11.07.2015 Views

Les établissements sanitaires 2005/2006 - Fondation Caisses d ...

Les établissements sanitaires 2005/2006 - Fondation Caisses d ...

Les établissements sanitaires 2005/2006 - Fondation Caisses d ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LES ÉTABLISSEMENTS SANITAIRES <strong>2005</strong>/<strong>2006</strong>


SommaireLe centre de réadaptation et de rééducation fonctionnelleAndré Lalande, à Noth, dans la Creuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 07L’hôpital Arthur Gardiner, à Dinard, en Ille-et-Vilaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19La Valériane, centre de soins de suite et de réadaptation,à La Trinité, en Martinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35Document d’information complémentaire au rapport d’activités <strong>2005</strong>1


Séance de balnéothérapie au centre de réadaptation et de rééducation fonctionnelleAndré Lalande, à Noth. Caroline Cornu, éducatrice sportive.Soins et réadaptation fonctionnelle à la suite d’une interventionchirurgicale aiguë et prise en charge d’affectionsmédicales et de pathologies au long cours, le domainesanitaire représente pour la <strong>Fondation</strong> un pôle d’activitéet un axe de développement important. L’hôpital Arthur Gardiner,à Dinard, le centre de rééducation et réadaptation fonctionnelleAndré Lalande , à Noth, et le centre de soins de suite et deréadaptation La Valériane, à la Martinique, sont les trois <strong>établissements</strong><strong>sanitaires</strong> gérés par la <strong>Fondation</strong>. Ils ont chacun leursspécificités médicales. Ces <strong>établissements</strong> sont soumis à laréglementation sanitaire et relèvent des compétences desagences régionales d’hospitalisation (ARH). Ils sont engagés dansla démarche d’accréditation et de certification, conduite sousl’égide de la Haute Autorité de Santé, afin de garantir la qualité deleur fonctionnement et de leurs prestations.3


Hôpital Arthur Gardiner, à Dinard<strong>Les</strong> trois <strong>établissements</strong> <strong>sanitaires</strong> gérés par la <strong>Fondation</strong>4 000 patients accueillis chaque année327 collaborateurs composant les équipes des 3 <strong>établissements</strong>46 places de courts séjours dont 1 place en hôpital de jour189 places en soins de suite et de réadaptation dont 13 en hospitalisation de jour15 places en hospitalisation à domicile (HAD)Une mission fondamentale : aider les patients à retrouver la plus grande autonomiepossible.128 salariés86 places dont :46 places en médecine générale :• gastro-entérologie : 15 places• neurologie : 15 places• cardiologie : 15 places• hospitalisation de jour : 1 place40 places en soins de suite :• gastrologie : 5 places• neurologie : 6 places• cardiologie : 4 places• gériatrie : 25 placesPartenariats avec les centres hospitaliers de Saint-Malo et Dinan et l’associationde développement sanitaire Côte d’Emeraude.Nombre de personnes admises par an en <strong>2005</strong> :En médecine : 1315 personnes pour un séjour moyen de 11,5 joursEn soins de suite : 552 personnes pour un séjour moyen de 23 joursCentre de rééducation et de réadaptation fonctionnelleAndré Lalande, à Noth118 salariés60 places en soins de suite, dont :57 places en hospitalisation complète3 places en hospitalisation de jour15 places en hospitalisation à domicileConvention de coopération avec le centre hospitalier de Guéret et lecentre médical national de Sainte-FeyreNombre de personnes admises par an en <strong>2005</strong> :En soins de suite : 475 personnes pour un séjour moyen de 34,62 joursEn hospitalisation à domicile (HAD) : 154 séjours pour une duréemoyenne de 25,71 joursCentre de réadaptation et de soins de suiteLa Valériane, à la Trinité81 salariés89 places soins de suite, dont :79 places en hospitalisation complète10 places en hospitalisation de jourPartenariats avec le centre hospitalier du Lamentin, le centre hospitalieruniversitaire de La Meynard, le centre hospitalier ColsonNombre de personnes admises par an en <strong>2005</strong> :En hospitalisation complète : 1360 personnes pour un séjour moyen de20,5 joursEn hôpital de jour : 2951 séances5


Le centre de réadaptationet rééducation fonctionnelleAndré Lalande, à NothSur prescription médicale et la plupart du temps àl’issue d’interventions chirurgicales lourdes, le centreAndré Lalande propose un projet thérapeutiqueindividuel construit avec chaque personne accueillieet l’équipe médicale. <strong>Les</strong> maîtres mots sont rééduqueret réadapter.Reportage en décembre <strong>2005</strong>.7


