direct de currite,comme dans l'imitation de Virgile : Égl. iv, 46 : « talia srecla, suisdixerunt, currite fusis »; ou bien, quar fata secuntur, dépendantdirectement de <strong>du</strong>centes et ayant comme apposition subtegmina;mais ce serait au début <strong>du</strong> chant un tour bien obscur. — Secuntur :cf. Stace, Theb. 1, 21 j : « et vocem (Jovis) fat a sequuntur ». —329. Subtegmina, désigne proprement le fil de la trame (par oppositionà la chaîne); ici comme dans Horace, Épodes, xill, 15,simplement : fils. — Pour le vers qui forme refrain et pour larépétition de currite, cf. les vers analogues de Théocrite, 1, 64 etsuiv., et de Virgile, Égl. S. — 330. Adveniet... Hesperus : cf.LXII, 26. — Optata : cf. ici 32 et 374, et LXII, 30. — Maritis :à l'époux. — 331. Adveniet. Il est difficile d'admettre que Thétisne fût pas déjà présente au festin (Riese) ; entendez donc : in thalamumtuum (Bsehrens). — Fausto cum sidère; de même LXI, 19 :a cum bona. . alite », et ibid. 166 : » omine cum bono ». Cf. aussiXL, 8; ici, 113, et txxvil, 2. — 332. Fiexanimo. L'adjectif nese trouve ailleurs que dans Pacuvius, une fois comme ici avec lesens actif, 177, éd. Ribbeck; une autre fois avec le sens passif, 432.— 333. Langui<strong>du</strong>los, diminutif assez rare; il est encore dans unephrase de Cicéron citée par Quintilien, vill, 3, 66, et dans l'An-


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6fJLes v. 333-338, probablement par suite <strong>du</strong> passage d'un Currite à unautre, ont été omis dans beaucoup de mss. corrigés (cf. O auxv. j 80-383).— 336. GO : umquam(G : unquam) taies. Le changementest nécessaire, puisque nulle part, sauf devant un mot grec (voir lanote sur LXM, 4; LXIV, ao, et p. 36-»), Catulle ne fait l'allongementau temps fort GO : contexit, leçon que conservent Ellis, Haupt-Vahlen, Schwabe, Schmidt, et que Riese voudrait conserver (cf. 348 :domus... tecta); Lachmann, L. Mùller, et autrefois Bsehrens : conexit;Lenz: conspexit; Bsehrens écrirait maintenant ici : conjunxit, et auv. suivant: conexit. — 337. GO : fédère. — Bsehrens voudrait ici : mentes(au lieu de : amantes). Mais ce mot était déjà au v. 3 33. — 3 38. O :tetidi. — 34a. G : persepe. — 343. GO : Flamea. — O : pervertet;thologie, 33, a, R. : le sens est: plein de langueur. — Tecum :Bsehrens compare Properce, II, 14, aa, et Ovide, Héroides, Ml,107. — 334. Levia : cf. LXI, I8I : « brachiolum teres... puellulse. »Le vers semble avoir été imité dans les Dirai. 171 (Lydia, 68) :« Brachia formoso supporens Cypria collo. » — Substernens : cf.Ovide, He'r. xm, 103 : « nox grata puellis Quarum subpositus collalacertus habet. » — 336. Nulla... taies: tant à cause de leur affectionmutuelle, qu'à cause de cette situation particulière d'un mortelépousant une déesse. — Conexit: pour cette forme <strong>du</strong> parfait,parallèle à conexuit, voir Neue, 11, p. 494. — Fcedere : pour cemot, qui reviendra au v. 375, cf. /En. iv, lia et 339.— 338.Qualis... qualis: après chacun des deux pronoms, il faut construire :adest concordia. La construclion adoptée par le poète et qu'onappelle ordinairement o/irô xcivoû, a l'avantage de faire ressort'r concordia.Sous cette forme (le mot commun étant autre que l'attribut),elle ne se rencontre qu'ici dans Catulle, tandis qu'on en a cinqexemples dans Tibulle. Opposez : 381, discordis, et cf. Lxvt, 87. —Peleo, d'après la déclinaison latine (bpp. 384). Pour la synizèse,voir iai, Thesei. — 340. Expers terrons: âcpoëcç, M.tqaXïrrMp. —341. Haud tergo... Cf. Iliade, xtll, 389, etc. — 34a. Qui... Achilleest ircoùaxY!;, Ttdo\x; râxû;, etc. Cf. Stace, Ach. 11, 397. — Persatpe :adverbe qui appartient plutôt au style de la prose. Cf. ia;, Eam,et 409, Quare. — Vago: l'animal effaré s'efforçant de changer lapiste. Entendez, par hypallage, comme s'il y avait vagi... cursus.Cf. ici 39a; LXin, 86, et, pour l'hypallage, ici: 361 : ccesis. —Certamine cursus : en luttant de vitesse, comme les coureurs dans lacarrière. La même expression est dans Ovide, Met. vil, 793, et


6)8 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.G : prevenu.— G : cerve.— 3 46. G : Phrigii; O : Frigii.— G 1 : teuero;O : teucto.— O : manebunt. — Après sanguine, G a : tenen; O : teuen ;D, qui laisse le mot en blanc, porte à la marge : campi; cette leçon,adoptée par la plupart des éditeurs, paraît confirmée d'une part parItalicus, qui imite souvent Catulle dans 17fias Lqtina, et qui dit auv. 3 84 : « Sanguine Dardanii manabant undique campi » ; d'autre partpar Stace qui, dans une imitation de tout ce morceau, écrit, Ach. 1,86 : « Sanguine Teucros Undabit campos. » Il est vraisemblable qu'audernier mot <strong>du</strong> vers se seront substitué des gloses ou corrections <strong>du</strong>troisième mot L'éd. de Calpurnius de 1481, les Aldines, Muret, Scaligerdonnent : riyi; Novak : fines; Frôhlich : Phrygice... Theba ouPhrygiei... maculabunt Theben (?); Riese proposerait : Phrygiar... terrerqu'avait déjà proposé Statius. — 347. G : menia. — Bsehrens, pensantque bello provient d'une glose ou que le mot a été transporté <strong>du</strong>v. 345 à notre vers, lirait -.fine (?).— 348. GO : tercius.— 349. Dansx, 560; cf. ici 396: « belli certamine. »—343. Flammea. Igneus estemployé de même : /En. xi, 718 et 746. — Prcevertet. Cf. /En. xn,345. — Vestigia : les pieds (cf. 164), la rapidité de... — 345. Nonilli... Cf. Iliade, X v 1M , 103 : Tcïo; iàtv oioç suri; 'Avatwv yahu,yirâvu>v'Ev mvXqMo. — Bello : à la guerre; opposez, 347 : longinquo... bello.Cum... précise ensuite le temps et l'occasion de ses exploits. — 346.Phrygii Teuero... Troicaque : trois noms pour la même indication ; cf.ici le v. 180. Pour tout le vers, cf. Culex, 306. — 347. Obsidens: avecle sens propre : venant (= étant venu) mettre le siège devant... — Longinquo...bello: après une longue guerre, ou mieux : dans une guerreportée lo ; n de la Grèce. — 348. Perjuri, comme Horace, Épodes,xvit, 63 : a injidi », parce qu'au lieu de remplir les promesses qu'ilavait faites à Myrtile, cocher d'OEnomaûs, dont la trahison lui avaitdonné la victoire, Pélops l'avait jeté dans la mer : voir Hygin, fab.LXXXIV, et les tragiques grecs. — Vastabit... : Racine parait s'êtresouvenu de ce passage, Iphig. v, 2, 13 5 3 : « Déjà Priant pâlit ; déjàTroie en alarmes Redoute mon bûcher... Allez, et dans ses murs videsde citoyens, Faites pleurer ma mort aux veuves des Troyens. » — Tertius: Agamemnon. Le sceptre a été transmis d'après l'Iliade, 11, 103,de Pélops à Atrée, puis à Thyeste, ensuite à Agamemnon. Pour présentercelui-ci comme le troisième de ces rois, il faut compter commele faisaient les Grecs, sans comprendre le nom initial, Pélops, dansla suite; ou si on suit la manière de compter des Romains, et quel'on comprenne Pélops dans la série de ces rois, on omettra le nom


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6)ÇG la seconde moitié de la dernière lettre de subtegmina est, d'uneencre plus blanche, sur un grattage. — 351. G : Sept. —353. G: inciuium; O" : inciuos) O 3 , de la même main : inciuïi;D, d'autres mss. corrigés, l'édition princeps, L. Mùller, Vahlen : incinerem (je préférerais : ad cinerem); Scaliger, Passerai : in cinereincanos; Baehrens, Riese, Schwabe : ineultum et ensuite crinem (maisvoir Duderstadt, De partie, usa ap. Cat. p. 37); Schmidt laisseun intervalle entre Cum et canos; Statius : incurvo incanos; Ellis :incuno canos. — GO : canos ; Brehrens, Riese, Schwabe * : cano. —O: soleïit. — G: crines, leçon que conservent Ellis, L. Mùller,Haupt-Vahlen ; O: crimen, d'où Brehrens, Schwabe: crinem.— Peiper place les v. 331-338 après le v. 349. — 355. O:dêpsas. — G' : pcernens (le c et ensuite m sont d'un correcteur,à l'encre noire, en caractères récents; G> (?) : prarterriens); O :spenens; D et d'autres mss. : prosternens; Statius: preecerpens; Scaliger: pratsternens; Brehrens : pracceiens ou preeceidens. — O :messor; G : cultor. Magnus trouve qu'on a eu tort de recevoir dansnotre texte messor, qui paraît être une glose plutôt que cultor. Auv. suivant demetit répéterait messor, et a pu provoquer l'interpolation<strong>du</strong> substantif. Cf. à notre vers tel qu'il est dans G, Tibulle,tv, 3, 17 : « mefir .. cultor ». — 337.0: Tronigenum. — G' : prodeThyeste qui, d'après la forme plus récente de la légende, étaitregardé comme un usurpateur. Cf. Callimaque, Hymne d Demeter,99 : ïit TOVAùS TSGû TJîTGV. — 350. Virtutes. Cf. 359, et aussi 325.— 351. Fatebuntur : réminiscence de l'Iliade, xviti, 132 et suiv.Après fatebuntur, viendra deux fois, aux v. 339 et 364 : testis erit.— Funere : Brehrens donne à ce mot un sens général : en voyantmourir leurs fils. — In cinerem : leçon dont la latinité est suspecte.On entendrait : les mères délieront leurs cheveux <strong>du</strong> sommet de latête (où ils sont attachés) afin de les couvrir de cendre en signede douleur (cf. le v. 225). — 354. Putrida, comme dans Horace,Épode, vin, 7 : « Mammre putres. » — Variabunt : frapperont jusqu'ausang; cf. Plaute, Miles, 11, 2, 63 (318), et prol. Parn. 36.— 353. y élut... : comparaison des plus fréquentes dans les épopées.Voir surtout Iliade, xi, 67. — Preecerpens: voir la note surj 13 : carpebant. Dans les autres exemples que nous avons de cemot, le sens est différent. — 356. Sole sub ardenti : même hémistiche,Virgile, Églogues, n, 13. — Demetit: voir la note sur 317 :


64OCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.sternet; le t final a été ensuite changé en s et \'e barré au-dessusd'une écriture lourde et grossière. Avec la leçon prosternens, on admettraitqu'un vers est tombé. — O : ferrum. — 360. G : Qiie. — GO :elesponto. — 361. G : cesis; O : cessis; Ebehrens : celsis. — 362.G : lumina; et en marge, d'une encre blanche, en caractères beaucoupplus récents (?xv*s.): ai.JJumine (et non jlumina comme ledisent Baehrens et Ellis ; les deux mots sont sûrement d'une autre mainque celle <strong>du</strong> copiste; quoique le premier soit d'une encre plus blanche,ils peuvent être d'ailleurs tons deux de la même main). — A cause deDenique et parce qu'il n'est guère vraisemblable que les Parques n'aientrien dit <strong>du</strong> meurtre d'Hector (cf. Stace, Achill. 1, 88), L. MillierDecerpens. — 357. Trojugenum. Trojugena est déjà dans le chantde Marcius, cité par Tite-Live, xxv, 12, 5. Pour la forme <strong>du</strong>génitif, voir Neue, 1, p. 19, et cf. Lxvin b , 98, maxima carlicolum;ici 193 et txviil b , 50 : virum; ici, 23 ; LXIH, 68, et txvi, 63 :deum (opp. ici, 408 : deorum); ici, 28, 135, ;oo, 3S9, 393 ; LXVI ,69 : divum; LXIII, ai : cymbalum.— 3 39. Testis. . Voir la note surxxix, 20, Scit. — Unda... : voir le chant xxt de VIliade. La dernièrevoyelle <strong>du</strong> mot reste brève devant Scamandri, peut-être parimitation de la métrique d'Homère, par ex. //. xxt, 124. Opposez,187 : nullâ spes. — 360. Qiias passim... : non pas : dont les eauxsont dispersées près de l'embouchure, et emportées par le courant del'Hellespont (Ellis); mais plutôt : dont les eaux viennent en plusieursbranches se perdre dans l'Elellespont. On se fait ainsi une plus hauteidée des exploits d'Achille, puisque il était plus malaisé d'obstruerun tel fleuve. Strabon, p. 595, parle des marais que forme le Scamandreà son embouchure. — Rapido : dans Homère, oèy*?? 60 -- —; 61. Iter : le cours. — Cassis, hypallage pour cassorum. Cf. 342,vago. — Angustans. Catulle est le premier auteur latin où nous trouvionsce verbe qu'emploieront ensuite Pline, Lucain, Stace et surtoutSénèque. — Corporum. Pour l'élision, cf. 368 et ici p. 366, au bas. —362. Tepcfacict, par licence, en revenant à la quantité primitive de lavoyelle, comme xc, 6 : liquifaciet, tandis qu'on lira, suivant la règleordinaire : ici, 3 70, madéfient, qui n'est, il est vrai, qu'une conjecture,et LXVIII*, 29 : tepéfactet, conjecture très vraisemblable de Bergk.Sur la quantité primitive de ces voyelles et sur la modification qui asuivi, voirRitschl, Opusc. 11, p. 61 8. Pour le fond, cf /En. xtl, ;6. —Permixta: Homère dit, //. xxt, 16 : impéS,. — Carde : par le carnagequ'il aura fait, ou plus simplement, avec le sens que donnent les poètes


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 641(Addenda de son édition, p. 154) et Baehrens croient à une lacuneaprès le vers 363. — 364. G : preda. — 365. GO : teres, leçonque conservent Ellis, Baehrens, Haupt-Vahlen, Riese et Schwabe;au contraire Parthénius et L. Mùller écrivent : terra. — Martyni-Laguna, L. Mùller: ex ceho. — 366. GO : percuhe. — 368. GO :simul banc, leçon que conserve Baehrens ; le correcteur de D,l'éd. de Calpumius (1481), Ellis, L. Mùller, Haupt-Vahlen,Schwabe, Riese : simul ac. — O : fons. Riese écrit : Fors. —369. G : Dardante. — 370. G : polisenia; O : polixenia. —GO : madescent ; D à la marge, et les éd. de Vicence, de Parme,les Aldines: madefient (cf. Ovide, Métam. xv, 824); D, deuxmss. corrigés, Lachmann, Haupt : mitescent ; Rossbach : mutescent;Peiper : mollescent. — G : cède. — 371. G : Que. — G : subccubens(les points paraissent d'une main ancienne). — 372. G :Proiiciet. — G : sûmisso; O : sumisso; Baehrens : succiso. — 374.et Catulle lui-même à ce mot (voir plus haut au v. 182 et plus loinau v. 370) : par le sang mêlé à ses eaux. — 364. Morti, comme eimortuo. L'emploi de ce substantif avec le sens de cadavre se trouveaussi dans d'autres poètes : Attius, Properce, Ovide, etc. — Quoque,tombe sur morti : même après sa mort. — Reddita : comme chose<strong>du</strong>e. Cf. LXVI, 37, et Virgile, /En. m, 333. Polyxène avait étépromise comme épouse à Achille par les Troyens; elle est, après lavictoire, prélevée comme sa part sur le butin des Grecs. — 365.Exceho... aggere bustum. 11 est décrit: Odyssée, xxiv, 80.— 366.Excipiet : recevra comme un don. — Percussa ; immolée. Le motest développé aux v. 371 et 372. — 368. Fessis, comme /En. 11,109, et Horace, Odes, 11, 4, 11. — Fors: la fortune. — Copiam :pour l'élision, voir la note sur 361 : Corporum. L'infinitif est ensuiteemployé, suivant l'usage des poètes, au lieu <strong>du</strong> gérontif. — Neptunia...yincla : ce qui la défendait, la fermait contre l'attaque del'ennemi ; donc ses murs bâtis par Neptune. Solvere, est l'expressioncorrespondant à yincla, et Homère dit : Tpcir,; x-fr.S'ep.va Xtisiv. Pourla forme syncopée yincla, voir plus haut, 22, aux NOTES CRITIQUES.— 370. Polyxenia : cet adjectif n'est qu'ici. — Cade, comme auv. 362. —Sepulcra : pluriel poétique comme au v. 403 : funera. —371. Qjta, se rapporte à Polyxena qu'on tire de Polyxenia. — Ancipiti,se. acuto ex utraque parte (Nonius); en grec, àpow,;. — 372. Proiciet: précipitera à terre. — Truncum : séparé de la tête. — Summisso :


642 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.O : agitte. — Baehrens : 0 tantos. — G : animi (l'n est fait d'un r etun jambage, d'une encre noire, peut-être par le copiste lui-même) ;O : an. — 575. GO : fédère. — 379. O : Esterno; G: Externe — Oomet les vers 380, 381 et 38a (cf. les mss. corrigés aux v. 335-339).Plusieurs éditeurs suppriment (Baehrens, Riese, Peiper) ou mettent entrecrochets (L. Mùller, Schwabe) le v. 380. Il interrompt certainementd'une manière très gauche la description de la vie nouvelle où entre lajeune épouse. — 381. G : mesta. — G : puelle. — 383. G : <strong>du</strong>citefusi. — 384. G : prefantes.— O : peley; Baehrens: Peleo.— 385. G :s'inclinant, défaillant. — 374. Optatos: cf. 330. — 375. Accipiat:en quelque sorte de la main des dieux. — Felki. C'est le fonds de laprédiction des Parques que le même adjectif résumera encore auv. 384. On trouvera LXVIII 1 ', 59, une autre forme d'ablatif : infelice.—Fadere. Voir 337. — 376. Dedatur, répond à Accipiat. L'épouse estremise à l'époux. Baehrens entend : se dedat. Pour le mot, cf. LXI ,58, et pour la pensée, cf. LXII, 33. — Cupido : cf. LXI, 3a, et 54 ;LXX, 3, et evil, 1. —Jam<strong>du</strong><strong>du</strong>m, peut être construit de deuxmanières ; il peut tomber sur dedatur et signifier, avec le sens qu'ace mot chez les poètes : sur-le-champ; mais il y aurait défaut desymétrie si le verbe qui est, dans les deux vers, le mot fort, nes'appuyait qu'ici sur un adverbe; joignez donc jam<strong>du</strong><strong>du</strong>m (pris ausens propre: depuis longtemps) à cupido. — 378. Orienti: la formeen i s'explique à ce passage d'autant mieux qu'ici le mot est plutôtun adjectif qu'un participe (Madvig, 43 b . Rem. a). Cependant, voirplus haut la note sur 375 : felici. — 379. Hesterno... filo : avec lefil qui, la veille encore (opp. luce), mesurait exactement le tour deson cou. Ellis cite le récit d'un voyageur d'après qui la mêmesuperstition existerait encore au sud de l'Italie. — 378,. Afarrr. Aulieu de prédire sous la forme positive les glorieux destins d'Achille,ici les Parques, employant la forme négative et parlant d'une manièregénérale, disent que dans cet hymen ne se pro<strong>du</strong>iront pas les désaccords(opp. 3 38, concordia), la séparation de fait (cf. LXI, 105: secubare),et la stérilité qui suivent d'autres unions et désolent les parents.Joignez en un seul membre : discordis (génitif) meesta puellx Secubitu.— 3 8a. Mittet et l'infinitif comme chez les comiques, par ex. Térence,Andr. v, a, a (873), et v, 3, 1 (904); aussi Horace, Odes, 1,38, 3.— 384. Talia... : la construction est obscure. Baehrens détache:prafantes felicia Pelei, Parcx talia carmina cecinerunt, ce qui paraîtarbitraire. Il est plus simple de regarder tous ces neutres comme


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 64]cecintre ; O : cernere; D, d'autres mss. et l'édition pr. : cecinerunt ;Baehrens : cecinere e. — G : Parce. — 386. G : Présentes. —387. GO : Nereus sese; la correction en Heroum et, d'après Statius,est de J.-B. Sigicellus de Bologne ; ne pourrait-on, en ponctuant aprèscastas, lire : Veros et, cet adjectif répondant à Prasentes? Cf. ici lev. 410. — G : cetu (la cédille sous l'a me paraît de première main);O : cetu. — 388. G : Celicole. — Après ce vers, GO placent un versdétaché <strong>du</strong> poème LXVI, 21 : Languidior tenera cui pedens siculabeta. — 389. G : Sepe. — GO : reuisens (la faute consiste en unerépétition <strong>du</strong> mot transporté ici <strong>du</strong> v. 378; elle peut aussi avoir étésuggérée par le voisinage de invisere <strong>du</strong>v. 386); Baehrens: residens ;Schwabe propose : renidens. — 390. GO : <strong>du</strong>ra. — GO : uenisset. —O:


644 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Statius lit : Cretum. — GO : procumbere currus ; la leçon procurrerecurrus est dans les Aldines de 1502 et de 1515 ; dans les éditions deParthénius, Muret, Statius, Scaliger; on comparait Géorg. 111, 18, etl'on voyait dans l'expression une allitération dans le goût des ancienspoètes; voiries exemples cités par Ellis; mais terra est alors inexplicable.La correction : tauros a été faite par les Italiens. — 392. G :Sepe. — O : jumo. — 39 5. G, Ellis, Bathrens : Thyadas; O : Thiadas;Bentlei (Horace, Odes, 11, 19, 9), Sillig, Lachmann, d'après VéliusLongus : Thyiadas. — G : euantis, au-dessus de \'e, d'une mainancienne : io, ou lo, et non un simple 0 (Ellis, Bœhrens, Schwabe).— O : esit. — L. Muller croit que quelques vers commençant parSape ont été omis après le v. 393 : « apparet non Apollinem,deorum post Jovem et Minervam principem, potuisse omitti hocloco. » Baehrens partage son sentiment. Pour la même raison,Heinsius lisait au v. 395 : Acciperent Latonigenam ou Latonigenam ;Schmidt propose au même vers Phabum au lieu de diyum; Kœlersupprime lesv. 394et 395. — 394. GO : certatum. —GO: tuentes.— 395. GO: Acciperet. — G 2 : laeti (Va pointé au-dessous d'unemain ancienne et l'e fait d'un c; G 1 : lacti); O : lucti, leçonqu'on a tâché de maintenir en y voyant un souvenir de^ offrandesde lait employées dans le culte de Bacchus ; d'où Vossius :lacti diyum spumantibus ; et Baehrens : lacti diyum et fumantïbus— 392. Vagus : voir 342. — Vertice: l'expression est générale,et rien ne rappelle ici le caractère particulier de la <strong>mont</strong>agne àdouble sommet (o"îXooo;). — 393. Thyiadas. L. Muller suppose,sans doute, à cause <strong>du</strong> contexte, qu'il s'agit ici de Thébaines (Delphisoriunda); entendez simplement : les femmes qui forment lecortège <strong>du</strong> Dieu, qu'elles viennent de l'Attique (Pausanias, x, 4, 3)ou de l'Orient. — Effusis... crinibus ; Ovide les décrit de même,Fastes, vi, 514. — Euhantis : criant : euhoe (EùC-ï). — 394. Cum :non pas à la première arrivée de Bacchus, apportant son culte àDelphes, ce qui est impossible avec Sape; mais dans les fêtes quepar la suite, on célébra à Delphes en son honneur. — Tota... ex urberuentes : même hémistiche, /En. iv, 401. — 395. Diyum: telleest la forme ordinaire <strong>du</strong> génitif pluriel (par ex. ici, 389; l'accusatifpluriel sera au v. 406, et le nominatif pluriel : LXVIII b , 113);en admettant que le mot soit ici un génitif, on sous-entendrait :eum; cependant l'accusatif masculin singulier conviendrait aussibien, sinon mieux, à ce passage. Cf. pour l'emploi <strong>du</strong> mot au


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.64 f(se. odoribus) ans. — 396. G : Sepe. — G : mauros. — 397. G : fritortis.— O : ramùsia; G : ranusia; Parthénius : Rhamnusia; Baehrens,Peiper : Amaruntia (Diane, ainsi appelée de son temple à Amaryntheen Eubée). — 398. G : presens. — O : ortata. — 399. O : postquamscelus tellus scelere..— O : imbuta; G : ibuta. — O : nephando. —400. GO: Justiciamque (dans G, doute pour la 6 e lettre; c'estsingulier: 375, divam; Lxvni b , 30: diva; Horace, Odes, iv,6, 1 : dise, etc. Hupe, De génère dicendi Cal., p. 16, a rassemblétous les passages où se trouve divus dans Catulle. On sait que cemot n'est qu'une fois dans Plaute, Aulul. 50. — 396. Letifero : voirla note stir 107, Conigeram. — Belli certaminé : à cette expressionqui est aussi chez d'autres poètes, cf. celle qu'on a vu.plus haut auv. 343. — Mavors Aut... Tritonis hera (Minerve) : par ex. Iliade, iv,439; v, 461, etc. — 397. Rapidi Tritonis : lac ou fleuve de la Lybieou de la Béotie, près d'Alalcomène ; Minerve y était née (TpiT&vs'veta)et (nous n'avons <strong>du</strong> fait aucune autre preuve) y avait sans doute untemple.— Hera. Cf. LXMI, 93. Les dieux sont ainsi appelés, LXVIII b ,36: o cctlestis... héros », et 38 : « heris ». —Rhamnusia virgo: Némésis,ainsi appelée <strong>du</strong> temple célèbre qu'elle avait au bourg deRhamnonte en Attique. C'est la déesse chargée de punir les coupables(LXVI, 71), et aussi (LXVIII b , 37) les présomptueux. Cf. encore L,30. Mais nous ne voyons pas ailleurs que Némésis intervienne dansles combats. Peut-être n'avons-nous ici qu'une fausse leçon. Si le texteest exact, on admettra que Catulle fait allusion à quelque légendeparticulière, familière peut-être aux Alexandrins, mais qui ne sera pasarrivée jusqu'à nous. — 399. Sed postquam... Cette description de l'invasiondes crimes dans le monde est peut-être inspirée d'Hésiode, Travauxet jours, passim : surtout 180 et suiv. Il convient de lui compareraussi Ovide, Mètam. 1, 138, et surtout le passage <strong>du</strong> de Ira, 11, 9,3,où Sénèque cite les vers d'Ovide en y ajoutant des traits nombreux. Onverrait comment chacun de ces auteurs s'applique à enchérir sur leprécédent. L'imagination emprunte chez tous aux récits de la fable ;mais en même temps, chez Sénèque et chez Ovide, elle trahit par certainesallusions l'horreur de crimes contemporains. Cependant commepartout le fond est général, il ne serait pas prudent, surtout ici, de chercherdans l'histoire la vérification des vers <strong>du</strong> poète. — 400. Justitiamn'est pas ici personnifiée. Cf. peut-être Culex, 337. — Cupida : avidede jouissances, livrée aux passions. — Perfudere: Lucrèce, m, 73 :42


646 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.plutôt un c). — G : démente (cf. LXVIII *, 24).— Rossbach propose dechanger, en les transposant, l'ordre des v. 403 et 403 (le v. 404 désignantainsi la sé<strong>du</strong>ction d'une femme par son beau-fils). — 403. GO :natos.— 405. Btehrens : Patravitgenitor.—G : primeui.— 404. G : utinnupte; O : ut in nupte; Lachmann, Ellis, L. Millier, Haupt-Vahlen : utinnuptx; Mahly, Riese : uri nuptx; Brehrens : ut hinc nuptx; Schwabepropose : innupto.—GO -.potiretur.— G : nouerce; Bsehrens: novellar.— 406. GO : parentes; Ellis, Bashrens, Haupt-Vahlen, Riese conserventcette leçon, et entendent : les parents, mis après leur mort parmi lesdieux pénates ; la répétition de parentes après le v. 403 étant, commecelle <strong>du</strong> mot natus auxv. 402,40} et 405, intentionnelle. Au contraire,« crudeles gaudent in tristi funere fratris »; Virgile, Ge'org. 11, < 10 :« gaudent perfusi sanguine fratrum. » Ceux qui veulent trouverdans tous ces vers des allusions à la fable, croient qu'il s'agit icid'Étéocle et Polynice ; auv. 402, d'Oreste ou d'AIcméon; au v. 40J,de Thésée demandant à Neptune la mort d'Hippolyte ; au v. 405,de Jocaste; par contre, ceux qui cherchent partout des allusions àl'histoire, croient qu'il est ici question des guerres civiles : auxv. 405 et 404, de Catilina (voir Salluste, xv, 3); au v. 40}, dequelque Romain comme Gellius (voir ici xc). Le simple rapprochementde ce double système de préten<strong>du</strong>es allusions suffit, ce semble,pour faire sentir combien peu elles sont fondées. — 402. Natus...nati... nato : répétition intentionnelle. — 405. Optavit, ce désirannonçant et provoquant quelque tentative contre sa vie. — Primxvijunera : les mots sont ainsi construits pour être opposésl'un à l'autre. Pour le pluriel funera, cf. 570 : sepulcra. — 404.Innuptx... novercx : les deux mots semblent devoir s'exclure. Onexplique le dernier avec le sens proleptique (voir la note sur lev. 150, Nudatx) : afin d'obtenir l'amour d'une femme non mariéeencore, mais qui deviendrait la belle-mère de son fils. Cf. /En. 11,34} : « sponsx », et Horace, Épodes, vi, 13 : « gêner ». —Poteretur. Pour la forme, voir Neue, M, p. 419. — 405. Substernens; se livrant volontairement... Cf. la note sur le v. 334. —406. Impia : pour la répétition de l'adjectif, voir la note sur lev. 37. — Scelerare. Cf. LXVII, 34 : « conscelerasse domum ». —407. Omnia... Le vers résume l'énumération. Il contient deuxcésures trochaiques, renforcées par la césure ordinaire au 4 e pied.Voir plus haut, p. 566. — Fanda nefanda, avec l'asyndète habituelledans ces expressions: /En. xn, 811 : « digna indigna »;


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 647Guarinus, L. Mùller, Schwabe lisent : pénates. — 408. Dans le motJustificam, les lettres fyîcu sont dans G écrites en caractères bienplus récents sur un grattage. — O : mente advertere. — Aprèsdeorum, on pourrait peut-être mettre deux points, en regardant lesv. 401-406 comme un développement <strong>du</strong> v. 400, résumé ensuitepar 407-408, et Quare, comme une liaison employée par anacoluthe,au lieu de ex eo tempore, ou Ergo. Cf. tout le poème LXV etnotamment la parenthèse des v. 4-9. — 409. G : cetus (la cédillepeut être <strong>du</strong> copiste); O : cetus. — 410. Baehrens : clari ou claros.Horace, Epit. 1, 7, 72 : » dicenda tacenda », etc. L'emploi decette formule sert aussi à expliquer la coupe particulière de ce vers.— Permixta: expression générale sans doute, mais qui a plus de forceaprès les deux vers qui précèdent. — 408. Justificam, répond à400: Justitiam, et veut dire: qui pratique, partant qui aime lajustice. Cet adjectif ne se trouve qu'ici. — Nobis, peut être égalementau datif ou à l'ablatif. Cf. ici 5 : Colchis. A cause de LXVIII *,20, et LXVIII b , 52, Duderstadt préfère voir dans ce mot un datif.— 409. Qpare : cette particule qui est en général regardée commeprosaïque (cf. ^2, persarpe), paraît avoir été affectionnée par Catulle.Voir les remarques de Haupt, Opusc. 1, 85-86, sur l'emploi de Quarechez les poètes; la note de Riese sur 1, 8, et cf. ici 574; LXVIII *,27; LXVIlt b , 109; LXXM, 5; LXXVI, 10; CVII, 3; CXIV, 5. —Talis, se. hominum tam depravatorum. — Dignantur : àÇioûvrou. —Visere: cf. 386 : invisere. — 410. Lumine claro. Cf. /En. iv, 358 :« manifesta in lumine »; 111, 151 : « multo manifesti lumine. » Catulle,se conformant à l'habitude des Alexandrins, revient par ce vers àune idée exprimée au commencement <strong>du</strong> poème, au v. 16 : « Ma...viderunt luce... Atonales oculi... Nymphas, » — On sent d'ailleurs, sansavoir besoin d'en être averti, combien il y a de finesse dans cet épilogued'un poème dont la trame est. faite tout entière de légendes.LXV.REMARQUES GéNéRALES SUR L'EMPLOI DU VERS PEN<strong>TA</strong>­MèTRE DANS CATULLE. — Nous avons traité plus haut, p. 565,de l'emploi que Catulle fait de l'hexamètre. Pour résumer les carac-


648 COMMEN<strong>TA</strong>IRE,tères <strong>du</strong> pentamètre dans notre poète, nous recourrons ici encore àun des auteurs que nous avons cités, Baumann, De arte metricaCatulli, p. xvi, 2.Avant Catulle, le pentamètre avait été employé si rarement chezles Romains, qu'on peut admettre que c'est lui qui, en fait, a intro<strong>du</strong>ità Rome cette espèce de vers. Il n'est donc pas étonnant qu'ilse soit accordé dans l'emploi de ce mètre les mêmes libertés queles Grecs, et qu'on ne trouve qu'après lui, chez les autres élégiaqueset surtout dans Ovide, l'observation rigoureuse des règlesauxquelles les Romains ont définitivement astreint cette secondepartie <strong>du</strong> distique.C'est surtout à la fin <strong>du</strong> vers que paraît la différence. Lameilleure forme <strong>du</strong>. pentamètre est celle qui, par opposition àl'hexamètre, se termine par un mot formant iambe. Parmi les322 pentamètres de Catulle, il n'y en a que .122 qui finissentainsi. Catulle termine ses pentamètres 88 fois par des mots detrois syllabes, 91 fois par des mots de quatre syllabes, parfoismême (par ex. LXVIII *, 18) de cinq syllabes. Le second hémistiched'un pentamètre, txviu b , 72, est même formé par un seul motde sept syllabes. Par contre, Catulle termine aussi ce vers pardes monosyllabes qui sont le plus souvent des formes <strong>du</strong> verbeesse employé seul (LXVII, 14; LXVIII*, 30; LXXXIII, 2); avecun adjectif (LXVIII b , 122), ou joint à un participe (LXVI, 10et 34; LXXXVII, 2 et 4; LXXVI, 8). Voir sur ces exceptions à larègle : Havet, Métrique, p. 77, n° 4, ou Quicherat, Versification,p. 211, notes 2 et ;. On peut d'ailleurs ajouter que cette fin devers est beaucoup plus fréquente dans les hexamètres, j'entendsceux des distiques; car dans LXIV on ne voit de monosyllabes ainsiplacés qu'aux v. 148 et 303 où esse est joint à un participe. En dehors<strong>du</strong> poème LXIV, on trouve comme monosyllabes à la fin des vers, esseseul: LXII, 71; avec un participe: LXII, 65; LXVIII*, 15 et 39;ex, 3 ;avec un adjectif: LXII, 9, 11, 13, 53, 70; LXVIII b , 101et 121 ; LXXXVI, 5 ; CXI, 3 ; cxv, 3 ; avec un substantif : LX1X, 7 ;LXXXIX, $; xevi, 5; d'autres mots qu'esse : LXVI, 63 et 91;LXVII, 43 ; LXVIII*, 19; LXVIII b , 1; LXXXIII, 5 ; CV1I, 5 et 7 ;exil, 1.Catulle admet l'élision, soit à la césure (par ex. LXVIII b , 16,42 et 50; voir Havet, ibid.; Quicherat, p. 213), soit sur le3* temps fort (LXVIII b , 6; LXXVI, 16 et 26), soit dans la secondemoitié <strong>du</strong> vers. D'une manière générale il ne paraît pas avoir admisl'hiatus à la coupe (voir LXVI, 48). Il emploie dans le 2' pied des


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 649mots formant exactement un dactyle (LXXVI, 36; ci, 6; xcn, a)ou un spondée (xcin, a). Il admet enfin l'enjambement <strong>du</strong> pentamètresur l'hexamètre (par ex. LXVI, 8 et 34; LXVIII b , 34, 30,34, 43, 66, 86, etc.), le pentamètre (par ex. LXVI, 84 ; LXVIII b , 98)étant lui-même précédé d'un fort repos <strong>du</strong> sens.Remarquons, pour la clarté des renvois qui vont suivre, que dansle numérotage des vers de LXV, les deux derniers numéros des vers,placés à faux dans notre texte, doivent être re<strong>mont</strong>és: 10, d'uneligne, et 15, de deux.Catulle parle ici pour la première fois des tra<strong>du</strong>ctions qu'il avaitfaites de Callimaque (10 et suiv.). L'aveu <strong>du</strong> poète est précieux àrecueillir. Mais nous était-il nécessaire? Même à son défaut, nuln'aurait ignoré ou méconnu avec quel soin et quel scrupule notrepoète avait étudié ses modèles d'Alexandrie.La chevelure de Bérénice (LXVI) est sans doute le plus important deces carmina Baniaàa. Faut-il en trouver un autre ici même dans notrepoëme, et voir dans les derniers vers : 13, Ut missum... une de cestra<strong>du</strong>ctions, ou le fragment d'un poëme per<strong>du</strong>, tra<strong>du</strong>it de Callimaque?C'est une hypothèse ingénieuse de Rossbach que beaucoup de critiques(notamment Dilthey et Westphal) ont adoptée. Il est certain que lacomparaison une fois détachée <strong>du</strong> reste, n'a plus rien qui étonne ; onpeut même lui trouver ainsi plus de grâce et de charme. Mais si, parsa place tout au moins, elle nous étonne quelque peu, n'est-ce pasl'effet d'un scrupule tout moderne que n'aurait éprouvé ni le poëte, nises modèles? Catulle et les Alexandrins n'employaient pas comme nousles comparaisons et ils n'en jugeaient pas d'après nos idées ; pour lesamener, pour les justifier, il leur suffisait, et par système, <strong>du</strong> moindreprétexte, d'un seul trait commun aux deux termes, parfois d'un seulmot (voir LXIV, 106, et LXVIII b , 17 et suiv.). Dès lors le mot <strong>du</strong>v. 13 : Effluxisse, n'a-t-il pu amener et paraître motiver ici les versqui suivent? Admettons que l'image gracieuse de la pomme que lajeune fille laisse tomber en rougissant, ait été empruntée à quelquepoëme de Callimaque où elle pouvait occuper une autre place etprendre un autre sens. L'hypothèse n'a rien qui nous embarrasse;nous nous bornerons à remarquer qu'en détachant la comparaison,Catulle l'a parfaitement appropriée au but qu'il se proposait; qu'elleforme ici un contraste de ton fort heureux avec ce qui précède ;qu'Hortensius, à qui est adressé cet envoi, l'a dû trouver, autant quenous connaissons son goût, à la fois ingénieuse et ingénieusement placée.Enfin, et c'est l'objection la plus grave à faire à Rossbach, si l'on


ÔTOCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.sépare <strong>du</strong> re.-te les v. 15 et suiv., le poème manque de conclusion.On trouvera dans une note de M. Couat, Poésie Alexandrine, p. 148,les objections que nous venons de faire ou des remarques analogues.En résumé, l'hypothèse de Rossbach, combattue dès l'origine parGruppe, Minos, p. 579, est de nos jours généralement abandonnée.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, intervalle d'une ligne. DansG, il y a là en rouge, comme titre : ad Orlalem. — 1. O : defectu(Schwabe) ou defectum (Ellis, Bàshrens), leçon adoptée par Brehrenset par Riese. — a. GO : Sed vacar; D, l'édition princeps : Sevocat,leçon à laquelle est revenu Bachrens. L'o placé dans l'archétype audessus<strong>du</strong> premier a par quelque correcteur, aura été pris pourun d (cf. O pour 7, Troia) et rattaché à Se. — GO : Ortaïe. Parcontre, le Mediceus dans les lettres à Atticus, 11, a 5, 1, et 1 v, 15, 4,et un autre Mediceus dans les Annales de Tacite, 11, 57 et 38,appuient l'orthographe : Hortalus. — 3. GO : <strong>du</strong>lcissimus harum (O :COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Nous avons ici un poème d'envoi auquel étaientjoints des vers tra<strong>du</strong>its de Callimaque (sans doute le poème LXVI,peut-être aussi d'autres vers; voir la note sur 10, Carmina). Catulles'adresse à Ortalus (d'après les v. a et 9), sans doute au fameuxorateur Q^ Hortensius Ortalus (114-50). Si l'on rapproche XLIX deLXV et xcv, on voit que, par son âge et par sa situation, notre poètes'est trouvé en relation avec les deux grands orateurs de son temps.Mais il semble avoir moins bien connu Cicéron qu'Hortensius. Celui-cicultivait les Muses; Pline le Jeune (v, 3, 5) et Ovide (Tristes, 11, 441)le citent parmi les auteurs fameux de poèmes erotiques. D'après lesvers qu'on va lire, 10 et suiv., il est probable qu'il poussait Catulleà écrire, et qu'il lui conseillait de suivre comme modèles les Alexandrins.La pièce composée vers le moment où le poète venait d'apprendrela mort de son frère (5, nuper), est donc de beaucoupantérieure au voyage de Bilhynie et à la visite que Catulle fit autombeau de son frère en Troade (ci). Les rapports de Catulle etd'Hortensius avaient sans doute changé tout à fait quand plus tard,Catulle se moquait de l'abondance stérile de son ancien ami (xcv).Cf. le même contraste dans ce qui est dit de Varus : x et xxn. —1. Etsi... Début imité par l'auteur de la Ciris. •— Confectum : demême Lucilius, xxvi, 57, éd. M. : « doloribus confectum corpus. »— Cura : le chagrin. — 2. Doctis... : Tibulle (Lygdamus) 111, 4, 45,et Ovide, Tristes, 11, 13, les appellent : a doctat sorores ». —


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6f!hjuum)' expromere; D, d'autres mss. et l'éd. pr. : <strong>du</strong>lces Musarum;. Eaehrens : <strong>du</strong>lcis simul harum (?). — G : fétus; O : frefus. — 4. Heinsius: icta.— 5. G : lethei; O : loethi;\e codex Alani (P) d Ellis, peutêtrepar conjecture : letheo; Scaliger : Lethcro; Partliénius : Lethceo in.— O: factis.— 6. O : Palli<strong>du</strong>llum. Baehrens joint Palli<strong>du</strong>lum (l'adjectifayant le sens de l'adverbe) à manans, et lit ensuite : alligat undapedes (?).— 7. O : Troia (mais écrit de telle manière d'après Schwabe,3. Pons est : voir Neue, n, p. 606. — Dulcis: cf. LXVIII*, 7 :« <strong>du</strong>lci ». —Musarum... fétus : entendez des compositions <strong>du</strong> genrerelevé (a : « a doctis... virginibus ») par opposition aux poèmesd'un genre léger (nugce, ineptice, versicuii); nous disons aussi : lespro<strong>du</strong>ctions de la muse. Le mot fétus fait penser aux fruits donton garde la provision ou auxquels on peut recourir à l'occasion.Voir la même image développée dans le Brutus de Cicéron, iv, 16.Au contraire LXVIII*, 10 : « Munera... Musarum. » — 4. Mensanimi : pléonasme qui est plusieurs fois dans Plaute et dans Lucrèce,et qu'on trouve dans Cicéron, de Rep. 11, 40, 67. — Tantis Ona une construction analogue avec tour exclamatif : m, 15; XXM,11 et 1 7 ; xci, 0. — Fluctuât : voir LXlv, 63. — Ipsa, par oppositionaux Muses ou à leurs représentants, les modèles grecs que suitCatulle. — s. Mei... L'intercalation des compléments rend certainementla construction embarrassée; mei... fratris dépend de Palli<strong>du</strong>lum...pedem; Lethceo gurgite dépend de manans, ou est un ablatif delieu et tombe sur toute la phrase. Cf. LXIV, 2480(284; LXVI, 41.— Nuper. Après les verbes qui précèdent au présent, l'adverbe nepeut désigner ici qu'une époque assez peu éloignée, d'où l'on conclut,comme nous venons de le dire, que la composition de cette pièce a dûsuivre d'assez près la nouvelle de la mort <strong>du</strong> frère de Catulle. —Lethceo : le Léthé représente ici simplement un fleuve des enfers. Cf.LXIV, 272, Zephyrus. — Gurgite... alluit unda: cf. lev. 4 d'un poèmequi porte le nom de Pétrone, Anth. lai. R. 478, et peut-être Properce,îv, 1 1, 16. — 6. Palli<strong>du</strong>lum : pâle comme le sont toutes lesombres. Ce diminutif ne se retrouve que dans des vers d'Hadrien, touthérissés de diminutifs, que cite Spartien, xxv, 9. — Manans, d'uncours lent (Properce, iv, 11, 15) et paresseux (Tibulle-Lygdamus, m,3, 38). Ce verbe revient avec un autre sens au dernier vers. — Alluits'explique plus simplement comme un parfait (Riese) qu'au présent(Ellis). On n'a pas de ce mot, au sens propre, d'autre exemple quenotre passage et que les vers que nous avons cités (5, Gurgite) qui en


6$/2 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.qu'on lirait aussi bien : Tidia); G : Tydia (la première lettre,'quoiqueressemblant à un L, est plutôt un T); au-dessus, de même encre etd'une main ancienne: ai fraya. — O : retheo; G 1 : rhetteo ou rhecteo(une main ancienne, d'une encre noire, peut-être le copiste luimême,a changé avant IV le f en un h). — G 1 : supter (le p corrigéen b, d'une main ancienne, peut-être celle <strong>du</strong> copiste). — O : littore.— 8. Statius : obruit; Morsbach : obtegit. — G : exoculis. — Dansnotre texte, il eût fallu mettre après la parenthèse une simple virguleou deux points, mais non un point. Après le v. 8, suivent dans GO lesvers qui, dans notre édition, sont placés ci, 8-12. Ils sont conservésici par Ellis, L. Mùller, Schwabe, Vahlen, Bsehrens, Riese et Schmidt.Ces éditeurs ou indiquent une lacune d'un vers après le v. 8 ou lacomplètent par le v. qui est chez nous : ci, 7. De plus Lachmann,pour avoir un sens complet, intercalait après le v. 8, les vers quisont LXVII1 *, 21-34, etrxviil h , 53-54. Mais outre que de pareilschangements sont tout arbitraires, outre que, pour les justifier, onest forcé d'admettre que certains vers se trouvaient répétés jusqu'àtrois fois dans l'édition des poèmes de Catulle, on obscurcit par là etl'qn alourdit sans nécessité et jusqu'à l'excès la composition déjà péniblede notre poëme. Aussi le système de Lachmann a-t-il été abandonnépour un système tout contraire. Rossbach ayant <strong>mont</strong>ré que les versqui suivent ici dans les mss. étaient étrangers à notre poëme, Haaseles a reportés dans le poëme ci; voir Schwabe, Qj/atst. Car.,.p. 27aet suiv. Wetsphàl, p. 251, et Schulze, De Caiullù Grtzcorum imitatore,p. 41, combattent la transposition; au contraire Sùss, p. 36, etsont peut-être une imitation. — 7. Troia. Cf. LXVIII b , 49 et suiv.,et le poëme ci. — Rhateo... litote : pro<strong>mont</strong>oire où était le tombeaud'Achille (L xiv, 364 et suiv.). On a les mêmes mots : /En.vi, 505,etCulex, 313. — Subter, peut être regardé : ou comme une prépositiondont la construction avec l'ablatif est rare, mais se trouve encore dansYÉneide, îx, 512, et dans le Culex, 75 (Riese, Overholthaus, p. 36);ou bien comme un adverbe renforçant obterit, de même que le fait unautre adverbe dans Lucrèce 111, 891 : « urgerive superne obtritum pondèreterrre. » Cf. LXIV, 294, Posf. — 8. Ereptum... Cl. Horace, Odes,III, 24, 32 : « sublatam ex oculis (virtutem) quserimus. » — Nostrisveut dire: de moi et des miens (LXIV, 202 : sequesuosque);ou équivautà tneis, le pluriel se trouvant ici après le singulier (au v. 5 : mei),par un changement dont nous avons vu des exemples, L x 1 v, 133. —Obterit, sous le poids de la terre comme dans l'exemple de Lucrèce,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6f}Magnus l'approuvent. — 9. G : meroribus. — 10. G : Hec. — O :actiaie; G : acciade. — M. G : nequicquam ; Baehrens : nequaquam.— 13. O: Efluxisse; G : Effuxisse (le j'/me paraît de 1" main;au-dessus de Vu, un 1 est écrit, à ce qu'il semble, de la mêmecité au v. 7. — 9. Sed, indique qu'on reprend lé-discours interrompupar la parenthèse (Madvig, § 480) ; famen répond à Etsi, <strong>du</strong> v. 1. —In tantis... résume la pensée des premiers vers, et reprend l'expression<strong>du</strong> v. 4. — Mœrorïbus, est de même au pluriel dans Cicéron,de Fin. 1, 18, 59; dans Ennius, Trag., Medea, 330, Ribbeck (309,Vahlen); dans Stace, Silves, v, 5, 8; dans les inscriptions, Corpus,1, 1303, etc. — Mitto... Battiada : cf. cxvi, 3. — 10. Expressa,est un synonyme de conversa: tra<strong>du</strong>its : cf. Térence, Ad. prol. 11 :« verbum de verbo expressum » ; et ce vers de Cicéron, cité à lafin de la Vie de Térence, de Suétone : • « conversum expressumquelatina voce Menandrum. • — Carmina peut certainement ne désignerici qu'un poème, vraisemblablement LXVI; le mot auraitainsi, par opposition à versiculi, le sens d'smo : voir LXI, 13, etdans LXIV, pour désigner le chant des Parques au v. 385 : carmina;tandis qu'on avait eu au v. 333 : carminé; Bruggemannrapprochait Ovide, Her. xv, 5. Mais rien n'empêche non plusque le mot ne désigne aussi plusieurs poèmes. — Battiada : Callimaques'appelait ainsi lui-même (Épigr. xxni, 7, éd. Schneider.Cf. Hymne à Apollon, 96, et Anthol. Pal. vu, 41c); on sait qu'ilprétendait descendre <strong>du</strong> fondateur de Cyrène. Voir ici, vil, 6 :« Barri veteris » et la note. — 11. Tua dicta : de là on a justementconclu qu'Hortensius avait demandé à Catulle de lui dédier quelquesvers, ou qu'il lui avait conseillé de tra<strong>du</strong>ire quelque poëme alexan •drin. — Vagis... Cf. xxx, 10 et la note. — Nequiquam: ne tombeque sur crédita yentis. — j3. Effluxisse... : Cicéron, ad Fam. vu,14, 1 : « Si nostri oblitus es, dabo operam ut istue veniam antequamplane ex animo tuo effluo. » Ici, contrairement à son habitude (voirSchneemann, De verbis cum prap. comp. ap. Cat. Tib. Prop. Halle,1881), Catulle ne répète pas la préposition après le verbe composé.Magnus rapproche de notre vers Properce, l, 20, 2. — 13. Ut... :comparaison gracieuse, dans le goût alexandrin. Sur le lien qui larattache au reste <strong>du</strong> poëme, voir le préambule. L'oubli <strong>du</strong> poète neserait pas moindre que ne l'est l'embarras décrit de la jeune fille.Cf. LXIV, 349-350. —Missum... malum. Les pommes, données oujetées, sont un témoignage d'amour; cf. Virgile, Èglogues, m, 64


6f4COMMEN<strong>TA</strong>IRE.main que le copiste). — 14. O : Proccurrit (un point sous le premierc). — G : egremio (la 1" lettre étant séparée de part etd'autre par deux traits à l'encre blanche). — 15. G : misère oblite.— O : locatnum. — 17. O : illic prono preces; G : preceps.et 71. Les Alexandrins les ont chantées de toute manière, avec forceallusions aux légendes célèbres (Atalante, Cydippé, etc.). Voir Couat,Poésie Alexunirine, p. 76, note 5, et ici 1 b , 4. — Spensi, un amant,peut-être inconnu de ses parents et de sa mère Cfurtiio munere). —14. Pro currit... : c'est à ces vers ou à quelque description semblableque faisait allusion un poète comique cité par Festus, p. 163, M. :« nec mulieri nec gremio credi oportere proverbium est, quod et îllaincerti et levis animi est, et plerumque in gremio posita, cura inoblivionem venerunt exsurgentiuin, proci<strong>du</strong>nt. • — Caste.. e gremio :cf. LXVI, 56. Pour ce dernier mot, Biese, Rhein, Mas. xxxvi (1881),p. 334, remarque qu'il est de ceux qu'affectionne Catulle. On l'avu: lit, 8; LXI, 58 et 317. On le trouvera encore à la fin <strong>du</strong>distique: LXVI, 35; LXVII, 30; Lxvili b , 93 et 108. Cf. lamême remarque pour niveus ; LXIV, 343; et bonus: LXXXIX, 3.— 1 s. Misera; : pour l'emploi <strong>du</strong> mot en de telles situations et poursa construction à côté d'un autre adjectif, cf. LXIV, 58. —Molli... :Lucien, Dialogues des Courtisanes, XM, 1 fin, représente une courtisaneplaçant de même une pomme que lui a lancée un amant.Molli, se dit d'un tissu fin, ou tout au moins doux et moelleuxcomme tout vêtement intérieur. — 16. Prosilit, se. ex sede sua.Elle va brusquement au devant de sa mère. — Excutitur : lapomme secouée tombe <strong>du</strong> vêtement. — 17. Atque appelle l'attentionsur ce qui va suivre. A illud s'oppose Huic. Virgile s'est souvenude notre vers en disant, Géorg. 1, 303 : « Ataue illum "mprarceps prono rapit alveus amni. » Le vers spondaïque exprime,avec la brusquerie <strong>du</strong> changement pro<strong>du</strong>it, le mouvement rapide dela pomme qui roule à terre. — 18. Manat : se répand de procheen proche. — Conscius, comme ejus consciar.LXVI.Ce poème, que Catulle envoie à Ortalus comme une tra<strong>du</strong>ctionde Callimaque (voir LXV, 10), présente pour nous des difficultés de


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6fftout ordre. Le texte des manuscrits paraît avoir été plus mal conservéici qu'en aucune partie de Catulle, et, quoique étudié trèssouvent et corrigé bien des fois, il est encore, en plus d'un endroit,à peu près désespéré. De plus, les événements que rappelle lepoète grec appartiennent à une des périodes les plus obscures dél'histoire d'Egypte, et il n'est pas étonnant que souvent ses allusions,celles-là même qui étaient peut-être les plus claires pourles contemporains, nous échappent ou nous déroutent. Enfin, nousn'avons <strong>du</strong> poème très travaillé de Callimaque, Bepevwï); wXo'zay.oç,que de courts fragments qu'on trouvera cités ci-dessous auxv. 6, Aerio; 12, Assyrios; 40; 48, Juppiter; 66, Leonis; 80;encore ignorons-nous, ou il ne s'en faut pas tellement, commentCatulle tra<strong>du</strong>isait son original. On conçoit que, dans de tellesconditions, nous ne puissions goûter que médiocrement uneœuvre que nous ne sommes pas toujours assurés de bien comprendre; qui n'est pas sûrement partout et purement alexandrine,et où cependant on n'oserait juger Catulle que commetra<strong>du</strong>cteur.Réunissons d'abord ici ce qu'on sait des personnes nommées etdes événements rappelés par le poète grec.L'expédition en Assyrie dont il est question au v. 12 paraît êtrecelle que, Vers 246, Ptolémée Ëvergète, fils de Philadelphie, entrepritpour venger le meurtre d'une sœur qui, comme la reined'Egypte, sa femme, se nommait Bérénice. L'Assyrie fut, dans cetteguerre, ravagée et conquise par le roi d'Egypte (vers 36 et 12).L'héroïne de notre poème était fille <strong>du</strong> roi de Cyrène, Magas,frère par mère de Ptolémée Philadelphie (d'où, au vers 22 : nfratriscari »). Elle avait élé fiancée par son père à Évergète. Mais aprèsla mort de Magas, sa femme, nommée Arsinoë par Justin (xxvi, 3),Apamé par d'autres, afin d'empêcher le mariage projeté, appelaà Cyrène Démétrius le Beau, frère d'Antigone Donatas, avec l'intentionde lui donner Bérénice. Elle ne put mener son projetjusqu'à l'exécution. Démétrius, devenu l'amant d'Arsinoë, fut tuésous les yeux et peut-être par les ordres de Bérénice à qui cet acted'énergie tout oriental permit d'épouser Ptolémée comme l'avaitvoulu son père, en même temps qu'il lui valait le trône de l'Egypte ;de là au v. 27 : « honum... facinus, quo regium aiepta es Conjugium.»Les allusions sont plus pressées et plus obscures encore aux vers51 et suiv. On ne comprendra ce passage que si l'on se rappellequ'Arsinoë, mère d'Ëvergèle, femme et sœur de Philadelphie, avait


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COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6f7mieux s'accommoder que nous ne le faisons nous-mêmes. Si l'on étaitsûr que la tra<strong>du</strong>ction fût littérale, on aurait encore dans ce fait dequoi appuyer la date à laquelle nous proposons de reporter la compositionde LXVI. Car quelque plausible que soit l'excuse qui sertici au poète, quoiqu'on trouverait sans peine dans les usages de .ces imitateurs des Alexandrins de quoi justifier, même à l'époquede la maturité de Catulle, une simple tra<strong>du</strong>ction de Callimaque, onse l'expliquera mieux si on la rapproche des débuts de sa carrière.Un poète sûr de sa voie marcherait moins docilement sur la traced'un autre, fût-il un de ses maîtres. Disons donc qu'autant qu'onpeut en juger, LXVI se rattache à l'époque où Catulle se formait àl'école des Grecs, et que ce poème semble avoir été composé à unedate plus voisine de sa jeunesse que de la fin de sa vie.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. — i. GO :despexit. La correction est déjà dans l'édition de Calpurnius de 1481.Bentlei: descripsit.— a. GO : habitus.— ;. GO : Flameus. — O : obsculetur.— 4. O : ceteris. — G : sydera. — Beehrens croit que sidéra neCOMMEN<strong>TA</strong>IRE. — 1. Omnia... Cet éloge de Conon, la descriptionprécise de la place de la constellation, aux v. 65 et suiv., etaussi le dernier vers <strong>du</strong> poëme, étaient destinés à flatter le goût queles Alexandrins avaient ou affectaient d'avoir pour les études et lespoèmes astronomiques. Aratus venait de publier ses Phamomena. —Dispexit : a distingué les uns des autres, malgré leur nombre(Omnia) et malgré la distance. — Lumina : cf. Virgile, Ge'org. 1,5:« vos o clarissima mundi Lumina. > Ce vers parait avoir étéimité par l'auteur de la Ciris, 7 : « altius ad magni suspexit luminamundi ». Le substantif reprendra son sens ordinaire, au singulier, auv. 7, et, au pluriel, au v. 66. — a. Stellarum ; les constellations.— Comperit : a su découvrir. Magnus signale une imitation de cev. dans Apulée, de deo Socr. 13. — 3. Ut... : nouveau régime decomperit : les éclipses des différents astres... Cf. Sénèque, Quœst.nat. vu, 3, a : « Conon postea diligens et ipse inquisitor, defectionessolis servatas ab ASgyptiis collegit. » — Rapidi : ou rapidedans sa course, à cause des vastes espaces qu'il parcourt : cf. LXIV,373 : « yagi... Solis »; ou, comme dans Virgile, Cèorg. 1,9a, etc.: brûlant. — 4. Ut cédant... : il s'agit ici non pas <strong>du</strong>coucher des astres, quoique cédere ait parfois ce sens (Cicéron,Aratea, 374), mais d'éclipsés ; donnez au mot sidéra son sens


6f8COMMEN<strong>TA</strong>IRE.désigne que le soleil et propose de lire au commencement <strong>du</strong> vers Etau lieu de Ut.— 5. O : sublamina; G : sublimia; la correction est déjàdans l'édition de Calpurnius. — GO : religans. — 6. Au lieu de gyro,GO portent : guioclero, que Baehrens, développant une indicationde Scaliger, explique par : guro (= gcero = gyro) /. cero (ce sontdeux leçons juxtaposées). — Meineke : atherio. — 7. GO: calestile plus général, et distinguez le v. 4 <strong>du</strong> vers suivant en remarquantqu'il s'agit ici d'éclipsés régulières (certis... temporibus) paropposition aux éclipses extraordinaires que la fable explique à safaçon. — 5. Ut Triviam... C'était un mythe cher aux Alexandrins.Voir Apollonius, iv, 57 et suiv., avec la scolie, et Théocrite, xx, ;8.— Sub... saxa ; entendez : in antrum saxis contectum. — Latmia :<strong>du</strong> <strong>mont</strong> Latmos, en Carie. — 6. Gyro : l'orbite qu'elle suit dans sarévolution. Cf. Horace, Sut. 11, 6, as : • seu bruma nivalemInleriore diem gyro trahit. » L'image vient des courses de chars, etelle convient ici d'aulant mieux que Diane, comme Apollon, étaitcensée parcourir le ciel sur un char. — Gyro... aerio : cette assonancedes deux hémistiches est fréquente et certainement volontairedans Catulle; cf. ici les v. a ; 1 ; ; 14; 16; 19 ; 30 ; 3 5 ; ;6; 75 ;78; 84; LXIV, 40; LXVIII", 17, etc.; de même dans les liendécasyllabes:VI, 8; xxvn, 1 et 3, etc. Meineke a remarquéavec raison que de telles assonances étaient recherchées par lesAlexandrins et notamment par Callimaque. Elles servent généralementà mieux marquer le rapport de deux noms, d'un substantif etde son adjectif, bref de deux mots correspondants. Cf. la note surLXIV, 38, et en général, pour les assonances, voir la note surLXIV, 151. Voir aussi Couat, Poésie Alex. p. 93. — Aerio,quoique les astres se meuvent proprement dans Vcether. Mais aersera employé de même dans Horace, Od. 1, a8, 5, et dans Virgile,/En. vi, 887; l'éther n'était certainement pas distingué del'air et de la région des nuages aussi nettement que l'ont soutenuquelques modernes (voyez ici même, 55 : cetherias... umbras);enfin, la confusion serait excusable ici, à cause de la situation dela lune respectivement à la terre et surtout à cause <strong>du</strong> contexte.On lit d'ailleurs dans Callimaque, Hymne à Délos, 176: iasatSuoiTsîpsctv rivîx.a •n-Xsiorix XJT' TJe'pa pouXGXiWai ; et, dans le vers quiva être tra<strong>du</strong>it par Catulle : rt y.e Ko'vav sKXEijiev s'v lôépt (corrigépar Meineke et Bergk en : Èv at8-'pi), xôv Bspovixyi; Bo'


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6fÇ


66oCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.Aussi beaucoup d'éditeurs, et récemment encore Bsehrens, appuientla conjecture de M"" 1 Dacier ; mactus. Cf. Martial, iv, 15, a.Frôhlich proposait: abdûctus ; Peiper : avectus; Pleitner et Riese :furtctus (?). —G : hymeneo; O : himeneo. — 13. GO : Vastum. —GO: ieraf. — GO: assirios. — 13. G : nocturne (il y a ungrattage entre IV et \'n; peut-être la première main avait-elleécrit : nocturne; mais la correction paraît être <strong>du</strong> copiste). —G: rixe. — 14. O : exinius. — 15. GO: atque parentum. Lecorrecteur <strong>du</strong> Datanus, la première Aldine, Lachmann : anne ; auphrase et qui la prolongent, voir la note de LXIV, 7. — Novo...hymenato : on suppose que ce mariage <strong>du</strong>t suivre de très prèsl'élévation d'Évergète au trône (347). — 13. Vastatum : Virgile,/En. 11, 786, emploie de même le supin après Ire. — Finis;sur l'emploi de ce mot au masculin, voir LXIV, 3. — Assyrios.L'Assyrie proprement dite avait bien été comprise dans les conquêtesd'Evergète (v. 36). Cependant il est plus simple d'admettreque le mot est employé ici pour Syrius, comme cela a lieu assezsouvent chez les poètes et même chez les prosateurs ; voir Noeldek,Hermès, v, p. 443 et suiv. — Blomfield et d'autres éditeurs ont cruretrouver le vers grec correspondant dans un fragment dé-Callimaqueconservé par \' Etymologicum Magnum au mot 'Aooupîa, Schn.fr. 133 : H (/.èv àrs' 'Acrauptoiv •hu.tSa.srn orpoeroi. — 13. Le vers desCatalecta, IX, 3 : « horrida barbaries; portons insignia pugnae >, estpeut-être une imitation de celui-ci. — Nocturnat. Virgile a dit : Ain.xi, 736 : « at non in Venerem segnes neefurnaque bella », et Claudien,Fescennina, xiv, 39 : « nocturni referens vulnera prœlii. » —Vestigia fixa. Cf. Horace, Od. 1, 6, 17 : « proelia virginum, Sectisin juvenes unguibus acrium »; Properce, 11, 13, 4 : « quantaquesublato lumine rixa fuit »; Cicéron, in Verr. v, 33, fin: « hic scilicetest metuen<strong>du</strong>m... ne denudetura pectore, ne cicatrices populusRomanus adspicîat, ex mulierum morsu yestigia libidinis atquefiéquitiae. » — Rixa Qjiam... gesserat : expression que Catullea formée par analogie avec : bellum, inimicitias gerere. — De :Ovide dit de même, Ibis, 169: « dVque tuo fiet... corpore rixalupis »; entendez donc : la bataille soutenue pour conquérir sa virginité.Le mot rixa; amène la digression qui suit jusqu'au v. 33. —15. Anne... : la même tournure revient au v. 37, et avec an auxv. 31 et 31 ; elle est très fréquente dans Térence. — Parentum. Ils seréjouissent à la pensée d'avoir de petits-enfants. Cf. LXIV, 383.. —


