11.07.2015 Views

Les filières photovoltaïques en couches minces et ... - Mediachimie.org

Les filières photovoltaïques en couches minces et ... - Mediachimie.org

Les filières photovoltaïques en couches minces et ... - Mediachimie.org

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Les</strong> <strong>filières</strong><strong>photovoltaïques</strong><strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leursperspectives d’applicationà l’habitatDaniel Lincot <strong>Les</strong> <strong>filières</strong> <strong>photovoltaïques</strong> <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong><strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitatDirecteur de l’Institut de recherche <strong>et</strong> de développem<strong>en</strong>t sur l’énergiephotovoltaïque (CNRS-EDF-Chimie ParisTech), Daniel Lincot estl’initiateur, <strong>en</strong> 2008, de l’« appel international de sci<strong>en</strong>tifiques pourl’accélération du développem<strong>en</strong>t de l’énergie photovoltaïque ».1Le soleil : sa placedans les sourcesd’énergie r<strong>en</strong>ouvelableSource de l’énergie photovoltaïque,le soleil est aussi à l’originede l’énergie hydraulique<strong>et</strong> de la biomasse (voir le Chapitrede D. Plée). Pour comparerla ressource hydraulique,la ressource de biomasse <strong>et</strong>la ressource solaire proprem<strong>en</strong>tdite, il est intéressant deles comparer sur une année <strong>et</strong>par mètre carré. On passe de1 kilowatt-heure (kWh) pourl’hydraulique (par m 2 <strong>en</strong> considérantque toute c<strong>et</strong>te eau aété utilisée sur 400 mètres dedénivelé) à <strong>en</strong>viron 2 à 5 kWhpour la biomasse, <strong>en</strong> considérantde 2 à 10 tonnes de matièresèche produite par hectare.Lorsque l’on regarde l’énergiequi nous arrive directem<strong>en</strong>tdu soleil par m 2 , c’est 1 000 à2 000 fois plus, c’est-à-dire 1 à2 MWh par mètre carré <strong>et</strong> paran ! On peut récupérer 70 % dec<strong>et</strong>te énergie sous forme dechaleur grâce au solaire thermique: cela représ<strong>en</strong>te doncpratiquem<strong>en</strong>t une ressourcede 1 MWh/m 2 /an. Dans le cadredu solaire photovoltaïque, avecdes r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts de conversionde 10 à 20 %, ce sont 100 à200 kWh/m 2 /an que l’on peutrécupérer directem<strong>en</strong>t sousforme électrique… Il est doncintéressant de méditer <strong>et</strong> dediscuter sur la comparaisonde ces ressources énergétiquesque la nature peut nousoffrir <strong>en</strong> une année, montrant


ÉnergiePot<strong>en</strong>tielPhoton (E = hν)Comme expliqué dans leChapitre de D. Plée (dansl’Encart : « <strong>Les</strong> panneaux<strong>photovoltaïques</strong>, ou comm<strong>en</strong>ttransformer la lumière <strong>en</strong>électricité ? »), dans le casd’une jonction p-n d’un semiconducteur,il y a créationExcitationÉlectron (–q)Trou (+q)Niveau inoccupéR<strong>et</strong>our à l’équilibreChaleur, lumière,photosynthèse,ou… énergie électriqueNiveau occupéd’une paire électron-trousous l’action d’un photon, l<strong>et</strong>rou étant l’équival<strong>en</strong>t d’unecharge positive. Sous l’actiondu champ électrique ainsi créeà l’interface n-p, il y a séparationdes charges <strong>et</strong> créationd’un photo-courant (Figure 3).Figure 2Processus d’absorption de lalumière dans un matériau.Quand un photon lumineuxinteragit avec un électron surson niveau occupé de la bande deval<strong>en</strong>ce, il le fait passer sur unniveau inoccupé de la bande deconduction, <strong>en</strong> laissant une placevide dans la bande de val<strong>en</strong>ce(appelée trou). L’électron revi<strong>en</strong>t àson état d’équilibre <strong>en</strong> réém<strong>et</strong>tantl’énergie absorbée sous diversesformes possibles. L’énergie estsouv<strong>en</strong>t indiquée <strong>en</strong> électronvolt(eV), 1 eV représ<strong>en</strong>tant1 électron excité sous 1 volt,soit 1,6/10 -19 joules.<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitatFigure 3Comm<strong>en</strong>t le soleil génère-t-il unphoto-courant dans un semiconducteur?Quand le photon lumineuxpercute le matériau, il se crée unepaire électron-trou. C<strong>et</strong>te paireélectron-trou (égalem<strong>en</strong>t appelésexcitons) peut <strong>en</strong>suite se séparergrâce au champ électrique, ce quiva générer un photo-courant dansle matériau. Grâce au pot<strong>en</strong>tielélectrique égalem<strong>en</strong>t créé, on peutrecueillir la puissance électrique :c’est la conversion photovoltaïque.129