Véronique Vadic, infirmière, et Jean-Yves Crouzy, médecin coordonnateur en déplacementdans le cadre de l’hospitalisation à domicile, dans la campagne de la Creuse.Médecine de proximité et hôpital à domicile« La Creuse est le département le plus rural de France et le plus vieuxd’Europe », souligne Claude Barbaray, directrice de l’établissement.Dans ce contexte, le centre André Lalande développe les services àla personne. <strong>Les</strong> personnes malades viennent sur prescription desmédecins traitants ou encore des hôpitaux.Il s’agit de personnes qui ont une prise en charge identique à celled’un service hospitalier, pour un traitement médical ou post-chirurgical,ou pour une prise en charge palliative. Jean-Yves Crouzyexplique : « L’hospitalisation à domicile suppose un engagement familialtrès fort. Bien sûr il y a une équipe d’astreinte et le système de téléalarme,relié à une plate-forme d’écoute située à Brive, permet de la contacter la nuit,à tout moment. Néanmoins, la famille doit se sentir capable d’accompagnerson parent dans des moments très difficiles et ne pas craindre les perfusionset les modes d’alimentation par sonde. Une étude préalable est effectuée avecla personne malade et sa famille, tout l’aspect médical et d’installation audomicile sont envisagés, à l’issue de quoi l’équipe pluridisciplinaire donneun avis favorable ou non. » Et Véronique Vadic, infirmière, de rajouter :« A part pour les cas graves, que fait une personne malade à l’hôpital ? Elledéprime le plus souvent et ne souhaite qu’une chose : rentrer chez elle. Unepartie de la Creuse est classée zone de montagne et l’hôpital à domicile(HAD) permet une hospitalisation de proximité, dans les coins assez reculés… »Madame M.– J’ai préféré le ramener à la maison, je ne pouvais plus supporter de le voir pleurer tousles après-midi. A Guéret, il n’avait personne avec qui converser. Il m’a dit : « Si on ne m’enlèvepas de là, je m’enfuis. »Le médecin– Monsieur M., il va falloir allez en consultation à l’hôpital…Monsieur M.– Je ne veux pas y aller moi à l’hôpital ! Je veux rester chez moi.Le médecin :– … juste en consultation, pas en hospitalisation. J’ai changé votre pansement mais il fautfaire changer votre sonde. Autant le faire avant les fêtes car ensuite vous aurez des projets…Et une fois la sonde changée, vous rentrez chez vous !11


Un plateau technique et des programmes conçus pourune meilleure autonomieLe projet individuel et thérapeutique permet aux personnes maladesde bénéficier d’un plateau technique très moderne dont les différentsprogrammes sont destinés à recouvrer l’autonomie.Passé les portes du plateau, c’est là que commencent la rééducationet la réadaptation fonctionnelle. Le pôle de kinésithérapie,le service d’ergothérapie, le psychomotricien, l’orthophoniste et leneuropsychologue interviennent tour à tour sur les prescriptions dumédecin en médecine physique et sous le contrôle de Jean-FrançoisBarusseau, cadre kinésithérapeute, responsable de l’organisationgénérale du plateau. Pôle de kinésithérapie, balnéothérapie, ergothérapie…il nous accompagne et guide la visite.Kinésithérapie, balnéothérapie, ergothérapie : des installations de haute qualité et descompétences professionnelles pluridisciplinaires.– J’ai fait une chute chez moi et j’ai perdu mon coude. On m’a retiré deséclats d’os un peu partout. En attendant d’avoir ma prothèse, je fais de larééducation et un peu de vélo pour rester en forme.– Moi, j’ai eu une tumeur de la moelle épinière et après mon opération jesuis venu ici pour réapprendre à marcher. Non, non, ce n’est pas douloureuxmais j’ai encore du mal à tenir debout. On travaille une jambe aprèsl’autre : la déficience musculaire est plus forte à gauche et la jambe droiteest encore complètement insensible.– Oh ! Je tombe presque tous les ans. Cette fois je me suis cassé la rotule etil y a cinq ans j’ai été opérée du cœur. Une demi-heure de gymnastique parjour, cela me suffit pour le moment.13


Travail et détente en balnéothérapieOuverte tous les jours, la balnéothérapie fonctionne deux fois par jour. <strong>Les</strong> exercicessont prescrits par le médecin. L’éducatrice sportive ainsi que les kinésithérapeutessont en piscine avec les personnes malades pour leur faire faire leurs exercices.« Soixante ans au service d’un même patron et jamais déçu »“Demain je rentre ! Avec une prothèse toute neuve au genou. Le centre s’estbeaucoup modernisé. Dorénavant les chambres disposent toutes d’appelsd’urgence. Très efficace en cas de souci. Moi j’ai eu un travail très peufatigant : curé de paroisse et pendant soixante ans au service du mêmepatron et il ne m’a jamais déçu. Le curé qui me remplace a 15 clochers soussa responsabilité, une charge d’âmes bien trop lourde, un tas d’enterrements,alors vous pensez bien ! Il ne s’en sort plus. Mais je suis content derentrer demain avec mon genou tout neuf.”“Toute la partie de réentraînement à l’effort se réalise en balnéothérapie. Une personnemomentanément en fauteuil retrouve en piscine une activité cardio-respiratoire et unrenforcement musculaire qui lui seront indispensables pour supporter à terme une prothèseet un béquillage. En balnéothérapie, nous traitons aussi les lombalgies et les maux de dospersistants sans cause organique décelée et qui ne relèvent d’aucun traitement médicamenteux.Alors que les personnes qui souffrent de ces maux vont en général d’arrêt de travail en arrêtde travail, au terme des programmes proposés au centre, en moyenne 3 personnes sur4 retrouvent une activité professionnelle…” Caroline Cornu, éducatrice sportive15