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.66lcontraire, Schwabe et Heyse conservent atque; Barhrens proposemaintenant : anne parumper (?). Au lieu de parentum, Schmidtconjecture : maritum (?). — 16. Heyse : saisis. — 17. O : Uberum.— GO : lumina, corrigé dès l'édition de Parme de 147;. —18. GO : diu. — O : geniunt. — GO : iuuerint. — 20. G" : prelia(une boucle ajoutée sous \'e est d'une encre plus blanche). —2 J . G : Et; au dessus, d'une main assez ancienne, mais d'une encreplus blanche : al at ; O : Et ; Ellis maintient : £f; la plupart deséditeurs, Riese, L. Muller, Schwabe' adoptent la conjecture desItaliens: An; Baehrens et Vahlen écrivent: At. Quelle que soit laleçon adoptée, il reste sûrement dans la suite quelque obscurité.— G : non; O : Uo (= vero). — 22. O : Sed fais (= factis). —16. Falsis... lacrimulis : de même Térence, Eun. 67 : • faisalacrimula. • Le diminutif est employé seul avec le même sens, ProPlancio, xxxi, 76. Cf. dans les Sententix de Varron, 11, éd. Riese :« sic flet hères ut puella viro nupta : utriusque fletus non apparensest risus. » — 17. Ubertim : cet adverbe se joint régulièrementaux verbes tels que flere. — Intra ; en restant sur le seuilmême, avant de le franchir pour entrer dans la chambre nuptiale. —18. Non... L'intercalation de la parenthèse dont les deux membressont ici séparés, rappelle d'autres constructions, il est vrai moinshardies, de Catulle : xnv, 9, et, si le texte est exact, LXIV, 185.Cf. aussi txvni b , 110, aux NOTES CRITIQUES. Le poète a voulusans doute faire ressortir la négation et le mot yera. Cf. dans Virgile,Gèorg. iVj 168. On pourrait aussi rapprocher certaines constructionscompliquées d'Apollonius, par ex. 1, 759-761. — Ita me diyi... :cette formule d'attestation a sa forme la plus simple t'xcvil, 1 ; icil'expression archaïque diyi lui donne déjà un ton plus élevé; il esttout à fait solennel : LXI, 196; cf. aussi ixvn, 9. — Vera est pouryere. — Juerint, pour Juyerint, forme archaïque ; voir Neue, FormenLehre,11, p. 533.—19. Mea...regina. La chevelure parle (7, me),et désigne par ces mots Bérénice à qui elle va s'adresser (v. 2 1 etsuiv.) en employant la seconde personne. —. 20. Inyisente : quandil est allé chercher..., comme LXIV, 386. — Torva, épithète deMars, appliquée ici aux combats. Les deux mots s'opposent ànoaurnx... rixx <strong>du</strong> v. 13. — 21. An... Sed : ou bien diras-tu quetu pleurais, non... Après ces deux vers, on sous-entendrait uneréponse négative: cela ne peut être; car... — Luxti: cf. au v. 30 :tristi; et voir aussi xiv, 14, la note sur Misti, et : LXIV, 2, la note4i


662 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.G : dissidium (voir l'Excursus de Madvig, de Fin. p. 799). — 23.GO : Cum penitus; Bentlei : Qpam; Lachmann : Tum; Baehrens :Ut. — 24. G : Ut ibi. — G : nunc, et au-dessus, d'une mainancienne, mais d'une encre plus blanche : al. te; O : runc; Ellis,Baehrens, Schwabe, Schmidt, conservent cette leçon ; Haupt-Vahlen,L. Mùller, Riese, écrivent : tum (cf. ixiv, 57 aux NOTES CRI-TIQ.UES). — GO : solicitât. — 25. Vossius : e rectis; Maehly :e trepidis. — GO : at ego; Vossius a intercalé te; les Italiens,d'après les manuscrits corrigés, écrivaient : Atque ego. — 26. GO :magnanima. — 27. G : q, regium adeptus; O : quam regium adeptos;M 1 : adepto'; Muret a rétabli: quo; Scahger, Lachmann: adepta's (voirsur Nasse.—Deserta-.cf LXVIII*, 6.— Cubile : comme LXI, ni.— 22. Fratris. Les latins se servaient de ce terme pour désignerdes cousins. Callimaque a pu l'employer ici pour rappeler un usageparticulier à l'Egypte. On lit dans le décret de Canope : paoïXtiçnroXEy.aïo; TlToXsu.a(o'J xal 'ApatvoViç, 8E£>V ào'eXçcov, xai BaaîXtaaxBesevîxri, -n ào'eAtpTj aùroû xat quvr,. — 23. Matstas : l'adjectif, qui serapporte ici pour le sens à la personne, et pour la forme grammaticaleà me<strong>du</strong>llas, sera employé d'une manière plus simple au v. 29.— Exedit cura : cf. xxxv, 14: « misellae Ignés interiorem e<strong>du</strong>ntme<strong>du</strong>llam »j LXVIII b , 11, et xci, 6. — 24. Toro pectore : cf.LXIV, 70 et joignez ces mots à sollicita: et non à excidit. — 25. Pourl'enjambement, voir la note sur le v. 9. —Sensibus ereptis : cf. LI *,6. — At .. cette: joignez ces mots dont la séparation mêmefait ressortir les deux pronoms. — Ego : moi, ta chevelure. —26. A parva virgine, comme on dit : a puero paryulo (par ex.Plaute, Merc. prol. 89), a virgine (Ovide, Ars am. m, 75); maisil y a de plus l'opposition que suggère naturellement le mot virgine,et aussi celle de parva avec le dernier mot <strong>du</strong> vers. —Magnanimam.Beehrens suppose ingénieusement qu'il y avait dans legrec u4YaXot r *jYG:, mot choisi pour rappeler un surnom de Bérénicequ'Athénée, xv, p. 689*, nomme : BspEvîxn r. u.ft£\n. Au commencementde ce poëme, nous avons indiqué le fait historique auquelon rapportait, d'après Justin, les mots: magnanimam... bonum...facinus.Un passage d'Hygin, Poet. Astron. 11, 24, qui, tout en contenant(1) A partir d'ici je citerai les variantes intéressantes de ce nianascrit de Venise(en papier, XV e s., n* 107, class. Xll, cod. LXXX), sur lequel M. Scuulzvient de publier un article intéressant dans l'Hermès, XXIll (1888), 4.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 66]L. Mûller, Dere metrica, p. 305) ; Baehrens : quom rcgium adoptas (?).— 28. GO : quod. — G : fortior; O : forcior; Muret : fortius. —GO : aut sit; Pisanus, à la marge de l'édition de Vicence, 1481 :ausit ; Bsehrens : quod non ausit alis mulier. — Schneider, dans sonédition de Callimaque, 11, p. 152, suppose qu'après 28, il y a unelacune d'au moins deux distiques où se trouvait rappelé un fait ainsimentionné dans Hygin, Poet. Astron. 11, 24: « hanc Eerenicennonnulli cum Callimacho dixerunt equos alere et ad Olympia mittereconsuetam fuisse. » Suivant Haupt, Op. 1, p. 61, au contraire ce passage<strong>du</strong> De astronomia ne serait qu'une paraphrase <strong>du</strong> v. 54, avec uneméprise sur le sens des mots : aies equos. Mais avec cette hypothèse,les mots ad Olympia ne sont pas expliqués. Il est possible qu'Hyginnous ait conservé un extrait gauche et incomplet d'un commentaired'ailleurs fort mêlé <strong>du</strong> poème de Catulle. — 29. G : fum; O : cum.— G : mesta. — G : que. — 30. G : Jupiter; O : Juppiter. — G :sepe, — 31. Schrader : tantum; on a proposé aussi : fanfum ? deus ?Peiper : tantus dolor ? mais alors quel sens peut avoir ensuite an ? —des erreurs, paraît provenir d'un commentaire ancien de Catulle,donne une autre explication : « alii dicunt hoc amplius, Ptolemteum,Bérénices patrem (?), multitudine hostium perterritum, fuga salutempctisse ; filiam autem sœpe consuetam insiliisse in equum, et reliquamcopiam exercitus constituisse, et complures hostium interfecisse ; reliquosin fugam conjecisse ; pro quo etiam Callimachus eam magnanimamdixit. » L'auteur <strong>du</strong> commentaire aura peut-être confon<strong>du</strong> deuxBérénices. Les derniers mots <strong>du</strong> chapitre de Justin, xxvi, 3, serapportent au contraire fort bien au texte de Catulle : « quo (Demetrio)interfecto, (tu, Bérénice) et stuprum matris salva pietate (ellefit épargner sa mère) ulta es, et in matrimonio sortiendo judiciumpatris secuta es. » — 28. Alis. Voir xxix, 16, la note sur Alid.—29. Tum marque l'opposition avec la période précédente, et annonceyirum mittens. —• Mittens, comme dimittens : quittant (bien malgrétoi). Voir LXIV, 222. — 30. Juppiter, comme au v. 48, et 1, 7.—Tristi : voir 21, luxti. — 31. Tantus : construction elliptique detantus, fréquente avec les pronoms interrogatifs (= et est magnusprofecto qui te mutavit). Cf. /En., 11, 282 : « quae fonfo? tenueremorae? • et 1, 605 : « quce te tant larta tulerunt saecula? » —An quod... : cf. le v. 15. Après avoir supposé que la reine avaitété tout à fait changée (mutant) par l'Amour (deus), le poète donneune explication plus simple, qui n'est d'ailleurs que la première


654 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.32. G : adesse. — Schwabe propose : valent. — 33. GO : iii procunctis (G : cunrisj pro. Vossius entendait pro cunctis comme pro totoexercitu. 11 est plus simple de supposer que le copiste avait d'abordpassé deux mots, et qu'il n'en a ensuite rétabli qu'un. La correctionpar me a été faite par Coloiius et Perreius; l'édition de Gryphius de1543 donnait : prx cunctis. — 54. O omet taurino. — 5 5. G : Sed, etau-dessus, d'une encre noire, d'une main qui peut être ancienne : ai si;O : S; (= Set); Schwabe : Sei.— O : redditum. — GO : te tulisset isaut in. Baehrens, rapprochant les mots d'Hygin : « si victor rediisset »,et rappelant que Ptolémée a dû être absent de trois à quatreannées, propose : si reditum tetulisset ovans. Is tempore longo. —36. G : asyam. — GO : egipti. — 37. O : cetu; G : cçtu (dans cesupposition ramenée à la forme d'une observation de chaque jour. Anrépond à An <strong>du</strong> v. 31, et à Anne <strong>du</strong> v. 37 ; il faut donc sous-entendreluxti plutôt que murera es, ou id te mutavit devant quod. — 32. Carocorpore : l'objet aimé. Calvus, frg. 6, éd. Mùller, emploie la mêmeexpression, mais dans un sens général. Cf. 80, corpora. — 33./ci: àce moment. Cet adverbe a de même le sens temporel, correspondantà ubi ou à ur; LXIII, 48 et 76. Plaute emploie avec le même sensUbi... ibi, par ex. Aulul. 111, 5, 51 (318). —Me : la chevelure; lemot répond à ego <strong>du</strong> v. a 5. — Dulci conjuge. L'épithète a sans douteici un sens fort comme quand il s'agit d'amour; cf. ici aux v. 6, 13 ;XXX, 3; LXIV, 176; cependant elle se rencontre ailleurs avec un sensfaible, par exemple : LXVII, I, et Dulcis conjux est encore dansVirgile, G. îv, 464. — 54. Non sine, comme LXIV, 293! — 3 5* Sei...De la condition dépend tout ce qui précède. L'hécatombe n'accompagnedonc pas le vœu (Ellis) ; elle ne sera offerte que si le vœu estexaucé. — 35. Tetulisset, comme tetuli, LXIII, 47 et 53. L'expression: reditum ferre, qui implique ici l'idée des dangers d'une guerrelointaine, est déjà : LXIII, 79 ; cf. aussi LXI, 36 : a aditum ferens »,et la note. — Is... L'asyndète avertit que le vœu a été aussitôtexaucé, et suivi immédiatement de victoires <strong>du</strong> roi. — In 1 voirLXIV, 153. — 36. Asiam. La conquête, d'après les témoignagesdes historiens (S*. Jérôme, Comm. sur Daniel, xi, 7; Polyène;l'inscription d'A<strong>du</strong>lis dans le Corpus, m, p. 308) s'étendit si loin,qu'il faut ici donner au mot Asia son sens le plus général. —Addiderat : le plus-que-parfait, puisqu'il s'agit <strong>du</strong> temps qui a précédél'accomplissement <strong>du</strong> vœu. — 37. Qpis... pro factis : cf.LXIV, 153 : « Pro quo. » — Catlesti... catu : pour la forme <strong>du</strong>


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 66'" main, et non, comme à Schwabe, de 2 e main). — 58. O:disoluo. — 39. G : deuertice. — 40. O : capud. — 41. O : feratq;si quis. — GO : adiuraret. — 42. Statius : quis. — 43. Baehrens nedernier mot et pour l'expression, cf. LXIV, 387 : « mortali... catu. »— Reddita : nous disons de même un vœu ren<strong>du</strong>. Cf. LXVIII b , 112:« redditur » ; Horace, Odes, 11, 7, 17: « ergo obligatam redde Jovidapem «3 et Tibulle, 1, 3, 34. — 38. Pristina... novo : simpleopposition comme au v. 64 : « antiquis... novum »; Virgile, Mn. m,181 : « novo veterum », etc. — Dissoluo: ce mot est employé avecvota par Cicéron, Ad An. xv, 1 ;, 4 ; cf. ses alienum dissolvere. Pour la "diérèse, cf. ici 74 et i b , 6: soluit; LXI, 53 : soluunt; xcv, 6:pervoluent, et aussi p. 567 en haut. — 39. Invita... : vers imité parVirgile, /En. vi, 460 : « invitas regina, tuo de littore cessi. » — Cessiicf. txiv, 34 : » cedentem. » — 40. Invita : pour la répétition <strong>du</strong> mot,cf. celle d'afore, aux v. 75-76; d'onyx, v. 82-83, et voyez LXIV, 27.— Adjuro teque tuumque caput: cf. Cicéron, De domo, tvn, 145 :« meque atque meum caput ea condicione devovi »; dans Callimaque,fr. 35 b Schneider:


666 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.voulant pas admettre que la chevelure se compare à une <strong>mont</strong>agne,lit: Qpone ille (= quippe quo ferro), et compare LXIV, 181 :« quemne ». — Après est, G a : que; O : q (=quae). — GO : maxima;Guarinus : maximum, — GO : in oris. Ce texte n'est véritablementpas admissible, oris ne pouvant s'employer ainsi sans que quelquemot le détermine : suis, un adjectif ou un génitif. Les Italiens et aprèseux beaucoup d'éditeurs, parmi les plus récents : Haupt, Vahlen etL. Mùller, ont lu : in orbe ou in orbi. Peut-être pourrait-on lire : inActe ou Acta, nom de la presqu'île à l'extrémité de laquelle est le<strong>mont</strong> Athos, oris étant une glose ou une corruption de ce mot. —44. G : phytie; O : phitiet passage très difficile dont la restitution est.d'autant plus risquée que le sens <strong>du</strong> vers n'apparaît pas clairement.Autrefois, d'après la 1" Aldine, on lisait : Phthice. Achille était roi dePhthie ; la race de Phthie serait ici celle des rois de Macédoine qui prétendaientdescendre d'Achille. Superyehitur voudrait dire alors, commedans un exemple de Tite-Live, x LI 1, 48, 7 : doubler (un cap) : l'Athos,dirait-on, la <strong>mont</strong>agne la plus haute que rencontrent ces rois encôtoyant le rivage de leur royaume. Mais le sens <strong>du</strong> v. 44 serait alorsbien faible, et l'on objectera que les Macédoniens ou leurs rois n'étaientpas les seuls navigateurs qui eussent à doubler le cap de l'Athos. —Depuis Vossius, on lit : Thice; il s'agirait alors de 0eïa, la mère <strong>du</strong>soleil (Hésiode, The'og. 571, et Pindare, Isthm. v, 1). Levers signifierait:la plus grande <strong>mont</strong>agne au-dessus de laquelle passe le soleil.Reconnaissons qu'une telle périphrase n'aurait pas répugné au goût desAlexandrins. Mais superyehitur est avec ce sens peu clair, assezimpropre, et aurait grand besoin d'être déterminé par quelque mot.— Conr. de Allio lisait : Thyiœ, entendant par là : Thyia, la mèredes Macédoniens (elle est ainsi appelée par Hésiode, d'après Etiennede Byzance, au mot Maxso'ovia). On peut faire à cette explicationles mêmes objections qu'à la première explication citée. — Ellissuppose, qu'il est ici question d'un roi de Macédoine, à peu prèscontemporain de Callimaque, et dont la mère portait le nom dePhthia, nom souvent donné à des princesses de l'Épire et de laMacédoine. — Si l'on remarque qu'il y a entre les deux distiques desv. 4j et 45 une certaine symétrie, on s'attendra à ce que le v. 44annonce le fait historique qui sera indiqué plus clairement au v. 46,comme moi. La comparaison est à la fois paradoxale et ingénieuse.— Eversus ; détruit, rasé (par hyperbole, au lieu de creusé, ouyert)pour faire place à la mer. — Mons : l'Athos, dont la traversée par


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 667comme au v. 43 répond le v. 45. On obtiendrait ce sens en sousentendantavec supervehitur un mot comme navibus, et en lisant parexemple : Progenies Cephei. Céphée est le frère d'Andromède, et l'onsait qu'on rattachait à Persée et Andromède l'origine des Perses : cf.Ovide, Ars am. 1, 225 : « Danaeia Persis. » 11 s'agirait ainsi, dès lev 44, de Xerxès et de sa traversée de l'Athos. Resterait seulement l'emploiassez hardi <strong>du</strong> présent: supervehitur pour le parfait; on pourraitcependant comparer LXVI 11 *, 36 : sequitur. — G : super vehitur. —43. OG 1 : Tum: la capitales été dans G corrigée ensuite en un C.—GO : propere. Peut-être l'original avait-il : jtpere. Parmi les Italiens,les uns ont lu avec Guarinus : rupere, M Baehrens défend encorecette leçon qu'on ne justifie cependSnjWar aucun exemple approprié;car rumpere iter, viam, om|aS^Klans Valérius Flaccus, 1,3:« rumpere cursum », diffèrent p^^^WAe rumpere mare (= fretum,rumpendo <strong>mont</strong>em, efficere). JH^Ktres et aussi Vossius ont lu,d'après des mss. corrigés : yjtperere; Statius proposait : pepulere(d'après VIliade, vil, 6 : TTO'VTGV ÈXaùvovreç) ; enfin Rossbach et Bergk :fodere; W. Wagner: ecfodere. — G : atque. — 48. O : Juppiter;G : Jupiter. — Après ut, G a : celitum; O: celerum; Politien, HauptXerxès a été si souvent citée et célébrée par les poètes. Voir dansl'Anthologie de Riese les n os 239, 442 et 461; dans Juvénal, x,174, etc. — Oris... Thiat... supervehitur: voir les NOTES CRI­TIQUES. — 46. Classi. Pour cette forme d'ablatif en-i, voir lesexemples que cite Neue, FormenLehre, 1, p. 21; ; cf. LXIV, 213aux NOTES CRITIQJJES, et opposez LXIV, 54 : classe.— Athon :à côté de cette forme qu'appuie une imitation de Valérius Flaccus,1, 164 et un texte de Priscien, vi, 12, 70, Servius, Géorg. 1, 332,cite : Atho, forme plus rapprochée <strong>du</strong> mot grec "A8M employé parThéocrite dans le vers que Virgile imitait. — 47. Quid jacient,se. quid facere possunt. De même LXVII, 12, et Properce: 111,12, 17. Le vers semble avoir été imité par Virgile, Bucol. m, 16 :« quid domini faciant, audent cum talia fures? » — 48. Juppiter.Cf. v. 30. CF. aussi Horace, Satires, il,, i, 43 : « o pater et rexJupiter, ut pereat positum rubigme telum. » Pour ur (= utinam),voir Dreeger, 1 2 , p. 314. Pour le souhait lui-même, il rappellespirituellement les imprécations lancées par les poètes contre lesinventeurs de la navigation, des métaux précieux, etc. — Nousavons pour ces vers l'original, peut-être altéré au second vers :XaXiiëcûv ûç àîToXc-tTO "ïévo;, rtioBev àvTsXXovra xaxiv tpUTÔv ot pt.iv


668 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.et tous ceux qui n'admettent pas l'biatus à la césure <strong>du</strong> pentamètre(voir aux NOTES CRITIQUES, LXVII, 44) lisent: Chalybon. Voir aucommentaire le vers de Callimaque. — 49. G : querere; O : querrere(un trait au-dessus de rr d'après Ellis et Schwabe). — Dans G, lapremière syllabe de venas, est d'une main qui paraît récente sur ungrattage (il semble qu'il y avait de 1" main quelque chose comme :iomas). — 50. G : ferris fringere; O : ferris fingere; Vossius,Baehrens : ferri fingere; Heyse : ferri stringere, qu'adoptent Ellis,Schwabe et Schmidt (cf. Mn. vin, 421), celui-ci expliquant stringerepar : cogère in stricturas (en barres travaillées), tandis que d'autresl'expliquent simplement comme un synonyme de premere, comprimere.D, Lachmann, Haupt : ferri frangere. — GO : <strong>du</strong>riciem. —51. G : Abiûcte (la 3 e lettre est pointée, à ce qu'il semble, deftpwxv. — Chalybon. Ricse, Rheinisches Muséum, XXXVI(I88I),p. 206, a réuni les passages des anciens où est mentionné ce petitpeuple des bords de l'Euxin. Il <strong>mont</strong>re qu'à l'origine, chez leshistoriens (surtout Xénophon) et chez les poètes, les Chalybessont présentés non comme les inventeurs <strong>du</strong> fer, mais simplementcomme les meilleurs ouvriers, sachant le travailler. C'est seulementà partir de Callimaque, peut-être à la suite d'une fausse interprétationdes vers d'où est tra<strong>du</strong>it notre passage (49, Et qui), qu'ilssont devenus dans la tradition les inventeurs <strong>du</strong> fer. •— 49. £r quiprincipio. te même hémistiche se retrouve : LXVIII b , 119. On serappelle la fameuse imprécation de la Médée d'Ennius, 205 R. :« Utinamne in nemore Pelio... » — Sub terra: cf. Horace, Épit.1, 6, 24 : o quidquid sub terra est, in apricum proferet aetas. » —50. Institit : s'est appliqué, obstiné à... On a quelques exemples decette construction avec l'infinitif qui devient surtout fréquente àpartir de Tiie-Live : voir Dreeger 11», p. 315. — Ferri... <strong>du</strong>ritiem,équivaut à : ferrum utcumque <strong>du</strong>rum sit. — Frangere : en le rendant<strong>du</strong>ctile et malléable. — 51. Abjuncta... : construisez : coma,(mea?) sorores, (Hupe, p. 25 : SchwesterHaare), abjunctctpaulo ante(a me), lugebant mea fiata. Guarini et d'autres éditeurs après lui,voyaient dans abjuncta un génitif développant mea : mon sort alorsque j'étais séparée d'elles. Mais la construction est tout à fait opposéeà cette explication à laquelle on ne recourait sans doute que pouréviter une objection subtile : abjuncta, a-t-on dit, ne peut être unnominatif parce que : « minora a majoribus segregantur, nonautem majora a minoribus »; il est facile de répondre que la


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6691" main). — G : conte.— O : facta.— 53.0: minonis'; G : menonis.— G : ethyopis. — 53. GO :. nutantibus; Bentlei : nictantibus. —boucle transportée au ciel est devenue par là même la partie laplus importante de la chevelure. — Pour sorores, cf..l'emploi de cemot en parlant des mains, par ex. Plaute, Pan., 1,3,9 (416) et leMoretum, a8. — 53. Cum se... obtulit, se. mihi. — Memnonis...unigena... aies equos: quel est ce cheval ailé? La question est difficilesans que la difficulté puisse nous étonner. Le poète que tra<strong>du</strong>itici Catulle avait l'habitude de procéder par allusions lointaines, et,parmi les légendes mythologiques, il recueillait et citait de préférenceles moins connues. Ce n'est pas merveille s'il en résulte que,pour nous, plus d'un de ses vers diffère assez peu d'une énigme.Tel est, entre autres, notre passage qu'on n'est parvenu à éclaircirun peu qu'au commencement de ce siècle. Auparavant, on ne savaittrop quelle solution proposer: Guarini songeait au phénix; Scaliger,d'après une suggestion de Muret, pensait à Pégase. Voici des explicationsplus satisfaisantes : 1° celle d'Estaço. Le cheval ailé seraitle Zéphyre. De même que les autres vents, il est représentécomme un coursier; Valérius Flaccus, 1, 611, appelle les vents:« Thraces equi •, et la légende fait d'Eole le fils d'Hippotés (voirOvide, Métam. iv, 663). Zéphyre est le frère par mère de Memnon,puisque l'Aurore, leur mère commune, a eu d'Astrée, les vents(Hésiode, Théog. 378), et d'autre part, de Tithon, Émathion etMemnon, le roi des Éthiopiens (Théog. 984, et Apollodore, III,13,4). Zéphyre peut être ici lefamulus d'Arsinoè (Vénus-Zephyritis),comme il l'est ailleurs d'Éros (Apulée, Métam. v, 6). Enfin le nommême donné à Arsinoë (Zephyritis) devait faire penser au Zéphyre.On objecte à cette explication qu'Mthiopis n'est dès lors dans la•phrase qu'une épithète de nature assez inutile, et surtout qa'unigenaest impropre en parlant de frères par mère.— 3° Autre explication.La mention de l'Ethiopie et le nom de Memnon, mis en évidence,ont fait penser à une légende rapportée par Ovide, Met. xin , 599et suiv. On racontait que <strong>du</strong> bûcher de Memnon étaient sorties desautruches qui, quoiqu'habitant d'ordinaire le pays de l'Aurore, l'Ethiopie,venaient chaque année se battre en Phrygie sur le tombeau deMemnon, et lui offrir, de leur sang, une sorte de sacrifice funèbre(parentalia); de là leur nom : Memnonides. Un poète italien, VincentMonti, Del cavallo alato d'Arsinoè, Milan, 1804, a eu l'heureuse idéede rapprocher ce passage d'un témoignage de Pausanias, IX, 31, 1,


67OCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.34. O : arsinoes; G : asineos, et en marge, d'une encre noire etd'une main récente : arsinoes. — GO : elocridicos (quoique dansG, on doute s'il y a, après di, un c ou un f). Bentlei a corrigé en :Locridos, adopté par Ellis, L. Mùller et Baehrens; Arsinoë seraitappelée ainsi parce que les Locriens furent les premiers colons de laCyrénaïque. Voir l'Enéide, xi, 265, et la scolie de ce vers. Ptolémée,IV, 4 (p. 275, 19, éd. Wilberg), mentionne en ce pays un prod'aprèslequel Arsinoë avait été représentée comme portée par uneautruche, et il a proposé de reconnaître dans cet oiseau le messagerailé que nous cherchons. Mais cette explication ingénieuse a toujourscontre elle le mot unigena : car ce mot ne peut signifier,comme le supposait Ellis, p. 306 : fils unique, puisque ces oiseauxsont multiples (Memnonides), et si on l'explique par : frère deMemnon, cette idée est en contradiction avec la légende tellequ'on la trouve dans Ovide au v. 615; car il dit : « seque viroforti [se. Memnone] meminere crearos. » •—• 3 0 Baehrens proposede prendre unigena dans son sens propre (cf. LXIV, 302); cemot désignerait donc Èmathion. Une légende, différente de celleque rapporte Ovide et qui ne serait point parvenue jusqu'à nous,rattacherait à Emathion l'origine de l'autruche ou de quelquegrand oiseau <strong>du</strong> sud de l'Egypte. N'est-ce pas avouer implicitementque l'énigme reste pour nous insoluble ? — 53. Nutantibus:s'inclinant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre; d'autres poètes(Cicéron, Arat. 88, et Ovide, Métam. I, 506), pour exprimer lamême image, disaient : « penna tremebunda » ou « trépidante ».Cf. Apulée, vi, 15 : libratis pinnarum nutantium motibus. » —34. Arsinoes. Le culte ren<strong>du</strong> à Arsinoë-Vénus sur le Zéphyriumest attesté par plusieurs auteurs anciens : par une épigrammede Posidippe, rapportée par Athénée, vil, p. j 18 a ; par lescoliaste de Théocrite, xvil, 123; enfin par Etienne de Byzance,qui dit au mot Zetpôpi&v : fort xal âxpa tri; 'Aiqûrtrcu, à


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6jl<strong>mont</strong>oire appelé Zsœûpicv. Mais comme l'Arsinoê, fille de Ptolémée i,qui ici envoie son coursier ailé, est tout autre que la femme de Magaset qu'elle n'a rien à faire avec la Cyrénaïque et la Locride, Riese litd'après Bergk : Cypriios, apposition qui équivaut à Veneris (vers 56).Cf. auv. 2 de l'épigramme de Posidippe citée par Athénée, vu, 19,318 d : KûirpiSoj ... 'Apoivoric. — GO :


672 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.en 7 est d'une encre plus noire que les autres liaisons et peut être dea" main). — G : legerat ; en marge, d'une écriture négligée et d'unemain moderne : al [égarai. — 5 8. G : Gratin; O : Gracia; Lachmann :Graia; Brehrens : Graiia. II est clair d'ailleurs que pour la quantité,le mot forme un trochée. — G : canopieis; O : conopicis ; Avantius,Lachmann : Canopieis. — O : littoribus.— 59. GO : Hi dii uen ibi;Ritschl : Numen ibi; un correcteur dont on ne donne pas le nom :Lumen ibi, et ensuite in limite; Vahlen : Invida ibi (?); Haupt, Op. i,88 : Ar<strong>du</strong>i ibi; Baehrens : Hic nivei; Ellis : Hic juveni Ismario; Bergk :Siderei vario; récemment Mowat : Hic lumen vario; Novàk : Ut vidit(se. me comam adiatam). On suppose généralement que, dans cetexte altéré, a disparu Un adjectif faisant opposition à vario. Mais Hi, ouplutôt Hic pas plus qu'i'ii (au v. 5 5 le sens est différent), ne peuventêtre conservés ici. On attendrait plutôt, si je ne me trompe, quelqueadverbe de temps qui marque une phase nouvelle de la métaniprphosemiraculeuse (6j : cedentem ad templa deum), et une forme nouvellede la protection de la déesse, quelque chose comme : Denique uti, ousimplement: Inde Venus. Heyse lisait: Indidem ibi; Pleitner : Indesibi. — GO : numine, déjà corrigé en lumine dans l'édition deParme de 1473 > Guarini et Ellis, qui compare un exemple d'Attius,lisent : limite; mais à cause de : nos quoque fulgeremus, la premièreleçon est préférable. — God. Hermann, Schmidt : sola. — D'aprèsSchwabe, O à : celi; mais contrairement à son indication, la cédillequi est sous l'e dans G peut être de î" main. — 60. G : Exadrianeis;O a aussi : adrianeis. — Dans G, l'r et l'e A'aurea semblentprovenir d'une correction, faite d'une main lourde et d'une encrenoire; il y avait d'abord : auria. — 61. O.: vos. — 62. G : Dévote.servir Aefamula, une biche (cerva: Silius Italicus, x 111, 124); un sanglier(sus: Ovide, Métam. vin, 272).— 58, Graia... Ce vers a étéimité par Ovide, lorsqu'il a dit en parlant d'Hélène, Ars am. 1, 686 :« Graiaque in Iliacis meenibus uxor erat »; et cet exemple prouve quelitoribus est plutôt ici un ablatif que, comme le veut Riese, un datif.Cf. aussi pour Graia, Virgile, /En. x , 719. — Canopieis. C'est près deCanope qu'était le Zéphyrion. La troisième syllabe <strong>du</strong> mot est longuecomme représentant en grec une diphthongue : Kavwrceio; ; ei de lafinale forme une diphthongue. — 59. Vario... lumine, pour dire : aumilieu des astres lumineux, si divers <strong>du</strong> ciel.— 60. Ex... temporibus :provenant des tempes, de la tête d'Ariane; de même au v. 62 : « verticis...exuvia »; cf. Ovide, Métam. vm, 178 : a sumptam defronte


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 673— O : exunie (Baehrens) ou eximie (Ellis, Schwabe); dans G : exuuie,(le bas des deux u étant de la main d'un correcteur,' encre noire,main lourde; il y avait de 1" main : eximie). — 6). O : Uin<strong>du</strong>lum;G' : Uiri<strong>du</strong>h] (ri est écrit sur un n, d'une encre noire, par unemain ancienne, mais lourde); M: Uyi<strong>du</strong>lum; Guarinus : Vvi<strong>du</strong>lam ;Bsehrens : Turbi<strong>du</strong>lam. On appuie la conjecture : Umi<strong>du</strong>lam, d'unpassage d'Ovide, Ars am. m, 63g, et d'Ausone, Épigr. cvi, 4(Schenkl, App. v, 8, p. 354). — Dans G, a est séparé <strong>du</strong> motsuivant par un trait. — GO : Jluctu, qu'Ellis défend en y voyantune allusion aux rites funéraires de l'Egypte; Palladius, et d'aprèslui la plupart des éditeurs, L. Mûller, Haupt-Vahlen, Riese,Schwabe : jletu; Baehrens : luctu. Scaliger lisait : Vivi<strong>du</strong>lo ajlatu :par un vent violent (àxsas'a pimnv). — GO : decùme; le Datanuset les Italiens: deumme; Parthénius : Dione. — 65. O: Uirgis.— G : seui. — 66. GO : calixto. Dans son commentaire, et dansun article <strong>du</strong> Jahrbuchfûr Phdologie, 1883, p. 787, Bsehrens défendl'orthographe : Calisto. — GO : juxta licaonia; la correction a étécoronam. » —63. Flayi : comme Ariane, LXIV, 64.—Verticis, commeau v. 76. — Exuyice repond à Ex... temporibus... corona. Cf. Sénèque,Hippol. 1181 : « capitis exuyias cape, Lacerseque frontis accipe abscisamcomam. » —6;. Uvi<strong>du</strong>lam. Pour l'emploi par Catulle de tels diminutifsd'adjectifs, voirHaupt, Opusc. 1, p. 87.— A indique ici la cause,comme: txiv, 377,et par ex. Ovide, Tristes, tv, j, j6.— Cedentempeut-il avoir le sens <strong>du</strong> présent/alors que la chevelure a déjà été portéede la terre au ciel (v. 5 5) ? Il s'agit ici, comme le remarque très bienBaehrens, de la tristesse de la chevelure pendant ce trajet; entendezdonc avec un sens rapproché de celui qu'a chez nous le participepassé actif : étant venue. Le mot grec fouoxv, a peut-être amené lepoète à risquer cette irrégularité. Voir Draeger, § 57a.' — 64. Antiquis...novum: voir 38.— 65. Virginis: Érigone ou suivant d'autres(par ex. Ovide, Métam. 1, 150) Astrée. — Namque : la particule nevient qu'après quatre mots; on trouverait des exemples de pareilsdéplacements dans Virgile, notamment: /En. x, 613; au contraire,Lucrèce construit toujours nom à la première place, et Horace ne l'aemployé qu'une fois (Sat. 1, 6, 57) à la deuxième. Voir Sùss, Cuf.p. 3 3, et ici, LXIV, 303. Cf. ici, 41, la place <strong>du</strong> relatif. — Leonis: ona rapproché de ce vers un fragment anonyme, cité d'ordinaire à lasuite des fragments de Callimaque, éd. Schneider, fragm. anon. 88 :sev,ttTtT,v 0r;o i:î(av èXeir.rao XS'OVTO;. — 66. Lu min a : cf. au v. 1.—


674 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.faite par Parthénius. Ellis défend le texte de GO en donnant à lafinale de juxta la quantité qu'elle a dans Ennius et en écrivantensuite avec Rossbach : Lycaoniam; Lachmann lit de même : juxtaLycaonida. Les deux conjectures sont peu probables, parce quejuxta n'est pas ailleurs dans Catulle et ne se trouve pas dansLucrèce. Beehrens propose : Calisto tacta Lycaonia (?). — 67. O :ocasum. — O : bootê; G : bootetn, mais le premier jambage de l'mest d'un correcteur (encre noire, main lourde). — 68 : GO : occeano.— 69. G : quaq,; O : quicquam. — 70. GO : aut. — G : cane. —GO : theti restituent. La correction est de Lachmann. — y. GO :Parce; M : Pace. — Riese propose : hatc pour hic. — G : ranusia;O : ranûsia; Calpurnius, édition de 1481 : Ramnusia. — 73. G : riôCallisto. Cette forme <strong>du</strong> datif n'est pas sûre : voir Neue, FormenLehre,1, p. 501.— 67. Vertor in occasum... Lux... Tethyi restitua, par oppositionà la petite ourse et à la grande ourse (Callisto) dont Virgile,G. 1, 346, a dit : « Arctos Oceani metuentes atquore tingui. » Sur lademande de Junon (Ovide, Met. 11, 5 30), toutes deux ont été privéesde ce que la chevelure regarde ici comme un honneur. — Tar<strong>du</strong>m...vix sero : l'idée est déjà dans Homère, Odyssée, v, 373 : ôd/à àYjovrapowTïiv. De même Aratus, Phaen. 581; Q^ Cicéron, Astron. 19;Germanicus, Aratea, 1 j 9 : « tardas in occasum sequitur sua plaustraBootes »; enfin Martial, vm, 31, 5.— 69. Nocte: puisqu'au contraire<strong>du</strong> soleil, les étoiles brillent la nuit au ciel, et, le jour, paraissent seplonger dans les flots.—Premunt vestigia divum : la demeure des dieuxétant au-dessus des nuages (Juvénal, xili, 43) et des astres. Cf. Virgile,Bue. v, $6 : « Candi<strong>du</strong>s insuetum miraturlimen Olympi, Subpedibusquevidet nubes et sidéra Daphnis »; Aratus, 359, Ph. : 6swv ftishitoaoi œopsVrat Att4}*vcv 'HptoNxvoÏG. Manilius, 1, 809, éd. Lemaire, aimité ce vers. — 70. Canar, fait pensera la fois à la couleur des flots(ttoXvh âXç) et à l'âge vénérable de la déesse.— Tethyi: ce mot probablementd'après Callimaque, est pris ici pour mare beaucoup plus nettementque : LXXXVill, 5. Cf. Haupt, Opusc. II, p. 74. Pour cetteforme <strong>du</strong> datif avec i bref, voir : LXIV, 349.— 71. Pace tua...: précautionavant une parole hardie. Cette formule se trouve déjà (v. 3)dans des vers de Cj^Catulus, cités par Cicéron, De nat. deor. 1, 79 :« pace mihi liceat, caelestes, dicere vestra. » —Rhamnusia virgo: Némésisqui avait un temple à Rhamnonte, l'un des dèmes de l'Attique.L'expression se retrouve : LXVUI b , 37 et LXIV, 397. Pour le soin deconjurer Némésis, cf. L, 30. — 73, Non ullo est pour nullo; mais ,1a


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 6j


676 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.625) : expersa; Pleitner lisait : expasta; on comparerait pour levershypermètre: LXIV, jooetcxv, 5. Après tous ces essais, on paraît revenirpour l'instant à la leçon des mss. qu'on s'efforce d'expliquer enmodifiant tout au plus la ponctuation ; on place généralement une premièrevirgule après quondamfuit, et aussi une autre soit après Unguentisuna (Ellis), soit entre ces deux mots (Schwabe, Vahlen, Schmidt).Vahlen, Hermès, xv (1880) p. 269, conservant Unguentis una, sousentend.avec ce dernier mot : potione, substantif que suggère le verbequi va suivre (bibi). Si l'on reconnaît qu'il faut ici un terme opposé àquondam; si l'on remarque d'autre part qu'au v. 80 GO, après Non,donnent : post, leçon où l'on a vu jusqu'ici la lecture d'une abréviationerronée (Bœhrens) ou une glose de Non prius (Ellis), et qui peutn'être qu'une correction mal placée, car les erreurs dans la place descorrections marginales de l'archétype semblent avoir été fréquentesdans nos copies (voir ici aux v. 70 et 8


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 677d'être déterminé, je préférerais la conjecture de Frôhlich : quos, oula leçon des mss. corrigés : quas. — G : teda. — 80. GO : Nonpost uno animus; Avantius : Non prius; voir les NOTES CRITIQUESsur le v. 78. Lachmann et Ellis conservent ici r


678 COMMEN<strong>TA</strong>IREfois, aux v. 84, 87, 9s, les Italiens, notamment I'Aldine de Muret(1 562), et I'Aldine de Statius (1566) (mais non les Aldines de 150aet 1515), écrivent : Sic, Bsehrens reprend cette leçon. Les vers 84-86formeraient alors une sorte de parenthèse que suivrait, avec la formuleSic,.., un souhait en faveur des femmes vertueuses; magis tomberaitsur semper, avec le sens de magis ac magis. — G : nupte. — GO :nostras.— 89. G : sydera.— 91, GO : Sanguinis; Bentlei : Unguinis.—_ytGO : non uns (= vestris) ; M : non siris (doublet qui <strong>mont</strong>re l'origine dela faute) ; Lachmann : non siris; Scaliger : ne siveris; Ellis : nonjusseris;Bœhrens : ne siris. C'est une formule de souhait très fréquente : voirHaupt, Opusc. il, p. 555. — GO : tuum (cf. la faute <strong>du</strong> v. 6j : Uyi<strong>du</strong>lum);Avantius : luam. — 92. G et, d'après Schwabe, O : pocius. —GO : effice. — 9 j. G : Sydera. — GO : cur itèrent; Guarinus : cur retinent(mais un régime comme me serait nécessaire); Lachmann : corruerintutinam (Baehrens et Schmidt objectent qu'on ne voit pas d'abord ceque gagnerait à cela la chevelure, et que, si l'on suppose la chute detous les astres, le v. 94 ne s'explique plus); Ellis : corruerent utinam;Baehrens propose maintenant : Sidéra viretinent (?); Marcilius : Sidéracur interî — O : utina. Markland lisait au lieu de ce mot : iterum, et0 neque... uti «terni forent, magis uti... »; Virgile, Bucol. 1, 11 :« non equidem invideo, miror magis. » Voir d'ailleurs Hand, Tursellinus,m, p. 563. — Concordia. Voir txiv, 538. — 88. Asst<strong>du</strong>usrésume et complète l'idée de semper... incolat.— 89. Tuens...sidéra: tournée vers le ciel dans l'attitude de la prière, mais aussiavec cette pensée sans doute que, parmi les astres, elle pourravoir sa chevelure. — Divam... Venerem : Arsihoè-Zéphyritis. —90. Placabis : avec un sens un peu affaibli ; simplement ; tu offrirasun sacrifice à... — Festis luminibus: n'est pas, comme le pensaitEllis, une allusion aux Xu/voxotta usités en Orient (Hérodote, 11, 62),mais signifie simplement : aux jours de fête. On a remarqué queCallimaque employait dans le même sens : fiio. (Hymne à Ce'rès, 8 3,et à Diane, 182). — 91. Non, serait ici un exemple de cet usage despoètes dont il a été question dans la note sur le v. 80. — Tuam me.La forme <strong>du</strong> vers (cf. 63) et la place des deux derniers mots estdestinée à faire ressortir toute leur force : moi (qui ai été et qui suistoujours) toute à toi. De même Horace, Odes, 1, 2


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 679Hertzberg : iterum ut. Baehrens, après avoir admis dans son texte : utjant, conjecture maintenant : vêtus (ou veter) at. M. Schmidt met unecroix à ce passage qu'il tient pour désespéré ; suivant lui, les correctionsproposées ne peuvent s'accorder avec ce qui précède ou avec cequi suit; l'idée assez singulière qu'il prête ici au poète (erfice utsidéra, mihi vicina, coma regia fieri cupiant) ne peut être, il l'avoue,tirée de notre texte. — 94. G : idrochoi; O : id rochoi. — Bœhrens :fulgoret.chute des astres, elle espère pouvoir échapper <strong>du</strong> ciel. — Utinam:pour la construction de cet adverbe, Suss, Car. p. 33, compareHorace, Odes, 11, 6, 6. — Malgré l'obscurité <strong>du</strong> premier vers, onvoit ou l'on devine le sens <strong>du</strong> dernier distique : pourvu que je redevienneta chevelure, peu m'importent les astres, leur place et leursmouvements, et que le ciel même soit bouleversé. Le poète courtisann'aura pas cru pouvoir mieux finir. — 94. Hydrochoi : leVerseau situé fort loin d'Orion. On explique ce mot en y voyantun datif, venant d'ûa'poy j osûî; de même: LXIV, 384: Pelei. Maison n'aurait pas d'autre exemple d'une telle forme; Germanicus,Aratea, 382, emploie Hy'drochoos. Bœhrens suppose que Catulle,pour éviter Hydrochoo, a mis le mot au génitif, en adoptantpour Proximus la construction que Lucrèce, iv, 338, a employéeavec propior. — Fulgeret. La chevelure n'entend pas indiquer unechose impossible à réaliser, ce qui rendrait son souhait tout à faitvain; ce verbe n'est donc pas, comme le pensaient Ellis et Munro,l'imparfait defulgere (on a vu ce mot employé, mais avec sa formeet sa quantité ordinaire, au v. 61); nous avons ici le présent defulgerare (=fulgorare), expression que justifie l'éclat particulier <strong>du</strong>baudrier d'Orion. — Oarion: forme plus recherchée qu'Orion/ ellese trouve dans Callimaque, Hymne à Diane, 365; dans Pindare,f ra ë' 7J (S 3 )» Bergk; elle a été reprise par Rutilius, I, 637.


680 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.LXVI1.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle, ni de titres dans GO;mais dans G, à gauche, un signet rouge indiquant le commencementCOMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Les anciens ont souvent parlé des fleurs et descouronnes que les amants avaient coutume de déposer à la porte deleurs maîtresses (voir les passages cités : ixm, 66). Ils y joignaientdes vers et des chants, et il y avait chez les Grecs un nom particulierpour les petits poèmes qui étaient censés repro<strong>du</strong>ire les prières et lesplaintes adressées dans de telles occasions à la porte obstinémentclose ; c'était des 7rapa»Xauot8upa. On citerait en ce genre chez lesLatins l'élégie d'Ovide, Amours, i, 6, et l'ode d'Horace, 111, 1 o. Dansles récits de sujet et de ton romanesque (Théocrite, xxm, et Ovide,Mètam. xi v, 717 et suiv.), c'était près de la porte que venait se tuerl'amant malheureux. La porte parle elle-même dans Properce, 1,16.Ici elle est interrogée, en apparence sur sa con<strong>du</strong>ite, réellement ausujet de certains bruits scandaleux qui courent touchant les maîtres dela maison. La porte, qui n'est rien moins que discrète, répond et confirmetout ce qu'on a dit. — On voit généralement dans LXVII un poëmede circonstance, écrit à une date inconnue, à Vérone (34, Veroncc...mece par opposition à 3 2 : Brixia). 11 ne s'explique pas sans difficultés.La principale est de savoir s'il y avait quelque rapport de parentéentre les deux personnages nommés aux v. j et 9. Ce point de faitbien connu des lecteurs pour qui ces vers furent écrits, n'a été nullepart indiqué nettement par Catulle, ce qui jette pour nous, sur toutle poëme, une assez grande obscurité. On a d'abord supposé que lepremier maître de la maison (Balbus) était le père <strong>du</strong> maître actuel(Cécilius ou autrement Cécilius Balbus). Il semble que, dans ce cas,Balbus devrait être aussi le pater <strong>du</strong> v. 23. Mais comment la porte,qui va rapporter de lui des actes infamants, pourrait-elle être d'abordcomplimentée (v. 3) sur le fidèle service dont elle ne s'est pas départie<strong>du</strong> temps de son vieux maître ? En fait, elle ne l'aurait pas mieuxservi, et ici elle ne le traiterait pas mieux que ceux qui ont suivi. Ondira, il est vrai, que le compliment <strong>du</strong> v. 3 ne prendra ce sens ironiquequ'à la réflexion, après les révélations qui vont suivre ; ou


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.68ld'un nouveau poème. — i. Pleitner : <strong>du</strong>ki injucunda. — 2. GO:on donnera un sens plein aux mots vir prior <strong>du</strong> v. 20; l'on entendraitque la maîtresse actuelle de la maison avait été mariée d'abord à Brescia(d'après 51 : non solum hoc... Brixia); c'est là que se serait passé toutce qui suit le v. 20 ; elle ne serait mariée qu'en secondes noces à CéciliusBalbus, le parens <strong>du</strong> v. 1 étant ainsi distinct <strong>du</strong> pater <strong>du</strong> v. 2 j. Iln'en est pas moins vrai que, dans l'une ou l'autre hypothèse, dès le début,le poète nous aurait con<strong>du</strong>it sur une fausse voie et aurait, par là,compliqué inutilement une histoire qui n'était déjà pas si claire. Si l'ons'en tient aux seules indications que donne Catulle, on constate que lepoète ne dit nulle part de Balbus et de Céciliusqu'ils soient parents;donc ils ont pu être tout à fait étrangers l'un à l'autre, sans autre lienque celui d'avoir successivement habité la même maison, Balbus autrefois(4, Olim), tandis que Cécilius est le possesseur actuel (9, mine).— Nouvelle difficulté sur un autre point: Cécilius est-il. ou non, lepauvre mari dont la porte révèle l'infirmité aux v. 21 et suiv. ?Si l'on conclut dans le sens de l'affirmative, nous dirons ici encoreque les mots <strong>du</strong> v. 9 : ira Ccecilio placeam, qui, le poème lu, nenous paraissent contenir qu'un pur mensonge ou une vaine formule,n'étaient que trop faits pour nous in<strong>du</strong>ire en erreur; le poète auraitdû, ce semble, les éviter, ou, s'il y mettait quelque ironie, larendre plus claire. Mais le plus simple serait de penser que Céciliusn'est pas le vir prior <strong>du</strong> v. 30. Quel sera donc ce vir prior?Nous ne le savons pas, le poète ne l'ayant pas dit Peut-êtres'agit-il d'un premier mari de la femme en question, Cécilius étantle second. — De quel pays était ce premier mari et où a étécommis l'inceste révélé aux v. 25 et suiv.? A Brescia sans doute,à cause de ; 1 : non solum hoc..., quoique l'argument ne soit passans réplique. Telle est l'hypothèse qu'Ellis regarde comme la plusvraisemblable. Elle a le mérite de ne faire aucune violence autexte. D'après Bœhrens, Balbus serait le père de la jeune femmedont on nous raconte les désordres. Avouons qu'en ce cas les motsambigus <strong>du</strong> v. 6 : Postquam... est (ou es) facta marita deviennentencore plus obscurs qu'ils ne le sont dans l'autre explication. Lajeune femme, d'après Bsehrens, aurait depuis quitté Vérone (de làle parfait <strong>du</strong> v. 5 : servisse); Cécilius serait pour elle un étranger.J'avoue ne pas voir l'avantage d'un système qui ne fait qu'ajouter àl'imbroglio de notre poème. Prenons simplement notre parti d'ignorerce que le poète, à tort ou à raison, n'a pas dit. — 1. Duki; voir


682 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.lupiier. — 4. O : senes.— 3. O : Qpamauam. —GO: uoto; D: nofo;Frôhlich : nafo; Bashrens : nota;. Darchmann, iYochenschrift <strong>du</strong>25 avril 1888, p. 538 et suiv., regarde le mot comme corrompu etcroit qu'un nom propre a dû disparaître ici et aussi dans le v. 6.Si l'on veut voir dans vofo un ablatif, on attendrait plutôt à cette placeun mot plus général, comme mens, animus,jides, ou quelque termespécial convenante la porte : peut-être mofu. — Riese propose de lireservire, l'autre leçon ayant été transportée <strong>du</strong> v. 3. — O : maligne,leçon que conservent Frôhlich, Baehrens et Schmidt. Mais cette variantepeut fort bien n'être qu'une faute amenée par le voisinage de la fin<strong>du</strong> v. 3. — 6. GO : est, que conserve Baehrens; au contraire la premièreAldine, celles de 1502 et de 131 ;, Ellis et les autres éditeursmodernes lisent : es, et ils comparent : Tite-Live, xxvi 1, j 1, 5 : « perLXVI, 33. — Jocunda... jocunda: voir LXIV, 27, Ipse Ipse. —Viro... parenti. Par ces mots, l'interlocuteur, qui s'en fie auxapparences, cherche à se concilier les bonnes grâces de la porte.— 2. Auctet : ce mot est dans Plaute, Amphit. Prol. 6; dansLucrèce, 1, 36; Ovide l'a remplacé par augere en imitant ainsice passage, Fastes, 1, 612 : «et quodcumque sua Juppiter augetope. • — 3. Bénigne : de bon cœur (alors que tu n'avais rienà désapprouver de ce qui se passait). Cf. LXXIII, 3. Pleitnerexplique cette fin de vers par : malignos arcendo, et la fin <strong>du</strong>vers 5 par : a<strong>du</strong>ltéras admittendo, a<strong>du</strong>lterorum votis in<strong>du</strong>lgendo.— 4. Sedes. Pour le pluriel, cf. la note sur LXIV, 44. — Ipse : paropposition à ceux qui l'ont suivi. — 3. Ferunt, comme plus hautau v. 3 : « dicunt », et de même, 7 : » feraris »; 10 et 11 : « dicitur...dicere »; 19 : « fertur »; 24 : » Dicitur »; ce sont des bruitsde ville. — Rursus : tout au contraire, comme : xxtt, 11. — Votomaligne Ceux qqi défendent cette leçon font de ces mots des ablatifset expliquent : en faisant des vœux malveillants pour tes maîtres,l'idée de vœu étant suggérée ici par le souhait <strong>du</strong> v. s et répondantà cette pensée qui reviendra plus loin (13 et 14), que la porte,qui apprend beaucoup sans quitter le seuil (37 et 38), ne peutcependant pas grand chose et en est ré<strong>du</strong>ite le plus souvent à desvœux. D'autres voient dans les mêmes mots des datifs et expliquent :toi qui as prêté ton aide à la con<strong>du</strong>ite coupable, aux désirs impurs.de ta maîtresse ou de ses amants; mais cette construction est-ellelatine? — 6. Est: le sujet se supplée : c'est par opposition.à ipsesenex la nouvelle maîtresse. — Porrecto : sur le flanc, une fois mort.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE 68)maritas domos ». Dans Ovide, dmours, i, 6, fin, la porte (fores)est appelée : « conserva ». Munro compare encore Martial, x, 19, 13 :« disertam... januam ». — G : porecto. — GO : marite. Bœhrenspropose maintenant pour ce mot : era rite (7). — 7. GO : âge de;Calpurnius : age<strong>du</strong>m (cf. LXIII, 78) que Ritschl écrit en deux mots;la 3° Aldine et Frôhlich : Die âge die. — GO : uobis. — 8. G : uenere. —G : desseruisse (les points paraissent de la même encre). — 9. GO :Cecilio. — Statius : pateam. — O : traditâ. — 1 o. O : quaquam. —11. Baehrens croit que dicere vient <strong>du</strong> vers précédent et qu'il faut lire :vincere. — À la fin <strong>du</strong> vers, O : qdquam. — 13. Vers très corrompu quin'a pas encore été corrigé d'une manière satisfaisante. GO donnent :Verum istius populi janua qui te facit. Les mots istius et qui te sontévidemment altérés. A la place <strong>du</strong> premier, on a reçu dans notre texteune conjecture qu'Ellis donne comme de Munro, quoique celui-ci, Crificismsand El. p. 158, lise : astu populi. La 1" Aldine lisait : isti populojanua quidque facit ; les Aldines de 1503 et de 1515 : isti populo diimala multaferant. Ellis lit d'abord : Verum est, et ensuite en comparantPerse,i,43, il propose : ospopuli, en donnant à ces derniers motsle sens de sfrmo populi. Baehrens, comparant Horace, Odes, il, 3, 18et suiv., lit : vox populi. Riese propose : isto in populo, et ensuite : quidfaciet, ou d'après Vossius : quid faciat, avec le sens: comment, innocente,pourrait-elle se justifier 7 Mais ce sens ne ressort pas facilement<strong>du</strong> texte. A la fin <strong>du</strong> vers, Scaliger, avant facit, lisait: Qjiinte, ensupposant une interpellation au poète. Mais d'abord tel n'est pas leprénom véritable de Catulle; voir au tome 1, p. xxvi; Qpintus ne setrouve que dans un texte erroné de Pline l'Ancien, et dans les manuscritsinterpolés de Catulle. En parlant de lui-même, notre poète dittoujours Catullus. De plus, régulièrement, il n'emploie pas les prénomsCe participe est souvent déterminé par d'autres mots, par multa arenadans Virgile, /En. ix, 586, et dans Properce, 11, 8, 5 ; ; par curvo litore,dans Horace, Êpodes, x, 33. — 7. Nobis: ici comme au v. 18, lepoète et peut-être aussi ses lecteurs. — 8. Veterem: joignez ce mot àfidem. — 9. Non... : cf. le v. 14. 11 y a peut-être un souvenir de cepassage dans le distique suivant d'Ovide, Hèroides, m, 8 : « Non,ego poscenti quod sum cito tradita régi, Culpa tua est, quamyis hasequoque culpa tua est. » — 11. Peccatum : sous-entendez : esse. —Pote: voir XLV,. 5. Opposez : LXV, J : potis est. — Qjiisquam...quicquam ; comme dans les anciens auteurs et chez les comiques.