La chimie <strong>et</strong> l’habitatR<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t (%)44403632282420161284Conc<strong>en</strong>trateurs multi-jonctionTriple jonctionDouble jonctionSimple jonction GaAsMonocristalConc<strong>en</strong>trateurCouche minceCellules <strong>en</strong> silicium cristallinMonocristalPolycristalCouche épaisse de siliciumTechnologies de <strong>couches</strong> <strong>minces</strong>Cu(In,Ga)Se 2CdTeSilicium amorpheNano-, micro-, poly-SiPolycristal multi-jonctionWestinghouseARCOPhotovoltaïque émerg<strong>en</strong>tCellules à colorants s<strong>en</strong>siblisésMatsushitaRCACellules <strong>org</strong>aniquesMonosolarUniversitédu MaineBoeingBoeingKodakRCARCARCA RCARCAUniversitéde Carolinedu NordKodakBoeingRCASolarexStanford(140× conc.)SpireSolarexVarian(216× conc.)StanfordVarianSpireKopinUniversitéde FlorideNRELSunPower(96× conc.)EPFLKaneka(2 μm sur verre)Boeing-SpectrolabSpectrolabUniversité de LinzBoeing-Spectrolab(métamorphe)NREL NREL NRELNRELUniv. de Stuttgart(45 μm TransfertNRELde couche mince)NREL KonankaUniv. de Linz01975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010UNSWUNSWGe<strong>org</strong>ia TechSharpUnited SolarEPFLNRELJapanEnergyNREL/SpectrolabUNSW UNSW UNSW UNSWGe<strong>org</strong>ia TechUNSWNRELNRELCu(In,Ga)Se 2(14× conc.)AstroPower NRELNREL (p<strong>et</strong>ite surface)ARCO BoeingEuro-CISBoeingUnited SolarUnited SolarAMETEK Photon EnergyGroning<strong>en</strong>Universitéde LinzNRELAmonix(92× conc.)FhG-ISEFhG-ISENREL/(CdTe/CIS)NRELSharp(grandesurface)SharpSiem<strong>en</strong>sNRELNRELPlextronics40,7 %33,8 %27,6 %24,7 %20,3 %19,9 %16,5 %12,1 %11,1 %5,4 %130Figure 4<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> <strong>photovoltaïques</strong> lesplus efficaces.2.2. <strong>Les</strong> <strong>filières</strong><strong>photovoltaïques</strong>La Figure 4 résume l’évolutiondes différ<strong>en</strong>tes <strong>filières</strong><strong>photovoltaïques</strong> depuisle démarrage il y a bi<strong>en</strong>tôtsoixante ans. <strong>Les</strong> principales<strong>filières</strong> actuellem<strong>en</strong>t commercialisées,détaillées dansle Chapitre de D. Plée, sontbasées sur le silicium, cellesau silicium cristallin pouvantatteindre des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts de25 % (<strong>en</strong> bleu sur la Figure 4) ;elles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 80 % dumarché.Ce chapitre sera plus spécifiquem<strong>en</strong>tconsacré aux <strong>filières</strong><strong>couches</strong> <strong>minces</strong>, actuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> plein développem<strong>en</strong>t, dontles r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t allerde 11 à 20 % (Figure 4).<strong>Les</strong> structures de base desprincipales <strong>filières</strong> <strong>photovoltaïques</strong>actuelles <strong>et</strong> leursparts du marché <strong>en</strong> 2009 sontrésumées dans la Figure 5.<strong>Les</strong> autres <strong>filières</strong> <strong>en</strong> coursde développem<strong>en</strong>t seront décrites<strong>en</strong> fin de chapitre : lescellules à colorant, dites « deGrätzel » <strong>et</strong> les cellules <strong>org</strong>aniques.<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong>représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 17 % du marché<strong>et</strong> sont issues des technologiesdu revêtem<strong>en</strong>t dediffér<strong>en</strong>ts supports : revêtem<strong>en</strong>tssur du verre, sur desmétaux, sur des plastiques ;ce sont des accumulations de<strong>couches</strong> <strong>minces</strong> de quelquesmicrons d’épaisseur que l’onpeut classer <strong>en</strong> trois grandescatégories : les cellules baséessur le silicium amorphe– ce sont les cellules utiliséesdans les calculatrices –, lescellules basées sur du tellururede cadmium (TeCd),<strong>et</strong> <strong>en</strong>fin celles basées sur unalliage de cuivre, d’indium,de gallium <strong>et</strong> de sélénium(Cu(In,Ga)Se 2, noté CIGS). Ilfaut souligner qu’<strong>en</strong> quelquesannées, c<strong>et</strong>te dernière filièrea beaucoup progressé pouratteindre des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts de20 % <strong>en</strong> laboratoire.


150-250 μm1-2 micronsFigure 5Cellule au silicium cristallinContact avantélectrontrouContact arrière (Ag)Cellule au silicium amorpheVerreStructure de base des principales <strong>filières</strong> <strong>photovoltaïques</strong> actuelles <strong>et</strong>leurs parts du marché.Cellule au tellure de cadmiumSnO 2SnO 2N-aSiN CdSi-a SiAg81 %Coucheantirefl<strong>et</strong>N-SiP-Si5,3 %P-aSi1-3 microns2-5 micronsCellule au Cu(In,Ga)Se 2 1,7 %N-ZnOP-CIGSMoVerre9,6 %VerreP-CdTeC<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitat3La filièrephotovoltaïqueau silicium <strong>en</strong> <strong>couches</strong><strong>minces</strong>La première basée sur lesilicium amorphe (a-Si) futdécouverte dans les années1970 <strong>et</strong> développée <strong>en</strong> Francepar Lionel Solomon, académici<strong>en</strong><strong>et</strong> directeur de rechercheémérite au C<strong>en</strong>tre nationalde la recherche sci<strong>en</strong>tifique(CNRS), dans son laboratoirede l’École polytechnique.C<strong>et</strong>te filière représ<strong>en</strong>te actuellem<strong>en</strong>t5 % de la production<strong>et</strong> produit des cellulesdont le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t est del’ordre de 6 à 8 %. Elle a longtempsservi des « niches »d’applications comme les calculatrices(Figure 6).3.1. <strong>Les</strong> technologiesde dépôt des <strong>couches</strong> <strong>minces</strong>de siliciumIl existe deux versions decellules <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> ausilicium : la version simple,dite monojonction, <strong>et</strong> la versiondite multijonctions oùl’on superpose deux jonctionssimples pour augm<strong>en</strong>ter ler<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t, l’une qui fonctionnebi<strong>en</strong> aux courtes longueursd’onde <strong>et</strong> l’autre aux131


La chimie <strong>et</strong> l’habitat132Figure 6La filière silicium <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> : la filière « historique ».<strong>Les</strong> cellules sont obt<strong>en</strong>ues par dépôt des <strong>couches</strong> par plasma à partir desilane <strong>et</strong> d’hydrogène.Figure 7Le dépôt chimique <strong>en</strong> phasevapeur assisté par plasma(« plasma <strong>en</strong>hanced chemicalvapor deposition », PECVD) estla méthode de dépôt des cellules<strong>photovoltaïques</strong> la plus courante.Ici, est représ<strong>en</strong>té le dépôt desilicium amorphe hydrogéné(a-Si:H).grandes longueurs d’onde.Cela perm<strong>et</strong> d’atteindre desr<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts plus élevés (<strong>en</strong>viron10 %). Il existe même desversions triple jonctions.La chimie intervi<strong>en</strong>t au niveaudes technologies des dépôts.Ces dépôts sont réalisés <strong>en</strong>phase vapeur par plasma 2 ,technologie utilisée aussipour la fabrication des écrans2. Le plasma est un état de la matièreconstitué partiellem<strong>en</strong>t outotalem<strong>en</strong>t de particules ioniséesmais globalem<strong>en</strong>t neutre, issuesde l’excitation <strong>en</strong> radiofréqu<strong>en</strong>ced’un gaz (souv<strong>en</strong>t de l’argon).plats. Ce dépôt chimique partd’hydrures (molécules représ<strong>en</strong>téesà gauche sur la Figure7), qui, après décompositionsous l’action du plasma,perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t de déposer sélectivem<strong>en</strong>tdu silicium dopén ou p (grâce à l’introductiond’un peu de phosphore ou debore respectivem<strong>en</strong>t) sur dessubstrats supports (à droitede la Figure 7) à très bass<strong>et</strong>empérature. C<strong>et</strong>te technologiede revêtem<strong>en</strong>t est trèsutilisée dans l’industrie électronique.Le Laboratoire de physiquedes interfaces <strong>et</strong> <strong>couches</strong><strong>minces</strong> (LPICM) de l’École Polytechnique,qui vi<strong>en</strong>t de créerle groupe « nano-PV » <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec la société Total,développe des recherchessur des cellules basées surdes polymorphes 3 de siliciumamorphe, qui, comme on levoit sur la Figure 8, atteign<strong>en</strong>t3. Le polymorphisme est la facultéd’une substance à cristalliser dansplusieurs structures différ<strong>en</strong>tesdans les conditions ambiantes.Dans le cas du silicium, c’est unmélange de silicium amorphe<strong>et</strong> de nanoparticules de siliciumcristallin.