Le travail de nuit est centré sur la relation avec la personne.Soins et surveillance de nuit à André LalandeDeux infirmières veillent les 57 personnes malades du centre toute lanuit avec une aide-soignante. La nuit est consacrée à la préparationdes bilans et à l’ensemble des gestes de confort tels que lesposes d’alimentation par sonde gastrique, les aspirations trachéales,les changes, le retournement des personnes tétraplégiques ouhémiplégiques sur leur lit pour leur éviter l’apparition d’escarres.Pour Catherine Rigaud et Cynthia Cariat, infirmière et aide-soignante,travailler la nuit est un choix car « il faut avoir de la résistance, le jourle sommeil est moins réparateur. C’est aussi plus de responsabilités car lejour la présence des médecins rassure ».– On prend plus de temps la nuit car le planning est moins serré que lajournée.– Oui, le travail est très axé sur la relation avec la personne. C’est trèsimportant. La nuit, l’angoisse est décuplée.– On travaille dans l’empathie. Même si on nous dit à l’école qu’il ne fautpas s’attacher, ici nous avons le temps d’apprécier les personnes. Nous savonsque nous leur apportons quelque chose de très positif.– Et puis pour les patients lourds, l’objectif n’est pas de les rendre autonomesmais de rendre la fin de leur vie la plus douce possible.Toutes deux ont conscience également de rendre les relations familiales plusagréables car « pratiquer une aspiration, faire la toilette complète ne fait pas partie de larelation familiale. Même quand la famille est prête, le patient, lui, ne l’est pas nécessairement.Il souhaite préserver une relation et une image qui lui sont chères ».Il y a un important travail de deuil à réaliser, de part et d’autre.– Accepter de perdre la personne telle qu’elle était avant l’accident… précise Catherine– … oui, et pour la personne malade, accepter d’avoir perdu, parfois irrémédiablement, certainesde ses capacités fondamentales… ajoute CynthiaMais pour l’une comme pour l’autre, la diversité des personnes malades rendleur métier passionnant.– Oui, il y a aussi beaucoup d’enfants au centre. <strong>Les</strong> mamans peuvent demeurer avec euxdurant leur séjour et leur présence facilite grandement la réussite des soins.– Ah ! Monsieur L. appelle. Il a une pendule et il appelle à heure fixe. 00 h 07…, c’est sonheure. J’y vais.17


L’hôpital Arthur Gardiner,à DinardL’hôpital Arthur Gardiner, à Dinard, en Ille-et-Vilaine,poursuit une activité spécialisée dans le domaine dela cardiologie, de la neurologie, de la nutrition et de laprise en charge globale des personnes âgées.Fait majeur en <strong>2005</strong>, Arthur Gardiner a passé sa visited’accréditation en septembre, le projet médical deterritoire a été validé à la même période et l’hôpital aété certifié par la Haute Autorité de Santé en mars <strong>2006</strong>.Reportage en mars <strong>2006</strong>.19


«La démarche d’accréditation a permis aux professionnels de l’hôpital d’engagerune profonde réflexion sur les pratiques professionnelles au sein des services,d’engager des véritables discussions sur l’approche humaine et médicale auprèsde la personne soignée, et de permettre des évolutions sur l’organisation du fonctionnementde la structure », précise Benjamin Gandouet, directeur de l’hôpital.Cette année a vu également des coopérations se consolider avec le centre hospitalierde Saint-Malo. L’objectif de l’établissement est d’offrir désormais dessoins de référence grâce à la mise en place d’une plate-forme médicale uniquede proximité s’insérant étroitement dans la communauté d’<strong>établissements</strong> forméeavec les <strong>établissements</strong> publics et privés de son territoire médical, avectrois priorités :• la médecine physique et de réadaptation ;• l’activité gériatrie ;• le risque vasculaire.Présidée par le chef de service de neurologie, la Commission médicale d’établissement(CME) se réunit neuf fois par an et a trois missions :• garantir la cohésion médicale par l’organisation de la continuité des soins lorsde la prise en charge, de transfert d’<strong>établissements</strong> ou d’absences ;• permettre d’élaborer un projet médical harmonieux pour la personne maladeet pour les autorités de santé — et établir les passerelles de travail entre lacardiologie, la neurologie et la gériatrie ;• assurer le lien avec la direction de l’établissement.21


Docteur Thierry Denolle, responsable du service cardiologie.En cardiologie, « il faut se muscler le cœur »Pour le docteur Thierry Denolle, responsable du service cardiologieà l’hôpital de Dinard : « Après un accident cardio-vasculaire, il faut semuscler le cœur et apprendre à gérer l’effort. Avant on disait aux cardiaquesde ne pas bouger et on s’est aperçu que le sport était aussi bon qu’un médicamentet sans effets secondaires. Depuis 2003, 270 patients ont pu pratiquerplus de 6000 heures de rééducation ici. »Pouvoir poursuivre la rééducation sans se retrouver seul face àl’effort, tel est l’objectif poursuivi par le club « Cœur et santé » — quifait partie de la Fédération française de cardiologie — et qui proposeplusieurs phases d’entraînement pour conserver les bénéficesacquis de la phase postopératoire. L’hôpital Arthur Gardiner metà disposition la salle et l’équipement. Le suivi des séances estréalisé par un professeur d’éducation physique adaptée.Jennifer, éducatrice sportive, stimule et contrôle l’effort des patients.“La première phase est à proprement un suivi médical de rééducation avec des prises de tensionavant et après les exercices. En phase suivante, j’assure le suivi mais hors contrôle médical.95 % des membres du club ont subi une intervention du cœur ou des artères. Avec un infarctus,le muscle du cœur est désadapté. Il a besoin d’être à nouveau stimulé pour éviter l’essoufflementqui gêne beaucoup la vie quotidienne. Ici on distingue l’effort nécessaire à réaliser de celuià éviter. Un seul repère importe : être capable de discuter pendant l’effort sinon cela signifieque vous êtes en limite de capacité.” Jennifer, éducatrice sportive23


