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ACTUALITÉS SANTÉ Le Cespharm, partenaire<strong>des</strong> États généraux du rein PAGE 2ORDRE DPC, phase transitoire :quoi de neuf ? PAGE 5EUROPE Révision de la directive« reconnaissance <strong>des</strong> qualificationsprofessionnel<strong>le</strong>s » PAGE 6RENCONTREFrédéric Van Roekeghem,directeur général de la Caissenationa<strong>le</strong> d’assurance maladie<strong>des</strong> travail<strong>le</strong>urs salariésEN PRATIQUERetrouvez toutes <strong>le</strong>s évolutionsrég<strong>le</strong>mentaires PAGE 11QUESTIONS & RÉPONSES(Cnamts) PAGE 10 Une question ?L’<strong>Ordre</strong> vous répond PAGE 14Le journalOctobre 2012 • N° 18de l’<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciensÉDITORobertDesmoulins,président du conseilcentral de la section GSURPRENANTUn examen de biologie médica<strong>le</strong>pourrait, dans certains cas, êtrevalidé par un non-biologiste !Tel<strong>le</strong> est l’information étonnante miseen ligne sur <strong>le</strong> site du Comité françaisd’accréditation (Cofrac).Le comité de section Santé humainedu Cofrac a pris, cet été, la décisionsuivante : « En période transitoire(dans l’attente de la publicationdu décret relatif aux conditions deréalisation <strong>des</strong> examens de biologiemédica<strong>le</strong>) et pendant <strong>le</strong>s pério<strong>des</strong>de permanence <strong>des</strong> soins, la validationd’un résultat d’examen de biologiemédica<strong>le</strong> peut être réalisée sansintervention directe du biologistemédical. »Pour la section G (pharmaciensbiologistes), une tel<strong>le</strong> décisionest inacceptab<strong>le</strong> à plusieurs titres.D’abord, il n’appartient pas au Cofrac,organisme technique, de se substitueraux pouvoirs publics pour édicter <strong>des</strong>règ<strong>le</strong>ments. Ensuite, cette décisions’oppose au principe de médicalisationde la biologie, <strong>le</strong>quel passe par lavalidation de tous <strong>le</strong>s résultats parun biologiste médical, quel<strong>le</strong>s quesoient <strong>le</strong>s circonstances de l’examen.Enfin, une tel<strong>le</strong> mesure revientà instituer une perte de chance et unerupture d’égalité devant <strong>le</strong>s soins pour<strong>le</strong>s patients. Outre l’injustice d’une priseen charge déficiente, imagine-t-on<strong>le</strong> risque médico-judiciaire pour laprofession ? Notre section espèrequ’il ne s’agit là que d’une bévue duCofrac qui sera corrigée rapidement.{ DOSSIER }HUMANITAIRE :LES PHARMACIENSS’ENGAGENT !Depuis une dizaine d’années, <strong>le</strong> paysage de la pharmacie humanitairea connu de profon<strong>des</strong> évolutions et s’est professionnalisé. Sur <strong>le</strong> terrain,<strong>le</strong>s associations engagent <strong>des</strong> professionnels aguerris, avec une expertiseciblée, aussi bien en France que dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement,dans <strong>des</strong> situations d’urgence ou pour <strong>des</strong> missions d’accompagnementtechnique. Tous <strong>le</strong>s pharmaciens sont concernés. lire page 7Avec l’<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens, l’information de référence pour la profession


Le journal 3ACTUALITÉSÀ savoir9 cas de cancer du sein sur 10 peuventêtre guéris grâce à un dépistage précoce.Octobre rose :<strong>le</strong>s pharmaciens mobiliséscontre <strong>le</strong> cancer du seinLa huitième édition d’Octobre rose vise à inciter <strong>le</strong>s femmesà réaliser une mammographie dans <strong>le</strong> cadre du dépistage organisé.<strong>Pharmaciens</strong>, vous avez un rô<strong>le</strong> essentiel à jouer.L’opération Octobre rose invite <strong>le</strong>sfemmes de 50 à 74 ans à participer audépistage organisé du cancer du sein.La campagne est lancée par l’Institutnational du cancer (INCa) et <strong>le</strong> ministèreen charge de la santé, avec <strong>le</strong> soutien denombreux organismes de santé (Assurancemaladie, assureurs complémentaires…).Instaurer <strong>le</strong> dialogue avec <strong>le</strong> patientLe Cespharm* s’associe à cet événement enrelayant <strong>le</strong>s supports de la campagne. Vousavez un rô<strong>le</strong> essentiel à jouer pour sensi bi liser<strong>le</strong>s patientes sur l’utilité du dépistage.Lorsque vous êtes interrogés par une patienteayant reçu <strong>le</strong> courrier de l’Assurancemaladie, vous pouvez notamment insistersur la qualité <strong>des</strong> mammographies, réaliséesavec <strong>des</strong> équipements agréés, et rappe<strong>le</strong>rla gratuité du dispositif.Une campagne cibléeL’édition 2012 d’Octobre rose insiste sur <strong>le</strong>« passage à l’acte » de la mammographie,en ciblant particulièrement <strong>le</strong>s femmes quiparti cipent <strong>le</strong> moins à ce dépistage : femmesjeunes (juste après 50 ans), femmes <strong>le</strong>s plusâgées (70 à 74 ans), femmes en situation deprécarité et/ou socia<strong>le</strong>ment défavorisées.L’enjeu est d’importance : avec près de11 500 décès par an, <strong>le</strong> cancer du sein reste lapremière cause de mortalité par cancer chez<strong>le</strong>s femmes, alors qu’il peut être guéri dansneuf cas sur dix grâce à un dépistage précoce.* Comité d’éducation sanitaire et socia<strong>le</strong> de la pharmaciefrançaise.En savoir plus• www.cespharm.fr• www.cancerdusein.orgRendez-vous sur www.cespharm.frpour télécharger gratuitement <strong>le</strong>s supportsde la campagne (affiches, cartes posta<strong>le</strong>s…)et la fiche mémo.ESPOIR.Pour un avenir sans cancer du sein.Nous serons là jusqu’à la victoire.CANCERDUSEIN.ORGalimentationMise à jour de la tab<strong>le</strong> Ciqual*La nouvel<strong>le</strong> édition de la tab<strong>le</strong>Ciqual* est consultab<strong>le</strong> sur<strong>le</strong> site Internet de l’Agencenationa<strong>le</strong> de sécurité sani tairede l’alimen tation, de l’envi ronnementet du travail (Anses).El<strong>le</strong> propose <strong>des</strong> informationsnutritionnel<strong>le</strong>s uti<strong>le</strong>s aupharmacien dans son rô<strong>le</strong> deconseil auprès <strong>des</strong> patients.Plus de 1 400 alimentsconsommés en France sontaujourd’hui référencés :pour chacun, <strong>des</strong> informationsnutritionnel<strong>le</strong>s sont indiquées,comme la teneur en lipi<strong>des</strong>,gluci<strong>des</strong>, protéines, vitamineset minéraux, ou la va<strong>le</strong>urénergétique.La nouveauté pour 2012 ?Le profil en aci<strong>des</strong> gras.Le pharmacien peut accéderà cette base de donnéesvia une recherche par nomd’aliment, par famil<strong>le</strong> (ex. :vian<strong>des</strong>) ou par constituant.Cette source d’informationde référence pour <strong>le</strong>s professionnelsde santé, et pour tousceux qui souhaitent équilibrer<strong>le</strong>ur alimentation, continueraà s’enrichir. En effet, <strong>le</strong>s alimentsn’ont pas tous encore été testés.* Du nom du Centre d’informationsur la qualité <strong>des</strong> aliments (Ciqual),devenu une composante de l’Anses.En savoir pluswww.anses.fr/Tab<strong>le</strong>CIQUAL/#18•Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


