Livret secondaire (histoire) - Siaap, la cité de l'eau et de l ...
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Finalement, le conseil municipal de Paris adopte en 1880une série de résolutions favorables à “la suppressioncomplète des fosses d’aisance et l’écoulement obligatoire,intégral et direct à l’égout public dans un délai de troisans” 49 .Figure 43 : Immeuble relié au tout-à-l’égoutCette gravure montre les équipements sanitaires modernes (lavabos,toilettes à l’anglaise) associés au luxe bourgeois (piano, domestique).Coupe de maison montrant l’installation du tout-à-l’égout à Paris, vers 1900.Musée d’hygiène de la Ville de Paris.© Jacques Boyer / Roger-ViolletLa ville de Paris ne dispose pas des moyens financiers nécessaires aux travaux d’adduction etd’aménagement des champs d’irrigation. Une taxe municipale sur les tuyaux de raccordement àl’égout doit être mise en place et payée par les propriétaires. Elle doit également permettre definancer la mise en place et l’entretien des égouts. Un texte appuyé par le président de la Républiqueet voté par les députés va préciser les modalités de financement du réseau : la loi de 1894 relativeà l’assainissement de Paris et de la Seine par le tout-à-l’égout.Une seconde bataille du tout-à-l’égout commence, cette fois entre l’administration et lespropriétaires. Les protestations sont très violentes, retardant de plus de vingt ans l’application dece texte, mais n’empêchent pas le déploiement du tout-à-l’égout dans Paris, puis très lentementen banlieue et dans toutes les villes de France au XX e siècle. En effet, les travaux de raccordementcoûtent cher et les habitants ne sont pas pressés de les réaliser. Dix ans après, 2,5 % des fossessont reliées au tout-à-l’égout. Il faut attendre 1930 pour que 90 % des immeubles parisiens soientconnectés au réseau d’égouts 50 .Cette loi fixe un délai de cinq ans pourachever les travaux du système d’épandagede la totalité des eaux d’égout de Paris.Aussi, la municipalité organise en juillet1899 une cérémonie de clôture de sescollecteurs d’eaux usées qui se déversentencore dans la Seine à Clichy (figure 44).Pourtant quelques heures après, les ouvriersrouvrent le collecteur… En effet, le systèmed’épandage n’est pas encore en mesure detraiter toutes les eaux usées de la capitale,les déversements directs d’égouts sepoursuivent et s’amplifient au XX e siècle.Base Mémoire de l’assainissement - SIAAPFigure 44 : Fermeture de l’exutoire du collecteur de Clichy-Asnières en 18994849/ Monestier, op. cit.50/ “Assainissement en région parisienne. Évolution historique et durabilité”, S. Barles, in J.-C. Olivia, B. Tassin, D. Thévenot, G. Varrault, “Eau dans la ville et développement durable”,Paris, Presses de l’ENPC, 2002, p. 51-63.histoire, arts et littérature / COLLÈGE et lycée
V.Du XX e siècleà aujourd’hui1/ L’abandon de l’épandageLa surface d’irrigation agricole est à son maximum en 1906. Pourtant, l’épandage est loin de répondreaux attentes et la pollution du fleuve ne cesse de s’aggraver. Les eaux sont de plus en plus chargéesen matières fécales humaines avec la mise en place du tout-à-l’égout. Plusieurs raisons permettentd’expliquer l’abandon progressif de l’irrigation agricole au cours du XX e siècle : une crise agricoleau début du siècle, la pression immobilière et industrielle, la difficulté de traiter les eaux en hiver(terrains gorgés d’eaux ou gelés entraînant le rejet des eaux usées), l’augmentation du débit deségouts et la concurrence des engrais chimiques, ces deux derniers points constituant les facteursdéterminants.• L’augmentation du débit des égoutsAu début du XX e siècle, trois phénomènes contribuent à augmenter considérablement le volumedes eaux à traiter : l’application de la loi du tout-à-l’égout, l’équipement sanitaire des foyerset la prise en compte des habitations de la périphérie de Paris. De nouvelles réglementationscontraignent les habitants à s’équiper en cabinets d’aisances dans les appartements. L’alimentationen eau potable progresse dans les étages. Les fosses ne peuvent plus recevoir les volumes d’eaucroissants utilisés par les ménages. C’est d’ailleurs cette contrainte technique qui va permettre leraccordement général des immeubles parisiens au tout-à-l’égout. Jusqu’en 1900, la préfecture de laSeine ne se soucie guère de la banlieue et de ses rejets d’eau usée. Pourtant les quantités sont loind’être négligeables et impactent gravement le fleuve. Au XX e siècle, il est désormais indispensabled’agréger les eaux de la banlieue proche et celles de Paris et de les diriger conjointement dans leréseau d’égouts.La conséquence de l’augmentation des quantités d’eau à traiter est la nécessaire augmentation dessurfaces d’épandage. Au-delà des coûts que cela génère, c’est surtout l’insuffisance de surfacedisponible qui rapidement pose problème. En effet, les banlieues se développement rapidementselon un mode extensif.• La concurrence des engrais chimiquesAvec les avancées de l’industrie chimique, les engrais de synthèse deviennent concurrentiels auxengrais organiques. L’agriculture et l’industrie n’ont plus besoin des matières premières urbaines.Par ailleurs, les connaissances agronomiques s’affinent et il apparaît que les fortes teneurs en azotedes effluents urbains ne sont pas tout à fait adaptées aux sols cultivés.La réduction des surfaces consacrées à l’épandage agricole s’est accélérée année après année :4 500 hectares en 1949, 4 000 hectares en 1966, 2 000 hectares en 1983 51 . En 2000, le Siaap cessel’épandage des eaux brutes, mais poursuit l’irrigation agricole avec des eaux traitées.51/ Barles, op. cit49histoire, arts et littérature / COLLÈGE et lycée
