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AMIENS-2014

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6/L’EXPRESSL’entretienOLIVIERBERTHEEN5 DATES1966 Naissance à Vendeuil-Caply, dans l’Oise 1987 Fondateur des Restos du cœur dans la Somme, président départemental1989 Diplômé de Sup de Co Amiens 1993 Entre aux Mutuelles du Mans dont il devient le directeur technique2003 Président national des Restos après en avoir été trois ans trésorier.••• éloignement depuis vingt ans. Mon avis serait assezpartiel pour ne pas dire partial. Néanmoins, l’absence deligne TGV est un échec. Quand je vois Euralille et le succèsde l’Eurostar, on peut considérer qu’Amiens n’ait pas décrochéle TGV constitue un handicap assez fort pour laville ! Malheureusement, la vision que j’ai d’Amiens estcelle que donne la presse avec ce qui se passe chez Goodyear,avec certains dossiers sociaux qui ne renvoient pas uneimage positive. En revanche, je peux dire mon espoir. Ellea de très forts atouts : l’espace dont elle dispose – sa superficieest égale à celle de Lyon; une population extrêmement volontaire,comme son histoire l’a montré; cette proximitéavec Paris et les grandes capitales du nord de l’Europe,Bruxelles ou Londres. Mon espoir est que cette ville trouvetoute sa place dans la dynamique nord-européenne. L’histoiren’est jamais arrêtée et Amiens a de belles perspectivesdevant elle!Les bénéficiaires des Restos du cœur sont de plusen plus nombreux. Quel est leur profil ?↦ Aujourd’hui, les personnes accueillies par les Restossont principalement des demandeurs d’emploi. Nous nefournissons pas que de l’aide alimentaire, nous menonsaussi un travail d’insertion. L’aide alimentaire n’est pas del’assistanat, mais le début d’une inclusion sociale, un travailde reprise de confiance en soi, et de considération de soi.Nous avons 2060 centres de distribution partout en France,nous aidons aussi au quotidien des personnes qui viventdans la rue, dans des camions ou des centres d’accueil dejour. Ce qui explique aussi la hausse, ce sont les chiffres duchômage, indicateurs assez prédictifs des personnes quivont arriver dans nos centres de distribution deux ans plus« L’aide alimentaire n’est pasde l’assistanat mais le débutd’une inclusion sociale, un travailde reprise de confiance en soi »tard. Quand l’indemnité sera réduite, ou aura disparu, lesressources seront si basses que ces personnes demanderontl’aide des Restos. On constate aussi depuis plusieursannées l’arrivée de beaucoup de femmes séparées de leurconjoint, seules avec des enfants. A peu près le tiers des famillessont constituées de foyers monoparentaux. On voitaussi apparaître des jeunes de moins de 25 ans non éligiblesau RSA et aux minima sociaux! Car on peut avoir moinsde 25 ans et ne pas bénéficier de soutien familial, ou avoirété mis à la porte de chez soi, et ça, c’est une tendance assezlourde. A l’autre extrême de la pyramide des âges, de plusen plus de personnes âgées se retrouvent à la fois en situationde précarité économique et d’isolement social. Voilà lesgrandes tendances que l’on peut constater aux Restos, cequi explique aussi pourquoi on accueille davantage de personnestouchées par la dégradation de la situation économiqueet des relations sociales entre générations au seindes familles.Comment imaginez-vous l’association de demain ?↦ Avec un grand A. Le bénévolat concerne l’aide humanitaire,bien sûr, mais aussi une grande partie des activitéssportives, la culture, et certains aspects de la vie scolaire etextra-scolaire. Je n’aurais pas envie de vivre dans une sociétésans bénévoles. Il faut aussi que le monde associatif évoluepour permettre d’accueillir tous les profils. Cet engagement,il faut aussi le renouveler, donner envie à des jeunes des’engager, que le monde de l’entreprise soit plus souplepour permettre à des personnes ayant une activité professionnellede pouvoir la cumuler avec l’investissement associatif.Leur ouverture d’esprit, leur bien-être, rejaillirontsur leur activité professionnelle, j’en suis persuadé. Pourmoi, l’avenir de l’association est d’encourager les jeunesgénérations à trouver de nouvelles formes d’engagementet que l’entreprise comprenne qu’elle a aussi intérêt às’ouvrir sur le monde associatif.Est-il possible de concilier le travail, le bénévolat,la vie de famille ?↦ Oui, c’est un combat collectif. Quand j’ai connu mafemme, j’étais déjà bénévole. Après, je l’ai imposé à mesenfants. Ils n’ont pas eu le choix, mais ma femme l’a eu.C’est un engagement qui est en moi. Je ne pourrais pas lemener si mon épouse n’était pas aussi militante et convaincue,et si elle n’acceptait pas de me voir rentrer tard le soir.Et l’autre condition, c’est de se dire que ça laisse moins detemps pour les loisirs, à l’exception d’un peu desport… Je consacre au moins la moitié de monweek-end aux Restos. Ma journée est finie quandce qu’on attendait de moi est fait. Ni le mondeprofessionnel ni le monde associatif ne représententun univers solitaire. Il y a 66000 bénévolesaux Restos et tout ne repose pas sur une seulepersonne.Jusqu’à quand pensez-vous rester présidentbénévole de cette association ?↦ Un ou deux ans. Le temps nécessaire à consolider l’équipequi m’entoure afin de lui transmettre les commandes. Legage d’une transition réussie et un signe de vitalité pourl’association. Bénévole, je ne vois pas ce qui, aujourd’hui,pourrait m’inciter à ne plus l’être, à arrêter mon combat,et justifierait qu’il n’y a plus à se battre !Michel Berthe, leader du groupe amiénois Sexe desAnges, dans les années 1980, et aujourd’hui figurede proue de Zic Zazou est-il de votre famille ?↦ Non. Il a été longtemps le Berthe le plus connu à Amiens.Aujourd’hui, il a de la concurrence. Je plaisante! •N° 3273/26 mars <strong>2014</strong>

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