4 Le journalACTUALITÉSORDREProgression du taux de raccordement <strong>des</strong> officines au DP (au 24/09/2012)Nombre d’officines raccordées au DP : 21 777Nombre total d’officines : 22 832en bref„L’<strong>Ordre</strong> lanceune étu<strong>des</strong>ur <strong>le</strong> maillageterritorialDresser un état <strong>des</strong> lieuxdu réseau officinal enFrance pour mieux anticiperses évolutions : tel est <strong>le</strong> sensde l’étude sur <strong>le</strong> maillageterritorial confiée par Isabel<strong>le</strong>Adenot, président du Conseilnational de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong>pharmaciens, aux présidents<strong>des</strong> sections A (pharmacienstitulaires d’officine) et E(pharmaciens d’outre-mer).Pour Alain Delgutte, présidentdu conseil central de lasection A, l’enjeu est de tail<strong>le</strong> :« Une <strong>des</strong> priorités de monmandat est de réenchanter<strong>le</strong> métier. Comprendre <strong>le</strong>sressorts de l’implantation<strong>des</strong> officines participe doncde cette démarche. » Cetteanalyse ne se limitera pasà la France métropolitaine :« L’association de la section Epermet de prendre enconsi dération <strong>des</strong> caractéristiquesspécifiques <strong>des</strong>départements d’outre-mer »,explique Norbert Scagliola,président du conseil centralde la section E.Compilant <strong>le</strong>s donnéesde l’Insee, <strong>des</strong> agencesrégiona<strong>le</strong>s de santé et <strong>des</strong>conseils régionaux de l’<strong>Ordre</strong>,cette étude permettrad’alimenter <strong>le</strong>s discussionsavec <strong>le</strong>s pouvoirs publicset <strong>le</strong>s représentants dela profession, notammentsur la mise en œuvre de lanouvel<strong>le</strong> convention pharmaceutique.Ses conclusionsdevraient être renduespubliques prochainement.El<strong>le</strong>s feront bientôt l’objetd’un artic<strong>le</strong> plus détaillédans Le journal.En complément de cetteétude, de nouvel<strong>le</strong>s cartes(régiona<strong>le</strong>s et départementa<strong>le</strong>s)<strong>des</strong> officines sontdisponib<strong>le</strong>s sur www.ordre.pharmacien.fr, rubriqueLe pharmacien > Secteursd’activité > Pharmacie.{ LE SAVIEZ-VOUS ? }DP : CONTRÔLESDE LA CNIL SURLE RESPECT DESDROITS DES PATIENTSAujourd’hui, plus de 95 %<strong>des</strong> officines françaisessont raccordées au dispositifdu Dossier Pharmaceutique(DP), et presque 22 millions depatients ont ouvert un dossier.Selon la Commission nationa<strong>le</strong> del’in for matique et <strong>des</strong> libertés(CNIL), certains droits fondamentaux<strong>des</strong> patients ne seraient passys tématiquement respectés lorsde l’ouverture d’un DP en officine.Dans un courrier adressé en aoûtdernier au pré sident de l’<strong>Ordre</strong>national <strong>des</strong> p harmaciens, Isabel<strong>le</strong>Falque-Pierrotin, pré sidente de laCNIL, a a<strong>le</strong>rté sur <strong>le</strong> non-respectsystématique de certains droitsconférés aux patients sollicitéspour ouvrir un DP. En effet, <strong>des</strong>inspections ont été réalisées par laCNIL entre <strong>le</strong> 15 février et <strong>le</strong> 3 maiderniers dans <strong>des</strong> officines.Rappel <strong>des</strong> règ<strong>le</strong>s à suivreDans <strong>le</strong> cadre de sa démarched’amé lioration continue du dispositifdu DP, l’<strong>Ordre</strong> vous rappel<strong>le</strong> que<strong>le</strong> respect <strong>des</strong> droits <strong>des</strong> patients estfondamental. L’ouverture du DPnécessite d’avoir recueilli <strong>le</strong>consentement éclairé du patient.Toute création de DP doit éga<strong>le</strong>ments’accompagner de la remiseau patient d’une attestation papierde création du DP. Prévues par laloi*, ces opérations sont obligatoires.Pour rappe<strong>le</strong>r la procédure à suivrelors de l’ouverture d’un DP et <strong>le</strong>sdroits dont bénéficie <strong>le</strong> patient toutau long de l’utilisation de son DP,l’<strong>Ordre</strong> met à votre dispositionplusieurs outils, notamment <strong>des</strong>modu<strong>le</strong>s de formation en ligne.La nouvel<strong>le</strong> brochure patient, intitulée« Avec <strong>le</strong> DP, plus de sécuritépour votre santé », est disponib<strong>le</strong>sur <strong>le</strong> site du Cespharm.* En vertu de l’artic<strong>le</strong> L. 1111-8 du codede la santé publique.L’<strong>Ordre</strong> passe derrière la caméra…L’<strong>Ordre</strong> fait son cinéma. Si vous avez manqué<strong>le</strong> début : Chloé, conseillère ordina<strong>le</strong>, explique <strong>le</strong> rô<strong>le</strong>et <strong>le</strong>s missions de l’institution à A<strong>le</strong>xis, jeune étudianten pharmacie qui vient d’achever sa thèse. La suite ?À découvrir sur vos écrans…Quel<strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ure façon de vous présenter <strong>le</strong> rô<strong>le</strong>et <strong>le</strong>s missions de notre institution que de <strong>le</strong>smettre en image ?Six minutes sur <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs professionnel<strong>le</strong>s,ciment de la confiance du publicConçu sous la forme d’une fiction, ce film explique,par <strong>des</strong> exemp<strong>le</strong>s concrets, <strong>le</strong>s missions de servicepublic de l’<strong>Ordre</strong>, comme veil<strong>le</strong>r à la compétence<strong>des</strong> pharmaciens ou encore assurer <strong>le</strong> respectEN PROJETUn projet de stickerDP sur la carte Vita<strong>le</strong> !En complément de la brochureDP à distribuer aux patients,l’<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmacienssouhaite lancer unenouvel<strong>le</strong> expéri mentation :apposer un sticker de la tail<strong>le</strong>d’une pièce de 2 centimessur la carte Vita<strong>le</strong> du patienttitulaire d’un DP.Repère concret de l’ouvertured’un DP, matérialisant l’accorddonné par <strong>le</strong> patient, cettesignalétique coloréerappel<strong>le</strong>ra aux patientsl’exis tence de <strong>le</strong>ur DP.Le dispo sitif serait d’abordtesté dans près de 600offi cines implantées danstrois départements (Nièvre,Seine-Maritime, Deux-Sèvres)au cours <strong>des</strong> 12 prochainsmois. À l’issue de cette phaseexpérimenta<strong>le</strong>, un bilanserait établi, avant uneéventuel<strong>le</strong> généralisationà l’ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> phar -macies raccordéesau DP.<strong>des</strong> devoirs professionnels, va<strong>le</strong>urs qui sont <strong>le</strong> cimentde la confiance du public. Le film rappel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s principesdéontologiques qui guident l’institution, en soulignant<strong>le</strong> sens de l’engagement ordinal. « Avec cette vidéo,véritab<strong>le</strong> court-métrage, nous avons voulu casser<strong>le</strong>s co<strong>des</strong> classiques du film institutionnel, expliqueIsabel<strong>le</strong> Adenot, président du Conseil national del’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> pharmaciens. C’est un support pédagogiquequi s’adresse à tous <strong>le</strong>s publics. » L’enjeu ? Mieux faireconnaître l’institution.Le défi était de concevoir un film pour tous, grandpublic comme pharmaciens et étudiants. Vous êtesdéjà nombreux à avoir plébiscité <strong>le</strong> film, n’hésitez pasà en par<strong>le</strong>r autour de vous !Découvrez <strong>le</strong> film surwww.ordre.pharmacien.fr(Accueil > Qui sommes-nous> Qu’est-ce que l’<strong>Ordre</strong>)


Le journal 5DPC : où envoyer vos attestations ?• Par voie posta<strong>le</strong>, à l’adresse :<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens,DPC Phase transitoire, section…(à compléter en fonction de la sectiond’inscription du pharmacien)4, avenue Ruysdaël,75379 Paris cedex 08• Ou par voie numérique :Sept adresses mail spécifiques,une pour chaque section, sontéga<strong>le</strong>ment mises à la disposition<strong>des</strong> pharmaciens pour latransmission de ces documents,sous <strong>le</strong> format suivant :(Section)-DPC-Transitoire@ordre.pharmacien.fr.Par exemp<strong>le</strong>, pour la section A :A-DPC-Transitoire@ordre.pharmacien.fr1 300C’est <strong>le</strong> nombre de visiteurs accueillislors <strong>des</strong> Journées européennes dupatrimoine 2012 au siège du Conseilnational de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> pharmaciens,à Paris.DPC, phase transitoire :quoi de neuf ?<strong>Pharmaciens</strong>, tenez-vous prêts ! Le déve loppementprofessionnel continu (DPC) devrait officiel<strong>le</strong>ment entrer envigueur en 2013. Comment faire pendant la période transitoire ?En attendant 2013, vous pouvez, si vous <strong>le</strong>sou haitez, faire valider par l’<strong>Ordre</strong> <strong>le</strong>s actionsde formation auxquel<strong>le</strong>s vous avez participéau cours <strong>des</strong> années 2011 et/ou 2012, période« transitoire » qui précède la mise en œuvredu dispositif final. Conservez donc précieusementvos attestations de formation !L’<strong>Ordre</strong> vous accompagneComme en témoignent <strong>le</strong>s pharmaciensqui représentent l’institution au sein de laCommission scientifique indépendante <strong>des</strong>pharmaciens (CSI)*, l’<strong>Ordre</strong>, mobilisé, se veutavant tout pédagogue. Marcelline Grillon,vice-président de la section A, manifeste sa« volonté de travail<strong>le</strong>r tout de suite et <strong>des</strong>usciter l’intérêt <strong>des</strong> confrères ». « Dans“conseil<strong>le</strong>r ordi nal”, il y a <strong>le</strong> mot “conseil” »,souligne Françoise Petiteau- Moreau, viceprésidentde la section H. « Notre objectif estd’accompagner <strong>le</strong>s pharmaciens, poursuit-el<strong>le</strong>,en <strong>le</strong>ur fournissant une réel<strong>le</strong> oppor tunitéd’amé lioration <strong>des</strong> pratiques professionnel<strong>le</strong>s. »En pratique, comment faire ?En attendant la mise en œuvre effective dudispositif en 2013, l’<strong>Ordre</strong> natio nal <strong>des</strong> pharmacienscontribue à la promotion de ce dispositif,qui constitue une véritab<strong>le</strong> opportunité pourl’ensemb<strong>le</strong> de la profession. Les pharmaciens quisouhaitent faire valoir <strong>le</strong>s actions de formationauxquel<strong>le</strong>s ils ont participé pendant la périodetransitoire 2011-2012 peuvent envoyer <strong>le</strong>s justificatifsde formation à l’<strong>Ordre</strong>.Tous <strong>le</strong>s pharmaciens sont donc invités àgarder précieusement <strong>le</strong>s attestations <strong>des</strong>formations qu’ils ont suivies. Cel<strong>le</strong>s-ci pourrontprochainement être adressées à l’<strong>Ordre</strong>,accompagnées d’un formulaire spécifiquedirectement téléchargeab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> site del’<strong>Ordre</strong> (voir encadré ci-<strong>des</strong>sus).Les modalités pratiques sont précisées sur <strong>le</strong>site de l’<strong>Ordre</strong>.Et demain ?À partir de 2013, <strong>le</strong>s métho<strong>des</strong> de formationutilisées et <strong>le</strong>s modalités d’organisation <strong>des</strong>programmes de DPC seront fixées par laHaute Autorité de santé (HAS), après avis dela CSI. Les programmes devront se conformerà une orientation nationa<strong>le</strong> (fixée par <strong>le</strong> ministèrede la Santé) ou régiona<strong>le</strong> (déterminée par<strong>le</strong>s agences régiona<strong>le</strong>s de santé).* La CSI a pour mission l’évaluation scientifique <strong>des</strong>ODPC (organismes de DPC) et donne son avis sur <strong>le</strong>sorientations nationa<strong>le</strong>s et régiona<strong>le</strong>s du DPC et sur <strong>le</strong>smétho<strong>des</strong> et modalités validées par la HAS.En savoir pluswww.ordre.pharmacien.fr > Espace pharmaciens> Évaluation et formation professionnel<strong>le</strong>> Le développement professionnel continuLa 25 e Journée del’<strong>Ordre</strong> se tiendra <strong>le</strong>lundi 26 novembreprochain à la Maisonde la chimie, dans <strong>le</strong>7 e arrondissementde Paris.Cette année, l’<strong>Ordre</strong>invite l’ensemb<strong>le</strong><strong>des</strong> pharmaciensà se rassemb<strong>le</strong>r autourdu thème « La santé et<strong>le</strong>s territoires », avec25 e Journéede l’<strong>Ordre</strong>En présenced’Érik Orsenna,académicienpour conférencierÉrik Orsenna, membrede l’Académie française.Pour vous inscrire,c’est très simp<strong>le</strong> :il vous suffit d’envoyerun e-mail à l’adressejordre@ordre.pharmacien.fr, enindiquant vos nom,prénom, adresseposta<strong>le</strong>, numéro d’ordreet section, coordonnéestéléphoniques.En savoir pluswww.ordre.pharmacien.frGUIDE PRATIQUEGuide<strong>des</strong> maîtresde stageUne responsabilitépour <strong>le</strong> pharmacienFavoriser <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>mentde la profession passe parla formation de stagiaires.Mais, avant d’accueillir unétudiant au sein de l’officine,<strong>le</strong> pharmacien doit connaîtreprécisément la procédure,son rô<strong>le</strong> et ses engagementsen tant que maître de stage.Pour accompagner <strong>le</strong>spharmaciens d’officine danscette démarche, un guidevient d’être publié à l’initiativede la section A de l’<strong>Ordre</strong> encollaboration avec <strong>le</strong> Collègedevenir maître de stage ?Suivez <strong>le</strong> guide !français <strong>des</strong> pharmaciensconseil<strong>le</strong>rs et maîtres de stage(CFPCMS).L’objectif ? Donner au maîtrede stage <strong>le</strong>s informationsnécessaires pour mieuxappréhender son rô<strong>le</strong> et sesobligations. Comment devientonmaître de stage ? Quel<strong>le</strong>ssont <strong>le</strong>s conditions requisespour accueillir un stagiaire ?Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s démarchesadministratives à suivre ?Quels sont <strong>le</strong>s objectifs, suivant<strong>le</strong> type de stage ? Autant dequestions pratiques auxquel<strong>le</strong>sce guide répond.Susciter <strong>des</strong> vocations« Avec ce guide, noussouhaitons avant tout susciter<strong>des</strong> vocations de maître <strong>des</strong>tage et favoriser de nouveauxrecrutements grâce à <strong>des</strong>formalités clarifiées, souligneJean Arnoult, président duCFPCMS, éga<strong>le</strong>ment présidentdu CROP* Nord-Pas-de-Calais.En fournissant <strong>des</strong> élémentsconcrets aux futurs maîtres <strong>des</strong>tage, nous espérons améliorerla qualité <strong>des</strong> stages etdévelopper l’échangeintergénérationnel. »* Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong>pharmaciens.En savoir plusGuide <strong>des</strong> maîtres de stagedisponib<strong>le</strong> sur www.ordre.pharmacien.fr, Espacepharmaciens, rubriqueLes conseils > La vie <strong>des</strong>conseils > Section A#18•Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