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Finalement, le conseil municipal <strong>de</strong> Paris adopte en 1880une série <strong>de</strong> résolutions favorables à “<strong>la</strong> suppressioncomplète <strong>de</strong>s fosses d’aisance <strong>et</strong> l’écoulement obligatoire,intégral <strong>et</strong> direct à l’égout public dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> troisans” 49 .Figure 43 : Immeuble relié au tout-à-l’égoutC<strong>et</strong>te gravure montre les équipements sanitaires mo<strong>de</strong>rnes (<strong>la</strong>vabos,toil<strong>et</strong>tes à l’ang<strong>la</strong>ise) associés au luxe bourgeois (piano, domestique).Coupe <strong>de</strong> maison montrant l’instal<strong>la</strong>tion du tout-à-l’égout à Paris, vers 1900.Musée d’hygiène <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Paris.© Jacques Boyer / Roger-Violl<strong>et</strong>La ville <strong>de</strong> Paris ne dispose pas <strong>de</strong>s moyens financiers nécessaires aux travaux d’adduction <strong>et</strong>d’aménagement <strong>de</strong>s champs d’irrigation. Une taxe municipale sur les tuyaux <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment àl’égout doit être mise en p<strong>la</strong>ce <strong>et</strong> payée par les propriétaires. Elle doit également perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>financer <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>et</strong> l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s égouts. Un texte appuyé par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République<strong>et</strong> voté par les députés va préciser les modalités <strong>de</strong> financement du réseau : <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1894 re<strong>la</strong>tiveà l’assainissement <strong>de</strong> Paris <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine par le tout-à-l’égout.Une secon<strong>de</strong> bataille du tout-à-l’égout commence, c<strong>et</strong>te fois entre l’administration <strong>et</strong> lespropriétaires. Les protestations sont très violentes, r<strong>et</strong>ardant <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> vingt ans l’application <strong>de</strong>ce texte, mais n’empêchent pas le déploiement du tout-à-l’égout dans Paris, puis très lentementen banlieue <strong>et</strong> dans toutes les villes <strong>de</strong> France au XX e siècle. En eff<strong>et</strong>, les travaux <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>mentcoûtent cher <strong>et</strong> les habitants ne sont pas pressés <strong>de</strong> les réaliser. Dix ans après, 2,5 % <strong>de</strong>s fossessont reliées au tout-à-l’égout. Il faut attendre 1930 pour que 90 % <strong>de</strong>s immeubles parisiens soientconnectés au réseau d’égouts 50 .C<strong>et</strong>te loi fixe un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> cinq ans pourachever les travaux du système d’épandage<strong>de</strong> <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s eaux d’égout <strong>de</strong> Paris.Aussi, <strong>la</strong> municipalité organise en juill<strong>et</strong>1899 une cérémonie <strong>de</strong> clôture <strong>de</strong> sescollecteurs d’eaux usées qui se déversentencore dans <strong>la</strong> Seine à Clichy (figure 44).Pourtant quelques heures après, les ouvriersrouvrent le collecteur… En eff<strong>et</strong>, le systèmed’épandage n’est pas encore en mesure <strong>de</strong>traiter toutes les eaux usées <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale,les déversements directs d’égouts sepoursuivent <strong>et</strong> s’amplifient au XX e siècle.Base Mémoire <strong>de</strong> l’assainissement - SIAAPFigure 44 : Ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> l’exutoire du collecteur <strong>de</strong> Clichy-Asnières en 18994849/ Monestier, op. cit.50/ “Assainissement en région parisienne. Évolution historique <strong>et</strong> durabilité”, S. Barles, in J.-C. Olivia, B. Tassin, D. Thévenot, G. Varrault, “Eau dans <strong>la</strong> ville <strong>et</strong> développement durable”,Paris, Presses <strong>de</strong> l’ENPC, 2002, p. 51-63.<strong>histoire</strong>, arts <strong>et</strong> littérature / COLLÈGE <strong>et</strong> lycée