R<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t (%)98765432101,5 As5 As8 AsDéc-06 Juin-07 Juilll<strong>et</strong>-07 Août-07 Oct-07Date8 à 9 % de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fonction de la vitesse de dépôt(<strong>en</strong> Angström par seconde).Au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t desétudes sur la chimie des dépôtsassistés par plasma, lacroissance du dépôt s’effectuaitatome par atome. L’unedes découvertes majeures aété d’augm<strong>en</strong>ter la vitesse decroissance du dépôt <strong>en</strong> générant<strong>en</strong> phase vapeur de p<strong>et</strong>its« clusters » (paqu<strong>et</strong>s de moléculesreprés<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> bleuà gauche dans la Figure 9),avant de les déposer <strong>en</strong>suitesur la surface. On obti<strong>en</strong>t dansce cas des nanocristaux desilicium au sein d’une matrice100 cm 2mini-moduleMar-08amorphe. C<strong>et</strong>te technologieest actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pleine ext<strong>en</strong>sion<strong>et</strong> correspond à desperspectives d’augm<strong>en</strong>tationde r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t importantes(Figure 9).3.2. L’intégration des cellules<strong>couches</strong> <strong>minces</strong> dans l’habitat3.2.1. La moqu<strong>et</strong>tephotovoltaïque<strong>Les</strong> moqu<strong>et</strong>tes <strong>photovoltaïques</strong>sont des modules<strong>photovoltaïques</strong> flexibles <strong>et</strong>légers, réalisés à partir derevêtem<strong>en</strong>ts déposés comm<strong>en</strong>ous l’avons vu précédem-Figure 8De réc<strong>en</strong>ts progrès ont étéréalisés sur des mini-modules<strong>photovoltaïques</strong> <strong>en</strong> silicium <strong>en</strong><strong>couches</strong> <strong>minces</strong> hydrogéné. Cegraphe montre la progression desrésultats obt<strong>en</strong>us au Laboratoirede physique des interfaces <strong>et</strong><strong>couches</strong> <strong>minces</strong> (LPICM) de l’Écolepolytechnique, <strong>en</strong> fonction de lavitesse de dépôt que l’on cherche àaugm<strong>en</strong>ter au maximum.Figure 9Dépôt par plasma de siliciumhydrogéné polymorphe (pm-Si:H)par formation de nanocritaux/clusters. À gauche : principe dudépôt. À droite : vue au microscopeélectronique à transmission d’ungrain de silicium cristallin dansune matrice de silicium amorphe.*L’épitaxie (« épi » = sur ; « taxis » =arrangem<strong>en</strong>t) est une technique decroissance ori<strong>en</strong>tée, l’un par rapport àl’autre, de deux cristaux possédant desélém<strong>en</strong>ts de symétrie communs dansleurs réseaux cristallins.**L’autocorrélation est un outilmathématique perm<strong>et</strong>tant de détecterdes régularités dans des signauxpériodiques perturbés par beaucoupde bruit.<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitat133


La chimie <strong>et</strong> l’habitatABFeuilleOxyde conducteurtranspar<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>té sur la Figure 11 ; elleperm<strong>et</strong> d’avoir un r<strong>et</strong>our d’expéri<strong>en</strong>ceintéressant de c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>echnologie implantée dansdes conditions climatiquespourtant assez rigoureuses.Figure 10<strong>Les</strong> moqu<strong>et</strong>tes <strong>photovoltaïques</strong> : des modules<strong>photovoltaïques</strong> flexibles <strong>et</strong> légers.Figure 11Maison de Jacques Dupin(<strong>Les</strong> Houches), utilisant despanneaux solaires <strong>en</strong> siliciumamorphe.a-Sia-SiGe (10 % Ge)a-SiGe (40 % Ge)ZnO : AlAlAcier inoxydableFeuillem<strong>en</strong>t, à basse température,avec des méthodes dites« rouleau sur rouleau », quiperm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t de couvrir des kilomètrescarré de toiture.La technique est assez complexe; on voit sur la Figure 10Aque l’on part d’un rouleau defeuille d’inox à la surface delaquelle sont déposées plusieurs<strong>couches</strong> successives(Figure 10B). Bi<strong>en</strong> que le dépôtde chaque couche nécessitela maîtrise de problèmeschimiques délicats, on saitmaint<strong>en</strong>ant produire <strong>et</strong> commercialiserce type de produità grande échelle.Un exemple de l’applicationdatant de dix ans (pionnièreà son époque) de ces « moqu<strong>et</strong>tessolaires » est repré-3.2.2. <strong>Les</strong> panneaux<strong>photovoltaïques</strong> <strong>en</strong> verreComme il est montré dansle Chapitre de J. Ruchmann,le développem<strong>en</strong>t de l’utilisationdu verre <strong>en</strong> architectureexplique sans doute ledéveloppem<strong>en</strong>t actuel destechnologies <strong>couches</strong> <strong>minces</strong>sur verre. Sur la Figure 12, onpeut voir un exemple d’assemblagede modules de siliciumamorphe qui possèd<strong>en</strong>t unr<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de 6 %. Ce typede module est le résultat dela collaboration des spécialistesdu photovoltaïque avecl’industrie du verre <strong>et</strong> lesindustriels du bâtim<strong>en</strong>t. Récemm<strong>en</strong>tdes modules de trèsgrande taille, de près de 6 m 2 ,on été faits d’un seul t<strong>en</strong>ant !4<strong>Les</strong> nouvelles <strong>filières</strong><strong>couches</strong> <strong>minces</strong>4.1. La filière au tellururede cadmiumC<strong>et</strong>te filière est <strong>en</strong> plein développem<strong>en</strong>t: d’abord négligeable<strong>en</strong> 2005, elle a pris une134