6 Le journalACTUALITÉSEUROPE En savoir pluswww.europa.eu{ LE POINT SUR }RÉVISION DE LA DIRECTIVE « RECONNAISSANCEDES QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES » :LE RAPPORT DE BERNADETTE VERGNAUDLe rapport Vergnaud* sur la révision de la directive relative à la reconnaissance<strong>des</strong> qualifications professionnel<strong>le</strong>s a été publié en juil<strong>le</strong>t 2012.Directive sur la reconnaissance<strong>des</strong> qualifications professionnel<strong>le</strong>sLa directive de 2005 s’applique à toutressortissant d’un État membre de l’Unioneuropéenne qui souhaite exercer une professionrég<strong>le</strong>mentée dans un État membre autre quecelui où il a acquis ses qualifications professionnel<strong>le</strong>s.El<strong>le</strong> concerne donc <strong>le</strong>s pharmaciens.Le régime de reconnaissance <strong>des</strong> qualificationsprofessionnel<strong>le</strong>s vise la f<strong>le</strong>xibilité <strong>des</strong> marchésdu travail, l’accroissement de la libéralisation de laprestation <strong>des</strong> services, une plus grande automaticitédans la reconnaissance <strong>des</strong> qualificationsainsi que la simplification <strong>des</strong> procéduresadministratives.Révision de la directiveAfin de favoriser la mobilité européenne, ladirective de 2005 est en cours de révision.À cette occasion, <strong>le</strong> Groupement pharmaceutiquede l’Union européenne (GPUE) a fait <strong>des</strong>propositions, portant notamment sur la vérification<strong>des</strong> connaissances linguistiques, l’exclusion <strong>des</strong>pharmaciens de la possibilité d’un « accès partiel »à la profession, la carte européenne de professionnelde santé. En outre, il re<strong>le</strong>vait <strong>le</strong>s évolutionsde l’exercice professionnel <strong>des</strong> officinaux.Le GPUE se réjouit aujourd’hui de voir <strong>le</strong>s amendementsproposés dans <strong>le</strong> rapport Vergnaudparu en juil<strong>le</strong>t dernier et portant sur la révisionde la directive.Les prochaines étapesLe texte est en cours d’examen auConseil et au Par<strong>le</strong>ment européens.Le vote en commission par<strong>le</strong>mentaire estprévu fin novembre et <strong>le</strong> texte sera examinéen séance plénière en janvier 2013.* Bernadette Vergnaud, eurodéputéeet rapporteur principal au Par<strong>le</strong>ment européensur la révision de cette directive.INTERVIEWPedro Barroca, président de l’Association européenne <strong>des</strong> étudiants en pharmacie(EPSA, European Pharmaceutical Students Association)Promouvoir <strong>le</strong>s échanges entre étudiantsainsi que <strong>le</strong>ur mobilité, pour élargir <strong>le</strong>urs perspectivespersonnel<strong>le</strong>s et professionnel<strong>le</strong>sL’EPSAINSISTE SUR LARECONNAISSANCEMUTUELLE DESDIPLÔMES AU SEINDE L’UNIONEUROPÉENNEQuels sont <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s missionsde l’EPSA ?P. B. : L’association a pour mission derapprocher <strong>le</strong>s étudiants en pharmacieet <strong>le</strong>s professionnels, afin de favoriserla coopération et de développer laconnaissance. L’EPSA représente plusde 120 000 étudiants issus de trentepays européens. Leurs associationsloca<strong>le</strong>s et nationa<strong>le</strong>s participent àl’assemblée de l’EPSA, et <strong>le</strong>urs votesdéfinissent la feuil<strong>le</strong> de route dubureau (sept membres sont élus pourun an). L’association française, l’Anepf*,est très impliquée. Nous proposonsainsi <strong>des</strong> séminaires sur <strong>des</strong> sujetsvariés comme la pharma covigilance,la spécialisation ou l’économiede la santé. Nous pros pectonsaussi <strong>le</strong> champ <strong>des</strong> compétencesinter personnel<strong>le</strong>s : communication,aptitu<strong>des</strong> cliniques, managementdu stress… Un projet pilote estd’ail<strong>le</strong>urs en cours en Finlande.Un de nos objectifs est d’intégrercet enseignement aux programmeseuropéens <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de pharmacie.Par quel<strong>le</strong>s initiatives encouragezvousla mobilité au sein de l’Unioneuropéenne ?P. B. : L’association gère trois outils :•Twinnet, une plate-forme d’échangespermettant d’organiser pour deux,trois voire quatre associationsnationa<strong>le</strong>s <strong>des</strong> ateliers pouvantdurer jusqu’à dix jours. Les thèmeschoisis (contrefaçon de médicaments,bonnes pratiques de distribution…)constituent un complément aux programmesuniversitaires européens ;• Individual Mobility Project,qui propose <strong>des</strong> offres de stagesspécialisés en entreprise, à l’hôpitalou dans <strong>des</strong> centres de recherche.L’EPSA sollicite ainsi <strong>des</strong> offres etprésé<strong>le</strong>ctionne <strong>le</strong>s candidats ;• l’espace EPSA voyage, accessib<strong>le</strong>à partir du site de l’EPSA, qui recense<strong>des</strong> offres d’hébergement meil<strong>le</strong>urmarché, pour inciter nos membresà voyager.Quels sont aujourd’hui <strong>le</strong>s freinsà la mobilité <strong>des</strong> étudiantspharmaciens en Europe ?P. B. : Qu’il s’agisse d’étu<strong>des</strong>, de stagesou d’exercice professionnel, <strong>le</strong>s prin cipauxobstac<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong> coût et, surtout,<strong>le</strong> manque de reconnaissance <strong>des</strong>diplômes que l’on constate aujour d’hui.Cet aspect a été pointé dans <strong>le</strong> rapportVergnaud, préliminaire à la révision dela directive « qualifications professionnel<strong>le</strong>s» (voir artic<strong>le</strong> ci-<strong>des</strong>sus). L’EPSAa d’ail<strong>le</strong>urs parti cipé activement àla consultation publique et a insistésur la nécessaire reconnaissancemutuel<strong>le</strong> <strong>des</strong> diplômes.* Association nationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> étudiantsen pharmacie de France.En savoir pluswww.epsa-online.org#18•Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


Le journal 7DossierHUMANITAIRE :LES PHARMACIENSS’ENGAGENT !Depuis une dizaine d’années, <strong>le</strong> paysage de la pharmacie humanitairea connu de profon<strong>des</strong> évolutions et s’est professionnalisé. Sur <strong>le</strong> terrain,<strong>le</strong>s associations engagent <strong>des</strong> professionnels aguerris, avec une expertiseciblée, aussi bien en France que dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement,dans <strong>des</strong> situations d’urgence ou pour <strong>des</strong> missions d’accompagnementtechnique. Tous <strong>le</strong>s pharmaciens sont concernés.#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