« Pour sentir votre pouls vous longez la petite gouttière radiale…là ! C’est bon ? Je leurapprends à être autonomes dans l’écoute de leurs signes cliniques… Vous vous souvenezdu protocole ? Avant de commencer : s’échauffer pendant dix minutes. Après il y a untravail fractionné, c’est la période intense et active comme si on traversait les cols demontagne. Suit la période de récupération, comme si vous redescendiez dans la vallée…Allez ! On y va.» Jennifer“J’ai eu un double pontage coronarien. J’avais des douleurs dans la poitrineet on a détecté une calcification : il a fallu opérer sous cœur battant. Je suisrestée une semaine à l’hôpital et une semaine ici en soins de suite. Le programmede rééducation sportive est de quatre semaines, cinq jours sur sept.Il m’a été conseillé par l’ensemble des médecins qui m’ont dit qu’après jeme sentirai très bien.”« Après un infarctus, on ne sait pas toujours quelle est l’activité physique appropriée.Quand on fait des exercices seul on n’a pas les mêmes appareils ni les mêmesconseils. La présence d'un professionnel rassure. »“Oui, l’immobilité des personnes malades en cardio fait que les musclessont déconditionnés à l’effort. <strong>Les</strong> capacités sportives vont améliorer l’étatcardiaque, faire chuter le cholestérol, améliorer l’état psychique et fairediminuer d’au moins 30 % le risque d’accidents cardio-vasculaires. Sur leplan de l’économie de la santé, on apprend aux personnes malades à fairece qu’il faut pour aller mieux, sinon elles perdront leur capacité musculaire,surtout après 35 ans.” Docteur Thierry Denolle25


« Lorsque votre parent vous demande “Mais qui êtes-vous Madame ?”, vous êtes confronté àune grande souffrance, doublée d’un très fort sentiment de culpabilité. Dans ce cas précis, ilvous est impossible de prendre la personne en charge et de l’aider. » Docteur Michelle SerrandEn gériatrie, « travailler ici est un choix »Entretien avec le docteur Michelle Serrand, responsable deservice soins de suite et de réadaptationHumain et en équipe> Personnellement j’ai choisi la gériatrie. C’est l’une des branchesles plus humaines de la médecine et qui exige un travail en équipe.La prise en charge de la personne y est globale : réalité médicale etphysique mais également réalité sociale et humaine de la personne.Impossible en effet de traiter la polypathologie par petits morceaux.Alors je me suis décidée et j’ai fermé mon cabinet. Pourtant, enmédecine, si vous dites que vous êtes chirurgien c’est bien, si vousannoncez que vous êtes gériatre… la réaction n’est pas tout à fait lamême ! Or, ici, chacune des compétences d’une équipe est nécessaire: je vois les personnes environ vingt minutes par jour, si je n’aipas l’apport d’informations de l’infirmière, de l’aide-soignante et del’agent de service, je ne peux pas prendre la personne en chargedans sa globalité et tout un pan de connaissance va me manquer.« 7 h, 11 h 30, et 19 h 30 : les médicaments sont distribués 3 fois par jour aux 25 patientshospitalisés en gériatrie. J’aime beaucoup la médecine et la personne âgée. Travailler ici estun choix : je suis dans une petite structure à taille humaine. » Séverine Coirre, infirmièreSoigner, soulager sans pouvoir guérir> Le travail en soins palliatifs rend modeste. On accueille des personnesqui vont mourir bientôt et dont la pathologie ne peut êtreguérie. Notre rôle est de lui apporter tous les soins nécessairespour la soulager et l’accompagner jusqu’au bout de son chemin,avec sa famille. Ceci suppose pour les soignants un changementde posture radical : soigner, soulager sans guérir. Alors même queles interventions sont techniquement très pointues et que travailleren soins palliatifs implique une formation supplémentaire, il fautcesser de vouloir guérir. La bonne distance est alors indispensable :elle consiste à prendre soin de la personne et à réaliser qu’elle estautre et surtout pas soi.<strong>Les</strong> choses se compliquent avec la maladie d’Alzheimer quiévolue toujours vers une aggravation> Il arrive que les personnes ne se souviennent pas d’avoir étéopérées. S’il est possible de la ralentir, il est impossible d’arrêter lamaladie d’Alzheimer qui évolue toujours vers une aggravation. Il y atout d’abord les pertes de mémoire des choses immédiates : ce qui estsur le gaz, la course pour laquelle on vient de sortir, où l’on habite, etc.27


« J’ai en charge l’encadrement d’une équipe de 50 personnes, composée d’infirmières,d’aides-soignants, d’agents, de kinésithérapeutes et de secrétaires. Référent de la démarchequalité, ma mission consiste concrètement à organiser et à planifier tous les soins réalisésdans le service gastro-diabétologie et maladies nutritionnelles et en neurologie, et à veillerà la réactualisation et à l’application de tous les protocoles » Anita Flageul, responsableinfirmier des soins en médecine gastro-diabétologie et maladies nutritionnelles et enneurologie…Puis, la perte de mémoire peut devenir totale : comment on s’habille,comment on marche, on mange, on écrit… Imaginez le sentimentde panique lorsque la personne malade ne reconnaît plus l’endroitoù elle se trouve, ni le médecin, ni l’équipe de soignants. Cela génèreune très grande anxiété, laquelle à son tour entraîne des troublesdu comportement et une très grande méfiance à l’égard des soinset des médicaments donnés. Si la mémoire s’efface, en revancheles affects demeurent mais sans les mots pour les dire. Pour lessoignants, la situation devient très difficile : ils doivent considérerqu’il s’agit d’une maladie impossible à soigner et persister néanmoinsà maintenir une confiance dans la relation. Quant aux proches, ilsle vivent très mal. Certains s’effondrent.Monsieur Briard, ouvrier de maintenance et auteur de l’ouvragesur l’hôpital Arthur Gardiner.“Le centenaire de l’hôpital a lieu en octobre <strong>2006</strong>. J’aime beaucoup l’histoire,je tiens cela de mon père. Je suis né à Dinard, ici à l’hôpital, du temps oùil existait une maternité, alors je connais bien la maison. J’ai fait toutes lesrecherches moi-même, en m’intéressant aux rapports moraux : des heures etdes heures de lecture dans la poussière des greniers.”29