684 COMMEN<strong>TA</strong>IRE-.seuls; voir Schulze, Drei CalullFragen, Zeitsch. fur d. GymnasialFV.xxxiv, 6 juin 1880, p. 360. J. Mowat, Journal qf Philology, xiv,n" a8, p. 236, veut conserver la même leçon, mais en voyant dansQpinte le prénom de Cécilius Balbus, le possesseur de la maison, etcette explication est approuvée par Munro. Enfin Brehrens, après avoird'abord proposé : janua cuncta facit, se rallie maintenant à la conjectureantérieure de Munro : janua quippe facit. Le sens général seulest certain; le vers exprime la pensée qui reviendra au v. 14. Cf.,dans le commentaire, la fin delà note sur LXIV, 144.—»6. G sépare :qui uis.— 17. GO : Quid possum (cf. 37). — G : querit. — J8. GO :uobis. La correction est de Muret. — O : ue. — 19. G : le g- de uirgoa, peut-être de première main, un point à droite dont je ne com-— 13, Qui, se rapporte à populi, et aura comme appositionomnes. — Quacumque : sous-ent. ratione ou domo. — 15. Istuc...dicere : se. Nec peccatum... (11). — Vno... verbo : brièvement,sans citer un fait, ni donner de détails. Verbo, même seul, ace sens. — 16. Sedfacere: suppléez : oportet. — Qtiivis est habitueldans de telles formules; cf. quivis potest intelligere, judicare, etc.Ce pronom est surtout employé par Lucrèce, par Cornificius et dansles premiers discours de Cicéron. — Sentiat et videat, se. istuc. —17. Qjiarrit, se. id. — Laborat est ici, pour la première fois chezles poètes, construit avec l'infinitif. Il sera employé de même parHorace, Épit. 1,' 3, a, avec scire, et Satires, n, 8, 19, avec nosse. —18. Volumus, se. te facere ut... (16), ou plus simplement: volumusscire. — 19. Primum : avant tout; ce fait, le premier en date,annonce et jusqu'à un certain point explique les autres. Riese voit icile premier terme d'une énumération qui continuerait au v. 31. —Igitur : la porte va justifier ce qu'elle a dit de son innocence. VoirKùhner, il', p. 737, 7. — Tradita; le mot s'explique par lecaractère <strong>du</strong> mariage à Rome (cf. LXII, 69), ou encore par lerôle de gardienne auquel prétend la porte. 11 n'a d'ailleurs ici qu'unsens faible : qu'elle nous soit arrivée (de Brescia)... Le récit dèsle commencement, est obscur; car nous ne savons s'il s'agit,comme on le penserait tout d'abord, <strong>du</strong> moment où la jeune filleest venue habiter avec son premier mari, ou s'il faut au contrairese reporter, comme semble l'indiquer la suite (surtout 26 et suiv.),à une époque postérieure au premier mariage de la femme quiest présentement la maitresse <strong>du</strong> logis. — Non... attigerit. Le subjonctifparait avoir été employé ici pour exprimer non une affir-


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.68fprends pas bien le sens. — 20. Scaliger, pour expliquer le subjonctif,écrivait: Non qui illam... : non que...; Pleitner : Nom qui illam... :car comment... Brehrens revient à la leçon des manuscrits corrigés:attigerat. — 21. Ce vers est dans G, mais manque dans O où il ya en marge une croix, probablement de seconde main (Magnus,Jo.hr. Burs. 1888, p. 173). Une croix rouge indique de même lalacune d'un vers: 1, 4;, dans le principal ms. (V) de ValériusFlaccus. Cf. l'omission <strong>du</strong> v. LXVIII*, 16 dans O, et le signe deG à LXIV, 120. Notre vers se trouve placé dans O et dans plusieursmanuscrits, après LXIV, 388. Voir les NOTES CRITIQ_UESà ce passage. — 22. Au lieu de ad, G a : hâc, et O : hanc.La correction est de Calpumius. — 23. Illius. Le mot est suspectmoins comme prosaïsme qu'à cause de la quantité qui partoutailleurs dans Catulle est, comme chez les poètes lyriques :illïus. Voir Ritschl, Opusc. Il, p. 679. Muret conjecturait : ipsius,mot contre lequel vaudrait la même objection. Riese propose :illius a ! ; Scaliger : ille sui; Baehrens : illusi (par prolepse, pour :quem sic maie ludificavit). — 25. G : ceco, — 27. Is manquemation adoucie, mais une chose impossible. Cf. la construction de nonquod ou non quo. — Vir prier : ou son premier mari, étant admisqu'elle en ait eu deux ; ou son mari avant tout autre homme (prior se.altero). Baehrens suppose que prior s'employait dans la langue familièrepour désigner une personne morte (?). — 21. Languidior... Cf. xxv, 3.Ce genre de plaisanterie se trouve de très bonne heure dans la littératurelatine; voir par exemple Névius, dans Ribbeck, Com. Lot. auv. 127. Baehrens compare Pétrone, 132, p. 98, 30 B. : « languidiorcolicoli repente thyrso. » — Cui... nunquam se... sustulit : cf. xvn,18 : « nec se sublevat. » — Tenera: molle, flasque. —Sicula : S.tso.%XeYo'jievGV, dans le sens de mentula. — 22. Tunicam. Cf. xxxii, 11.— 23. Illius. On peut séparer ce mot de gnati, le pronom, régime depater, rappelant yi> (20), et gnati servant de régime à cubile, commeau v. 30 :• nafi... gremium; ainsi expliquent Elliset Riese; on pourraitaussi réunir les deux mots : d'un fils si bien doué ! et les regardercomme un régime de pater, régime qu'on sous-entendrait ensuiteavec cubile. — 24. Conscelerasse. Ce mot se trouve pour la premièrefois dans Catulle. 11 a été repris ensuite par Ovide, Mètam.VU, 35, et par Tite-Live, XL, 8, 19. Voir pour le verbe simple etpour impia, LXIV, 405 et 406. — Domum est ici avec le sens defamille, plutôt qu'au sens propre, et cependant celui-ci, dans la


686 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.dans GO. Le mot a été ajouté par Lachmann. Statius lisait : Etquaren<strong>du</strong>m unde unde; mais unde unde ne s'emploie que commeindéfini, d'où Bergk : Ut qutzren<strong>du</strong>m unde unde; Bsehrens suppose,après les lettres quaren<strong>du</strong>, la lacune d'un adjectif comme avido, lepère voulant retenir dans sa famille toute la fortune présente de sonfils (?). —O' : nu'osius; O 3 : n s uosius. — Rossberg : nervosius ile.—39. O : parentum. — 30. O : sût. — 51. A cause de la digressionassez inatten<strong>du</strong>e des v. 32-54, Frôhlich et d'autres ont proposé d'attribuerà Catulle les vers qui suivent jusqu'à 35. Notre texte estponctué d'après ce système. Les autres éditeurs, observant que danstout le reste <strong>du</strong> poème, les récits sont faits par la porte, lui attribuentencore celui-ci malgré l'invraisemblance sensible surtout au mot : 34,mece. Les guillemets devraient alors être reportés <strong>du</strong> v. 3 5 avant 31,At qui. L'avantage qu'on obtient ainsi est d'éviter un défaut de suitechoquant après le v. 3 4, et d'écarter la difficulté particulière de Sedau v. 35. Après le v. 35, Frôhlich admet que, sur le mot amore, laporte, interrompant le poète, a pris la parole; une telle division neserait-elle pas artificielle et forcée? Darchmann (voir au v. 5) supposequ'après le v. 36, il est tombé plusieurs vers dans lesquels la portefaisait des révélations qu'on n'attendait pas d'elle (d'où les v. 3 7 etsuiv.), et où se trouvait un Tum répondante Primum <strong>du</strong> v. 19. Le systèmele moins soutenable est certainement celui de Rossbach qui attribuaità Catulle les v. 39-40.— GO: At qui (séparés).—G omet Roc.—33. GO : chinea (mais dans G, la première lettre pourrait aussi êtreun t) suppositum spécula; la correction, cycnea supposita in spécula,bouche de la porte ne manquerait pas de force (cf. 40).— 36. Iners,comme Horace, Épodes, xn, 17. — Et quœrm<strong>du</strong>s... Cf. Juvénal,ix, 70 et suiv.— 38. Zonam sohere : cf. 1 b , 6. Le sens ici est suffisammentdéterminé par le vers 33.— 29. Egregium a un sens ironiquecomme : /En. iv, 93..— Narras: non pas : tu me décris, mais tu meparles là de... : formule fréquente chez les comiques; cf. Cicéron,De Signis, xxxix, 85.;— Mirapietate, rappelle impia <strong>du</strong>. v. 35. —30. Qjii: pour l'élision, cf. LXVIII", 14 et voir au bas de la p. 566.— Minxerit. Cf. ici: LXXVII, 8: « comminxit » et xcix, 10:a commictce »; Horace, Satires, 11, 7, 51 : « sollicitum ne ditior...meiat eodem »; Perse, vi, 73 : « patriciee immeiat vulvas. » — Gremium,employé ici par contraste avec le verbe, désigne l'objet aimé(quae sedet in gremio). Voir la note de LXV, 14. — 31. Cognitumhabere, comme LX, 5 : « contemptam haberes. » — 33. La description


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 687admise dans le texte, est de Jean-Chrysostôme Zanchi, un contemporainde Bembo, mort en 1566. Cette leçon est adoptée par Beehrens ;les deux mots rappelleraient la légende de Cycnus, fils de Sthénélus(Mn. x, 189 et suiv.; Ovide, Métam. 11, 367 et suiv.), le roi et lehéros des Ligures; Brescia serait située sur un point élevé (spécula),à la place même où Cycnus s'était, dit-on, établi. Ici l'intention etl'effet seraient certainement ironiques. On a ajouté in, l'ablatif seul nepouvant tenir ici la place <strong>du</strong> datif. Vossius proposait : cycnece supposiraspécula qu'adopte L. Mùller, la finale de supposita étant allongéedevant les deux consonnes <strong>du</strong> mot suivant, comme les finales de iv,9: Propontida, et 18 : impotentia. Mowat, dans l'article cité au v. 13,propose : Tyrrhena suppositum (?) iti spécula. — 33. Maffei, et aprèslui d'autres éditeurs, regardent comme interpolés les v. 3 3 et 34.—O : moli. — GO : percurrit. Comme le Mella coule à un mille à l'ouestde Bcescià, Cltivier a écrit: r/ro"Currif (=praeterfluit), leçon reçue dansnotre texte et adoptée par Schwabe et Haupt. Les autres éditeurs conserventla leçon de GO, sauf à expliquer qu'il s'agit ici d'un affluent <strong>du</strong>Mella, le Gaqa qui traverse la ville. — G : mello; O : melo. Baehrensveut retenir cette dernière forme et écrit : Melo. Les autres éditeurslisent : Mella, nom d'un fleuve mentionné dans les Georgiques, tv, 278,où un manuscrit de Servius et Philargyrius notent : « Mella amnis inGallia cisalpina, vicinus Brixia, oritur ex <strong>mont</strong>e Brenno. » — 34. G :verone. — G : mee. Scaliger proposait tua adopté par Baehrens. —de la situation de Brescia est amenée ici d'une manière bien bizarre.L'explique-t-6n suffisamment en y voyant une imitation des digressionsalexandrines et en comparant ce qui est dit de Troie : LXVI 11 b , 49 etsuiv. (Riese) ? Baehrens a fait la supposition ingénieuse que Catulleavait inséré ici une parodie ironique de quelque panégyrique de Bresciaoù Vérone lui était tout à fait sacrifiée; mais le v. 34 se prête-t-ilbien à cette interprétation ? Ajoutons que nous ignorons quelle étaitl'histoire, et même où se trouvait exactement l'emplacement del'ancienne Brescia ; de là notre embarras à bien comprendre cepassage et surtout les v. 32 et 34. — 34. Verona 1 au génitif,régime de mater. — Mater. On ne voit nulle part ailleurs qu'un telrapport existât entre les deux villes. — Mea, avec la ponctuation denotre texte est dit par Catulle. Dans un autre système indiqué auxNOTES CRITIQJJES <strong>du</strong> v. 31, cela serait dit par la porte, à qui lesv. 3 1-34 seraient attribués; nous saurions ainsi en quelle ville estsituée la maison dont la porte fait partie, ce qu'autrement rien


688 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.35. GO : Sed; L. Mùller lit Et, tout en conservant le point à la fin<strong>du</strong> vers précédent, et en ouvrant ici seulement les guillemets. Ellis,Baehrens, Vahlen, Schwabe mettent avant Sed une virgule, ces deuxvers étant encore prononcés par la porte. — GO : posthumio. — G :amat, au lieu de narrât, — 37. Schwabe et après lui Baehrens mettentdans la bouche de Catulle les vers 37-40. Mais avec cette hypo-Sthèse, Dixerit hic aliquis est au moins peu naturel. — G : Dixif hic;O : Dixif h' (=hasc; cf. 39). — GO : quid; M : qui. La T" Aldine,Lachmann, L. Mtiller, Baehrens (texte de 1876), Riese, Vahlen lisentqui; cf. la même faute dans GO au v. 17. On peut aussi commeEllis, Schwabe et Baehrens (dans son commentaire) conserver quid,sauf à le faire suivre d'un point d'interrogation. Cf. Cicéron, terrines,iv, 13 : « dicet aliquis : quid? tu ista permagno aestimas? » —GO : iste. — 38. G : nûq


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 689Robortello, O a : concillis, et G : concïlijs; M : aliis al concilijs. —G : bec. — 4). O: ut pete. — G : que. — 44. G : Sperent (le pointsous \'n d'une encre noire tout à fait semblable à celle <strong>du</strong> copiste),O: Speret; Calpumius dès 1481 : Speraret; Statius : Nec linguamsperet; Vossius, Lachmann et d'autres : Speret nec linguam; aprèsce dernier mot, il y aurait un hiatus. Ils sont très peu nombreuxdans Catulle. L. Mùller, De re metrica, p. 553, en admettrait quatreà la césure <strong>du</strong> pentamètre : LXVl,48;ici;ixvill b , iaô;xcvii,a;ce serait une licence que Catulle aurait cru suffisamment justifiéepar l'exemple des Alexandrins. Mais dans plusieurs de ces passageset aussi dans d'autres où on supposait l'absence d'élision (xxvn, 4;LXVI, 11; LXXVI, 10; XCLIX, 8; cvn, 1), cette irrégularitépeut être écartée par des conjectures très simples que la rareté deces exceptions rend vraisemblables. Voir plus haut, p. 433, auxNOTES CRITIQUES, sur xxvn, 4. — 45. G : Preterea. — O : addebant.— G : quidam ; O : qdam. — 46. Au lieu de ne, GO écrivent :l'occasion, des complices (Horace, Sat. 11, 7, 60); toujours desconfidentes, initiées forcément aux détails les plus intimes de leur vie(Ovide, Am. 111,7, 83). — 43. Diximus... mi: voir p. 602, la notesur LXIV, 1331 Me. —Mi. Hupe, De génère dicendi Catulli, p. 19,a rassemblé les passages de Catulle où se trouve la forme non contractée: mihi, (il y en a en tout 33) et ceux où se trouve laforme contractée: mi; ceux-ci sont au nombre de 16; ils appartiennentgénéralement à des pièces où le ton est celui de la conversation.— 44. Speraret... esse: voir LXIV, 145. — Linguam...auriculam, par un ûorspov irporsocv.— 45. Dicere... Nomine, commeelle l'a fait pour d'autres; cf. les v. 35 et 43. — 46. Tollat...supercilia. C'est ailleurs un signe de gravité (cf. Priapea, 1, 2),d'orgueil, de hauteur; ici, de colère. Le scoliaste d'Aristophane,Guêpes, 655, dit: rà; ôtppû; aîpsiv é*6o; TOïç ôp-ytÇop«.évote. Cf. Quintilien,xi, 3, 79 : « ira contractis (superciliis), tristitia de<strong>du</strong>ctis,hilaritas remissis ostenditur. » Munro compare Pétrone, 91, p. 62,22 B. : « supercilium altius sustulit. » — Rubra. Cet adjectif sejoint comme rufus à des noms de personnes. Il est appliqué àPriape (TibuIIe, 1, 1, 17; Ovide, Fastes, 1, 413; vi, 33;); à Zoïle(Martial, xn, 54, 1 : « crine ruber »). Dès lors, il faut voir icidans ce trait une désignation personnelle (cf. le v. 47) plutôt qued'admettre avec Bsehrens que la couleur <strong>du</strong> visage irrité est ici par


690 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.te. — G : supercillia. — 47. GO : qui; la correction quoi est dePalladius. — O : liftes. — G : îfuHif (cf. LXVIII b , 92 : contullit).—48. GO : mendacij; Baehrens : mendacei.figure attachée aux sourcils. Rapprochez peut-être, LIX, 1 : « RùfaRufulum ». — 47. Longus : cf. LXXXVI, I : « longa ». — Litesintulit... Pour ne pas perdre un héritage, peut-être celui de son beaupère,ce personnage s'est servi d'un enfant supposé. Au lieu d'êtrejoint comme d'ordinaire à un sujet personnel, le verbe a ici pour sujetle fait exprimé par le v. 48. — 48. Mendaci ventre; ablatif de qualité:venter, ici comme dans Horace (Êpodes xvn, 50 : « tuus venter »),désigne l'enfant auquel on donne une origine mensongère.LXVIII.Les 162 vers qui forment dans notre texte LXVIII * et LXVIII b ,sont réunis en un seul poëme dans les éditions de Lachmann, deL. Mûller, de Haupt, de Vahlen, dans le texte d'Ellis, et pour desraisons de grammaire (Schœll, Jahrb. fur Philologie, 1880, 6) oupour d'autres raisons, beaucoup de critiques, notamment Kiessling,Analecta Catulliana, Greifswald, 1877; Harnecker, progr, Friedeberg,1881, et H. Magnus, Jahrb. Bursian, 1887, p. 150 et suiv.,ont combattu, ce dernier tout récemment, l'hypothèse d'une divisionde LXVIII. Au contraire Schwabe, Baehrens, Schulze et, en fait, Ellis,distinguent dans LXVIII deux poèmes, dont le deuxième commenceau v. 41. Cette séparation re<strong>mont</strong>ée l'édition de Ramier, 179;.Elle est admise par Ribbeck, Westphal et Munro ; Riese voit mêmeici trois poèmes, dont le dernier commencerait au v. 149.Voici les raisons principales sur lesquelles on s'appuie pour soutenirqu'il y a ici au moins deux poèmes différents.En dehors de lacunes qu'il faut reconnaître en toute hypothèse aprèsles v. 6 et 101 de LXVIII b , les mss, nous offrent dans ce qui va suivre larépétition littérale de plusieurs vers: LXVIII*, 20 et suiv., et LXVIII b ,5 2 et suiv. Si dans tous les temps les poètes n'ont pas craint de faire desemprunts à leurs œuvres antérieures, on n'en a jamais vu se répéter,littéralement et sans but, dans une seule et même œuvre. La répétitionest incontestable; c'est donc l'unité de l'œuvre qui ici n'existe pas.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.69IOn relève d'autre part des contradictions véritables dans ces162 vers, notamment en ce qu'ils nous apprennent de Catulle et delà personne à laquelle il s'adresse. D'abord en ce qui concerne lepoète lui-même. Par contradictions, je n'entends pas les variations,les retours de sentiment qu'on observe dans la réalité, et qui ont leurplace dans la poésie et plus qu'ailleurs dans les poèmes élégiaques;on comprend à merveille qu'ici, à la fin <strong>du</strong> poème, Catulle s'abandonnetout entier à cet amour auquel, dans les premiers vers, il assuraitavoir dit adieu. Mai3 tout le développement, qui commence auv. 41, ne représente t-il pas en fait le présent poétique dont il avaitété question, que l'ami de Catulle lui avait demandé et que Catulleavait déclaré ne pouvoir envoyer? Comment expliquer ce brusquechangement de résolution ? On a répon<strong>du</strong> qu'il n'y avait là qu'uneapparence. La demande était double. Si Catulle avait déclaré ne pouvoirenvoyer de vers d'amours (Munera... Veneris), il avait en réserved'autres vers (Munera Musarum) qu'il envoie' et qui forment LXVI 11 b .Le détour est ingénieux. Mais les termes <strong>du</strong> poème d'envoi ne seprêtent pas à cette interprétation; l'excuse <strong>du</strong> poète était générale(19 : rofum hoc studium; de même 35; cf. les v, 13, 33 et 39) etportait bien sur toute la demande de son ami..Donc la contradictionest formelle. On a supposé que le poète l'avait peut-être résolue ou<strong>du</strong> moins adoucie dans des vers que nous n'avons plus ; ou on a tâchéd'éluder la difficulté en admettant une forte suspension après les40 premiers vers. Autant d'expédients médiocres. 11 me paraîtinutile d'énumérer tous ceux auxquels on a recouru; bornons-nous àconstater que Catulle se contredit ici en fait, sans que rien dans ceque nous lisons n'explique ou n'atténue la contradiction.D'autre part, ou Catulle s'adressait à deux personnes différentes(dans notre texte Manlius et Allius), ou, s'il s'adressait à une seulepersonne, Allius, il faut de toute nécessité qu'il lui ait écrit à deuxépoques différentes; car comment Allius pourrait-il être à la foisveuf, célibataire ou abandonné de sa maîtresse (LXVIII*, 6 : desertumin lecto catlïhe), et en même temps marié ou heureux, <strong>du</strong>moins en apparence, dans ses amours (Lxvm 1 ', 117 : et tu simulet tua vit a) ?De là, dans l'hypothèse même d'une division, deux systèmesdifférents, Selon que l'on admet que les deux poèmes ont été adressésà deux personnes distinctes, ou qu'ils ont été envoyés à lamême personne, à deux époques différentes. Notons d'abord quele nom <strong>du</strong> destinataire n'est pas partout le même d'après la traditiondes deux principaux mss. GO donnent: LXVIII*, II et 30:


6g2COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Mali; Lxvui b , 10 : Ali ou Alli; na: Alli; il y a doute pour:LXVIII b , 36.Pour conserver ces leçons et rapporter néanmoins les deux nomsà la même personne, on a recouru à diverses explications, chaqueexplication nouvelle soulevant il est vrai de nouvelles difficultés.Aussi est-ce sur ce point que se portait récemment tout l'effort de lapolémique. La conjecture de Lachmann au v. 11: Mani, permettaitde supposer un Allias dont Manius eût été le prénom. Mais M. Schulzea remarqué que Catulle, comme les autres poètes latins (Tibulle,Properce, Ovide et Horace), ne désigne que très rarement une personnepar le simple prénom. Voir dans le tome V de la Revue desRevues, p. 148, 47, le résumé de cet article de la Zeitschrift fur dasGymnasialfVesen, de juin 1880. M. Hugo Magnus, Jahrb. Burs. 1887,p. 153, essaie il est vrai de répondre à cette objection en soutenantqu'un usage fondé sur des raisons de bon sens et de clarté n'est pasune obligation stricte; que dans notre cas il ne pouvait y avoir doutesur la personne <strong>du</strong> correspondant de Catulle; partant que le poète,en s'adressant à son ami à diverses reprises, pouvait bien employertantôt le nom et tantôt le prénom. M. Riese a proposé, d'aprèsScaliger, de voir dans Allias un nom légal, résultant d'une adoption,tandis que Manius serait le nom antérieur à l'adoption; Catulle ledonnerait d'abord à son ami par une inexactitude qu'excuse le tond'intimité des premiers vers, et dont on a d'autres exemples (cf. lenom d'Atticus que Cicéron donne à son ami dans ses lettres et dansses ouvrages). Le changement serait ici, pour nous <strong>du</strong> moins, singulièrementbrusque. Ajoutons qu'il n'était guère possible dans unseul et même poème.Qu'il s'agisse donc <strong>du</strong> poète, de son correspondant, ou de ce quia été l'occasion <strong>du</strong> poème, la thèse de l'unité ne résout rien ; ellesoulève des difficultés de plus d'un genre et elle n'est rien moins queprouvée.D'autre part, on peut opposer aux partisans de la séparation uneobjection qui ne me paraît pas sans force. Si la disjonction de partiesqui ne peuvent former un ensemble est légitime quand ces partiesvraiment indépendantes gagnent à être détachées <strong>du</strong> reste, en est-il demême lorsqu'on n'obtient ainsi que des fragments? Ne dirait-on pasjustement dans ce cas qu'on n'a fait, en les détachant les uns desautres, qu'échanger une préten<strong>du</strong>e incohérence contre une autre pluscertaine et bien évidente ? Qu'on lise sans idée préconçue les v. 41 etsuivants. Après les dix vers <strong>du</strong> début, quelle impression reste au lecteur?Croit-il avoir affaire à un poème composé sur un plan régulier


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 693et défini ? On a beaucoup vanté la composition savante, alexandrinede LXVIII b , notamment la disposition symétrique des développementsqui, ici comme dans LXIV (voir p. 569 en haut) se répondentet s'enveloppent (1). Mais ici la composition est certainement bienmoins claire ; plus d'une fois le plan nous échappe ; il échappait demême, j'imagine, à Riese quand, saisissant mal la suite de la dernièrepartie, cet éditeur proposait de renforcer la première séparationd'une division nouvelle, les v. lia et suiv. étant considéréscomme un poème d'envoi qui aurait accompagné le groupe précédent.Cette triple division est-elle la dernière ? Suffit-elle pour queles v. 1-110 de LXVIII b forment un ensemble qui satisfasse l'esprit?Nous nous permettons d'en douter. Pour nous résumer, nouscroyons qu'aucun des remèdes proposés jusqu'ici ne résout la difficultéprincipale <strong>du</strong> poème LXVIII, et nous avouons que ni LXVIII,considéré comme un seul poème, ni les fractions qu'on en a faites,ne nous paraissent représenter dans sa forme originale cette œuvreimportante de Catulle.Pour la date de composition, les 40 premiers vers ont été écritsà Vérone (LXVIII *, 37) où était venu Catulle après avoir appris lanouvelle de la mort de son frère. Le second poème, si l'on admet laséparation, a dû être écrit un peu avant le départ de Catulle de Vérone,ou un peu après son arrivée à Rome (v. )4.). Si les deux poèmessont adressés à la même personne, on peut supposer que celle-ci, dansl'intervalle d'un poème à l'autre, ayait écrit de nouveau à Catulle etqu'elle avait insisté pour recevoir ce qu'elle attendait de lui.En dépit des beautés de quelques passages où nous retrouvons levrai Catulle, qui ne serait frappé de ce qu'il y a d'artificiel dans l'ensembleet dans beaucoup de parties <strong>du</strong> second poème? Si l'on ajouteà cette première impression les difficultés et les obscurités de détailqui sont presque continuelles dans l'état de notre texte, on douteraque bien de lecteurs se résignent à admettre que nous ayons dansLXVIII la plus belle des élégies de Catulle (3).(1) Représentés psr a b c d e, on figurerait le poème pari abcdedcba,(a) C'est un jugement de Muret récemment repris et défen<strong>du</strong> par Basbrens,p. 517 au bas. Cependant il serait facile d'opposer à ce dernier éditeur ce qu'ildit lui-même à un autre endroit (p. 61 eu haut) : « numquam Catullum sentiorecepturum fuisse (se. in librum eden<strong>du</strong>m) débile illud atque elurabe poemaLXVIII a , numquam permissurum ut illas de fratris morte querellas bis extarent.» On peut voir par contre comment Gruppe, Minot, p. 50) et suiv., dansune étude sur quelques vers de notre poëme, en a relevé ou plutôt exagéré lesdéxants.4T


6ç4COMMEN<strong>TA</strong>IRE.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, intervalle d'une ligne. 11 y alà dans G en lettres rouges anciennes : Ad Mallium; même titredans M. — i. O : Qpo. — G : michi. — a. Schrader : Conspersum.— a. O : h' (= hase). Les éditions de Muret et de Statius omettenthoc. Baehrens : Constrictum ex lacrimis (?). — O : mittis ;• G : mittit.— G: epystolium. — 3. GO: Naufragium. — G : equoris. —4. G : amortis. — 6. G : Disertum. — G : celibe. — 7. G : ueterj;COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — 1. Qpod... Les latins précisaient par cemot, dans une réponse, le point auquel ils répondaient. De mêmeplus loin, au v. 37 : a Qjiare quod scribis », et 33 : « Nam quod... »— Fortuna : à ce mot répondra au v. 13: fortunée, — Casu... : rémi -niscence de cet hémistiche dans VÉnèide, v, 700 : • casu concussusacerbo. » Ici, comme souvent dans Cicéron, casus redouble, en saprécisant, l'idée de fortuna. —' a. Conscriptum : écrite avec des larmes,c'est-à-dire d'une encre toute mêlée de larmes. A ce composé, cf.LXVIII ', 111 : « confectum ». — Hoc: que je tiens encore, que jeviens de lire. — Epistolium : èirtŒTo'Xiov. Le mot ne se trouve ailleurs enlatin que chez les glossateurs. — ;. Naufragum... ejectum : les deuxmots doivent être réunis; ils expriment avec force la même idée queNaufragio ejectum. — Ut... C'est dans une situation et dans une intentiontoute semblable que Catulle avait adressé le poème xxxviu àCornificius. — Ejectum... undis : on aura de même dans Ovide,Héroides, vu , 87 : mfiuctibus ejectum » ; dans Virgile, /En. iv, 373 :« ejectum litore». — Spumantibus... undis, est déjà : LXIV, 156.—4. Sublevem : pour que je te relève; restituam : pour que je te rétablissedebout, bien vivant. — Mortis limine. Lucrèce a dit : 11, 960 :« leti jam limine ab ipso », et vi, 115 5' : « leti jam limine in ipso »;Pline, Hisf. N. vu, 45, 3 : « a limine ipso mortis revocatus. » Le versde Catulle a été imité par l'auteur <strong>du</strong> Culex, a 24 : « restitui superis letijam limine ab ipso..» — 5. o\incra Venus, est déjà : xxxvi, 3. L'adjectifest jointàdi: LXIV, 370; cf. aussi : LXIV, 300.— 6. Desertum:cf. LXVI, ai. Le même mot se retrouvera avec un sens analogue,mais dans une situation différente au v. 39 : « deserto cubili ». Lespoêles l'emploient de même absolument, en d'autres sens, mais toujoursavec une grande force d'expression ; ainsi Virgile, Ain. xi, 413.— Lecto ccélibe. Baehrens observe justement que cette expression s'emploied'ordinaire pour un époux devenu veuf ou éloigné de l'autreépoux, mais non quand il s'agit d'un amant abandonné de sa maîtresse.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.6ofO : uefm. — G : muse. — 8. O : ansia. — 9. G : michi, —10. G : petit. — 11. GO : ignota commoda. — GO : mdli; dansVoir Ovide, Hèroides, xm, 105. Cf. ici, VI, 6 : « vi<strong>du</strong>as... noctes 0,et surtout Apollonius, m, 66a : /rïpcv Xs'xoe.— Perpetitur. Le composéest construit ici comme l'est d'ordinaire le verbe simple; il l'est demême aussi (mais à la première personne) dans Térence, Eun. 111, 5,3 (551), et dans Ovide, Mètam. m, 621 etxtv,4Ô6. Ici perpetitur aété choisi pour répondre exactement à pervigiiat. — 7. Veterum...scriptorum... Musa, équivaut à veteres poeta : sans doute les anciensromains : Ennius, Lucilius, les tragiques, peut-être aussi les poètespoètes grecs. On compare Euripide, Mèdèe, 421 : Moûuat... iraXat-•ptvsftiv... àoiSâv. Opposez le mot scriptorum <strong>du</strong> v. 33. — Dulci, répondà molli <strong>du</strong> v. s. Cf. LXV, 3. — 8. Cum : dans les nuits sans sommeiloù... — 9. Gratum est, comme 1 b , 4. Pour la tournure et la pensée,cf. xiv, 10 et suiv. — 10. Muneraque... : et qu'au nom de cetteamitié... Le reste <strong>du</strong> vers présente quelque difficulté. On voit bientout d'abord qu'il y a une relation très claire avec chiasme, d'unepart entre Musarum et les vers 7-8 ; d'autre part entre Veneris etles vers 5-6. Le sens de Munera... Musarum ne fait pas doute : cesont les vers, que les muses donnent, en tant qu'elles les dictent aupoète; cf. LXV, 3 : « Musarum... fétus ». On trouverait facilementdans les lyriques ou dans les élégiaques grecs bien des exemples dela même expression. Mais ces mots, tout en répondant à veterum...scriptorum... Musa, doivent avoir ici un sens différent, puisque Manliusn'a pu demander à Catulle quelqu'un de ces poèmes qu'il a dit justementne pouvoir goûter. Il s'agit donc ici d'autres poèmes, et il fautsuppléer quelque chose comme : quœ sunt in te munera Musarum, ou :nova munera. D'autre part, que signifient : Munera Veneris, et quel estle rapport de ces mots avec l'expression précédente ? S'agit-il nécessairementde présents distincts des Munera Musarum comme doit le fairecroire l'usage régulier de la langue (Schôll) et plus encore le v. 39qui parle expressément de: utriusque... copia? Non pas, suivantRiese, qui soutient que souvent et... et devant deux mots peuvent nedésigner qu'une seule et même personne, un seul et même objet, etqui cite : » Maecenas et praesidium et <strong>du</strong>lce decus meum » ; • Jovis etsoror et conjunx ». Mais ces exemples sont-ils comparables au nôtre?On peut admettre cependant qu'il s'agit au fond de présents de mêmeordre, de vers; mais alors quel est le sens <strong>du</strong> génitif Venerisl Catullea-t-il voulu parler de présents ù une maltresse, par exemple d'epistola


6ç>6 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.G, d'une main ancienne, même encre, un petit o au-dessus del't final (c'est le signe <strong>du</strong> vocatif: voir l'altération de Triari dans lesmss. inférieurs de Cicéron : De Finibus, i, 8, 37 in.); M : Manli.Riese conserve la leçon : Mali; Ellis écrit : Malli ; Baehrens,Schwabe : Manli; Lachmann, L. Mùller, Vahlen, Jacoby : Mani;Schôll et Màhly : mi Alli. — 13. G : Seu. — Schrader : sospitis.— i). G : fortune. — 14. G : amisero.— 16. Ce vers qui estamatoria, comme celles que mentionnent les Vies de Tibulle? Venerisserait bien peu clair en ce sens; la symétrie pécherait d'un génitif àl'autre; enfin cette explication aurait contre elle ce que nous avons dit<strong>du</strong> sens ordinaire des mots <strong>du</strong> v. 6 : lecto calibe. 11 s'agit donc de présentsdevenus, autrement dit, depoëmes, auxquels la déesse donnera lagrâce qui est son attribut principal, en même temps qu'elle leur fourniraleur matière, des sujets d'amour. En parlant de tels poèmes, paropposition à ceux qui chantent les querelles et la guerre, Anacréon(fr. 94 b , 1, Bergk) avait dit : OÙQiXs'o) 8;... Nsîxsaxai uo'Xspiov tVa-x-fuo-EVTOC Xé-yei,'AXX' 8p' 'Acppoo'iTïK2'ju.[ii(rj(ûv spa-riic p/niaxerai eùçpoaûvï);. On pourrait citer commeexemple l'épisode d'Ariane dans LXI v. Ce serait, dans le cas de Manlius,une des consolations (xxx vi 11, 5 et 7 : allocutio) les plus efficaces.— 11. Mea... incommoda: mes peines. Cf. ai : « mea... fregisticommoda. » — Manli : voir les NOTES CRITIQUES et l'intro<strong>du</strong>ction<strong>du</strong> poème. — 13. Odisse : répudier avec dédain. — Hospitis. Enquoi consistaient ces liens d'hospitalité ? On tirerait sur ce pointquelque éclaircissement de LXVIII b , 38 et 118, s'il s'agissait sûrementde la même personne. — 15. Quis merser... fluctibus : c'estla même image qu'au v. 3. Cf. Horace, Épist. 1, 1, 1 6 : « mersorcivilibus undis », et a, 33 : « adversis rerum immersabilis undis. » —Ipse : se. quemadmo<strong>du</strong>m tu. — 14. Amplius : désormais, commeLXXVI, 10. — Dona beata: le sens est précisé par l'opposition avecmea incommoda et a misera : ce que des heureux, ce qu'une âme enpaix et en joie pourrait seule donner. Dona est ici, avec la différenceque comporte l'expression, un synonyme de: 10, Munera. — 15.Tempore quo... (= Ex eo tempore quo) : à 17 ans : voir Marquardt,PrivatLeben, 1 ", p. 123. — Primum, est joint ici à Tempore quo, commeailleurs à Cum, Ut, etc. Cf. Ge'org. 1, 61 : « Quo tempore primum ».Pour la pensée, cf. Properce, 111, 15,3: « ut mihi pratexti pudor establatus amictus Et data libertas noscere amoris iter. » — 16. Mtas, se.mihi. — 17. Multa satis, pour Satismulta; cf. la note sur LXIX, 7 :


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 697dans G (seulement avec la variante : cû etas), manque dans O, oùil y a à la marge une croix qui est probablement de secondemain. Cf. LXVII, 31. Le même vers revient dans GO aprèsLxviil b , 9 (d'où l'hypothèse de Lachmann que l'archétype portait •à chaque page j 5 vers) ; à cette place, on lit dans GO : cometas,et au lieu de ver, dans G : ut; dans O : û. Dans G, le vers estd'abord au P 38 verso, à la 5" ligne; ensuite au P 39, à la4 e ligne avant le bas de la page. — 18. G : Qjie. — Beehréns, aulieu de curis, conjecture : uitis (?); Fr. Hermès, progr. 1888 : Musis.— G : amariritiem (la première syllabe ri soulignée par la main qui aponctué); O : amaritôir, ce qui, d'après Schwabe, veut dire: amaritionem.— 30. G: omisero; Baehrens: Ei misero; cf. ixvm b , 53.—: G: michi. — 31. Froehlich supprime les v. 31-34 commeValde. — Lusi, pourrait s'entendre également d'amours (xvil, 17;LXI, 310 et 211 ; LXVIII b , 118), ou de vers d'amour (1, 2 et 5 ;peut-être: LXI, 333); mais comme ces vers sont résumés ensuitepar: 19, hoc studium. et 26, Hcec studio., entendez plutôt: j'aicomposé beaucoup de vers d'amour; à ce sens se rattache très bien• le second hémistiche et le vers suivant. 11 ne sera question desamours de Catulle que dans les v. 27 et suiv. — Non est... : c'estbien, pour le Sens, l'équivalent de : non nos sumus nescii illius dear,mais avec cette nuance en plus que la déesse sait que le poète l'achantée. Imitation dans la Cin's, 343 : « non est Amathusia nostriTant rudis ut... » — 18. Qjiat... : pensée qui revient souvent dansles poètes grecs et chez les latins ; l'amour est à la fois doux et amer :rrixpô; xai •YXUXû;,-rXuxÛTtWfo'v TI (Sapho, fragm. 40, 3, Bergk; cf. 125);<strong>du</strong>lce atqile amarum, etc. Il y a la même opposition dans le versdifficile qui termine la troisième églogue. Cf. aussi ici : LXIV, 96.Ces oppositions de mots sont très fréquentes dans Apollonius :m, 390, vAUxepïj ... àvîri; 813, tapriotî; ... (AeXrioo'vsç ; nous ayonsvu : LXIV, 162 : « jocundo... labore ». Pour la forme amaritiem,qui n'est ailleurs que dans une inscription, voir Teufel, De Catullivocibus sing., p. 32. — Curis, n'est pas un datif, mais un ablatif:qui dans ses maux mêle... — 19. Fraterna... : cf. LXV, 5 et suiv.,et LXVIII b , 51 et suiv. La coupe <strong>du</strong> vers attire l'attention sur lesdeux mots : fraterna... mors, et.leur, donne plus d'expression. —Mors... Abstulit, comme 31 : « luctus ademit*.— Mihi... mihi, Tumea tu... Tecum... tecum... tuus... ego: répétition intentionnelle. —30. Misero Ce vers revient avec une légère variante : ci, 6. —


698 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.transportés ici <strong>du</strong> poëme txv. — G : T umea; O : Tulnia. —G : comoda; O : cômoda. — aj. Le correcteur <strong>du</strong> Parisinus 7989,ms. <strong>du</strong> xv" s., écrit à la marge des v. 25-4, vacat, sans doute parceque ces vers manquaient dans le ms. dont il se servait pour la correction.— 34. G : Qpe. — G : tuas; cette orthographe doit être icirétablie dans le texte; cf. Lxvni b , 56; tuos est une correctionarbitraire de L. Mùller, qui cependant ailleurs: ix, 8; LXII, 39 etLXXXI, } écrit: fuuî. — Dans G, au-dessus de in, un demi-trait,dû sans doute à une erreur. — 25. G : démente (cf. LXIV, 400). —36. G : Hec. — O : omnem; Lachmann, Haupt: omnis. — 3.7. G :Vérone. Dans O, IV de ce mot a été grattée. — GO : Catulle, d'oùMunro : scribis : « Veronat turpe, Catulle, Esse quod .. culili. »Vepistolium aurait été écrit en distiques que Catulle ne ferait.ici quetranscrire. — 28. GO : quisquis, leçon que conservent Ellis et Vahlen ;31. Mea... commoda.' mon bonheur. Opposez 11 : rméa... incommoda.» — 33. Tecum... alebat amor : ces vers seront répétés :Lxviil b , 54-56.— Tecum una... : c'est sur ce frère aîné, ditCatulle, que l'on comptait pour conserver le nom et le bon renomde la famille. Ainsi parle la douleur. Il est probable qu'à cemoment le père de Catulle vivait encore. — 35. Perierunt... :hémistiche imité probablement par AuSone, Épit. her. xXxvi, 5 :il nulla mei veteris perierunt gaudia vitat. » — 24. Tuos in vita :comme te vivo. — 25. Intérim s par suite, comme conséquence desa mort. — 36. Atque omnes... : non pas mes amours (Bsehrens),mais tout ce qui est joie et gaieté. Le sens est déterminé par lepremier terme. Au contraire, Pro Calio, xix, 44 : « amores et haedeliciar quae vocantur. » — 37. Qpare : voir LXIV, 409. :— Qpod :voir au v. 1. — Verona : c'est là que se trouve pour l'instantle poète ; il y sera venu sans doute passer avec son père ces joursde deuil. Par contre, la lettre de Manlius était écrite à Rome. —Turpe. Bashrens propose d'expliquer : turpe (adverbe) Catullo Verona;esse (cf. les expressions comme : xxxviil, 1 : maie est tuo Catullo,ou comme x, 18 : non... mihi tam fuit maligne) : un homme commeCatulle est mal à Vérone; mais ce sens ne peut convenir ici, puisqu'onva lire ensuite (v. 50): non est turpe, magis miserum est.Conservons donc pour la symétrie et aussi pour plus de simplicité,l'ancienne explication de Parthénius, par laquelle on sous-entend,avec turpe (adjectif) un premier verbe esse t scribis... turpe Catullo Verçna esse (=habilare). 11 n'y a ainsi qu'une légère ellipse.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 699mais quisquis n'est indéfini qu'au neutre et dans des formulessolennelles; voir Madvig, Grammaire, note de la tra<strong>du</strong>ction in-8°,p. 87; le même auteur, dans son édition <strong>du</strong> De Finibus, v, 34,p. 645 ; Lachmann, sur Lucrèce, v, 364. Quidquid pourrait à la rigueurêtre admis : cvn, 1; mais ici un changement est nécessaire; Le plussimple consisterait à ajouter : est à la fin <strong>du</strong> vers, après nota, ainsique l'a proposé Perreius et comme le font Ricse, Jacoby et maintenantBœhrens; par contre Lachmann, L. Mùller, Schwabe lisent :quivis. — 39. GO: tepefacit; M: tepefactat; Lachmann: tepefaxit;Ellis : tepejacsit; Bergk, et d'après lui L. Mùller, Schwabe, Vahlen,Jacoby : tepefactet (sur ce mot, voir Teufel, de vocibus sing., p. 3 8);— 38. Hic... On donne de ce passage deux explications entre lesquellesil n'est pas facile de choisir, Catulle et son ami, usant icil'un et l'autre d'allusions qui n'étaient parfaitement claires que poureux, ou tout au plus pour leurs contemporains. Première explication :Hic, est dit au point de vue de Catulle comme au v. 3 6 : Hue; donc : àVérone. Dans une petite ville, les jeunes gens de famille connue nepouvaient mener une vie aussi libre qu'à Rome. Entendez alors pourtepefactet: cherche à réchauffer... Deserto aurait le sens de vi<strong>du</strong>o;mais ce sens est douteux, et les exemples cités par Baehrens : Ovide,Ars am. m, 70, et Properce, 11, 17, 3, ne suffisent pas pour l'établir.Deuxième explication : Hic est le mot de la lettre de. Manliuset signifie : à Rome. La maîtresse qu'y a laissée Catulle sait y trouverbon nombre de consolateurs. 11 n'est guère vraisemblable que cettemaîtresse soit Lesbie. A la date où est écrite notre élégie, Lesbien'était pas encore ce qu'elle est devenue depuis, et l'on comprendraitmal que dans un amour aussi sincère et aussi passionné, l'ami, un amiéprouvé de Catulle, révélât de ce ton badin à l'amant absent les infidélitésrépétées de sa maîtresse. On objecte à cette seconde explicationque le sens demandait istic, ou illic (cf. 34 et 33) plutôt que hic;d'autre part, que scribis n'annonce pas une citation textuelle, et tout aumoins que rien n'indique sûrement où elle commence. — De meliorenota : de la meilleure marque, donc de bonne compagnie; l'image estprise des vins (Horace, Oies, 11, 3, 8). Cf. Pétrone, 116, p. 83, 37 B. :« urbanioris nota homines», et 133, p. 99, 19: « severioris notahomines. • — 39. Frigida... : l'image est fréquente chez les poèteslatins : voir Ovide, Am. m, 5, 43 ; Properce, tv, 7, 6; Tibulle, 1, 8,39, etc. — Tepefactet: pour la quantité, si l'on a vu : LXIV, 363 :» tepéfaciet », on a vu aussi : ibid. 3 70 : « madéftent », et l'on verra :


700 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Bœhrens: torpescit(?). — O : cubilli. — 50. GO: mali; Lachmannécrit ici comme au v. 11: Mani; D a ici suivant Lachmann : manli;mais de première main, il donnait suivant Ellis : mali; suivantH. Magnus, Jahrb. Burs. 1887, p. 155 : mani; Schôll : mi Alli. —31. O : Ignoscês. — G : si que michi. — 33. G : Hec. — O : tumnequeo. — 31. Schulze : Tum quoi. — O : op. — 34. O : Hec. —G i tome. — 35. G: michi. — Le premier e de sedes, dans G, aLXIX, 3 : « labïfactes ». — 30. Non... turpe... miserum : même opposition, Cicéron, DeHarusp. resp. xxm, 49; Pro Qjiinetio, xxxi, 98.— Magis : voir la note sur ixvl, 87. — 31. Ignoscês igitur si... :même formule dans Properce, 1, 11, 19. — 33. Gain avec l'indicatifpourrait être expliqué à la rigueur par : dans un moment où... Mais ilest plus simple de donner à cum le sens de eo quoi. La même particule,avec le même sens, sera suivie <strong>du</strong> subjonctif au v. 3 7 : « Quod cum itasif ». Mais elle est souvent construite avec l'indicatif chez les comiqueset dans la langue de la conversa don. Voir les exemples qu'a rassemblésKùhner, 11, p. 881. — Après le v. 33, il y a une pause dans le développement(Hamecker). — 3;. Nam. Sous-entendez avant la particulequelque chose comme : il y a encore un autre obstacle...; voirDreeger, $ 348, 4. Ou bien Catulle prévoit une objection que feraitson ami et à laquelle il répond d'avance. — Scriptorum, est icile génitif non de scriptores, comme au v. 7, mais de scripta.S'agit-il ici de poèmes de Catulle, composés précédemment, commel'entendait Haupt (=quae scripsi) ? A cause de 39 : utriusque.et pourque les deux demandes se distinguent plus nettement (voir la notesur 1 o), il paraît plus simple de songer à divers ouvrages d'autresauteurs (cf. 36 : capsula). On penserait volontiers à des poèmesgrecs; mais en ce cas, le mot <strong>du</strong> v. 7 : yeterum devant s'opposer ànotre vers, il faudrait, par opposition aux grands classiques, songerades œuvres plus con formes au goût <strong>du</strong> jour, par exemple à des éditionsou des tra<strong>du</strong>ctions de poètes alexandrins. Le mot : scripta est ici trèsgénéral; il désigne simplement les scrinia d'un poète (una ex multiscapsula), et pourrait s'entendre également d'ouvrages contemporainsou d'amis de Catulle. Ovide, Tristes, m, 14, 37, et Horace,Épitres, 1,18, 109, parlent de même de: « librorum copia. » Ici, àmagna... copia va s'opposer (36) : una... capsula. — 34. Romat mimur.'nonpas:présentement; mais: d'ordinaire. — Domus... seies :Schwabe rapproche Cicéron, Ép. Fam. iv, 8, 3 : « domestica sedes ».— 35. Carpitur: que se passe... — 36. Hue: à Vérone. — Capsula:


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 701été fait à deux reprises et gauchement. — G : etas. — 56. O : ima(mais à peine différent de : una). — 57. G : noZi; O-i noli. —38 : GO : ingénie — 39. Fr. Hermès, au lieu de utriusque, propose: « penite (cf. LXI , 178) usque », ces deux mots étant empruntésà la lettre de Manlius. — Parthénius et les Aldines de i;oa etde 1515 : petiti; autrefois Baehrens : p'eteiii. Ellis objecte justementque notre texte est moins prosaïque. — GO : posta est, leçon queconservent Vossius, Ellis et Schmidt, mais qui est certainementimpropre; D, les mss. corrigés, l'éd. princeps, les Aldines de 150aet de 1515, Lachmann, L. Mûller, Vahlen : facto est; Schwabe :porta est (leçon peu probable, à laquelle Beehrens objecte : ipsivoir le dictionnaire de Saglio à ce mot. — Sequitur : le présent pour •un fait passé dont l'effet s'étend sur le présent: Drœger, § iai,1», p. 339. — J7- Quod... Remarquez la construction lâche de cesvers, les deux Qtiod, et les expressions prosaïques qui abondent danscette fin de la pièce. — Nolim... nos: voir ixiv, 13 3, p. 603, la notesur Me. — Maiigna : en me refusant au prêt demandé, L'opposé estlargus : cf. x, 1 8 et la note. — 3 8. /


702 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.parimus copiam quae ab sliis nobis paratur); Ribbeck : porcta est(forme bjeaucoup trop rare); Baehrens, maintenant: prompta est;Frohlich, Riese : pratsto est. — 40. Schmidt : Ultra (se. numeruma te petitum) (?). — G : différera; O : differrera; éd. de Parme, 1473 :defferrera. — Après ce vers, un signe dans M.non sur le verbe ou sur toute la proposition : copia nonfacta estutriusque rei. C'est, je crois, l'explication la plus simple.— Ûtriusque:voir les notes sur le v, 10, et sur : 33, Scriptorura. — 40. Ultro...e te ferais, je t'aurais fait cet envoi et ce prêt de moi-raèrae, sansattendre ta demande, si... Baehrens entend simplement : je te feraisyolontiers, de bon coeur. Deferrem comme petenti au v. 39, estemployé absolument. Pour ultro déferre, on compare: Cicéron,Êp. Fam. tv, 13, 2 in.; xm, 29, 5 fin; 55, 1; Horace, Épit. 1,12, 22, etc. — Copia: faut-il, en donnant à ce substantif le mêmesens qu'au v. 33, expliquer : copia si qua par : si j'avais en fait delivres une provision quelconque? Il est peut-être plus simple dedonner ici à copia le sens qu'a ce mot dans la langue courante et d'entendre: si je le pouvais, si je l'avais pu. Il y aurait dans le changementde sens d'un vers à l'autre un jeu d'expression comme il n'en manquepas dans Catulle. — Foret, est de même dans une proposition conditionnelle: iv, 5. Ce mot n'est pas ici synonyme d'esset (Baehrens) ;il indique que la condition n'a pas été réalisée.LXVIII b .Voici l'un des poèmes, sinon le poème où Catulle a imité de plusprès les Alexandrins. Avouons simplement que l'imitation ne nousparaît pas heureuse. Quoique notre sentiment puisse être entièrementopposé à celui <strong>du</strong> poète et de ses contemporains nous préféronsici de beaucoup à tout le reste les vers dont Catulle faisait peutêtrele moins de cas, j'entends ceux où se retrouvé la sincéritépassionnée qui lui est propre. Au contraire, quoi que nous fassions,nous ne pouvons ni goûter ni admirer beaucoup tout ce qui, dansLXVIII b , porte en quelque sorte la marque des poèmes et <strong>du</strong> goûtd'Alexandrie; ni cette composition bizarre, qui dissimule une suitede développements savamment et symétriquement combinés sous


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.JO)l'apparence de continuelles digressions (voir p. 693) ; ni cette accumulationd'expressions raffinées (ao), de détails érudits (73), d'empruntsà des légendes peu connues ou au contraire presque banales, tantà force d'être citées, elles étaient devenues un thème presquenécessaire (Ariane, Laodamie, etc.). Que dire encore de ces comparaisonsrépétées, singulières (1; et suiv.), qui renchérissentl'une sur l'autre (79, 85, 86-87) ou brusquement s'éloignent deJeur point de départ tout moral pour se perdre en descriptionsempruntées à la fable ou à la nature physique (par ex. 69 et suiv.) ;ou des allitérations, plus nombreuses et plus cherchées ici (9, 18,19, 33, 38, etc.) que partout ailleurs dans Catulle? Toutes cesbeautés, si ce sont là des beautés, nous laissent froids, ou nousétonnent, ou nous choquent.NOTES CRITIQUES. — Les vers se continuent sans interruptionet sans qu'il y ait d'intervalle dans GO. — 1. G : dee. — GO : quafallius; Scaliger: qua me Allius. — G : 'ire; O : ire. — 3. O : Irmenitaut. — Au lieu de aur, Schwabe propose : et. — O, d'aprèsSehwabe, après quantis, a : uiuerit ; Usener propose : auxerit;Riese qui, dans son édition, déclarait que l'un des deux juverit devaitêtre altéré, s'est rétracté depuis dans son article sur le Commentairede Bœhrens: Berlin. Philol. Wocnenschrift, 5 déc. 1885,p. «551. — }. Calpurnius (1481), et d'après lui Vahlen et Rieseécrivent : Ne; Bœhrens et après lui Munro : Nei. lis objectent autexte de GO : Nec, conservé par Lachmann, Ellis, L. Mùller,Schwabe, que la suite de la phrase est interrompue, et, d'autrepart, qu'il ne sera question de souhait que plus loin, aux v. 6 et suiv.Cf. ii], Ne. — Harnecker, dans un programme de Friedberg de 1 881COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — 1. Non possum reticere... : le tour a étéimité par Ausone, Épist. xxiv, 48, Schenkl : a Nec possum reticere...» (Magnus). — Dect: ô Muses. — Qpa : à ce pronom réponddans l'autre proposition : quantis ; il a donc ici un sens fort : quelleaffaire importante. — 3. Juverit: la répétition <strong>du</strong> verbe sert à marquertout le prix que Catulle attachait à ce secours. Cf. la notesur LXIV, 37: Ipse. — Aut: c'est la même chose considéréed'un autre point de vue. — Quantis. On verra, lia: « Promultis... officiis. » — 3. Nec: voir LXIV, 176. — Sarclis... : ablatifde qualité dépendant d'artas, plutôt qu'ablatif absolu, commel'entend Ellis. Cf. pour la pensée: LXXVII, 9 et 10. Pour la


704 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.sur LXVIII, p. 11, part de cette remarque que Nec pour Et ne ne setrouve qu'une fois, Lxi, 128, dans Catulle, et cela après une premièreproposition amenée par Ne; que partout ailleurs (LXVIII a , 12;XXXII, 6) Catulle emploie Neu. Afin de justifier ici l'emploi de Nec etpour amener auparavant un impératif, il transpose avant le v. 3 (lesdeux premiers vers restant en tête) le v. 5 (où il lit : Nec dicam) etle v. 6; alors vient le v. 4' et après lui, dans cet ordre, les v. 9,10, 7 et 8. — GO : sedis. — G : etas. — 4. G : ceca. — 5. O :porto. — 6. G : Millibus. — G : hec. — G : certa; O : c ata(= cerata); M, Ellis, Bsehrens, Schwabe : carta. — Dans O,le v. 8 suit immédiatement le v. 6; dans G, une ligne est laissée enblanc, et, à la marge, une main peu sûre et certainement récente,a écrit d'une encre blanche : défit. Le vers, placé dans notre texteentre crochets, se trouve à sa place dans D et dans d'autres maformesyncopée, voir LXIV, 22,' aux NOTES CRITIQUES. — /Etas.Cf. LXIV, 239. — 4. Illius hoc. Conformément à l'habitude latine,Catulle n'emploie pas seulement ces mots de telle manière qu'ils serépondent d'un membre de phrase à l'autre (LXVIII*, 34-37;xcvii, 3 ; C, 3 ; L, 3); il les oppose encore l'un à l'autre dans lemême membre de phrase : ici 114; LXXXIII, 2; vi, 9; adverbes :ici, 93; m, 9; x, 21. — Caca nocte : cf. LXIV, 208 : « caca...caligine. » — Studium : son zèle pour mes intérêts.— 5. Dicam... :de même qu'Apollon sert d'intermédiaire entre les grandes divinitéset le devin (/En. in, 231), de même le poète, inspiré des Muses,est régulièrement leur interprète auprès des hommes ; de là dansCallimaque, Hymne à Artémis, 186 : sors, 8eâ, où çisv âiLuitv, ifù>cT'sTs'pciotv à


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.'/Ofnuscrits corrigés; dans le Paris. 7989, et dans un ms. de Milan, ilest attribué à Sénèque (entendez un certain Tommaso da Camerinoqui vivait à Ancône vers 1430). À la marge de D, dans des mss.corrigés, dans l'édition princeps, dans la première Aldine et dans cellesde 1503 et de 1 ; 15 : Omnibus inque locis celebreturfama sepulti. Ellissuppose à cet endroit une lacune de trois vers. — 8. G : <strong>Notes</strong>camque.— Après le v. 9 est inséré dans GO le vers de LXVIII*, 16:Jocun<strong>du</strong>m... — 10. O : alli; G : ali; M : alii. — 11. G : Non michi.La leçon Non ne pourrait-elle se défendre? Catulle dirait que sonamour a été si violent qu'il ne pourrait être décrit, ni connu pard'autres que par celui qui l'a ressenti ? Cf. Corneille, Polyeucte, 5 :a Je sais... Mais vous, ne save\ pas ce que c'est qu'une femme... »(ainsi LXIII, 79 et LXIV, 333). Il est surtout fréquent chez lescomiques, et, en prose, dans le Commentariolum petitionis deQ^ Cicéron; voir Bùcheler, p. 8. —' Harc; accusatif pluriel neutre.— Anus : jusque dans les temps les'plus reculés; le même mot estemployé de même adjectivement, LXXVII, 10: « fama loqueturanus, » et Martial a repris cette expression.: xn, 4, 4, et 1, 39, 3 ;voir Pauckstadt, De Martiale Cat. imit., p. 33. Overholthaus, Synt.Cat. p. 8, 5, a rassemblé les exemples de Catulle où un substantifjoue le rôle d'un adjectif. La Ciris, 41, en imitant notre passage, modifielégèrement l'expression : « nôstra tuum Senibus loqueretur paginasceclis. » Cf. dans les fragments d'Eschyle, 333, Nauck ' : ô>î XiS/et•Ye'pov •ypoéu.pia. — 8. <strong>Notes</strong>cat : qu'il devienne célèbre. — Magis...atque magis, est dans Virgile, Georg. lu, 18;; Ain. 11, 399; xn,339 ; dans Horace, Sat. 11, 3, 3 18, et 4, 60; au contraire, voir LXIV,376 : magis magis et la note. — 9. Tenuem texens... telam: allitération.— Sublimis: il y a de même césure après le quatrième trochée :LXXXIV, ; etci, 1. —Aranea: cf. Properce, m, 6, 3 3' : « putris etin vacuo texetur aranea lecto. » — 10. In... nomine: continuation dela même image, à laquelle il vaut mieux laisser son caractère généralsans songer à une inscription (titulus) <strong>du</strong> nom d'Allius parmi les imaginesde l'atrium. — Opus faciat : ne sous-entendez pas : suum; l'expressiona son sens général : travaille, tisse une trame. — 11. Duplex.Autrefois on voyait dans ce mot (Meursius, Vossius, Bentlei sur Horace,Odes, f, 6, 7) une allusion au double sexe de la déesse et à la doubleforme sous laquelle elle était parfois représentée. Macrobe, Sat. 111,8, 3, rapporte de Laevinus ce mot : « Venerem almum (= 'Aœ-pothrov)adorans sive femina, sive mas est. » Mais l'allusion serait des plus


JOÔCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.— i3. Dœring : in me quo. — La correction de Turnèbe : forment,a été adoptée par Bœhrens et par Riese. Elle a l'avantage d'amenerplus clairement la comparaison qui suit. — Heinsius : cinere;Schrader : in qua me forment venere.— 14. O : Limphaq; ; Bœhrens :Lymphave. — O : incetheis (d'après Bœhrens : inoetheis); G 1 : ineetheis(le premier e paraît corrigé par surcharge, peut-être de la mêmemain, pour faire avec l'e suivant : a). — GO : mavlia. — G : fermophilis;O : termopilis; Bœhrens: Thermopulis. — 15. G : M esta.— Après tabescere, G a : numula; O : nûmula; le correcteur de D,un autre manuscrit et la vulgate: lumina; Ellis comparant : LXIII, 56,et Calvus, frg. 11, M., propose : pupula, conjecture admise parBœhrens, et que semble appuyer Horace, Épodes, v, 40 : « intabuissentpupular. » — 16. GO . Cessare ne tristiq;; D, d'autres mss. etEllis, après pupula, continuent par: Cessaret tristique; Muret: Cessarentneque tristi; Bœhrens : Cessaret neque tristi. — G : ymbre. —G : gène. — Un point est placé après gêna: comme dans notre textepar Ellis (<strong>du</strong> moins dans le texte de sa 2 e éd. 1878; voir au contraireson commentaire de 1876); par L. Mùller, et, parmi les criobscureset viendrait ici bien mal à propos. Mieux vaut donner aumot le sens qu'il a dans Horace (Od. 1, 6, 7 : *<strong>du</strong>plicis... Ulyxit),et le regarder comme un synonyme de : callida, dolosa; en grec :rWXoQ;. Entendre avec Weise : qui donne autant de joies que depeines (cf. LXVIII*, 18), serait ici un sens trop particulier. —Amathusia : voir xxxvi, 14. — 12. In quo... génère: non pas : dequelle manière, car il y a in; ni en sous-entendant curarum: dansquel amour... (Bœhrens); mais simplement: à quelle occasion...— Cormerit : m'a jeté à terre. Ce verbe, au sens figuré, est toujoursemployé ailleurs comme verbe neutre. — 13. Trinacria mpes :l'Etna. La même comparaison a été reprise par Horace, Épodes,xvii, 32; Ovide, Rem. Am. 491, etc. Pour rupes, cf. LXI, 28. —14. Lymphaque... : les sources d'eau chaude des Thermopylesétaient situées entre le rivage <strong>du</strong> golfe Maliaque et les dernièrespentes de l'OEta. Voir Sophocle, Trachiniennes, 633 et suiv. —Malia : cette forme d'adjectif, Malius, n'est qu'ici ; Lucain dit :vi, 367 : « Maliacas aquas. » VoirTeufel, p. 33.— 15. Tabescere:comme vnx.iaba.1 ou xaTa-nixsoOat. Les autres verbes inchoatifs employéspar Catulle, sont : XLVI, 3, silescit, et 8, vigescunt. —16. Imbre: cf. Ovide, Tristes, 1, 3, 18; Ars am. 1, 532; Am. m,6, 68. — 17. Qpalis... Haupt, Opusc. 1, p. 66, qui rapporte la


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 707tiques, par Weise, Ramier, Rossbach et Westphal. Les autreséditeurs suivent la ponctuation de Muret, défen<strong>du</strong>e de notre tempspar Frôhlich ; ils ne placent après genar qu'une virgule, en rapportantla comparaison à la pensée des v. 15 et 16. N'est-ce pas un signebien curieux de l'état fragmentaire et altéré de notre poème, ou forcément,dans l'autre hypothèse, de sa trame bien lâche, que cettesuite de comparaisons toutes différentes (15 : quantum...; ici:Qjialis...; 3; : Hic velut...) dont la seconde flotte entre les deuxautres et peut à la rigueur être rattachée à l'une ou à l'autre? Avecnotre ponctuation, Qjialis correspond au mol Taie <strong>du</strong> v. 36; la'difficulté, avec ce texte, est de comprendre au v. 33, Hic (ou mêmeAc) devant velut. — 18. G : elapide. — 19. G : preceps. — GO:est valde; Rossberg : est alpe. — O : uoluptus. — 30. Après médium,GO ont : densi, leçon conservée par Ellis, Schwabe, Riese et Schulzequi compare Martial, vi, 38, 5 et x, 10, 4. Elle a l'avantage decompléter et de renforcer l'idée exprimée par iter populi. La leçonsensim reçue dans notre texte vient de Haupt, Opusc. 1, p. 65; ildonne au mot le sens de lente; mais n'est-ce pas ajouter à unecomparaison à ce qui précède, explique ainsi la suite des idées :« ipsa _comparatio... nihil quidem ad lacrimas pertinet, nequequicquam ad declarandam similitudinem affert momenti, sed suavidigressione et proposai quasi oblivione lectores fallit. » Rapprochezune comparaison semblable : LXV, 13 et suiv. — Aerii: voir ixiv,343. — Perlucens : effet poétique, vrai, quoique un peu cherché.Séhèque a repris l'expression, Phardra, 507. — 19. De prona...valle; d'une vallée dont la pente précipite ses eaux; ou peut-êtreencore d'une manière plus générale : en suivant les pentes, de valléeen vallée (Haupt : per déclives fauces convallium). Prona... valle estaussi dans le Culex, 133. Muret croyait à tort à une tmèse dedevolutus. Pour prona praeceps, cf. LXV, 17. Statius relève les allitérationsde ce vers qui : « mire cursum aquae defluentis exprimit. »— 30. Per médium... On a donné plusieurs explications de ce versdifficile. Écartons d'abord celles qui s'éloignent trop <strong>du</strong> texte : perpagum quemdam fréquentent (Vulpius); per mediam planitiemincolarum plenam (explication citée par Baehrens). Dos-ring entend :per mediam viam quam célébrât et fréquentât populus. Il est clairque les mots iter populi et, dans les éditions qui la conservent, quel'épithète densi doivent opposer le mouvement de la plaine habitée


708 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.difficulté de sens une obscurité de texte ? Bsehrens propose : Percampum sensim transit. — ai. GO : Duce. — G : uiatori; O : uiatorum,leçon adoptée par Bsehrens et Riese. Bsehrens croit queviatori est une correction <strong>du</strong> copiste de G qui n'aura pu comprendre :basso in sudore; mais comment admettre que ce même copiste aitpu, après cette correction, comprendre le reste <strong>du</strong> vers et notamment: levamus? — GO : basso; éd. de Parme, 1473 : lasso(Schulze compare Martial 11, 6, 14); Bsehrens, autrefois: crasso ;maintenant : îa/50 (?). — GO : leuamus. — aa. G : estas. —Q : hiultat. — aj. O : H' (= Haec); G : " (abréviation dont je nevois pas d'autre exemple dans le ms., partant dont le sens reste incertain); les Aldines de 1503 et 1515 : Ac velut. — Des mss. corrigés,Statius, Reeck, Kiessling: veluti nigro. — 34. GO : Leuius. — 35.à la solitude de la <strong>mont</strong>agne. Mais comment expliquer transit?Bsehrens croit que ce verbe équivaut à prœterit, it juxta. C'est un sensque ne paraît pas justifier le passage contesté qu'il cite de Lucilius,xxix, au v. 39, M.; je n'en trouve aucun autre exemple, et il meparaît ici contredit par l'adjectif médium. Reste le sens ordinaire detraverser. Comme on dit qu'une route, grâce à ses ponts, traverse lesrivières, on dirait de même, quoiqu'avec plus de raffinement, quele ruisseau traverse par le milieu la grand'route. Huschke et Weiseexpliquent : poursuit son chemin ; mais transit iter a-t-il jamais cesens?— ai. Duke... Pour l'idée, cf. Bucoliques, v, 47. — Lasso:Statius rapporte cet adjectif à sudore en lui donnant le sens transitif,et il compare : vfebris arida. » Mais Ellis objecte avec raisonque cette hardiesse serait peu conforme à la simplicité habituelle <strong>du</strong>style de Catulle. Rapportez donc le mot, avec son sens ordinaire, àviatori.— 33. Gravis: accablante. — Exustos arstus: allitération.— Hiulcat : jusqu'à la basse latinité, ce verbe reste un âirou; eipnfiévov;l'adjectif, au contraire, est fréquent dans les poètes; par ex.Géorg. il, 333. Voir Teufel, p. 35. — 33. Hic: à ce moment.Cf. LXIV, 371. — Velut...-: cf. Iliade, vu, 4 et suiv., et dansCatulle lui-même, xxv, 14- —'Nautis dépend à la fois dé aspironset de venit. — In nigro turbine : dans un noir tourbillon, ou, avecun sens plus large : dans une noire tempête. Ces mots ne dépendentpas seulement dejactatis ; il convient de les rattacher à toute la proposition(Bsehrens). — 35. dam... : le matelot se sentant en péril.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE./OÇD'Orville : Jamface (le a" mot aurait été écrit : phace, puis corrigé enprece). — GO : implorate; le correcteur de D et d'autres mss. corrigés :implorât a, leçon adoptée par Ellis, Millier, Haupt, Schwabe, Riese etque je préférerais; Heyse : implorati ; Lachmann, Baehrens: imploratu.— 36. GM : manlius ; O : allius auxilium l manUius. La faute de G iciest analogue à celle des Catilinaires, 111, 6, 14, où tous les mss. ontManlium, qu'il faut, d'après Salluste, L, corriger en Annium. — 37.G : dassum; d'où Schwabe tire la leçon : <strong>du</strong>ssum; O : dausum. On apeut-être adopté dans notre texte l'orthographe daussum, par analogieavec les exemples que cite Neue, 11, 565 et 566. J'aurais préféré<strong>du</strong>ssum ou dausum. — 38. Frœhlich, Kiessling : argue deiit domina!;Baehrens, Munro, Schwabe, Riese : isque dédit domina! (Schmidtobjecte à cette leçon qu'elle ne permet ni d'expliquer la répétitiond'isque, ni de conserver Ad quam, qu'il faudrait, d'après lev. 118, remplacer ici par In qua). — 39. Baehrens: Ad quem;Schdll : Ut clam; B. Bury : Qpa nos (cf. le v. 118; nos, abrégéen h serait devenu m); Riese: Cum qua. Je préférerais: AtquePour les Dioscures, cf. iv, 37. Le génitif est ici après prece commedans l'expression : vota ou preces Deorum. — 36. Taie... auxilium :comme on emploie decus, prcesidium, etc. — 37. Claussum... patefedttles deux mots s'opposent; Allius, supprimant les obstacles,a ouvert (à notre amour) par un large chemin, une libre carrière.Il va sans dire que les mots lato limite doivent être séparés <strong>du</strong>mot dausum, auquel ils s'opposent, et joints à patefeàt. Munrovoit dans cette expression une espèce de proverbe et compare :Ain. ix, 333, et x, 513. — 38. Isque: voir LXVI, 55 et la note.— Dédit: cf. une situation et une expression tout A fait analoguesdans la Casina de Plaute, il, 8, 43 (v. 458). Munro rapprocheaussi Tacite, Ann. XI, 4, au commencement. — Le verbe dédit,commun aux deux membres de phrase, est intercalé dans le second.On trouve dans Catulle la même forme de la figure dite àicb XOIVOû :xxx, 3 et xcv, 3. Cf. la note sur LXIV, 338. — Dédit dominant:il m'a donné ma maîtresse ; entendez : en me donnant le moyen dela rencontrer, domum... dominam formant allitération comme plusloin au v. 118 et LXI, 3 1. Maison crée ainsi une difficulté pour l'explicationde 118, domina. Ellis entend d'une manière bien détournée :il m'a offert sa maison dont la maîtresse était favorable à notreamour. — 39. Ad quam, est difficile à expliquer. Rapporte-t-onle relatif à dominam (Sillig, Dœring, Ellis), avec le sens de : chej46