8 Le journalDossierHUMANITAIRE : LES PHARMACIENS S’ENGAGENT !UNE EXPÉRIENCEEXTRAORDINAIREAU NIVEAU HUMAINStéphane Pichon, président du CROP PACA et pharmacien humanitaireIl n’existe pas une seu<strong>le</strong>, mais plusieurs actions de lapharmacie humanitaire. Missions de logistique, interventionssur <strong>le</strong> terrain, mise en œuvre de politiquessanitaires en lien avec <strong>le</strong>s pays en crise… De l’aided’urgence à l’accompagnement structurel, <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s sontaussi divers que stratégiques. De mieux en mieux forméeset coordonnées, <strong>le</strong>s équipes de salariés ou de bénévo<strong>le</strong>spoursuivent cet engagement depuis plus de vingt-cinq ans.Un peu d’histoire…Dès 1985, l’association <strong>Pharmaciens</strong> sans frontières(PSF) a posé <strong>le</strong>s jalons de l’humanitaire dans <strong>le</strong> secteur.L’organisation remplissait une trip<strong>le</strong> mission de col<strong>le</strong>cte,de tri et d’organisation <strong>des</strong> médicaments non utilisés(MNU). Fédérée en une association nationa<strong>le</strong> (PSF UnionFrance) et une association internationa<strong>le</strong> (PSF Comitéinternational), el<strong>le</strong> intervenait essentiel<strong>le</strong>ment dansl’approvisionnement en médicaments <strong>des</strong> pays en crise.Pour mener à bien ses missions d’urgence, PSF a crééen 1991 un département d’approvisionnement en médicamentsessentiels génériques et en matériel médical,département devenu en 1994 l’association Centra<strong>le</strong>humanitaire médico-pharmaceutique (CHMP)* :premier distributeur en gros à vocation humanitaire.Néanmoins, <strong>le</strong> positionnement vis-à-vis de l’utilisation<strong>des</strong> MNU a entraîné une scission interne. En 2004, PSFUnion France devient officiel<strong>le</strong>ment l’association Pharmaciehumanitaire internationa<strong>le</strong> (PHI), tandis que PSFComité international s’oriente définitivement sur <strong>le</strong>smissions d’urgence et de post-urgence, avant de cesserson activité en 2010 en raison de difficultés financières.Le projet continue cependant d’être porté par l’Agenced’aide à la coopération technique et au développement(Acted), en lien avec d’autres partenaires associatifs.Le contexte législatif a profondément changé la donne.La suppression <strong>des</strong> MNU induite par la loi du 26 février2007 a conduit à une véritab<strong>le</strong> restructuration dupaysage humanitaire. El<strong>le</strong> a contribué à sa professionnalisationpharmaceutique.MISSIONS HUMANITAIRESQUELLES SONT LES COMPÉTENCES LES PLUSRECHERCHÉES CHEZ LES PHARMACIENS ?La pharmacie humanitaire est devenue une vraie spécialité,recherchée, dans laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s pharmaciens exerçant dans<strong>le</strong>s métiers de la biologie, de l’industrie, de la distribution,de l’hôpital ou de l’officine ont tous un rô<strong>le</strong> important à jouer.Les principaux domaines de compétences et expertises recherchéspar <strong>le</strong>s associations sont :• la connaissance <strong>des</strong> traitementsantirétroviraux et <strong>des</strong> infectionsopportunistes ;• l’approvisionnementinternational en médicamentsessentiels génériques ;• la maîtrise <strong>des</strong> domaines del’assurance qualité et du contrô<strong>le</strong>qualité <strong>des</strong> médicaments ;• l’assistance techniquede laboratoires d’analysesbiologiques ;• l’aptitude à la quantification<strong>des</strong> besoins et/ou à la gestion<strong>des</strong> stocks.Professionnalisation et besoin de formation« Au sein <strong>des</strong> professionnels de santé engagés dansl’action humanitaire se dégagent deux gran<strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s :<strong>le</strong>s urgentistes et <strong>le</strong>s développementalistes », expliqueOlivier Andriollo, conseil<strong>le</strong>r ordinal et spécialiste <strong>des</strong>questions humanitaires à l’<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens.Ne se contentant plus d’opérations ponctuel<strong>le</strong>s,<strong>le</strong>s structures humanitaires se dotent aujourd’hui depô<strong>le</strong>s spécialisés. La pharmacie humanitaire regroupeainsi différents métiers, aux expertises diverses etcomplémentaires : du pharmacien assistant techniqueau pharmacien coordinateur médical, différentesmissions sont confiées à <strong>des</strong> professionnels formés.Toutefois, comme l’explique <strong>le</strong> président de Pharmacieet aide humanitaire (PAH), « on ne peut pas partir sur<strong>le</strong> terrain sans connaître la politique de développementdu pays dans <strong>le</strong>quel on va. Même accompagné, il estnécessaire de recevoir une formation de base ». C’estpourquoi PAH est couplée au diplôme universitaire(DU) de pharmacie et aide humanitaire de Caen (voirquestion-réponse p. 14). Sur ses bancs se côtoient dejeunes pharmaciens diplômés, de futurs retraités ou<strong>des</strong> profes sionnels étrangers disposant d’une bourse.Avant de se lancer, <strong>le</strong>s pharmaciens s’engageant dansl’humanitaire sont conscients de la nécessité d’êtreformés. Ce sont eux qui constitueront <strong>le</strong> futur vivier <strong>des</strong>pharmaciens travaillant dans <strong>le</strong>s agences de l’ONU ou<strong>le</strong>s consultants et chargés de mission de gran<strong>des</strong> ONG.Un engagement concret à p<strong>le</strong>in tempsCuriosité, diplomatie, souhait d’ouverture vers <strong>le</strong>sautres et grande capacité d’adaptation sont autant dequalités requises pour embrasser la voie humanitaire.Le métier, s’il est séduisant, est soumis à de nombreusescontraintes de terrain : « Absence d’eau potab<strong>le</strong> ou declimatisation dans <strong>le</strong>s stocks… C’est souvent <strong>le</strong> système D,et c’est une grosse pression au quotidien », témoigneGeneviève Kinowski, pharmacien responsab<strong>le</strong> au seindu centre PHI de Nîmes.L’aventure humanitaire fait pourtant l’unanimité chez<strong>le</strong>s pharmaciens engagés : « C’est un métier comp<strong>le</strong>t,témoigne Séverine Teurlai, pharmacien responsab<strong>le</strong> ausein de l’association Tulipe. Sur <strong>le</strong> terrain, nous nousoccupons de l’approvisionnement mais aussi de la formationdu personnel local, tout en ayant <strong>des</strong> échangessur place. Nous apportons un réel service. »« L’engagement m’a appris beaucoup sur moi-même etm’a donné un œil nouveau sur tout ce qui m’entoure et cequ’est réel<strong>le</strong>ment l’humanitaire », confie Marion Baudry,jeune pharmacien consultant en expertise internationa<strong>le</strong>et titulaire d’un DU de pharmacie humanitaire.Cet engagement nécessite cependant une grandedisponibilité : hormis dans <strong>le</strong> cadre d’associations defacultés de pharmacie proposant <strong>des</strong> missions courtesou une implication ponctuel<strong>le</strong>, l’humanitaire estdevenu un métier à part entière et à p<strong>le</strong>in temps. Il seconcilie donc diffici<strong>le</strong>ment avec une autre activité professionnel<strong>le</strong>.« On peut être pharmacien et avoir uneaction humanitaire ou apporter un soutien, mais celareste un vrai métier », explique Benoît Gal<strong>le</strong>t, présidentde l’association Tulipe.* www.chmp.org.#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


Le journal 9DossierAu quotidien, Stéphane Pichon,président du conseil régional de l’<strong>Ordre</strong><strong>des</strong> pharmaciens Provence-Alpes-Côted’Azur-Corse, est titulaire d’officineUn conseil<strong>le</strong>rordinal engagéà Marseil<strong>le</strong>. Il a aussi effectué une missionde six semaines en Haïti menée avecMédecins du monde à la suite du terrib<strong>le</strong>tremb<strong>le</strong>ment de terre de 2010.Son rô<strong>le</strong> : organiser <strong>le</strong>s pharmacies <strong>des</strong>camps de réfugiés et former <strong>le</strong>s professionnelslocaux. « Il n’y avait jusqu’àprésent que peu de pharmaciens au sein<strong>des</strong> gran<strong>des</strong> associations humanitaires,explique-t-il. Or, <strong>le</strong>s logisticiens ne connaissentpas <strong>le</strong> médicament et gèrent plutôt<strong>des</strong> stocks. L’utilité <strong>des</strong> pharmaciens pourla rentabilité économique et thérapeutiquede l’association est donc incontestab<strong>le</strong>. »Les difficultés ne manquent pas : « Réassort,stockage ou approvisionnement, c’est <strong>le</strong>système D en permanence. » Mais la polyva<strong>le</strong>nce<strong>des</strong> tâches, comme l’organisationde la lutte anti-moustiques, a convaincuce pharmacien.LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA PHARMACIE HUMANITAIREPAHPharmacie etaide humanitaireTulipe• Date de création : 2000• Zones d’intervention : Afrique,Caraïbes et océan IndienÀ savoir• Mission : outre <strong>le</strong>s missions d’urgenceet l’expertise stratégique dans <strong>le</strong>s paysen crise, PAH intervient dans <strong>le</strong> conseil,la formation et l’expertise.• Qui est concerné ? Tous <strong>le</strong>s métiers dela pharmacie.• 2011 en chiffres : 81 % <strong>des</strong> financementsdu budget de PAH provenaient de fondsinstitutionnels. 10 % étaient <strong>des</strong> fondsprivés et 9 % <strong>des</strong> fonds propres.En pratiqueLe site www.pharmahuma.org (rubrique« Nous soutenir ») permet de remplir enligne un dossier de candidature pourrejoindre l’association et de s’inscrire audiplôme universitaire « pharmacie ethumanitaire » rattaché à la faculté <strong>des</strong>ciences pharmaceutiques de Caen.Contact• Mail : info@pharmahuma.org• Téléphone : 02 31 56 60 08• Date de création : 1982• Zones d’intervention : monde entierÀ savoir• Mission : coordonner l’envoi <strong>des</strong> médicamentset accompagner sur <strong>le</strong> terrain.Tulipe vient en aide aux pays en guerre ouvictimes de catastrophes naturel<strong>le</strong>s,comme <strong>le</strong> Sri Lanka ou, plus récemment,Haïti et la Syrie.• Qui est concerné ? Tous <strong>le</strong>s métiers dela pharmacie. L’expertise <strong>des</strong> pharmaciensexerçant dans la distribution en gros estparticulièrement recherchée pour la partiegestion <strong>des</strong> stocks et logistique.• 2011 en chiffres : Tulipe a récolté2,7 millions d’euros de dons en provenancede 70 entreprises de santé ou structuresadhérentes.En pratiqueRetrouvez <strong>le</strong>s informations pour devenirbéné vo<strong>le</strong> ainsi qu’un formulaire d’inscriptionsur <strong>le</strong> site de l’association : www.tulipe.org(rubrique « Agissez ! »).Contact• Mail : communication@tulipe.org•Téléphone (bénévolat) : 01 48 67 75 96PAH a été créée pour financer <strong>le</strong>s stageset <strong>le</strong>s missions du diplôme universitaire depharmacie humanitaire qu’el<strong>le</strong> a fondé.Une branche opérationnel<strong>le</strong> a ensuite étécréée pour organiser <strong>des</strong> missions d’aideà l’étranger.Le rô<strong>le</strong> de PAH est de travail<strong>le</strong>rdans <strong>des</strong> phases d’urgence pourapporter médicaments et matériel auxhôpitaux ou aux camps de réfugiés.Nous intervenons aussi, après <strong>le</strong>sphases d’urgence, sur <strong>le</strong> développementde politiques de santé. Nous géronspar ail<strong>le</strong>urs un pô<strong>le</strong> de formation etd’expertise sur <strong>le</strong> terrain”, expliqueJean-Louis Machuron, qui préside l’associationdepuis sa création.Depuis avril dernier, PAH a repris <strong>le</strong> laboratoirede contrô<strong>le</strong> qualité du médicamentissu de la centra<strong>le</strong> de <strong>Pharmaciens</strong> sansfrontières. « Essayer de rendre <strong>le</strong>s paysindépendants et faire que <strong>le</strong>s choses sepérennisent, c’est notre volonté », expliqueJean-Louis Machuron. PAH développeune stratégie au long cours, qui passe par<strong>des</strong> échanges avec <strong>le</strong>s gouvernementset <strong>le</strong>s ministères de la Santé <strong>des</strong> paysdans <strong>le</strong>squels l’association intervient.Créée par l’ancien Syndicat national del’industrie pharmaceutique (SNIP, devenu<strong>le</strong> LEEM en 2002), Tulipe est reconnuecomme association d’intérêt public. Pourses 30 ans, el<strong>le</strong> a organisé en juin 2012 uncolloque dans <strong>le</strong>s locaux de l’<strong>Ordre</strong> national<strong>des</strong> pharmaciens. Grâce aux dons <strong>des</strong> entreprisescotisantes et aux donations demédicaments et de dispositifs médicaux,Tulipe stocke ses produits au sein d’un entrepôtbasé à Roissy.La plus-value de Tulipe, expliqueson président, Benoît Gal<strong>le</strong>t, c’estson exigence de traçabilité et sa capacitéà intervenir très rapidement. Sanotoriété s’est en effet construite àtravers la distribution de cantine :produits d’urgence, pédiatriques etadultes partant dans <strong>le</strong>s toutespremières heures de l’urgence pourdémarrer un projet.”Le drame d’Haïti a fait naître une réf<strong>le</strong>xionstratégique : accompagner l’urgence dans<strong>le</strong> temps. L’association a complété sesactions d’aide d’urgence par un accompagnementsanitaire dans la durée, en travaillanten partenariat étroit avec d’autresONG. Dans un souci de bonne gestion <strong>des</strong>stocks, l’association collabore aussi avecde petites ONG à vocation médica<strong>le</strong>.PHIPharmacie humanitaireinternationa<strong>le</strong>• Date de création : 2004. En 2009, création del’établissement pharmaceutique de distributionen gros à vocation humanitaire• Zones d’intervention : France principa<strong>le</strong>mentÀ savoir• Mission : approvisionner en médicaments<strong>le</strong>s centres caritatifs français agréés par <strong>le</strong>sagences régiona<strong>le</strong>s de santé (ARS).• Qui est concerné ? Les pharmaciens exerçantdans la distribution en gros sont plusparticulièrement représentés. Néanmoins,<strong>le</strong>s bénévo<strong>le</strong>s peuvent être issus de tous <strong>le</strong>smétiers de la pharmacie.• 2011 en chiffres : PHI a distribué 18 tonnesde médicaments et approvisionné 69 centresavec 175 000 boîtes.En pratiqueLe site www.phi.asso.fr propose un formulaired’adhésion en ligne (rubrique « Souteneznous»), et <strong>le</strong>s adresses <strong>des</strong> 41 associationsloca<strong>le</strong>s réparties sur l’ensemb<strong>le</strong> du territoire.Contact• Mail : contact-siege@phi.asso.fr•Téléphone : 02 48 60 72 68 (siège)Pour éviter une crise sanitaire due àl’arrêt de la redistribution <strong>des</strong> MNU,il était primordial que <strong>le</strong>s centres continuent<strong>le</strong>ur activité. Notre vocation n’est pasl’urgence, mais nous travaillons avec degros centres comme <strong>le</strong> Samu social, laCroix-Rouge ou encore Médecins dumonde”, explique son président, Jean-MarcMer<strong>le</strong>, pharmacien.L’association ravitail<strong>le</strong> une centaine decentres de soins caritatifs en Francemétropolitaine et dans <strong>le</strong>s DOM-TOM, <strong>des</strong>pharmaciens bénévo<strong>le</strong>s dispensent <strong>des</strong> médicaments.« La demande est de plus en plus importante,liée essentiel<strong>le</strong>ment à l’état social etsanitaire du pays », constate Jean-Marc Mer<strong>le</strong>.Subventionnée par la Caisse nationa<strong>le</strong> d’assurancemaladie, PHI négocie <strong>des</strong> tarifs auprès<strong>des</strong> laboratoires ou reçoit <strong>des</strong> dons. L’associationfournit aussi médi caments et matérielà <strong>des</strong> dispensaires et <strong>des</strong> centres de soinsétrangers, conformément à un strict cahier<strong>des</strong> charges, afin d’éviter tout trafic illicite. El<strong>le</strong>conseil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s associations dans <strong>le</strong>urs missionsà l’étranger pour adapter l’aide aux nécessitésloca<strong>le</strong>s, en favorisant un approvisionnementde proximité quand cela est possib<strong>le</strong>.#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