Entretien avec le docteur Pierre Bertrand, chef du serviceneurologieRéunion hebdomadaire de l’équipe du service neurologie.En neurologie, vers la plus grande autonomie possibleLa réunion d’équipe hebdomadaire permet d’assurer une bonneprise en charge des personnes malades traitées en soins de suiteaprès un accident vasculaire cérébral (AVC). Médecins, ergothérapeute,kinésithérapeute, psychologue, infirmières font la synthèsede la semaine écoulée et fixent les objectifs de soins de la semaineà venir. L’équipe procède ainsi par projets : amélioration des premierspas, marche, reprise de la parole…Ces étapes préparent le retour à domicile ou une entrée enétablissement si l’autonomie de la personne est trop faible.> La dynamique de l’équipe est incontournable. Le kinésithérapeutetravaille sur le retour progressif à l’autonomie. L’ergothérapeuteintervient sur les aides techniques pour compenser le handicap, letype de fauteuil, de lit, de matelas, etc. <strong>Les</strong> agents de service réapprennentaux personnes malades à manger, à se lever, à marcher.Quant au psychologue, il accompagne la personne dans le deuilindispensable de ce qu’elle était avant l’accident. La présence dela famille est primordiale et nous la convions en salle de rééducationpour apprendre à faire un transfert de savoir-faire en termes detechniques.L’accident vasculaire cérébral : un réapprentissage long etpartiel pour la personne âgée> La fréquence de ces accidents augmente avec l’âge et nousaccueillons principalement des personnes âgées pour lesquelles leréapprentissage est long et partiel. <strong>Les</strong> conséquences les plusclassiques sont l’hémiplégie, l’aphasie. Ce que l’on essaye de voir,c’est jusqu’où peut aller la prise en charge avec une réévaluationobjective. Nous accueillons également en neurologie des personnesqui souffrent de Parkinson et de pathologie de type Alzheimer. Dansle cas de la maladie de Parkinson, l’intervention thérapeutique estaujourd’hui performante et permet à la personne malade de continuerà mener une vie quasi normale pendant six à sept ans. La pathologied’Alzheimer, en revanche, est régressive. La consultationmémoire permet de mieux informer le neurologue, le neuropsychologueet l’assistante sociale. Ils posent un diagnostic pour lapersonne malade et un accompagnement pour les familles. Il serapossible de déterminer si un suivi en hôpital de jour avec un accueilde jour sont nécessaires.31


Qu’est-ce que bien manger pour une personne âgée ?> L’alimentation doit répondre à trois vertus : au plan nutritionnel,apporter tout ce dont l’organisme a besoin pour faire face. Au plandu plaisir, intégrer la dimension affective de la nourriture. Enfin auplan social, inclure la culture, les habitudes et bien entendu lacomposante budgétaire et financière. La prise en compte du plaisirne fait pas partie de la culture hospitalière, elle est de plus trèschronophage car nous prenons en charge l’alimentation de personnestrès peu autonomes. Par exemple, quand la personne refusede s’alimenter, cela suppose pour le personnel de revenir la voir tousles trois quarts d’heure avec une petite cuillère de produits lactés,très appréciés par les personnes âgées. <strong>Les</strong> personnes restent dansle service trois à quatre mois en moyenne et la cuisine constitueun très fort lien social. Mais convaincre de la nécessité de modifierles habitudes d’un personnel formé à la culture cardio-vasculaireest plutôt compliqué. Au plan social, la composante budgétaireest également incontournable : comment bien s’alimenter avec untout petit budget est une vraie question.50% des personnes hospitalisées vivent avec le minimum vieillesse– environ 590 euros par mois – et ne peuvent pas consacrer plusde 2 euros par jour à leurs repas.Docteur Olivia Fiers, médecin nutritionniste.Comment s’alimenter correctement avec un tout petitbudget, voilà une vraie question.Entretien avec le Docteur Olivia Fiers, médecin nutritionniste.> Nous recevons des personnes malades très dénutries, qui sonttrès âgées ou qui arrivent à la suite de traitements contre descancers du système digestif ou de radiothérapie. Amaigris, avecdes pertes de poids importantes, ils ont subi une intervention ouune forte anxiété et ne sont plus en capacité de faire face.Redonner du goût> Il faut replacer l’alimentation dans sa dimension sociale. Uneaide-soignante à domicile qui prépare une purée-jambon a toutfaux. Je lui suggèrerais de réaliser un hachis parmentier avec lesrestes d’un pot-au-feu par exemple. Faire recommencer à mangersuppose de s’attaquer à des croyances et pourquoi ne pas partirde la petite bouchée avec des saveurs de l’enfance, assez riche encalories pour permettre une remise en bouche et une appropriationde l’aliment avec du goût ? Redonner du goût tout doucement etl’inclure dans des choses simples est possible à faire à la maison.Notre projet est de faire entrer l’hôpital dans le cadre des hôpitauxpromoteurs de santé sur la question alimentaire et diététique, en lienavec l’Organisation mondiale de la santé. Trois projets spécifiques,avec un financement assuré, doivent être présentés à l’OMS pourobtenir le label « Santé à l’hôpital ».33


La Valériane, centre de soinsde suite et de réadaptationà la TrinitéPour contribuer à la prise en charge de l’obésité, priorité de santépublique, La Valériane, centre de soins de suite et de réadaptation,consacre une partie de son activité à la réadaptation nutritionnelle.Sur 79 places, 30 sont consacrées à des personnes maladesà orientation nutritionnelle pour diabète, le reste des places àdes personnes qui ont besoin de soins de suite polyvalents et10 places ont été créées en hôpital de jour pour traiter l’obésité,principalement chez les enfants.Reportage en mai <strong>2006</strong>.35