710 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.aii. On sait d'une part combien les erreurs sont fréquentes aucommencement des vers. D'autre part, le copiste de l'archétype apu, en sautant une page de 33 vers, écrire ici par erreur et négligerensuite d'effacer les deux premiers mots <strong>du</strong> v. 61. — G : comunes. —30. Au lieu de iiva, Bsehrens veut lire : cura (1). — 53. O : Inixa.— La i r ° Aldine et les éditeurs jusqu'à Lachmann : constitit in solea.qui... (Draeger 1», p.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.7II— 33. GO: amorem; les mss. corrigés et Lachmann : amore;Baehrens : amorei (ancienne forme de l'ablatif). — A côté <strong>du</strong> v. 34,une main récente a écrit dans G à la marge, d'une encre assezoblanche : Comp. — 34. G : Prothesileam ; O : Protesïleam. —GO : laudomia; la correction en Laudamia, ici et aux v. 40et 65, est d'Usener (voir son article, IV. Jahrb. Phil. xci [1865],p. 227); Lachmann écrivait avec les mss. corrigés: Laodamia. —35. GO : Incepta; Turnèbe : lnceptam; Frcehlich, Baehrens: Incepto(se. amore, ou bien le participe serait au neutre et pris absolup.418, a justement rapproché de notre vers Properce, II, 29, 40.— 34. Protesilaeam. Cette forme (d'après npoiTsiiXâsto;) ne setrouve qu'ici en latin. Voir Teufel, p. 3 3, et cf. Properce,n, 15, 14:« Menélaeo ». — Remarquez qu'ici et, d'une manière plus frappanteencore, au v. :o6, domum, quoique accompagné d'un adjectif, estconstruit sans préposition. — Laudamia : telle est l'ancienne orthographelatine des mots formés de Aao - ; de même : LaucoonLaudice, Laumedon, etc. ; scandez : LSiïdamîa. — La légende deProtésilas et de Laodamie, dont le point de départ est dans l'Iliade,11, 700, avait fourni à Euripide le sujet d'une tragédie. C'était, à cequ'il semble, un des sujets que les Alexandrins aimaient le plus àdévelopper ou à rappeler par allusion dans leurs epyllia. A Romeaussi il fut plus d'une fois traité; Laevius avait fait une Protesilaudamiadont L. Mùller donne les fragments à la suite de son Catulle,p. 81 ; la XIII" Héroide d'Ovide est une lettre de Laodamie. Quelest, dans les vers qu'on va lire, l'original que suit Catulle? S'est-ilinspiré directement d'Euripide comme l'a pensé Kiessling, AnalectaCatulliana, progr. Greifswald, 1877? ou imite-t-il quelque poëmealexandrin, peut-être un épisode des Arna de Callimaque comme lecroit Baehrens, Jahrb. fur Phil. 1877, p. 410; (voir sa note sur notrevers) ? Notre passage est si court, les fragments <strong>du</strong> Protésilas d'Euripidequi presque tous consistent en maximes générales, sont si peunombreux, et nous sommes pour le reste si mal renseignés qu'il sembleque de telles recherches ne puissent guère aboutir. — 35. lnceptamfrustra, est peut-être une tra<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> vers de l'Iliade, il, 700 : TcuSi (IIpomo-tXâGu) xeù àpioio'puœïiç, OSXGYC-C OuXâxvi sXs'Xtiirro Kat S6u.oç,TJpureXTÎs. Ce dernier mot serait pris dans son sens littéral; d'autresl'entendaient au figuré : sans enfants pour continuer la famille. —3 3. Cum... : à cause de non<strong>du</strong>m, rattachez cette proposition à advenif,


712 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.ment). — 36. G: celestis. — 37. G: michi. — O: râmusia;G : ranusia.— 39. GO : deficeret. — 40. GO : laudomia.—GO : yirgo(d'après la fin <strong>du</strong>v. 37; cf. aussi LXVII, 19): dans G, un renvoi surce mot et en marge, d'une encre très blanche et d'une main récente: viro. —41. GO: novit; Avantius : noyi; Schwabe : novei.—Dans G, un point d'une encre noire sous la première 1 de collum.— 43. O : hyemps; G : hyèms. — 44. G : ab rupto; O : abinnupto ;plutôt qu'à Inceptam frustra. Cum, à la seconde place, fait ressortirla force de non<strong>du</strong>m. Voir la note sur LXIV, 303. — Sanguine sacro :par son sang offert aux dieux dans un sacrifice. Cf. 39 : « pium...cruorem », et Géorg. iv, 341 : « sacrum... cruorem». — 36. Catlestis...héros, et de même au v. 38 : herist voir LXIV, 397. Il s'agitici des divinités qui président à l'hyménée, Junon et Vénus. — Pacifcasser, équivaut à : pacem eorum petisset. — 37. Tarn valde,moins fréquent peut-être que Qjiam valde, est dans Cicéron, De Fin.v, : 1, 31 ; dans Cornélius Nepos, Eum. xi, a, et dans Pétrone,- 17,p. 14, 34, B., et ia6, p. 93, 36. On aura au v. 37 : « famlonge. » — Rhamnusia yirgo: voir LXIV, 397. — 38. Invitis...heris : 6tûv àéWn. Cf. ici ixxvi (p. 376), ia : a dis invitis », etVirgile, Mn. 11, 40a : « invifis... divis. » — 39. Remarquez comment,dans tout ce développement (ici: aux v. 47, 51, etc., etplus loin : 67 et suiv., 77 et suiv.), une digression en appelle uneautre, le retour au sujet se faisant de même par des clausulessuccessives (aux v. 61 et suiv., et 89 et suiv.). Cf. ce que nous avonsdit p. 368 et suiv. de la composition <strong>du</strong> poëme LXIV. — Jejuna :altérée, comme dans Properce, ni, 15, 18 : « vilem jejunce ssepenegavit aquam. » — Desideret: on compare Horace, Odes, IV, 11,6:« ara... avet immolato spargier agno. » — 40. Laudamia viro: cethémistiche revient dans plusieurs vers d'Ovide qui ont pu êtreimités de Catulle: Amours, II, 18, 38; Tristes, 1, 6, 30, etc. —41. Conjugis... novei: veo'vou.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.7 I •}Btehrens : absumpto (?). — 45. G: G^, abréviation de Qpod,ici comme au v. 38. — GO : scibant; la leçon de L. Mùller :scirant (de sciscere) est adoptée par Bœhrens, Schwabe et Riese;Lachmann et d'après lui Vahlen : scibat (se. LaudamiaJ; ensuiteParcat, au singulier, serait un génitif, dépendant de tempore, ouun datif à joindre au verbe; Peiper : Qpem scirant. — G : parce.— GO : abisse; des mss. corrigés et la vulgate avant Conrad deAllio, Munro : abesse (les Parques savaient que la mort de Protésilasn'était pas loin, ne tarderait pas si...); Baehrens : obisse; Santen :aiesse, leçon adoptée par L. Mùller; Ribbeck : vixe; Schrader : nonlonge tempus abesse. Avec scirant, Munro propose i Qpod (scirantParcae) non longo tempore abesset. — 46. G : Similles, la seconde lpointée au-dessous d'une encre noire. — GO : yliacos. — 47. O :Nam cû. — G : helene. — 48. G : Ceperat. — 49. G : cbe. —G : asye europeque; un ms. corrigé, l'éd. princeps, la 1 Aldine jusqu'àabrumpo et voyait ici l'image d'un fil coupé, une suite interrompue.A quoi Munro a très justement objecté que abrupto est une formelégèrement archaïque de abrepto (de même : subruptum, subrupuisse,corruptum, corrupuisse),el il compare Ovide, Met. vil, 731 : « desiderioquedolebat Conjugis abrepti. » — 45. Qpod, se rapporte littéralementà conjugium, mais, pour le sens, éveille plutôt l'idée deconjunx comme le prouve abisse et le vers suivant. — Scibant : voirLXIV, 321 : custodibant, et cf. trag. inc. inc. Ribbeck, 87 : a Scïbamme in mortiferum bellum... mittere. » — Non, tombe uniquementsur longo tempore: c'en serait vite fait, c'en était déjà fait de l'hymen(et de l'époux) si... — Longo tempore est souvent employé par lespoètes pour exprimer la <strong>du</strong>rée : voir les exemples qu'a réunis Munro,Critic. p. 188. Quant à abisse, j'aime mieux le prendre au figuréplutôt que de lui donner son sens propre et d'entendre avec Santen,qui compare le vers d'un tragique (inc. inc. Ribb. 87 et suiv., oufuse. 111, 13, 28), que Protésilas serait parti et non pour peu detemps... (se. e patria in Trojam). — 46. Miles: pour combattre.Remarquez dans le vers la double allitération. — 47. Nam tum... : levers est remarquable par l'accumulation des spondées. — Helence :pour la forme latine <strong>du</strong> mot, voir LXVI, 54, la note sur Arsinoes. —Raptutcf. xiv,2,la note sur Munere isto. — Primores...: âptaroi ouàpta-riiec. Virgile emploie aussi ce mot: Mn. ix, 307. — 49. Commune:Virgile, /En. Il, 573, a dit d'Hélène : « Troja? et patriae corn-


714 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Lachmann : Europce Asiaque, changement qu'admettrait maintenantBsehrens. — 51. GO: Que vetet id nostro; la correction est deN. Heinsius; elle est appuyée par la comparaison de LXIV, 181 :quemne, et 184 : Qiiane. Voir la note sur ces vers. On avait proposésur ce passage d'autres corrections qu'il nous paraît inutile de rapporter.— GO : frater; de nombreux mss. corrigés : fratri. Mais lemot pourrait bien avoir été transporté ici <strong>du</strong> vers suivant, ou mêmen'être qu'une glose qui aura déplacé le prénom <strong>du</strong> frère de Catulle.— 53. G : hei; O : ei. — G : frateter, la seconde syllabe te, barréeau-dessous d'une encre assez noire. — G : michi.—M. Mor. Schmidt,N. Jahrb. Phil. 1880, p. 778 et suiv., propose de retrancher lesv. 53-56. Cités en marge comme un rapprochement (LXVIII *, 20et s.), ils auraient été intercalés ici par erreur comme des vers omis ;l'hexamètre manquant à la tête de la citation, actuellement le v. 55,aurait été fabriqué et assez mal d'après le v. 53. Riese approuve lasuppression. Schwabe, qui croit à une répétition intentionnelle desv. 54-56, regarde cependant le v. 5 j comme suspect. L'hémistiche :frater adempte mihi, est encore : ci, 6. — 53. G : iocun<strong>du</strong>m; O :iocun<strong>du</strong>mq; . — G : lumen; O : limine, d'où Baehrens tire maintenant: Ei misero xtatis jocundo in limine adempte (?). Il eût mieuxvalu admettre dans notre texte l'orthographe : iocun<strong>du</strong>m: voir auxmunis Erinys. » — Sepulcrum: cf. Ciris, 131 : « Scylla patris...patrixque inventa sepulcrum » ; Properce, 1, 23, 3 : « Perusina tibipatriae sunt nota sepulcra. » Cicéron, In Pis. v, 11, appelle le templede Castor, occupé par Clodius : « hustum legum omnium ac religionum»; et Pison lui-même : ibid. iv, 9 : « tu... bustum reipublicae. » — Europxque : Catulle aimait à terminer ses vers parcette copule ou par ye : voir les exemples rassemblés par Hupe, Degénère dicendi Catulli, p. 41 et 42. — 50. Virum, rappelle viros<strong>du</strong> v. 48. Pour la forme <strong>du</strong> génitif, cf. LXIV, 193. — Virtutum, estjoint à yirum, comme dans l'Enéide, 1, 466 : « yirtutesque yirosque »,et, au singulier, dans Lucilius, éd. Mùller, inc. fr. 22 : « aurumadque ambitio spécimen yirtutï viriquest. » On a vu de même virtutesemployé pour désigner les exploits des héros : LXIV, 52, 325, 350et 359. — Acerba : épithète ordinaire de mors ou funus. — Cinisest employé au figuré comme sepulcrum et développe la même idée.Ce substantif, que Catulle emploie comme féminin au singulier (iciet ci, 4), va être, au v. 58, masculin au pluriel. Voir Neue, 1,p. 657, et cf. LXIV, 3, la note sur Fines. — 51. Qpxne, comme


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.71 fNOTES CRITIQUES sur LXIV, 162. — GO : adeptum. — 56. G :Qjie. — 57. GO : Que (sans doute d'après le vers précédent) ; Qjiemest déjà dans un ms. corrigé et dans l'éd. de Calpurnius de 1481 ;Baehrens : Te. — G : sepukrea, l'e pénultième pointé d'une mainqui paraît ancienne. — 58. GO : cineris. — G : obscena; Baehrens :obscura (?). — 61. G : ruû. — GO n'ont pas simul que porte déjàl'éd. priiiceps et qu'acceptent tous les éditeurs. J'avoue ne pas goûterbeaucoup cette correction. Simul ici n'est nullement appelé par lesens, et il s'en faut que cet adverbe puisse avoir dans notre vers lesens fort qu'il a dans le seul exemple que je trouve de simul undique :Mn. xi, 610. D'autre part, on ne s'explique pas bien ce qui auraitpro<strong>du</strong>it l'omission. Enfin, la construction est singulière, alors que lesdeux adverbes, qui ne peuvent tomber que sur properans, suiventce mot et en sont séparés par fertur. Je préférerais certainementcircum, qui est joint assez souvent à undique dans Virgile (/En. 11,


716 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.cette conjecture. — O : foccos. — 63. O : Nec; Bashrens : Nei. —G : pais; O : ps. — GO : mecha. — 64. G : Ocia; O : Octia. —O : paccato. — 65. GO : Qpod tibi. — G : cum. — G : pulcherrima;sO : pulcima. — GO : laudomia. — 67. Les Aldines : vortice. —68. G : Estus. — G 1 : arruptum, la première r a été ensuite changéeen b de la même encre et peut-être de la même main. — Heinsius: iepulerat. — GO : baratrum. — 69. G : fuerunt, le point etle trait au-dessous de Vu sont d'une encre un peu plus blanche, etproviennent probablement <strong>du</strong> correcteur. — GO : peneum prope cille-67 fin. — b], Ab<strong>du</strong>cta: cf. Mn. vu, 361 : « quam... relinquet Perfi<strong>du</strong>salta petens ab<strong>du</strong>cta virgine praedo. » — Gavisus : ce participepassé a ici le sens <strong>du</strong> participe présent : Kûhner, II, p. 567 b. —Lioera ; sans obstacle, sans trouble. Cf. LXIV, 404.— 65. Qjio... casu:ou d'une manière générale : l'expédition des Grecs (47 et suiv.), oula mort de Protésilas à leur arrivée en Asie (46). — 66. Ereptumconjugium : cf. 44. — Vita <strong>du</strong>lcius : cf. LX 1 v, a 1 6, et Lucain, v, 7} 9 :> vita... mihi <strong>du</strong>kior... conjux. a — 67. Tanto te... : pour cettepériode assez pénible et toute surchargée d'incises, cf. la note surtxiv, 7. On pourrait relever dans Apollonius bien des phrasesconstruites de même : par ex. I, 1127 et suiv.; m, 328 et suiv.;1176 et suiv. etc. Tdnro et Opale ne peuvent grammaticalement correspondrel'un à l'autre; mais pour le fond et le développement dela pensée, il est certain cependant qu'ils sont ici corrélatifs. — Absorbais...Mstus : cf. Cicéron, Brutus, LXXXI, 382 : o hune absorbuitastus quidam... gloriae. a — Amoris peut dépendre à la fois de verticeet d'Alstus; j'aimerais mieux ne le joindre qu'au dernier mot. —68. Abruptum... barathrum. Ces mots continuent l'image indiquéedans le vers précédent. La passion violente de Laodamie, aussi irrésistiblequ'un tourbillon, l'avait con<strong>du</strong>ite à l'abîme. L'adjectif seul(Bashrens compare Tacite, Hisf. 1, 48 : a mox Galbas amicitia inabruptum tractus a) pouvait n'éveiller dans l'esprit qu'une idée morale ;par contre le substantif, employé ailleurs (par ex. Mn. ni, 431) pourdésigner les gouffres qui entourent Charybde, rend la comparaisontout à fait concrète et amène une longue description de gouffres moinsconnus. — Detulerat : le plus-que-parfait nous reporte à l'origine decette passion. — 69. Qpaleferunt... Phénée (4>svso; ou *svsio';) estune ville <strong>du</strong> N.-O. de l'Arcadie, au pied <strong>du</strong> Cyllène. Les eaux qui


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 717neum. — 70. G : Siccari ; O : Sicari; la correction en Siccare est deSchrader et de Lachmann. Elle est des plus vraisemblables, Qjialene pouvant être un ablatif. — 71. G : cesis. — 73. GO : Audetfalsi parens amphitrioniaiis (G : Amphytrioniadis); Audit est unecorrection de Palmer; Weise lisait: Gaudet. — 7;. O: stimphalia.— 74. G: Pertullit. — G : déterrions. — 75. G: celi. —descendaient de la <strong>mont</strong>agne, en se joignant à celles <strong>du</strong> fleuve quiarrose la plaine (l'Olbius ou l'Aroanius), formaient des marais (palude)qu'on appela aussi le lac Phénée. Ils furent desséchés par des canauxprofonds (pfpsOpa, ou Es'psOpa) qu'on disait creusés par Hercule. Le motpar lequel on désigne la ville de Phénée a été employé par les auteursgrecs et latins à des genres différents : masculin dans Callimaque,Hymne à Délos, 71; féminin dans Pausanias, vm, 14, :, et dansStace, Théb. iv, 391, ce mot est au neutre dans Pline, iv, 10 (6), 1,éd. Lemaire. Il peut être ici masculin ou neutre. — 70. Siccare: lesujet de ce vers est le mot barathrum représenté par Qjiale et déterminéensuite par le distique : Qjiod... fodisse... Audit. — Pour letemps, entendez: qui dessèche, de nos jours encore..., d'où leprésent ; ou voyez ici une construction analogue à celle de conscendere,dans LXIV, 137. — Emuha. Cf. LXXX, 8. — 71. Qjiod: nonpas Qjiod solum (se. siccatum), comme l'entend Ellis, mais plussimplement : Qpod barathrum. — Me<strong>du</strong>llis : le roc, le fond même...;on dit plus ordinairement: <strong>mont</strong>is viscera. Silius Italicus, xn, 136,a employé me<strong>du</strong>lla en parlant de la terre. — 73. Audit. Ce verbequi, suivi de noms ou d'adjectifs au nominatif, a d'ordinaire lesens de : être nommé..., recevoir le titre de... (Horace, Sat. 11,7, 106; Épist. 1, 7, 38), est employé ici plus librement (cf. clueoet surtout àxcûoi) et suivi d'un infinitif avec le sens de : passepour... — Falsiparens. On devine sous cet ârraÇ eipmp.évcv, quelquenom grec comme ^euàùvirccTup ; ce mot, il est vrai, ne se trouveque dans Callimaque, Hymne à Deméter, 99, et avec un sens unpeu différent. — Amphitryoniades : Hercule est ainsi nommé parVirgile, /En. vin, 314; par Hésiode, par Pindare, par Théocrite,etc. — 73. Tempore quo : cf. xxxv, 13. Entendez: pendantqu'il parcourait l'Arcadie. — Stymphalia monstra: les oiseauxmonstrueux qui ravageaient la vallée de Stymphale, souillaientles fruits <strong>du</strong> sol et se repaissaient de chair humaine. VoirDecharme, Mythologie, p. 487. Pour la forme de l'adjectif, voirTeufel, p. 33. — 74. Déferions : Eurysthée. Hercule dit à Ulysse,


7l8COMMEN<strong>TA</strong>IRE.O t treretur (= (terrereturj ; G : treerretur; le trait sous re, estd'une encre plus blanche et dû sans doute au correcteur —76. O: Heba que Bsehrens lit: Hebia. — 77. GO: baratro. —78. GO : Qui tuum domitum; Lachmann : Qui <strong>du</strong>rum domitam,leçon adoptée par L. Mùller et Vahlen ; Conrad de Allio : Quitune indomitam ; Riese : Qui fum te indomitetm ; je préférerais :Qjii fracturn (cf. Ovide, Tristes, v, 2, 40), ou peut-être : tenerumindomitam; Kiessling, à cause <strong>du</strong> plus-que-parfait <strong>du</strong> v. 68: detulerat,proposait : Qui vi<strong>du</strong>am domini; Jacoby compare Ovide, Hér.XIII, 161 et voudrait ici : Qui te unum ou Qui fum te comitem;Heyse, suivi par Mnnro : Qui tamen indomitam; Vossius : Qui torvumdomitum ; Baehrens, autrefois : Qui torvum dominum ; maintenant: Quitte tuum (ton époux) domitum; la correction serait simple,spécieuse, si tuum n'était équivoque ; enfin Schdll, admettant qu'ils'agit ici d'un temps postérieur à la mort de Protésilas, propose :Qui Diti domitum ferre jugum docuit. — 79. G : nec causa carum. —Od. xi, 631 : u.âXa "fàp TTGXù jtsîpovt tpwTi AeJuMpwiv, ô Si p.cty^aXeitoùç t7teTéXXeT' àe'6Xouç. — 75. Pluribus... : Catulle se souvientsans doute de ces vers de l'Odyssée, xi, 603 : aùrbc Si u.ex' àOavoc-Toioi âeoïoiv TépmTat èv âaXhjç xott êyu xaXXiotpupov "HBïIV. Cf. Hymneà Héraclès, xv, 7 et 8. — Carli... janua: cf. dans Ennius, Ann. 596,Vahlen : « ingens Porta... carli ». — 77. Sed tuus... : après cettepremière comparaison, retour au sujet et, à partir <strong>du</strong> v. 79, descriptionpar d'autres comparaisons de l'amour de Laodamie. —Altus amor... altior, d'après Théocrite, m, 43: Ba8ùv... épwTx. Pourle rapprochement <strong>du</strong> positif et <strong>du</strong> comparatif, voir la note surxcix, 3. — Barathro... 'Mot celui qui a été décrit aux v. 68 etsuiv. — 78. Qui, se rapporte forcément à tuus amor. — Durum...jugum : quel joug ? sans doute les peines que lui causèrent etson amour même et le départ et la mort de son époux. On saitla demande que, suivant la légende, elle adressa aux dieux del'enfer, et sa résolution de mourir quand Protésilas, revenu sur laterre pour un jour, se préparait à la quitter encore. Mais ces détailsne se trouvent que dans la forme postérieure de la légende, etCatulle n'y fait aucune allusion. Cf. LXIII, 53. — 79. Nam... nectam...: la comparaison paraît inspirée de Pindare, Olymp. x (xi),103 (86) et suiv. Cf. ici, LXXII, ; et suiv. — Confecto... : mêmehémistiche, Mn. iv, 599. — 80. Seri: dans Homère et dans Apollonius: ôJ/î-^ovoç, ou T7iXû"prr&4\ — Nata. Se rappeler que la loi Voconia,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 719G : etate. — 81. GO : diuiciis. — 82. Schrader : ceratas. — 84. O :Scuscitata; G : Scusoitata. — GO : uoltarium. — 85. Le point quise trouve dans G sous la lettre finale de gavisa devait peut-êtresimplement pointer le premier i d'improbius <strong>du</strong> vers suivant. —Vossius : pulla. — 86. G : Comparq; O : Compq; . —O : ïprobius.de 169 av. J.-C., défendait de laisser par testament un héritage à unefemme, fût-elle une fille unique (Una). — 81. Divitiis... avitis ; audatif : trouvé, obtenu pour recevoir la fortune de son grand-père. —Vix tandem ; cf. LXII, 2.— 8a. Nomen... intulit : a mis, c'est-à-direa fait qu'on pût mettre son nom sur... —Testatas: tablettes par lesquellesl'aïeul exprimait sa volonté, ou plutôt : tablettes d'un testamenten règle, fait devant le nombre légal de témoins et scellé pareux. — 8j. Impia: voir la note sur XXIII, 10. — Derisi : parprolepse; voir LXIV, i;o: Nudatce. Cf. Horace, Jaf. 11, 5, 57:« captatorque dabit risus Nasica Corano. » — Gentilis : c'était, àdéfaut de descendance directe, l'héritier ab intestat, et il devaits'efforcer de devenir le seul ou le principal héritier testamentaire. —84. Suscitât! il fait lever, il fait partir l'oiseau obstinément perchéprès de sa future dépouille. — Cano... capiti: association de motsfréquente qu'appelait l'allitération. — Volturium: l'origine et le sensde l'appellation apparaît clairement dans Sénèque, Ép. xcv, 4; :« vultur est, cadaver exspectat », et dans Martial, vl, 6a, 4:« cujus yulturis hoc erit cadaver ? » La comparaison et le mot luimêmerappellent d'ailleurs les habitudes <strong>du</strong> langage populaire. —Capiti: pour cette forme de l'ablatif, voir Neue, 1, p. 338. Laforme capite est: Lxxxvm, 8. Cf. la note sur LXIV, 54 : classe.— 83. Niveo... columbo : cf. xxix, 9. Cf. aussi le fragmentd'idylle d'André Chénier, Les Colombes, éd. Becq de Fouquières, ix,p. 107. — 86. Compar : cf. Ovide, Am. 111, 5, 38 : « vacca compare», et Horace, Odes, n, 5, a. — Multo, est joint dans Catulleà un comparatif: XLV, 15; LXXII, 6; LXXXII, 3; LXXXIII, 5. —Improbius: plus avidement. Cf. Lucilius, xxx, au v. 78, Mùller. —87. Oscula, comme basia, se joint souvent à carpere. Schmidt,Proleg. p. LXXXVI, remarque que Catulle, pour se conformersans doute au ton élevé de cette élégie, a évité ici l'emploi <strong>du</strong>terme synonyme basia, ce mot qu'ailleurs il affectionne, qu'on netrouve pas en latin avant lui, qui n'a pas de racine latine, mais quis'est si bien implanté dans la langue qu'après Catulle, il a déplacé lesmots synonymes et les a supplantés dans les langues romanes (ibid.


720 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.— 88. O: Qitamquam, qu'Ellis essaie de défendre; G : Quûif.sVossius; Qjiam quce. — G : précipite.— O : mulie. — 89. G : Sed;O: jsi (= Sed). — GO: tuorum. — 90. O (d'après Baehrens) :esflauo; (d'après Ellis et Schwabe : efflavo); G : ejlauo. — 91. G :nichiî. — GO : tu; la correction est de Muret. — 92. G : contullit1(cf. Lxvn, 47 : Intullit). — 95. O : ccum cursans. — G : sepe. —95. G : Qjte. — O : tamen etsi; G : tamen et si; Baehrens écrit avecraison : tamenetsi. — O : cotipta catulo. — 96. G : uerecunde. —p. LXXXII). Pour decerpere, voir la note sur LXIV, 356 : demetit.— 88. Prcecipue : plus que toutes les autres. Cet adverbe ne tombepas sur l'adjectif seul (Baehrens), ce qui serait une construction rareet contestée; il équivaut à maxime placé après un relatif et tombesur : multivola est. — Multivola : aurai; SîGïIO'.SVGV, auquel il fautcomparer, au v. 100 : « omnivoli. » Voir Teufel, p. 28. — 89. Horum,se. avi, columbae et omnium : à ce mot répond sola. — 90. Ut semel,comme Simul ac. — Flayo : voir LXIV, 64. — Conciliata t unie.Cf. Lucrèce, v, 960. — 91. Cui. Pour la place de ce relatif detransition, voir LXIV, 8 : Qjiibus. — Concedere. L'hémistiche est imitédans la Ciris, 104. L'infinitif est construit ici après dignus joint à unnom de personne, comme dans Virgile, Bucol. v, 54 et 89, et souventchez les poètes. — 92. Lux mea, va revenir au v. 122. —Mea... nostrum ; voir la note sur LXIV, 133 : Me. — Gremium:voir 108, et la note sur txvn, 30. — 93. Qitam.. De mêmeHorace, Od. 1, 2, 34, en parlant de Vénus: « quam Jocus circumyolatatque Cupido. » — Circumcurscms, est construit commeici avec un accusatif dans Plaute, Rudens, 1, 4, 4 (224). — 94. Crocina:telle est, d'après Ovide, Métam. x, 1, la couleur <strong>du</strong> manteaude l'hyménée. — In : voir Hand, Tursellinus, m, p. 260, § 19. —95. Tamenetsi, forme archaïque de Tametsi, qui est aussi dansEnnius, Ann. 512, Vahlen. — Contenta: cf. exi, 1. — 96. Raraverecundee : autant de restrictions qu'ajoute Catulle à ses promessesde patience. Vulpi compare Térence, Hèc. iv, 1,37(352): «simodeste ac raro hoc facit. » — Remarquez les nombreuses allitérationsde ce vers et <strong>du</strong> vers suivant. — Furta : ici et au v. 100, ce motéquivaut à furtivi amores, ou comme 107 : funira munuscula. —Herat : èfscnûivac. Par contre ici, aux v. 28, 118, et LXI, 31 :


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 721G : hère. — 97. Baehrens : tutorum more. — 98. G : Sepe. — G :celicolum. — 99. Après jlagrantem, la fin <strong>du</strong> vers est dans O : cotidiana;dans G : quotidiana; d'où Santen a tiré: continet iram, leçonadoptée par Riese; Lachmann: concoquit iram, leçon adoptée parSchwabe, L. Mùller Vahlen, (sauf pour quelques-uns à écrire : conquoquit);Bœhrens : concipit (ensuite colligit) iram. A toutes cesconjectures on peut opposer qu'on attend un parfait, d'où Hertzberg :contudit iram, leçon adoptée par Ellis. Je préférerais condidit, leçonqu'a proposée Pohl; cf. LXIV, 333 et LXVI, 74: « condita*;Tacite, Ann. 11, 38 : « adeo :Vam condiderat », et Properce, II, 6,33 : « jurgia sub tacita condita leetitîa. » — 100. GO :facta; D,d'autres mss., l'éd. princeps et la vulgate lisent ici comme auv. 96 : furta; Bœhrens autrefois: perfida pacta; maintenant : turpiafacta. Mais plurima répond mieux à omnivoli. — 101. GO : Atq; ;D, quelques autres mss., Lachmann, Ellis: At quia; le correcteurde D et la vulgate : Atqui; Schwabe : Atquei. — G : côponere;O : componere; la correction est de Calpurnius (1481). —G : equum;O : eqû. — Après ce vers, dans GO, vient aussitôt le v. 104, sansintervalle; la lacune a été signalée par Marcilius. Les éditeurs nesont pas d'accord sur son éten<strong>du</strong>e. Les uns (Lachmann, Ellis, Haupt)supposent qu'elle est considérable et qu'il y avait ici encore unede ces digressions auxquelles le poëte se laisse aller si volontiersdans ce poëme; les autres (Baehrens, Riese) croient à la perte de• domina ». — 97. Stultorum 1 les • vilains jaloux » de notre comédie.— 98. Etiam : joignez plutôt ce mot à Juno. — Catlicohm :ci. Ennius, Ann. 483, Vahlen : « Optima calicolum Saturnia magnadearum. » Nous avons déjà vu, LXIV, 388 : Ccelicolx, Pour la formeen -um, voir Neue, 1, p. 18, et ici : LXIV, 357 : « Trojugenum ».— 100. Noscens... : l'exemple de Jupiter est invoqué aussi pourexcuser les faiblesses humaines : Aristophane, Nuées, 1080 etsuiv. — Omnivoli. Voir plus haut au v. 88. Statius rapprocheAnacréon, 10, B. : "Eotort -reavropéxTa. Pour la pensée, cf. Plaute,Amphytrion, prol. 104 et suiv. — 101, Divis... : les poëtes grecsont fait souvent cette remarque. Voir surtout les fragments destragiques. Pour la forme Divis, voir LXIV, 395. Pour le verbe,cf. l'expression : parvis componere magna. — La forme archaïquede l'infinitif ne se trouve ailleurs dans Catulle que dans le poëmeLXI, 42: citarier; 65 : Compararier (répété aux v. 70 et 75),et 68 : vincier. — 104. Ingratum... On n'a pu jusqu'ici donner


722 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.deux ou quatre vers au plus, nec, dans le v. i o i, devant correspondreau Nec <strong>du</strong> v. 105. — Baehrens met entre parenthèses lev. 104. — Lachmann : tremulist illa; Haupt de même, sauf àécrire : olla. — 105. Baehrens : Nec tandem; Frôhlich : Non etenim.— G: michi de astra; O: deastra ; Ellis : decstra; Schwabe :dexstra; J. Vossius : Vesta; Baehrens : de aula (?); Schœll : claustris...paternis. — 106. GO : Flagrantem (cf. vi, 8). — O : assirio. —107. GO: dédit mira, leçon que conservent Ellis, Schwabe etVahlen ; Heyse, et d'après lui L. Mùller, Baehrens et Riese lisent :muta, leçon qu'appuie l'allitération avec munuscula; Guarinus : nigra;Haupt: rara; Schrader: niyea (?); Koch : misero. — 109. Aprèsde ce vers une explication satisfaisante. Ellis suppose qu'il étaitquestion dans la lacune de Creuse et d'Énée ; ces mots : « toileparentis onus », devraient être enten<strong>du</strong>es au sens propre. Ceserait un ordre de Vénus à Énée. Mais les mots lngratum tremulitoile... onus sont tels qu'ils ne peuvent rappeler la fameuselégende que sous forme de parodie. Quant à l'impératif, il n'estnullement besoin • pour l'expliquer de supposer un récit. Sansdoute toile ne peut être adressé à Lesbie. Elle est sous l'autoritéet sous la surveillance incommode non de son père, mais de sonmari (108, viri). On peut voir dans ce verbe une invitation que,suivant son habitude (xxvili, ij; tout le poème vin, LXXVI,5 et suiv.), Catulle s'adresserait à lui-même. Mais alors quelserait le sens <strong>du</strong> verbe? 11 ne peut signifier que : laisse-là...,dépouille..., renonce à..., comme /En. x, 430 : « toile minas »;Horace, Epist. 1, 12, 3 : « toile querelas». On serait ainsi con<strong>du</strong>ità un sens analogue à celui de : ne sis patruus. Il est vrai qu'onurdevient alors inexplicable ; car ce mot ne peut être synonyme ni de :molesta severitas, ni de custodia. — Tremuli... parentis : cf. LX 1, 31,et xvn, 13. — 103. Dextra de<strong>du</strong>cta: Riese remarque avec raisonqu'il faut donner à ces mots un sens général sans y chercher aucunrapport avec les termes juridiques de traditio (LXII, 69 : pater cuitradidit ipse) ou de manus; tout au plus y a-t-il allusion à lade<strong>du</strong>ctio solennelle <strong>du</strong> mariage: Properce, iv, 3, 13; Tibulle(Lygdamus), m, 4. 31. — 106. Fragrantem... : dans la maison del'époux tout ornée et toute parfumée pour la recevoir. Voir lesnotes sur VI, 8, et LXVI, Ta. Pour la construction, cf. 34 : Protesilaram...domum. » — 107. Furtiva : voir 96 : Furfa. — 108. Gremio: cf. LXI, 58, et ici 92. — 109. Qpare: voir la note sur


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 727,noJû, on lit dans G : his; dans O : Mis. — D, d'autres mss.,Lachmann : unus. — 110. GO: dies; Munro, Critic. p. 292, défendcette leçon ; dies, quoique sujet de datur, serait rejeté ici par uneirrégularité de construction semblable à celles qu'on trouve : XLIV,8; LXVI, 18 et 41. L'éd. de Parme de 1475 a déjà: diem. —O : candiote. — Bsehrens : Qjiem lapide illa notât candidiore, dies.— ni. Avec ce vers commence dans Riese un nouveau poëme :LXVI 11 e . — O : H' (= Hatc). — GO : quod, leçon que conserventEllis et Schwabe, et que défend Vahlen ; Muret : quo. — Ellis :confictum (?). — 112. GO : aliis; Scaliger : Alli. — 114. G : Hec.LXIV, 409. Qjiare illud satis est, a été repris dans les Catalecta deVirgile, xm (iv), 11. — Si... : Bashrens et Riese entendent : si lejour qu'elle m'accorde m'est donné sans partage avec personne.Tel est bien le sens des vers qu'on rapproche : Térence, Eun. iv,7, 23 (793); Tibulle, 1, 2, 9; Properce, 11, 1, 48. Mais Catulleserait vraiment par trop tolérant (v. 96, feremus) s'il ne demandaitpas davantage à une femme <strong>du</strong> monde, mariée. On oublieque dans les passages cités, il s'agit d'affranchies ou de courtisanes.Aussi je comprends : si je suis le seul de tous avec quielle passe d'heureux moments ; en d'autres termes si, malgré sesinfidélités passagères, je reste l'amant préféré. — 110. Lapide... :cf. ici CVII, 6, et voir Horace, Odes, 1, 36, 10, avec la note deBentlei. — 111. Hoc est à joindre à munus. — Quo potui. Brehrensremarque que quod potui tomberait uniquement sur le verbe quisuit; on met au contraire le relatif à l'ablatif quand le verbe de laproposition principale (ici confectum) est déterminé lui-même par unablatif de manière sur lequel porte le sens. L'ablatif est d'autant plusnécessaire ici que l'expression représente un adjectif comme tenuiou imperfecto qu'on trouve ajouté parfois dans les phrases ainsiconstruites, par exemple dans les Spicil. e'pigr. de Jahn, p. 108 :a hoc... quo possum munereparvo prosequor. » Cf. Ovide, Tristes,IV, 10, 112 : a Tristia, quo possum, carminé fata levo. » — 112.Pro multis... qfficiis ; on a lu les mêmes mots au v. 2 ; cf. 27 etsuiv. — 113. Ne... : retour aux idées développées dans les v. 7 etsuiv. — Vestrum, se. Allia; gentis. Cf. LXIV, 161 : « vestras...sedes. » On ne peut entendre ici : ton nom (nomen) et celui de tabien-aimée, puisqu'elle n'a été nommée nulle part et que Catullen'a parlé d'elle que d'une manière générale. En rapprochant lesv. 8 et suiv., on admettait autrefois et Magnus admet encore qu'au


724 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.— 115. G : plurima que; O : pîurimaq; . — 117. GO : Satis; D etl'éd. princeps : Sitis; Baehrens : Seitis. — G : uite; O : uice; M : vita.— 118. GO ne donnent pour ce vers que: £f domus in qua lusimuset domina; Statius a ajouté ipsi et L. Mùller a adopté cette correction;Scaliger ajoutait: ipse; D et d'autres mss. donnent: ipsa; onjoint alors : domus ipsa; c'est la leçon adoptée par Ellis et Vahlen ; desmss. interpolés, Schwabe, Baehrens et Riese lisent : Et domus in quanos lusimus. — 119. GO : nobis terram dédit aufert; des deux correctionsreçues dans notre texte, la première, nobis te tradidit, est deMitscherlich, d'après Scaliger (celui-ci écrivait : trandedit); la seconde: Anser, est de Heyse. Le vers 119 est un locus desperatus deCatulle. Je me borne à transcrire les principales conjectures par lesquelleson a tâché de lui donner un sens à peu près satisfaisant. Lesuns pensent qu'il y avait ici un nom propre : Scaliger : Ufens; Munro :moins à ce passage, vester a le sens de tuus. Cf. encore xcix, 6.— Scabra... rubigine: cf. Géorgiques, 1, 495. — 114. Haro atqueilla doivent être liés comme on réunira d'autre part : alla atquealia. ^115. Hue: à ce que j'ai pu et à ce que je pourrai faire.— Addent : le futur et non le subjonctif, pour marquer la certitude.— Qua... munera : rien ne prouve qu'Allius soit sansenfants, et que Catulle souhaite que Thémis (identifiée avec Carmenta: Plutarque, Quatst. Rom. 56) lui donne eÙTexviotv xai TtoXu-Tsxvtav (Ellis et Baehrens). Entendez d'une manière générale cequ'elle donne aux hommes de bien : le bonheur. — 116. Antiquis...piis : des deux adjectifs, à cause de la construction, c'est le secondplutôt que le premier qui me semble jouer ici le rôle de substantif.— 117. Sitis felices, est une espèce de clausule; cf. c, 8. —Simul, détache tu et annonce les termes qui vont suivre. Cen'est pas simul et, comme: LXIV, 79. — Tua vita: ta bienaimée.Il s'agit de sa femme ou de sa maîtresse. Cf. XLV, 13et cix, 1. — 118. Domus... domina: même allitération qu'auv. 28. Pour le sens de domina, voir à ce vers. Il ne semble pasqu'ici domina puisse désigner la maîtresse, la bien-aimée de Catulle,dont il ne sera question qu'aux deux derniers vers. — Ipsi, se. nos,équivaut ici à : ipse ego. — Lusimus: voir xvn, 17, et LXI, an.— 119. Et qui principio : même hémistiche : LXVI, 49. — Te tradidit: t'a recommandé à nous. L'expression est fréquente en latin ;on compare : Cicéron, Êp. Fam. vu, 17, a; Horace, Êpitres, 1,18, 78; Sat. 1, 9, 47, Mais dans ces exemples, elle est employée


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 72?Afer; Ellis proposait autrefois : nobis rem condidit Anser, et de mêmeBeehrens autrefois : nobis curam (ou xadam) dédit Anser. Kiessling,Comm. in non. Momms. p. 345, sans proposer aucune conjecture, croitque la personne désignée ici n'est autre qu'Alfénus Varus, de Crémone,l'ami de Catulle dont il est question aussi dans xxx et x, 1. D'autrescroient qu'il n'y avait pas ici un nom propre, mais une simple désignation,le poème dédié à Allius ne pouvant contenir un hommageaussi vif de reconnaissance à une autre personne nommée; de làJuste-Lipse voulait lire : auspex; Rossbach : auctor; et pour la mêmeraison, abandonnant leurs premières conjectures, Ellis et Bœhrensproposent maintenant, le premier: dextram dédit hospes;\e second :terram dédit haustis (= naufragis) (?). Après nobis et avant dédit,les Aldines lisaient : dominam; Statius : teneram; d'autres : caram.D'après Munro, terram peut être conservé (le sens serait litus, ou tutumlocum) ou encore changé en te et heram. Quelques mss. corrigés, finissantle vers autrement, ont : dédit, a quo Sunt primo nobis omnia...D'autres savants, retenant l'observation de Schoell que les mots dWt'faufert, qui se répondent (cf. ex, 4 : das...fers), doivent être conservés,cherchent auparavant l'altération. B. Schmidt propose : Et quiquam primo nobis terram dédit aufert (se. maritus dominas qui quod adid permiserit, jam permittereampliusnolit). Il compare la même métaphoreaux v. 33 et LXVIII*, 3. Vahlen, dans un programme deBerlin, 188a, proposait de donner au v. 119 le sens de : jusqu'à la finde ce monde, et de lire: Dum qui (se. Jupiter)principio nobis terram(= vitam) dédit, aufert; ne serait-ce pas un texte quasi-indéchiffrable ?—130: GO : primo omnia. Pour éviter l'hiatus (voir aux NOTES CRI­TIQUES, LXVII, 44), on lit avec un ms. corrigé: primo sunt; d'autres :sunt nobis, en reprenant ce pronom qui est dans des mss. corrigés, eten supprimant primo comme glose de principio <strong>du</strong> v. 119; on peutplus simplement lire, soit avec Haupt : primo mi, leçon adoptée parL. Mùller et Riese ; soit avec Schmidt : primo tum. Bœhrens propose :porro mi (la première syllabe de porro ayant été écrite en abrégé etensuite mal lue). Vahlen, Schulze admettent ici l'hiatus. — GO :bono. — Schoell : omnia nostra bona. — 131. G : micAi q; O : mihiq; .en parlant des relations de protecteur à protégé. Il ne semble pasque tel soit ici le cas. — Anser: si la conjecture est exacte, ce seraitle poète dont le nom a été souvent cité par les poètes <strong>du</strong> siècled'Auguste: voir Virgile, Bue. ix, 36; Properce, 11, 34, 84; Ovide,Tristes, 11, 433. — 130. Omnia... bona, comme LXXVII, 4. —47


726 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.— 133. GO : uiuere mihi (G : michi) <strong>du</strong>lce est.— A la marge de G,d'une encre semblable à celle <strong>du</strong> copiste qui a ponctué, une mainet une sorte d'accolade signalent les deux derniers vers.131. Et... : hémistiche imilé par Tibulle (Lygdamus), m, 4, 9; :a Et longe ante alias omnes. • :— Mihi aux... : hémistiche imilépar Ovide, Pont. 11, 8,37; Tristes, v, 14, 3; et dans le Culex, a 11,à moins qu'on n'y voie une sorte de formule. — 123. Lux mea,comme 92. — Viva vivere : répétition comme les aime Catulle.LXIX.NOTES CRITIQUFS. — Dans GO : intervalle d'une ligne, et làdans G le titre : In Rufum, en rouge, d'une main qui ne paraît pasde beaucoup postérieure au copiste. — 2. GO : Ruffe; M : Rufe. —5. GO : Nos illa mare; Avantius : Non si illam rarar; Ellis : carat;Baehrens : coor (corrompu en ae, et, par l'adjonction de l'm <strong>du</strong> motprécédent, devenu mare). —


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 727(Westphal, p. 13 6)? Le poëme, lu à part, pourrait, à la rigueur, êtreenten<strong>du</strong> dans les deux sens. A cause de LXXVM et de LXXI, on croiraplutôt que c'est une violente invective suggérée soit par le dépit d'unrival déçu, soit (car on peut l'entendre ainsi tout aussi bien) par l'orgueild'avoir été préféré. — Otto Franke a justement fait remarquerla composition symétrique de cette épigramme; les quatre premiersvers constatent les échecs répétés de Rufus; lès quatre suivants endonnent la cause; des deux vers de la conclusion, le premier résume .les v. 5-8, et le deuxième les v. 1-4. Cf. la même disposition dansMartial, vu, 26 (Paucksladt, p. 33). Remarquez la répétition voulue: admirari... mirum... admirari, qui forme comme le lien del'épigramme. Martial a repris deux fois : Epig. lib. 25, 2 et vi, 89, 8,le même tour : Desine mirari.— • .Quart?; cf. LXXX, I; LXXXIX, I,4 et 6. — Femina nulla est plus général et plus fort que nulla puella,et, d'autre part, permet l'allitération avec la fin <strong>du</strong> vers suivant :fémur (Bsehrens). — 2. Supposasse s le parfait est souvent employéde cette manière avec velle par les poètes dé l'âge classique (Madvig,§ 407, 2), comme il l'était aussi avant et comme il le sera aprèscette époque (Draeger, § 128). Pour l'expression et l'allitération, cf.Tibulle, 1, 8, 26 : « femori conseruisse fémur »; Ovide, Am. m,14, 22 : « femori impositum sustinuisse fémur » ; Lucilius, éd. Muller,vin, frag. 3 et 4; Anthologie Latine, Riese, 712 (Bashrens, 114),au v. 13 : « Libido cum suscitet... sinuare... femina femina »;enfin Priapea, LXXXII, 25: «Puella nec... adprimet luci<strong>du</strong>mfémur. » •— 3. Mm ît, après une proposition négative : alors mêmeque... Cf. XLvni, 5; LXX, 2 et LXXXVIII, 8. — Rara: on pourraitentendre : faite au filet avec des mailles plus ou moins grandes(cf. Horace, Épod. 11, 33 : « rara... retia »). Mais donnez plutôt àl'adjectif le sens de : précieux. Il s'agit très probablement ici derobes de Gos, fines et transparentes. — Labefactes: par une image,qui, tirée de l'attaque d'une tour ou d'un mur, sert ensuite àexprimer toutes les tentatives de corruption. Pour la quantité,cf. LXIV, 362 sur Tepefaciet. — P'estis... perluci<strong>du</strong>li deliciis lapidis:pour la rime des deux vers et l'assonance dans les mots <strong>du</strong> derniervers, cf. LXIV, 150, sur Leri Eripui — 4. Perluci<strong>du</strong>li: ârad;tto«iu.i'vsv. Ces pierres transparentes sont probablement des perles. —Deliciis : de même Horace, Od. iv, 8, 10 et Cicéron, Verr. iv, 57,126. Ovide, Tr. 11, '78, emploie ce mot en parlant de ses vers. —0. Suh alarum... capert comme ailleurs hircus : LXXI, I : Horace,Épod. xii, 5; ou encore copra: Horace, £r>if. 1, 5, 29. Le passagea été imité par Ovide, Ars am. m, 193. — Trux, par allusion


728 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.au caractère de l'animal (Virgile, Bue. ix, 25 : « cornu fait Me » ;de là ici : nam mala valde est bestia), mais aussi avec un doublesens. — 7. Omnes, &c. feminar (1) ou puellat (8). — Neque mirum:voir xxill, 7. — Valde était peut-être placé de même aprèsl'adjectif dans un vers de Plaute cité par Nonius, p. 127. On a vuconstruits de même : LXIII, 80, nimis; txviu", 17, saris, et x, 33,maie. — 8. Qjtieum peut être, comme LXVI, 77, au féminin; detoute manière, on a dans l'esprit l'idée de eaper. — Bella... : mêmehémistiche, ixxvm, 4. Bellus ne se trouve pas dans la série despoèmes qui va de LXI à LXVIII, tandis qu'avant et après cespoèmes on ne trouve par contre nulle part pulcher (Sùss, p. 26),Cf. la variante pulcra sur bella dans G : 111, 14. Bellus sembleavoir été évité par Properce. On n'a qu'un exemple de ce motdans Tibulle, dans Lygdamus, dans Martial; encore dans tous cespassages, l'expression : bella puella équivaut-elle kpuella (Pauckstadt,de Martiale Catulli imitatore, p. 23 et suiv.). — 9. Quare aut...aut: cf. XII, 10. — Nasorum pestem : ptvûXsBpGç. — Interfiee, àcause de bestia. — 10. Fugiunt : se. omnes; l'indicatif comme dansle langage de la conversation, chez les comiques et parfois chezles poètes classiques, par ex. : Virgile, JBn. vi, 615.LXX.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle entre cette pièce et laprécédente dans GO. — 1. O : maie. — 2. G : sise. — 4. G :Inuento. — Gifanius : In vino. — Près de ces deux derniers versdans G, un signe comme à la fin de LXVIII b .COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Il s'agit ici très probablement de Lesbie; carle v. 2 de notre épigramme ne paraît être qu'une autre forme <strong>du</strong> v. 2de LXXII, où Lesbie est nommée. Catulle rappelle une déclarationpassionnée de sa maîtresse ; il n'y croit qu'autant qu'il convient ; maison sent qu'il est encore loin des doutes et des déboires qui l'attendentà la dernière période de leur amour. Pour l'instant, lessoupçons <strong>du</strong> poète naissent à peine, et s'ils naissent, comme les promessesde Lesbie, ils fuient bientôt au cours de l'eau et sur l'aile <strong>du</strong>vent. Catulle imite ici certainement Callimaque, Épigr. xxvn, Schn.— 1. Nulli... Suétone, de Gramm. 18, éd. Reifferscheid, p. 114, 8,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 729cite une épigramme sur Crassidius imitée de Catulle : « Uni Crassitiose credere Zmyma probavit... Soli Crassitio se dixit nubere velle. » —Le datif nulli pris substantivement, est rare; on ne le trouve pas dansCicéron; il est deux fois (S. G. 11, 55, 4 et vu, 20, j)dans César.— Dicir.. Dicit... dicit, répétition conforme aux habitudes <strong>du</strong> poète;voir le préambule de cvu. Martial emploie de même : iv, 45 : dixi,et 11, 41 : dixerat, etc. — Mulier (opp. L x 1 x, 1 : femina) a été choisipour amener la répétition <strong>du</strong> même mot au v. 3. — Nubere, peut n'êtrequ'une tra<strong>du</strong>ction honnête de concumbere. Cependant si Lesbie est Clocha,on pourrait prendre le mot à la lettre et admettre que l'épigrammeest postérieure à l'année 59 où mourut Métellus. — 2. Mm si... :cf. la noté sur LXIX, 3. — Si se Jupiter... ; il est de règle que lesamants fassent de tels serments: Plaute, Casina, 11, 5, 15 (3023 :« negavi ipsi concessurum Jovi, si is mecum oraret »; ibid. 3, 14(212), et 6, 54 (383) et suiv.; Pcenulus, v, 4, 49 (1217); Ovide,Heroides, iv, 36 : « Hippolytum videorprarpositura Jovi •; Métam.vu, 800 : a nec Jovis illa meo thalamos prarferret amori. » Ces idéesnous paraissent étranges; il faut croire qu'elles n'étaient point tellespour les poètes anciens; cf. Properce, 11, 2, 3; 11, 3,30311, 26, 13.— Cupido : cf. LXIV, 146 et cvu, i, 3 et 4. — Amanti, est demême employé substantivement et accompagné d'un adjectif: 1x1,47. — 4. In vento : voir la note sur xxx, 9. — Et... aqua. Cf. Properce,11, 28, 8 : « quidquid jurarunt, ventus et unda rapit •; etSophocle, fragm. N. 741 : ô'pxou; 0" èvco -juvaixo: si; fioùap qpocou.Scribere est employé ici par suite d'un zeugma ; car régulièrement ondit non pas : in vento scribere; mais : dare verba in ventos (Baehrens).LXXI.NOTES CRITIQUES. — Pièce unie à la précédente, sans intervalleni sigle dans GO. — 1. GO : Si qua (G réunit ces deuxmots) viro bono. On ne peut conserver aux v. 1 et 2 : Si qua (EtTctos), parce que les mots <strong>du</strong> v. 3 : /Emulus iste tuus, doiventforcément s'opposer à un nom ou à un pronom ; de là les Aldinesde 1502 et 1515 écrivent : Si cui; Lachmann : Si quoi. — Palladius: jure; Parthénius : Virro; Guarinus : Virro, homini. —G : sacrorum; O : saâorum (= sacratorum), leçon que conservaitBrchrens dans son édition ; Frohlich lisait : Bona; (se. deae) sacra-


730 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.torum; mais comment expliquer ce dernier mot d'une manièresatisfaisante? les Italiens, dès les premières éditions, et les Aldinesde i


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 7}Ianonymes sont rares dans Catulle. En dehors de notre poëme, onn'aurait en ce genre que Lxqui n'est qu'un fragment, etciv (mais voirles NOTES CRITIQUES sur le v. i de cette épigramme). — i. Si ouijure bono. Je n'expliquerais pas comme on le fait d'ordinaire et commel'entend Palladius :jure bono dans le sens de jure optimo, atten<strong>du</strong> qu'onne justifie l'emploi <strong>du</strong> positif dans cette locution par aucun exemple; jelierais Si oui bono, l'ablatif jure répondant à merito <strong>du</strong> v. a. A ce commencement: Si cui, cf. le début des épigrammes LXXVI, xcvi, xcviuet cil. — Obstitit: entendez : in amoribus. — Tarda podagra, commedans Horace, Sat. 1,9,3 a. — Secatr de même Martial, ix, 93, 9. —3. Vestrum...: sans doute avec ce double sens ironique: qui faitl'amour et pour toi et pour lui. Voir xcix, 6, la noté sur Vostrar. — .Exercer, cf. LXI, 335. — 5. Ulciscitur: il les punit...; cf. la phrase<strong>du</strong> Pro Sestio, m, m, citée dans la note sur ixxix, 4. — Ambos:et se et puellam. — 6. Podagra, après podâgra au v. a ; la quantitéd'un mot est de même changée, et dans un seul et même vers SOvide, Met. xm, 606 (volucris) et Horace, Od. 1, ja, 11 (nigris).LXXII.NOTES CRITIQJJES. — Dans GO, intervalle d'une ligne entrecette pièce et la précédente. Dans G, le titre : ad Lesbiam, en lettresrouges. — 1. G : catullum. — a. M: pre me; O : prime; G : perme. — 6. GO : Multo ita me nec; Bapt. Guarini : mi tamen es; Ellisécrit : mei (cf. txxvn, 3); car l'altération de notre texte s'expliqueainsi très facilement, un premier me étant tombé : Multo [me] itame nés (puis nec). — 7. Après, inquis, O a : quam; G : q> ; Statius,Vossius, Schmidt lisent: Qjiia (cf. xcn, 3); D et d'autres mss.interpolés, Lachmann, Haupt : Quod.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — : Le poète a la preuve de l'infidélité de sa mattresse.S'il l'aime encore, et en fait il l'aime davantage (v. s et 8),cependant il ne saurait plus l'estimer. Pour expliquer la recrudescenced'amour dont parle le poète, il suffit de supposer dans le rival qui lui"a été préféré une passion non moins ardente que celle de Catulle. Elleprouverait à la fois pour et contre Lesbie ; de là aussi et surtout au v. 7 :injuria. — La pièce est <strong>du</strong> même temps que les poèmes LXXXV etLXXXVII qui expriment la même contradiction de sentiments; <strong>du</strong> même


7PCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.• temps aussi que vm et LXXVI. Le ton de l'épigramme et aussi l'allusion<strong>du</strong> v. a prouvent qu'elle est postérieure à LXX. — i. Dicebas rappelleavec amertume les Dic/f de L xx. — Qpondam, avec un sens fort commeLXIV, 140. — Nosse, doit être joint à velle comme l'autre infinitif.— Bsehrens donne à nosse le double sens que connaître a chez nous ;il compare Properce, 11, 29, 33 : « sat erit mihi cognitus unus. » —a. Necprame... Jovem : par allusion à LXX, a. — Velle: cf. LXXIII,1 et xcin, 1. — Tenere: voir la note sur LXIV, 39. — 3. Dilexi.Ce verbe est employé ailleurs par Catulle pour exprimer l'amour dessens, par ex. vi, 5 ; LXXXI, a; mais le mot amicam (au v. 3) etsurtout le v. 4, font penser ici à un sentiment d'un ordre plus relevé.— Tum te non iantum ut... : pour la <strong>du</strong>reté de l'assonance, cf. lanote sur LXIV, 340 : mente tenentem. — 4. Pater ut gnatos... etgeneros : Catulle voulant parler d'un sentiment puissant, <strong>du</strong>rable, toutà fait indépendant des sens, cite en vrai Romain, l'amour <strong>du</strong> chef dela famille pour ceux qui doivent la continuer après lui, ses agnati etses affines. On a vu une comparaison analogue, Lxvm b , 79 etsuiv. Celle-ci sert à opposer l'amour que ressentait Catulle à celuiqui lui reste. — Generos : je ne crois pas que ce mot désigne,comme le veut Bsehrens, à la fois le gendre et la fille. — 5. Nunc :forte opposition comme Nùv Si. — Pour la pensée et le mouvementde ces vers, cf. Térence, Eunuque, 1, 1,35 (70) : a O indignumfacinus I Nunc ego Et illam scelestam esse et me miserum sentio, Ettœdet; et amore ardeo; et prudens sciens Vivos vidensque pereo,nec quid agam scio. » — Impensius: cet adverbe est aussi dansTérence avec des verbes de même sens qu'uror. — 6. Multo: voirLXVIII b , 86. — Vïlior et levior : Seitz, p. 4, a remarqué combienest fréquente dans Catulle, comme" aussi chez les comiques, laréunion de mots à peu près synonymes reliés par et, ac, nec :LXXIII, 5 : gravius nec acerbus; ibid. 6 : unum atque unicum;LXXVII, 1 : frustra ac nequiquam; LXXXIII , 4 : gannit et obloquitur;ibid. 6 : uritur et coquitur; LXXXIV, 8 : leniter et leviter; LXXVI , 20 :pestem perniciemque; cm, a et 4: scrvus et indomitus, etc. —Levior: non pas: plus capricieuse; mais: moins estimable. Lesdeux adjectifs ont été réunis dans l'ordre inverse par Tacite, Hist.IV, 80, à la fin <strong>du</strong> chapitre. — 7. Qui potis est? Comment celase peut-il ? Dans cette locution, on sous-entend fieri comme avecl'expression employée: XLII, 16: « Quod si non aliud potest. »Potis est ici au neutre. Voir la note sur LXXVI, 16. — Injuriatalis, se. quali affectes sum a te; sans doute la préférence donnée àun rival. — 8. Amare magis... bene velle minus: comme LXXXVII,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.7Î17 et S. On compare Ovide, Amours, m, 11, 57 : « nequitiamfugio,fugientem forma re<strong>du</strong>cit; Ayersor morum crimina, corpus amo. » —Bene: cet adverbe ne se trouve qu'une fois (LXI, a,,), et l'expressionest là une sorte de formule, dans le second groupe desdes poèmes; par contre, il est souvent employé dans le premier etdans le troisième groupe (Seitz).LXXI1I.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, pas d'intervalle entre cettepièce et la précédente.— 1. G : dequoq'.— GO : quoquam quisquam;quicquam est déjà dans l'édition de Calpurnius de 1481. Ellis conserveà tort quisquam qui ne peut pas se construire. — 5. G : nich.il, —4. GO commencent ce vers par : Immo (G : Imo) ; Guyet a proposé :Prodest,immo... pour avoir une opposition à obest : cf. Ovide, Tristes,m, 4, 8 et Cicéron, Orator, XLIX, 166. Bœhrens écrit en tête <strong>du</strong>vers : Juyerit; Munro, Schmidt : Jam juyat (ce verbe a un doublesens : servir et plaire, qui convient ici) ; Avantius, Vahlen, Magnus :lmo etiam tardet, tadet...; Lachmann, Haupt, Heyse : Immo etiam,si fit, tadet..., en expliquant auv. 3, nihil comme équivalant à nihilest. Schwabe plaçait dans la lacune un nom propre, celui de l'amiingrat, Ceelius Rufus : Immo etiam, Calei, tadet... Ne pourrait-onau v. 3 sous-entendre est, ou encore l'ajouter à la fin, nihil estayant le sens de: cela ne sert à rien, ne mène .à rien, et lireensuite : Immo etiam tadet ? — G : tedet. Frôhlich aulieu de tadet, écrit : ladit. — GO : obestque magisque magis. —5. G : michi que; O : mihiq; . — 6. O : habuit; G : habet.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Pièce écrite dans un moment d'humeur contreun ami ingrat. Quel est cet ami? Muret et Vossius ont pensé à Alfenus,<strong>du</strong> poème xxx; Guarini et Schwabe, à Rufus, <strong>du</strong> poème Lxxvn. Peutêtreest-ce à dessein que Catulle a tu le nom d'un ami que peut-être ilne désespérait pas encore de ramener (cf. cxvi). — 1. Quoquam quicquam:cî.ixv 11, 11 : quisquam... quicquam; cxi, 3 : cuivis quamvis.— y elle: même construction de ce verbe: xcm, 1. Cf. txxii,3. — 2. Aliquem, sert ici à éviter la répétition de quemquam, et ad'ailleurs un sens un peu plus fort. — Fieri n'est pas ici tout à fait synonymed'esse (Beehrens) ; entendez : quels que soient, dans le cours des


^HCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.années, les bienfaits qu'il reçoive. — Pium, reconnaissant : cf. Ovide,Tristes, v, 4, 4; : « affirmât fore se memoremque piumque. » —3. Omnia sunt ingrata: deux sens, suivant qu'on donne à l'adjectif lesens actif : il n'y a partout que des ingrats ; ou le sens passif : toutbienfait reste sans retour. Cf. Plaute, Asin. 1, 2, 10(136): « Ingrataatque irrita esse omnia intellego, Quas dedi et quod bene feci. » —Bénigne est un peu plus fort que bene. Cf. LXVII, 3. Bsehrens compareCicéron, Ai Fam. xill, 67, 1 : « te... qui plurimis in ista provinciabénigne fecisti. » — 4. Tarder, comme obest, a pour sujet sousenten<strong>du</strong>: quidquam fecisse bénigne. — Magis, se. etiam obest magisquant tatiet. Cf. ixvm *, 30. — •


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.f]


7)6 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.tuentes Patruct verhera linguas, » et se rappeler le rôle <strong>du</strong> patruusobjurgator des comédies. De là aussi la répétition <strong>du</strong> mot danschacun des distiques, et même deux fois dans les deux derniers etdeux fois dans le dernier vers. — 2. Si quis... : si quelqu'un s'occupaitd'amour, en paroles ou en actes. —Delicias : rapprochez LXIX,4. — Diceret aut faceret : cf. LXXVI, 7. — 3. Hoc, se. patruumobjurgare se. — Ipsi, à lui comme aux autres ; à ce mot répond ensuiteipsam, et au v. 5, ipium. — Perdepsuit : âicoÇ stpïiu.s'vov ; cf. batuere,molere, permolere, etc. — 4. Reddidit Harpocratem : il l'a ren<strong>du</strong> parlà muet comme le dieu <strong>du</strong> silence. Cf. ici cil, 4, et une imitationplaisante de notre passage, Anthol. Lat. Riese, 159; 6 (Baehrens, 346).— 5. Qjiod voluit fecit: cf. xcvm, 6: t. quoi cupis efficies. » —Qiiamvis irrutnet: deux sens possibles : il pourrait le traiter luimême...; ou : quoiqu'il le traite de la belle façon... Pour quamvis dansle sens de quand même, cf. xxxv, 8. La violence des autres épigrammes,surtout LXXX, rend plus vraisemblable la seconde explication.— 6. Verbum non faciet, comme Térence, Andr. I, a, 7 (178).LXXVI1.NOTES CRITIQJJES. — Intervalle d'une ligne dans GO, et là dansG, en rouge, de la même main que pour LXIX, le titre : AdRufum.— 1. M : Rufe; GO : Ruffe. — G : michi. — O : nequicquam; G : neuicquam. — O : amice; G : amico. — 2. G 1 : imo; sur l'm, un traitajouté par une main postérieure et qui ne paraît être que d'ornement.— GO : precio. — 3. G : Siccine. — O : subrepti; G : subrecti. —G : in testina. — 4. GO : Si misera (clans G les deux mots réunis) ; lacorrection Ei misero est de Lachmann, et s'appuie sur LXVIII b , 52.Cf. ci, 6. M, à côté de Si, porte: Mi, ce qui donne : Mi misero,leçon qui, suivant Schulze, Hermès, 1888, p. 583, doit être acceptée,et qu'appuient: xxx, 5; L, 9; LXXVI, 19 : Me miserum; LI",5; LXVIII", 20; xcix, 11 : Misero mihi ou: Miserum me. PourMi... nostra, cf. p. 602, la note sur LXIV, 133 : Me. — 5. G:Heripuisti. — G : he heu; O : heu. Baehrens défend à cette occasionl'orthographe eheu contre heuheu. — G : nostre. — G : crudelle (lepoint sous 17 est à demi effacé, mais paraît bien de première main)-— 6. G : Vite. — G : he heu; O : heu. — G : nrô. — GO : pectusi