10 Le journalRENCONTRELe pharmacien doit savoirtravail<strong>le</strong>r en équipeFrédéric Van Roekeghem, directeur général de la Caisse nationa<strong>le</strong>d’assurance maladie <strong>des</strong> travail<strong>le</strong>urs salariés (Cnamts)Pouvez-vous nous rappe<strong>le</strong>r<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s missions dela Cnamts ?La Cnamts dirige <strong>le</strong> service ducontrô<strong>le</strong> médical et <strong>le</strong> réseau <strong>des</strong>caisses primaires, dont la missionest d’assurer <strong>le</strong>s prestationsd’assurance maladie aux assurés.El<strong>le</strong> négocie <strong>le</strong>s conventionsavec <strong>le</strong>s professionnels de santélibéraux, détermine <strong>le</strong>s tarifs<strong>des</strong> actes et déploie une stratégied’assureur solidaire en santé.Depuis cinq ans, el<strong>le</strong> proposeainsi <strong>des</strong> services de santé àva<strong>le</strong>ur ajoutée (comme Sophiapour accompagner <strong>le</strong>s mala<strong>des</strong>chroniques), pour aider chaqueassuré à s’orienter dans <strong>le</strong> systèmede soins, en veillant à nepas se substituer aux soignants.Sans oublier la promotion <strong>des</strong>actions de prévention, ainsi quela mise à disposition de gui<strong>des</strong>pratiques pour faciliter <strong>le</strong>sdémarches <strong>des</strong> patients.En quoi la pratiquequotidienne du pharmacien,notamment pour <strong>le</strong> suivi <strong>des</strong>patients chroniques, est-el<strong>le</strong>modifiée par la nouvel<strong>le</strong>convention pharmaceutique*signée par <strong>le</strong>s syndicatsde pharmaciens d’officine ?Les nouvel<strong>le</strong>s missions du pharmacienvont dans <strong>le</strong> sens d’unemeil<strong>le</strong>ure organisation <strong>des</strong> soinsdans ce domaine. La clé résidedans la capacité de tous <strong>le</strong>sprofessionnels à bien coordonner<strong>le</strong>urs interventions, avec uneidée partagée : offrir au patient<strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur service possib<strong>le</strong>.Un premier pas vient d’êtrefranchi, avec l’accompagnementpar <strong>le</strong>s pharmaciens <strong>des</strong> patientsplacés sous anticoagulants.Nous travaillons éga<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>suivi <strong>des</strong> patients asthmatiques.Sur ces sujets, il faudra bien définir<strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s de chacun par rapportaux spécificités de chaque typede traitement… et bien sûr se fixer<strong>des</strong> objectifs concrets commela stabilisation d’un trai tement oula lutte contre <strong>le</strong> risque iatrogène.Le pharmacien, comme <strong>le</strong>s autresprofessionnels de santé, peut renforcer<strong>le</strong> travail en équipe, de façontransversa<strong>le</strong> et pluridisciplinaire.Dans son rapport paru enjuil<strong>le</strong>t, l’Inspection généra<strong>le</strong><strong>des</strong> affaires socia<strong>le</strong>s (Igas)évoque une diminutionde 10 % du nombrede pharmacies d’officine.Qu’en pensez-vous ?Le rapport de l’Igas constitue untravail approfondi, qui s’appuied’ail<strong>le</strong>urs sur <strong>des</strong> donnéesanalysées avec pertinence parl’<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens.Si une légère baisse du nombred’officines semb<strong>le</strong> probab<strong>le</strong>,il faut accompagner l’évolutiondu réseau officinal en analysant<strong>le</strong>s besoins en termes de territoireset <strong>le</strong>s besoins spécifiquesde santé, et non seu<strong>le</strong>menten fonction du seul critère dela densité d’habitants. Deuxièmeimpératif : la recomposition duréseau devrait tenir compte de laforte variabilité <strong>des</strong> réalités économiquesd’un territoire à l’autre,afin que <strong>le</strong>s officines puissent êtreviab<strong>le</strong>s financièrement. Car il estessentiel que <strong>le</strong> médicamentreste accessib<strong>le</strong> à tous, grâce àun réseau fondé sur la proximité.Quel<strong>le</strong>s conclusions tirez-vousde l’impact du dispositif « tierspayant contre génériques » ?Le dispositif tiers payant contregénériques, développé depuisquatre ans, porte ses fruits. Nousavons décidé, avec <strong>le</strong>s syndicatsreprésentatifs de la profession,de franchir une nouvel<strong>le</strong> étape enavril dernier. Avec <strong>des</strong> résultatsprobants. Le taux de substitutionmoyen a en effet progressé de72 % à près de 80 %. Il est mêmesupérieur à 80 % dans 68 départements.Cela indique qu’en dépit<strong>des</strong> polémiques, la majorité <strong>des</strong>Français est favorab<strong>le</strong> aux génériques.Les pharmaciens jouentun rô<strong>le</strong> majeur pour conso liderl’adhésion <strong>des</strong> patients auxgénériques. Ils s’engagentnotamment à ne délivrer qu’unseul type de générique auxpatients de plus de 75 ans, pourqu’ils ne soient pas déstabiliséspar <strong>des</strong> médicaments aux formeset aux cou<strong>le</strong>urs variab<strong>le</strong>s. Car ilfaut veil<strong>le</strong>r à ce que ce dispositifsoit appliqué avec mesure, entenant compte <strong>des</strong> éventuel<strong>le</strong>sdifficultés du patient.* Nouvel<strong>le</strong> convention pharmaceutiquesignée entre l’Union nationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> caissesd’assurance maladie et <strong>le</strong>s syndicatsde pharmaciens d’officine.REPÈRESLa CnamtsLa Caisse nationa<strong>le</strong>d’assurance maladie<strong>des</strong> travail<strong>le</strong>urs salariésest placée sous l’égidede l’Union nationa<strong>le</strong><strong>des</strong> caisses d’assurancemaladie, qui regroupe <strong>le</strong>scaisses <strong>des</strong> autres régimes(travail<strong>le</strong>urs indépendants,agriculteurs).Depuis la réforme de 2004,l’Assurance maladiedéveloppe de nombreuxservices auprès <strong>des</strong> assuréset <strong>des</strong> professionnelsde santé, notamment par<strong>le</strong> biais de ses sites Internetameli.fr, ameli-direct.fret ameli-sante.fr.IL EST ESSENTIEL QUELE MEDICAMENT RESTE ACCESSIBLEA TOUS, GRACE A UN RESEAUDE PROXIMITEFrédéric Van Roekeghem en 5 dates1980Diplômé de Polytechnique.2003Directeur de l’Agencecentra<strong>le</strong> <strong>des</strong> organismesde sécurité socia<strong>le</strong> (Acoss).2004Directeur de cabinetdu ministre de la Santéet de la Protection socia<strong>le</strong>,Philippe Douste-Blazy.2004Directeur généralde la Caisse nationa<strong>le</strong>d’assurance maladie<strong>des</strong> travail<strong>le</strong>urs salariés(Cnamts) et de l’Unionnationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> caissesd’assurance maladie(Uncam).2009Reconduit dans sesfonctions pour cinq ans.#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