part importante du marché<strong>en</strong> 2009. L’<strong>en</strong>treprise qui l’adéveloppée (First Solar 4 ) estdev<strong>en</strong>ue leader mondial. Cescellules <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> atteign<strong>en</strong>tdéjà des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tsde 11 % <strong>en</strong> production industrielle<strong>et</strong> de 16,5 % <strong>en</strong> laboratoire.Ces cellules sont constituéesd’un empilem<strong>en</strong>t de <strong>couches</strong><strong>minces</strong> sur un substrat deverre (Figure 13). L’intérêtdans c<strong>et</strong>te technologie – <strong>et</strong>ce qui explique son succès –est que les procédés de dépôtssont extrêmem<strong>en</strong>t rapides(de quelques secondesà quelques minutes), ce quiperm<strong>et</strong> d’atteindre des débitsde production importants <strong>et</strong>donc de diminuer les coûts deproduction (moins de 1 dollarpar watt). L’arrivée de c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>echnologie a marqué une véritablerupture dans la compétitivitédu photovoltaïque.Il existe de nombreuxexemples d’intégration deces cellules <strong>couches</strong> <strong>minces</strong>sur verre à grande échelle surdes bâtim<strong>en</strong>ts (usines, stadede football…). Beaucoup defermes solaires sont aussibasées sur c<strong>et</strong>te technologie,dont une à Perpignan <strong>en</strong>France (Figure 14).4.2. La filière au diséléniurede cuivre <strong>et</strong> d’indium (filièreCIS)C<strong>et</strong>te filière devrait beaucoupse développer car lescellules basées sur le mêmesystème de <strong>couches</strong> <strong>minces</strong>atteign<strong>en</strong>t <strong>en</strong> laboratoire desr<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts de plus de 20 %.<strong>Les</strong> modules de productionindustrielle ont des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tspouvant atteindre 13 %,mais c<strong>et</strong>te production <strong>en</strong>coreVerre (3 mm)SnO 2(0,5 mm)N CdS (0,5 mm)Figure 12Intégration de cellules<strong>photovoltaïques</strong> au silicium <strong>en</strong><strong>couches</strong> <strong>minces</strong> dans un vitrage.<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitat4. www.firstsolar.comP CdTe (2-5 mm)Contact noir (2 microns)EVAVerre (3 mm)Figure 13La filière tellurure decadmium : la filière « star ».EVA : plaque d’acétate devinyle.135


La chimie <strong>et</strong> l’habitatABCCDDDDE136Figure 14Intégration de cellules <strong>photovoltaïques</strong> <strong>couches</strong><strong>minces</strong> sur verre dans un stade de football (A : StadeMarcantonio-B<strong>en</strong>tegodi à Vérone, Italie), des toitsd’usines aux États-Unis (B : Fontana, Californie <strong>et</strong>C : Perrysburg, Ohio), <strong>et</strong> dans des fermes solaires(D : Sarnia <strong>en</strong> Ontario, Canada <strong>et</strong> E : Karlstadt-Laud<strong>en</strong>bach, Allemagne).


ContactCdS, ZnS 50 nmContactnaissante (1,7 % du marché)est <strong>en</strong> plein développem<strong>en</strong>t.Ces cellules utilis<strong>en</strong>t desmatériaux polycristallins,remplis de défauts, de jointsde grains, des matériauxauxquels les spécialistes duphotovoltaïque n’aurai<strong>en</strong>t pasaccordé le moindre intérêtquelques années auparavant.Pourtant, par le miracle de lacompréh<strong>en</strong>sion de la chimiede ces matériaux <strong>et</strong> de leursinterfaces très complexes,cela fonctionne <strong>et</strong> même trèsbi<strong>en</strong> ! La Figure 15 montrela composition des diverses<strong>couches</strong> d’une cellule de c<strong>et</strong>ype.Il est intéressant de regarderles progrès apportés par larecherche à la progressiondes r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts de c<strong>et</strong>te filièredepuis son démarragedans les années 1976 auxÉtats-Unis, à l’Universitédu Maine. À c<strong>et</strong>te époque,seuls les sci<strong>en</strong>tifiques dudomaine spatial s’y intéressai<strong>en</strong>t(Boeing <strong>en</strong> particulier).La Figure 16 montre que legain de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t se fait parsauts de 1 à 2 %, suivis d’unpallier p<strong>en</strong>dant parfois deuxà cinq ans : chaque rupturecorrespond à un changem<strong>en</strong>tdans la composition du matériausemi-conducteur, cœurdu système (par exemple,on ajoute du gallium), ou unchangem<strong>en</strong>t du système (procédésde dépôts), lui-mêmesuivi par quelques années deconsolidation de la découverte.Le groupe europé<strong>en</strong>EuroCIS, auquel a participénotre laboratoire, est associéà la rupture majeure effectuéedans les procédés de dépôtsà partir des années 1995. Aujourd’hui,nous obt<strong>en</strong>ons desr<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts de 20,3 %, c’està-direéquival<strong>en</strong>ts à ceux dusilicium polycristallin.4.3. Le rôle de la chimiedans le développem<strong>en</strong>tdes nouvelles <strong>filières</strong> CISLa chimie a joué un rôleparticulièrem<strong>en</strong>t importantdans les progrès de la filièreCIS au niveau des matériauxsemi-conducteurs, de la métallurgie<strong>et</strong> des technologies<strong>couches</strong> <strong>minces</strong>.4.3.1. Mise au point dumatériau semi-conducteurC’est « une affaire de famille »,dans le s<strong>en</strong>s où la mise aupoint a été réalisée grâce àla collaboration de nombreuxchercheurs spécialistes d’unefamille de matériaux que l’onappelle les chalcopyrites (parR<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t (%)20161284BoeingARCOBoeingBoeingBoeingUniversité du Maine01975 1980VerreEVAZnO (1 mm)Cu(In,Ga)Se 2(2 mm)Mo (0,5 mm)VerreFigure 15La filière au diséléniure de cuivre<strong>et</strong> d’indium (CIS), la « futurechampionne » ?Figure 16Un long chemin vers les somm<strong>et</strong>s !NRELEuroCISBoeing1985 1990 199520002005<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitat137