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.q\]leçon que conserve Ellis (sein sur lequel reposait...); Guarini : pestis.— G : amicicie (le dernier c est net. quoique en partie effacé; \'en'a pas été gratté, mais plutôt écrit sur un endroit gâlé <strong>du</strong> ms.). —7. Les quatre derniers vers ont été transportés ici de la fin de LXXVIII.Voir plus bas, en tête <strong>du</strong> commentaire, ce que nous dirons de cettetransposition. — G : pure. — G : puelle.— 8. M : Savia; GO : Sonia.— G : côiunxit; O : connuxit; la correction est de Scaliger. —0. O : Verum id non; G : Verum non id; M, D et d'autres mss. :Id verum non. — G : secla; O : seda. — 1 o. G : Nosscent. — G : quissois. — GO : famuloque, et ensuite G : canus; O : tanus; M : anus;la correction de l'hémistiche est déjà dans l'édition de Caipurniusde 1481.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Pour Muret, Rufus serait ici, comme dansLXIX, M. Caûius Rufus, le célèbre orateur. Mais il n'est pas mêmecertain que les deux poèmes soient adressés à la même personne.Cette épigramme de Catulle semble avoir suggéré à Properce lesujet et quelques expressions de l'élégie : 11, 34.— Les quatre derniersvers <strong>du</strong> poème tel qu'il est donné ici, se trouvent dans GOaprès le dernier vers de LXXVIII. Les éditeurs les laissent d'ordinaireà cette place. Quelques-uns, comme We9tphal, soutiennentcontre Statius qu'ils peuvent former une conclusion <strong>du</strong> poèmeixxvni. C'est bien douteux. Le plus souvent, on en fait unpoème distinct, txxvm b ; ce serait la fin d'une épigramme per<strong>du</strong>e.Scaliger les a réunis à LXXVII- Le rapprochement plaît tout d'abordet Haupt, Opusc. 1, p. 29, l'approuvait. A la réflexion, on trouvecependant qu'il laisse prise à plus d'une objection. Ellis a indiquéles principales. Westphal, p. 129 et suiv., critique vivement l'hypothèsede Scaliger. Si l'on ne veut pas croire à une lacune, et qu'oncherche à réunir ces distiques à une autre épigramme, on peutsuivre Bergk qui proposait de les transporter après LXXX, 8, ouCorradini de Allio qui les plaçait après xci, 10. — 1. Frustrai eten cela j'étais bien trompé ; cf. frustra esse. Nequicquam ajoute auverbe le sens de : pour rien, sans qu'il résultât rien de ma confiance,<strong>du</strong> moins rien de bon. Les deux adverbes sont réunis sansconjonction: « nequicquam frustra » dans Apulée, Met. vin, 16.Pour ces expressions, voir txxit, 6. — Amice, se. quem frustracredidi amicum; l'attribut mis par attraction au vocatif (Kûhner, il 1 ,p. 191, 3, rem. 2), est plus fort que ne le serait, d'après G, amico(se. cui amicus frustra credidi). — 2. Frustra : reprise avec àirpo-OO'OXTITOV. — Magno... : pour mon malheur et non sans que cela


7)8 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.me coûtât bien cher. — Cum: voir LXIV, 551. — 1. Sicine :cf. ixiv, 155. — Subrepsti: tu as rampé (comme un serpent, unevipère) jusqu'à moi. —Mei, comme LXXII, 6 : Mi. —Intestina...,comme une fièvre ou quelqu'accès violent. — 4. Omnia... bona,comme Lxvm b , iao : évidemment l'amour de sa maîtresse. —5. Eripuisti : dans la composition et le mouvement de l'épigramme,la répétition de ce mot et celle de heu heu nostra répond à celle deFrustra au v. a. — Nostra rappelant le nostra <strong>du</strong> vers précédent et nepouvant avoir un autre sens, ne peut signifier : de notre vie (à tous deux),de notre amitié (de Rufus et Catulle); mais: ma vie..., mon amour,ou encore : notre vie, notre amour (de moi et de Lesbie) ; cf. c ! x, 6.— j.Sei nuncid doleo : cf. xxi, 10. — Purapura, commeLXXVIII ,4: « bello bella ». — 8. Savia, les lèvres. Cf. Plaute, Miles, 11, 1, 16(94). — Conmi'nxit spurca saliva: on retrouvera ces mots : xcix, 10.Pour le verbe simple, voirLXVii, 50. On aura encore cvui, a : spurcata.Schwabe, après Scaliger, a indiqué le sens : nefandam fellandi libidinemexprobrat. — 9. Verum idnon impuneferes, commexcix, 5 ;dans notre langue vulgaire : tu ne l'emporteras pas en paradis. Cf. aussixiv, 16.—Sacla: pour l'idée, cf. xcv, 6; pour la forme syncopée, voi rLXIV, aa, aux NOTES CRITIQUES. .— 10. Qpi sis, se. cunnilinguus,ou quelque chose d'analogue à cause <strong>du</strong> v. 8. — Anus: voir ix, 4.LXXVIII.NOTES CRITIQUES.—Pas d'intervalle entre cette pièce et la précédente.— 1. G : oiûx. — 4. G : puella (un point presque effacé audessus de la seconde l) ; O : puela. — O : cubit. — Pour les quatrevers qui, dans GO, suivent le v. 9, voir le préambule <strong>du</strong> poèmeprécédent.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Ce Gallus nous est inconnu. A cause des mots<strong>du</strong> v. 6 : patruus patrui, Bœhrens suppose, sans grande apparence,qu'il s'agit de l'oncle <strong>du</strong> Gellius <strong>du</strong> poème LXXIV. — Il n'est pasnécessaire d'avertir que la répétition de Gallus au début de chaquedistique, celle de Gallus homo est au début des deux derniers, larépétition des mots bellus, patruus, la place symétrique de Alterius...alterius,puero... puella, contribuent beaucoup à rendre plus piquantetoute cette épigramme. Cf. LXXXI, LXXXII et cvn. On trouverait


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.7Z9facilement dans l'Anthologie grecque plus d'un exemple. de cesrépétitions et de ce mode de composition par des développementsdont la symétrie est voulue. Dans notre littérature j'en rapprocheraisvolontiers maint chapitre de notre Rabelais (par ex. ni, 9; 36et 38; iv, 5; etc.). On sait que Rabelais cite plus d'une fois (m,3 5 à la fin; iv; 45 et 46 fin; 53; dans I'épitre <strong>du</strong> Limosin etc.)Catulle, et, tout en tenant compte de la différence de leur génieet des sujets qu'ils ont traités, ne relèverait-on pas facilement entrele poète et le prosateur bien des traits communs : outre l'extrêmeliberté de langage, le même amour de l'allitération; l'emploi heureuxdes proverbes et des expressions populaires, et surtout, aux meilleursendroits, la même saveur de style?— 1. Qporum... Alterius : Catullen'emploie que très rarement deux génitifs dépendant l'un de l'autre.A notre exemple on n'ajouterait que : xnx, 1. — Lepidissima a ici lemême sens que chez les comiques ; c'est un synonyme de bellus, maisqui suppose des qualités d'esprit unies à la beauté : une charmante...Ce mot paraît avoir été évité dans le second groupe des poèmes.— 3. Bellus: ici, non pas beau (txxxi, 3), élégant (xxiv, 7 et Martial111, 63), spirituel (xxn, 9); mais plutôt: expert en galanterie. Au v. 4,l'adjectif reprendra son sens ordinaire. Voir la note sur LXIX, 8. Lesdeux mots : homo bellus seront dans l'ordre inverse: LXXXI, 3.Pour la répétition de bellus, cf. Martial, xn, 39. —'.4. Bello bella :voir LXXVII, 7 : 0 purœ pura ». — Bella puella cubet, comme LIX,8. Il est clair qu'à ce passage puella désigne comme souvent chezles poètes, une femme mariée (1, conjunx). Le mot a été employéici pour répondre à puero. — 5. Maritum Qpi patruus patrui... :ainsi s'accumulent les preuves de sa sottise. — Patrui : aux dépensd'un oncle.LXXIX.NOTES CRITIQUES Dans GO, pas d'intervalle entre cettepièce et la précédente. — O 1 (d'après Schwabe) : Lebius. — O : pulcer.— G : quid inq; O : quid inquam. La correction quid ni? quem esttrès ancienne (mss. corrigés et éd. de Parme, 1473); on compareLXXXIX, 1. — G: lesbia mallit.— 3. G : catulle. — 3. O : pulcer..— G : cû gère catullum. — 4. G : Sitria. — O : et la plupart deséditeurs : notorum; G : natorum. Ellis conservait autrefois celte


740 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.dernière leçon en voyant à tort, dans tria natorum, une allusion au justrium liberorum. Sayia serait bien impropre en ce sens; fria sayia n'estpas sayia trium natorum; enfin natorum ne serait pas latin dans lesens d'hommes qui vivent; ce n'est pas ici l'expression : nemo natus.Schôll : nostrorum. — O : sania. — G : repererit.COMMEN<strong>TA</strong>IRI. — Le poème est un de ceux qui appuient le plu sfortement l'assimilation de Lesbie et de Clodia (voir tome I, p. XLVIIet suiv., surtout p. L). Qu'on l'admette, ne fût-ce que par hypothèse ;aussitôt l'épigramme devient piquante et très claire : Lesbius seraClodius ou un Clodius; on sentira aux v. i et 3, l'ironie de pulcher, cesurnom des Claudius sur lequel Cicéron a plaisanté si souvent ; enfindans les mots <strong>du</strong> v. a : cum tota gente, répétés au v. 3, on devinerafacilement une allusion à l'orgueil de toute la gens. Que Lesbie, aucontraire, soit une autre femme que Clodia, aussitôt le sens de l'épigrammenous échappe entièrement.— Comme Cicéron, qui cependantne ménage guère P. Clodius, ne lui attribue nulle part le vice auquelil est fait allusion au v. 4 (•YXwrr&iroisïv), Westphal, Schulze et Baehrenssupposent après Juste-Lipse, qu'il s'agit ici d'un de ses gentiles (d'oùau v. a : fora cum gente tua), vraisemblablement de Sextus Clodius,auquel ce vice a été publiquement reproché (voir surtout Cicéron :De domo sua, x, a 5). Il est vrai que nulle part on ne donne à ce Sextusle nom de Pulcher. Baehrens croit


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.74IXLIV, 20. — 4. Si tria notorum... Vos infâme de Sextus Clodius esttel que, de ceux qui connaissent ses mœurs (notorum), pas un nevoudrait recevoir de lui un baiser. Cf. Pro Sestio, LU, m, en pariantde Gellius : « in quo tamen est me ultus (cf. ici LXXI, 5) cum illo oreinimicos est meos sariatus... Te nemo tuorum videre vult; omnesaditum, sermonem, congressum tuum fugiunt. » — Tria, veut direici : ne fût-ce que trois. C'est une forme de marché.LXXX.NOTES CRITICHJES. — Intervalle d'une ligne dans GO; à cetteplace dans G, en rouge, le titre : Ad Gellium. — 1. G : gelli. —2. G : Hyberna; O : Ruberna. — 3. GO ; exisset cum. — 6. M :tenta; O : tiita; G : fanfa. — 7. G : uictoris. — 8. M : Illa;GO : Ille te mulso; Statius indique la correction reçue dans notretexte comme provenant de Pierius Valerianus et Gabriel Faernus ;Bêehrens : llia, ab emulso. Mais l'asyndète aurait là quelque chosede choquant. — Rettig : emulso huic.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Pour Gellius, voir le préambule <strong>du</strong> poèmeLXXIV.— 1. Quiddicam: après ces mots, sous-entendez esse. PourQitid... quare, cf. Cicéron, Cafil. 111, 5, 11 : « quaesivit a Gallis quidsibi esset cum eis quamobrem domum suam venissent. » Pour quare,voir LXIX, 1. — Rosea... labellatcî. LXIII, 74. Ici l'adjectif s'opposeaux mots <strong>du</strong> v. 2 : candidiora niye. On a vu plus haut, p. 734, quelargument on tire de ces mots pour déterminer l'âge de Gellius. —Istat ce pronom fréquent ainsi que l'adverbe correspondant dans lepremier et dans le troisième groupe des poèmes ne se trouvequ'une fois (LXI, 148) dans le second (Seitz). — 2. Fiant n'estpas l'équivalent de sint comme le veut Bœhrens (cf. LXXIK, 2).Le verbe rappelle ce qu'elles étaient, tout en indiquant ce quepeu à peu elles sont devenues. — Candidiora niye: Iliade, x, 437 :XeuxoTspoi x. lo 'vo;, etc. — 3. Ocfava... : après la sieste, à l'heure<strong>du</strong> bain. — 4. Longo... die: pendant les longs jours d'été. —5. Nescio quid certe est : il y a à cela quelque raison. L'hémistichea été repris par Virgile, Bue. vin, 107, et avec quod, par Perse,v, 51. — An vere : même tour dans Ovide, Ponf. 1, 5, 31. —Susurrât. Ovide, Met. xu, 61, place dans le cortège de la Renom-48


742 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.mée : « <strong>du</strong>bioque auctore Susurri, » — 6. Grandia... tenta équivautà mentulam tentant. — Medii (cf. LXVII, 22) s'emploie demême dans les Priapées et dans Martial. — Vorare. L'adjectif estici : xxxin, 4. — 7. Sic cène est, ici et LXII, 8, est une expressionempruntée à la conversation. C'est d'ailleurs ici la reprise, avec unléger changement, <strong>du</strong> début <strong>du</strong> v. 5. — Clamant, se- te vorare...;en d'autres termes : fellatqrem esse. — Victoris : personnage inconnu.On pourrait aussi voir dans ce mot un nom commun, synonymed'irrumantis.— 7. Rupta... Ilia : comme xi, 20. — Emulso... sèro.Baehrens compare Columelle, vu, 3, 17 : « exiguum lactis emulgen<strong>du</strong>mest. » Cf. aussi l'emploi <strong>du</strong> même verbe, ici : LXVIII b , 70. —Labra, se. tibi. Le mot rappelle les labella <strong>du</strong> v. 1.LXXXI.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, pas d'intervalle entre cettepièce et la précédente. — 1. GO : Nemo ne. — G : intanto. —GO : uiuenti (dans G, le point sur le premier i paraît être <strong>du</strong>premier correcteur). — 2. O : quàm. — 3. G :. Prêter g». —GO : ab sede, leçon que conservent Schwabe et Schmîdt ; les mss.corrigés, Lachmann,.Haupt : a sede. — G : pisauri; O : pisanum.— 4. G : in aurata. — 5. GO : Quid tibi, d'où Ellis proposait deponctuer : Qjiid tibi nunc cordi est? quem... —r G : nue. — G :preponere. — 6. Au lieu de et, Fruter et après lui d'autres éditeurs,lisent a; récemment encore Wolff : ah; avec cette exclamation, laponctuation des vers précédents doit être changée ; on supprime lavirgule après statua, et l'on met un point d'interrogation aprèsaudes. Muret lisait : or; Baehrens propose : en (cf. LV, 14). Je conserveraisla leçon de GO, mais en ponctuant ici autrement quene l'est notre texte: Audes? et nescis... facias? et ce faisant,ignores-tu...? Pour le mouvement, cf. xevu, 10; pour nescis ainsiconstruit, cfi P.ro Murena, ix, 21. — GO: quid, d'où Baehrens:et (ou en) nescis quid fatuus facias ! Cf. Pomponius, au v. 107 desfragments des comiques de Ribbeck.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Pour Juventius, pour la suite des pièces où ilest question de lui et de Furius, et pour le rang à donner à notre poèmedans cette série, voir le commentaire sur xxiv, p. 424. Westpbal,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 74}p. 31 j, conjecturait que l'hospes a sede Pisauri, était Furius. Maisrien ne le prouve.— Les v. 5 et 4 servent de centre à l'épigramme. Ilssont enclavés entre deux propositions relatives (v. 2 et 5) au delàdesquelles viennent le début et la clausule. — 1. In tanto... populo:ces mots et ce qui est dit au v. } de Pisaurum, ont fait supposer quele poème avait été écrit à Rome. — Juventi. D'après Harnecker,Jahrb. Phil. txxxvi (1886), 4, p.. 375 et suiv. (article résumédans la Revue des Revues, xi, m, 48), le rôle attribué à Juventiusdans ces poèmes serait une pure fiction poétique comme celui quiest donné à Tiron dans l'épigramme bien connue de Cicéron. IIn'était pas possible, surtout à un imitateur des Alexandrins, d'ignorerla Moûoa TratSucrî. — 3. Bellus homo, comme xxiv, 7. On a vu lesdeux mots dans l'ordre inverse: LXXVIII, 3. — Diligere. Baehrenscompare Pétrone, 136, p. 93, 33, B. : « in extrema plèbe quaeritquod diligat. » — Diligere inciperes, ne diffère pas ici <strong>du</strong> simple :diligeres. Scaliger compare la construction avec instituo chez les jurisconsultes.Ellis rapproche ce vers d'Ennius, Trag. 331, R. : « Quoditer incipiam ingredi? » — 3. Pratterquam, est suivi <strong>du</strong> nominatif parceque la proposition relative <strong>du</strong> v. a : quem..., étant négligée, il y aun retour vers la proposition principale : Nemone... potuit... esse.—Iste tuus : les deux mots doivent être joints et ont le même sensdédaigneux. — Moribùnda : à cause de pallidior, on est tenté dedonner à ce mot le sens que proposait Vossius : ville malsaine, quela fièvre désole. La difficulté est qu'on n'a pas d'autre exemple oùl'adjectif ait le sens actif. Baehrens entend : ville de meurt-de-faim;Riese : ville à demi-morte, en pleine décadence; Pisaurum, au S. d'Ariminum,n'avait pas de port. — Pisauri : ce n'est pas, ainsi que le veutBaehrens, le nom d'un fondateur inconnu de cette ville (cf. Virgile,Mn. vu, 309 : « Corythi Tyrrhena ab sede »); le génitif tient lieu icid'une apposition : Madvig, § 386, Rem. 1. — 4. Hospes: B. Schmidt,Prol. p. xx vi 11, au bas, remarque que, d'après ce mot, il semble queJuventius n'était pas né à Rome; venu de la province, il aurait reçul'hospitalité dans la capitale chez un habitant originaire de Pisaurum ;cet hôte <strong>du</strong> bel enfant aurait été, non pas Furius, mais Aurélius (de làle choix <strong>du</strong> mot : inaurata). Cf. xv, surtout le mot <strong>du</strong> v. 13 : foris. —Inaurata... statua:il est plus d'une fois question de statues semblablesdans les discours de Cicéron ; voir le lexique de Merguet. Elles avaientdes reflets pâles; cf. LXIV, 101. —Pallidior: telle est dans les élégiaquesla couleur qui convient aux amants; ainsi Properce, 1,5,31:« nec jam pallorem totiens mirabere nostrum. » Dans nos romans, lesamants éprouvent ou affectent plutôt le « mal de langueur ». Le verbe


744 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.pallere est employé (par ex. Martial vin, 44, 10) pour indiquer l'éclatmat de l'or.—Statua. La comparaison donne l'idée d'un homme roide,muet et glacé. — 5. Qjii libi... quem tu : répétition intentionnelle etopposition à nobis. — Prarponere : cf. LXXIX, 1 : malit. — 6. Et : etcertes. Cf. xcvtt, 10 : Et non... Détachée de ce qui précède, laproposition formerait une meilleure clausule; voir aux NOTES CRI­TIQUES. — Qjiod : combien injuste, et aussi combien sot est tonchoix. — Facinus fadas : allitération, fréquente surtout chez lescomiques, qu'on retrouvera : ex, 4. Catulle parait avoir aimé cetteconstruction à laquelle on donne souvent le nom défigure étymologique: Sûss, Catull. p. 44, compare : vu, 9 : « basia basiare »;LXI, 117 : ce gaudia gaudere »; txill, 15 : « sectam... exécuta: »;ibid. 76 : « juncta juga »; et d'après une conjecture vraisemblable,LXIV, 332 : « vellentes vellera. »LXXXII.NOTES CRITIQJJES. — Dans GO, pas d'intervalle entre cettepièce et la précédente. — 1. G : catullum. — a. O : Aud. —4. GO : seu (G : seuquid); au lieu de cette leçon dont on nepeut tirer qu'une tournure froide et contournée, Statius, Vossius,Vulpius, Dcering, Sillig corrigent le mot en si; Bergk et Rossbachen sei.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Catulle demande à Quintius, cet ami peutêtrequi aima Aufilena (c, 1), de ne pas lui enlever ce qu'il a deplus cher au monde, Lesbie, ou quelque autre objet aimé. Le sujet,sauf des différences évidentes, est celui de xv. Schwabe, Westphal,.Baehrens admettent que Catulle a aimé Aufilena (c, 7; ex et ex 1)et pensent que c'est d'elle qu'il s'agit dans notre poème. Cependant,comme yita mea paraît toujours désigner Lesbie dans Catulle,et que ces mots dans civ, 1, sont suivis d'un vers qui rappelle certainementnotre épigramme (civ, 2: a ambobus mihi quoi cariorest oculis »), il semble naturel de conclure qu'ici, au dernier distiquecomme dans civ, c'est de Lesbie qu'il est question (Ribbeck etSchmidt). — 1. Oculos debere : te devoir ce qu'il a de plus précieux,avec une allusion à l'expression sur laquelle va rouler toute l'épi—gramme : « carius oculis », ou comme m, 5 et xiv, 1 : a plus oculis


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.74Çsuis amare • ; cf. aussi le vers de civ, 2 qui vient d'être cité. Cetteexpression qui contient sous une forme plus raffinée le même sens queLXVlli b , 131 et 123, est fréquente chez les comiques; par ex. Térence,Adelphes, iv, ;, 67 (701); v, 7, s (90;); Plaute, Pœnulus,111, 3, 80 (693) : a ubi ego curer mollius quam régi Antiocho oculicurari soient. » — 2. Aut... si quid: tournure habituelle à Catulle:cf. xxi 1, 1 j ; xxi 11, 13 etXLH, 14; cf. aussi ici le v. 4 et xi 11, 10.— 3. Eripere : le mot n'est pas général ; il parait plutôt amené parla figure précédente. Cf. Horace, Satires, 11, 5, 35 : « eripiet quivisoculos citius mihi, » et souvent dans les comiques. — Ei, est monosyllabecomme dans Lucilius, lib. inc. iv, 18, M., et Manilius,111, 73 (voir L. Mùller, De re metrica, p. 371 au bas); il pourraitencore, ainsi que le propose Baehrens, être dissyllabique, comme ill'est peut-être à la fin de xxixet, d'après Lachmann : xxxvm, 2,sauf à lire et prononcer : Erpere, comme on scandait : Surperepour Surripere. —Multo : voirixvm b , 86. — 4. Seu quid, répondraità, 2, si quid, seu... ayant ici le sens de vel si... Suppléez:qui vaut pour lui ce c-u'on aurait de plus cher que ses yeux. Catullereprendrait, en le variant légèrement, le dernier hémistiche <strong>du</strong> v. 2.11 aime certainement à pro<strong>du</strong>ire de tels effets : voir ainsi : v, 7et 9 ; et surtout: xcn, a et 4, et cm, 2 et 4. Martial a employéle même procédé; voir Pauckstadt, de Martiale Catulli imitât.p. 37. Dans Ovide, un vers est fait parfois de la double répétitionpresque littérale d'un hémistiche: ainsi He'r. xin, 164. Cf. lesrépétitions que nous avons notées dans LXXVIII et LXXIX et larépétition d'épithètes d'un vers à l'autre au poème cvu.LXXXI1I.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, pas d'intervalle entre cette pièceet la précédente. — 1. G : présente. — 2. G : Hec; O : H' (=Hsec); lavulgate, Lachmann, Haupt : Hoc. — GO : leticia. — 3. G : Mullenichil. Umpfenbach, Philologus, xxxiv (1876), p. 234, conservel'orthographe Mulle, et voit ici une allusion au proverbe grec :MoXXoc ITOCVT' àxoôet iicl TûV xmtpOTYiTa Trpoaffoiouu.s'vv xai 7tàVr'àxouo'vTuv. — 4. M : Sana; O : Sanna; G : Samia. — 5. G : que;O : q;. — 6. Pleitner : Incensa. — O : oritur. — GO : loquitur.Suivant les uns, l'erreur a été amenée par la fin <strong>du</strong> v. 4, et Dousa,


74^COMMEN<strong>TA</strong>IRE.J. Lipse, d'autres corrigent en : coquitur. D'autres (ainsi Westphal)maintiennent loquitur, en voyant dans ce mot un résumé de l'épigrammeet une opposition à taceret (mais- 1e mot ne serait-il pasbien faible, et pour faire opposition à taceret, on a eu déjà : gannitet obloquitur). Schulze, De Catullo Grctcorum imitatore, p. 41, aproposé : uritur, obloquitur qui n'est guère vraisemblable.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — La colère, les injures sont signes d'amour.Ce thème a été souvent développé parles élégiaques : voir ici xctl;Properce m, 8, 11, etc. — Si Lesbie est Clodia, l'épigramme n'estpas postérieure à 59, puisque c'est à cette date qu'est mort Q^ MétellusCeler. Je ne crois pas qu'on puisse affirmer, avec Bsehrens,qu'elle date <strong>du</strong> commencement de la liaison de Catulle avec Clodia.— 1. Mi mala plurima dicit : lance contre moi injures et malédictions; cf. Tibulle, 1, 3, 11 : a et mala si qua tibi dixit dementianostra. » Catulle n'était pas présent; il a appris ce qui s'est passé.Pour mi... nostri, voir, p. 603, la note sur LXIV, 155 : Me. —a. f7o?c, et non Hoc : Madvig, % 313. — Fatuo : l'imbécile ! Le sensest différent: xcvm, 3. — 5. Mule... Cf. Cicéron, Ad Att. 1,18, 1 : « Metellus non homo, sed litus atque aer et solitudo mera, »passage où le texte <strong>du</strong> Mediceus et surtout le nom propre a étérécemment défen<strong>du</strong> parVahlen (Schmidt, p. xtx). — Oblita taceret.Pour la répétition de la même syllabe à la fin d'un mot et au commencement<strong>du</strong> mot suivant, voir, p. 619, la note sur LXIV, 340 :Mente tenentem. — 4. Sana esset: en d'autres termes : non amaret.Cf. les termes opposés : par ex. ici, ixxvi, 35 : « tartrum...morbum »; Térence, Heaut. 1, 1, 47 (99) : • coepi non humanitusNeque ut animum decuit argrotum (= amantem) a<strong>du</strong>lescentuliTractare. » Bsehrens compare dans Tibulle IV, 6, 17 : a Uritur...Nec, liceat quamvis, sana fuisse velit », et Juvénal, vt, 653. —Gannit et obloquitur... uritur et coquitur: voir txxu, 6. Gannit:proprement : grogner, puis : chercher querellé. Ce mot est fréquentchez les comiques.— Obloquitur: contredire; puis: diredes injures. — t. Multo : voir LXVIII b , 86. — Acrior res, estl'équivalent <strong>du</strong> neutre: Antoine, Syntaxe latine, § 15, fin, p. 33.— 6. Irata... uritur, par allitération, comme coquitur serait uneallitération répondant à obloquitur. Le premier des deux verbes ettout l'ensemble de l'épigramme détermine suffisamment le sens decoquitur.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 747LXXXIV.NOTES CRITIQUES. — Dans GO pas d'intervalle entre cettepièce et la précédente. — i. GO: Commoda. — a. O : arrius;G : a rius; M : anus.— M : hinsidias; G : insidias he; O : insidias hee.La correction en hinsidias et au v. ia, la leçon Hionios, ont étéintro<strong>du</strong>ites dans la vulgate par Politien. C'est lui aussi qui a placéaprès le v. a, les vers 5 et 4 (Et tum — hinsidias) qui dans les mss.sont placés après le v. 10 (Cum subito...) Les deux vers, omisd'abord à cause de la répétition de hinsidias, auront été écrits à lamarge, puis mal intercalés par un copiste (Haupt, Opusc. I, p. 39).— 4. GO : insidias. — 5. GO : liber; Marcilius : Iber; Heinsius :Cimber; Riese : Umber. — GO : et' esf. — 7. G : Hic; O : H'(= Haec). — G t syria, et au-dessus de l'a un trait qui parait être<strong>du</strong> correcteur j O : stria; Parthénius et les éditeurs : Syriam;Baehrens : Syrias. — 8. GO : Audiebant. — G : hec. — 9. GO ;post illa. — 10. O : nuncius; G : mincius. — it. O : illiic. —G : artius; O : ar<strong>du</strong>s. — O : i'sset; G : esset. — ta. G : ionios. —O : esset. — G : Ionios; O : ionios.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — A l'époque de Catulle les grammairienscherchaient à déterminer les cas particuliers où les voyelles initialesde certains mots devaient être aspirées. Dans un chapitre de sontraité de l'analogie. César avait traité : de verborum aspirationibus.Varron avait spécifié quels mots on devait aspirer (voir Keil,Grammatici Latini, dans Charisius et Cassiodore). Nigidius Figulusavait observé que l'aspiration placée à faux était ridicule (Aulu-Gelle,XIII, 6. t : « rusticus fit sermo si adspires perperam). • La difficultéétait d'autant plus grande qu'avec le temps la prononciation avaitchangé à Rome, surtout en cette partie. Primitivement on n'avaitaspiré que les voyelles, et jusqu'en 650 de Rome, lés Romainsécrivaient et prononçaient : pulcros,. Cetegos, triumpos, Kartaginem(Cicéron, Orator, XLVIII, 160), Graccis (Quintilien, L, 5, ao). Autemps de Cicéron l'aspiration avec les consonnes était devenue plusfréquente, et Cicéron avait dû lui-même céder à l'usage. L'épigramméest <strong>du</strong> temps où s'établit cette nouvelle mode, adoptée et


748 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.exagérée par Arrius. Rapprochez un bon mot cité par Porphyrion,Sat. 1, 8, 39, et qui repose sur une aspiration ajoutée par maliceen tête <strong>du</strong> mot : excalciaverat. — Qu'était-ce qu'Arrius? Schwabe,Qjitzst. Cal. p. 335, propose de reconnaître en lui le Q, Arrius dontparle Cicéron, Brutus, LXIX, 243 : o qui fuit M. Crassi quasi secuniarum...infitno loco natus... sine doctrina sine ingénie.. Tum Atticus :tu quidem de farce hauris. » Mais cet Arrius avait été préteur en 7 3 .Si l'épigramme est de 55, comme on le supposerait d'après le v. 7,Catulle aurait-il osé railler si cruellement un personnage âgé et depuislongtemps arrivé aux honneurs? Riese a proposé de reconnaître ici lefils d'Arrius, qui pouvait avoir à peu près le même âge que Catulle.Nous savons par les lettres de Cicéron : Ad Att. 11, 14, 3 ; 15, 3, qu'ilétait son voisin et un voisin fort importun à Formies. On admettraitalors que par suite des relations qui avaient existé entre son père etCrassus, Arrius le filsavait suivi le triumvir en Syrie. Cependant à causedes v. 3 et 6, où le poète affecte de ne parler que de l'origine maternelled'Arrius, la seule ligne qui comptât pour les esclaves et lesaffranchis, à cause surtout <strong>du</strong> mot Liber, on penserait plutôt à quelqueparvenu d'origine très modeste. Le défaut de prononciation raillé ici,assez répan<strong>du</strong> dans la plèbe, décèlerait son origine. — 1. Commoda...insidias : ces deux mots de sens opposé et d'usage courant sontchoisis à dessein pour donner l'idée de la conversation affectée enmême temps que de la prononciation singulière d'Arrius. — Si vellet :le subjonctif pour exprimer une action répétée dans le passé : Drseger,II', p. 733, $ 531..— 3. Mirifice : cf. LUI, 3. — Sperabat : sefigurait. Voir LXIV, 145. — 5. Sic... Cicéron, De Orat. m, 12,45, disait sérieusement en parlant de Lélia : « sic locutum esse ejuspatrem judico, sic majores. » — Liber: si Liber est un nom propre,l'intention <strong>du</strong> poète, pour nous <strong>du</strong> moins, reste inintelligible. Si aucontraire ce mot est l'adjectif, comme l'entendait Passerat, etsignifie : une fois qu'il fut libre..., nous serions avertis que cetoncle est un affranchi ; partant que la mère d'Arrius est née esclave.En ce cas matemus avus <strong>du</strong> v. 6 serait ironique. — Pour la césuretrochaïque au 4 e pied, cf. Lxvin b , 9. —Avunculus... avus... avia:allitération. — Ejus, est le seul exemple dans Catulle <strong>du</strong> génitif singulierde ce pronom, la leçon de GO, LXIV, I 10, étant sûrement fautive;is est rare chez les poètes, surtout à ce cas. On trouve de mêmele génitif dans Lucrèce, 1, 782 et 965; iv, 45 [51] et 359 [261].Voir les commentateurs d'Horace et particulièrement Bentlei sur levers des Odes, lu, 11, 18. A d'autres cas cependant les exemplesd'ij sont relativement nombreux dans Catulle. Nous venons de voir le


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 749datif singulier : LXXXII, 3. On trouvera la liste des autres cas dansl'index de Schwabej cf. LXIV, 123 : eam et la note. — 7. Misso :ce mot est peut-être ironique. S'il est enten<strong>du</strong> autrement il ne fautpenser ici ni à un voyage privé, ni même à quelque legatio libéra. —8. Audibant: pour cette forme, cf. LXIV, 321, et voir Neue, 11,p. 445. — Eadem bac: se. commoda et insidias . — Lenirer et lévite:: la même allitération est dans Cicéron : Ad Att. xill, 21, 6. Cf.x c v 11, 4 : « mundior et melior ». — Postilla : adverbe formé dePost et de l'adverbe illâ, qui est dans Plaute, A/en. iv, 3, 11 (685),dans Térence, Eun. 1, 2 47 (127), dans Caton, dans Ennius, etqu'employait encore la langue de la conversation. — 10. Horribilis :l'adjectif est choisi à dessein pour annoncer le retour de quelqueaspiration inusitée; il correspond à Hionios, comme illuc répond àIonios. — 11. lonios : un des noms les plus doux de la languegrecque. — La proximité de la mer dont parle ici Catulle (c'estla partie inférieure de l'Adriatique), <strong>mont</strong>re combien le repos(requierant) des oreilles de touç avait peu <strong>du</strong>ré.LXXXV.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, pas d'intervalle entre cettepièce et la précédente. — 1. O : nequiris. — 2. G. sed; O : si. —O : sencio.COMMEN<strong>TA</strong>I RE. — Catulle s'est plaint déjà d'éprouver à l'égardde sa maîtresse deux sentiments contraires : LXXII, 8 : • amaremagis, sed bene velle minus »; LXXVII, 7 :' • nec bene velle... tibi,Nec desistere amare; » c'est la plainte des amants et des poètes detous les temps. Nous avons cité le commencement de l'Eunuque deTérence; cf. encore par ex. Racine, Artdromaque, v, 1, 4 : « Ah! nepuis-je savoir si j'aime ou si je hais? • Shakespeare, Cymb. ni, 5,70:« I love and hâte her, etc. » Dans notre épigramme, un petitpoëme 0 clair comme une perle » (Haupt), est exprimée, condenséel'opposition .avec toute sa force comme en toute simplicité. — Ilest on ne peut plus probable qu'il s'agit de Lesbie. A quellepériode de cet amour de Catulle doit-on rattacher l'épigramme? Aumoment sans doute où le poète a connaissance des infidélités de samaîtresse. Le poëme paraît avoir été imité par Martial, 1, 32. — 1. Id


7 f 0 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.faciam. Avec cette tournure, les Latins omettent souvent le démonstratif(voir les exemples réunis par Munro dans son Lucrèce, iv, 1113);mais parfois aussi ils l'expriment. Cf. ici xxi, 9. — Excrucior. Lemot est placé là pour avoir toute sa force. Cf. LXXVI , 10.LXXXVI.NOTES CRITIOJJES. — Pièce unie à la précédente sans intervalledans GO. — 1. O : Quincia. — G : michi. — O: loga. — 3. G :hec; Scaliger écrit : Hoc ego, et ponctue après ces mots. Markland :Horc ego, si singula, confiteor. — G : singulla (le point au-dessousparait bien de i** main). — j. Une faute d'impression a amenédans le texte l'omission de nam entre nego : et nulla. — 4. Ce versest cité Quintilien, vi, 3, 18. — 5. G : que, —- O : pulc ima. —6; O : omnis. — O : subripuit.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — On loue la beauté de Quintia (peut-être une• sœur ou une parente <strong>du</strong> Qyintius nommé LXXXII, 1 et c, 1.) Maiselle n'a :0 Ni ce charme secret dont l'œil est enchanté,Ni la grâce plus belle encor que la beauté »,(La Fontaine, Adonis, vers le commencement) : toutes qualités quepossède incontestablement Lesbie. Donc Lesbie seule est belle. Ona vu une comparaison et une conclusion semblable: XLI 11. Rapprocheraussi de notre poème une pièce de l'anthologie dans Riese,479. — Pour la répétition deformosà au début des trois distiques,pour celle de Totum... tota, cf. nos remarques sur LXXIV, LxxvnietLXXIX. — 1. Formosa: ce mot, qui ne se trouve qu'ici dans Catulle,représente, comme on le voit par le v. 3, la beauté dans son sensle plus général. — Est multis : est pour beaucoup, au gré de beaucoup.— Candida, longa : cf. Horace, Satires, 1,2, 133. —Candidat elle a la peau belle : voir la note sur xm, 4. — Longa:grande. Beehrens compare Ovide, Amours, 11, 4, 33 : « tu quia tamlonga es, veteres heroidas aequas. » Ellis rapproche de Varron,Men. Prometheus, le fragm. x (éd. Bùcheler) qui finit par : a puram


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.7f/Iputam proceram candidam teneram formosam. » Cf. aussi ici, LXVII,47 : « Longus homo. » — a. Recta : svelte, bien faite. Cf. x, ao :« rectos », bien découplés. — Hcec, se. candida, longa, Recta est.— Sic, comme ils viennent d'être énoncés ; l'adverbe est amené parle pronom Htzc, suivant l'habitude latine. — Singula, chacun deces avantages pris à part et restant distincts. — j. Illud sert àreprendre un mot qui précède; cf. Quintilien, vin, 6, 58 :« Exemplum est, cano, canto, dico; interest médium illud canto. »Pour le nominatif formosa, cf. Ovide, Met. xv, 96 : « aetas cuifecimus aurea nomen ». Munro rapproche aussi Lucrèce, 1, 45; etsuiv. — Venustas... sal, à côté de corpore, désignent la grâce,l'enjouement qui, pour une bonne part, viennent de l'esprit. —4. Mica salis a été imité par Martial, vil, 35. 3. — 6. Omnibusuna: cf. v, 3 et la note. — Omnes... Vénères : Martial, xi, IJ, û,reprend l'expression en y ajoutant encore d'après Catulle, xi 11,13 : Cupidinesque. —Surripuit. On compare Nonnus, Dion, xvi,45 : irap6eit>GTi qàp xâXXo; 5>.ov aûXncev 'OXûpnuov.LXXXV1I.NOTES CRITIQUES. — Ce poème se compose de deux partiesséparées dans les manuscrits : les quatre premiers vers sont écritsdans GO sans intervalle après LXXXVI; les quatre derniers verssuivent de même LXXIV sans intervalle. Scaliger, après lui Lachmann(voir, p. 753, le préambule des NOTES CRITIQUES <strong>du</strong> poèmeLXXVI) et d'autres éditeurs (voir Haupt, Opusc. 1, p. a8) ontréuni les deux groupes en changeant le commencement <strong>du</strong> v. 5.On obtient ainsi une manière d'épigramme, mais elle est de lacomposition des éditeurs. Il eût été d'une meilleure méthode delaisser les deux fragments sans modification, chacun à sa place. —1. O : potest; G : pone. — 3. G : lesbia. — GO : est. Scaliger etbeaucoup d'éditeurs après lui écrivent es, que semble appuyer tuo auv. 4. Mais à ce vers l'appel à Lesbiè n'aura de force qu'autant qu'ilsera brusque et inatten<strong>du</strong> ; tuo s'explique suffisamment par l'oppositionde mea; d'autre part il est conforme aux habitudes de Catullede répéter exactement les mêmes mots : donc, au v. 3 comme à lafin <strong>du</strong> v. 4, il faut lire: mea est; enfin si au v. 3, Lesbia... mea,était au vocatif, la construction <strong>du</strong> v. 1 serait par là même moins


7f2COMMEN<strong>TA</strong>IRE.naturelle. — 3. GO : ullo. Lachmann, d'après le Datanus, lisait nulleLe style familier et les comiques aimaient sans doute ces négationsaccumulées (voir Brix sur Plaute, M en. n, 3, 20 [371]; Drsegern*,p. 68, 3 et Kûhner, 11, p. 627). Mais il est inutile de rienchanger ici. — G : unquam. — Dœring a proposé : umquam in,correction très simple qui semble ici d'autant plus nécessaire,qu'à ullo... faiere tanta répondra : Qitanta in amore tuo. Cf. aussi :LXXVI, 3. — GO : fédère tanto. — 4. O : Qjtantam in. — GO :amore tuo. Comment accorder ce passage avec les mots <strong>du</strong> v. 2 :a me... amata? Si l'on explique amor tuus par: amor erga te(cf. LXIV, 255), comment concilier ces mots avec ex parte mea,qui serait avec ce sens assez inutile puisqu'il serait trop clair quedans un tel amour tout venait de Catulle ? de là les Italiens (et lesAldines de 1302 et 1510) lisaient: suo; Frôhlich proposait: meo;Bcehrens et après lui Riese : illo. — G : exporte. — 5. GO: Hue;Scaliger et les éditeurs qui réunissent les deux poèmes écrivent aulieu de ce mot : Nunc (cf. LXXII, 5). — GO : deiucta; Lachmann :di<strong>du</strong>cta. — A ces deux changements on objecte que Hue... de<strong>du</strong>ctajoints à Ut..., offraient un sens satisfaisant; mais que Hue étantremplacé par Nunc, il manque au v. 5 une particule correspondantà ita <strong>du</strong> v. 6 et annonçant Ut (Beehrens). — Je ponctuerais à cevers : mens di<strong>du</strong>cta tua mea, Lesbia, culpa, en joignant : mens mea;pour l'opposition des pronoms, cf. LXIV, 219 et 220; pour leurentrelacement et pour la construction, cf. LXvi, 18. — G : lesbia. —7. GO: velleque tôt tibi; Parthénius : velle queam; Lachmann:yelle queat. — O : optuma.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — 1. Tantum... quantum: cf. la même penséeavec les mêmes mots : vm, 5 et xxxvn, 12. Overholthaus,Synt. Cat. p. 26, remarque que Catulle affectionne l'emploi detantum et de quantum, et il rapproche encore: xxll, 11 ; XLV, 5 ;LXVIII b , 13 et 85, et xevi, 5 et 6. — 2. Vere, se. ex animo ; joignezl'adverbe à amatam. — A me forme allitération avec amatamet amata : de même au v. 3 : ftdes... fuit fetdere. — 3. Ce seconddistique reprend avec plus de précision et plus de force la pensée<strong>du</strong> premier. Cf. le même rapport entre deux distiques successifs :LXVI , 43 et suiv. — Ullo... fetdere : dans aucun amour : de mêmeLXXVI, 3, et cf. LXIV, 337etcix, 6. Overtholthaus, p. 34,voit iciun ablatif de cause (?). — 4. Tuo: le sens qu'on donne est : dansmon amour pour toi (H. Monse, progr. 1884). On résout la difficultésignalée aux NOTES CRITIQJJES en disant qu'ex parte mea


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 7f)accentue ce sens en opposant la fidélité de Catulle moins peut-être àla con<strong>du</strong>ite de Lesbie (les deux premiers distiques devant resterséparés des deux derniers) qu'à la con<strong>du</strong>ite de ses autres amants. —Ex: pour cette coupe <strong>du</strong> vers, Ellis compare : cxi, a; LXXVI, 18(en écrivant ipsa in); Properce, iv, 8, 55. — ;. Mens, se. mea.—Tua mea : rapprochement intentionnel des pronoms comme au v. 4 :tuo... mea, et, en général, conformément à l'habitude des anciens.— Tua... culpa : cf. xi, aa: « illius culpa. » — Mea Lesbia : aveccette ponctuation, ces mots qui expriment l'amour persistant deCatulle annonceraient le v. 8. — 6. Officie. : en restant fidèle àson amour, mon âme s'est si bien per<strong>du</strong>e (Ellis compare Tibulle, 11,6, 51 : mens periita), qu'elle en est venue à cette alternative de nepouvoir plus ni... — 7. Bene velle: les deux mots sont rapprochés,mais avec un autre sens: LXXIII, 1. Pour Bene velle... amare :cf. IXXII, 8. — 8. Desistere ; on a remarqué qu'à l'exceptionde notre passage, ce verbe est toujours placé chez les élégiaques (àun autre mode il est vrai) au commencement de l'hexamètre ou<strong>du</strong> pentamètre. — Omnia si..., comme s'il y avait: vel si omnia.Ce dernier mot a, avec plus de force, le même sens que quidvis.LXXVI.NOTES CRITIQUES. — Entre ce poème et LXXV, dans GO, pasd'intervalle; dans G, à gauche, un signet d'une encre très effacée. —On a vu, dans le préambule <strong>du</strong> poème précédent, comment LXXVavait été joint à LXXXVII, par Scaliger. Lachmann, qui a admis quel'archétype contenait à chaque page jo vers et qui a repro<strong>du</strong>it lasuccession des pages dans son édition, a supposé qu'il y avait eu icitransposition d'une page entière et il a transporté les deux poèmesCOMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Voici un des plus beaux poèmes <strong>du</strong> cyclede Lesbie. Peut-être est-il l'un des derniers (sauf bien enten<strong>du</strong> :LVMI). On retrouve ici l'expression des mêmes sentiments que dansvi 11. Mais tandis que dans ce poème il ne s'agissait que d'un différend,d'une brouille passagère (9: Nunc jam illa non vult), on sentpartout ici (surtout au v. 34) la conviction que toute réconciliationest désormais impossible. La contradiction apparente, peut-être vou-


7HCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.LXXV et LXXVI entre LXXXVII et LXXXVIII. L. Millier, Haupt etVahlen l'ont suivi. Les autres éditeurs laissent les poèmes à la placequ'ils ont dans les mss. ; c'est à cet ordre que correspondait lasuite des numéros des poèmes dans notre vulgate. — i. O : Sique.— 3. O: yiolase. •— GO: fédère nulle — 4. Vossius, d'aprèsun ms. interpolé, lisait nomine, leçon beaucoup, plus faible quenumine. — 5. G : manenti (je ne crois pas que la dernière lettresoit, comme le dit Schmidt, sur un grattage) in; O : manëtù in;Ellis : manem in; Munro : manent jam in; Bashrens : manent cum(dans le sens d'una cum) ; Riese : manent longa pietate. — G : etate.lue, qui existe entre certains vers de ce poème (rapprochez les v. 6et sa) l'accent d'autres vers (surtout le v. 16) <strong>mont</strong>rent combien lepoète est éloigné <strong>du</strong> calme et <strong>du</strong> détachement auquel il souhaited'arriver. — La composition <strong>du</strong> poème est très claire : retour sur toutle passé ( 1 -1 o) ; résolution nécessaire pour le présent (11-16); prièreaux dieux d'aider à son salut pour l'avenir (17-fin) ; au commencementet à la fin de ce dernier développement le même mouvement : O ii...—'• 1. Si qua.. ; cf. le début de LXXI. —Benefacta: à ce motrépondront les v. 7 et 8. — Benefacta priora voluptas : pour lacoupe <strong>du</strong> vers, voir LXVIII b , 9. Assez fréquente dans Virgile, cettecoupe est évitée tout à fait par Catulle dans LXIV, sans douted'après l'exemple des Alexandrins; il ne l'emploie ailleurs quetrès rarement. — 2. Esse pium: qu'il n'a manqué à aucun devoir(cf. le même adjectif: LXxm, 2 et le substantif correspondant :LXXXVII, 6: officio); le vague de pium est précisé ici par lesv. ; et 4. — 3. Fadere in ullo: cf. LXXXVII, 3. — 4. Divum... :on compare Cicéron, De domo, XLVIII, 125 : « ementiri, fallere,abuti deorum immortahum numine. » — Divum: cf. LXIV, 395.Le mot s'oppose ici au dernier mot <strong>du</strong> vers : homines. —5. Manent, remplace sunt, en ajoutant à l'expression le sensd'une chose acquise, d'une provision inépuisable. — In longa artatene doit pas s'entendre <strong>du</strong> passé (cf. 13 : longum amorem), maisbien plutôt de l'avenir : pendant un long temps, pendant le coursde ta vie, si longue qu'elle soit. In et l'ablatif, s'emploient d'ordinairelorsqu'il s'agit <strong>du</strong> passé et <strong>du</strong> présent; en parlant de l'aveniron attendrait plutôt l'accusatif (Bœhrens). On peut dire qu'ici l'expressiondéveloppe Multa parafa manent et désigne un temps quel'imagination place dès maintenant devant l'esprit. Pour ionga artas,cf. Horace, Sat. 1, 4, 132. N'entendez pas, comme a semblé le


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.JÇÇ— G 1 : catulli (la correction de l't en e paraît de même encre et<strong>du</strong> même temps. — 6. O : Exh' (h' = haec); G : Exhoc. — G :amort; O : auicere (Ellis, Schwabe), ou auiore (Baehrens). —7. G : quecumque. — 8. G : heç ate. — O : sint. — 9. GO :Omniaque; L. Mùller conserve cette leçon; tous les autres éditeurslisent, je crois, avec plus de raison : Omnia quat. Catulle se. permet de pareilles élisions (p. 566 au bas), et pour l'oppositionmarquée par le relatif, on compare : LXIV, 67. — G : ingrata (ladernière lettre a été refaite de très bonne heure, probablementd'un e; autre encre que le texte, plus noire et plus péteuse). —10. GO : cur te iam; D. Lachmann, Haupt, Ellis : jam te cur;Muret : te jam cur; Bœhrens : cur te jamjam ou tête jam; Riese : curte nunc; Paley : cur jam tam plus; Schmidt : cur te cur jam (cf.Horace, Od. iv, 1, ; 5 et Bent'lei sur Od. 111, 34, 35).— 11. GO:Cjii fui; M : tu; les Italiens lisaient déjà : Qpin tu; (les Aldines de1503 et 1515 ont: Qjtirt te animo affirmas); Baehrens pour rester'plus fidèle à la leçon des manuscrits avait proposé Qpidni (== Quitni).Dans son commentaire, il revient à la leçon : Qpin animum affirmas.— GO : animo, leçon que, sauf Baehrens, conservent les éditeurs;croire Bsehrens, que Catulle soit las de la vie. — 6. Ingrato a étéà dessein rapproché <strong>du</strong> mot gaudia auquel il s'oppose avec le sensde malheureux. Cf. 1 3 : longum subito. Le sens d'ingratus seradifférent au v. 9. — 7. Bene..., équivaut à: bene de aliquo mereriaut dictis aut factis. — Cuiquam : à un autre. Pour l'emploi de cepronom, avec le sens d'une affirmation très générale, dans des propositionsrelatives, voir Madvig, 494, b; son édition <strong>du</strong> de Finibus*de Cicéron p. 8j6' et Drasger, $ 48 a, 1, p. 97. — Dicere... Autfacere... diçtaquefactaque s cf. LXXIV. a. — 9. Omniaque; et cependanttout cela... Magnus rapproche <strong>du</strong> premier hémistiche : Properce,1, 3, 35. — Crédita : comme une semence déposée dansune terré stérile. — 10. Qjiare: aussi, sens qu'a le plus souventce mot dans Catulle. — Ampliust désormais, comme LXVIII*, 14.— Excrucies : cf. LXXXV, a. Ce mot est surtout fréquent chezles comiques. — 11. Qpin... Ovide qui a souvent repris pourson compte le: Perfer, ob<strong>du</strong>ra de vin, 11, s'est certainementsouvenu de notre passage, Met. ix, 745 : « quin animum firmas,teque ipsa recolligis, Iphi ?» — Istinc, comme s'il y avait : abista ingrata. — ia. Dis invitis: on entend ces mots de plusieursfaçons : on les détache à leur place : et puisque les dieux ne


7 f 6 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Statius corrigeait déjà ce mot en animum. On cite bien des exemplesde qffirmare intransilif (Piaule, Stichus, i, i, 11 [69]; Térence, Eun.Il, 1, 11 [317]) ; mais alors il n'est pas accompagné <strong>du</strong> substantif quenous avons ici et que Plaute, Merc. Prol. 81, et Pline, Ép. vu, 37,8, joignent au même verbe, à l'accusatif. Le mot animus étant deceux qu'on écrivait souvent avec une abréviation, la construction régulièresemble aussi la plus probable; de là Baehrens et Munro rétablissent: animum. — M, Lachmann, Haupt : affirmas. — GO : atque;Scaliger, Lachmann, Haupt : itaque (ils ponctuent après re<strong>du</strong>cis) ;Frdhlich : tuaque. — O : instincteq; ; G : istinctoq; . Statius : istincusque (avec cette leçon usque devrait tomber sur istinc ce qui nedonne pas de sens). Heinsius: ufinc teque (mais istinc ne peut tomberque sur le premier des deux termes, et l'on ne pourrait excuser quedifficilement la place de la conjonction; car si l'on compare LVII,a, les deux passages sont fort différents). Ellis : te ipse; Baehrens :tepte (=te ipsum), par analogie avec sepse, mepte; Heyse : tute. —13. GO : des, d'où l'orthographe des éditeurs : deis. — 14. G : hoc;veulent pas de cet amour...; ou on les fait tomber sur toute lafin <strong>du</strong> vers : quoique tu aies les dieux contre toi, quoiqu'ils travaillentà ton malheur, même contre les dieux... (mais ce reprochepassionné pourrait-il se concilier avec la prière qui va suivre?);ou oh les joint uniquement à miser ; ne travaille pas à être, à touteforce, malgré tout, malheureux ; plus exactement : à créer un malheurque les dieux ne t'imposent pas. Cf. Lvui b , 58 : « invitis...heris. » — Dis : est-ce l'effet d'un simple hasard que les formesdis, di, dei ne se trouvent chez Catulle que dans le premier oudans le troisième groupe des poèmes (Seitz) ? — Desinis... : Ovide,Rem. am. 658, a imité cet hémistiche (Statius). — 13. Longum:c'est l'excuse derrière laquelle se retranche tout amant en pareillesituation.' Le mot doit se prendre dans son sens simple : n'entendezni : trop long; ni : désormais passé. — 14. Difficile est ! oui, celaest difficile, mais...; cf. Horace, Od. 1, 34, 19: « <strong>du</strong>rum, sedlenius fit patientia » (Baehrens). — Qpa lubet, est déjà : XL, 6.— Efficias... facias. Pour ce subjonctif, à la a" personne, avecun sujet déterminé, cf. dans Catulle: vm, 1 et 3 ; xxxn, 7;xxxiv, 31 et 34; LXI, 93. Ce mode n'est employé ainsi que parles poètes (Madvig, S 385, Rem.), ou en prose dans le style familieret dans les lettres. 11 ne devient fréquent dans la prose ordinairequ'après Tite-Live. — 15. Una salus : cf. Virgile, Mn. 11, 354. —


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.J


T)ZCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.et. Lachmann et Haupt plaçaient entre parenthèses : et si-perniciemquemihi, et continuaient : Hei mihi surrepens... — 20. G : michi. — Aprèsce vers, Vahlen propose de mettre un point; au v. 21, i/f serait exclamatifcomme LXVI, jo. — 21. Au lieu de Qp.a>, GO donnent:Seu; Ellis : Sei; Munro : Heu; Lachmann, Haupt, Rosshach : Hei;d'autres : Et; Statius : Harc; l'édition de Calpurnius et la vulgate : Quarmihi. — G : michi. — O : subrepens. — GO : ut corpore; éd. de '147) : uf torpor. — 22. G : exomni; Passerat : exsomni. — GO :leticias. — 25. G : quero. — GO : contra me (G lie ces mots) ufme; M, les Italiens, Ellis, Baehrens : contra ut me; Heyse, Munro,Riese: contra me ut.— 25. GO: tetrum. — 26. GO: dei, leçon queconserve Baehrens. — M: mi; G : michi; O : m. — O : fV (= hrec).— M : propietate; O : prop etate; G : proprietate.exemples des poètes rassemblés par Bentlei, sur Horace, Od. 1,32, 1. — Pmiter : voir la note sur xxxix, 14, ou Seitz, p. 6. Lesens est ici déterminé par les v. 2-4. Opp. impurus. — 20. Pestemperniciemque : allitération fréquente chez les prosateurs (Cicéron) etchez les poètes (Térence, Lucilius); voir aussi la note sur LXXII, 6.— 22. Ex omni..., comme : plane ex... Cf. Tibulle (Lygdamus),1.11, 1, 20 : « an loto pectore deciderim » (Baehrens). Cf. aussi Lucrèce,1, 377 : « id falsa forum (= plane falsa) ratione receptumst »,et la note de Munro. — Ltztitias : ce pluriel est dans Plaute, dansCaecilius et dans Lucrèce. — 23. Non jam... Cf. une imitation froideet tout à fait malheureuse de ce passage dans Ovide, Am. 111,14, 1, et suiv. : » Non ego ne pecces, cum sis formosa, recuso,Sed ne sit misero scire necesse mihi; Nec te nostra jubet fieri censurapudicam, Sed tantum ut tentes dissimulare rogat. » — Contra..,,diligat: qu'elle m'aime de son côté (xvTtcpiXeïv) ; Plaute dit : redamare.— Ma, au lieu <strong>du</strong> nom propre, comme vi 11, 9.— 24. Non potis est.La plupart des éditeurs voient dans potis un neutre (cf. LXXII, 7) etsous-entendent : fieri. Je préfère l'explication qui fait de potis unféminin ; est a pour sujet Ma et répond mieux ainsi à velit. — 25. Morbum: l'amour que ressent Catulle est devenu pour lui, comme il l'adit au v. 20 : «pestis perniciesque. » Opposez LXXXIII, 4 : « sana. »Cf. Horace, Épit. 1, 1, 35 : magnam morbi deponere partem »(Baehrens). — 26. Reddite... : non pas : donnez-moi ce que je vousdemande, à savoir de recouvrer mon ancienne santé; mais, enjoignant reddite... pro: en retour de ma piété, accordez-moi (comme


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.7fOcela paraît dû) ce que je viens de vous demander. Le vers est imité :Ciris, 534.LXXXVIII.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO entre cette pièceet LXXXVII. — G : gelli. — a. G : Promit; O : cPrun'f (=Prorurit);Baehrens suppose que l'archétype portait : Pro rit; et il gardel'ancienne forme Prorit. —• 3. O : _fncij is. —4. GO : Et quid (dansG, il y a doute pour la seconde lettre : f ou c); Lachmann : Ecqui.— O-: sis. — 5. O : quamtum. — GO : maris. — 6. O : nimpharum;L. Mùller : lympharum. — GO : occeanus. — 7. G : nichil.— Palmer : quisquam. — 8. Nobbe, à cause de Lxvm b , 84,voulait lire ici : capiti.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — PourGellius, pour cette mater qui parait avoirété proprement une noverca, pour le patruus <strong>du</strong> v. 3, voir ixxiv.Cf. Martial, 11,4. Remarquez aussi que dans l'épigramme, et celarend le poëme plus piquant, malgré la double apostrophe, il n'y a pasd'attaque directe apparente contre Gellius. Is... qui..., pris à la lettre,pourrait être dit d'un tiers non désigné. — 1. Qiiidfacit...; formeéquivoque choisie ici à dessein. — a. Prurit avec le sens de scortari estdans les comiques et dans Martial. — Ahjectis... tunicis, doit s'entendredes deux femmes comme, de Gellius. On a vu : LXVI, 81 :« rejecta veste »; ici le verbe est autre et non sans raison.— Pervigilat.Ellis compare le mot greciravvu7.i r ei, qui est à l'actif dans Aristophane,Nuées, 1069 eifragm. Pind. 116, et au moyen dans Lucien, Dial. mer.xiv, 1.—4. Ecqui, comme Ecquid, Numquid (Madvig, §4510 Rem.),joue ici le rôle d'une simple particule interrogative. — Suscipiat, se.in se. Pour la reprise <strong>du</strong> verbe et de quantum au vers suivant, voir lanote sur LXIV, 37 : ipse Ipse.— 5. Quantum non... Cf. le vers célèbrede Musset, La Coupe et les lèvres ( 1 v, 1 ) : « La mery passerait sans laverla souillure. » L'image est de tous les temps : ainsi Eschyle, Choeph. 72 :iro'poi TS iroVre; ex p.iâ; ôJoû Baivovre; rbv ^epop-uori Oo'vov xaôaipcvre;f îoûcttv dranv. De même Sophocle, OEd. roi, 1337 : OÎpat -skp 00T' iv"Iarpov ours *àotv àv Nii/ai xa6apu,S> TÔvo's rr» OTSYTIV, Son. Keûôet.Cf. aussi Sénèque, Phard. 715; Shakspeare, Macbeth, 11, 2, 60:« Will ail great Neptune's océan svash this blood », etc. De même au


760 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.sens propre dans Lucrèce, vi, 1074 : « purpureus colos... dirimi quinon queat... Non si Neptuni fluctu renovare operam des, Non, maresi totum velit eluere omnibus undis. » —'- Ultima, commexi, 11. —Tethys...Oceanus: cf. malgré les différences, Iliade, xrv, 200 : Eiu.iqàp,bi/opifn iroXuço'pëcu •ntioo.xa.'to.int, 'Qxsavov TE, 6Eô>V ^E'VEOTV, xattncTÉpa T»i8ûv. Pour Téthys désignant la mer, cf. ici : LXVI, 70.— 7. Nihil... quicquam : redoublement d'expression fréquent chezles comiques: Holtze, 1, p. 40;. — Ultra, au delà, en dépassantle point qu'il a atteint. — 8. Non si... : monstruosissimum et inauditumscelus poeta fingit (Baehrens). Ses parentes, sa sœur, sa mèreont été les victimes de sa lubricité. Ferait-il pis s'il en était lui-mêmela victime et l'instrument? Pour Non si, cf. LXIX, 5. — Demisso...capite. Cicéron, De domo, xxxi, 85, en parlant de Sextus Clodius :« invenient hominem apud sororem tuam occultantem se capitedemisso. • — Voret, avec le même sens que LXXX, 6.LXXXIX.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, intervalle d'un vers entrecette pièce et la précédente; dans G, à cette place, on lit d'uneencre rouge : 7n Gellium. — 1. O : Tellius. — G : quidni. —4. M : macer; GO : mater. — 5. G : nichil. — GO: attingat.Scaliger, comparant LXXXVIU, 6 : abluit, écrivait ici : attingit, enregardant ces indicatifs comme équivalant pour le sens à des subjonctifs.L. Miiller a repris cette leçon, sans doute en donnant à ufle sens assez peu net ici de: comme, dès lors que... Peut-êtrea-t-on eu tort de recevoir dans notre texte cette correction ; tousles éditeurs conservent : uf... attingat (alors même qu'il ne seporterait que sur...) qui offre un sens bien plus piquant. —6. GO-.fit.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Même sujet que la pièce précédente. —1. Gellius est tenais : quidni ? cui... : même forme et même commencementque : LXXIX, 1. — Quidni, se. sit : comment ne le serait-ilpas ? L'expression est reprise ensuite sous une autre forme, aux v. 4et 6, dans les deux quare qui scandent pour ainsi dire l'épigramme,la répétition de fam marquant le mouvement des trois premiersvers. Pour quidni et quare, cf. LXIX, I, et LXXX, — Tenuis: grêle,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 761délicat (cf. 4 et 6 : macer et opp. ici 3 : valens); entendez : efflanqué.— Bona : non pas : belle, élégante, comme le veut Baelirens encomparant : xxxvn, 19; plutôt: si bonne, si complaisante pour sonfils. Cf. au v. 1 : bonus. — 3. Tamque... soror : même allusion que :Lxxxvm, 1 et xci, 5. — Vivat, à peu près comme sir (cf. x, 53,ainsi que cxi, 1 et la note; dans Lucrèce, par ex. 1, 345 : constant,etc.) ; mais ce verbe renforce ici les deux adjectifs. — Venusta :on a remarqué que cet adjectif ne se trouve dans Catulle que dansle premier et dans le dernier groupe de ses poèmes. Le substantif estLXXXVI, 3. — 3. Bonus: comme 1, bona, quoiqu'il s'agisse ici defacilités, de complaisances d'nn autre genre. M. Biese, Rhein. Mus.xxxvi, p. 334, remarque que bonus est une des épithètes queCatulle aime à employer en lui donnant les sens les plus divers.Outre les passages cités au v. 1, voir LXI, 44 et 303 : bona Venus;1x1, 44 et 304: bonus amor; LXI, 19; xxxix, 9: LXIV, 33;ex, 1, etc. M. Biese compare l'emploi.dans Tibulle de tener; dansProperce, de <strong>du</strong>rus. Se reporter à la note sur LXV, 14 : gremium.— Omnia plena..., semble une expression toute faite. Vulpiuscompare entre autres exemples: Cicéron, Ad fam. ix, 33, 4:• Stultorum plena sunt omnia •; Tibulle, 1, 8, 54 : « lacrymisomnia plena madent »; Virgile, Géorg. 11,4: « tuis hic omniaplena muneribus. » Partout ailleurs Catulle construit plenus avec legénitif :xui,8;xxxvi,i9, etxnv, 13. — ^.Quare: pour l'ironie,cf. xxin, 15. — 5. Opposez: attingit et tangere. — Fas... :on compare Lucain, 11, 81 : *fas hac contingere non est." —6. Qjiantumvis : amplement, de reste. Cet adverbe ne reparaîtavec ce sens que dans Sénèque et dans Suétone.xc.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. — 1. GO :magnus. —*- G : exgelli. — 3. G : persicum. — 3. GO : magnus.—G : exmatre. — G : gignât. — O : opportet. — 4. G : Siuera estpersarum. — 3. GO : Gnatus, leçon que conservent Ellis etHauptî; L. Mûller, après avoir pensé à Gratus, préférait ensuiteNavos (écrit dans l'archétype Gnavos); Baehrens : Gnarus. Gratus aété préféré par Vahlen, Schwabe, Riese et Schmidt. Gratus... acceptoest alors une Variante de la formule gratus acceptusve (cf. ici : xevi,


762 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.1 ; Tuscul, v, 15, 45) : pour qu'il puisse/aire agréer des dieux seschants et ses sacrifices lorsque... — 6. M : omitù ; G : Omnetum;O : QjiitU. — G : inflama.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Le sujet est ici le même que dans les épigrammesprécédentes; mais il est renouvelé par le poète qui imagined'appliquer à l'inceste de Gellius une tradition bizarre rapportée del'Orient, et dont il exagère encore la bizarrerie. On lisait dans lesauteurs grecs (par ex. Strabon, xv, ch. m, 20, p. 735; Euripide,Anirom. 17 3 et suiv.) que les mages pouvaient épouser leurs mères etleurs sœurs. Catulle modifie la tradition en disant que les ofirandes d'unmage ne sont agréées que s'il est né d'un inceste. Tel sera l'enfant deGellius. — 1. Nascatur... discat ; subjonctifs indiquant un souhait.— 2. Aruspicium: voici, à notre connaissance, le passage le plusancien en date où l'on rencontre ce substantif que je ne trouve pasdans les inscriptions; il sera repris ensuite par Suétone et par lesécrivains postérieurs. Catulle, qui va parler (6) des sacrifices desmages, désigne par aruspicium leur science de divination, quelquedifférente qu'elle soit de celle des aruspices que les Romains connaissaientet consultaient chez ou d'après les Étrusques. De part etd'autre il y avait également des traditions et une disciplina. — 4. Siyera: cf. xxxv, 11. — Impia (= abominable) ne forme avec religioqu'une seule expression. — 5. Gnavus : pour qu'il puisse arecqèle...L'intention, ici comme au vers suivant, est de peindre l'empressementet la ponctualité scrupuleuse de ce prêtre impie de l'Orient. —Carminé: Strabon, ibid. 14, p. 712 et 735, indique assez quelle placeétait faite aux chants (issutScû) dans le culte des mages. — 6. Omentum...: lorsqu'il offrira un sacrifice; Strabon, ibid. 13 : TOû ÈTttirXcuTI u.ixpôv Tiêéaoîv... sm ri irôp. Perse 11, 47, a imité notre vers:« tôt tibi cum injlammas junicum omenta liquescant. » — Liquêfaciens,comme LXIV, 362 : tepifaciet...; cf. ibid. 370 : madefient. Ces motsn'auraient pu autrement entrer dans un hexamètre.XCI.NOTES CRITIQIJES. — Pas d'intervalle dans GO. — 1. G : gelli.— G : michi. — 3. GO : cognossem... : texte difficile à expliquer; ilne signifie pas : cognossem te bonum esse; régulièrement bene cogno-


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 763scere veut dire : connaître à fond, être sûr de son jugement (favorableou non) sur quelqu'un ; une épithète ajoutée indique quel estce jugement; ainsi : LXI, 186 : « vos bonce senibus viris Cognitabene feminee » : aussi Baehrens, Riese, Schmidt reprennent-ils la correctiond'Avantius : non nossem. — G : côstantem ue. — G : putai$.— 4. GO -.posse aut; D, plusieurs mss. corrigés, les Aldines de 150a• et 1515 : passe a. — GO : mente, — 5. GO : Sed neque quod (G : q>) :transposition <strong>du</strong>re et obscure qu'excuse à peine Lxili, 63. AussiBaehrens et Riese reviennent-ils à la correction des Italiens : Sed quodnec. — 8. G : cause. — 9. G : saris in dùxti; O : satis in<strong>du</strong>xti.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Sur Gellius, voir LXXIV et les trois poèmesprécédents. Il n'est ici ménagé qu'en apparence, et l'attaque enréalité n'a guère moins de violence que dans les autres épigrammes.Comme le poète déclare avoir beaucoup vécu à côté de Gellius (7)et le bien connaître (j), il paraît difficile d'admettre que cette épigrammesoit par la date plus ancienne que les autres. L'amour dontil est question aux v. a et 6 semble être celui <strong>du</strong> poète pour Lesbie. —1. Non ideo... Qpod... cognossem... Sed... quod... videbam : Madvig,357 b. — Mihi... nostro... cognossem: n'est pas un simple échange<strong>du</strong> singulier et <strong>du</strong> pluriel (cf. LXIV, 133, Me), nostro équivalant àmeù (Bsehrens) ; entendez que cet amour a été, est encore payé deretour. — Perdito: voir LXIV, 71. Pour l'élision ici et au v. 9, voirp. 566 au bas. — 5. Cognossem bene, se. mihi fi<strong>du</strong>m (1). — 4. Autposse, se. aut putarem te posse... — Turpi probro: cf. LXI, 103 :nprobra turpia. » —.s. Sed neque quod... Le poète indique avec unenégligence apparente la raison de sa confiance, et, sous cette raisonmême, se cache en réalité la pointe de l'épigramme. —• Neque...matrem nec germanam : voir les trois poèmes précédents. Le derniermot équivaut à soror de LXXXIX, a ; il ne s'agit pas ici de cousines(LXXXIX, 4), ni d'une belle-sœur. — 6. Edebat, comme xxxv, 15.— 7. Tecum multo... usu, témoigne, comme cxvi, de l'amitié qui,pendant un certain temps, unit Catulle à Gellius. — 8. JVon satisid... : à ces mots vont répondre: Tu satis id. — Satis, se. ut eamconcupisceres. Cf. LXXXIX, t. — Id^ce fait que je l'aimais follement,que tu tromperais un ami. — 9. Omni, petite ou grande. — Omni...quacumque : cf. xi, 13 et Tite-Live, xxx, 31, 6.— 10. Culpa: celaest véniel à côté des incestes commis par Gellius ; mais de part etd'autre se rencontre le même procédé, odieux et criminel. —Sceleris: cf. LXXXVIII, 7.