Le journal 11Évolutions rég<strong>le</strong>mentaires et législatives,jurisprudence <strong>des</strong> tribunaux administratifs et judiciaires,conséquences sur <strong>le</strong>s pratiques professionnel<strong>le</strong>s.Tour d’horizon.EN PRATIQUEPanorama juridique« <strong>le</strong>s textes évoluent, l’<strong>Ordre</strong> vous informe »TRANSPARENCEDéclaration publique d’intérêts :qui est concerné ?Garantir une meil<strong>le</strong>ure transparence <strong>des</strong>liens d’intérêts. Tel est l’un <strong>des</strong> principauxenjeux de la loi sur <strong>le</strong> renforcementde la sécurité sanitaire du médicamentet <strong>des</strong> produits de santé*. L’entrée en vigueurd’une déclaration publique d’intérêts (DPI) uniqueobligatoire pour un certain nombre d’acteursdu champ sanitaire contribue à atteindre cetobjectif. Zoom sur cette nouvel<strong>le</strong> procédure quiconcerne éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> champ de la pharmacie.De nombreuses instances concernéesLes textes ont déterminé <strong>le</strong>s acteurs du champsanitaire qui entrent dans <strong>le</strong> dispositif unifié deDPI.Doivent répondre à l’obligation de déclarer <strong>le</strong>sliens d’intérêts selon la nouvel<strong>le</strong> procédure :• <strong>le</strong>s membres <strong>des</strong> cabinets <strong>des</strong> ministres chargésde la santé et de la sécurité socia<strong>le</strong>, et ceux <strong>des</strong>agences sanitaires et <strong>des</strong> agences régiona<strong>le</strong>s <strong>des</strong>anté (ARS) ;• <strong>le</strong>s membres de 25instances collégia<strong>le</strong>s, conseilset commissions placés sous la tutel<strong>le</strong> du ministreen charge de la santé et de la sécurité socia<strong>le</strong> ;• <strong>le</strong>s membres de six autres comités ou commissionsintervenant dans <strong>le</strong> champ de la santé,dont, pour <strong>le</strong> domaine de la pharmacie : <strong>le</strong> Comitééconomique <strong>des</strong> produits de santé (CEPS),l’Organisme gestionnaire du développementprofessionnel continu (OGDPC) et la Commissionscientifique indépendante (CSI) <strong>des</strong>pharmaciens.Les pharmaciens siégeant dans <strong>le</strong>s instancesprécitées devront donc se conformer à cetteexigence de transparence.Une procédure unifiéePour remplir la déclaration, un modè<strong>le</strong> typecommun à toutes <strong>le</strong>s instances concernéesa été défini par arrêté**. Les déclarationsdevraient d’abord être gérées au format papier(el<strong>le</strong>s ne seraient pas rendues publiques à cestade), puis mises en ligne de façon transitoiresur <strong>le</strong> site Internet du ministère en charge de lasanté, avant la création à venir d’un site uniquede télédéclaration***.Au-delà d’une meil<strong>le</strong>ure prise en compte duprincipe d’impartialité, cette procédure éviteraéga<strong>le</strong>ment la remise en cause contentieuse <strong>des</strong>décisions prises dans <strong>le</strong> champ de la santé.* Loi n° 2011-2012 du 29 décembre 2011 (voir cahierthématique n°2, disponib<strong>le</strong> sur www.ordre.pharmacien.fr >Communications >Rapports/Publications ordina<strong>le</strong>s).** Arrêté du 5 juil<strong>le</strong>t 2012 portant fixation du documenttype de la déclaration publique d’intérêts.*** Instruction n° DAJ/2012/306 du 2 août 2012 relativeà la mise en œuvre <strong>des</strong> dispositions relatives à ladéclaration publique d’intérêts pour <strong>le</strong>s membres <strong>des</strong>commissions et conseils placés auprès <strong>des</strong> ministreschargés de la santé et de la sécurité socia<strong>le</strong>.En savoir plus• Artic<strong>le</strong> L. 1451-1 du code de la santé publique (CSP)• Décret n° 2012-745 du 9 mai 2012• Arrêté du 2 août 2012 portant fixation de la liste<strong>des</strong> instances dont <strong>le</strong>s membres sont soumisà l’obligation de déclaration publique d’intérêtsen application de l’artic<strong>le</strong> L. 1451-1 du CSPRÉGLEMENTATIONStupéfiantset psychotropes :la liste s’allongeLes listes <strong>des</strong> substances classéesstupéfiants et <strong>des</strong> psychotropes viennentd’être modifiées. En France, <strong>le</strong>s substancesclassées comme stupéfiants sont répertoriéesdans quatre annexes. Pour éviter tout abus ouusage détourné, <strong>le</strong>s pharmaciens doivent êtreparticulièrement vigilants lors de la délivrancede ces produits.Les annexes I, II et III reprennent <strong>le</strong>s conventionsinternationa<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s stupéfiants et <strong>le</strong>spsychotropes. Quant à l’annexe IV, el<strong>le</strong> estconstituée de substances psychoactivesnon classées au plan international. En raisonde sa parenté avec l’amphétamine, la famil<strong>le</strong><strong>des</strong> cathinones a été récemment ajoutéeà la liste <strong>des</strong> stupéfiants, qui comprenddonc désormais toute molécu<strong>le</strong> dérivée dela cathinone, ses sels et ses stéréoisomères.Le bupropion n’est pas concerné parcette modification.Retrouvez sur Meddispar.fr l’informationrég<strong>le</strong>mentaire de référence sur <strong>le</strong>smédicaments à dispensation particulière.En savoir plus• Arrêtés du 22 février 1990 fixant la liste<strong>des</strong> substances classées comme stupéfiantset la liste <strong>des</strong> substances psychotropes• Arrêté du 27 juil<strong>le</strong>t 2012 modifiant<strong>le</strong>s arrêtés du 22 février 1990 et paruau Journal officiel du 2 août 2012Alimentation pour<strong>le</strong>s nourrissons : précisionsLes restrictions concernant lapublicité et <strong>le</strong>s pratiques promotionnel<strong>le</strong>sexposées en page 12 duJournal n° 17 (septembre 2012)ne sont applicab<strong>le</strong>s qu’aux préparationspour nourrissons et nonaux préparations de suite (utiliséesgénéra<strong>le</strong>ment à partir de 6 mois).#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


12 Le journalEN PRATIQUEPanorama juridiqueLABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALESanction alourdie pourdysfonctionnements gravesLe pharmacien biologiste est interdit d’exercice pendant un andont trois mois avec sursis.{ DANS LE DÉTAIL }Artic<strong>le</strong> R. 4235-12 du codede la santé publique (extrait)« Tout acte professionnel doit êtreaccompli avec soin et attention,selon <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de bonnes pratiquescorrespondant à l’activité considérée.Les officines, <strong>le</strong>s pharmacies à usageintérieur, <strong>le</strong>s établissements pharmaceutiqueset <strong>le</strong>s laboratoires d’analysesde biologie médica<strong>le</strong> doivent êtreinstallés dans <strong>des</strong> locaux spécifiques,adaptés aux activités qui s’y exercentet convenab<strong>le</strong>ment équipés et tenus. »Condamnée en premièreinstance, une biologisteresponsab<strong>le</strong> d’un laboratoirede biologie médica<strong>le</strong>(LBM) a vu sa peine aggravéeen appel. En effet, la chambre dediscipline du Conseil national del’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> pharmaciens a décidéde renforcer la sanction priseinitia <strong>le</strong>ment, en raison de la gravité<strong>des</strong> irrégularités re<strong>le</strong>vées parl’inspection : ces irrégularitésconcernaient <strong>le</strong>s conditions defonctionnement de son laboratoireet ses pratiques en bactériologie.Une décision qui a donnéraison à l’agence régiona<strong>le</strong> <strong>des</strong>anté (ARS) à l’origine de la plainte.L’ARS avait porté plaintecontre la biologiste en raison derésultats faussés en bactériologie,d’ensemencement sur lamême gélose, de prélèvementsprovenant de patients différents,d’erreurs d’identification de ceuxci,de conditions d’hygiène nonsatisfaisantes et d’un local nonconforme. La gestion <strong>des</strong> déchetsd’activités de soins à risquesinfectieux (Dasri) n’était pas nonplus régulière, selon la plaignante,puisque la biologiste réutilisait notamment<strong>des</strong> col<strong>le</strong>cteurs de Dasrià usage unique, ou faisait usagede col<strong>le</strong>cteurs non conformes.L’interdiction d’exercice d’un moisprononcée par <strong>le</strong>s premiers jugesavait été comprise et acceptéepar la biologiste, qui avait reconnu<strong>le</strong>s manquements qui lui étaientrepro chés. L’ARS avait cependantestimé que la sanction était insuffisanteau regard de la gravité <strong>des</strong>dysfonctionnements observés.En effet, selon el<strong>le</strong>, ils étaient« majeurs et [constituaient] à lafois une perte de chance et unetromperie pour <strong>le</strong>s patients et <strong>le</strong>sprescripteurs sur la qualité <strong>des</strong>analyses ». De surcroît, <strong>le</strong> personneldu laboratoire avait étéconfronté à <strong>des</strong> risques d’accidentlié à une exposition au sang.Des explicationsinsatisfaisantesPour sa défense, la biologiste avaitjustifié <strong>le</strong>s pratiques litigieuses par<strong>le</strong> transfert en cours de l’activité debactériologie à un autre laboratoired’une société d’exercice libéral (SEL).El<strong>le</strong> avait éga<strong>le</strong>ment précisé avoireffectué <strong>le</strong>s aménagements etpris <strong>le</strong>s mesures nécessaires à unemise en conformité de ses locaux.Les juges de première instances’étaient satisfaits de ces arguments,contrairement à l’ARS, quiavait soutenu que « certains griefs[étaient] sans rapport » avec <strong>le</strong>dittransfert, et que la mise en conformitédemandée par <strong>le</strong>s pharmaciensinspecteurs ne déchargeaitpas la biologiste de ses responsabilités.Et ce, « d’autant que <strong>le</strong>schoix qui ont été <strong>le</strong>s siens ont étémotivés par un souci d’économiesur <strong>le</strong> matériel et <strong>le</strong>s réactifs ».Enfin, l’ARS avait estimé que larégularisation était tardive (troismois), « ce qui ne constitue pas unecirconstance atténuante ».Un caractère fautif avéréAprès avoir entendu <strong>le</strong>s deuxparties, la chambre de discipline duConseil national de l’<strong>Ordre</strong> a donnéraison à la plaignante en considérantque « <strong>le</strong>s analyses de bactériologie[avaient été] effectuées dansun environnement susceptib<strong>le</strong> denuire à la qualité du résultat ».El<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment affirmé que « lacirconstance qu’une partie de l’activitéd’un laboratoire soit en passed’être transférée ne dispense pas<strong>le</strong> pharmacien biologiste de veil<strong>le</strong>rà assurer la qualité <strong>des</strong> analysesqu’il prend en charge » ;que « <strong>le</strong>smesures correctives ne font pasdisparaître <strong>le</strong> caractère fautif <strong>des</strong>manquements constatés » ; etque « en sa qualité de directeur dulaboratoire inspecté, la biologistese doit au premier chef d’assumerla responsabilité <strong>des</strong> graves dysfonctionnementsconstatés ».Un appel fondéLa chambre de discipline du Conseilnational a fait droit à la requête enappel de la plaignante, qui demandaitl’aggravation de la premièresanction, <strong>le</strong>s fautes commisesétant « de nature à affecter la qualité<strong>des</strong> analyses effectuées […] età faire perdre aux patients unechance dans la prise en charge ou<strong>le</strong> suivi de <strong>le</strong>urs traitements ».El<strong>le</strong> a en outre retenu que « <strong>le</strong>nombre et la gravité <strong>des</strong> dysfonctionnementsconstatés démontrentune organisation défectueusesusceptib<strong>le</strong> de nuire à la santépublique ». En conséquence, el<strong>le</strong> adécidé « une plus juste application<strong>des</strong> sanctions prévues par la loi »,et sanctionné la biologiste d’uneinterdiction d’exercice pendant unan dont trois mois avec sursis.DécryptageQuel<strong>le</strong>s conséquences pour<strong>le</strong> pharmacien interdit d’exercice ?Le juge disciplinaire peut infliger une interdiction temporaire (pour une duréemaxima<strong>le</strong> de cinq ans) ou une interdiction définitive d’exercer la pharmacie.Ces deux sanctions comportent l’interdiction définitive de faire partied’un conseil de l’<strong>Ordre</strong>. La chambre de discipline fixe el<strong>le</strong>-même <strong>le</strong>s datesd’exécution de la sanction. Le pharmacien ne peut braver l’interdiction sansse rendre coupab<strong>le</strong> du délit d’exercice illégal de la pharmacie. Depuis la loidu 4 mars 2002 relative aux droits <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> et à la qualité du systèmede santé, l’interdiction temporaire d’exercer peut être assortie d’un sursis.#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


