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Livret secondaire (histoire) - Siaap, la cité de l'eau et de l ...

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Sous Louis XIV, <strong>la</strong> ville change dans sa conception <strong>et</strong> revient à un esprit plus “romain”, plus ouvert <strong>et</strong>surtout marqué par une volonté d’embellissement. Certaines rues s’é<strong>la</strong>rgissent <strong>et</strong> <strong>la</strong> ville se dote <strong>de</strong>nouvelles fontaines, dont certaines sont monumentales (85 fontaines publiques au milieu du XVIII esiècle). Cependant, Paris n’est toujours pas un territoire totalement urbanisé <strong>et</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s rues<strong>de</strong>meurent <strong>de</strong> véritables cloaques, <strong>la</strong> pluie entraînant une partie <strong>de</strong>s immondices dans <strong>la</strong> Seine.L’alimentation en eau se diversifie <strong>et</strong> se mo<strong>de</strong>rnise ; toutefois, l’eau est toujours puisée dans <strong>la</strong> Seine<strong>et</strong> sa qualité est <strong>de</strong> plus en plus dégradée. En 1608, Henri IV fait construire sur <strong>la</strong> Seine une pompehydraulique dite <strong>de</strong> <strong>la</strong> Samaritaine, qui sera suivie par d’autres. Accolée au Pont-Neuf, elle est muepar le fleuve <strong>et</strong> alimente le Louvre <strong>et</strong> quelques fontaines publiques. Au XVIII e siècle, l’adductiond’eau croise le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> révolution industrielle. Des “pompes à feu” sont inventées par les frèresPérier en 1776. Ce sont <strong>de</strong>s machines à vapeur alimentées au charbon qui perm<strong>et</strong>tent d’élever l’eau<strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine puis <strong>de</strong> l’envoyer en divers points <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. La corporation <strong>de</strong>s porteurs d’eau exerc<strong>et</strong>oujours son métier dans Paris jusqu’au XIX e siècle (cadre sur les porteurs d’eau <strong>et</strong> figure 23).Les porteurs d’eauAu XVIII e siècle, ils sont au nombre <strong>de</strong> 20 000 dans les rues <strong>de</strong> Paris 29 . L’eau qu’ils transportentpeut provenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine – dans ce cas ils sont tenus <strong>de</strong> puiser l’eau en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ceMaubert – mais le plus souvent, elle est issue <strong>de</strong>s fontaines publiques (ou marchan<strong>de</strong>s).On distingue les porteurs à br<strong>et</strong>elle qui transportent <strong>de</strong>uxseaux reliés par une sangle <strong>et</strong> les porteurs à tonneau. Cespersonnages ne sont pas régis par une légis<strong>la</strong>tion contraignante<strong>et</strong> n’hésitent pas à opérer <strong>de</strong>s pressions sur les particuliers afin<strong>de</strong> les empêcher d’accé<strong>de</strong>r aux fontaines.Les porteurs d’eau se sentent menacés par les ambitions <strong>de</strong><strong>la</strong> Compagnie <strong>de</strong>s Eaux <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong>s frères Périer dès <strong>la</strong> findu XVIII e siècle ; leur activité culmine cependant entre 1826<strong>et</strong> 1840, avant <strong>de</strong> décliner, victime <strong>de</strong>s abonnements privésà l’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s “bornes-fontaines” <strong>de</strong> rue,perm<strong>et</strong>tant l’approvisionnement direct <strong>de</strong>s particuliers.© Musée Carnaval<strong>et</strong> / Roger-Violl<strong>et</strong> / Brevière <strong>et</strong> Gagni<strong>et</strong>Figure 23 : Le porteur d’eauEstampe anonyme. Paris, musée Carnaval<strong>et</strong>.2/ Recul puis renouveau <strong>de</strong> l’hygièneDurant les XVI e <strong>et</strong> XVII e siècles, les représentations <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> son rapport au corps se transforment.Le corps est dès lors perçu comme constitué d’enveloppes perméables, l’eau peut s’y infiltrer <strong>et</strong>“perturber” le bon fonctionnement du corps. Les conséquences sur l’hygiène corporelle sont directes :pour éviter les risques, on ne se <strong>la</strong>ve pas. Le changement <strong>de</strong> chemise tient lieu <strong>de</strong> <strong>la</strong>vage. L’anecdoteest célèbre, Louis XIII a pris son premier bain à sept ans. À <strong>la</strong> préconisation <strong>de</strong> ne plus prendre <strong>de</strong> bainss’ajoute <strong>la</strong> transformation progressive <strong>de</strong>s étuves parisiennes en maisons closes, <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux entraîne <strong>la</strong> ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong>s bains publics. L’hygiène est alors empreinte d’un certain archaïsme ;le poudrage <strong>et</strong> le parfum constituent un enjeu primordial pour les c<strong>la</strong>sses aisées 30 .3029/ D’après “Tableau <strong>de</strong> Paris”, par Louis-Sébastien Mercier, paru en 1782.30/ “Le miasme <strong>et</strong> <strong>la</strong> jonquille - L’odorat <strong>et</strong> l’imaginaire social XVII e -XIX e siècles”, A. Corbin, F<strong>la</strong>mmarion, 1986.<strong>histoire</strong>, arts <strong>et</strong> littérature / COLLÈGE <strong>et</strong> lycée

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