764 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.XCII.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. — Dans G, àgauche un signe de séparation à l'encre rouge, et à la marge dedroite, en lettres rouges : in Cesarem, titre de x c 111, transporté icipar erreur. — 1. O : Esbia (cf. la note sur c). — Le principal ms.d'Aulu-Gelle (vu, 16, a) le Vaticanus, 3452, xm s., donne pource commencement : lesviami. — Trois manuscrits ont mala, qu'approuveWestphal. De même LXXXIII, 1. Avec cette leçon, sansdoute plus de difficulté au v. 3 pour totidem mea. Mais il n'est pasnécessaire de rien changer, et le sens demanderait au v. 3 l'idéede maledicta plutôt que celle de mala. — G : unq>. — 2. G : lesbia.— Vaticanus : lesviamedis spereat. — G : amo; ensuite les v. 3et 4 sont omis, le copiste ayant passé <strong>du</strong> mot amaf au mot amo. —3. O : quia sunt totidem ea; Vaticanus : quia sin totidem ea, et les mss.inférieurs d'Aulu-Gelle : quas (ou quasi) in totidem ea; Frœhlich : quiasentio idem, nam deprecor illam; Riese suppose que totidem est altéréd'eadem; Schmidt : itidem. — 4. Vaticanus: verum; O : rero.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Variante de LXXXIII. Ellis veut que notrepoëme soit postérieur, le mot Assi<strong>du</strong>e <strong>du</strong> v. 4 prouvant, suivant lui,que Lesbie est entrée dans la période la plus déréglée de sa vie. Mai6cet adverbe répond simplement à semper <strong>du</strong> v. 1 et, de toute manière,la preuve serait médiocre. Riese remarquant que la conclusion iciest moins affirmative que dans l'autre poëme, admet que LXXXIIIest postérieur. Schmidt, p. x, croit qu'il ne s'agit ici que desdémêlés habituels aux amants, et que le poëme appartiendraitplutôt à la première période de l'amour <strong>du</strong> poète pour Lesbie. —•— Aulu-Gelle, vu, 16, 2, en citant cette épigramme, exprimed'avance le jugement des modernes lorsqu'il donne ces vers comme :omnium quidem venustissimos. — 1. Dicit... nec tacet : cf. v 1, 3 :« velles dicere. nectacere posses. » — 2. Lesbia : la répétition <strong>du</strong> nompropre augmente la force de l'asyndète conclusive. — Dispereamnisi : de même Virgile, Cafaf. ix, 2 : « dispeream nisi... », et xm;3 : « dispeream si... »; Horace, Sat. 1, 9, 47; « dispeream ni... ».Properce, 11,21 ,.9 ; cf. aussi le v. 2 des vers que cite Suétone, Tib. 59.— 3. Qpo signo, se. hoc judicas? comme Cicéron, Pro Cxlio, xvi,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.76c58 : « Qjtid signi? • dans d'autres discours: « idsigniest..., hoc satissigni est..., satis signi date... etc. •; Piaule, Miles, iv, a, 10(1001):a 51/0 argumenta ? » etc. — Totidem. Ellis explique ingénieusementle mot en voyant ici une allusion au jeu des <strong>du</strong>odecim scripta(voir Ovide, Art d'aimer, 111, 365 etsuiv.,ou Rich au mot abacus) :j'ai tout autant de points. On pourrait entendre cependant commes'il y avait : sunt illa totidem mea ; ou encore, comme l'a proposéO. Aken, Défigura ànb xotvcO usu apud Catullum, Tibullum, Propertium,Schwerin, 1884, p. 9, on tirerait de dicit maie l'idée demaie dicta. Mais ce sens n'est-il pas trop étroit? Mea doit comprendreavec l'idée de deprecor celle <strong>du</strong> v. 4. Le vers d'Horacequ'on compare à celui-ci: Sat. 11, 3, 398, est peut-être altéré.Voir aux NOTES CRITIQUES. — Deprecor. Aulu-Gelle citait l'épigrammepour relever le sens particulier qu'a ici ce verbe. Le grammairienindique comme synonymes : « detestor, vel exsecror, veldepello, vel abominor; » mais les exemples qu'il cite n'appuient quele sens de : vouloir écarter (propulso, abigo). Le sens que supposeEllis (je l'injurie) se tire non <strong>du</strong> mot, mais <strong>du</strong> contexte : c'estproprement : je me débats contre elle.XC11I.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. — 1. G:césar. — GO : uelle; Usener, Rhein. Mus. xxi, 436, et L. Mùller :belle; mais cf. LXXIII, 1. — 3. GO : Nec si ore utrum si salvus analter homo.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — On admet que cette épigramme est laréponse dédaigneuse <strong>du</strong> poète à quelque offre de réconciliation,venue <strong>du</strong> côté de César, sans doute après xxtx et LVII. Cf. p. 444en haut. Plus tard ces offres seront renouvelées et aboutiront. L'épigrammea été imitée par Martial, lib. spectacul. 33 : « Daveniam... »— 1. Nil nimium studeo. Beehrens remarque justement qu'on emploied'habitude ou Nil seul (= non) ou Non nimium (— nonvalde, non ita); ici la réunion des deux mots, Nil nimium, accentuele dédain que veut exprimer le poète. — Studeo... velle, pléonasmeanalogue à ceux de la langue familière; Bucheler, rapprocheSénèque, Apocol. 14 : « Incipit... velle respondere » et des passages


766 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.analogues de Pétrone ; cf. Cornélius Népos, Au. ,iv, 2 : « Noli... mevelle de<strong>du</strong>cere... », et les deux exemples d'Ovide que cite Brehrens :Met. x, 15 2 : * velle mori statuit », et Fast. 11, 261 : « audes fallerevelle deum. » — 2. Nec scire utrum sis albus an ater : expressionproverbiale en parlant de personnes dont ne se soucie pas le moins<strong>du</strong> monde: Cicéron, Phil. 11, 16, 41; Phèdre, m, 15, 10; Apulée,Apol. 16, etc. Cf. aussi Plaute, Pseud. iv, 7, 99 (1195) : « Pseudolumquem ego hominem nulli coloris novi » pour dire un hommequi m'est tout à fait inconnu. Euclion demandant qu'on ne s'occupepas de lui, dira d'une manière un peu différente : Aulul. m, 2, 15(426) : « quid tu malum curas Utrum cru<strong>du</strong>mne an coctum edirn. »— Quintilien, tout imbu des traditions de respect de son temps nevoyait que l'inconvenance de cette épigramme dirigée contre César :xi, 1, 58: «negat se magni facere aliquis poetarum, utrum Caesarater an albus homo sit : insania. »XCIV.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. — 1. G:Mentulla (les points, à ce qu'il semble, de même encre et de la mêmemain). — GO : mechatur médiat'. — G : mètula; O : metula;Baehrens n'admettant pas que la répétition des deux mots donne unsens satisfaisant, tire de la leçon de O la conjecture : matchula, mot qui,tout en répondant à mentula, contiendrait une allusion aux mœurs etau nom de la femme de Pompée, Mucia; dans la forme vulgaire ouancienne : Macia. Cf. cxui, 2. — Scaliger, Lachmann, Hauptponctuent après cette. D'après Markland, Koch (Symb. phil. Bonn.p. 330), Baehrens et Riese lisent : Cette Hoc est...; cf. c, 3 et 4.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Voici le premier des poèmes dirigés contreMentula. Suivront cv, cxi v, cxv. Quel est ce personnage? Ce nomest regardé depuis Muret comme un pseudonyme de Mamurra. Pource dernier, voir p. 440 et suiv. Dans ce que l'on nous rapporte deMamurra et de Mentula, nous voyons en effet bien des traits communs: tous deux sont riches (xxix, ; ; cxiv, cxv; Cicéron, AdAtt. vu, 7, 6), dissipateurs (xxix, 16-22; XLI, XLIII; — cxiv,4), débauchés (xxix, LVII — ici et cxv); ils ont des prétentions


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 767d'auteur (LVM, 7 — cv); en somme le iecoctor Formianus (XLI,XL m) ne différerait pas sensiblement <strong>du</strong> Mentula Firmanus (cxt v). —Mais partout ailleurs Catulle attaque en face ses.ennemis; partout(sauf peut-être dans LXXIX, pour Lesbius, et sauf les poèmes surLesbie) il les désigne par leur nom et dédaigne de recourir à despseudonymes; pourquoi donc aurait-il pris ici ce détour à l'encontrede Mamurra ? Jungclausen, Chronol. der Ged. Car. p. 22et s., a supposé que la réconciliation avec César (Suétone, Cars. 73)avait déterminé le poète à couvrir tout au moins d'un pseudonymeles attaques qu'il continuait à diriger contre l'entourage <strong>du</strong> vainqueurdes Gaules. Le nom qu'il a choisi pour désigner Mamurra n'estcertes pas un nom poétique comme Lesbius ; il ne vise pas à rappelerla quantité <strong>du</strong> nom véritable, et cela ne va pas sans quelqueavantage; car dans les vers dactyliques comme ceux de notre pièce,de ex, exiv et cxv, Mentula offrait une quantité plus commode queMamurra. C'est un pur sobriquet. D'où vient-il? Peut-être d'uneplaisanterie de soldat, relevée par des amis et conservée dans l'usage(Westphal) ; c'est peut-être un souvenir de l'épigramme xxix, 13 :« ista vostra (Caesaris et Pompeii) diffututa mentula. » Notez que,quoique dans la littérature et dans les inscriptions on n'ait pasd'autre exemple de ce nom, cela n'empêche nullement qu'il ait puexister dans la réalité et appartenir à quelque branche de la famillede Mamurra (Ellis). Cf. le nom de Mutto, par ex. dans le fragment <strong>du</strong>Pro Fundanio de Cicéron conservé par Priscien, et aussi dans le ProScauro, xi, 23. Frôhlich rapproche les noms de Berna, Buca, Capito,Naso, Bibulus, Befa, Caballus. Ici comme ailleurs on aura avec letemps (voir Cicéron, Ep. Fam. ix, 22), relevé et souligné l'indécenced'un nom où les anciens ne cherchaient pas malice. Cf. surtout lenom de MûxXoç (de u.ûxïic = TO atooïcv TOû àvôpûireu) donné, d'aprèsles scolies de Lycophron 771, à un joueur de flûte par Archiloque(Schmidt, Prol: p. LXX"VI 1). — : Cependant quelques savants et surtoutFrôhlich ont combattu cette identification ; d'abord en remarquantque régulièrement Catulle, n'emploie, comme nous l'avons dit, aucunpseudonyme; s'il a voulu ménager César en désignant Mamurracomme il l'a fait, il faut avouer que le ménagement était quelque peuétrange. D'autre part suppose-t-on que le nom soit imaginé, et qu'ilait été donné arbitrairement par Catulle à cet ennemi qu'il voulaitrendre ridicule? mais on se demande alors ce qu'un tel nom peut avoirdans ce cas de si plaisant, soit cxv, 8, soit ici, surtout avec la répétitionsymétrique des premiers mots? Quant aux traits de caractère communsaux deux personnages, nul doute qu'en ce temps ils apparte-


768 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.naient à bien d'autres. — Enfin Munro (Critic. passim; surtout p. 86,87 et suiv.) ayant laissé à entendre qu'il ne fallait pas prendre au sérieuxles attaques de Catulle contre Mamurra et César et qu'il n'y avait làqu'une sorte de fescennina locutio (cf. ici p. 443 et suiv.), Ern. vonLeutsch, Philologus, XLI (1882), p. 285, a protesté en <strong>mont</strong>rant queCatulle s'attachait à des faits précis et que la réalité allait encorebien au delà de ce qu'il a stigmatisé. — 1. Menwla... mentula : dansnotre texte le premier mot est le nom propre ; le second, le nomcommun; j'avoue que je préférerais l'ordre inverse. Le seiis, pource premier vers comme pour toute l'épigramme, est : quand ons'appelle ainsi, on fait ce qu'indique le nom. — Certe: cf. ixxx,5 : « nescio quii certe est. » — a. Olera olla; Varron rapprochaitdéjà ces mots: Ling. Lat. v, 108 : • ab olla olera dicta. » Évidemmentl'allitération a amené le rapprochement des deux mots,et a aidé à répandre sinon à créer le proverbe. On en devine bienle sens d'une manière générale : « qui se ressemble s'assemble » ;ou encore : il y a des choses qui ne vont pas l'une sans l'autre ;Tourgueneff cite ce proverbe russe : « là où le cheval passe avecson sabot, l'écrevisse avance avec sa pince » ; de même unementula recherche toujours et partout les objets correspondants :eîpevri Xortàc to •nâu.a. Mais comment tirer nettement ce sens desmots <strong>du</strong> texte? le pot va-t-il chercher les légumes pour lesquels ilest fait? Peut-être est-ce cette invraisemblance même qui a suggéréce dicton paradoxal. Statius, se rendant compte de la difficulté, arecouru à une explication subtile; legit serait synonyme de furatur:quand on croit prendre sur le fait un voleur de légumes: • ce n'estpas moi, dit-il, c'est le pot qui les a amassés. » On prêterait cetteréponse populaire soit à Mamurra, (ce n'est pas lui le coupable,c'est la mentula) soit à César (le coupable est Mamurra). Leur excuseà l'un ou à l'autre vaudrait tout autant; car tous deux (c'est le sens<strong>du</strong> v. 2) se valent. Cf. dans notre langage populaire : • C'est le lapinqui a commencé. » Mais n'est-ce pas bien subtil ?XCV.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. — 1. GO:Zinirna; ici et aux v. 5 et 6, M a : Zmiina. — G : âne; O : crïne. —O : msem.— 2. GO : cepta. — G : hyemem; Riese : hiemem est. —


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 769j. G : Millia. — G : in terrea. — G : hortensius; O : ortensius;depuis Frôhlich, on croit ce mot altéré (tel est l'avis de Schwabe,Baehrens et Siiss), et l'on a proposé pour le remplacer toutes sortesde conjectures : Frôhlich : ter quinque Tanusius uno [yersicuiorumanno quolibet ediderif] ; mais il n'est nullement prouvé que, comme il ledit, le nom complet <strong>du</strong> personnage raillé par Catulle soit : TanusiusVolusius, et, si le dernier de ces noms est de fantaisie, peut-onadmettre que celui-ci soit placé au v. 7, le nom véritable étant auv. 5 ? Pleitner proposait : horrentius; Munro : Hatrianus (= Volusius,le poète d'Hatria, ainsi nommé de la ville où sans doute il était né).Hermès, rapprochant xxxvi, 19 : « pleni ruris » et Horace, Sat. 1,10, 10 : a proposé : onerantia rure (?). — Il n'y a pas, dans GO, d'intervalleentre les vers 5 et 5. —Je viens d'indiquer ce que suppléaitFrôhlich et ceux qui écartent <strong>du</strong> vers le nom d'Hortensius. Peiper,afin de <strong>mont</strong>rer comment ce nom pouvait être amené ici sans qu'il yeût quelque raillerie dirigée contre Hortensius ou ses œuvres, proposaitau v. 4 : Mirenir Volusi carmina facta die; Ellis, par une conjectureanalogue, suppose qu'Hortensius, qui se sera constitué défenseur deVolusius, est condamné à lire telle éten<strong>du</strong>e de son œuvre : uno [Afrnrelevis quot habet carta legit Volusi]. D'autres admettent l'hypothèsed'une attaque directe contre Hortensius ou le personnage nommé auv. 3; Parthénius, d'après Horace, Sat. 1, 4, 10, suppléait : In pedestans fixo carmina ructat hians; Munro : yersicuiorum anno puti<strong>du</strong>sevomuit; après ces mots, il ne place qu'une virgule, édita <strong>du</strong> v. 2 étantune simple apposition à Zmyrna et le v. 5 nous ramenant au mot principal<strong>du</strong> v. 1 ; mais cela rendrait bien lourde et bien pénible la premièremoitié de l'épigramme. — 5. GO : Zinirna canas. — G : sacrachi (latroisième lettre pouvant être à la rigueur un t). — G : mittet' (lepremier jambage del'm détaché comme un i). — 6. GO : Zinirnam.— G : secula. — GO : peruoluit. — 7. G : uolusi. — G : pa<strong>du</strong>â;Passerat : Capuam; Vossius : A<strong>du</strong>am; Frôhlich : Padoam. — G :adipsam. — 8. G: sepe. — Les v. 9 et 10 commenceraient unenouvelle épigramme, d'après Statius, Lachmann, Haupt, Vahlen etSchmidt. Mais cette séparation a l'inconvénient de laisser l'épigrammeprécédente sans conclusion, tout en formant un poème nouveau quin'a pas grand sens. — 9. G : michi. — Le vers 9 finit avec le motmonumenta dans GO. Sodalis p été ajouté par Avantius d'après x, 39 ;Scaligeret d'autres lisaient avec les manuscrits corrigés : laboris; Guarinus: poetat; Bergk : Phileta; Rossbach : Phanoclis; Munro : Phalœci(celui qui est pour moi un Phalaecus, un modèle pour les hendécasyllabes).Baehrens : sint Cinnat cordi monumenta (mei Cinnar se trou-


77QCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.vaut ainsi répétés à dessein aux v. i et 9); mais la césure au 5 e pied,fréquente dans Lucrèce, est très rare dans Catulle; voir p. 566 aubas. — 10. O : populus ul' tu timido:— GO : eutimacho. — C'est àdessein que, sauf au v. 3, j'ai omis les conjectures proposées pourplusieurs passages de cette épigramme par Fr. Hermès, dans sonprogramme de Francfort sur l'Oder, 1888, p. 30 et suiv.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Sur Cinna et son voyage avec Catulle enBithynie, voir x, 30. Les imitateurs des Alexandrins, à l'exemple deleurs modèles et de bien d'autres, ne se faisaient pas faute derendre à leurs oeuvres des témoignages publics d'admiration mu-,tuelle; voir Suétone, de Gramm. 11, et l'éloge de Cinna dans lefragment de Valgius, cité par les Scholies de Péroné sur les Bucol.vi, 32. — La Zmyrna était une petite épopée (Servius, Bucol. ix,35 : libellus), sans doute analogue au poëme LXIV de Catulle. Lesujet était l'amour de Zmyrna (ailleurs Myrrha) pour son pèreCinyras: voir Ovide, Métam. x, 398 et suiv. Le fruit de cet amourest Adonis. On ne s'étonnera pas que ce poëme si longtemps travailléfût obscur et offrît une belle matière aux commentaires desgrammairiens (Philargyrius, Bucol. ix, 35). II n'en reste que troisvers qu'on trouvera à la suite <strong>du</strong> Catulle de L. Mùller, p. 88. —1. Zmyrna: telle est ici et ailleurs l'orthographe indiquée par lesmonuments. Voir Brambach. — Nonam : Philargyrius, Bucol. ix,33 : « unde etiam Horatium in Arte poetica (;88) dicunt ad eumallusisse cum dicat : nonumque prematur in annum. » —• Nonampost... messem Quam... : entendez comme s'il y avait : nono annopostquam... Cf. Pétrone, 89, p. 60, 1, B. : « jam décima... Phrygasobsidebat messis... cum...* —Messem... hiemem : les deux motssont opposés à dessein par leur place dans le vers comme par lesens. — 3. Milia, se. versuum. — Cum interea : de même, mais avecun autre sens : LXIV, 307. — Quingenta : ou le mot désigne unnombre indéfini (voirix, 3, la note sur Milibus trecentis); aprèsuno on suppléerait anno ou mense (Eilis) ou die (Haupt), et il yaurait eu au v. 4 quelque chose d'analogue à ce que Frohlich aessayé de supplére; ou bien quingenta milia sera ici, malgré l'exagérationapparente, un nombre qu'on prendra à la lettre et qui représenteraexactement ce qu'a composé ce{ autre poète dans le mêmeintervalle (Baehrens). Avec ce sens il est vrai nous ne pouvons rien présumerde ce que contenait le pentamètre. — Hortensius. Ce nom a soulevédes difficultés de toute sorte. Serait-ce le fameux orateur? Sansdoute il écrivait mal (Cicéron, Orator, xxxvm, 132011; Quintilien,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.77Ixi, a, 8); Aulu-Gelle, xix, 9, 7, déclare que ses vers étaient sansgrâce Çmvenusta) ; mais il était l'ami de Catulle (voir LXV); unebrouille momentanée n'expliquerait guère, entre poètes de la mêmeécole une attaque aussi violente, surtout quand Hortensius ne sepiquait pas, à ce qu'il semble, d'être avant tout un poète. Il devaitlui suffire de « régner », comme on disait, dans les tribunaux <strong>du</strong>forum. Le rapprochement de son nom avec les Volusi annales,(au v. 7), un ouvrage que Catulle appelle ailleurs (xxxvi, 1,)cacata çharta, est donc en contradiction avec ce que nous savons delui et de ses rapports avec Catulle. D'autre part on ne peut s'empêcherde trouver étrange cette manière d'opposer la Zmyrna auxœuvres de trois poètes : Hortensius, Volusius, Antimaque. Peiper etEllis ont supposé qu'Hortensius n'était pas attaqué comme auteur,et que Catulle avait simplement voulu railler l'approbation que sonami avait donnée à de mauvais vers. On'a vu les suppléments qu'ilsont proposé; le remède paraît médiocre. — 5. Satrachi : rivière deChypre, citée par Nonnus, Dionys. xm, 459, et par VEtymologiconMagnum, p. 117, 57, en même temps que les noms de Myrrha etde Zmyrna. Le sens est donc : pénétrera et sera lue jusque dans lescontrées où est née la légende de l'héroïne. — Penitus joint à mittetursignifierait : au loin, en pleine île de Chypre. Bsehrens préfère joindrepenitus à cavas. La construction de l'adverbe séparé de l'adjectif etplacé après lui, ne serait pas une difficulté (voir Horace, Odes, 1, a t, } :« Latonam... dilectampenitus Jovi » ; cf. Satires, 1, ;, 76, et peut-êtreCicéron, Pro Archia, 1, 3); mais le sens serait ainsi moins naturel.—6. Cana...satcula: les siècles chargés d'ans, les temps les plus reculés.Cf. txvin b , 6 : « cWra anus », et Ciris, 41 : « senil/us... satclis »;• plus haut LXXVII, 9 et 10; les mots de Martial vm, 80, a:« sarçula cana », ont un autre sens. Cf. aussi Cicéron, De leg. 1, ia :« ut ait Sceevola de fratris mei Mario : canescet satclis innumerabilibus.» Remarquez ici la forme non syncopée : satcula. Elle est toutà fait exceptionnelle dans Catulle; voir LXIV, 32, aux NOTES CRI­TIQUES. — Pervoluent est plus fort que ne le.serait evolvent; c'estd'ailleurs le seul exemple qu'on ait de ce mot en ce sens. Beehrensrapproche Cicéron, Ad An. v, ta, a : « quoniam meos pervolutaslibros ». Pour la diérèse, cf. i b , 6 : soluit, et L. Mùller, De re metrica,p. 263. Enfin pour tout ce vers, cf. un vers conservé de Cinna(Baehrens,tfragm. poet. Rom. 14; L. Mùller, 4) : « Sœcula permaneatnostri Die ynha Catonis. » — 7. Volusi: le poète raillé si cruellementdans le poème xxxvi. Il est difficile d'admettre que dans notrepoème, ce nom soit imaginaire et qu'ici comme dans xxxvi, il serve,


772 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.ainsi qu'on l'a cru depuis Haupt, Opusc. I, p. 71 et suiv., à désignerTanusius; il semble bien que Catulle n'a dû opposer ici à Cinnaqu'un nom véritable (Baehrens). La question de l'identité de ces deuxauteurs, Volusius et Tanusius, a été reprise et traitée à nouveaurécemment dans un opuscule (Der Historiker Tanusius Geminus unddie Annales Volusi, Bonn, 1882) de P. E. Sonnenburg qui nie l'identité,et par Schwabe, Jahrb. Phil. 1884, p. 380 et suiv., qui ladéfend, mais en admettant qu'après un premier poème, les Annales,Tanusius aurait écrit plus tard, probablement en prose, l'histoireoù ont puisé Suétone, Strabon et Plutarque. On pourra sur la mêmequestion consulter un article d'Ellis, Academy, 12 mai 8 3, et profiter del'indication donnée par Niese, Rhein. Mus. xxxvm (1883), p. 600.— Pa<strong>du</strong>am: l'une des deux bouches <strong>du</strong> Pô; dans Polybe, 11, 16,11 : naoVa. Au Satrachus, souvent cité dans les fables des poètes etqui consacrera la gloire de Cinna, est opposée une rivière, inconnuecomme le poète qui avait peut-être entrepris de la chanter. D'autres(Riese, Ellis) entendent que ce mot désigne la rivière près de laquelleVolusius est né et où (ad ipsam) viendront mourir ses Annales. —8. Et laxas... : cf. Horace, Épit. 11, 1, 269 : « Deferar in vicumvendentem tus et oiores Et piper et quidquid chartis amicitur ineptis » ;Perse, 1,43; Martial a repris plusieurs fois la même pensée parfoisdans les mêmes termes, par exemple: iv, 86, 8 : a nec scombristunicas dabis molestas »; de même ni, 2, 4; 50,- 9; xm, 1, 1 etc.(Pauckstadt, de Martiale Cat. imitatore, p. 2 1 au bas). — Scombris:poisson de mer qu'on croit être le maquereau. — Laxas... sape: àcause de l'éten<strong>du</strong>e de ces annales et <strong>du</strong> grand nombre des copies;à ces mots s'opposeront : Parra... monumenta. — 9. Parva. Servais,Bue. ix, 35 : « Cinna... qui scripsit Smyrnam, quem libellumdecem annis elimavit. » On sait que la brièveté était en quelquesorte une règle posée par Callimaque, qui disait, d'après Athénée,m, 1 (Schneider, fr. 339): Tô [AS'Y» PiëAio'v tsov elvat Tô> pevâXoxaxû. Cf. frg. 16; : u.rjp àir'Èpeô mçàre ps'o/a yoipéowszv àoioiiv. —10. Tumido... Antimacho : Volusius est assimilé au fameux poète deColophon dont un poème élégiaque, Lyde, et surtout une épopée, laThébaide, étaient célèbres par leur longueur (Porphyrion, Art Poet.146). Tumido, fait allusion à l'éten<strong>du</strong>e de l'œuvre non moins qu'àl'emphase <strong>du</strong> style. Ce jugement sur Antimaque n'est peut-êtrequ'un mot de Callimaque repris par Catulle ; voir Couat, PoésieAlex. p. 67. Il est possible que Properce se soit souvenu de cevers en disant 11, 34, 32 : « et non inflati somnia Callimachi. »


COMMEN<strong>TA</strong>IRE, 77?XCVI.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle ni de titre dans GO. —i. GO : mutis et (et représenté dans G par le signet habituel 7) ;Schwabe : muteis. — GO : acception ue; d'où Beehrens écrit :acceptumque. — a. G: calue. — j. G : Quo; O : Qpe; Guarini,Munro : Qpom ; Baehrens : Quei. — G : renouant'; O : d'aprèsBeehrens : renouant; d'après Ellis : renouamur; d'après Schwabe :renouant (= renovamus); Peiper : revocamus. — 4. G : Atquex audessusde q, d'une écriture grêle, encre légèrement plus blanche : 05(variante dont je ne vois pas le sens); O : Atq;. — Statius, Munro :amissas; Schwabe : scissas; et, en supprimant olim, Pleitner : obituscissas ; Haupt : Orco mersas, leçon adoptée par Schmidt; Kiessling :Et quo dimissas; Beehrens : Et quei (répondant à sa conjecture : Ojvei,au v. 3) discissas. — O : amicicias. — 5. Baehrens : non tantum. —G : î matura; O : imatura.—GO : dolor est; Ellis : dolorei 'st; Baehrens :doloreist. — 6. M : Qpintilie; G : Qpintile, et au-dessus, entre \'l et\'e, d'une main ancienne, encre noire, un petit i; O : Qpintile.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Sur Calvus et sur l'amitié qu'avait pour luiCatulle, voir le commentaire <strong>du</strong> poème xiv. Properce, 11, 54, 90,a rappelé, lui aussi, les vers de Calvus sur Quintilie : « Cum caneretmiserae funera Qpintilice. » Laehmann, Ad Prop. p. 141, a mêmecru retrouver dans les fragments de Calvus (éd. L. Mûller, 16 et 17)deux vers de ces élégies : « Cum jarh fulva cinis fuero... Forsitanhoc etiam gaudeat ipsa cinis. » Qu'était-ce que Quintilie, la maîtresseou la femme de Catulle? Schwabe, Qpcest. Cat. p. 264-5,penche pour la dernière hypothèse par cette raison que les poètesromains désignent d'ordinaire, et l'on comprend pourquoi, leursmaîtresses par des pseudonymes, tandis qu'ils donnent à leursfemmes leur véritable nom. C'est ainsi que Lucain appelait safemme de son nom Argentaria dans sa Police adlocutio. Si unpassage cité par Diomède, éd. Keil, p. 576, 1 : « Calvus... a


774 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.mélancolie et de sentiment. — Muteis sepulcris : cf. ci, 4 :a mutam... cinerem; » Properce, 11, 1, 77; Tibulle, 11, 6, 34. —Gratum acceptumye : association, fréquente en vers comme en prose,de deux adjectifs qui sont liés d'ordinaire par que. Mais ye peut sedéfendre ici après .Sï. — Sepulcris: ici les morts. — 2. Nostro:entendez : de Calvus et Catulle, plutôt que : de nous tous. —3. Quo desiderio. Les deux mots sont une opposition à nostro dolore;ils réunissent, dans la même expression, les regrets de Calvus(amores) à ceux de Catulle (amicitias). Ensuite les deux verbes,quoique ne désignant qu'une personne, sont au pluriel, d'aprèsl'usage latin qui remplace si souvent ego par nos. Bœhrens préfèredonner à ces pluriels un sens général. — Veteres, et surtout au v. 4 :olim, semblent prouver que la mort de Quintilie re<strong>mont</strong>ait déjà àquelque temps. — 4. Missas : Haupt a objecté justement que cemot ne s'emploie que pour désigner les séparations volontaires. Delà les conjectures citées aux NOTES CRITIQ_UES. Les exemples deCatulle, par lesquels Riesè a tâché de repondre à l'objection : LXVI ,29, et LXI, 181, ont un autre sens que celui qui convient ici. Onpourrait peut-être défendre missas en disant qu'ici l'idée de nécessitéressort <strong>du</strong> contexte : des amours auxquels il nous a fallu direadieu ? — Amicitias : d'après l'explication donnée plus haut (au v. 3),ce mot ne servirait pas ici à redoubler amores, dont parfois, mêmeseul, il repro<strong>du</strong>it le sens (ainsi : cix, 6 et LXXVII, 6); ici amicitiaaurait son sens propre. — 5. Tanto... quantum: par un léger changementcomme dans Lucain, 1, 259 : « quantum... rura silent, ranraquies. » — 6. Amore tuo : l'amour que tu lui gardes. Riese observefinement que par un sentiment de convenance et de vérité, il n'estplus question dans ces derniers vers que de l'amour de Calvus.XCV11.NOTES CRITIQUES. Pas d'intervalle dans GO. — 1. Ita...Vahlen et Schmidt remplacent avec raison les parenthèses par desimples virgules. — O : dii; G : dij. — D, quelques mss. corrigés(de même au-dessus, comme variante, dans MB) : quicquam; GO :quicquid. Voir les NOTES CRITIQUES sur ixvni'', 28 : quivis. —2. Muret : Utrumne; GO : Utrum; avec cette dernière leçon on auraitun hiatus tout différent de ceux que nous avons vus: LXVI, 48 et


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 7-fLXVII, 44. Peiper : Utrum culum anne os. — O: culu. — G:emilio. — 5. G: Nilommuniius; O: Nil omundius; M (d'aprèsSchulze, p. 500, au bas) porte : nihilo mûdius. — O : 7105; (= niloque);G : nobisqt; Schulze : nilostque. — O : 'imur.dius; G : 7 mundius.— GO : illud. Ellis conserve et tâche d'expliquer immundiusillud que Lachmann, d'après D, a corrigé en immundior ille. Baehrensadopte maintenant ce dernier texte sauf à écrire : illest. Les Aldinesde 1503 et de 1515 : Nil immundius hoc, nihil est immundius illo. —4. G : eciam. — 5. Après est, GO ont : hic demis seseque dedalis; D :demis hos sexquipedalis; Frdhlich a proposé : os demis; Haupt : demisos; Rossbach, Ellis, Sydow : Nam sine dentibus hic; demis os... —6. G : ploxonio; O : ploxnio; M : ploxomio. Ce mot de Catulle est citépar Quintilien, 1,5,8 avec la forme : ploxenum; par Festus, p. 330,M. avec la forme : ploxinum. — 7. G : Preterea. — O : deffessus; G :defessus; M : defensus; Statius : diffissus; Baehrens, propose maintenant: dispessus, en rapprochant Lucrèce, vi, 599 : dispandat. —GO : estum. Scaliger défendait cette forme comme un archaïsme(cf. ma note sur Cicéron, Verr. v, 38, 98 : in potestatem esse);elle est ici très peu probable. —• 8. GO : Megentis; M : meientis.— G : mulle. — O : cônïj (d'après Baehrens : cônus). — 9. Lachmann,Haupt, Pleitner font des v. 9-13 un nouveau poème. —O : H' (= Hec). — O : facit; G : fecit. — 10. G : pistrino; O :pristrino; telle est peut-être la forme ancienne <strong>du</strong> mot : Ritschl,Rhein. Mus. vu [1850], p. 555. — 11. O: siq. — Baehrens: admittit.— 13. G : Egroti. — G : cânificis.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — rEmilius est inconnu. Les deux derniers verssemblent bien indiquer qu'il a été près de quelque maîtresse lerival heureux de Catulle. Scaliger rapproche une épigramme del'Anthologie grecque de Nicarque, XI, 341, qui, par le sujet et parla forme, rappelle tout au moins le commencement de celle-ci.Voir aussi une autre épigramme attribuée au même poète ou àAntipater : Ibid. 415. Cf. dans VAnthologie latine, R. 30 5, surtout auxv. 10 ou 3 et suiv. — 1. Ita me di ament ; cette formule d'affirmationest fréquente chez les comiques. Cf. LXVI , 18 et la note. Dis'abrège ici comme LV, 4 : te. Voir le commentaire au bas de lap. 501. Cf. aussi Horace, j"ar. 1, 9, 38 : a si me amas »; et Virgile,Mn. vi, 507 : t te, amice ». — 3. Utrum n'est pas adjectif; cardans ce cas ne serait placé après le premier des mots suivants(Madvig, 453, Rem. 1); ici Utrum est adverbe. On ne trouve


776 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Utnimneen prose qu'après le siècle d'Auguste (Dràger, S 158, c, 1',p. 347 au bas). Mais cette locution est dans Horace, Épodes, 1, 7, etSatires, 11, 3, 251.—j. Nilo : Lachmann, Lucr. p. 28, remarque que sCatulle écrit ici le mot en deux syllabes, il a employé ailleurs : xx v 111,12, et LXI, 197, la forme trisyllabique.— Hoc, se. os; ille, se. culus.On a dans la prose classique des exemples assez nombreux de cas, oùhic désigne l'objet qui se présente d'abord à l'esprit quoique dans laphrase il soit en fait le plus éloigné j voir Draeger, § 45, ou ma note surCicéron, Verrines, v, 29, 75, Catulle n'emploie pas ces pronoms avecmoins de liberté.—4. Venim etiam, bien au contraire, est amené parles Nilo... nilo <strong>du</strong> vers précédent. —Mundior et melior. Bashrens rapproche: LXXXIV, 8: « leniter et leviter ». Voir la note sur ixxn , 6:« vilior et levior. » A mundior cf. xxm, 19 : « Hanc ad munditiemadde mundiorem quod culus tibi purior salillo est. » — Sesquipedalis :cf. Plaute, 7>in. iv, 2 58 (903) : « sesquipede quidemst quam tulqngior»; Perse, 1, 57; Martial, vu, 14, 10. — 6. Gingivas : le singulierest: xxxix, 19. Le pluriel (voir Neue, 1, p. 450 au bas) faitici ressortir l'énormité des dents d'/Emilius. — Veto. Placé comme ill'est ici, cet adverbe est une liaison lourde et prosaïque; aussi est-ilbon de remarquer que, sauf dans notre passage et LXIV, 48, vero.n'est employé dans Catulle que pour appuyer un pronom ou un motde liaison comme sed ou tum. — Ploxeni. Par les passages de Quintilienet de Festus cités aux NOTES CRITIQUES, on voit que ce motn'était en usage que dans le pays de Catulle, près <strong>du</strong> Pô (rapprochezles mots d'origine gauloise : petorritum, cisium, esse<strong>du</strong>m, rheda), etqu'il servait à désigner un coffre (Festus : capsa) recouvert de peaux,qu'on plaçait sur les chariots et sur lequel se tenait le con<strong>du</strong>cteur.Suivant d'autres, ploxenum serait une espèce de voiture à deux roueset à un cheval, particulièrement employée aujourd'hui encore prèsde Vérone. Le sens serait : comme une vieille charpente de voiture,toute usée. Au fond entendez qu'/Fmilius avait les gencives tuméfiéeset ulcérées. — 7. Pratterea... : outre de telles gencives, la boucheelle-même... — Qpalem... Pauckstadt, p. 22, rapproche Martial :xi, 2 1. — Mstu : pendant la chaleur brûlante de l'été, et non commed'autres l'entendent : en chaleur. — 9. Facit esse... : \\fait l'élégant.Facio, avec ce sens fréquent surtout dans le style familier (cf. ici X,17), est construit un peu autrement par Plaute, Pseud. 11,3,8 (674) :« nunc me ut gloriosum faciam »; et par Cicéron, Ép. Fam. xv, 18,1 fin : « facio me alias res agere. » — Venustum: voir LXXXIX, 2. —10. Et non..., comme s'il y avait : Et non potius. Cf. LXXXI, 6 : « etnescis... », et Draeger, § 3 10, 4 a, 11 ', p. 6. Pistrino a le même sens


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 777que dans l'expression habituelle aux comiques : in pistrinum dare,dedere, traiere; c'était : livrer aux travaux les plus <strong>du</strong>rs. Cf. Cicéron,DeOràt.t, 11, 46, et 11, 3 j, 144. — Atque asino. Les meules étaienttournées ou par des ânes ou par des esclaves. Il ferait donc l'officede l'âne, ou, d'après une autre interprétation, il serait chargé de lefaire marcher. Estaço entendait par asinus la meule elle-même, sensqu'a en grec ôvo; (Hésychius et Xénophon, Anab. 1, 5, 5.) Le versne contient qu'une expression de mépris et ne peut être pris à lalettre, /nmilius étant un homme libre. — Attingit : consent à letoucher. Ce mot rappelle ce qui a été dit de son haleine. — Putemus,comme xxti, 12. — 12. Mgroti... carnificis : les plus méprisés deshommes. Juvénal, vill, 175 et Martial 11, 61, 3, leur associent lescroque-morts. — Lingere : rapprochez xcvm, 4.XCVIII.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. — 1. G:inq- • q.,- O : in quam quant. — O omet pote. — G : uicti; O : Victi.Estaço s'appuyant sur l'orthographe usuelle et sur une inscriptionécrit: Vetti; Haupt : Vitti. Riese a relevé dans les inscriptions lesformes Viccius, Vicia, Victullienus. J'y ai vu aussi Vicrius, Villius,et parmi les surnoms : Vict. Mais on ne trouve nulle part la formeVictius. — 4. G : carpatiâs; O : carpâtiâs.— 5. O: uos. — G : uicti.— 6. GO : Discas; la correction est de Vossius.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Contre quel personnage est dirigée cetteépigramme ? Parmi les contemporains de Catulle, nous connaissonsun L. Vettius, chevalier romain, au nom <strong>du</strong>quel Cicéron ajoute, d'ordinaireavec mépris, le mot index (Ai Au. 11, 24, 2 : « Vettius ille,ille noster index*). En 62, ce Vettius accusa César, alors préteur, departicipation à la conjuration de Catilina, et il fut alors jeté par Césaren prison-, en 39 (voir la lettre indiquée et In Vatinium, 10, 24 etsuiv.), à l'instigation de César, le même Vettius joua encore une foisle rôle de dénonciateur; mais cette fois il accusa les principauxmembres <strong>du</strong> parti aristocratique d'avoir formé un complot contre lavie de Pompée. Jeté de nouveau en prison, il y fut un jour trouvémort. C'est à lui qu'avait pensé Scaliger,. et il est certain que la vieet la fin de ce dénonciateur vénal seraient un commentaire approprié


778 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.des mots : Ista cum lingua. L'épigramme aurait été composée en 59.Baehrens propose avec beaucoup d'hésitation d'autres Vettius ouVectius. Avouons que Viaius, dont le nom même n'est pas bienétabli, puisqu'on ne peut le rattacher à l'histoire qu'en changeant laforme que donnent les manuscrits, est pour nous un personnage àpeu près inconnu. — 1. Pote. Voir le commentaire sur XLV, 5 etLXXVI, 16. — Putiie: cf. XLII, 11. — 2. Dicitur: dans ce vers, laconstruction <strong>du</strong> régime <strong>du</strong> verbe et aussi le sens ont légèrementchangé : comme on dit des... Le proverbe auquel il est fait allusionne nous a pas été conservé. — 3. Cum, ne tient pas lieu ici del'ablatif instrumental en ajoutant à l'affirmation une nuance d'indignation(Muret: voir Hand, Turj. 11, 6, p. 165); entendez:avec..., muni de... (Madvig, 258, Rem. 3). Pour Overholthaus, Synt.Cat. p. 3 5, la préposition marque ici l'étroit rapport de la chose etde la personne. •— Si usus... ; au besoin. Une telle langue pourraittout essuyer. L'expression usus venit est fréquente chez les comiques,mais d'ordinaire sans que le pronom y soit joint. On dit au contraire :mihi sic est usus. — 4. Culos : en guise d'épongé ou de pinceau. Lesens <strong>du</strong> pluriel est assez clair. On a vu la même expression avec lesingulier: xcvn, 12. — Carpatinas. En grec, xapêavrivcu. et xapirxTiva: soulier grossier à l'usage des paysans. Comme il s'attachaitau mollet par des lanières, Catulle fait de ce mot un adjectif qu'iljoint à crepiia. — 5. Omnino : tombe ici sur periere, comme auvers suivant sur efficies. Ellis suppose ingénieusement que ce motrépété et mis en évidence aux v. 5 et 6 a pu être emprunté à undiscours de Victius (cf. cxvi, 8).—6. Qjtodcupis efficies: rapprochez :LXXIV, 5 : « Quod voluit fecit. » Ici aussi il y a un double sens.XCIX.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO.— 1. G : Surripuit;O : Sûmpuit (le trait au-dessus remplaçant un r, commeG a, xci, 3 : putàeî; xcvn, 12: canijicis; c, 3 : soroêm, etc 1, 4 : alloquerî.) — G : iuuenti (les deux i pointés avec une encreplus blanche de la main d'un correcteur, peut-être par le premiercorrecteur); O : (d'après Baehrens) : uiuenti; d'après Schwabe, onne peut savoir si le ms. porte : uiuenti ou iuuenti. — 3. GO:Suauiolum (opp. l'orthographe <strong>du</strong> mot au v. 14). — O : ambrosio;


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 779G : amrosio. — 4. O : Sufixum. — 6. G : vestre. — G : seuitie;O : sevicie. — 7. O : ii; G : ai. — Diluta : Baehrens s appuyantsur la distinction que fait Agrœcius, (éd. Keil, p. 115, 11 :« deluit, purgat; iiluit, tempérât ») veut qu'on écrive ici : ieiuta.— 8. O : Guttis abstersti; G : Guffir astersi; D change l'ordredes mots : Abstersi guttis; d'où la première Aldine, Lachmann etla plupart des éditeurs ont tiré : Abstersti guttis. Les autres ontgardé l'ordre des mots de GO, sauf à éviter l'hiatus, en écrivantd'après Avantius : Guttis abstersisti; seul Ellis risque l'hiatus :Guttis abstersti. Voir les NOTES CRITIQ.UES sur xxvn, 4, etLXVII, 44. — 9. GO : Nec; Baehrens: Nei. — G: exore.—O : manaret. — 10. G : Tamq-. — G : cômicte; O : comitte;M : comlcte. — G 1 : saliue, Ve corrigé d'une main ancienne, encrenoire, en a; O : saluua. — G : lupe. — 11. G : Preterea. — G : infesto. — Ellis, s'appuyant sur des manuscrits d'ordre inférieur etcomparant cxvi, 4, lit : infestum misero, le premier adjectif étantpris dans le sens passif. Mais on aura encore misero... amori au vers15. — 12. G • : cesasti (une seconde J a été ajoutée par une main1récente, d'une encre très blanche). — 1 j. O : m; G : michi. —GO : ambrosio (G lie le mot avec ex). Bsehrens veut conserver cemot qu'il considère comme un adjectif, comme dans Virgile, /En.I, 403 : « amiroriorque coma? », le sens étant ici : quod ambrosiumvidebatur; mais il semble qu'on doit attendre plutôt ici larépétition <strong>du</strong> mot employé déjà au vers 2. — 14. G : Sauiolu];O : Sauiolum. Baehrens : Sayiolum in. — G : elleboro. — 15. G :penam. — 16. G : NUq~ iam post bac.COMMEN<strong>TA</strong>IRE Pour Juventius et pour la chronologie despièces où son nom revient, se reporter au commentaire de xxiv,p. 424 et suiv. Ellis voit dans notre épigramme, un des premiers,sinon le premier de ces poèmes. A cause <strong>du</strong> dernier vers, Baehrenscroit avec plus de vraisemblance que xcix serait plutôt le dernierou l'un des derniers. Sur cet amour peut-être purement imaginaire,voir le préambule deixxxi. — 1. Surripui ; à ce mot répondra lemot de la fin : surripiam. — Ludis : tandis que tu t'exerces (cf.LXIII, 60) ; ou plus simplement, au milieu de tes jeux. — Mellite :cette épithète est appliquée, XLVIII, 1, aux yeux de Juventius;m, 6, au moineau de Lesbie. Cf. Cicéron, Ad Att. 1, 18, 1 :« cum mellito Cicérone. » — 2. Suaviolum : Teufel, p. 18, rapprochebasiolum, Pétrone, 85 fin, p. 57, 34 B., et Apulée, Met.


780 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.x, 31. — Dvlci <strong>du</strong>lcius... On compare dans Plaute, Asinaire, 111,3, 34[6i4] et Truculentus, 11, 4, 30 [371] : « melle <strong>du</strong>lci <strong>du</strong>lcius »;ou dans le même poëte, Aulul. iv, 1, 14 [$93] : « citis quadrigiscitius; cf. encore Ovide, Met. xn, 336 : « vastum yastior. » Maisce rapprochement <strong>du</strong> positif et <strong>du</strong> comparatif qui reviendra auv. 14,est assez rare chez les autres auteurs. Par contre, il paraît avoir plutout particulièrement à Catulle. Cf. xxu, 14:0 infaceto infacetior »;xxvii, 4: « ebriosa ebriosioris »; xxxix, 16: uinepto... ineptior »;LXVIII b , 77 : « altus... altior*. Schmidt, Prol. p. ixxvi, rémarqueque Catulle a pu trouver l'exemple de ces tournures chez quelquespoètes grecs, notamment dans Sapho qui a dit, fragm. 91,7: SvSpoç(zs-vâXti) Tto'Xu [Atû/av, et fragm. 133, 133 : ypusu ypuaoTÉpa. —Dulcius ambrosia ; vers imité par Martial, îx, 11, 5. — 3. Nonimpune tuli : cf. LXXVH, 9. — Amplius horam : cf. les mêmesmots dans l'ordre inverse: Cicéron, Verr. iv, 43, 93- — 4-Suffixum... 11 n'est pas nécessaire de voir ici un mélange del'expression propre (Suffixum in cruce) avec l'expression figurée(summa cruce équivalant à summo cruciatu; cf. au v. 13 : excruciare).Summa aux peut se dire tout aussi bien que summa arbor,dans le sens concret, comme Plaute, par ex. Mén. 11, 3, 53 (338),a dit : « eas maximam in malam cmcem. » — 5. Tïbi me purgo :je m'excuse devant toi; je te demande pardon de mon audace. —6. Tantillum : si peu que ce soit. — Vostrat : de vous autres, lesbeaux enfants ; on rapproche les vers où le pluriel paraît employéavec le même sens par Properce, 111, 15, 44; 11, 9, 31; Ovide,Héroides. 1,73, etc. Ou faut-il entendre : toi et tous ceux qui alorsprirent ton parti, quelque autre amant, les assistants? Estaço disaitsimplement qu'ici le pluriel est mis pour le singulier (yestrat, deuno), et Magnus, Jahrb. Bursian, xiv, 5, p. 148, déclarait récemmentqu'à son avis, toute autre explication de ce mot est forcée. Maisà cette explication on opposera ici ce fait qu'en aucun autre passage,le pluriel n'a été employé ainsi par Catulle. Voiries notes sur xxix,i4;LXvin b , 113; xxvi, 1, et LXXI, 3. — 7. Simul: voir LXIV,33. — Multis... guttis, se. aquas. — Diluta... Abstersti: cf. Théocrite,XXVII, ; : xè> oro-ta [/.tu irXûv» /.al àiroirrûto xo tp!Xay.a. —8. Pour la forme : Abstersti: voir les exemples cités, xiv, 14, p. 401.— Omnibus articulis : de tous les doigts; le substantif a souvent cesens chez les poètes. — 9. Qjiicquam, est rare dans les propositionsfinales négatives: Draeger, 1, p. 98. — Contractum, se dit aupropre (Celse, lv, 10), d'une maladie qu'on contracte. :— Maneret,se. in tuis labellis. — 10. Tamquam : légère anacoluthe; au lieu de


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 781citer un nom de maladie, venant en apposition à quicquam, Catullecontinue : mon baiser étant pour toi comme... —'• Commictce spurcasaliva: on a vu les mêmes mots: LXXVII, 8. — Lupat : une courtisane<strong>du</strong> plus bas étage. — 11. Infeste.. : tu n'as cessé, danstes imprécations, d'appeler sur moi toute la vengeance de l'Amour.Plus simplement, on écrirait amori (cf. 15) et on entendrait : melivrer (comme une victoire ou un jouet) à un amant ou une maîtresseque je hais ou qui me hait. — 13. Mutatum foret... Suaviolum :ellipse pour: mutatum ac factum esset... — 14. Tristi : amer.Estaço rapproche ce vers de l'Anthologie Palatine, v, 39, a :TrtxpoTepov fiYveroti éXAeëo'pou. Pour frijri tristius, voir au v. 3.—15. Quant... Remarquez dans ce vers et dans le suivant, combienpeu Catulle cherche à éviter des assonances qui nous paraissentdésagréables. Voir ixiv, ICI. — Proponis: comme un magistratqui s'applique à prévenir d'avance toute tentative de résistance à6es ordres. Cf. cix, 1. — 16. Surripiam, se. tibi, comme au v. 1.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. Mais dans G,un signet rouge à gauche, et, à la marge droite, comme titre à l'encre,rouge : In Celium et Qjiintium. — 1. G : Celius; O : Ellius (Schwabedit : littera prima miniatori reservata; ce qui signifie, je pense, quela place est laissée pour une lettre avant le mot; de même xcn, 1,Esbia; ci, 1 : Ultas, et en, 1 : 1). —G : aufilenum. — O : Qjiincius;G : quintï aufilenam. — 3. G : veronensum; O : treronensum.— G : depereret; O : depere't; M : depereant. La correction :depereunt est déjà dans l'édition de Parme de 1473. — 3- *-" :soroém (cf. O : xcix, 1). — G : hoc; O : h' (= hec). — A la fin<strong>du</strong> vers le mot : illud est tombé, dans notre texte, après la virgule.— 5. O : po' (cf. ixiv, 151). — G : celi. — 6. GO : Perfecta.La i re Aldine a corrigé en : Perspecta. Après ce mot, G porte :é exigitur est; O : ê g ê; Colucio: exigit hoc (la construction serait :Nam exigit hoc tua unica amicitia, perspecta nobis cum...); Koch :Perspecta extraie est; Bsehrens : egregie est. La leçon reçue dans letexte : Per facta exhibita est, est une correction de Lachmann.Palmer a proposé : Perspecta est igni tum unica amicitia; cf. Otto,


782 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Archiv. Lat. Lexic. v, 383. — GO: amicicia. — 7. G : correretJlama. — 8. G : celi.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Le Célius dont il est ici question doit êtrecelui <strong>du</strong> poème LVIII. Quintius peut être le personnage auquel aété adressé le poème txxxn. Aufilénus n'est nommé qu'ici. Nousretrouverons Aufiléna aux poèmes cxetcxi. Aufilénus et Aufilénaétaient probablement de Vérone. Schmidt, Prol. p. XLVI, a remarquéque ces noms se rencontrent plusieurs fois dans des inscriptionstrouvées à Vérone ou dans les environs ; ils sont écrits : Aufillenus,Aufillena, orthographe qu'il faudrait peut-être rétablir ici (cf. O :ex, 6, et exi, 1). — 3. Flos. Cf. LXIII, 64 : » guminasi fuiJlos », et xxiv, 1 : » qui Jlosculus es Juventiorum. » — Veronensum.Pour cette forme <strong>du</strong> génitif, je me borne à comparer ici :txiv, 193; Virgile, /En. vu, 16 : « recusantum »; Horace, Od. m,37, 10 : « imminentum »; pour les autres exemples voir Neue, H,p. 37. De l'emploi de ce mot, on a conclu que le poème avait étéécrit à Vérone, (Baehrens, Schmidt) ou tout au contraire qu'il a étécomposé à Rome (Riese); mais qu'en savons-nous? Il s'agit de deuxjeunes gens de Vérone ; Catulle n'a rien dit de plus. — Depereuntet l'accusatif, comme xxxv, 12. — 3. Hic: Caelius; ille: Quintius,d'après le v. 1. Voir plus haut la note sur xcvn, 3. — Hoc... ilhd:voir ma note sur Ciceron, Verr. v, 63, 164. — Hoc est quod dicitur :ce sont les mots par lesquels, on amène la citation d'un proverbe. Demême xciv, a : « Hoc est quod dïeunt. » — 4. Fraternum... sodalitium: amitié toute fraternelle. Cf. cix, 6. L'application est piquanteici parce qu'au lieu de faire ressortir, comme d'habitude, les sentimentsdes deux jeunes gens, le mot doit rappeler dans le cas présent les liensde parenté qui unissent ceux qu'ils aiment, un frère et une sœur. —Vere tombe non sur <strong>du</strong>lce, mais sur tout le vers. Cf. cix, 3. —5. Cui... Pour la tournure, on compare : 1*, 1 : « Quoi dono :...?Corneli, tibi; namque tu... » Ces souhaits en faveur de Caeliusimpliquent quelqu'indifférence pour le bonheur de Quintius. Catulleà ce moment aimait-il déjà Aufiléna comme l'a supposé Muret?On s'expliquerait alors à merveille la réserve qu'il observe à sonendroit. — 6. Per Jacta: quels sont ces actes et comment s'estmanifestée cette sympathie de Cœlius pour Catulle? s'agit-il d'uneaide comme celle d'Allius, LXVlil b , 36 et suiv. ; ou simplementde conseils et de consolations? nous ne le savons pas. — 7. Cumtorreret...: cf. Lxvm b , 13 et suiv. — Vesana : cf. vu, 10:« vesano... Catullo. » — Flamma: évidemment son amour pour


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 783Lesbie, et non, comme le voulait Schwabe, Qitast. Cat. p. 141,pour Aufiléna. L'épigramme date plutôt des dernières années deCatulle. — 8. Sis felix... sis potens rappelle la formule: Qpodfaustum felixque sit... — In amore : ces mots communs aux deuxmembres de phrase sont intercalés dans le second. Cf. d'autresformes de la figure àirô xoivoû : txtv, 138 et Lxviil b , 38. — Potens,se. voti, par une ellipse habituelle aux poètes. Cf. Properce, 11,26, 22 : « tota dicar in urbe potens. »CI.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle dans GO. Mais G porteà gauche un signet rouge, et à droite, à la marge, en rouge, letitre : Fletus d' morte fratris. — 1. O : Ultas (cf. c, 1 : Ellius);dans G, léger grattage en haut <strong>du</strong> premier jambage de M, lecopiste ayant d'abord écrit probablement un H ou un V. — G : equora.— 2. Statius, Baehrens : Adveni. — Markland : has seras; Baehrens :miser, 0 frater. — 3. Mahly : amoris. — 4. G : nequicquam alloquerê.— 5. Ellis comparant Ciris, 42 et suiv. : « Sed quoniam...,hac tamen interea... », met un point après cinerem, et, au v. 6,une virgule après mihi. — G : Quando quidem... michi. — Lachmann: te te.— 6. Statius, Pleitner : misero (d'autres: Hei misera),sans doute à cause de LXVIII*, 20, et LXVIII b , 52. — G : michi.— Après le v. 6, viennent dans GO les v. 13 et suiv. Les vers 7-12de notre texte se trouvent dans les manuscrits après le v. 8 deLXV. On a vu dans les NOTES CRITIQUES de ce poëme qu'ilsont été transportés ici par Haase, changement approuvé parSchwabe, Ribbeck, Lehrs, mais combattu par Westphal et parSchulze, principalement pour les raisons suivantes : on ne peut expliquerce déplacement par aucune cause matérielle ; d'autre part, lesv. 7-12 s'accordent mal avec le ton simple et solennel de notreépigramme; la comparaison 11-12, qui semble dériver d'une imitationgrecque, serait singulièrement placée parmi des vers oùs'exprime une douleur aussi simple que sincère; les vers 7-8 sur lemalheur de Catulle (Numquam ego...) ne suivraient pas sansquelque gaucherie le v. 6 où il s'agissait <strong>du</strong> malheur de son frère(6, miser... f rater); Nunc tamen interea, ne peut guère s'opposer ànumquam... Numquam, quand dans l'intervalle on a eu : at certe