Le journal 13Panorama juridiqueSANCTION PÉNALEDélivrance irrégulière de kétamine :condamnation pour fauxDécryptageQuel<strong>le</strong>s sont<strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>sinfractions àla rég<strong>le</strong>mentation<strong>des</strong> substancesvénéneuses ?El<strong>le</strong>s concernent en général :• la délivrance sans ordonnance demédicaments re<strong>le</strong>vant <strong>des</strong> listes I et IIou classés comme stupéfiants ;• la délivrance de quantitésanorma<strong>le</strong>ment é<strong>le</strong>vées par rapportà la prescription et/ou la rég<strong>le</strong>mentation ;• la mauvaise tenue de l’ordonnancier.Palais de justice de Paris, qui abrite <strong>le</strong> tribunal de grande instance.Dans <strong>le</strong> cadre d’une enquête portant sur<strong>le</strong>s spécialités vétérinaires*, un titulaired’officine et son adjoint ont étérenvoyés devant la chambre correctionnel<strong>le</strong>du tribunal de grande instance (TGI)de Paris pour infraction aux règ<strong>le</strong>ments sur <strong>le</strong>commerce ou l’emploi de substances vénéneuseset pour altération fraudu<strong>le</strong>use de lavérité dans un écrit.Lors d’un contrô<strong>le</strong> de la pharmacie, lavente sans ordonnance de flacons de kétamineréservés à l’usage vétérinaire a été constatée.Classé sur la liste I <strong>des</strong> substances vénéneuses,ce médicament est connu pour son détournementà <strong>des</strong> fins stupéfiantes. Concrètement,ces délivrances de complaisance, suspectéesd’alimenter un trafic nord-africain, avaient étésystématiquement maquillées dans <strong>le</strong> systèmeinformatique de l’officine, qui avait enregistré<strong>le</strong> nom d’un médecin vétérinaire.Entendu par <strong>le</strong>s services de police, ce médecinvétérinaire avait indiqué qu’il était à la retraitedepuis onze ans. Il ne pouvait donc pas être àl’origine <strong>des</strong> prescriptions litigieuses. Ainsi, il adéposé une plainte pour faux à l’encontre <strong>des</strong>deux pharmaciens.Par jugement, <strong>le</strong> TGI de Paris a condamné <strong>le</strong>sprévenus à une peine d’amende avec sursis de4 000 euros.Une décision inéditeSelon <strong>le</strong> pharmacien inspecteur de santé publi quedétaché auprès du pô<strong>le</strong> santé pu blique du TGI deParis, il s’agit de la première condamnation d’unpharmacien pour faux, pour avoir inscrit unnom de prescripteur sur l’ordonnancier alorsqu’aucune ordonnance n’avait été présentée.Cette pratique per mettait ainsi de justifier lacession <strong>des</strong> médicaments en présentant unordonnancier qui pouvait semb<strong>le</strong>r conforme.* Enquête menée par la BNEVP (Brigade nationa<strong>le</strong> d’enquêtesvétérinaires et phytosanitaires) et <strong>le</strong> service national <strong>des</strong> enquêtesde la DGCCRF (Direction généra<strong>le</strong> de la concurrence,de la consommation et de la répression <strong>des</strong> frau<strong>des</strong>).{ DANS LE DÉTAIL }Artic<strong>le</strong> L. 5432-1 du codede la santé publique« Est puni de trois ansd’emprisonnement etde 45 000 euros d’amende,<strong>le</strong> fait de ne pas respecter <strong>le</strong>sdispositions rég<strong>le</strong>mentairesprévues à l’artic<strong>le</strong> L. 5132-8 :• fixant <strong>le</strong>s conditions deproduction, de transport,d’importation, d’exportation,de détention, d’offre, de cession,d’acquisition et d’emploide plantes ou substancesclassées comme vénéneuses ;• prohibant <strong>le</strong>s opérationsrelatives à ces plantes ousubstances ;• interdisant la prescriptionou l’incorporation dans <strong>des</strong>préparations de certainesplantes ou substancesvénéneuses ou de spécialitésqui en contiennent, ou fixant<strong>le</strong>s conditions particulières deprescription ou de délivrancede ces préparations.Dans tous <strong>le</strong>s cas prévusau présent artic<strong>le</strong>, <strong>le</strong>stribunaux peuvent ordonner#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciensla confiscation <strong>des</strong> plantesou substances saisies.Les peines sont portées àcinq ans d’emprisonnementet 75 000 euros d’amendelorsque <strong>le</strong>s faits ont étécommis en bande organisée. »Artic<strong>le</strong> 441-1 du code pénal :<strong>le</strong> faux et l’usage de faux« Constitue un faux toutealtération fraudu<strong>le</strong>use dela vérité, de nature à causerun préjudice et accompliepar quelque moyen quece soit, dans un écrit ou toutautre support d’expressionde la pensée qui a pour objetou qui peut avoir pour effetd’établir la preuve d’un droitou d’un fait ayant <strong>des</strong>conséquences juridiques.Le faux et l’usage de fauxsont punis de trois ansd’emprisonnement et de45 000 euros d’amende. »


14 Le journalQUESTIONSRÉPONSESUne question ?L’<strong>Ordre</strong> vous répondQuel<strong>le</strong> formation pour<strong>le</strong>s pharmaciens intéressésExiste-t-ilpar l’engagementune formationhumanitairepour?<strong>le</strong>s pharmaciens intéresséspar l’engagement humanitaire ?Une formation spécialisée existe.Proposé depuis 1992, <strong>le</strong> diplômeuniversitaire (DU) de pharmaciehumanitaire de l’université de CaenProposé depuis 1992, <strong>le</strong> diplômeBasse-Normandie a pour objectifuniversitaire (DU) de pharmacied’apporter une compétence enhumanitaire de l’université de Caenaction humanitaire. Les pharmaciensBasse-Normandie a pour objectifpeuvent ainsi acquérir l’expertised’apporter une compétence ennécessaire pour assurer une logistiqueaction humanitaire. Les pharmacienspharmaceutique efficace.peuvent ainsi acquérir l’expertisenécessaire pour assurer une logistiqueUne vingtaine de stagiaires sontpharmaceutique efficace.sé<strong>le</strong>ctionnés chaque année, surdossier. Les inscriptions ont lieu entreUne vingtaine de stagiaires sontavril et fin mai. Après une formationsé<strong>le</strong>ctionnés chaque année, surthéorique de quatre semainesdossier. Les inscriptions ont lieu entreavril et fin mai. Après une formationthéorique de quatre semainesorganisée en quatre modu<strong>le</strong>s (politiqueorganisée en quatre modu<strong>le</strong>s (politiquede santé, médicaments et humanitaire,gran<strong>des</strong> endémies et programmesde santé), un stage de trois à six moisde santé, médicaments et humanitaire,sur <strong>le</strong> terrain complète <strong>le</strong> cursus,gran<strong>des</strong> endémies et programmesen lien avec l’association Pharmaciede santé), un stage de trois à six mois& Aide Humanitaire (PAH).sur <strong>le</strong> terrain complète <strong>le</strong> cursus,en lien avec l’association Pharmacieet aide humanitaire (PAH).En savoir plus• Voir dossier « Humanitaire :En savoir plus<strong>le</strong>s pharmaciens s’engagent »,p. 7 de ce journal• Voir dossier « Humanitaire :DU : www.pharmahuma.org,<strong>le</strong>s pharmaciens s’engagent »,rubrique « Qui sommes-nous ? »p. 7 de ce journal> Formation• DU : www.pharmahuma.org,rubrique Qui sommes-nous ?> FormationVous vous connectez au sitePharmavigilance.fr, mis en ligneen avril dernier par l’<strong>Ordre</strong>pour vous accompagner dansvotre démarche.Pharmavigilance propose un accèsréservé aux pharmaciens*, avec<strong>le</strong>s différents types de vigilancessanitaires :• pharmacovigilance ;• matériovigilance ;• biovigilance ;• erreurs ou risques d’erreursmédicamenteuses ;• défaut de qualité <strong>des</strong>médicaments ;• produits de tatouage, etc.Comment faire unedéclaration de vigilancesanitaire ?Pour chaque vigilance, larubrique « Comment déclarer ? »met à votre disposition :• <strong>le</strong>s formulaires de déclarationà télécharger, avec toutes <strong>le</strong>sétapes pour <strong>le</strong>s compléter ;• et <strong>le</strong>s coordonnées <strong>des</strong> orga nismesà qui adresser vos déclarations.* Protégé par <strong>le</strong>s mêmes identifiantet mot de passe que ceux utiliséspour accéder à l’Espace pharmaciensdu site Internet de l’<strong>Ordre</strong>.En savoir plus• www.pharmavigilance.fr• Question-réponse« www.pharmavigilance.fr :quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s vigilancesconcernées ? », Le journal n° 16(juil<strong>le</strong>t-août 2012), p. 14Contraceptifs oraux :qu’est-ce qui a changé ?Le rô<strong>le</strong> du pharmacien a été renforcé. En effet, <strong>le</strong> pharmacien peutdésormais, dans certains cas, dispenser certains contraceptifsoraux pour une durée de traitement supplémentaire de six moisà cel<strong>le</strong> indiquée sur l’ordonnance. Le pharmacien doit cependants’assurer que l’ordonnance date de moins d’un an, et que <strong>le</strong>contraceptif oral ne figure pas sur une liste fixée par arrêtél’excluant du dispositif.Le pharmacien doit porter sur l’original de l’ordonnance la mention« dispensation supplémentaire de contraceptifs oraux », et enpréciser la durée. Il lui faut éga<strong>le</strong>ment informer la patiente que cettedispensation ne peut être renouvelée au-delà de six mois, en luirappelant la nécessité de consulter un médecin ou une sage-femmesi el<strong>le</strong> envisage de poursuivre une contraception médicamenteuse.Le pharmacien est aussi autorisé à délivrer <strong>le</strong>s contraceptifsoraux faisant l’objet d’un renouvel<strong>le</strong>ment de prescriptionpar un(e) infirmier(ère).En savoir plusDécret n° 2012-883 du 17 juil<strong>le</strong>t 2012 relatif à la dispensationsupplémentaire de contraceptifs oraux par <strong>le</strong> pharmacien,paru au Journal officiel du 19 juil<strong>le</strong>t 2012#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