«La Valériane a pour mission de répondre à des objectifs de santé publique, parmieux, le traitement de l’obésité, qui a été déclaré priorité départementale,»explique Caroline Jean, directrice de La Valériane. Ainsi, prévention ettraitement de la maladie sont devenus la première activité du Centre LaValériane. Et cette activité du centre de soins de suite de la <strong>Fondation</strong> occupeune position de tête reconnue aujourd’hui au niveau régional Antilles-Guyane.L’activité de l’hôpital de jour dédiée en partie aux enfants et adolescents quisouffrent d’obésité demeure élevée et mobilise une pluridisciplinarité de compétences.Elle fera l’objet d’une première évaluation dans le courant <strong>2006</strong>. Au-delàde la perte de poids, le traitement de l’obésité est une action à long terme, inscritedans les politiques de santé publique engagées pour prévenir les complicationsmédicales telles que le cholestérol, le diabète, l’hypertension dans une région oùla prévalence des accidents vasculaires est parmi les plus élevées du monde.<strong>Les</strong> programmes de soins intègrent par ailleurs et de plus en plus les familles etl’entourage, afin d’améliorer la pérennité des soins ainsi que les résultats à courtet moyen terme.En Martinique, le surpoids touche un adulte sur deux et un enfantsur quatreEntretien avec Sophie Michaud, médecin chef de service à La Valériane> En Martinique, le surpoids est dû à la conjonction d’un rythme de vie de typemétropolitain et à l’émergence d’habitudes alimentaires qui se développent unpeu partout dans le monde. Nous sommes proches des grands déséquilibresconstatés aux Etats-Unis. Certes il existe des facteurs génétiques mais qui nesuffisent pas à expliquer cette explosion actuelle. Un bilan clinique complet estsystématiquement réalisé même si l’on sait que 95 % des cas n’ont pas de causesstrictement médicales. En hospitalisation complète, les patients sont adresséspar les médecins libéraux et les médecins du réseau hospitalier. La Valériane n’apas de consultation de préadmission et la personne malade arrive avec sonentente préalable délivrée par des médecins de la Sécurité sociale.37


Docteur Sophie Michaud, médecin chef de service à La Valériane.« Tous les patients, quelle que soit leur pathologie vont pouvoir bénéficier d’un plateau humain très complet.La technicité à La Valériane est le fait de l’équipe d’hommes et de femmes qui se complètent dans uneprise en charge complexe. » Docteur Sophie MichaudApproche médicale, rééducation alimentaire et réadaptationsportive, un traitement pluridisciplinaire> Le traitement de l’obésité est un travail de réadaptation qui exigel’intervention de plusieurs disciplines et compétences. Le suivi médicalbien sûr, une rééducation nutritionnelle de base, un soutien psychologiqueet la reprise surveillée d’activités sportives et de loisir.Nous travaillons beaucoup sur la dépréciation de soi due à l’obésitéet 15 à 20 % des patients en hospitalisation complète souffrent d’unsyndrome dépressif et ont besoin d’être suivis par un médecinpsychiatre, qui vient une fois par semaine.Entre douze et dix-huit mois pour modifier ses habitudes alimentaires> En hospitalisation de jour, les enfants sont pris en charge du matin au soir et, làencore, une fois le bilan clinique effectué, l’essentiel du traitement consiste àmieux connaître pour ensuite rééduquer les comportements alimentaires. <strong>Les</strong>efforts demandés sont très importants : il s’agit pour eux de changer radicalementleurs habitudes. Pour ce faire, il est demandé aux familles de se libérercomplètement au moins trois jours. Leur présence est nécessaire pour bienévaluer les relations entre l’enfant et la mère, la fratrie, les taties et les grandmères.Au début, cela paraît facile aux enfants. <strong>Les</strong> activités sont très ludiqueset beaucoup viennent de milieux très défavorisés où ils n’ont pas l’habituded’être ainsi pris en charge pour toute une série d’activités qu’ils découvrent. Maisil va leur falloir tenir la distance.Il faut compter entre douze et dix-huit mois pour modifier durablement soncomportement, ses habitudes alimentaires et son hygiène de vie. Un peu commepour un fumeur, c’est très difficile de dire que c’est acquis pour toujours.39


Collation de fruits après une heure de gymnastique aquatique« Nous allons aussi créer un jardin de plantes aromatiques.» Mickaëlle, animatrice à LaValériane. « Hors contexte de la maladie, l’atelier hortithérapie est là pour faire du bienaux yeux, pour occuper les mains. Pour tranquilliser l’esprit. Voir toutes ces couleurs,les fleurs s’ouvrir, apaise les gens qui sont hospitalisés ici. »– Chez nous il y a les mango-la-rose – celui que tu dégustes ma chère ! – le mango-Bassignac, le mango-di-quan, la mango-graine-chien, le mango-bœuf, le mango-fil, lemango-l’éther… et moi je suis bien capable de manger un seau entier de mango-Bassignac,tant c’est bon…– Attention : un seul mango par personne ! c’est très sucré… Eh ! <strong>Les</strong> diététiques là ! Je nesuis pas sûre que vous ayez droit à la canne à sucre…– Quoi ! J’ai droit à trois fruits par jour ! Et j’en suis seulement à mon deuxième…– En principe un régime alimentaire équilibré prévoit 5 légumes et fruits par jour. Parconséquent, 3 légumes et 2 fruits ou 2 légumes et 3 fruits… Et pas davantage !– Chez nous, nous avons le choix pour les fruits et légumes. Il y a la caïmite, très délicat. Lapapaye, un peu gluant. La mangue, pleine de sucre. L’ananas aussi. Il y a l’abricot-pays,un peu fade. Le corossol, très joli pour décorer. La grenade, le jujube, le fruit de la passion,la canne, la banane-fruit et la banane-légume que l’on cuisine en gratin, le fruit à pain…– Ah, non Madame T. ! Je te rappelle que le fruit à pain et la patate douce, ce sont des féculentsqui apportent beaucoup d’énergie et qu’il faut manger en petite quantité et avec des légumes.41