La chimie <strong>et</strong> l’habitatFigure 17La famille des matériauxchalcopyrites : une affaire defamille. C<strong>et</strong>te figure montre <strong>en</strong>abscisse la largeur de bandeinterdite, c’est-à-dire la distance<strong>en</strong>tre la bande de val<strong>en</strong>ce <strong>et</strong>la bande de conduction (voir laFigure 3). <strong>Les</strong> <strong>couches</strong> les plusefficaces sont : Cu(In,Ga)Se 2<strong>et</strong>CuIn(S,Se) 2.Figure 18La connectique « monolytique »des panneaux <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong>.ZnO(1 μm)V phJ phJ phréfér<strong>en</strong>ce au minéral CuFeS 2).<strong>Les</strong> chercheurs de ce domaineont trouvé des compositionsqui donnai<strong>en</strong>t de meilleursrésultats que d’autres <strong>et</strong> ontpeu à peu mis au point les<strong>couches</strong> de compositions lesplus efficaces (Cu(In,Ga)Se 2<strong>et</strong> CuIn(S,Se) 2), notamm<strong>en</strong>tquand on ajoute un peu degallium à la place du l’indium(Figure 17).Par ailleurs, la mise <strong>en</strong> moduledes technologies <strong>couches</strong><strong>minces</strong> n’est pas basée sur lamise <strong>en</strong> série de « gal<strong>et</strong>tes »collées les unes à côté desautres, comme c’est le casdans les technologies siliciumclassique (décrites dansle Chapitre de D. Plée). Dansle cas des modules <strong>couches</strong><strong>minces</strong>, tout cela est fait directem<strong>en</strong>tsur le panneau<strong>en</strong> isolant de fines bandes,souv<strong>en</strong>t grâce à des lasers,qui sont <strong>en</strong>suite connectées<strong>en</strong> série les unes aux autres,comme le montre la Figure 18.On appelle cela la connexion« monolytique ». La connexionV phJ phsérie perm<strong>et</strong> d’augm<strong>en</strong>ter lat<strong>en</strong>sion délivrée par le module<strong>en</strong> additionnant les t<strong>en</strong>sionsélém<strong>en</strong>taire produites parchaque cellule (ici par chaquebande) (Figure 18).C<strong>et</strong>te spécificité dans la techniquede production des cellules<strong>couches</strong> <strong>minces</strong> perm<strong>et</strong>une grande flexibilité dans lesmodèles de cellules produites<strong>et</strong> une grande adaptabilitéaux besoins selon le domained’application, à l’image du surmesure dans la grande couture!4.3.2. Revêtem<strong>en</strong>ts pourune meilleure intégrationesthétique dans l’habitat<strong>Les</strong> applications dans le domainede l’habitat sont trèsintéressantes. La Figure 19montre un exemple d’intégrationarchitecturale réussieavec des modules d’aspecttrès homogène du typevelours noir. L’innovation icivi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t de la toitureconcave.<strong>Les</strong> exemples de façades sontégalem<strong>en</strong>t intéressants avecune combinaison de panneauxde type velours noir avec unfond bleu vif (Figure 20). Onvoit égalem<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plusde toitures <strong>en</strong>tières réaliséessur des maisons individuellesavec ce type de panneaux <strong>en</strong><strong>couches</strong> <strong>minces</strong> comme lemontre le modèle de la Figure21.L’un des points clés pouraméliorer la pal<strong>et</strong>te des possibilitésesthétiques de l’intégrationarchitecturale estde s’affranchir de la couleursombre des panneaux <strong>et</strong> dedisposer d’une pal<strong>et</strong>te decouleurs plus larges : de premièresréalisations concrètescomm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à apparaître, qui138CdS(0,05 μm)Mise <strong>en</strong> série des cellulesCIGS(2 μm)Mo(0,5 μm)Verre(2-3 mm)


utilis<strong>en</strong>t l’eff<strong>et</strong> optique d’interfér<strong>en</strong>ceslumineuses dansdes <strong>couches</strong> supplém<strong>en</strong>tairesdéposées sur le module. Celaperm<strong>et</strong> de changer la couleurdu panneau <strong>et</strong> de mieux l’harmoniserà l’<strong>en</strong>semble extérieurcomme le montr<strong>en</strong>t depremiers tests (Figure 22).4.3.3. Procédés d’élaboration<strong>Les</strong> chimistes ont non seulem<strong>en</strong>ttravaillé à la recherchede matériaux CIGS performants,mais aussi à la miseau point de procédés d’élaborationmoins coûteux <strong>et</strong>mieux adaptés à la réalisationde grandes surfaces. Enquelques années, on est passédes méthodes physiques dedépôt sous ultravide (PVD)à des méthodes chimiquescomme la sérigraphie oul’électrodépôt. Ces procédésde dépôt à la pression atmosphériquesont non seulem<strong>en</strong>tmoins coûteux à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong>œuvre, mais perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t depréparer de plus grandes surfaces: le film de précurseurest déposé puis recuit pourobt<strong>en</strong>ir le film fonctionnel (Figure23).Figure 19Intégration de cellules <strong>photovoltaïques</strong> dans l’architecture. Façade del’Institut Ferdinand Braun à Berlin (Allemagne).C<strong>et</strong>te chimie est très prochede la chimie des <strong>en</strong>cres : larhéologie, l’<strong>en</strong>crage puis lasérigraphie sont les étapessuccessives à optimiserpour réaliser les nouveauxpanneaux <strong>photovoltaïques</strong>,qui peuv<strong>en</strong>t alors atteindre,suivant le substrat, des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tstrès intéressants(Tableau 1).Tableau 1R<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts des panneaux<strong>photovoltaïques</strong> au CIGS préparéspar sérigraphie <strong>en</strong> fonction dessubstrats utilisés. Source : ISET.SubstratR<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tVerre 13,6 %Feuille de 13,0 %molybdèneFeuille de 9,5 %titaneFilm <strong>en</strong>9,3 %polyimideFigure 20Façade avec panneaux solaires <strong>en</strong>CIGS à Widderstall (Allemagne).Figure 21Intégration de cellules CIGS à untoit près d’Osnabrück (Allemagne).<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitat139


La chimie <strong>et</strong> l’habitatFigure 22Cellules <strong>photovoltaïques</strong> <strong>couches</strong><strong>minces</strong> colorées sur la façadede démonstration à Widderstall(Allemagne).Figure 23Principe des méthodesatmosphériques (sérigraphie<strong>et</strong> électrodépôt) <strong>en</strong> deux étapespour l’élaboration de cellules<strong>photovoltaïques</strong> CIGS (gauche).Exemple de préparation parsérigraphieRecuit thermiqueprécurseurT° Se, SFilm fonctionnelFigure 24Électrodepôt de CuInS 2pargalvanoplastie :réaction globale à la cathode :Cu 2+ + In 3+ –+ 2HSeO 3+ 10 H + +13 e – → CuInSe 2+ 6 H 2Oréaction à l’anode :H 2O → ½ O 2+ 2 H + + 2 e –La galvanoplastie est un autreprocédé de dépôt dont l’adaptations’est révélée intéressante: l’Institut de recherche<strong>et</strong> développem<strong>en</strong>t sur l’énergiephotovoltaïque (IRDEP), <strong>en</strong>collaboration avec EDF, a réaliséun électrodépôt de CuInS 2(Figure 24), qui a conduit <strong>en</strong>2005 à des cellules dont ler<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t était de 11,5 %.Ce procédé est actuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> phase de développem<strong>en</strong>t àgrande échelle par la sociétéfrançaise Nexcis, créée à partirde l’IRDEP. La Figure 25 montreun exemple de revêtem<strong>en</strong>tsélectrochimique de modulespar des <strong>couches</strong> de cuivre <strong>et</strong>d’indium réalisés à Nexcis.On peut égalem<strong>en</strong>t noter la fabricationde panneaux souplesau CIGS de type moqu<strong>et</strong>te solairepar électrodépôt à l’aidede la méthode des rubans dite« roll to roll » (Figure 26).4.4. <strong>Les</strong> nouveaux matériauxsemi-conducteursperformants sans élém<strong>en</strong>tsrares140<strong>Les</strong> semi-conducteurs de la filièreCIS utilis<strong>en</strong>t de l’indium,


