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Mise en page 1 - Institut Béarnais Gascon

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6 La létre de l’<strong>Institut</strong> Biarnés e Gascoû 2008Quand le Béarn se disait gascon(Guilhem Pépin, docteur et chercheur <strong>en</strong> histoire médiévale de l’Université d’Oxford).Aujourd’hui pour tout le monde, leBéarn est une région historiqueconsidérée comme étant bi<strong>en</strong>distincte de la Gascogne. Pourtant, celane fut pas toujours le cas et le Béarn appartintlongtemps à la Gascogne. Al’origine, le Béarn fut une vicomtéfondée au cours du X e siècle parles ducs de Gascogne pour administrerle diocèse de Lescar, soitgrosso modo la partie nord duBéarn actuel. Avec le rattachem<strong>en</strong>tau Béarn des vicomtésd’Oloron et de Montaner, puis dela région d’Orthez, les vicomtesprir<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plusd’autonomie vis-à-vis des ducs deGascogne et de leurs successeurs,les ducs d’Aquitaine. Ils <strong>en</strong> vinr<strong>en</strong>tmême à faire hommage pour le Béarn auxrois d’Aragon <strong>en</strong> 1154 et <strong>en</strong> 1170 1 avantd’avoir une dynastie vicomtale catalane (lesMoncade) 2 .Pourtant le For d’Ossau m<strong>en</strong>tionne toujoursle service militaire dû par les Ossalois auvicomte de Béarn quand celui répondait àune convocation du duc d’Aquitaine- comte de Poitiers. La limite de ce servicemilitaire était la Garonne, soit la limite schématiquede la Gascogne 3 . De même, unelettre de l’évêque et de la communauté deBazas adressée au roi d’Angleterre - duc deGui<strong>en</strong>ne Edouard I er <strong>en</strong> 1290 expliquait quela monnaie de Morlaàs 4 , frappée sansaucun changem<strong>en</strong>t et sans discontinuité dela fin du XI e siècle au début du XV e siècle,était la monnaie utilisée couramm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>Bazadais. Cette monnaie ne pouvait êtreimitée, ou voir sa valeur augm<strong>en</strong>tée oudiminuée sans l’accord de tous les prélats,de tous les barons et de toutes les communautésde la province ecclésiastiqued’Auch, soit l’anci<strong>en</strong>ne Novempopulanie 5 .Divers témoignages médiévaux démontr<strong>en</strong>tsans ambiguïté que le Béarn était considérécomme gascon 6 . Suite aux incursionsvikings du IX e siècle, les évêchés de Lescaret d’Oloron avai<strong>en</strong>t disparus et fur<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite inclus aux al<strong>en</strong>tours de 977 dansl’évêché de Gascogne qui regroupa alorsle vicomte deBéarn Gaston VI« le puissantvicomte qui estchef des<strong>Gascon</strong>s et dequi dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leBéarn et leGabardan ».sous une même autorité tous les évêchésdisparus de Gascogne occid<strong>en</strong>tale. L’un deses titulaires, Arsiu d’Arracq 7 (Raca <strong>en</strong> latin),évêque de Gascogne des al<strong>en</strong>tours de 988à ceux de 1017, était d’ailleurs probablem<strong>en</strong>tbéarnais. Quand lesévêchés disparus fur<strong>en</strong>trétablis à partir de 1059 etque l’évêché de Gascognefut par conséqu<strong>en</strong>t démantelé,Ramon de Bazas dit« l’Anci<strong>en</strong> », dernier évêquede Gascogne (v. 1017-1059),devint évêque de Lescar.L’id<strong>en</strong>tité gasconne desvicomtes de Béarn et deleurs sujets fut aussi soulignéeconstamm<strong>en</strong>t par nombre de docum<strong>en</strong>tsmédiévaux. Ainsi le chroniqueurOrderic Vital (+ v. 1142) rapportait la participationdu vicomte de Béarn Gaston IV dit« le Croisé » (1090-1131) à un raid m<strong>en</strong>écontre des musulmans de la région deVal<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Espagne p<strong>en</strong>dant l’hiver 1124-1125 : « Gaston de Béarn fortifia avec ses<strong>Gascon</strong>s [le château de] B<strong>en</strong>icadell 8 ».Guibert de Nog<strong>en</strong>t (+ v. 1125), un chroniqueurécrivant sur la première croisade <strong>en</strong>Terre Sainte, hésitait sur le pays d’origine dece même Gaston IV, l’un des participants àcette première croisade : « Je ne me souvi<strong>en</strong>spas exactem<strong>en</strong>t si ce Gaston, unhomme illustre et très riche, v<strong>en</strong>ait deGascogne (Guasconia) ou du Pays Basque(Basconia) : c’était <strong>en</strong> tout cas l’un oul’autre j’<strong>en</strong> suis certain 9 ». Le troubadourpérigourdin Bertran de Born évoquait levicomte de Béarn Gaston VI (1173-1214) <strong>en</strong>ces termes : « le puissant vicomte qui estchef des <strong>Gascon</strong>s et de qui dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leBéarn et le Gabardan 10 ». Pierre de Vauxde-Cernay,chroniqueur de la croisade albigeoisedésignait ce dernier comme« Gaston de Béarn, un certain noble deGascogne 11 » puis il m<strong>en</strong>tionnait sa visiteauprès du comte de Toulouse Raimon VI àP<strong>en</strong>ne d’Ag<strong>en</strong>ais <strong>en</strong> 1212 : « là [à P<strong>en</strong>ned’Ag<strong>en</strong>ais], vint à lui [Raimon VI] un certainnoble, le seigneur le plus important de laGascogne : Gaston de Béarn 12 ». Dans sapropre chronique, le roi d’Aragon Jaume /Jaime I (1213-1276) rapportait les dires duvicomte de Béarn Guilhem II (1224-1229)datant de 1227 qui affirmai<strong>en</strong>t : « je possèdela richesse du Béarn <strong>en</strong> Gascogne 13 ».A la fin du XIII e siècle, le troubadour gasconBazadais Amanèu de Sescas m<strong>en</strong>tionnaitainsi Guilhelma 14 de Béarn, fille du vicomtede Béarn Gaston VII (1229-1290) : « Surl’autre Guilhelma, la plus noble, je vousdirai : la fille de seigneur Gaston, avec sesbelles manières, a atteint la plus haute qualitéde notre pays, la Gascogne, et lacontrée <strong>en</strong> est fort illuminée car sa personneattractive y fut née et éduquée 15 ».Guilhem Anelier, le chroniqueur toulousainde la guerre civile navarraise, rapportaitqu’<strong>en</strong> 1276 Eustache de Beaumarchais, legouverneur du royaume de Navarre nommépar le roi de France « passa par laGascogne, par la terre du seigneur Gaston[VII de Béarn], et vint à Sauveterre [deBéarn], où l’honorèr<strong>en</strong>t les <strong>Gascon</strong>s 16 ».Plus loin dans ce texte, le vicomte GastonVII de Béarn est appelé « seigneur des<strong>Gascon</strong>s 17 ». D’ailleurs on trouve dans lecartulaire municipal d’Orthez, alors capitaledu Béarn, un texte de 1308 dont un passageprécise : « la ville d’Orthez de la terrede Béarn <strong>en</strong> Gascogne 18 ». Le chroniqueurcatalan Ramon Muntaner m<strong>en</strong>tionnait danssa chronique écrite <strong>en</strong>tre 1325 et 1328 « unlieu qui a nom Oloron, qui est <strong>en</strong>Gascogne 19 ». Même après la déclaration desouveraineté du Béarn par Gaston Fébus (le25 septembre 1347) le grand chroniqueurJean Froissart (v 1337- v 1404) appelait<strong>en</strong>core les <strong>Béarnais</strong> dans ses Chroniques« les <strong>Béarnais</strong> gascons 20 ». Suite à sonvoyage <strong>en</strong> Béarn auprès de Gaston Fébus<strong>en</strong> 1388, Froissart évoquait le « Béarn, <strong>en</strong>la Haute-Gascogne 21 ». En 1365, la chancelleriedu roi de Navarre Charles II expliquaitque l’un de ses messagers s’étaitdéplacé « de Navarre à Bordeaux, et <strong>en</strong>Béarn et <strong>en</strong> d’autres régions de Gascogneplusieurs fois 22 ». En 1382 et <strong>en</strong> 1393, lemerc<strong>en</strong>aire Bertran d’Orthez, au service desrois de Naples, était dit originaire « d’Orthez<strong>en</strong> Gascogne 23 ». Enfin, Arnaut Esquerrier,archiviste officiel du comte de Foix-vicomte

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