Le journal 15www.cespharm.frComité d’éducation sanitaire et socia<strong>le</strong>de la pharmacie françaisewww.meddispar.frMédicaments à dispensationparticulièrewww.pharmavigilance.fr Vigilances <strong>des</strong> produits de santéPeut-on inclureune clause « recettes »dans <strong>le</strong>s baux commerciaux<strong>des</strong> officines ?D’une manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> montantdu loyer initial dans un bail commercial estfixé librement par <strong>le</strong>s parties concernées,en fonction du prix du marché, de la surfaceet <strong>des</strong> caractéristiques propres au local.Le bail peut éga<strong>le</strong>ment parfois prévoirune clause qui détermine, tota<strong>le</strong>mentou partiel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> loyer en fonction duchiffre d’affaires réalisé par <strong>le</strong> locataire.Si l’inclusion de dispositions contractuel<strong>le</strong>srelève du pouvoir d’appréciation du phar -macien, ce dernier doit veil<strong>le</strong>r à ne sesoumettre à aucune clause qui pourraitporter atteinte à son indépendanceprofessionnel<strong>le</strong>. Le pharmacien doit ainsis’assurer de ne pas faire dépendre <strong>le</strong>montant de son loyer de clauses ayantun effet sur son activité ou l’amenantà divulguer <strong>des</strong> informations professionnel<strong>le</strong>s.Il appartient au pharmacien d’être vigilantà la rédaction d’un bail commercial, surtouts’il comprend <strong>des</strong> clauses « recettes »,et d’intégrer <strong>le</strong>s conséquences <strong>des</strong> clausesde révision <strong>des</strong> loyers.En savoir plusArtic<strong>le</strong> R. 4235-18 du codede la santé publiqueComment recevoirla <strong>le</strong>ttre é<strong>le</strong>ctroniquede l’<strong>Ordre</strong> ?Pour recevoir La <strong>le</strong>ttre gratuitement, rien de plussimp<strong>le</strong> ! Deux possibilités :• Activez votre compte sur l’Espace pharmaciens* :vous êtes ainsi automatiquement abonné à La <strong>le</strong>ttre !Connectez-vous sur www.ordre.pharmacien.fr pour vousabonner en ligne à La <strong>le</strong>ttre, via l’Espace pharmaciens(en haut à droite de la page d’accueil). Une fois votrecompte activé, vous recevrez automatiquement la <strong>le</strong>ttreé<strong>le</strong>ctronique dans votre messagerie é<strong>le</strong>ctronique.Délivrance <strong>des</strong> médicaments« assimilés stupéfiants » :comment faire ?Les médicaments dits « assimilésstupéfiants » relèvent de la liste I<strong>des</strong> substances vénéneuses.Pour <strong>des</strong> raisons de protectionde la santé publique, <strong>le</strong>urs conditionsde prescription et de délivrancesont en partie soumises aux mesuresrestrictives de la rég<strong>le</strong>mentation<strong>des</strong> médicaments stupéfiants.Ils doivent en effet être prescritssur une ordonnance sécurisée, avecindication en toutes <strong>le</strong>ttres du nombred’unités thérapeutiques par prise,du nombre de prises et du dosage.Le pharmacien d’officine doit conserverdurant trois ans une copie de touteordonnance comportant la prescriptionde ces spécialités. Par ail<strong>le</strong>urs, s’il neconnaît pas <strong>le</strong> porteur de l’ordonnance,il doit lui demander un justificatifd’identité et en reporter <strong>le</strong>s référencessur <strong>le</strong> registre.Toutes <strong>le</strong>s informations uti<strong>le</strong>s auxpharmaciens pour la dispensation <strong>des</strong>médicaments « assimilés stupéfiants »sont accessib<strong>le</strong>s sur Meddispar, <strong>le</strong> siteInternet de l’<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong>pharmaciens dédié aux médicamentsà dispensation particulière.Vous trouverez dans la rubriqueSubstances vénéneuses > Médicamentsstupéfiants et assimilés :• la liste <strong>des</strong> médicaments concernés ;• <strong>le</strong>s conditions à respecter pour laprescription, la délivrance ou la gestion<strong>des</strong> stocks de ces médicaments ;• la législation en vigueur ;• <strong>le</strong>s dernières actualités de ces produits.En savoir pluswww.meddispar.fr• Ou abonnez-vous à la <strong>le</strong>ttre é<strong>le</strong>ctroniquevia <strong>le</strong> formulaire en ligne !Vous pouvez vous rendre sur www.ordre.pharmacien.fr,rubrique Communications > La <strong>le</strong>ttre, et remplir<strong>le</strong> formulaire d’inscription en ligne accessib<strong>le</strong> dans lacolonne de droite (« Recevoir la Lettre d’information »).Si vous êtes pharmacien, munissez-vous de votrenuméro RPPS (<strong>le</strong> numéro à 11 chiffres inscrit au versode votre carte professionnel<strong>le</strong> CPS) ; cochez <strong>le</strong> champ« Autres » si vous n’êtes pas pharmacien.* Pour vous connecter à l’Espace pharmaciens, il vous suffit de renseignervos identifiant et mot de passe dans <strong>le</strong> champ « Accès professionnel : »,en haut à droite de la page d’accueil du site. Pour <strong>le</strong>s obtenir, cliquez sur<strong>le</strong> lien « activer mon compte/mot de passe oublié » et laissez-vous guider.En cas de difficulté pour accéder à vos espaces personnels, un numérod’assistance est à votre disposition : 0 800 97 07 56 (numéro vert).Quoi de neuf à découvrirdans la <strong>le</strong>ttre é<strong>le</strong>ctronique ?Deux nouvel<strong>le</strong>s rubriques ont été créées pourmieux répondre à vos besoins :• « À retenir pour votre exercice professionnel »,une rubrique qui vous apporte <strong>des</strong> éclairagesconcis et <strong>des</strong> informations uti<strong>le</strong>s sur l’actualitédu médi cament, et recense <strong>le</strong>s dernières a<strong>le</strong>rteset points d’information <strong>des</strong> agences sanitaires.Cette rubrique n’est pas exhaustive.• La rubrique « Textes et publications récents »,qui fait <strong>le</strong> point sur <strong>le</strong>s évolutions juridiques etrég<strong>le</strong>mentaires. Cette rubrique n’est pas exhaustive.En quelques clics, prenez connaissance <strong>des</strong> dernièresactualités de la profession. Et, pour cel<strong>le</strong>s et ceux quiveu<strong>le</strong>nt en savoir plus, <strong>des</strong> liens hypertextes renvoientaux sources de référence, pour al<strong>le</strong>r plus loin.#18• Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens


16 Le journalEN DIRECTAgenda25 e Journée de l’<strong>Ordre</strong>26 novembre à la Maisonde la chimie (Paris)Assemblée généra<strong>le</strong> dela Conférence internationa<strong>le</strong><strong>des</strong> <strong>Ordre</strong>s de pharmaciensfrancophones (Ciopf)27 novembre (Paris)Rencontres de la section D19 novembre à la faculté depharmacie de Châtenay-MalabryWWW.MEDDISPAR.FRTOUT SAVOIR SUR LES MÉDICAMENTSÀ DISPENSATION PARTICULIÈREConsulterPlus de1 000spécialitésdéjà référencéesS’informerUne veil<strong>le</strong>permanentesur <strong>le</strong>s évolutionsrég<strong>le</strong>mentairesSe repérerRetrouverun médicamentà partir de son codeCIP ou de son nomcommercialUn quizpour tester vosS’évaluerconnaissancesLa liste <strong>des</strong>médicamentsen libre accèsest aussi surMeddisparLe journal est une publication de l’<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens - 75008 Paris - www.ordre.pharmacien.fr - Direction de la communication : Karine Lacour-Candiard (directrice), Quiterie GuéniotDirecteur de la publication et rédacteur en chef : Isabel<strong>le</strong> Adenot, président du CNOP - Crédits photo : CNOP, Croix-Rouge, PHI, PAH, Getty, Fotolia, DR - Illustration : Uli Knörzer - Conception-réalisation : 01 55 34 46 00(CNOP018) - Imprimé sur papier conforme aux normes environnementa<strong>le</strong>s FSC. Comité de rédaction : Justin de Bailliencourt, Fabienne Blanchet, Laurent Bruni, Nico<strong>le</strong> Cesselin, Alain Delgutte, Robert Desmoulins, Claude Dreux,Geneviève Fahd, Éric Fouassier, Philippe Godon, Olivier Gross, Quiterie Guéniot, Sylvain Iemfre, Maurice Jaccottet, Karine Lacour-Candiard, Caroline Lhopiteau, Fadila Mahieddine, Françoise Memmi, Jean-Pierre Paccioni, JérômeParésys-Barbier, Catherine Quennetier, Jean-Char<strong>le</strong>s Rochard, Norbert Scagliola, Badr Eddine Tehhani (N° ISSN 2115-1814)#18•Octobre 2012 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens

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