électrolyteanodeVFigure 25Préparation de <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> degrande surface par électrodépôtà l’échelle pré-pilote pour laréalisation de modules CIGS.Figure 26Méthode d’électrolyse sur rubanssouples dite « Roll to Roll ».Figure 27Durabilité : la question de l’indiumavec CuInSe 2.Une voie de recherche consiste àsubstituer l’indium par du zinc <strong>et</strong>de l’étain.<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitatqui est un élém<strong>en</strong>t rare ; leschimistes ont donc imaginé deconsidérer une maille double(Figure 27) <strong>et</strong> d’y remplacerdeux In 3+ par un Zn 2+ <strong>et</strong> un Sn 4+(<strong>en</strong>semble hexaval<strong>en</strong>t de zinc<strong>et</strong> d’étain). Ce nouveau matériau,Cu 2ZnSnS 4, appelé kestérite(<strong>en</strong>core par analogieavec le minéral Cu 2FeSnS 4),auquel on a donné le nomCZTS, ne conti<strong>en</strong>t plus d’élém<strong>en</strong>tsrares <strong>et</strong> possède pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tles mêmes propriétéssemi-conductricesque CuInSe 2. Il est possiblequ’ils devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans lesannées à v<strong>en</strong>ir un matériauphare du photovoltaïque <strong>en</strong><strong>couches</strong> <strong>minces</strong> à grandeéchelle.La synthèse chimique de cecomposé a récemm<strong>en</strong>t été réaliséeà partir des précurseurs141


La chimie <strong>et</strong> l’habitat142Figure 28Composés dissous :Cu-Sn-Se-SMéthode de fabrication du nouveaumatériau Cu 2ZnSnS 4<strong>en</strong> <strong>couches</strong><strong>minces</strong> à partir de procédéschimiques sol gel (IBM 2010).Précurseur d’<strong>en</strong>cre hybrideRevêtem<strong>en</strong>t direct de liquideRecuitabsorbeurCu 2ZnSn(S,Se) 2décrits sur la Figure 27, <strong>et</strong> lescellules <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> obt<strong>en</strong>uesont un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de9 % 5 (Figure 28).5Composés solides :Zn-Se-S<strong>Les</strong> cellules<strong>photovoltaïques</strong>à colorantsCes cellules représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tl’apothéose de l’apport de lachimie dans le domaine duphotovoltaïque, non seulem<strong>en</strong>tau niveau des matériaux<strong>et</strong> des procédés de fabrication,mais au niveau mêmedu nouveau concept qui estici la « photosynthèse » (Figures30 <strong>et</strong> 31) (Encart : « Laphotosynthèse : des cellulesvégétales aux cellules <strong>photovoltaïques</strong>»).Le matériau de base est iciune molécule de colorant, <strong>et</strong>la difficulté est de réaliserles contacts pour récupérerles électrons <strong>et</strong> les trous.L’idée originale – <strong>et</strong> géniale –a été d’utiliser des matériauxd’électrodes poreux (l’oxydede titane TiO 2sur l’exemple5. Todorov T.K., Reuter K.B., MitziD.B. (2010). High-effici<strong>en</strong>cy solarcell with earth-abundant liquidprocessedabsorber. Adv. Mater.,22 : 1-4.choisi), à partir desquels onpeut réaliser des interfacesde très grandes surfacessur lesquelles on fixera unep<strong>et</strong>ite pellicule de moléculephoto-active (ici un complexede ruthénium) ; <strong>et</strong> de faire baignerle tout dans un électrolyte(Figure 30B).À partir de ce concept, onpeut concevoir des cellules decouleurs <strong>et</strong> de propriétés totalem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>tes. Ce typede cellule a été mis au pointau début des années 1990 parle professeur Michael Grätzel,à l’École polytechniquede Lausanne <strong>en</strong> Suisse (Figure30). <strong>Les</strong> Figures 31D <strong>et</strong>31E montr<strong>en</strong>t des exemplesd’intégration <strong>en</strong> milieu urbain.6<strong>Les</strong> cellules<strong>photovoltaïques</strong>« plastiques » : cellulesà polymères <strong>org</strong>aniquesCes cellules fonctionn<strong>en</strong>tsur le même principe queles cellules à colorant (Encart: « L’essor des cellules<strong>photovoltaïques</strong> à polymères<strong>org</strong>aniques »). <strong>Les</strong> r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tsn’atteign<strong>en</strong>t <strong>en</strong>coreque 5 à 7 %, des recherchesimportantes sont <strong>en</strong> cours,notamm<strong>en</strong>t pour compr<strong>en</strong>dre<strong>et</strong> maîtriser les mécanismesde vieillissem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> développerles technologies <strong>couches</strong><strong>minces</strong> de ce type de cellules.Ces recherches sont faites àl’Institut national de l’énergiesolaire de Gr<strong>en</strong>oble (INES) <strong>et</strong>au Commissariat à l’énergieatomique (CEA), ainsique dans de plusieurs laboratoiresacadémiques (Bordeaux,Limoges, Strasbourg,Poitiers…).


LA PHOTOSYNTHÈSE : DES CELLULES VÉGÉTALESAUX CELLULES PHOTOVOLTAÏQUESLa photosynthèse est le processus bioénergétique le plus important sur Terre : c’est lui quiperm<strong>et</strong> aux plantes <strong>et</strong> à certaines bactéries de synthétiser, grâce à la lumière du soleil, laquasi-totalité de la matière <strong>org</strong>anique <strong>et</strong> de l’énergie nécessaire à l’exist<strong>en</strong>ce des écosystèmes.Ces <strong>org</strong>anismes utilis<strong>en</strong>t du dioxyde de carbone, de l’eau <strong>et</strong> des sels minéraux pourproduire de la matière <strong>org</strong>anique <strong>et</strong> du dioxygène.Dans le cas des plantes, la prés<strong>en</strong>ce de chlorophylle, parmi d’autres pigm<strong>en</strong>ts, est déterminantepour perm<strong>et</strong>tre à ce processus d’avoir lieu. C’est ce pigm<strong>en</strong>t vert qui absorbe les photonslumineux ; c<strong>et</strong>te énergie électromagnétique est <strong>en</strong>suite transformée <strong>en</strong> énergie chimique sousforme de pot<strong>en</strong>tiel d’oxydo-réduction, qui perm<strong>et</strong> alors la réduction du CO 2. Une succession deréactions chimiques, appelée cycle de Calvin, a lieu dans les chloroplastes (les cellules desplantes), dont le bilan est le suivant : 6CO 2+ 12H 2O + lumière → C 6H 12O 6(glucose) + 6O 2+ 6H 2O.Et si l’on passait des cellules végétales aux cellules <strong>photovoltaïques</strong> ? (Figure 29)C’est l’idée du concept des cellules solaires à base de colorants, constituées d’oxydessemi-conducteurs déposés sur un substrat conducteur. Un colorant est <strong>en</strong>suite appliqué surc<strong>et</strong>te couche d’oxyde, jouant le rôle de la chlorophylle pour les plantes photosynthétiques :les électrons des molécules de colorant sont excités par la lumière du soleil <strong>et</strong> diffus<strong>en</strong>t àtravers l’oxyde semi-conducteur jusqu’à la zone de contact conductrice. Ils se déplac<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite jusqu’à la contre-électrode avant d’être réacheminés vers la couche de colorant àtravers un électrolyte. C’est ainsi que se produit l’eff<strong>et</strong> photovoltaïque.Grâce à l’utilisation de colorants comme c<strong>en</strong>tres photoactifs, une nouvelle génération decellules solaires <strong>en</strong>tre dans la compétition avec les cellules des <strong>filières</strong> classiques. En plusde leur moindre coût, ces cellules prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, grâce aux propriétés des colorants, l’avantagede pouvoir revêtir plusieurs coloris différ<strong>en</strong>ts, d’où un pot<strong>en</strong>tiel esthétique remarquable.Leur prochaine commercialisation s’avère très prom<strong>et</strong>teuse. On peut noter que ce n’estpas la première fois que les colorants font une <strong>en</strong>trée spectaculaire dans le domaine desdispositifs optoélectroniques de pointe, c’était déjà le cas avec les lasers… à colorants !<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitatFigure 29Grâce à des colorants,les cellules végétales <strong>et</strong><strong>photovoltaïques</strong> capt<strong>en</strong>t unegrande partie de la lumièresolaire pour la convertir <strong>en</strong>énergie (chimique pour la plante<strong>et</strong> électrique pour le panneauphotovoltaïque).143