784 ' COMMEN<strong>TA</strong>IRE.semper... Semper; enfin le v. 7 semble tout à fait inadmissible :Alloquar:.. numquam après a : Advenio... Ut te... alloquerer. —L. Mùller indique ici, après le v. 6, une lacune. Le vers 7 nese trouve pas, comme les suivants, après LXV, 8. Il est omis dansGO sans.qu'aucun intervalle soit laissé ou indiqué. Il est omis demême dans les mss. qu'Ellis désigne par B C H La • La 2 Ven. h,P (se. liber Cujacianus), L, V; il est omis par la première main <strong>du</strong>Par. 7989 qui laisse le vers en blanc. La 1 main <strong>du</strong> Datanusdonne : Alloquar audiero numquam tua loquentem, vers qu'il fautcompléter en ajoutant avant loquentem : facta (cf. ix, 7), fata ouyerba. Ce vers se trouve encore dans les mss. qu'Ellis désigne par A,Rie. 606, a c d; dans les Par. 7990, 82; s, 825 ;, 8256 et 8458.L'omission est de conséquence, puisqu'elle permet jusqu'à un certainpoint dé déterminer le rapport des rnss., et entre eux et avec leVeronensis. — On ne s'accorde pas sur l'origine de ce vers. Il estregardé généralement comme une interpolation maladroite et incomplète,destinée à amener les vers suivants. Cependant quelquessavants admettent qu'un vers de l'archétype a pu devenir presqueillisible, et qu'ensuite, une partie des copistes l'aurait omis sansindication, tandis que d'autres, sans chercher à remplir le sens ou àsatisfaire à la grammaire, auront simplement repro<strong>du</strong>it les motsqu'ils pouvaient déchiffrer (Mor. Schmidt, Jahrb. Phil. 1880, 12,p. 777 et suiv.). Voici comment les éditeurs ont cherché à compléterle vers : Aldines de 15 02 et 1515 : Alloquar ? audierone unquamtua yerba loquentem? Mor. Schmidt, loc. cit., adoptant pour la fin laconjecture de Westphal : te suave loquentem, écrivait auparavant:Ergo auscultabo numquam (?); Pleitner : Alloquia audibo numquamtua suave loquentis; Bashrens : Numquam te posthac audibo <strong>du</strong>lceloquentem; Munro : Numquam ego te prima; mihi ademptum in florejuventa. Dans notre texte, on aurait mieux fait de laisser le vers enblanc. — 8. O : Numquam; G : Nuriquam. — 9. G : post hac. —GO : aut certe. — 10. G : mesta. — GO: carminé morte tegam;Ellis conserve ce dernier mot en expliquant : je préparerai loin detous, dans la solitude... (comme le rossignol, dans la nuit, au plusépais <strong>du</strong> fourré) ; les Italiens, Scaliger, Vossius ont corrigé leverbe en : legam; la vulgate et.Lachmann lisent: canam. — 12. G :Baiula (ici une s intercalée de seconde main, encre noire, et pointéeau-dessous d'une encre noire) asumpti (une s, très grêle, intercaléede seconde main avant l'a; encre plus blanche) gemens ythilei ;O: Bauilla assumpta facta gemes ithilei. — 13. Suss, p. 9, sedemande s'il ne faut pas écrire ici comme dans la Ciris: Hac


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. j8*tamen interea; tout en reconnaissant que Nunc a souvent, dans lestyle familier, le sens qu'il faut lui donner dans notre passage. —Après interea O porte: h' (=hec); G: hoc; Lachmann et Hauptavaient autrefois omis ce mot ; Rosbach lit : in terra hac; Baehrens :Mme tamen, interea ec (= ex) prisco. — GO : priscoque.— 14. GO :frisfi munere; Statius, Lachmann : tristis munera; Ellis et Baehrensconservent frt'îfi munere; pour expliquer ces mots, Baehrens faitdépendre ad inferias de tradita en suppléant tibi : tumulus multoflorum décore ornatus et titulo insignitus « ad inferias » ut sicjusta rite solvantur, tibi est datus et consecratus. — O : infri'as. —5. Pleitner, Gehrmann : multo; mais le mot se construirait malaprès fraterno. — O : manancia. — 16. O : y aile.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Sur la mort <strong>du</strong> frère de Catulle et sur sontombeau en Troade, voir LXV, 7. A cause des mots: 1, Multasper gentes...; 16, in perpetuum... ave, quelques commentateurs,ont pensé que cette visite de Catulle au tombeau de son frère,avait eu lieu pendant le voyage de retour <strong>du</strong> poète. On la placeplus généralement dans le voyage de Rome en Bithynie, à l'arrivéede Catulle dans cette province; les mots <strong>du</strong> v. a : Advenio has...ad inferias Ut te donarem... ont ainsi un sens plus simple et plusnaturel. Le dernier vers de l'épigramme contient un dernier et solenneladieu. Au v. a répond le v. 14. — 3. Multas per gentes et multaper cequora : c'est la tra<strong>du</strong>ction poétique de ce qu'en prose onappelle : un long voyage. Peut-être y a-t-il de plus une réminiscence<strong>du</strong> commencement de l'Odyssée. Pour la coupe <strong>du</strong> vers, cf.Lxviu b , 9. — Vectus, qui ne convient proprement qu'à cequora,est employé par syllepse. —r a. Advenio; le mot doit exprimer ici uneaction accomplie équivaut donc à r,x.w, adsum, d'où l'imparfait :donarem. — Ad... se. eo consilio ut inferias absolverem. Nullepart ailleurs Catulle ne construit ni advenio ni adeo avec ad(Duderstadt, De particul. usu apud Cat., p. 9). — 5. Postremo... munere: le singulier convient mieux, parce qu'il ne s'agit pas desfunérailles proprement dites, mais d'un pieux souvenir : par ex. unelibation, une inscription nouvelle, la composition même de cetteépigramme, etc. — 4. Mutam. Pour l'épithète, cf. xevi, 1, muteissepulcris. Pour le genre de cinis, voir Lxviu b , 50. A mutamnequiquam..., cf. Ain. vi, aij : « cineri ingrato ». — Nequiçquam :cf. Virgile, Azn. v, 80 : « Salvete recepti Nequiçquam cineres »;Horace, Odes, 1, 24, 11 : « Frustra pius... Poscis Quintilium deos. »— Alloquerer: ici comme au v. 7. donnez au mot son sens ordi-


786 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.naire; il ne s'agit pas ici de l'appel solennel qui terminait les funérailles.— 5. Quandoquidem fortuna : même hémistiche : LXIV, 219.— Tête... ipsum, par opposition à ce qui reste de lui : mutant...cinerem. C'est à cause de ces mots, probablement, que Palladiussupposait que CI a été composé en Italie, à l'occasion d'un cénotapheélevé par Catulle à son frère. — 6. Miser... frater ademptemihi : le vers est une variante de celui qu'on a lu : LXVIII *, 20, etLxvin b , 52 : « misero frater adempte mihi. » Ovide l'a imité en lemodifiant : Fastes, îv, 853 : « invita frater adempte voie. » —Indigne, à cause de sa mort prématurée. Ellis compare l'inscription<strong>du</strong> Corpus, I, 1422 : « Parentibus praesidium, amicis gaudium Pollicitapueri virtus indigne occidit, Quojus fatum acerbum populusindigne tulit. » — 7. Alloquar audiero : voir aux NOTES CRI-TlQUTS. On ne peut expliquer d'une manière satisfaisante ni laplace de numquam, ni l'asyndète : Alloquar audiero, ni la différencede temps des deux verbes.— 8. Numquam... te... posthact cf.Virgile, Bue. 1, 75 : « Non ego vos posthac... » — Vita, se. meamihi. Cf. LXIV, 216 et LXVIII b , 66. — 10. Mcesta... : des versremplis de la tristesse que me cause ta mort. — 11. Qjialia... : lacomparaison vient d'Homère, Odyssée, xi x, 518 et suiv. On rapprocheaussi Callimaque, Hymnes, v, 94. — Concinit: de même Ovide,He'roides, Sapho, 155: « Concinit Ismarium Daulias aies Ityn. » —12. Daulias. Catulle, qui conserve d'après Homère le nom d'Ityle (etnon Itys), suit ici la légende vulgaire; entendez donc : la princesse deDaulis ; ainsi se nommait comme l'on sait la ville ou encore le pays dePhocide sur lequel régnait Térée et où le meurtre de son fils a étéaccompli; voir Thucydide, II, 39. Riese préfère entendre d'après Pausanias,x, 4, 7 : l'oiseau des halliers (de oNxuXoç, épais). — Absumpti.De même Properce, m, 10, 10 : « increpetabsumptum nec sua materItyn; » Virgile, /Sri. iv, 600 : a non potui... ipsum absumere ferroAscanium? » — 13. Nunc tamen interea : cf. xxxvi, 18 : « At vosinterea... » Nous avons dit qu'Haase avait le premier reporté deLXV ici les v. 7-12; il appuyait la transposition, sur cet interea qu'ilexpliquait en lui laissant son sens propre, le sens que lui donne ailleursCatulle (xiv, 31; xxxvi, 18; xcv, 3) : donec aliud quid fiât velfieri possit ; ce serait ici : donec carmina illa (v. 1 o) edam. Bœhrensremarque que Nunc répond à Advenio, et tamen à nequiquam; il jointinterea à la proposition relative et entend : inter adventum meum ethune, quo titulum tibi consecro, diem ; ce qui est tout à fait obscuret forcé. Riese voit dans interea un adverbe qui simplement renforceet redouble tamen. Mais des nombreux exemples qu'il cite, il n'y en


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 787a pas un qui soit probant. Hand n'est guère plus exact, Turs. 111,p. 416, 7. La difficulté reste donc entière. Pour l'accumulation desparticules, on comparerait par ex. dans Lucrèce: 1, 120: « Etsipraterea tamen. » — Ce passage a été imité par l'auteur de laCiris : 44 : « hcec tamen interea quoi possumus... accipe dona. » —More parentum: l'expression : more majorum, est ainsi modifiée etdeviendra, sous cette forme, régulière; par ex. /En. vi, 213 ; cf. Siiss,Cor. p. 35. — 14. Tradita... ad inferias : Ellis compare Tibulle,11, 4, 43 : « nec erit... qui det matstas munus in exsequias. » —15. Accipe... : Schuize rapproche Martial, vi, 85, 11, et Magnus,Ausone, xvi, 35, 15. — 15. Manantia : tout humides de... —16. In perpetuum : Catulle ne pensait pas retrouver l'occasion devisiter encore le tombeau de son frère. D'autre part, le poète s'estrappelé et a voulu rappeler la formule par laquelle se terminaientles funérailles; ainsi /En. vi, 331 : « dixitque novissima verba; «ni,68 : «et magna supremum voce ciemus»; xi, 97 : « salve ceternummihi... atemumque vole. »Cil.NOTES CRITIQJJES. — Dans GO, ni signet ni intervalle. —1. Dans O (la première lettre manquant, voir sur ci, 1) : /. —Après Si Meehly propose d'écrire : quoi quid; Beehrens : quid quoi,deux conjectures qui s'appuient sur cvu, 1 et LXXI , 1. — Heinsius :taciti; Statius : quoiquam tacitum ou quidquid taciti. Les Aldines de1502 et de 1315 ont: tacito; Muret, sans rien noter, et Munro :tacite. — M : ab amico; GO : ab antiquo; Beehrens : ut amico. —3. Vossius : Me arque. — Munro ponctue après illorum. — Beehrens :Indorum (ou un autre nom de peuple) jure. — 4. Beehrens : natumme. — Pleitner, Schwabe : putum. Cf. la conjecture de Schôllsur LXXI, 3. — GO : arpocratem.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Catulle promet à un ami que, dans l'hypothèsed'une confidence, il serait d'une discrétion à toute épreuve.Quel est le Cornélius à qui il donne cette assurance? CornéliusNépos, comme l'admettent Beehrens et Schmidt? Schwabe, Qpatst.Cat. p. 396, en doutait par cette raison que Népos était pourCatulle un protecteur bien plus qu'un confident; il songeait


788 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.plutôt (p. 330) à C. Cornélius, accusé par les Cominii dans unprocès dont il sera question au poème CVIII. — 1. Si quicquam :pour ce commencement, voir la note sur LXXI, I. — Tacito, se.homini : l'adjectif est déterminé ensuite par le v. a. — Fido: confiant.A ce mot répondra, dans le vers suivant, à la même place, mais avecune quantité différente : fides. — a. Penitus nota : Horace, Épit. 1,18, 80: « penitus notum*, et Ovide, Fastes, 111, 386: « si meanota fides*. — 3. Meque ; moi aussi, comme eux; cf. xxxi, 13,et LXI, 36. Munro admet à tort qu'à ce que répond et au v. 4. —Illorum, se. quibus talia commissa sunt. — Jure sacratum : onentend : initié aux rites d'une telle amitié. L'expression est obscureet paraft suspecte. — 4. Harpocratem : cf. LXXIV, 4.cm.NOTES CRITIQUES. — Pas de signet ni d'intervalle dans GO.— 1. G: michi. — GO: sextercia. — G: silo. — 2. G: estoquamuis; O : est quamvis. — G: seuus. — 3. G: site. — G:mi mi (l'i pointée d'une encre plus blanche que celle <strong>du</strong> premiercorrecteur); O : numi (Baahrens) ou mimi (Schwabe) ou mimi (Ellis).— O : delectavit. —• G : queso. — 4. G : seuus.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Pièce de circonstance contre un leno inconnu.— Remarquer dans ces quatre vers l'accumulation voulue dessifflantes et des dentales. — Il se trouve que la somme indiquée auv. 1 est égale à celle qu'exigeait Amaeana (voir la note sur XLI, a).Mais de cela je ne vois rien à conclure de certain sinon que tel étaitdans les aventures de ce genre le prix maximum. — 1. Aut... Toutela force de l'épigramme est dans l'alternative et dans cette oppositionhumoristique que le poète relève entre les démonstrations <strong>du</strong>leno et ses sentiments véritables. — Sodés: je te prie, comme dansles comiques. Cf. 3, quœso. — a. Qiiamyis, a le sens de quantumvis.Voir la note sur xn, 5, et peut-être cf. exi, 3. Le mot est conjonction:xxxv, 8; LXXIV, 5; xci, 7. On sait qu'il est à la fois etadverbe et conjonction dans Cicéron. Pour le dernier cas, voir lesexemples qu'a rassemblés Mùller dans son édition in-8° <strong>du</strong> DeOfficiis, 1, 11, .3 s. — Satvus... : les deux épithètes, (voir LXXI i, 6),dans une comédie, signifieraient: cruel à notre amour; sans cœur,


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 789cupide; ici le sens est : odieux, criard, insupportable. — 3. Si te...On compare Martial, xi, 70, 7 : « si te delectat numerata pecunia. »— Qitaso ! comme chez les comiques; cf. x, 35. — 4. Atqueidem: de te <strong>mont</strong>rer en même temps... Idem marque de même uneopposition : xxn, 3 et 14, et xxv, 4. Voir Madvig, § 488. Pour larépétition de l'hémistiche voir: LXXXII, 4.CIV.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, ni signet ni intervalle. —1. G : mee. — G : uite. Au lieu de ce mot, Baehrens conjecturequelque nom propre comme Qpinti (cf. LXXXII) OU Victi (cf.xcvin). — a. G : micfii. — G : que; O : q;. — 3. O omet si.— O : perdita. — GO : amare. — 4. G : tappone.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. —Voici une des très rares épigrammes deCatulle adressées à des anonymes (voir le préambule de LXXI,p. 730). Tappo, au v. 4, si c'est un nom propre, nous est aussiinconnu que la personne à qui est adressée l'épigramme. Mais auton avec lequel Catulle parle ici de sa bien-aimée, tout le mondecomprend qu'il s'agit de Lesbie. C'est elle que meai.. vita désignetoujours dans Catulle. Le poète proteste que jamais il n'a pu direaucun mal de sa maîtresse. Sur ce chapitre, moins que sur aucunautre, un amant ne se pique de se conformer à la vérité ou mêmeà la logique. Tâchons d'oublier, puisqu'ainsi le veut Catulle, tout cequ'ailleurs il nous a dit, ou, pour les poèmes postérieurs, tout cequ'il devait nous dire de Lesbie. — 1. Méat... vita; cf. cix, i :« mea vita. » Cf. aussi Lxvin b , 117 : * tua vita. » — 2. Anibobus...:voir la note sur LXXXII, I. Munro, Crif. p. 317, remarqueque ambobus ajoute à la force de l'expression, et il rapproche Apulée,Apol. p. 403. Ellis compare Anthol. Pal. v, iaa, 1 : uài eu -pi, u,vio"et TOI TtoXù œe'oTepoç etSYrai ôesuv 'A(j.ooTÉp «v. On pourrait aussiopposer le mot <strong>du</strong> Cyclope dans Théocrite, xi, 53 : xato'pievoc...àveYcnjLotv xa't TOV ev' aada.kp.6v Tô> [LOI•yXuxEpcoTspov oùotiv. — 3. Petdite; voir L x 1 v, 71. On opposerait bien facilement à ce vers uneaffirmation toute contraire: xcn, 3. — 4. Cum: toi et...; aussibien que... Cf. LXII, 70; Horace, Sat. 1, 10, 85 et la note d'Heindorf.— Tappone. Ce nom (voir Ellis), sans être fréquent, se trouvefi


7Ç0COMMEN<strong>TA</strong>IRE.plusieurs fois dans Tite-Live ainsi que Tappulus; dans le CorpusInsc. R. on trouve comme nomina aux t. il, v, et x: Tap...; xiv:Tapia, Tapio; il et v: Tappius, Tapponius et Tapponia; Tappo estcognomen : i, 1458; sept fois au t. v; une fois (n° 5945) au t. xiv.B. Schmidt, Prol. x-xi, admettant une idée suggérée par Mommsenà l'occasion d'une inscription trouvée à Verceil en 1882 (Philol.fVochenschrist, 24 juin 1882, p. 796 ou Ephem. Archctol. XL, al. 176)croit que Tappo n'est pas un nom propre, mais un nom de convention(fictum nomen); on appelait ainsi une figure grotesque servantd'occasion ou d'objet aux plaisanteries habituelles dans les festins.Cf. dans Festus ou dans Lucilius, frag. inc. CXLIII, M. la lexTappula (= convivalis). Le sens est: une parole imprudente dite« in joco atque vino • à la fin d'un festin ne tire pas à conséquence.— Omnia... En français nous disons : faire des affaires, des mystèresde toutes choses. Le sens ici n'est pas douteux : l'anonyme etTappo ont pris au sérieux une plaisanterie; ils attachent de l'importanceà ce qui n'en peut avoir. Bœhrens compare Lucilius,XXVII, au v. 42, M.: « summa omnia fecerim ima », et Ellis,Cicéron, Pro Catlio, xv, 56 : « Quid clamorem exorsa verbis,parvam rem magnam facis? » Four omnia, cf. Lxvm b , 120:« omnia... bona. » Mais à la force de l'adjectif s'ajoute ici ledouble sens de monstra facis et de tout le vers. Cf. encore lesexpressions : monstra dicere, nuntiare; ostenta facere (Célius, Ép.fam. vin, 14; 4); en grec TEpotToXofeïv et TepaT07roteïv.cv.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, pas d'intervalle. Mais dansG à gauche : un signet rouge. — 1. MD et d'autres mss. : pipleum;GO : pipileium. — GO : scindere. — 2. G : Muse. — M : furcillis;GO : furcilis. — G : pcipitem eijciunt.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Pour le nom de Mentula et la personne quiest attaquée ici, voir le préambule de xciv. Pour les prétentionspoétiques de Mamurra, voir tvii, 7. — 1. Pipleum. Les Grecs indiquentniuTrXa ou nip.ivXeiix comme un bourg de la Piérie, situésur les dernières pentes de l'Olympe ; il était consacré aux Muses ;c'était là qu'était né et qu'avait vécu Orphée. Le nom ou ses


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.7Ç)Idérivés se trouve chez les Latins dans Varron, De lingua Lat. vu,ao (Pimpleiies); dans Horace, Odes, 1, 36, 9; dans Stace, Silv. 1,4, 36, et dans Martial, xn, 11, j. Il semble, d'après les meilleursmss., que le p. a dû tomber dans le passage d'une langue à l'autre.Hésychius donne aussi la forme : ninXeiou. Cf. Callimaque, Hymneà Dèlos, 7. — Scandere. Cf. Ennius, Ann. 335 V. : « cum nequeMusarum scopulos quisquam superarat. » Cf. aussi la Ciris, 8. —3. Furcillis : allusion à la forme proverbiale qu'on retrouve enlatin dans Horace, Epist. 1, 10, 34: « naturam expelles furca » ;dans Cicéron, Ad Att. xvi, 3, 4 : tfurcilla extrudimur » ; en grec :fîocpoïç Ù6sïv.CVI.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, ni signet ni intervalle. —1. OG' : obelio (dans G, une main ancienne, encre noire, a faitune l de l'i; la même main, à ce qu'il semble, a écrit un i audessusentre les l et l'oj. Ellis, après avoir proposé : Obelli, paraîtrenoncer maintenant à cette conjecture. — G : preconem. — GO :esse; MD et les mss. corrigés : ipse, leçon qu'adopte Ellis, en luidonnant le sens de suis oculis; mais à quoi bon ici cette opposition?Schwabe proposait: ire; d'autres : isse; Vulpius : qui videt,ipsum. Ne pourrait-on simplement ponctuer : ... qui videt, esseQpid credat, nisi... îCOMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Simple plaisanterie jetée en passant sous laforme d'une épigramme. Rien ne prouve qu'il s'agisse ici de Juventius(Westphal, p. 30; au bas et Baehrens), ou de Clodius (Ellis).— 1. Praconem : le crieur public qui dirige à Rome toutes lesventes. Cf. Horace, Art poèt. 419; les expressions: per praconemvendere; praconis voci subicere, et voir Mommsen, Droit public,trad. Girard, 1, p. 413. Par une association d'idées naturelle, onne voyait pas un praco sans chercher ce qu'il allait vendre. —a. Nisi... Entendez : nisi (puerum) discupere vendere se. L'ellipses'excuse par le tour familier de l'épigramme; il ne pouvait y avoirde doute puisque le praco n'est jamais pour les ventes qu'unintermédiaire. Le sens que propose Baehrens : praeco optât sevendere, (h. e. se jactare et praedicare), est des plus bizarres. —


7Ç2COMMEN<strong>TA</strong>IRE.Discupere ; le préfixe est augmentatif, comme dans disperire,distardet, etc. Ce verbe est encore dans Plaute, Trin. iv, a, 87(932) et dans Caelius, Cicéron, Ép. Fam. vin, 15,3.CV1I.NOTES CRITIQUES. — Dans GO ni intervalle ni signet. —1. G : quicquid; O : quid quid; Ribbeck, Ellis, L. Mùller, Schwabe,Vahlen : quoi quid; Baehrens : quid quoi; D, d'autres mss.,Lachmann.: quicquam. Pour le maintien de quicquid ici, voirLXVIII*, 28, aux NOTES CRITIQUES. — L'AIdine de 1503donne : cupidoque, correction qui semble nécessaire, un hiatuscomme serait celui-ci étant tout à fait étranger aux habitudes deCatulle. Voir ixvi, n, et LXVII, 44 aux NOTES CRITIQUES;q (= que) a pu tomber entre les deux 0. — O : optigit. — G :unquam. — 2. N. Heinsius : Insperati. — O : h' (= hec). —3. G : nobis quoqy, O: nobis quoque; Haupt, Opusc. 1, 63 :nobisque est carius; c'est la leçon que L. Mùller et Schwabe ontadoptée; Statius : nobisque hoc; Dœring : nobis quin; Frdhlich :nobis, hoc; Vahlen, Munro : nobis quoque, carius; G. Hermann :est nobis gratumque et carius; Mà'hly : est nobis quoque gratum etcarius; Baehrens : quovis (= quantovis) quoque; mais le pronoma-t-il jamais ce sens? Ellis : Lido quoque; d'autres : fuho quoque.— G : lesbia. — 5. Les éditeurs ne s'accordent pas sur la ponctuationde ce vers. Notre texte donne celle de Lachmann conservéepar Vahlen. Par contre, Klotz, Schwabe, Westphal, Baehrens, Rieseet Schmidt placent une virgule après insperanti; le mot se trouveainsi détaché comme il l'avait été au v. 3 ; ipsa prend plus de force,et on évite le brusque rapprochement <strong>du</strong> singulier et <strong>du</strong> pluriel.Vulpius, Heyse et L. Mùller ponctuent après te en joignant Nobis auv. suivant.— O : inspiranti; Heinsius : insperati (comme au v. 2). —6. G : oluce; O : luce. — Baehrens : lucem e candidiore nota. —7. Après magis, O porte : hac ê; G : me est; GO continuent par :Optan<strong>du</strong>s uita. A la fin <strong>du</strong> v. 7, est commun à GO doit être uneglose déplacée de yivit; me de G peut être le reste de mea glose dehac. Reste à compléter le vers : Lachmann proposait : hac res Optandasvita (mais res est plat et la construction est bien enchevêtrée);Riese : hac re Optandam vitam; Statius : magi' mi esse Optan<strong>du</strong>m in


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 79}vita (de même Heyse, sauf à écrire : Optan<strong>du</strong>s vita); Schwabe,Schôll : magis horas Optandas yita; Casaubon : mage nostraOptandam yita; l'auteur de l'édition de Cambridge, 170a : magenostra hac Optandam vitam <strong>du</strong>cere; Guarinus : magis hac quidOptandùm yita; Ribbeck: magis hace Optandam yita (c'est de toutesles corrections la plus simple) ; Baehrens : magis hace Optandamvitam degere quis poterit; Ellis : aut magis ab dis Optandùm in vita;Munro : aut magis ctvum Optandùm hac vita (hac devenu gênantpour le mètre après Optan<strong>du</strong>s, aurait été re<strong>mont</strong>é au v. 6).COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Le poème est adressé à Lesbie après uneréconciliation. Par la reprise des mêmes mots (3 fois cupido; 2 fois :hoc est gratum; restituis cupido et insperanti) et le mouvement ensens inverse très clairement marqué après le v. 4, l'épigrammerappelle la composition de LXXVIII, LXXXI et LXXXII. — 1. Siquid quoi: cf. le début de LXXI. — Cupido: voir LXIV, 146 etLXX, 3. — a. Insperanti : le mot placé au rejet se joint sans conjonctionà cupido optantique. Au contraire au v. 5 : cupido atqueinsperanti. Cf. Cicéron, De Orat. 1, ai, 96 : a insperanti mihi etCottae, sed valde optanti utrique noslrum cecidit ut... » — Hoc. se.quod ita obtigit. — Proprie, d'une manière toute particulière. Cetadverbe se trouve de même devant des adjectifs ou des pronomspersonnels dans Pline, xix, 2, [7, 36]; Quintilien, x, 1, 114; 11,20, 5; Tite-Live, xxx, 26, 9; xnv, 22, 12; dans Cicéron, avecdes pronoms personnels : Pro Flacco, 2, 5 fr. Bob. ; Phil. 11, 8, 18;Adfam. ix, 15,1 fin. C'est probablement une locution de la languefamilière.— 3. Qjtare: voir LXIV, 409.— Hoc: ici ce mot annoncela proposition contenue dans les vers 4 et suivants: Qjiod... — PournoUs et au v. 4 : mi, et de même 6 : Nobis, et 7 : me, voir LXIV,133, Me. — Carius auro : en grec : xosûroov xpvooû; c'est une comparaisonordinaire aux poètes.—4. Te restituis... mi: comme xxxvi, 4.— 3. Cupido atque insperanti... Nobis. On explique cette rencontre<strong>du</strong> singulier et <strong>du</strong> pluriel par une inadvertance analogue à celle quirapproche assez souvent, comme on l'a vu au v. ;, les deux nombresde la première personne. Il semble bien qu'ici Catulle les ait entremêlésà dessein (Munro, p. 193 : he must hâve felt some charm ofpathos in this use of the plural). De toute manière, Catulle auraitici l'excuse que les mots sont répétés exactement avec la formequ'ils avaient d'abord. On cite quelques expressions d'autres auteursoù la rencontre nous paraît bien plus choquante : Térence, Eun.IV > h 7 (°4°) : * absente nobis, » et d'après les citations de Donat


794 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.à ce passage, Pomponius : « prasente amicis » ; Varron : • prasentelegatis omnibus »; cf. aussi Tibulle (Lygdamus), m, 6, 55 : inobis...merenti ». — Ipsa : de toi-même. Cf. LXIV, 8a. — Refers te Nobis :cf. Properce, 1, 18, 11: « sic mihi te referas. » — Te dépend àla fois <strong>du</strong> dernier Restituis et de refers. — 6. Lucem... : cf. lev. LXVIII b , 110. Baehrens subtilise en voyant ici la réunion de deuxexpressions: lucem candidam (cf. vin, 3) et lucem melioris nota(cf. LXVIII *, 28). — 7. Uno, ajoute à la force <strong>du</strong> comparatif endétachant le pronom. — Vivit (= est) : voir cxi, 1 et la note.CVIII.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, ni intervalle ni signet. —1. GO: Sic homini populari arbitrio; Guarini a rétabli: Comini;Statius : populi; Lachmann, Haupt : Si, Comini, arbitrio popularicana...— a. G : impuris; O : 1 puris. — 4. G : exerta, leçon qu'Ellisest seul à conserver ; O : exercta (il y avait sans doute dans le Veronensis: execta) ; l'Aldine de 15 03, Lachmann et la plupart des éditeurs: execta. •— 5. G : guture. — O 1 : coruns ou coruos.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Les frères Cominius de Spolète, sont nommésdans le Pro Cluentio, xxxvi, 100, comme d'habiles orateurs <strong>du</strong>temps (honesti hommes et diserti), accusateurs de Staiénus. Asconius,7n Cornel. Or. p. 59, 1, raconte qu'en 66, dans une autre cause,alors qu'ils accusaient Cornélius, les deux frères poursuivis par deshommesapostés, <strong>du</strong>rent s'échapper par les gouttières; à ce propos ilajoute : « Cominii magna infamia flagraverunt vendidisse silentiummagna pecunia. » Quand l'année suivante ils renouvelèrent l'accusation,Publius y jouait le premier rôle; il est cité avec éloge dans leBrutus, Lxxvm, 27 1. Juste-Lipse a pensé que c'est de lui qu'il s'agitici. La seule difficulté serait qu'il est parlé ici au v. 1 de la vieillesse(cana senectus) <strong>du</strong> Cominius en question, tandis que d'après lepassage cité <strong>du</strong> Brutus, Publius ne mourut que vers 47. Commentavait-il offensé Catulle ? On le comprendrait facilement si l'on étaitsûr que l'ami de Catulle, le Cornélius nommé : en, 4, est bienle tribun <strong>du</strong> peuple de 67. — 1. Populi arbitrio : comme on dit :meo, tuo arbitrio. — Cana senectus, comme LXI, 162 : « cana...


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.79-j"anilitas *. A la forme vulgaire senectus, opp. la forme <strong>du</strong> style élevé :senecta, qu'on a vue LXIV, 217, et que semble avoir employéeEnnius, trag. R. 299. — 2. Spurcata: cf. l'adjectif, LXXVII, 8 etxcix, 10. — 3. Non equidem, comme Bue. i, 11, et souvent chezles poètes : Haud equidem. — Bonorum, les honnêtes gens, mais nonles optimates; car c'était dans l'intérêt <strong>du</strong> parti auquel on donnait cenom qu'agissaient les Cominii. — 4. Execta : coupée, arrachée. —5. Effossos... voret : que le corbeau crève et dévore... La menace :oculos effodiam tibi, revient couramment chez les comiques. — Toutle passage avec l'énumération <strong>du</strong> vautour, des chiens et des loups aété imité par Ovide, Ibis, 169 et suiv. Les deux poètes ont peutêtrerepro<strong>du</strong>it chacun à leur manière un passage de l'Ibis de Callimaque(Magnus).C1X.NOTES CRITIQJJES. — Ni intervalle, ni signet dans GO. —1. G : michi. — GO : amore. — 2. G 1 1 Hinc, corrigé d'une mainancienne, peut-être de la même main, même encre, en : Hune. —3. GO : Dii (G : Dij). — 5. GO : per<strong>du</strong>cere; on doute (Lachmann,ad Lucr. p. 367) que ce mot puisse être conservé ici parce que partoutailleurs il est déterminé par un régime; mais il semble qu'ici onsuppléerait facilement (ad mortem); on comprendrait que ces motsde fâcheux augure eussent été évités. Avantius : pro<strong>du</strong>cere : leçonadoptée par L. Mùller, Schwabe, Vahlen. Baehrens propose : fra<strong>du</strong>cere,ou : fofam per<strong>du</strong>cere vitam. — 6. G : Eternum; O : Eine;l'éd. princeps et Turnèbe : Altemum, leçon qu'adopte L. Mùller;Baehrens : Alterna; au contraire Ellis, Haupt, Schwabe, Rieselisent, suivant moi, avec raison : /Eternum. — GO : sancte, leçonque conserve Baehrens en expliquant : cum fide probeque. — GO :fe<strong>du</strong>s. — G : amicitie; O : amicicie.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Le poème est sans doute adressé à Lesbieaprès une réconciliation. Catulle souhaite que sa maîtresse soit sincèreet que leur amour <strong>du</strong>re toujours. Mais la force même aveclaquelle il exprime ce souhait fait entendre assez qu'il doute beaucoupque son désir puisse se réaliser? — 1. Jocun<strong>du</strong>m. Peut-être faut-ilconsidérer ce mot comme un neutre auquel : amorem Hune... fore


796 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.servirait d'opposition (Baehrens). — Mea vita, comme civ, i, etLxvm b , 117 et 133. — Proponis : lu m'offres, tu me promets.— 3. Hune (cf. 6, hoc): tel qu'il est en ce moment. — Inter nosest synonyme de mutuum ou (6) Alternum. — 3. Di maghi : l'exclamationa un autre sens : xiv, 13. — Tacite ut : voir LXIV, 333.Ellis compare Cicéron, Ad Att. xvi, 1, 6 : « Difaxint ut faciat eaquse promittit. • — y ère... : deux idées sont ici réunies : ut id verepromittat idque facerepossit. Cf. c, 4. — 4. Sincère...: cf. Térence,Eun. 1, a, 95 (175): « utinam istuc verbum ex animo ac verediceres;... si istuc crederem sincère dici, quidvis possem pati. » —6. Alternum : partagé, réciproque, comme auv. 3 : inter nos. — Hoc:que nous venons de conclure. Cf. 3 : Hune. — Sanctar se rattachepou r l'idée h f ar<strong>du</strong>s : un pacte religieusement observé. —Fa<strong>du</strong>s amicitiai:Ovide; Tristes, 111, 6, 1, emploie l'expression en s'adressantà un ami. Pour le tour <strong>du</strong> vers et aussi pour le sens, cf. c, 4.ex.NOTES CRITIQUES. — Ni intervalle ni signet dans GO. —1. G: Auffilena (un court intervalle, mais aucun signe ni avant niau-dessus de l'a final) ; Baehrens lit dans O : Autfillena. Cf. les mêmesleçons au v. 6, et pour l'orthographe <strong>du</strong> nom propre, cf. c , 1. — G :bone. — G : amice. — 3. GO : precium. — G : que. — j. Hauptplaçait une virgule après Tu. — GO : promisisti. — G : michi. Muret,Scaliger ponctuaient non avant, mais après mihi. Lachmann 2 , Hauptet la plupart des éditeurs ponctuent comme notre texte avantmihi, ce qui fait ressortir promisti. Riese, en ne plaçant de virgulequ'après mentita, fait porter la force <strong>du</strong> sens sur inimica es, et peutainsi faire dépendre mifti des deux premiers verbes. — Baehrenspropose de lire : Tu promisisti mihi quod mentita (ce dernier motétant le participe au nominatif féminin : puisque tu m'as promispour ensuite mentir à ta promesse; la place <strong>du</strong> relatif se justifieraitpar des exemples comme Horace, Sat. I, 4, 80); Munroqui lit de même, regarde mentita comme un pluriel neutre ayantle sens passif; mais de toute manière, la construction serait ainsides plus contournées, et les deux verbes qui suivent Qiiod au v. 4,font supposer au v. 3 deux verbes ayant de même une forme personnelle.Postgate : mihi quod mentire, inimica es, — Il faudrait, dans


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 797notre texte, un point et virgule après es; car les vers 3 et 4 sontindépendants l'un de l'autre, et le v. 4 ne fait que revenir et renchérirsur l'idée <strong>du</strong> v. 3. — 4. GO : nec fers, leçon que conserveEllis et qu'on pourrait, ce semble, défendre; nec das nec fers seraitune locution familière : tu ne m'accordes rien, et tu ne me permetsrien. Guarini et tous les éditeurs : et fers. — GO : sepè; Schwabe,L. Mûller, Haupt, conservent ce mot en ponctuant comme on l'afait dans notre texte; ceux qui ponctuent après fers, le changent :Bergk en sarva; Frcehlich, Bœhrens, Riese en : turpe ftpe); ils remarquentqu'au v. 6 : corripere indique non les refus répétés, maisl'avidité d'Aufilena. Westphal : nec fers capta (= accepta) : tu nem'apportes pas, tu ne rends pas les cadeaux... (?) Peut-être faudrait-illire : -nec fers cèpe, ce dernier mot étant pris dans un sensobscène. Cf. ceparia. — O 1 : facinus facinus. — 5. G : ingénue.— GO : promissa; la correction est de Parthénius. — G : pudice.— 6. G : Auffilena; O : Autfillena (cf. 1). — 7. GO : Fraudandoefficit; Schulze : Fraudandost ; Lachmann, Haupt, L. Muller, Schmidtmettent une croix après le premier mot; les autres éditeurs onttenté de corriger le mot suivant : Heyse : effectu; Ellis : effectis;Scaliger : ejfexit pour effecerit (et l'on sous-entendrait, en l'empruntantau v. 4, facinus) ; Marcilius : officium, leçon à laquelle serallient Pleitner et maintenant Baîhrens; Bergk, Westphal : ojficiis(se. amoris) ; Riese : officio; Vahlen : Fraudando nimio plus;Rossbach : Fraudando est fiais; Schwabe: est fiai (?); Bcehme :est yitii; Munro : est furis (cf. Plaute, Pan. v, 4, 67 : « furis estisambss »); est fatum et serait encore plus simple. La leçon inséréedans notre texte : est facinus, doit être une conjecture de M. Benoist.— G : plusq-. — G : auare. — Après avarar, Calpurnius, Schmidtajoutent : est qu'il faut placer ici si on ne l'intercale pas aprèsFraudando. — 8. G : Que. — GO : fora; Westphal : forum; D,d'autres mss. et Lachmann : fofo.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. —La femmeattaquée dans cette'pièce et dans lasuivante pourrait bien être l'Aufiléna, nommée : c, 1. Ici elle est représentéecomme une courtisane déloyale; d'après exi, elle serait la mattressede son oncle. On compare les vers où Ovide, Ars am. 111, 463et suiv., indique comme capable de tout la femme qui commettraitun manque de foi comme celui qui est reproché à Aufilena. Magnusrapproche aussi Properce, 11, 17. — La répétition des mots : facere,facinus, promisti... promisse (3 et 5), das... data (4 et 6) bona...arnica... inimica (1 et 3), marque suffisamment le plan et le mouve-


798 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.ment de l'épigramme. — 1. Bonat : cf. 5, ingenua, et entendez : sisunt bonat. Bona... arnica devant servir aussi de sujet aux verbes<strong>du</strong> vers suivant, il est clair qu'il s'agit de courtisanes (arnica); maiselles sont bonnes et honnêtes si on les compare à Aufilena. Cf.Tibulle, 11, 4, 45 : « at bona quat nec avara fuit. » — a. Qjia:nominatif féminin pluriel. L'opposition est entre Accipiunt et facere :elles reçoivent (et justement) de l'argent celles qui font leur métierde se donner. La proposition répond ainsi exactement à bona.Ellis entend : preiium eorum qua (neutre pluriel)..., ce qui estpossible à la rigueur. Mais le rapport des phrases serait par tropchangé ; car il est clair que le lien logique de ces propositions est :bonae laudantur qua;, cum acceperunt pretium, faciunt. — Facere.Ce mot est équivoque. On peut l'entendre absolument : faire leurmétier, comme au v. s. On pourrait aussi reprendre pretium etentendre : facere (se. sui) pretium (= pretio prostare ; cf. Ovide,Am. 1, 10, 17).— 5. Tuquod... Construisez: avecDdring: inimica esquoi (conjonction) mentita (se. es) quoi (pronom) promisti mihi. Carsi les deux premiers quoi étaient construits parallèlement, quoipromisti... inimica es n'aurait pas de sens. Pour les formes syncopéespromisti et promisse, voir la note sur xi v, 14, Misti. En français : ceque tu m'avais promis. — Mentita: cf. Horace, Épit. 1, 1, 30;Sat. 1, 5, 83, et Properce, 11, 17, 1. — 4. Das : tu ne donnesrien. Le mot a souvent ce sens dans Martial. — Fers, se. pretium. —Facisfacinus: voir LXXXI, 6. Dans l'emploi de la figure étymologique,c'est ici le seul exemple de Catulle où le substantif ne soit pas accompagnéd'un adjectif ou d'un pronom. — 5. Ingenua: une femmefranche, loyale (mais aussi avec un sens ironique, par suite del'opposition avec puiica). — 6. Fuir; Madvig, J48 c, Rem. —7. Frauianio : dans Horace, Sat. 1,3, 104, il est question de piège(insiiias), non de fraude. — Plus quam... : voir Hand, Turs. iv,p. 476, 4. Ces mots tombent sur l'expression tout entière (Ellis,Riese) et non pas seulement sur l'adjectif (Bsehrens). Le sens est:majus est facinus quam quod avara meretrix committit, cum lucrifaciendi causa in omnia libidinum gênera se prostituit.CXI.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle, ni de signet dans GO.- 1. G : Aufilena; O : Aut fillena. — O : contèptam; Scaliger :


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 799contentas. — a. GO : laus est laudibus eximiis; Scaliger : laus e(Passerat : ex qui est meilleur parce qu'on s'explique ainsi mieux lafaute) laudibus; la même leçon est adoptée par Ellis, L. Mùller,Schwabe, Vahlen; Baehrens : laus est laudibus e nimiis (= magnis);Statius : est laus ex laudibus, leçon adoptée par Riese; je préférerais :Laus est nuptarum ex laudibus eximiis ; la césure se trouverait après lapréposition comme LXXXVII, 4 (cf. LXXVI, 18). — Pleitner: eximiaest. — ;. Baehrens : cuivis quavis. — O : pocius. — GO : pars est;Parthénius : fas est. — 4. GO : fratres ex patruo (G réunit lesdeux derniers mots) ; les Italiens, les Aldines de 1 ; 12 et 151 ç, etl'éd. princeps, avant ex patruo, intercalent : ejjicere; Rosbach,Ellis: concipere; Heyse : suscipere ; Lachmann et Haupt indiquentaprès fratres une lacune; on attendrait ici, ce me semble, un verbemoins ordinaire que ceux qu'on a proposés; par ex. elicere ouquelque mot obscène; ou l'on peut admettre avec Dôring etd'autres : ex patruo parère, l'omission de ce verbe pouvant s'expliquerfacilement; ajoutons qu'une lacune analogue à la fin deexil, 1, donne à penser qu'en cet endroit le bord de l'archétypeétait déchiré ou gâté vers la fin des vers (Baehrens).COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — D'après le premier distique, on admetqu'Aufiléna était mariée. Mais peut-être ne doit-on pas prendre lesmots viro... Nuptarum à la lettre; et il est possible que ces vers necontiennent qu'un sarcasme. Le point de départ serait placé très hautet trop haut pour mieux <strong>mont</strong>rer jusqu'où est descen<strong>du</strong>e Aufiléna.Le vers 5 résumerait exactement son genre de vie habituel. —1. Vivere, dans le langage populaire, est très souvent un simpleéquivalent de esse. De même vm, 10; x, 3 3 ; ixxxix, 2 ; cvn, 7;cf. LXIV, 199, nascuntur et LXXIII, 2, fieri. Voir les exemplesdes comiques rassemblés par Wagner dans son édition de l'Aululaire,m, 2, 5 (416). —Viro contentam... solo: cf. Plaute, Mercator, éd.Lemaire, iv, 3, 10 (813); Afranius, 117, R. ; ici LXVIII 1 ', 95.— 2. Laus... laudibus : allitération comme les aime Catulle. Remarquezcombien elles sont nombreuses dans cette épigramme. —5. Qpamyis, est regardé d'ordinaire comme l'accusatif <strong>du</strong> pronom :une femme, quelle qu'elle soit...; le mot, sans avoir beaucoup desens par lui-même, est amené ici par l'allitération, et s'oppose auxrelations de parenté indiquées aux vers suivants. A cuiyis quamvis,cf. LXXIII, 1 : quoquam quicquam. Cependant, comme on suppléefacilement te devant le verbe, on pourrait aussi voir dans quamvisl'adverbe (cf. cm, 2); le sens serait: comme tu veux, autant que


8oOCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.tu le voudras... Au v. 4, matrem serait une sorte d'appo6ition. —Succumbere : on compare Varron, Re r\ust. il, 10, 9 : « quasvirgines ibi appellant... quibus mos eorum non denegavit antenuptias ut succumberent quibus vellent. • — Par est, commeLXII, 9. — 4. Matrem est le mot principal auquel répondentensuite fratres et patruo : donner le jour à des enfants qui, étanttels pour elle (matrem), soient en même temps, par leur père, sescousins (fratres se. patrueles). On sait que le mariage avec unenièce était pour les Romains un inceste (Suétone, Claude, 26 fin).Nous avons donc ici quelque chose de moins répugnant, mais demême ordre que ce qui est relevé : LXVII, 2;-jo. Les autres explicationssont obscures et peu naturelles : donner, à des enfants demariages antérieurs, des frères nés de ton oncle (Riese); ou : pardes relations avec ton frère (c, 1), avoir des enfants dont le pèresoit aussi leur oncle et qui soient à la fois frères et cousins (Ellis).Notez que ce dernier sens exigerait l'emploi non de patrùus, maisd'avunculus. — Efficere se. sibi, ou à la rigueur : natis suis.CXII.NOTES CRITIQUES. — Dans GO, pas d'intervalle entre cettepièce et la précédente. — 1. Munro écrit aux trois endroits :Mutus: le sens serait alors: tu, Naso, taces; non, ut tu, tacet quite scindit ; ab hoc igitur, quamvis ipse taceas, edocemur te essepathicum... Bsehrens écrit : Mun<strong>du</strong>s; Birks : Mulus; Ellis : Nullus.A toutes ces conjectures on objectera qu'on s'explique mal commentle mot aurait été changé aux trois places. — GO : homo est. —G : naso. — D, Lachmann, Haupt : nec. — Dans GO : le vers finitavec tecum multus homo; M : hôq; (= homoque) ; Scaliger a ajouté :est qui; Ellis, Peiper, Schwabe : homost quin, et ensuite le subjonctif.Je préférerais, après homo, en conservant au v. 2 le textede GO, écrire: non. — 2. GO : Descendit; Haupt: Te scindit;Schwabe: Te scindât; Peiper: te scandât; mais toutes ces correctionsont le tort de supprimer net la surprise des derniers mots. —G : naso multus est. — Au lieu de et, Schwabe propose : al;Magnus : es.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Naso nous est inconnu, et l'épigramme est


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.8oipour nous une espèce d'énigme. — i. Multus : c'est sur ce motque porte la pointe de l'épigramme. Sur quelle équivoque ou sur quelsens <strong>du</strong> mot s'appuie-t-elle ? Statius proposait le sens de grand, encomparant Ovide, Amours, il, 4, 34 : « in toto multa jacere toro •;ce serait donc : grand, tu sers à de plus petits que toi. Mais l'adjectifest déterminé dans Ovide par jacet; ici il n'y a aucun mot quidégage le sens. Peiper entend :fort, vigoureux: ce qu'on n'attendraitpas d'un homme robuste comme toi, tu te livres à tous. Multus ad'ordinaire le sens d'occupé, actif, quand il s'agit d'actes que leverbe ou que le contexte indique, par ex. Salluste : Jug. 84, 1 :« multus... instare » ; ce serait ici une antiphrase par rapport àpathicus; ne serait-elle pas bien obscure ? Multus a aussi le sens demolestus, odiosus, garrulus (Afranius, R. 202 ; Plaute, Mén. 11,2, 41 [310]) : tu parles beaucoup; mais il n'y a pas beaucoup degens qui consentent à t'accompagner dans la rue (Descendit se. inforum; cf. Bentlei sur Horace, Ép. s, 20, 5), tellement ton bavardageest insupportable; ou encore parce que tes amants ne veulentpas avouer publiquement leurs relations avec toi. N'est-ce pas biencontourné? Riese a pensé qu'il s'agissait d'un sénateur, partisan deCésar, faisant beaucoup d'embarras, quoique n'ayant qu'une maigresuite. Nous arrivons enfin à la seule explication qui soit satisfaisante.M. John B. Bury, dans les Beptenberger Beitrâge, t. vin, p. 529,a repris l'idée d'Ellis que multus devait avoir ici un sens populaireque nous ignorons. M. Bury propose de voir en ce mot un ancienparticipe <strong>du</strong> verbe molo, qui s'emploie souvent aussi bien que permolodans un sens obscène. Cette seconde forme <strong>du</strong> participetombée hors d'usage, se serait conservée par exception ou seraitrisquée par Catulle comme un synonyme de fututus (cf. colo, cultus ;adolesco, a<strong>du</strong>ltus); chez nous : moulu. L'équivoque <strong>du</strong> mot seraitintentionnelle; le sens est incertain et suspen<strong>du</strong> au premier vers; iln'est précisé que par la fin : et pathicus. L'opposition : Multus...es, et: neque... multus... est est un jeu d'expression comme les aimeCatulle. — Magnus a remarqué que beaucoup d'épigrammes deMartial reposent sur le double sens de certains mots : feus (1, 65 ;vl| i 7'); gallus, etc. — 2. Et: je veux dire un... Magnus compareOvide, Met. m, 204; iv, 756; ix, 92. Ailleurs, par ex. ixxxiu,6, Catulle dit : hoc est.


802 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.CXI1I.NOTES CRITIQUES. — Pas d'intervalle, ni de signet dans GO.— i. G : pompeio... cinna. — Pleitner : iolabant; Mœhly : molebant.— a. O : Mecilia; G : Mecilià; Lachmann, Schmidt : Mceciliam,leçon adoptée par Ellis (Meciliam) et Vahlen; Pleitner,Schwabe, L. Mûller : Mucillam. Bœhrens a eu raison d'admettre laforme populaire : Mucillam, tout indiquée par la leçon de GO ;Mais il avait tort de corriger en : Cum Macilla. Atque hoc consule...Riese : Mucilla (mais le verbe ufi qu'il sous-entend ici s'emploie-t-ilavec ce sens?) — 3. O: Mansutrunt.— Frôhlich : milia numum (?);Bruner : in annum; Bœhrens : in horum. — 4. GO : Singulum. Lacorrection singula a été faite par les Italiens; elle est déjà dansl'AIdine de 150a. Scaliger et Ellis lisent, d'après les exemplesd'autres auteurs que cite Nonius, p. 171 : in unum Singlum; maisvoir Lachmann, sur Lucrèce, p. 413. — Bœhrens met fecuniumsemen entre parenthèses et entend : milia a<strong>du</strong>lterorum (?). — G :ad ulterio.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — On ne savait autrefois quel nom se cachaitsous le mot : Macilia <strong>du</strong> v. a. La difficulté paraît avoir été résoluepar Pleitner, Q, Val. Catullus, Epigr. in Jul. Cas. und Mamurra,Spire, 1849 ; il a reconnu sous ce nom Mucia, fille <strong>du</strong> grand jurisconsulteQ^ Mucius Scœvola, troisième femme de Pompée, épousée par luien 80, et répudiée, à cause de ses désordres, en 6a. On comprendraitainsi à merveille la mention des deux consulats de Pompée. Le diminutifMucilla (ou, avec Bœhrens, Macilla) est employé de préférencedans de telles occasions; voir les noms de femmes cités dans la lettred'Antoine à Ootave (Suétone, Aug. 69). Quels sont les deux amantsde Mucilla auxquels il est fait allusion dans le v. 1? Suétone, Cors.50, cite comme tel César. Le second était sans doute Mamurra; cf.ivn, 9 : « Rivales sociei puellarum. » Les mots <strong>du</strong> v. a : consule nunciterum, indiquent la date de l'épigramme : ; 5 av. J.-C. Elle a très probablementété écrite à Rome. — 1. Consule... ; en 70. — Cinna: surlui, voir x, 30, et xcv. — a. Mucillam : sous-entendez/ufurrc, commepar exemple dans Horace, Épodes, xi 1, 15. — JVunc iterum : en 5 5. —


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 8033. Duo 1 ils sont restés fous deux; cf. Cicéron, Verr. v, 19, 50 in. —Creverunt... : ce n'est pas l'équivalent de succreverunt illis; le mot estconstruit ici absolument et la figure est empruntée aux plantes (4) : ilen a poussé des milliers, un mille par amant; proprement: par unité.— 4. Fecun<strong>du</strong>m... ; cette petite phrase est une apposition à tout cequi précède : voilà une semence d'a<strong>du</strong>ltère qui a bien poussé, qui abien ren<strong>du</strong>; a<strong>du</strong>lterio, serait un datif de but. D'autres entendent, endétachant le membre de phrase et en conservant au datif son sensordinaire : l'a<strong>du</strong>ltère est prolifique, sait faire souche. Ici, comme/En. vi, 598, la construction étant équivoque, on pourrait voirencore dans a<strong>du</strong>lterio un ablatif, cas auquel se trouvent d'ordinaireles régimes defecun<strong>du</strong>s.CXIV.NOTES CRITIQUES. — Ni intervalle, ni signet dans GO. —1. GO : Firmanus saluis (l'i pointée dans G d'une encre relativementblanche) ; Palladius, Ellis, Haupt, Vahlen, Peiper : Firmanussaltu; (Munro objecte que Catulle qui écrira le vers 8 de cxv, adû éviter de joindre à Mentula un adjectif qui fût nettement <strong>du</strong>masculin) ; Muret après quelques éditeurs : Formiano, et d'après lui,Heyse : Formianus saltu (cf. XLI, 4; XL.UI , 5; LVII, 4; mais unetelle synizèse est peu probable dans Catulle : voir Schwabe, Qitast.Cat. p. a j o) ; Avantius : Firmanus saltus, et ensuite Mentula entrevirgules, au vocatif, leçon à laquelle se conforment Baehrens etSchwabe et qu'on a adoptée dans notre texte; les Aldines de 1502et 1515, et avec elles L. Mùller et Riese : Firmano saltu. —Pleitner : nunc. —O: mensula; G: msula. — 3. G: Aucupia;O : An cupiam; quelques mss. corrigés, Statius, Baehrens, Schmidt:Aucupia. La remarque de Wdlfflin, Archiv, v, p. 394, qu'omne genusest construit souvent avec un pluriel, appuierait cette correction. —L. Mûller, Baehrens, Schwabe, Vahlen, Riese, ponctuent après Aucupium;Ellis ne ponctue qu'après omne genus. — G : aura. — 4. G :Ne quicq, ; O : Nec quicquam ; Beehrens : Nei quicquam. — Scaliger,Baehrens : exuperas. — 3. Frbhlich : ris. — Baehrens : si dires, domniaodesint. — 6. G : Saltem. — G : <strong>du</strong>m m ipse; O : <strong>du</strong>m modo ipse.Comme, dans Catulle, la finale de modo est partout ou brève (1 *, 2 ;


804 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.X, 28; XXI, 2; LVI, 5 ; LXXI11, 6), ou élidée (111, 9; xv, 7 ; L, 5 ;Lin, 1), ou allongée par un sigmatisme (XXII, 12), tous les éditeurssauf Ellis, changent ou ajoutent un mot ici ; Avantius : <strong>du</strong>m tamen ipseegeas; Frôhlich : <strong>du</strong>m modo tu ipse egeas; L. Mùller : <strong>du</strong>m modo eo(ablatif d'instrument); je préférerais ibi; Lachmann, Haupt : <strong>du</strong>mdomo (Schmidt objecte que sàltus ayant ici le sens de pratdiumcomprend forcément une habitation et qu'on ne peut lui opposer lemot domus) ; Baehrens : <strong>du</strong>m modo te ipso egeat; cf. Misanthrope, 11,4, 69 [s 94] ! « oui, mais je voudrais bien qu'il ne s'y servît pas » ;Riese : <strong>du</strong>m bono ipse; Munro conserve modo qu'il prend pour unablatif (= mensura) ; Schmidt : <strong>du</strong>m mo<strong>du</strong>lo ipse (?) ; enfin Postgatelit : Saltus laudemus commoda, <strong>du</strong>m ipse egeat.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Sur Mentula, voir le préambule de xciv.Catulle se moque ici d'une de ses propriétés, fastueuse, mais ruineuse.Comme ce personnage, dans les autres pièces où se trouve sonnom : xciv, cv et cxv, (au v. 1, GO : hàbet) est non pas interpellé,mais toujours nommé à la troisième personne, peut-être vaudrait-ilmieux, ici où il y a doute, conserver la même forme et écrire au v. 1 :Firmano saltu nonfalso Mentula dives.— 1. Firmanus s de Firmum, dansle Picenum. C'était un pays d'un territoire fertile. Il est par trop subtilde supposer qu'il y a dans le choix <strong>du</strong> nom une intention par laquelleserait rappelée Formies (voir aux NOTES CRITIQIJES), comme Mentularappelle Mamurra. L'allusion aurait été obscure puisque Firmanusest un nom réel et répan<strong>du</strong>, et puisque Mamurra pouvait et devaitavoir de grands domaines en dehors de sa ville natale. — Saltus. Endehors <strong>du</strong> sens général, on donnait à ce mot un sens plus étroit etparfois technique : on voit qu'il servait à désigner un domaine de800 jugères (Varron, De re Rust. 1, 10); ou encore, quelle que soitleur éten<strong>du</strong>e, les domaines où dominaient les bois et les pâturages;Gallus /Elius, ap. Festus, M. p. 302, col. b, 1. 20 : « saltus est ubisïlvce et pastiones sunt, quarum causa casse quoque ; si qua particulain eo saltu pastorum aut custo<strong>du</strong>m causa aratur, ea res non peremitnomen saltus. » Cf. Varron, Ling. lat. v, 3 6. Tel est ici certainementle sens de saltus. Le domaine de Mentula est décrit avec la formeindiquée pour les inscriptions au cens (Digeste, L, 15, 4). On voitdans les Gromatici veteres, 1, col. 1. p. 226, L. que des lots de deuxcents jugères avaient été distribués à Firmum par les triumvirs. Ilest vraisemblable d'admettre que dans ce partage un lot fut donné àMamurra, lot privilégié à ce qu'il semble, et dont se moque cependantCatulle. — Dives Fertur : construction directe avec le nominatif


COMMEN<strong>TA</strong>IRE.8ofqui, quoique régulière (Kûhner, il 1 , p. 10 e) est assez rare. On necite qu'un exemple de Cornélius Népos, .4rf. 1,3. — 2. 7"of res :cf. cxv, 4 : totmoda. — 3. Aucupium... feras: les deux espècesde gibier, la plume et le poil. — Omne gertus, indéclinable pouromnis generis : Madvig, $ 2 3 8 ; piscis est un pluriel ; cette constructionest beaucoup plus probable que celle qui ferait de omne genusun accusatif et de rn'scij un génitif singulier. Munro écrit : Aucupiaomne genus, piscis, et il fait tomber l'expression intermédiaire surles deux mots. — Prata, arva. de même: cxv, 5. — 4. Nequiquam:cf. Dira», 34; frustra est de même détaché: xxi, 7. —Fructus (à l'accusatif pluriel) : le revenu. — Exuperat : le sujet estFirmanus saltus. Pour les éditeurs, qui ne font pas de Mentula unvocatif, le sujet peut être ici Mentula, ce qui conviendrait mieux avecle vers suivant. — 5. Quare : voir LXIV, 409. — Concedo, est unesorte de parenthèse, d'où le subjonctif sans ut. — Sit, se. Mentula,plutôt que saltus. — Diyes : opp. 6, egeat. — Desint, se. ei. —6. Ipse: le maître; opp. saltus — Egéat, est pris absolument.CXV.NOTES CRITIQIJES. — Ni intervalle, ni signet dans GO. —1. O : habet istar; G : habet instar, leçon que conserve Ellis, et queLachmann (cf. son Lucrèce, p. 76), suivi par L. Mùller et Vahlencorrige en : habes instar (Schmidt objecte que dans les autres poèmesà Mamurra ou Mentula, le poète ne s'adresse à lui nulle part) ;Westphal : habetne instar; Avantius, Baehrens et, avec hésitation,Schwabe : habet noster (voir aux NOTES CRITIQUES sur exiv, 1,l'objection de Munro) ; pour Baehrens, instar peut n'être que le restedes mots : instar sunt maris, glose de la fin <strong>du</strong> v. 2 ; Riese : habet silvas(cf. le résumé des deux premiers vers au v. 5); Scaliger, Schmidt :habet juxta ou mieux justa (=junctim, i-ptû; : d'une seule teneur;mais voir p. 674 aux NOTES CRITIQUES, LXVI, 66) ; Statius : justi;Munro : ronsi; Pleitner : plus ter. Ellis remarque que Catulle a puécrire : habet bostar, mot que le glossaire de Phillipp (voir Journ ofPhil. xiv [1885], p. 81 et suiv.), 4626, beaucoup plus complet quePaul Diacre, explique par : boum statio ou boumpartus; cf. Callimaque,Hymne à Dèlos, 102: Poorrraot;. Schwabe propose : habet, Carsar. Il mesemble qu'ici comme exi v, 1, on doit attendre un nom propre qu'on


806 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.chercherait dans la leçon des mss. (par ex. : Stabiis ou Satrici) ; ou bienon regardera cette leçon comme le remaniement d'une glose (parex. inSab.) placée autrefois sur le nom propre disparu; en supposantune légère erreur de l'auteur de la glose, ce nom pourrait être Firmi(cxiv, i). — a. Frôhlich : paria; Munro : cetera sunt nemoris;Baehrens, qui écrivait autrefois : varia, lit maintenant : cetera finecarent. — 3. GO : diuiciis. — GO : cresum. — GO : potuisset. —4. GO : ror moda; contre la leçon totmoda, voir Lachmann, surLucrèce, p. 187. Avantius : fof borta; Munro: Tôt qui in saltu unocommoda.—O : possiderat.— 5. G : Igentes; O : uigentis.— O : plaudesque;D : altasque paludes; Rossbach : latasque paludes; Bergk :salsasque paludes (l'eau de ces étangs serait donc salée?); enfinPleitneret Riese: vastasque paludes. — 6. G: hyperboreos; O : hiperboreos.— GO : occeanum. — 7. G : bec. — GO : ipse si (cf. lesfautes de T GO sur LXII, 8) ; Lachmann, Haupt : ipse es; Frôhlich :ipsest; les Aldines de 150a et 1515 r tamen ut sint maxima etultra. — GO : ultor; la correction : ultro, est déjà dans l'éditionde 1475- Scaliger : maximu' lustro; Bruner : maximu multo, cedernier mot, assez semblable à muto, faisant pressentir la fin deI'épigramme; Rossberg : maximu cuit or (= possessor). A toutesces conjectures on objectera que \'s final n'est élidé dans Catullequ'une fois, cxvi, 8 et probablement pour quelque raison particulière.Avantius et Baehrens : maximus horum; Munro: ipsestmaximus, ut re Non... (?); Schwabe propose: maximus alter;Postgate lirait de même, en joignant ces mots au v. 8 et en voyantdans l'expression une allusion à Pompée (Magnus); Pleitner enfinlit: maximus: unde hoc?— 8. Parthénius : vere (pour indiquerqu'il mérite vraiment son nom). — M : mentula; G : mentulla;O : mencula.COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Le domaine dont il est ici question n'estcaractérisé dans notre texte que par sa vaste éten<strong>du</strong>e; mais ilsemble bien ne pas différer <strong>du</strong> Firmanus saltus de cxiv. Comme iln'est pas dit ici que ce domaine fût ruineux, I'épigramme est peutêtred'une date antérieure à cxiv. — 1. Instar: sauf un passagede Columelle, dans tous les exemples que nous connaissons, ce motest suivi d'un génitif exprimé ou qu'on supplée (Cicéron, Ad Alt.XVI i 5> ?)• aur ' e sens propre et l'étymologie probable d'instar,voir Wôfflin, Archiv. 11, 581 et suiv. — Triginta... Quadraginta.Le jugerum était d'un peu plus de a 5 ares ; un saltus ordinairecomprenait 800 jugères, soit plus de 301 hectares (voir cxiv, 1 :


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 807Saltus); la contenance indiquée ici serait donc en somme médiocre,tandis qu'il est question d'un immense domaine (5 : ingentis...Usque ad... Omnia magna). Aussi Riese se demande s'il ne faut pasentendre ici par jugera (cf. sestertia) mille jugères. — Prati... arvi:comme cxiv, 1. — 3. Maria na peut s'expliquer ici que si on luidonne un sens qu'on ne trouve ailleurs que dans des locutions proverbiales(par ex. Salluste, Catil. 23, 5 : « maria <strong>mont</strong>isque polliceri») : tu as, sans compter les prairies et les terres, un domained'une immense éten<strong>du</strong>e. Cf. itéXa/Yo;. Maria ne pourrait être tra<strong>du</strong>itpar : viviers, étangs, que si l'on supposait la construction de mersartificielles comme en mentionne Pline, hfisf. Nat. ix, 54, 170[80, 1] : a Lucullus exciso <strong>mont</strong>e juxta Neapolim..., euripum etmaria admisit. » — 3. Divitiis : cf. cxiv, 1 : dives. —Sit. Con-,trairement à l'usage de Plaute, Catulle ne sous-entend jamais ce verbeavec la forme noris. — 4. Totmoda rappelle cxiv, a : « for tes...egregias. » Cet adjectif, si la leçon est bonne, répondrait à omnimo<strong>du</strong>s,et multimo<strong>du</strong>s. — s. Ingentis tombe sur les trois substantifsde la fin <strong>du</strong> vers. — Saltusque : comment admettre que Catulleait employé ce mot aux vers 4 et 5, dans deux sens aussi différentsque : domaine, mesure agraire, et : clairières, vaines pâtures? et lepassage <strong>du</strong> singulier au pluriel suffit-il à excuser la répétition et àprévenir l'équivoque? — Paludesque: on défend ici l'hypermètre endisant qu'à la fin de rénumération, il donne bien l'idée d'espacesprolongés à l'infini. Cf. LXIV, joo. — 6. Usque ad... : exagérationdont la forme est poétique et le fond ironique et qui sert à rendreplus piquant le trait final. — Ad Hyperboreos : comme dans leshymnes homériques,'Vil, 39 : I; 'ïirspéops'o;. — Mare... Oceanum(= Oceanusj est déjà dans César, B. G. m, 7, a. La répétitionde Ad <strong>mont</strong>re qu'il s'agit ici non de l'Océan septentrional, mais del'antique 'fixsavo;, irsptppsMv xuxXû TT,V "pïv (scolie de \'Iliade, v, 6.)— 7. Omnia... sed... : à tout ce passage cf. Martial, 1, 100. —Ultro, n'a pas le sens adversatif que tamen suffit à marquer ici. Sila leçon est bonne, cet adverbe renforce ipse et signifie : il dépassetout le reste. — 8. Non... Pour l'àirpooo'oxT.Tcv, Pauckstadt, p. 28,compare la fin de l'épigramme de Martial, xil, 49. Une insultetout à fait analogue était adressée à Pompée dans ce vers citépar Sacerdos, Grammatici Latini, éd. Keil, vi, p. 462 : • quemnon pudet et rubet, est non homo sed ropio (= pénis) ». —Sed veto. Voir Kuhner, 11, p. 685, et Cicéron, Verr. v, 6, 14In. — Mentula magna minax : cf. la fin de un; une admirationnaïve se cachait là sous un terme grossier (cf. dans une des


808 COMMEN<strong>TA</strong>IRE.lettres d'Auguste à Horace citées par Suétone, R. p. 46, 1 :« purissimum penem et homuncionem lepidissimum •); ici c'estune pure invective. Remarquez l'allitération des trois mots. Pourminax, voir les Priapées.CXVI.NOTES CRITIQUES.— Pas d'intervalle dans GO.— 1. G : Sepe.— GO : studioso; Avantius, Guarinus, Schwabe, Munrd : studiose..— Baehrens compare LXV, to, où il y a expressa, et propose ici :conversa; il remarque que studioso animo suffit ici pour le sens(cf. Pline, Ép. vi, 16, 9), et que studioso animo venante diffère tout àfait des exemples de Virgile (par ex. Atn. 111, 70: •• Unis crépitons...Auster ») par lesquels on essaie de justifier cette expression. D'autrepart, venante n'est pas ailleurs employé absolument comme il le seraitici. Scaliger propose -.venanda; Frôhlich : venata; Kraflert : veneranda;Palmer : vernacla (des mots de notre langue ; mais voir ce queLachmann, Lucr. p. 412, objecte à l'hypothèse de crases de ce genre) ;iHermès: veniam ante. — GO: requires. — 2. OM : batade; G:batriade. —4. G : Telis; O : Celis; après quoi GO portent : infestamitteremusque (G : mitteremvqi); de même D 1 : mitteremusque; unms. corrigé et la seconde main de D : mittere, musca, caput.Lachmann, Haupt : Telis infestum mittere in iisque caput (Schmidtobjecte que l'expression • 7Vû's mittere n'est nullement justifiée parles constructions comme : funda mittere); Muret : Tela infesta meummittere in usque caput; de même Baehrens, sauf qu'il écrit : mihi;quelques mss. corrigés : Infestum telis icere in usque caput. —5. G : michi. —6. GO : hinc; Muret : hue; D, Lachmann, Ellis : hic.— O : voluisse. — Ne semble-t-il pas qu'après ce vers, il a dû tomberun distique? — 7. GP : evitabimus. — G : amicta; O : amitha;Baehrens, dans son édition : Contra vos tela ista tua emittamus;iambis Affixus...; dans son commentaire : evitabimus acta; la glosemi, placée au-dessus de dabis supplicium, aurait été mal intercaléepar un copiste et aurait fait lire amicta au lieu de acta. Rossberg :evitabimus icta (se. tela ista tua contra nos icta). — 8. GO : Affixus.— GO : dabis. — G : Explicit Catulli Veronensis libellus ; O : finitolibro referatnus gracia Christo.