Marche en forêt tropicale humide. « A la suite de cette marche, l’épreuve sportive pratiquée dans l’eaureprésente une pause ludique. <strong>Les</strong> patients n’ont pas l’impression de faire de nouveau de gros efforts quisont compensés par le plaisir et le rafraîchissement. » Gaétane Blameble, éducatrice sportiveApprendre aux patients à manger équilibré“<strong>Les</strong> règles d’une bonne hygiène alimentaire paraissent simples. Elles sont difficiles àappliquer. Il y en a deux : rééquilibrer les portions et les diminuer. <strong>Les</strong> trois repas par joursont nécessaires pour bien répartir l’ensemble des vitamines, sels minéraux, protéines, glucoseet fibres dont le corps a besoin pour se protéger contre les maladies cardio-vasculaires et lescancers. L’ensemble doit comprendre 5 à 6 légumes et fruits, 3 à 4 laitages, des féculents – àchaque repas, pris avec les légumes, de manière à être rassasié et à faire le plein du sucrenécessaire à toutes les activités du jour – de la viande, du poisson ou des œufs. J’oubliais l’eau !Seule boisson indispensable.” Docteur Sophie Michaud« Eh bien moi je peux vous dire que d’être soignée à La Valériane ça change tout ! Je pars demain et jesuis guérie. Ici, j’ai été très écoutée : sur l’effet des médicaments, sur le sommeil, tout… d’être écoutée neremplace pas les médicaments, c’est sûr. Cela permet seulement de donner les bons médicaments, ceuxqui me conviennent, sans créer de complications. Et aussi de tester le traitement, en marchant dans laforêt pour voir si on se fatigue ou non, et en faisant de l’aquagym. Le sport guérit aussi et le contact avecles autres aussi. A La Valériane, vous n’êtes plus seule. » Madame T.Diététique, un programme personnalisé“On voit immédiatement la différence quand un enfant est soutenu par sa famille. Si lesparents viennent également, ils vont suivre les préconisations médicales, diététiques etsportives, réapprendre ici à cuisiner autrement. Si par la suite ils sortent un peu au bord dela mer ou en montagne avec leurs enfants plutôt que de regarder la télé, alors les gaminsvont suivre beaucoup plus facilement.” Christine Beuzeulin, diététicienne43


« Notez bien ceci Mesdames et Messieurs : pas de rajout de sucre pour le milkshakede fruits et pas d’huile pour les accras. Ils doreront au four sans matière grasse…Vendredi prochain : confection d’un repas complet. Nous dînerons ensuite tous ensemble.Il faudra prévenir les cuisines n’est-ce-pas !... » Mirette, animatricedans la montagne de trois quarts d’heure ou d’une séance d’aquagym.A partir de quarante minutes d’efforts le corps puise dans lestock de graisse. Voilà pourquoi il convient de programmer desséries d’exercices d’environ deux heures et, une fois par semaine,des séries de trois heures.Atelier quotidien à l’hôpital de jour pour réapprendre à cuisiner, activités sportives et horticulture pourdévelopper de nouvelles habitudes de vie.Sport : prendre de nouvelles habitude de vieEntretien avec Gaétane Blameble, éducatrice sportive> Sport et loisirs sont aussi très importants : ils sont des occupations qui donnentdu plaisir et occupent l’attention des personnes, souvent trop focalisées sur lanourriture et les efforts imposés. Le séjour à La Valériane est l’occasion d’amorcerde nouvelles habitudes de vie qui induisent un changement radical.Tous les jours, dès 7 h 30 du matin, les personnes en surcharge pondérale etcelles qui souffrent de diabète ont un programme d’éducation sportive. Il secompose d’une heure de marche en descente vers le bord de mer, ou un circuitPerdre du poids trop rapidement signifie le reprendre très vite> Pour perdre du poids, il faut combiner l’hygiène alimentaire àdes activités physiques. L’hygiène alimentaire seule fait perdre lamasse musculaire, or les muscles sont indispensables aux effortsque le corps doit fournir tous les jours. Le traitement d’éducationalimentaire conjugué à l’éducation sportive favorise le développementde la masse musculaire et la perte de graisse. De surcroît,le sport participe à la prévention de maladies parfois gravestelles que le diabète, l'hypercholestérolémie, les maladies cardiovasculaires.Au cours des deux semaines d’hospitalisation, le butpoursuivi n’est pas de faire perdre beaucoup de poids auxpatients. En perdre trop rapidement signifie le reprendre très vite.Une personne de 84 kilos qui perdrait 2 kilos en quinze jours parexemple, ce serait beaucoup trop.45