La chimie <strong>et</strong> l’habitatILumoPhase 3VPhase 1HomoPhase : 2matériau actifquelques nanomètres !verreélectrode avantélectrolyteI 3–électronI –colorantTiO 2ouZnO3I – + hν → I 3–+ 2e –Circuit extérieurélectrode arrièreverreélectronFigure 30Faire de l’électricité avec une molécule : de la photosynthèse au photovoltaïque moléculaire.Principe du photovoltaïque moléculaire (<strong>en</strong> haut) <strong>et</strong> son application dans les cellules à colorants (<strong>en</strong> bas à gauchematrice de ZnO nanoporeux, au c<strong>en</strong>tre principe d’une cellule à colorants).A B CDEFigure 31144La filière des cellules<strong>photovoltaïques</strong> à basede colorants est <strong>en</strong> pleindéveloppem<strong>en</strong>t, comme <strong>en</strong>témoign<strong>en</strong>t ces f<strong>en</strong>êtres semitranspar<strong>en</strong>tesintégrant cescellules, conçues par l’<strong>en</strong>trepriseDyesol pour la « maison dufutur » (Sydney Olympic Park).


<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitatFigure 32Toiles de t<strong>en</strong>tes, abris de bus… les applications descellules à colorant sont promises à un av<strong>en</strong>ir coloré !C<strong>et</strong>te filière <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>test aussi portée pardes <strong>en</strong>treprises comme Konarka6 . <strong>Les</strong> exemples d’ap-6. www.konarka.complications sont nombreux <strong>et</strong>c<strong>et</strong>te filière est susceptiblede se développer dans desniches spécifiques : toilesde t<strong>en</strong>tes, abris de bus…(Figure 32).145


La chimie <strong>et</strong> l’habitatL’ESSOR DES CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES À POLYMÈRES ORGANIQUES<strong>Les</strong> cellules <strong>photovoltaïques</strong> <strong>org</strong>aniques comport<strong>en</strong>t une ou plusieurs <strong>couches</strong> (au moinsla couche active) constituée(s) de molécules <strong>org</strong>aniques. En particulier, des laboratoires <strong>et</strong>groupes industriels dans le monde se tourn<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus vers la fabrication de cellulesà semi-conducteurs polymères, <strong>en</strong> raison d’une grande flexibilité d’utilisation <strong>et</strong> surtoutd’un abaissem<strong>en</strong>t pot<strong>en</strong>tiel du prix de fabrication des cellules. En eff<strong>et</strong>, les polymères semiconducteurscoût<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t moins chers que les semi-conducteurs classiques telsque ceux au silicium, <strong>et</strong> leurs processus de fabrication peuv<strong>en</strong>t être très simplifiés (parexemple par dépôt comme des <strong>en</strong>cres, paragraphe 4.3.3) <strong>et</strong> sont moins consommateursd’énergie. À la fois solides <strong>et</strong> légers, leur intérêt réside aussi dans la possibilité de lesintégrer à d’autres matériaux, par exemples les verres ou les textiles (voir les Chapitres deJ. Ruchmann <strong>et</strong> G. Némoz). Pour l’instant, leur durée de vie reste limitée, du fait de la dégradationdes polymères lorsqu’ils sont exposés au soleil, de même que leurs r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tssont am<strong>en</strong>és à être améliorés.À titre d’exemple, des films <strong>en</strong> polyéthylèn<strong>en</strong>aphtalate sont conçus comme revêtem<strong>en</strong>tsprotecteurs <strong>en</strong> surface, afin d’empêcher notamm<strong>en</strong>t la dégradation des performancesélectroniques de la cellule par action de l’oxygène de l’air.Le donneur d’électrons (type p) peut être un polymère semi-conducteur, par exemple undérivé de polyphénylènevinylène ou de polythiophène. L’accepteur d’électrons (type n)peut être un dérivé du fullerène (comme le [6,6]-phényl-C61-butyrate de méthyle (PCBM)).Donneur <strong>et</strong> accepteur sont intimem<strong>en</strong>t mêlés pour obt<strong>en</strong>ir une grande surface d’échange<strong>et</strong> assurer le transport des charges (trous vers l’anode <strong>en</strong> verre ou <strong>en</strong> plastique, électronsvers la cathode <strong>en</strong> métal).<strong>Les</strong> cellules <strong>photovoltaïques</strong> polymères : comm<strong>en</strong>t ça marche ?La physique sous-jac<strong>en</strong>te à l’eff<strong>et</strong> photovoltaïque dans les semi-conducteurs <strong>org</strong>aniquesest plus complexe à décrire que celle des cellules à semi-conducteurs in<strong>org</strong>aniques commeceux au silicium.Un peu de chimie quantique…Le processus fait interv<strong>en</strong>ir les différ<strong>en</strong>tes orbitales moléculaires, certaines jouant le rôlede bande de val<strong>en</strong>ce, d’autres de bande de conduction (voir le paragraphe 2 <strong>et</strong> la Figure 2),<strong>en</strong>tre deux espèces moléculaires distinctes, l’une servant de donneur d’électrons <strong>et</strong> l’autred’accepteur, <strong>org</strong>anisées autour d’une hétérojonction comme dans le cas des semi-conducteursin<strong>org</strong>aniques (voir le Chapitre de D. Plée, Encart : « <strong>Les</strong> panneaux <strong>photovoltaïques</strong>, oucomm<strong>en</strong>t transformer la lumière <strong>en</strong> électricité ? »).<strong>Les</strong> molécules servant de donneurs d’électrons sont caractérisées par la prés<strong>en</strong>ce d’électronsπ, généralem<strong>en</strong>t dans un polymère de type p. Ces électrons peuv<strong>en</strong>t être excitéspar des photons visibles ou proches du spectre visible, les faisant passer de l’orbitalemoléculaire haute occupée (jouant ici un rôle similaire à celui de la bande de val<strong>en</strong>ce dansun semi-conducteur in<strong>org</strong>anique) à l’orbitale moléculaire basse vacante (jouant un rôlesimilaire à celui de la bande de conduction) : c’est ce qu’on appelle la « transition π-π* ».L’énergie requise pour c<strong>et</strong>te transition détermine la longueur d’onde maximale qui peutêtre convertie <strong>en</strong> énergie électrique par le polymère.146