COMMEN<strong>TA</strong>IRE. 809COMMEN<strong>TA</strong>IRE. — Voir sur Gellius : LXXIV. Les attaques despièces précédentes sont de telle nature (voir surtout LXXXVIII) qu'onne conçoit pas comment elles pouvaient laisser place à une réconciliation.Aussi est-il peu probable que cette épigramme ait été composéeaprès les autres (Ellis). La tra<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> poëme de Callimaqueétait terminée (v. a et 5) ; restait à composer la pièce d'envoi{requirens... utipossem...). Dans l'intervalle Catulle comprend que ceserait de sa part peine per<strong>du</strong>e (v. 5) et il déclare renoncer à sonprojet. — 1. Tibi: dépend de mittere, mais est mis à dessein entête de l'épigramme (Beehrens). — Studios0 : Schmidt veut qu'onjoigne cet adjectif à tibi, non à anitno. — Animo venante: Ellisentend à tort ces mots <strong>du</strong> soin apporté à la tra<strong>du</strong>ction (>.s|i8rip£a,Sneeûer» ôvou-ara) ; il s'agit dans ce premier vers non de la tra<strong>du</strong>ction,mais de la forme à donner à l'envoi ou au poëme d'envoi :ufi possem mittere. — a. Carmina... Battiadat, comme LXV, 10.— 3. Qui te...: vers tout en spondées. Ennius s'autorisait sansdoute de l'exemple d'Homère pour admettre des vers ainsi composés;mais les poètes latins après Catulle y ont tout à faitrenoncé. — Qjii, instrumental, peut-être ici pour quibus (voirTérence, .4naV. Meissner, au v. 6) ; cependant le mot s'entendramieux dans un sens général, en rapport avec toute la proposition: afin que par cet envoi... —• Lenirem nobis : pour cetteréunion <strong>du</strong> singulier et <strong>du</strong> pluriel, voir p. 60a la note sur Me. —Conarere : seul passage où Catulle emploie cette forme de la secondepersonne si fréquente dans Ovide, surtout dans les Tristes. —4. Telis...: figure servant à désigner des attaques en paroles oudes vers injurieux: par ex. Ovide, Pontiques, iv, 6, 36; Ibis, 40et suiv. ; Sénèque, Êpig. iv, 4 H. etc. Le substantif reviendraavec le même sens dans les deux derniers vers. — Telis infestum :en butte à vos traits; on compare Quinte-Curce, tv, 6, a a :« interiora quoque urbis telis infesta erant. » Mais est-ce uneconstruction comme le serait celle-ci? — Mittere, si la leçon estbonne, est ici employé absolument, comme dans Ovide, Fastes, m,S 84 : a quam quantum novies mittere funda potest. » — 7n usque :frapper même à... : locution assez rare. On cite Stace, ThéS. 1,438: « quae causa furoris, Externi juvenes? neque enim meusaudeat istasCivis in usque manus (=vel sic concurrere). • Cf. ici 1 v,34, ai usque. — 4. Hune video...: cf. César, B. G. m, 14, 1:« ubi intellexit frustra tantum laborem sumi. » — 6. Hic, se. ad telenien<strong>du</strong>m. — Preces, ne peut désigner ici des souhaits comme dans


8lOCOMMEN<strong>TA</strong>IRE.Ovide, Fast. i, 176; c'est une allusion à la deprecatio ira qui forcémenteût fait le fond <strong>du</strong> poëme d'envoi. — 7. Contra ; Riese entend :contrairement à mon désir d'une réconciliation ; Ellis rapporte contraà evitamus et dabis, et plutôt au dernier. Il faut certainement supposerau commencement de ce vers pour le moins une légère ellipse :je vais agir tout autrement. Contra, pris absolument et détaché(cf. hactenus, scilicet etc.) pourrait-il avoir ce sens ? On pourraitencore détacher : Contra nos (se. jam agemus), ou lire : Contra ta;nos... — Amictti. On explique : contre toi je n'ai même pas besoind'armes proprement dites; il me suffit de rouler ma toge autour demon bras en guise de bouclier (Pacuvius, 186 R. ; Pétrone, 80). Maisque devient alors sa tête (4) ? — 8. Dabis. C'est le seul exemplequ'on ait dans Catulle de \'s élidée. Lucrèce, Varron, Cicéron étiolaientvolontiers cette lettre dans leurs vers. Mais à la fin de sa vie,dans rOrafor,'XLvin, 161, le même Cicéron remarquait à proposde cette licence : • quod jam subrusticum yidetur, olim autem politius...;ea offensio quam nunc fugiunt poeta noyi. » Aussi l'élisionne peut-elle s'expliquer ici que par quelque raison particulière.Constatons d'abord que le mot suivant commence aussi par un s.Baumann, De arte metrica Cat. p. 111, admet que l'hémistiche aété emprunté par Catulle à un ancien poète. Béehrens et Schmidt,Prol. LXVI, supposent qu'on a ici un vers ou une allusion à desvers de Gellius.


^^^^^^^^^qrs^^^s^($jFRAGMENTS.I. FRAGMENTS FAUSSEMENT ATTRIBUÉS A CATULLE.i. Nonius, p. 517, 3 : « Properiter. Catulus :Animula miserula properiter abit. »Diomède, K. p. 513, 11, cite le vers avec la variante : abiit, quiparaît exigée par le mètre, et il cite ce vers comme de Serenus.Cette attribution paraîtra plus probable encore si l'on réfléchit queCatulle n'emploie pas ainsi le procéleusmatique; qu'il dit miselluset non miserulus; enfin qu'on ne trouve pas ailleurs chez lui, animulaou properiter.3. Charisius, K. p. 97, la :« Haec pugillaria sarpius neutraliter dicit idem Catullus in hendecasyllabis.>Dans les poèmes que nous avons, pugillaria n'existe qu'une fois :XLII, 5. Il faudrait supposer que ce mot se trouvait encore dans despoèmes aujourd'hui per<strong>du</strong>s. Mais il est plus vraisemblable de croireà une erreur <strong>du</strong> grammairien. Charisius a pu confondre pugillariaavec codicillos qui se trouve cinq fois dans XLII (Haupt, Opusc. 11,p. 66).II. FRAGMENTS DOUTEUX.1. Servius, sur YÉnèiie, 1 v, 409 :« Sic etiam Horatius : vaie, vale, cave...; nam cave, ve longa


8l2FRAGMENTS.est;... sed dicimus a tertia conjugatione esse imperativum ut CûTO,colis ; hinc etiam Catullus : cavere dixit. »Peut-être cavere était-il dans un poème per<strong>du</strong> de Catulle, Mais iln'est pas impossible qu'il y ait eu quelque confusion dans lessources de Servius, et que le nom de Catulle y ait été simplementjoint à celui d'Horace pour l'emploi non de cavere, mais de cave, quiest en effet : L, 18, 19; LXI, 153.3. Porphyrion sur Horace, Odes, 1, 16, 33 :« Iambi autem versus aptissimi habentur ad maledicen<strong>du</strong>m. Deniqueet Catullus, cum maledicta minaretur, sic ait :At non effugies meos iambos. »Il semble que la citation soit littérale. Mais on peut aussi ne voirdans ce passage qu'une citation libre et arrangée de la fin de XL, 3,ou encore de LIV, 6. Suivant Peiper, la pensée serait empruntée àcxvt, 8, et l'expression à Virgile, rUn. tx, 747 (?).;. Pline, Hisf. Nat., xxviu, 3 (4), 19 :« Defigi quidem diris deprecationibus nemo non metuit. Hue pertinetovorum, ut exsorbuerit quisque, calyces... protinus frangi...Hinc Theocriti apud Graecos, Catulli apui nos, proximeque Virgiliiincantamentorum amatoria imitatio. »Il semble qu'il s'agisse ici de quelque Pharmaceutria, commecelle de Théocrite (11), ou de Virgile (Èglogue, vin). C'est changerles mots de Pline que de n'y voir qu'une allusion à des refrains telsque celui <strong>du</strong> chant des Parques, ou à des poèmes à refrain, commeici LXII.4. C'est probablement à Q,. Lutatius Catulus (voir Peter, Histor.Rom. Relliq. 1, p. 194, 4), et non à notre poète que se réfèrent lesdeux passages suivants :Varron, De lingua lat. vi, 6, p. 74, M. :« Nox, quod, ut Catullus (d'après le ms. de Florence) ait, omnia,nisi interveniat sol, pruina obriguerint, quod nocet, nox; nisi quodGrascé vûÇ nox. »Servius, sur le mot Rhcetica des Géorgiques, 11, 9; :« Hanc uvam Cato praecipue laudat in libris quos scripsit adfilium; contra Catullus eam vitupérât et dicit nulli rei esse aptammiraturque cur eam laudaverit Cato. »Cf. aussi Martial, xiv, 100. C'est sans doute à cause de ce vers,que divers savants admettent comme probant le témoignage de


FRAGMENTS. 8 I 3Servius. Les attaques de Catulle contre le raisin de Rhétie et contreCaton auraient été contenues, suivant Beehrens, dans un ouvrage enprose; suivant d'autres (Peter, Ellis), dans quelque poème per<strong>du</strong>pour nous.5. ALLUSION A DES POèMES PERDUS. — Ovide, Tristes,11,437:« Sic sua lascivo cantata est srepe CatulloFemina, cui falsum Lesbia nomen erat,Nec contentus ea multos volgavit amores,In quibus ipse suum fassus a<strong>du</strong>lterium est. »Ces deux derniers vers ne s'expliquent pas bien par les poèmesqui nous sont parvenus; les amours dont parlait Catulle et auxquelsOvide fait allusion, ne peuvent être ceux d'Ipsithilla, xxxu, 1, oud'Aufilena, ex, cxi. D'où la conclusion qu'Ovide a connu despoèmes que nous n'avons plus, soit que Catulle les ait lui-mêmeécartés de son recueil, soit qu'ils se soient ensuite per<strong>du</strong>s.III. FRAGMENTS QUI PARAISSENT AUTHENTIQUES.1. Terentianus Maurus, 375 au v. 5, K. p. 406 (p. 93: éd.Lachmann :a Et ferme mo<strong>du</strong>s hic datur a plerisque Priapo,Inter quos cecinit quoque carmen taie Catullus :Hune lucum tibi dedico consecroque, Priape.Qpa domus tua Lampsaci est quaque ~ " Priape.Nam te prxcipue in suis urbibus colit oraHellespontix, ceteris ostriosior oris.Et similes plures (se. priapeos versus) sic conscripsisse Catullumscimus (Voir xvn). »Ainsi Terentianus, voulant donner un exemple de vers priapéens, anégligé xvu , 1 et suiv., et choisi ces quatre vers. Ils sont cités aussipar Atilius Fortunatianus, Marius Victorinus et Censorinus. Comme onsait que les grammairiens, dans les séries de poèmes écrits sur le mêmemètre, choisissaient régulièrement comme exemple à citer le premier


S I 4FRAGMENTS.de la série, Sùss a supposé avec vraisemblance que ce poème per<strong>du</strong>sur Priape, en vers priapëens, était placé primitivement avant xvn,peut-être après xiv. Les anciens éditeurs le plaçaient à tort aprèsxvn. — Au v. 2, pour remplacer le mot tombé après quaque, Scaligera proposé : silya; Ellis : cella; Keil : usque quaque; Bùcheler : legePriapi (ce dernier mot désignant non le dieu, mais la ville : Priapus,située sur l'Hellespont). — Les allitérations <strong>du</strong> dernier vers, l'adjectifau comparatif et toute l'expression sont conformes au goûtde Catulle. Notez que deux fois le même mot (i et 2 : Priape,5 et 4 : ora, oris) termine deux vers consécutifs. — Le poème a puêtre écrit à Lampsaque, pendant le voyage de Catulle en Asie, oucomposé à une autre époque pour un ami qui habitait ou visitaitLampsaque. Il pourrait bien aussi n'être qu'un essai de tra<strong>du</strong>ction.Cf. les épigrammes analogues de l'Anthologie grecque, xvi,2)6-24}. Ces vers ont été imités par Ausone, iv, 7, 42 (Schenkl,p. 9).2. Nonius, p. i)4, 26 :« Ligurrire, degustare... Catullus, priapeo (se. versu : ces deuxmots ont été corrigés par Lachmann ; les manuscrits ont : Catuluspriopo) :De meo ligurrire libido est. »C'est la fin d'un vers priapéen. L. Mûller, Rhein. Mus. xxvn,p. 18), rattache ce fragment à celui qui précède, et lit :O Priape, ubi de mero ligurrire libidost.


^^(^^^»^^^^»^lr^^>^»^i$lEPILEGOMENAM. Benoist (i) avait prévu qu'il faudrait, comme nous le faisonsici, ajouter un court supplément aux volumes déjà parus. Il n'avaitpas prévu et ne pouvait prévoir que les retards des derniers volumes,et surtout que les nombreuses publications données dans l'intervallele rendraient aussi nécessaire. Quel est l'auteur classique dont uneédition puisse rester, de nos jours, plus de dix ans en préparation,sans courir le risque de présenter de graves discordances et les plusfâcheuses lacunes ? Le danger était plus grand encore pour unauteur aussi lu, aussi étudié, aussi difficile que Catulle. Heureusementpour nous, ces difficultés de tout ordre, de critique de texte,surtout d'histoire, sont telles que, si la science moderne les a circonscritesavec plus d'exactitude, elle est bien loin d'en avoirtriomphé. M. Hugo Magnus (a) terminait récemment sa revue desétudes sur Catulle en constatant que malgré tous les efforts dessavants, dans la biographie <strong>du</strong> poète comme dans l'établissement<strong>du</strong> texte, le dernier mot n'est pas dit, tant s'en faut; les anciensproblèmes n'ont pas trouvé leur solution, et les questions qui concernentCatulle, pour être posées autrement, restent toujours sansréponse et au fond presque sans changement.On ne peut, dans aucun ordre de recherches, se féliciter d'unetelle situation. Notre édition lui doit cependant d'avoir échappé audanger d'être surannée avant même d'être finie, et la même raisonme permettra de renvoyer aujourd'hui encore à ce qui a été dit(l) Voir le t. II, p. XII, à la fin de l'Avertissement,(a) Jahrb. Banian 1888, p. alo.


8l6EPILEGOMENA.dans les deux premiers volumes, sans avoir autre chose à faire ici quede compléter successivement, sur les divers points de notre étude,les indications déjà données. Je n'ai pas l'intention et je n'aurai pasl'occasion de rectifier ce qu'on doit à mes collaborateurs. Mon seulbut est ici de mettre notre publication au courant.Je conserve pour ce supplément le titre choisi par M. Benoist, etaussi d'une manière générale le plan qu'il s'était proposé. Je donneraisous la forme la plus brève qu'il me sera possible : i" la listedes éditions de Catulle et des travaux importants sur Catulle publiésdepuis 1882; 2° un résumé de l'état présent des questions restéesdouteuses dans l'histoire et dans la critique <strong>du</strong> poète.Pour les publications, je suis simplement l'ordre des dates.ÉDITIONS. — En tête, je citerai donc l'édition de Al. Riese, àLeipzig, chez Teubner, un volume in-8", 1884, avec une notice etdes notes en allemand. Aucune édition de Catulle ne réunit plus dechoses dans un moindre espace. Les notes sont très soignées; lecommentaire très nourri, malheureusement inégal et pas toujourssûr ; de même les rapprochements Sont nombreux, pas toujoursjustes ni probants. La recension présumée de V, placée entre letexte et les notes, est très claire; mais, en cas de difficulté, elle nepeut fournir à la critique qu'une base insuffisante et incertaine.Le commentaire en latin de Baehrens (2 volumes in-8°, Teubner,1885) est certainement l'un de ses meilleurs ouvrages. Il résumedans nos études les résultats de l'effort qui a rempli les dernièresannées départies par le sort à ce vigoureux esprit. On y profite àchaque page de ses meilleures qualités : une érudition des plus éten<strong>du</strong>es;beaucoup de vues et souvent d'ingéniosité; le sens <strong>du</strong> latin.M. Baehrens (et nous n'y perdons pas) ne s'est jamais moins abandonnéà ses violences de polémique ou à ses fantaisies de critique,quoiqu'ici encore, la discussion de conjectures de l'auteur occupetrop de place. Le nombre des conjectures anciennes sacrifiées àcelles <strong>du</strong> moment n'est pas pour donner à celles-ci beaucoup decrédit. Et en fait, les unes et les autres bien souvent se valent. Lesprolégomènes sont beaucoup moins bons que le commentaire. •— Pendantces dernières années, on accordait à Baehrens dans les questionsde critique une compétence particulière <strong>du</strong>e au grand nombre demanuscrits qu'il avait eus entre les mains. Mais l'on ne doit pas oublierque l'édition qu'il a donnée de Catulle est de 1876; que Baehrensn'avait pas à cette époque l'expérience qu'il n'a acquise que plustard, et qu'il est dès lors moins étonnant que les prolegomena de


EPILEGOMENA. 817l'édition, en dehors des erreurs de raisonnement, contiennent degraves méprises et des erreurs de fait incontestables.La seconde édition de Lud. Schwabe (petit in-8°, Weidmann, 1886)est le fondement indispensable de toute étude sur le texte de Catulle.Elle se recommande par son excellent index; par les nouvelles collationsque donne l'auteur, d'abord de O, dont les abréviations sont icinotées avec soin ; ensuite de G, dont les diverses corrections sont distinguées; enfin passim, aux passages désespérés, des principaux manuscrits.L'éditeur écarte la plupart des conjectures récemment proposéeset s'en tient prudemment presque partout au texte de V (autrementGO), sauf à placer une croix en tête des passages corrompus.M. Benoist avait indiqué (p. 3 36, au bas) le mérite et le côté faiblede l'édition et <strong>du</strong> commentaire d'Ellis. Une secondé édition <strong>du</strong> Commentairevient de paraître (Oxford, 1889). C'est l'ancien ouvrageconsciencieusement mis au courant des derniers travaux sur Catulle.Bern. Schmidt dont M. Benoist a cité (II, p. ix de l'avertissement)un article sur l'édition de Beehrens, a donné dans la collectiondes Tauchnitz, in-8", une editio major de Catulle ; le texte estconstitué dans un sens conservateur; il est précédé d'une Adnotatiocritica détaillée et soignée, et d'excellents prolégomènes.Citons encore la cinquième édition <strong>du</strong> Catulle de Haupt, in-12,chez Hirzel, 1885. Le texte a été revu et corrigé passim dans unsens conservateur, par J. Vahlen.Ellis vient d'annoncer dans YAcademy <strong>du</strong> 8 février 1890, p. 101,une édition de Postgate avec les leçons et des notes critiques au basdes pages, petit format, chez Bell, Londres.AUTRES PUBLICATIONS. — La liste qu'on va lire fait suite àcelle qui a été donnée au t. II,'p. 356 :R. Sydow : De recensendis Catulli carminibus, Berlin, Mayer undMùller, 1881 (Magnus, p. 204, juge ce travail avec trop d'in<strong>du</strong>lgence;voir les objections très justes d'Ellis, Academy, 12 nov. 81,p. 368).'— R. Richter : Catulliana, progr. Leipzig, 1881. —Ehr. Duderstadt : De particularum usu apud Catullum, thèse deHalle, 1881. — C. Schneemann : De verborum cum pratpositionibuscompositorum apud Catullum, Tibullum, Propertium structura, Halle,1881. — Notre Revue des Revues, vu, p. 192, 30, a signalé unarticle de K. Cumpfe dans la Listy jilologike de 1882, sur LXIV etsur l'allitération dans Catulle. — K. P. Schulze : CatullForschungen,Festschrift gymn. Berlin, Weidmann, 1881. Du même auteur, dansle Neues Jahrbuchfûr Philologie, 1882, p. 205, un article consacré


8l8EP1LEGOMENA.surtout à l'étude de ixiv; ïbii. d'autres articles sur XLV, 1884,p. 183; Ueber das Princip der Cariaxio bei Rômischen Dichxern, 1885,.p. 857 et suiv. — K. Ziwsa : Der Intercalar bel Catullus, WienerStudien, 111 (1881) et iv (1883). —G. Henkel : Dt Catullo Alexandrinorumimitatore progr. Iéna, 188 j (en tête un fac similé de la pagede YOxoniensis qui contient le commencement de Lxvm b ). —Richard Fisch : Zur Geschichxe der handschrifxlichen Ueberlieferungdes Catull, Wochenschrift, 1, 1884, p. 153-156 et 180-188 (arlicledans lequel l'auteur expose sur la pagination <strong>du</strong> Veronensis, avec denouvelles preuves et sous une forme systématique, une thèse déjàsoutenue par lui dans un programme antérieur de Berlin, 1875 :De Catulli in vocabulis collocandis drte quarsxiones selecta). — Revuedes différentes publications sur Catulle, par H. Magnus : J ahresberichxdes Philologisches Sereins, ix, 1885. — Un article de la Zeixschrifxfur das ôsxerr. Gymnasien, 1888 (xxxix), 4, cite et loue un travailde M. Bednarski : De infinixiyi apud CaXuïïum usurpalione. — A. Bonin :Unxersuchungen iïber das 63 Gedicht von Caxull, progr. Real gymn.Bromberg, 1885. — Vahlen : Ueber ein Alexandrinisches Gedichx desCaXulls (LXVI); lecture à l'Académie de Berlin, 30 déc. 1888. —A. Reek : Beixràge rur Synxax des Caxulls, progr. Bromberg, 1889. —Voir les articles de Palmeretde Postgate dans le Journal of Philology,dans la Mnemosyne, dans les Transacxions ofxhe Cambridge PhilologicalSociexy et dans YHermaxhena.-—A. Cariault ; Caxulle, Revue internationalede l'Enseignement supérieur, 15 janvier 1889, p. 1-36.Je dois avouer et je tiens à déclarer ici que parmi ces travaux,surtout parmi les plus récents, il en est plusieurs que je n'ai pume procurer et que je n'ai pas consultés.QUESTIONS DIVERSES. — Biographie de Caxulle. — Ce sujetavait été traité autrefois par Schwabe (Qjtaxsxiones Caxulliana>,Giessen, 1863) avec un soin et un scrupule portés jusqu'à l'excès.Les sceptiques admiraient qu'on pût connaître dans ce détail leshaines et les amours d'un poëte ancien, quand nous avons tant depeine à découvrir une faible partie de la vie des poètes de notresiècle, voire de notre temps. Les contemporains de César vivaientilsà ce point dans des maisons de verre ? Après dix-neuf sièclespourrions-nous les y voir, et l'histoire et la philologie feraient-ellesde tels miracles? La nouvelle étude très soignée et très détaillée,donnée par M. B. Schmidt dans les prolégomènes de son édition,p. xvi et suiv., paraît avoir mieux évité recueil. Sur les points quioffrent des difficultés particulières, je ne vois pas qu'on ait apporté


EPILEGOMENA.8lÇd'arguments nouveaux ; le lecteur peut s'en tenir aux mêmes conclusionssans échapper d'ordinaire aux mêmes doutes. — Notons aussià propos de la biographie <strong>du</strong> poète, que M. Hermès, dans deuxprogrammes de Francfort sur l'Oder, 1888 et 1 889, a combattu sansgrand succès l'identification de Lesbie et de Clodia. — Sur Catulleet Cicéron et le sens <strong>du</strong> poème XLIX, M. Harnecker a donné unprogramme de Friedeberg (Qjia necessitudine conjunctus fuerit cumCicérone Catullus, 1882) et divers articles dans la Zeitschrift fur dasGymnasial fVesen, 1879, p. 72-80 et dans le Philologue, XLI (1882),p. 465 et suiv. — On a vu p. 742, à la note 1 <strong>du</strong> Commentaire,l'indication d'un article de M. Harnecker sur Catulle et Juventius.Reconnalt-on un ordre voulu dans la suite des -poèmes et dans laplace donnée à chacun d'eux? Groupement des poèmes. Publication.— Les odes d'Horace ont été disposées dans un ordre voulu. Dèsqu'on fait attention à la composition de ses quatre livres, on voitque le mètre varie toujours d'une ode à l'autre, et que la placedonnée à telle ode, surtout au commencement ou à la fin d'un livre,est choisie à dessein et pour des raisons que souvent nous n'avonspas grand'peine à retrouver. Westphal a le premier fait remarquerqu'il y a de même un certain ordre, quoique moins rigoureux etmoins étudié, dans les poèmes de Catulle. Nous n'avons plus ici ladivision en livres qui a subsisté dans Horace. Cependant l'éten<strong>du</strong>ede l'œuvre de Catulle dépasse de beaucoup celle d'un livre ordinaire,surtout celle d'un livre poétique (i).Où se faisait la coupure?Combien de livres et quels livres formaient ces cxvi poèmes?Telle est la question difficile qu'on trouvera traitée avec beaucoupde conscience et de talent dans le livre de M. Birt .auquel nousvenons de renvoyer dans la note. Elle a été reprise récemment encoredans un programme de M. Al. Seitz : De Catulli carminibus in trèspartes distribuendis (Rastadt, 1887). On s'accorde généralement à distinguerdans les poèmes de Catulle au moins trois groupes. Le premieraurait été formé des poèmes i-ix. Tel était le lepi<strong>du</strong>s novus libellaspublié certainement par Catulle et dont nous avons, en tête de toutle recueil, la dédicace à Cornélius Népos. Le dernier livre auracompris vraisemblablement les petites pièces, toutes en élégiaqres,qui terminent notre recueil : LXIX-CXIV. Il est moins facile dedécider où commençait exactement ce dernier livre et quelle était lacomposition <strong>du</strong> livre ou des livres intermédiaires. On comprendqu'on hésite à réunir soit au deuxième, soit au dernier livre les(1) Birt, Das antike Buchwesen, p. 401.


820 EP1LEGOMENA.poèmes LXV-LXVIII qui, par le fond comme par la forme, établissententre les deux derniers groupes une sorte de transition.MM. Sûss, Seitz et tous les éditeurs ont remarqué justement que lesgroupes principaux des poèmes ne diffèrent pas seulement l'un del'autre par le mètre; le choix des mots et des tours, et d'une 'manière générale le caractère <strong>du</strong> style, change de l'un à l'autre.Plus familière dans les groupes extrêmes, la forme est beaucoupplus châtiée dans les grands poèmes, surtout dans LXIV. — Jesignale seulement une division beaucoup plus artificielle proposée parM. R. Richter dans un programme de Leipzig (Catulliana, 1881);les soixante premiers poèmes seraient séparés de la manière suivante: i-xiv; xiv b -xxxvi; XXXVII-L; LI-LX (1).Indépendamment de cette division générale, on s'est demandé si,dans la suite immédiate, dans le rapprochement de certains poèmes,il n'y avait pas ici comme dans Horace, une intention évidente, unplan régulièrement suivi. Westphal le croyait ; il admettait qu'il y adans la suite des épigrammes une sorte d'alternance (variatio),d'après laquelle deux poèmes semblables de mètre et de sujet sonttoujours séparés par un ou deux poèmes différents. A cette remarquequi, présentée ainsi, ne soulèverait pas d'objection, on a substitué plustard une sorte de loi, qu'on a voulu vérifier dans les diverses partiesde l'œuvre de Catulle, et sur laquelle on a fondé d'autres hypothèses,notamment à propos de la publication des poèmes. Sauf quelquesréserves, M. Sùss, p. 27 et suiv., admet le principe de la variatio.M. Schulze surtout y attache une grande importance; il a soutenuque ce principe est appliqué très exactement dans les quatorze premièresépigrammes et qu'il ne l'est qu'à cette place ; qu'on est dèslors autorisé à voir dans ces premiers poèmes un choix fait et publiépar Catulle; bref que ces quatorze épigrammes forment le libellusprimitif(2). Maison a fait à M. Schulze de nombreuses objections(;).Voici l'une des plus fortes : si l'on regarde de près les épigrammesl-xiv, on constate que le rapprochement de plusieurs poèmes (notammentXII-XIV; 11-111) est contraire à la règle de la variatio.Soutfendra-t-on que cette règle admet des tempéraments et desexceptions? On pourrait dès lors en trouver d'autres applications dansle reste de l'œuvre de Catulle, et la séparation que M. Schulze a faitede i-xiv n'est plus légitime. Aussi paraît-il prudent de n'admettre(i) Voir l'article de Schulze, Philol. Rundschau, I (1881), p. I6IJ.(2) CatultsForfchungen, Berlin, 1881.(;) Voir surtout Magnus, Jahrh. Burs., p. ai; et suiv.


EPILEGOMENA. 821qu'avec réserve sinon la règle proposée, tout au moins la forme souslaquelle l'a" présentée M. Schulze et les conclusions qu'il croyait pouvoiren tirer pour l'histoire des poèmes de Catulle. Toute la théoriea été combattue par Bruners, Acta soc. fennicce, 1865, p. 601 etsuiv. — Ajoutons qu'il est probable que l'éditeur des poèmes a pu eta dû être guidé par d'autres motifs que par le souci de la variété dessujets et des mètres. La place qu'il a donnée à quelques épigrammes<strong>mont</strong>re qu'il a réuni à dessein des poèmes de sujets analogues afinqu'ils se complètent ou qu'ils s'opposent l'un à l'autre (1).La dédicace à Cornélius prouve que Catulle a publié une partiede ses poèmes? Qui s'est chargé de publier les autres? Des amisplus soucieux de ne rien laisser dans l'oubli que de donner au nouveaurecueil une forme convenable, ou, comme le voulait M. Schulze,un grammairien qui, dans le nouveau groupement, aurait travestiplutôt qu'imité la méthode suivie d'abord par le poète? En fait, nousignorons les limites et le caractère de cette publication postérieure.Le fait qu'elle a eu lieu est seul probable (2). Mieux vaut, suivantnous, constater cette ignorance, que de fonder sur des lois conjecturalesde vaines et fragiles hypothèses.On aurait tort d'ailleurs de ne pas convenir que dans le recueilexistant, des poèmes de date, de sujet, de ton différent sont mêlésd'une manière qui ne peut être intentionnelle. Nous avons aussi despreuves indirectes de cette confusion. Martial, dans deux passages (iv,14, 14 et xi, 6, 16), cite le passer comme un recueil de poèmes. Ilest probable qu'il y avait de son temps des éditions séparées (u-ovoëiêXsuî)de poèmes de Catulle. Le recueil qu'il citait, qui commençaitpar 11 et comprenait sûrement v et vi 1, différait sans doute <strong>du</strong> libellasdédié à Cornélius. A une époque postérieure, on aura réuni les poèmesen une seule série, en soudant plus ou moins habilement les diversrecueils et en classant les poèmes surtout d'après le mètre.Nous ne savons rien de plus, et nous ne pouvons guère pressentirautre chose sur la forme extérieure et sur le groupement despoèmes de Catulle.MANUSCRITS. — Principaux manuscrits: le Germanensis et l'Oxo-(1) Magnas cite : n et III; XV et XVI; XXIV et XXV; XLI-XLI11;xcvn et xcvin.(2) De tous ceux qai ont traité de la publication des œuvres de CatulleM. Schwabe seul a pensé que Catulle avait préparé et publié en entier un peuavant sa mort le recueil que nous possédons. — Snr la publication des poèmes,cf. ce qu'a dit M. Benoist dans son Avertissement, p. XI.n


822 EPILEGOMENA.niensis. — Le Germanensis est-il une copie <strong>du</strong> Veronensis, ou est-ilséparé de ce ms. par un ou plusieurs intermédiaires? Voir sur cepoint important, dans la première livraison de la Paléographie deM. Châtelain, vers le commencement de la notice sur la pi. xv, l'argumentqu'on peut tirer, contre l'hypothèse d'une descendance directe,d'un détail de la suscription <strong>du</strong> Germanensis ; de cette note il faudratoutefois rapprocher la réponse de Schmidt, Proleg. p. c.Quelle est la valeur relative des manuscrits de Catulle? On saitque, sur ce point, les savants ont changé plusieurs fois d'opiniondepuis cinquante ans. Il est piquant qu'à chaque changement,pareille lutte se soit engagée. Pour les novateurs, la source quivenait d'être découverte ou sur laquelle se portait pour l'instantl'attention, avait toujours un tel prix, qu'elle allait ouvrir uneère nouvelle dans la critique de l'auteur; telle était il y a quinzeans, pour Baehrens, pour A. Gehrmann, la valeur de Y Oxoniensis.D'autre part, on était presque sûr de voir quelque philologue seconstituer défenseur obstiné et d'ordinaire malheureux <strong>du</strong> inanuscritdont le crédit était diminué ou ruiné désormais. C'est ainsi qu'autrefoisPleitner, que Frôhner(i) ont livré une dernière bataille pour le Datanus;c'est ainsi que plus récemment, avec plus de jugement sansdoute et plus de raison, mais, ce semble, avec le même parti pris etparfois avec les mêmes exagérations, Sydow (3) a défen<strong>du</strong> la supériorité<strong>du</strong> Germanensis. A l'heure présente, on juge d'un sens plus rassisles mss. que nous possédons. On a reconnu ce qu'il y avait d'excessifet d'arbitraire dans le système de Baehrens ; on ne croit plus quetous les détériores dérivent de G corrigé; on n'attribue pas davantageà YOxoniensis une supériorité sans réserve. Quant à un classementrigoureux des mss. de Catulle, nul n'a pu encore l'établir.Les recensions de GO ne se ré<strong>du</strong>isent pas de l'une à l'autre,quoiqu'il soit évident qu'elles proviennent d'une source commune.Il sera toujours imprudent d'accorder une préférence exclusive àl'un de ces deux manuscrits. Car si O donne souvent l'explicationsimple et naturelle de la faute, c'est ailleurs (,), par la leçon de Gseulement, qu'elle devient apparente. — Les fautes de O sontpresque toutes des fautes de copie, et elles ne sont pas bien graves;toutefois comme elles sont nombreuses, il en résulte une certaine infect1) Philologus, XIV (185g), p. 56g. A l'article est joint un curieux fac-*similé <strong>du</strong> manuscrit, contenant avec quelques vers, plusieurs titres de poèmes etles suscriptions <strong>du</strong> ms. avec les lettres coloriées.(2) Voir plus haut, p. 817.(;) Ainsi XX H 1 , 2.


EP1LEGOMENA. 823riorité de ce ms. à l'égard de G. — L'omission dans G des v. 5 et 4de xcu, <strong>du</strong>e à une cause matérielle, ne suffit pas à déterminer lavaleur relative des deux mss. — Voudrait-on essayer de calculer lerapport des deux mss. principaux avec le plus correct de leursancêtres, en partant de l'erreur commise sur la place de LXVII, ai ?C'est bien difficile. G répète deux fois le vers, à sa place et aprèsLXIV, 388 (cf. la répétition <strong>du</strong> v. LXVIII *, 16, qui est dans GO à saplace et de plus après LXVIII D , 9); O ne place le vers qu'une foiset à faux: après LXIV, 388. Dans la série probable des fautes,partant dans la filiation des mss., comment distinguer lequel desdeux mss. se trouve le plus près de l'original correct? Qui dira sinous avons dans O le résultat de quelque erreur matérielle que nous nedevinons pas et qui primitivement a amené la transposition, ou si nousn'avons pas plutôt dans sa recension la correction malencontreuse d'unlecteur ou d'un copiste qui se sera avisé que le vers était répétédeux fois? Supposons, et c'est l'explication la plus simple, que lafaute provienne d'un repère terminal de quelque cahier (1), repèrefaussé ici par l'omission d'une feuille ou d'un cahier. Le vers étaitcomplet dans le repère, ou il aura été plus tard complété. Il n'étaitpas moins à sa place, et il a été copié à sa place, peut-être dès lapremière copie, l'inadvertance ou l'omission commise tout d'abordétant réparée. Dans ce cas, le ms. qui répète le vers n'est-il pas plusrapproché de l'archétype correct que celui qui l'a supprimé à faux, àl'endroit où il ne pouvait manquer ? On verra plus loin comment onpeut se servir de cette répétition et de cette erreur pour essayer decalculer le nombre des lignes de l'archétype. Ici, la seule conclusionqu'on puisse tirer suivant nous de la comparaison des deux mss.,est qu'il est plus prudent, qu'il est indispensable de s'appliquer à lesbien employer tous deux.On admet généralement comme fondées les critiques par lesquellesBaehrens (éd. p. xxviu et suiv.) a détruit la meilleure partie<strong>du</strong> crédit qu'avait depuis Lachmann le Datanus. Baehrens a été moinsheureux dans ce qu'il a dit de l'origine des détériores (p. xix et suiv.).La critique de Catulle serait simplifiée certainement si l'on pouvaitdé<strong>mont</strong>rer que sauf le Thuaneus et sauf YOxoniensis, tous les mss.dérivent <strong>du</strong> Germanensis plus ou moins corrigé. Mais Baehrens n'ena pas donné la preuve. L'accord fréquent de G et de f peut fortbien s'expliquer sans qu'il soit nécessaire que ? dérive de G. Par(1) Sur les quatre cahiers de G les trois premiers ont à la tin de tels repères,aux pages 8 verso, 16 v. et 26 v. ; les repères dans ce ms. ne contiennent il estvrai que les premiers mots <strong>du</strong> vers de la page suivante.


824 EPILEGOMENA.exemple, quoi de plus simple que de penser que G a été corrigésur un texte provenant de la même recension que s"? L'accord prouveraitainsi plutôt pour que contre l'existence indépendante d'unetelle recension. Ajoutons qu'avec cette hypothèse, on conçoit mieuxd'une part les divergences que Bsehrens a signalées lui-même,p. xxv, entre G et s", et d'autre part l'accord, dans plusieurs deces passages, de O et de T (p. xxvi). — L'opinion moyenne en estrestée à la règle indiquée par M. Benoist (1). Nous ne pouvonsreconstituer que d'une manière approximative et seulement conjecturalele texte <strong>du</strong> manuscrit per<strong>du</strong> de Vérone. L'indication V n'est qu'unsigle de convention, souvent peu sûr. Les lacunes et les répétitions quine sont pas les mêmes d'un manuscrit à l'autre, les différences importantesqui séparent les recensions les plus semblables, nous prouventseulement que le texte <strong>du</strong> manuscrit per<strong>du</strong> n'est représenté pour nousexactement ni par les détériorés, ni par M (3), ni par G, ni par O.On en approche très près et la leçon est très probable quand elleest fondée sur l'accord de G'O. Notre premier soin doit donc êtrede connaître ces mss. aussi exactement que possible.J'ai rappelé dans l'Avertissement, p. vm, quelle difficulté résultepour nous des corrections multiples de G et comment j'ai tâché deles distinguer.DE L'ARCHéTYPE DE NOS MANUSCRITS. — Nombrede lignesdlapage. — Écriture et abréviations. — J'ai dit plus haut (p. 831) que GOrépètent le vers de LXVIII *, 16, après LXVIII b , 9, et que le vers deLXVII, 31 est dans GO après LXIV, 388, et à sa place seulement dansG. On peut se servir de ce double fait pour calculer le nombre deslignes de la page ou de la feuille dans l'archétype, calcul assez simple,si l'on admet que l'erreur provienne, comme nous l'avons supposé, dela copie à faux de deux repères. Commençons par le vers qui se trouvedeux fois dans les deux manuscrits. Le vers est à sa place LXVIII", 16.De là, en le comptant, car il doit être compris dans le total, jusqu'àla fin de LXVIII ", on a 34 vers. Levers est répété après LXVIII ',9.Mais ici nous ne devons compter que 8 vers, puisque le v. 7 n'est pasdans GO (j) et qu'il manquait sans doute dans l'archétype. Le total(O p . J54 *" »"•(a) C'est an as. de Venise dont j'ai dit un mot p. vil au bas et p. 662 etdont il sera question plus loin, p. 826.(5) Dans O il y a un intervalle d'une ligne entre les vers 5 et 4, mais nonentre les v. 6 et B; au contraire dans G, la place <strong>du</strong> vers dont l'omission avaitsans doute été remarquée, est laissée en blanc.


EPILECOMENA.82fest ainsi 5 2 vers. Ce serait le nombre de lignes soit de la page, soitde la feuille de l'archétype. Nous ne pouvons rien affirmer de plus;car dans les deux cas, qu'il s'agisse de la page ou de la feuille, larépétition aura pu se pro<strong>du</strong>ire également. Donc l'archétype avait àla page 32 vers, soit en une colonne, soit en deux colonnes commele Thuaneus et certaines pages de VOxoniensis; ou la page n'avaitsimplement que 16 lignes (1).Vérifions ce résultat en nous servant de la répétition dans G etde l'omission à sa place dans O <strong>du</strong> vers de LXVII, 21. Le vers estd'abord dans LXIV après le v. 388, ou, pour prendre la numérationde Schwabe, qui est plus répan<strong>du</strong>e et plus exacte, après le v. 3 86 :Calicoloj... Suivent dans LXIV, 22 v.; dans LXV, en comptant lesvers repro<strong>du</strong>its par GO, c'est-à-dire en comptant dans Schwabe10-14 - Nunquam ego...-Itylei (dans notre texte : ci, 8-12) et enne comptant pas le v. 9 (Chez nous : ci, 7) Alloquar... omis parGO : en tout 23 v.; dans LXVl, 94 v.; dans LXVII, avant notrevers, 20 vers; total : 139 vers; c'est-à-dire qu'à un vers près qui apu être le vers omis de LXV, 9, ou qui représente la place d'untitre des trois nouveaux poèmes ou d'un intervalle laissé avant l'und'eux, à ce vers près, dis-je, nous, avons exactement un multiple<strong>du</strong> chiffre obtenu précédemment, puisque 32 X 5 = 160; unquinio a pu être passé, d'où la première erreur. — Veut-on essayerencore une nouvelle contr'épreuve, moins sûre il est vrai ? Entre lev. 9 de LXV m b , après lequel avait été placé le faux repère, jusqu'àxcv, 4 où le vers manquant a dû tomber, soit à la fin, soit aucommencement d'une page, il y a, ce vers compris, 191 vers, soit,à une unité près, un multiple de 32. La lacune de G dans xcuaffaiblit, il est vrai, ici notre raisonnement. — De même encore GO,après Liv, 1, répètent L, 16 et 17. Dans G les deux vers sont enhaut <strong>du</strong> f° 12 verso et <strong>du</strong> f° 13, ce qui <strong>mont</strong>re aussi clairement quepossible comment la faute a été commise (2). Or en comptant levers per<strong>du</strong> : L , 8 il y a juste d'un passage à l'autre : 3 2 vers. Ilest vrai que, pour arriver à ce nombre, il faut compter le vers(O On voit que notre chiffre diffère de celui que trouvait Lachmann ()o vers;cf. ici, p. 7$ï) et de ceux qu'ont proposés d'autres savants : Pleitner, 46 lignes ;tout récemment Hermès (voir p. 810 en haut), 17 lignes; R. Fisch dans lesarticles signalés p. 817, 21 lignes. Cf. Riese, Einl. p. XXXVI1, et Magnus,p. 207. Fr'dhner et Ellis (voir Proleg., p. XXX VIII de la 2* édition <strong>du</strong> texte)arrivaient au même chiffre que moi, sans doute par le même calcul, mais ensuivant une méthode qui me paraît très différente.(2) Dans O qui, à cet endroit, contient ti vers à la page, ces deux vers sontplacés autrement. Un vers est laissé en blanc après Lu.


826 EPILEGOMENA.per<strong>du</strong> dont on ne s'explique plus alors l'omission. Dans G, lenombre habituel des lignes: 33, est conservé ici grâce à l'intercalationdes deux titres de u et LU (I).Écriture et abréviations de l'archétype. — Par l'étude des fautes denos mss., peut-on arriver à connaître quelle était l'écriture de l'archétyped'où tous nos mss. sont dérivés? Si l'hypothèse de Lachmann surl'ordre des pages de l'archétype était fragile, si elle est restée stérile,par contre il serait très profitable, pour la discussion des difficultésparticulières, de pouvoir tirer de la comparaison des mss. quelquesrenseignements sur les abréviations, les doubles leçons et l'écrituremême de l'archétype. Mais on comprend facilement combien ici leterrain est glissant. Ni l'hypothèse de Scaliger (Schwabe, éd. de1866, p. XXII et suiv. et Ellis, Proies;, éd. p. iv au bas), ni les suppositionsd'Ellis (ibid. p. 11 et suiv.) ne me paraissent fournir unebase bien solide. Je me borne à consigner ici les faits incontestables.— Nos deux manuscrits ont plusieurs signes d'abréviations qui leursont particuliers (a) et qui prêtent à plus d'une confusion. Il estvraisemblable que l'archétype contenait des signes <strong>du</strong> même genreque les copistes ont plusieurs fois copiés ou interprétés avec plus ou(1) Je ne crois pas pouvoir pousser plus loin ce calcul compliqué, et ensomme assez stérile; le nombre des lignes n'est pas constant dans les meilleursmss.; il change dans O d'une page à l'autre; de plus il pouvait, il devait êtremodifié très souvent par les titres des poèmes et par la réunion à faux depoèmes distincts. Ellis a fait un travail curieux, mais, suivant moi et peut-êtresuivant l'auteur même, purement conjectural, lorsqu'il a essayé (Prolcg. éd.p. XXXIX et suiv.) de déterminer quels étaient les premiers et les derniersvers de chaque page pour les poèmes I-LXXIV. — Notons pour G que ce ms.a partout $j lignes à la page, sauf au verso <strong>du</strong> dernier folio, où le copiste, afinde terminer la copie, a resserré les lignes <strong>du</strong> bas et transcrit par exception14 vers. Le f° 29 ne contient que 32 vers; mais la place d'un vers (LXVII I 1 * 7)est laissée en blanc. — Le vers deXLi, 4 etXLin, %: Decoctoris arnica Formiani,se trouve dans G en haut des f°* 10 v. et n. Est-ce l'effet d'un simplehasard, ou cette disposition ne donne-t-elle pas plus de vraisemblance à l'opinionde I. Mowat, qui signalait le vers comme interpolé dans le second passage?Dans O, ces vers sont placés autrement.(2) Ces signes sont nombreux, surtout dans O, qui paraît avoir mieux conservéque G les abréviations de l'archétype; je cite comme exemples l'abréviationde post (p')> de re par une virgule en haut; de r par un trait au-dessus(XCiX, 1; même abréviation, mais très rare, dans G; voir la note de cepassage); une syllabe finale est parfois remplacée par une virgule en haut(po* =poiius; voir les NOTES CRITIQUES de c); p barré dans le ms. représentaitpari y = etiam} voyez surtout c, 6, où O écrit : e g 1 (G : exigitur).Dans G, où les abréviations sont moins nombreuses; la plus fréquente est qbarré représentant qui. Dans LXI, 106, l'archétype portait sans doute aprèsLcnta une abréviation que les copistes de GO ont lue et repro<strong>du</strong>ite différemment.


EP1LEGOMENA. 827moins de gaucherie. Ne les accusons pas; car la difficulté étaitréelle; les éditeurs nous en ont donné la meilleure preuve lorsqu'onles a vus, dans les collations qu'ils ont données de O, se corrigersuccessivement. On expliquera ainsi les confusions presque continuellesde quod, cum, quoniam, que avec les formes des relatifs; detamen avec fum ou avec les formes de tuus; de si et sed; de eset si (cxv, 7); peut-être de non et nam (dans G, Lxvin b , 11).L'omission ou l'addition à faux de traits au-dessus, ou de virgules àcôté des lettres, ont entraîné de fausses leçons: G, LXVI, 73:nônullo; O, LXVIII b , 1 : ire; dans LXVII, 13, le ms. portait, sansdoute à tort, une virgule finale en haut, après ijfi, d'où GO ontlu : islius, et tout un groupe de manuscrits : isfis. Parfois (xcvil, 3)l'abréviation conservée dans l'un des deux mss. principaux nousexplique la fausse leçon de l'autre. On voit : LXXVI, 36, commentl't placée au-dessus de la ligne dans V a entraîné la faute de GO(proprietate).L'archétype portait aussi de doubles leçons. En ce cas, lescopistes ont procédé d'une manière différente et souvent capricieuse;tantôt ils les ont repro<strong>du</strong>ites toutes deux; tantôt ils n'ontdonné que l'une d'elles : l'un, celle <strong>du</strong> bas, l'autre, celle qui étaitécrite au-dessus. De là viennent sans doute les différentes leçons deGO: LXIV, 140 (blanda-nobis) et 335 (messor-cultor).—L'archétypeportait-il des titres avant les poèmes? Ellis croyait l'avoir prouvé(Proleg. éd. surtout p. XLVII); on admet plutôt la négative.La lacune de nos mss. aux v. ex 1, 4 et exil, 1 donne à penserqu'à cet endroit surtout l'archétype était déchiré ou gâté soit à lamarge, soit en haut ou au bas des pages, en fait vers la fin desvers.Je ne fais qu'indiquer la dernière question : autant qu'on en peutjuger par les fautes caractéristiques de GO, quelle était l'écriture del'archétype? Certaines variantes ne s'expliquent avec vraisemblanceque par la confusion des capitales (LXIV, 350 : freti pour Erechthei;cf. Schwabe, éd. de 1866, p. xxvm, et Baehrens, Proleg. p. XLIVde son édition) ou d'onciales majuscules (LXVI, 81 : retecta pourrejecta). Mais elles proviennent très probablement d'un original beaucoupplus ancien que le manuscrit de Vérone, et que l'archétypeauquel nous pouvons re<strong>mont</strong>er. Par contre, la plupart des fautes deGO viennent d'erreurs commises sur des lettres minuscules (1); telleest la confusion si fréquente de f et des (x, 37 ; xn, 4; xiv, 16;(1) Cf. Châtelain, préf. an fac simile de G, p. 111.


828 EFILEGOMENA.LXVIII b , 90); de d et cl (LXVIII b , 5 : sedis pour seclis); de co eta (LXVII, 42 : concillis [G : eonciliis'] pour ancillis); de nf et m(cil, 1 : anfico pour amico).Après avoir été écrit, G a dû être corrigé d'après un ms. différent deson original; de là un assez grand nombre de grattages et de variantesajoutées en marge ou à la ligne. Mais il semble aussi qu'ensuite le ms.a été revu au moins en certains endroits sur le premier original, etque la leçon primitive, après avoir été grattée, a été rétablie commevariante. Ce serait peut-être un moyen d'expliquer la présence de tellevariante qui ne diffère pas de la leçon transcrite (xcxvi, 4); le reviseur,troublé probablement par l'erreur d'une autre copie, auraittranscrit ici la même syllabe, mais avec un signe d'abréviation.Autres manuscrits. — M. K. P. Schulze a publié dans l'Hermès,XXIII (1888), 4, p. 567 et suiv., une étude sur un manuscrit (M)de Venise (en papier, n" 107, cl. XII, cod. LXXX <strong>du</strong> xv" s.) dontEllis n'avait donne que quelques variantes dans sa deuxième édition.M. Schulze en a relevé toutes les doubles leçons. Elles paraissentrepro<strong>du</strong>ire, au moins en partie, celles qui existaient dans l'archétype.M. Schulze, p. 585, avait cru pouvoir accorder à ce ms. lemérite de représenter régulièrement la première main <strong>du</strong> Germanensis.Alors que celle-ci est très souvent méconnaissable, on auraiteu dans M un aide des plus utiles. Malheureusement la suppositionn'est pas fondée. Je puis assurer que dans plusieurs passages, oùles traces de la première main n'ont pas entièrement disparu, on ala certitude que le texte primitif de G n'était pas celui de M (1).J'ai donné aux NOTES CRITIQUES, à partir de la p. 663 (LXVI,37), toutes les leçons de M. qui ont quelque importance.En dehors <strong>du</strong> Germanensis, j'ai examiné en plusieurs passages leshuit manuscrits de Catulle que possède la Bibliothèque nationale (jene compte pas dans ce nombre le Thuaneus). Si ces mss. ont leurintérêt pour l'historique <strong>du</strong> texte, ils m'ont paru ne pouvoir servirnulle part à le constituer. L'un d'eux, le Par. 7990, XV e s., donneune recension corrigée, mais qui ne dérive directement, à ce qu'ilsemble, ni de G ni de O. A ce titre, il pourrait être utilementconsulté. Le Par. 7989 (dans Schwabe P) mériterait d'être remarqué,ne fût-ce que parce qu'il est le célèbre codex Traguriensis de(1) LX1V, aôq : G 1 : thexalia (M : ihessalia): ibid. a6, Gi avait probablement: Te salie (M : tessalie); ibid. aj ;, G 1 sûrement ne portait pas comme M toblifertt. La même conclusion est probable aux deux autres passages cités :LXII, 14 et LXIV, a8a.


EPILEGOMENA. 829Pétrone. Mais son texte de Catulle, tout hérissé de corrections et deratures, ne m'a paru rien offrir d'utile.Rappelons que l'omission d'un vers remplacé dans beaucoup dedétériores par le vers interpolé : ci, 7 '• Alloquar... permet de distinguerau moins deux groupes parmi ces mss. Voir aux NOTESCRITIQUES à ce vers.Langue et Style de Catulle. — Jusqu'ici nous n'avons fait qu'ajouterquelques indications à celles qu'on trouvait dans les volumes précédents;au fond, les questions et les difficultés restaient les mêmes, etles publications de ces dernières années n'y avaient guère apporté dechangement. Pour la langue et le style de Catulle il y a eu, au contraire,un progrès très sensible et très remarquable dans les étudesde ces dernières années. Il est dû pour une partie aux secours de toutgenre que nous ont fournis les grammaires générales de Drâger et deKùhner ; les excellents index d'Ellis et de Schwabe ; les travaux spéciauxde Sùss, de Seitz; on le doit aussi à l'émulation féconde qui sembleavoir animé en ce domaine les récents commentateurs. Qu'on compareles anciens programmes de Teufel et de Duderstadt (1) aux notesde l'un des nouveaux éditeurs, je dirais presque sur n'importe quelleépigramme, et l'on jugera de la distance qui a été parcourue.M. Schulze, en rendant compte, dans la Zeitschrift fur dasGymnasiallVesen, xxxi (1878), de la première édition <strong>du</strong> commentaired'Ellis, avait (p. 693) très finement remarqué que Catulle,en dehors des diminutifs et des allitérations, emploie beaucoup demots et de formules empruntées au langage de la conversation,qu'on retrouve chez les comiques; c'était une vue très féconde, dontla justesse a été reconnue aussitôt et qui a provoqué toutessortes d'excellentes remarques dans les travaux qui ont suivi. Nousdevons surtout savoir gré à MM. Sùss et Seitz d'avoir <strong>mont</strong>ré queCatulle n'employait qu'en dehors de ses poèmes de style élevécertaines liaisons, certains pronoms (par ex. LXXXIV, 5 : ejus) d'unusage prosaïque, et en général les formes et les expressions <strong>du</strong>langage familier. Cf. Schmidt, Proleg. p. LXXXVII en haut.Signalons encore Vindex grammaticus très bien fait et très commodeque Schmidt a ajouté à son édition.(Q Voir plus haut, p. 356 et 817.


<strong>TA</strong>BLE DU TOME SECONDrage*AVERTISSEMENT par E. Beooiit . . . . vi iADDENDA ET COKRIGENDA par E. Benoist . . . . . xmCOMMEN<strong>TA</strong>IRE par E. Benoist 341TITRE 357l a . <strong>Notes</strong> critiques 358Commentaire 3*9,I >'. <strong>Notes</strong> critiques 361Commentaire 3631' )6)III. <strong>Notes</strong> critiques 364Commentaire36^IV. <strong>Notes</strong> critiques. . 366Commentaire 367V. <strong>Notes</strong> critiques 373Commentaire 373


8^2<strong>TA</strong>BLEPages.VI. <strong>Notes</strong> critiques 374Commentaire 375VII. <strong>Notes</strong> critiques 377Commentaire 378VIII. <strong>Notes</strong> critiques 379Commentaire 380IX 585X. <strong>Notes</strong> critiques 386Commentaire 388XI. <strong>Notes</strong> critiques - 390Commentaire 391XII. <strong>Notes</strong> critiques 394Commentaire 395XIII 397XIV. <strong>Notes</strong> critiques 398Commentaire. 399XV. 403XVI. Noies critiques - . 404Commentaire 403XVII. <strong>Notes</strong> critiques 407Commentaire 408XVIII. XIX. XX. 41aXXI. . 413XXII. <strong>Notes</strong> critiques 414Commentaire 41$XXIII. <strong>Notes</strong> critiques 419Commentaire 421XVIV 424XXV. <strong>Notes</strong> critiques 426Commentaire 427XXVI. <strong>Notes</strong> critiques 431Commentaire 432X X V11. <strong>Notes</strong> critiques 43 3Commentaire 434XXVIII. <strong>Notes</strong> critiques 435Commentaire 436XXIX. <strong>Notes</strong> critiques 438Commentaire 439XXX. <strong>Notes</strong> critiques 449Commentaire. 450


DU TOME SECOND.8aiPages.XXXI. <strong>Notes</strong> critiques 4.52Commentaire 443XXXII45sXXXIII 456XXXIV 437XXXV. <strong>Notes</strong> critiques 439Commentaire 460XXXVI. <strong>Notes</strong> critiques 461Commentaire 463XXXVII. <strong>Notes</strong> critiques 464Commentaire 463XXXVIII. <strong>Notes</strong> critiques 468Commentaire 469XXXIX. <strong>Notes</strong> critiques 470Commentaire 471XL. <strong>Notes</strong> critiques 472Commentaire 473XLI. <strong>Notes</strong> critiques 473Commentaire 474XLII. <strong>Notes</strong> critiques 475Commentaire 476XLIII 478XLIV 479XLV 48*XLVI 483XLVII 486XLVIII 488XLIX. <strong>Notes</strong> critiques . 488Commentaire 489!•• 490Lia. <strong>Notes</strong> critiques 49aCommentaire 493LI». 494LU. 495LUI. 496LIV. <strong>Notes</strong> critiques 497Commentaire 499LV. <strong>Notes</strong> critiques 499Commentaire 503LVI. 57


8^4<strong>TA</strong>BLEPages.LVII. <strong>Notes</strong> critiques 507Commentaire 508LVIII 5*9LIX. 5"LX. - S» 2LXI. 513<strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 518LXII. <strong>Notes</strong> critiquesCommentaire . . . . 539LXII1. <strong>Notes</strong> critiques. 543Commentaire . . . . . . . . . . . . . . 547AVERTISSEMENT par M. E. Thomas . niADDENDA ET CORRIGENDA par M. E. ThomasxinCOMMEN<strong>TA</strong>IRE par M. E. Thomas 565LXIV. De l'hexamètre dans Catulle 565Sommaire <strong>du</strong> poème LXIV 567<strong>Notes</strong> critiques et commentaire 571LXV. Du pentamètre dans Catulle 647<strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 650LXVI - 654<strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 657LXVII 680LXVIII 600LXVIII •''. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 694LXVIII b 703<strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 703LXIX. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 736LXX. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 728LXXI. <strong>Notes</strong> critiques 729Commentaire 730LXXII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 731LXXIII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 733


DU TOME SECOND. 837Pages.LXXIV. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 734LXXVII. <strong>Notes</strong> critiques . . * 736Commentaire • 7 37LXXVIII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire . . . . . . . . 738LXXIX. <strong>Notes</strong> critiques 739Commentaire " • 740LXXX. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 741LXXXI. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 74aLXXXI1. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 744LXXXIII. <strong>Notes</strong> critiques 74*Commentaire 746LXXXI V. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 747LXXXV. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 749LXXXVI. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 750L X X X V11. <strong>Notes</strong> critiques 75'Commentaire75aLXXXI. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 7*3LXXXVIII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire . 7*9LXXXIX. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 7°°XC. <strong>Notes</strong> critiques 7 01Commentaire7 oaXCl. <strong>Notes</strong> critiques 7° aCommentaire 763XCII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 7°4XCIII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 765XCIV. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 766XCV. <strong>Notes</strong> critiques 768Commentaire 770XCVI. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 773XCVII. <strong>Notes</strong> critiques 7?4Commentaire 77*XCVIII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 777XCIX. <strong>Notes</strong> critiques 77°-Commentaire 779C: <strong>Notes</strong> critiques 78*Co m menta i re 782CI. <strong>Notes</strong> critiques 783Commentaire 785Cil. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 787CI1I. No(es critiques et Commentaire 788


8"j6 <strong>TA</strong>BLE DU TOME SECOND.Pages.CI V. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 789CV. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire . . 790CVI. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 791CVII. <strong>Notes</strong> critiques 793Commentaire 79)CVIII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 794CIX. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 795CX. <strong>Notes</strong> critiques 796Commentaire 797CXI. <strong>Notes</strong> critiques 798Commentaire 799CXII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire 800CXIII. <strong>Notes</strong> critiques et Commentaire80aCXIV. <strong>Notes</strong> critiques 803Commentaire 804CXV. <strong>Notes</strong> critiques 805Commentaire 806CXVI. <strong>Notes</strong> critiques 808Commentaire 809FRAGMENTS 811EPILEGOMENA 81 $»•*•X->.'>-:X.Syv-XX .-•.'VX.X X X


oAchevéd'imprimerle dix-neuf avril mil huit cent quatre-vingt-dixALPHONSELEMERRE2

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