<strong>Les</strong> collations sont dégustées tous les mercredis sous les ajoupas.Apprendre à cuisiner léger, à varier les plaisir et à tisser des liens> Plus léger, moins sucré, moins de quantité, ni priver ni punir, il s’agit avant toutpour Mirette, l’animatrice, « de varier les plaisirs ».Ainsi confectionnés dans la cuisine aménagée de l’hôpital de jour, les goûterssont dégustés tous les mercredis sous les ajoupas, cette rencontre les fait seconnaître les uns et les autres. « Musique, danse, cela les change un peu du rendezvousavec le kiné, le médecin ou la diététicienne. Aller bien, c’est aussi savoiroublier ses soucis. » Mirette, animatrice professionnelle– Madame B., tu vas te présenter pour que tes camarades sachent d’où tu sors…– Et toi madame V. d’où viens-tu ? Oh ! De Rivière-Pilote ? Et toi de Balata ?De la fraîcheur alors…– A toi Monsieur Gérard, tu te présentes ?– Moi je suis disc-jockey et je vis à Fort-de-France– Et il a promis de nous faire danser…– Danser, je ne peux pas avec mes béquilles.– Oh là, là ! Attends un peu, je vais te montrer comment danser avec des béquilles…47


« Celles et ceux qui ont trop de poids, ils vont mal. Ils ne le disent pas mais c’est l’enfer pour eux. »Gabrielle K.« A La Valériane, on m’apprend à me prendre en charge et je veux leur dire merci. »“J’ai 4 grammes de sucre dans le sang. Je suis ici pour la deuxième fois, depuis troissemaines, sur la prescription de mon médecin traitant. A cause du diabète j’ai des grosproblèmes aux yeux, des voiles et une sensation de râpe. Oh ! Pour les repas j’étaiscomplètement à côté de la pompe. Maintenant j’écris tout pour le refaire chez moi.Avant je prenais une plâtrée complète de riz, comme pour le fruit à pain – tu en as déjàgoûté ? C’est succulent – Bref ! c’était beaucoup trop. Ici, on apprend à restreindrel’estomac et c’est très difficile. Et puis le soda : fini. Je croyais que c’était bon…En fait, un vrai poison ma chérie !En arrivant ici, j’avais les pieds, les mains, très raides. Ils me faisaient mal.A présent, je suis toute détendue. Mes yeux vont mieux.Bon ce que je regrette le plus c’est le champagne… J’ai vécu à Reims vingt-deux ans avecma fille. J’aime les bulles, mais j’ai eu tellement peur. Ma mère a perdu la vue et les piedsavec cette maladie. Du jour au lendemain à mon tour, je suis tombée dans un trou noir.J’avais peur d’aller voir le médecin. Je me disais : il faut te préparer à ne pas voir– comme ma maman – et à aller dans une maison de retraite. J’ai 50 ans, mais depuisque je suis venue à La Valériane, tout s’en est allé. Ces activités nous apprennentà mieux vivre.” Gabrielle K.Manuelle Vestris, cadre infirmier responsable de l’organisation des équipes soignantes.“Leur vie les rend malade. Ici les patients sont pris en charge dans tous lesaspects indispensables de la réadaptation. Ils sont mis à rude épreuve dansles efforts demandés et les habitudes à changer radicalement. En même temps,très vite, ils vont mieux. Je pense également que l’ensemble du travailréalisé dans le cadre de la qualité au sein même de l’équipe se ressent chezles personnes malades. Nous avons pu suivre une formation importantesur la gestion des tensions, ce qui a permis à l’équipe de fonctionner demanière beaucoup plus fluide.”Et de retour chez soi ?Pour le docteur Sophie Michaud, tout l’intérêt du réseau apparaîtprécisément au moment de la sortie de l’hospitalisation. «Avoirreconnu l’obésité comme priorité de santé publique est la première étapeindispensable. Reste à construire durablement un réseau qui associera lesmédecins, les diététiciens, les psychologues et les animateurs dans le circuitlibéral pour permettre d’assurer le relais auprès de chaque personne malade,à sa sortie, et de prendre en charge l’ensemble de cette multiplicité decompétences qui seule favorise une réelle dynamique pour sortir de l’obésitéet ne pas se trouver seul face à sa pathologie.»49


ContactsJean-Claude GérardDirecteur technique du réseau des <strong>établissements</strong> et services . . . 01 58 40 31 43Claude BarbarayDirectrice du C.R.R.F. André Lalande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 05 55 89 64 00Caroline JeanDirectrice du C.S.S.R. La Valériane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 05 96 58 59 01Benjamin GandouetDirecteur de l'hôpital Arthur Gardiner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 02 99 16 88 88Frédérique GommarAssistante à la direction du réseau des <strong>établissements</strong> et servicesde la <strong>Fondation</strong> <strong>Caisses</strong> d'Epargne pour la solidarité . . . . . . . . . . 01 58 40 66 46Le rapport « <strong>Les</strong> Etablissements <strong>sanitaires</strong> » <strong>2005</strong>/<strong>2006</strong> de la <strong>Fondation</strong> <strong>Caisses</strong> d’Epargne pour la solidaritéTirage : 6 000 ex. • Edité par les Editions de l’Epargne • Siège social de la <strong>Fondation</strong> : 5, rue Masseran -75007 Paris • Publication : directeur de la publication : Didier-Roland Tabuteau, directeur général de la <strong>Fondation</strong>• Conception, reportages et coordination : Marguerite Azcona, chef de la mission communication •Secrétariat de rédaction et contrôle : Estelle Le Moing, Mai Lan Tran • Création et mise en pages :Emmanuelle Valin, 06 12 16 94 39 • Crédits photos : Samuel Bollendorff «L’Oeil Public » : 1 re de couverture etpages 2, 7 à 33 - Jean-Luc Vuillet : pages 35 à 49 - Marguerite Azcona : 2 e de couverture et pages 34, 42, 44, 47 -Tous droits réservés • Diffusion : Florent Gambotti, 01 58 40 72 02.51


<strong>Fondation</strong> <strong>Caisses</strong> d’Epargne pour la solidaritéReconnue d’utilité publique le 11 avril 20015, rue Masseran - 75007 Paris

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!