Le photovoltaïque, vers l’habitatà énergie positiveIl est intéressant d’examiner le pot<strong>en</strong>tiel« géographique » de développem<strong>en</strong>t du photovoltaïqueà l’aide de photos aéri<strong>en</strong>nes dans unezone donnée, couplées aux données météorologiquesde plus <strong>en</strong> plus précises. C’est le cas <strong>en</strong>particulier <strong>en</strong> milieu urbain comme le montreune étude exemplaire effectuée <strong>en</strong> 2007 parune équipe japonaise pour un quartier de Tokyo(Figure 33 <strong>et</strong> Tableau 2). L’étude ti<strong>en</strong>t comptedes ori<strong>en</strong>tations des bâtim<strong>en</strong>ts existants <strong>et</strong>évalue ainsi le pot<strong>en</strong>tiel de production d’énergiephotovoltaïque. Ces approches t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t àse développer avec des initiatives très intéressantes(comme Solar Energy at Urban Scale quis’est t<strong>en</strong>ue à Compiègne <strong>en</strong> 2010) à l’échelled’un quartier, d’une ville ou d’une région. Danstous les cas, on redécouvre le pot<strong>en</strong>tiel énergétiqueconsidérable ainsi disponible.Le développem<strong>en</strong>t du photovoltaïque est aussià rapprocher du développem<strong>en</strong>t de l’habitat àénergie positive, <strong>et</strong> donc de l’efficacité énergétiquedans l’habitat. Dans c<strong>et</strong> esprit, l’Ag<strong>en</strong>ce<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitatFigure 33Exemple d’une étude sur lepot<strong>en</strong>tiel du photovoltaïque <strong>en</strong>milieu urbain réalisée par uneéquipe japonaise dirigée par leprofesseur Kurokawa <strong>en</strong> 2007.Image de Koganei City (Japon).<strong>Les</strong> zones rouges représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tle pot<strong>en</strong>tiel d’installation depanneaux <strong>photovoltaïques</strong> <strong>en</strong>toiture perm<strong>et</strong>tant d’alim<strong>en</strong>terthéoriquem<strong>en</strong>t 62 000 maisons,avec 3 621 kWh par maison <strong>et</strong>par an. La surface totale est de11,33 km 2 , pour 110 000 habitants,avec une surface totale des toitsde 2,73 km 2 (soit <strong>en</strong>viron 20 % de lasurface totale)147


La chimie <strong>et</strong> l’habitatTableau 2Trois hypothèses pour la production d’électricité photovoltaïque à KoganeiCity (Japon).Hypothèse 1 2 3Surface totale des toits 2,73 2,73 2,63(km 2 )Surface disponible (km 2 ) 2,73 1,23 1,44Capacité possible (MW) 409,5 184,5 216,1Production annuelled’énergie (GWh)453,6 204,4 225,7solaire suisse prime chaque année des bâtim<strong>en</strong>tsà énergie positive, parrainée <strong>en</strong> 2010par le grand architecte Norman Foster <strong>et</strong>, <strong>en</strong>France, depuis 1988, l’association « systèmessolaires » <strong>org</strong>anise un concours « habitatsolaire, habitat d’aujourd’hui » <strong>et</strong> récomp<strong>en</strong>seles équipem<strong>en</strong>ts <strong>photovoltaïques</strong> bi<strong>en</strong> intégrésà l’habitat. Un lauréat de c<strong>et</strong>te année estune maison à énergie positive, construite àChambéry, qui utilise une toiture <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>trecouverte de panneaux <strong>photovoltaïques</strong> <strong>en</strong><strong>couches</strong> <strong>minces</strong> (Figure 34).Figure 34148La maison Z<strong>en</strong> (Zero Energy N<strong>et</strong>)à énergie positive d’Alain Ricaud,construite à Chambéry.


<strong>Les</strong> technologies <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> offr<strong>en</strong>t doncdes pal<strong>et</strong>tes exceptionnelles de possibilités, <strong>en</strong>particulier dans l’habitat, <strong>et</strong> la chimie est aucœur de ces nouveaux développem<strong>en</strong>ts, nonseulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de procédés mais aussi<strong>en</strong> termes de nouveaux concepts <strong>et</strong> donc d<strong>en</strong>ouvelles applications.Le photovoltaïque devrait continuer à se développerde façon très sout<strong>en</strong>ue <strong>et</strong> devi<strong>en</strong>drarapidem<strong>en</strong>t une fonctionnalité ess<strong>en</strong>tielle del’habitat <strong>et</strong>, au-delà, une composante majeurede l’industrie énergétique. Il sera aussi logiquem<strong>en</strong>tlié au développem<strong>en</strong>t de l’habitat à énergiepositive. Mais la bataille du photovoltaïquedoit aussi passer par la question du stockageperm<strong>et</strong>tant de lisser les eff<strong>et</strong>s de l’intermitt<strong>en</strong>cesur le réseau. Une prochaine étape seradonc de développer le stockage stationnaire,<strong>et</strong> pourquoi pas au niveau de l’habitat ou d’unquartier grâce au couplage avec des batteries…On voit donc qu’au-delà du photovoltaïque,c’est une révolution passionnante de toute lachaîne énergétique au niveau de l’habitat quise dessine.Pour terminer sur une anecdote, l’<strong>en</strong>trée duphotovoltaïque dans les problématiques del’habitat à permis de moins parler de maisonspassives mais de plus <strong>en</strong> plus de maisons àénergie positive, une conséqu<strong>en</strong>ce positiveinatt<strong>en</strong>due <strong>et</strong> plus stimulante !<strong>Les</strong> <strong>filières</strong> photo voltaïques <strong>en</strong> <strong>couches</strong> <strong>minces</strong> <strong>et</strong> leurs perspectives d’application à l’habitatPour <strong>en</strong> savoir plus :L’électricité fille du soleil : www.photovoltaique.info/IMG/pdf/dossier_69_p046053_1_-2.pdf.149

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!