<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 64Une fois cette existence reconnue, ils espèrent faire admettre au gouvernement américain - et à travers lui àtous les gouvernements du monde - qu'il est urgent d'arrêter certaines expériences dangereuses.Malheureusement, ce plan destiné à sauver l'humanité ne paraît pas donner de résultat. Bien que l'U.S.Air Force ait en sa possession suffisamment de preuves démontrant que les soucoupes volantes ne sont pas unmythe, les leaders du Gouvernement refusent d'y croire, et ne font rien, par conséquent, pour coopérer avecles envoyés du peuple souterrain. Au contraire. Au lieu de les accueillir amicalement, de montrer une certainedéférence à l'égard de leurs connaissances visiblement supérieures, ils ne trouvent rien de mieux à faire,lorsqu'une soucoupe est repérée près d'un champ d'aviation, que d'envoyer des appareils à sa poursuite avecordre d'ouvrir le feu et de l'abattre par tous les moyens, en espérant ainsi découvrir le secret de leur fabricationet la source de leur énergie. Nous avons en mémoire la triste aventure arrivée au capitaine Mantell quipoursuivait une soucoupe volante. Il était monté de plus en plus haut, et soudain son avion avait explosémystérieusement.Déçus dans leurs efforts d'établir des contacts amicaux avec l'humanité de la surface terrestre, les habitantsde l'intérieur se sont lassés d'envoyer leurs soucoupes volantes dans notre ciel. Après 1945, et pendantquelques années, on en vit beaucoup. Et puis les apparitions se raréfièrent, les témoignages devinrent demoins en moins nombreux. Les petits hommes bruns, apparemment dépités, semblaient se recroqueviller dansleur coquille. Ils n'envoyaient plus que des engins espions, de temps en temps, et de plus en plus rarement,pour étudier sans doute les retombées radio-actives - ces observations et ces mesures étant destinées auxhommes de science d'une « NASA » souterraine.Il y a encore d'autres arguments contre l'hypothèse interplanétaire de l'origine des soucoupes volantes.Par exemple, cette théorie n'explique pas comment, dans des conditions géologiques, chimiques,atmosphériques si différentes, des planètes situées à des millions de kilomètres pourraient produire des êtreshumains si semblables à nous dans leur structure physique, leurs idées, la manière de les exprimer, dans leurfaçon de s'habiller même - tels les « Vénusiens » rencontrés par Adamski. Le fait que ces gens nousressemblent, qu'ils parlent même avec un accent (un accent allemand très souvent), paraît curieux s'ilsviennent d'autres planètes. Il est plus logique de croire qu'ils viennent de notre propre <strong>Terre</strong>. Peut-être mêmecertains de ces pilotes appartiennent-ils à notre monde - celui de la surface - et sont-ils utilisés, voiremanipulés, par les Autorités souterraines ?Un grand nombre d'écrivains de science-fiction ont imaginé les habitants des autres planètes complètementdifférents de nous. Dans sa Guerre des mondes, H. G. Wells dépeint les Martiens comme des monstresmécaniques. Ce serait vraiment une rare coïncidence que sur un autre astre se soient développées des formesde vie identiques aux nôtres.Comme des enfants chapardeurs.Imaginons une nation ambitieuse - il y en a ! Imaginons que cette nation apprenne qu'il existe dans lesabîmes de notre sol un riche et vaste territoire. Ne sera-t-elle pas tentée de se l'approprier ? N'aura-t-elle pasl'idée saugrenue de mettre sur pied une expédition équipée d'armes nucléaires et de l'envoyer avec desintentions hostiles dans cette région inconnue ? Qu'arriverait-il alors ? Le peuple souterrain, forcé de sedéfendre, le ferait avec des moyens certainement supérieurs aux nôtres. Leurs « rayons de la mort »désintégreraient les envahisseurs avant que ceux-ci aient pu se servir de leurs armes. Ce serait une terriblecatastrophe. Et ce n'est pas ce que désire ce peuple pacifiste qui a horreur de la guerre.Aussi préfère-t-il, dans l'état actuel des choses, garder secrète son existence. C'est pour cela que lespilotes des soucoupes volantes ont reçu des instructions pour laisser croire qu'ils venaient d'autres planètes etétaient des hommes de l'espace.Si les deux Grands oubliaient un instant leur course
<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 65dans le cosmos pour s'occuper sérieusement de ce qui se passe au-delà des pôles, s'ils envoyaient là desarmées de brise-glace et des avions qui auraient mission d'aller le plus loin possible, alors un contact seraitvite établi avec la race supérieure qui vit de l'autre côté de la croûte terrestre.Sur un plan théorique, dans l'absolu, il n'y aurait que des avantages à tirer d'un tel contact. Ce seraitextraordinairement enrichissant pour nous. Malheureusement, nous risquerions de nous conduire comme desenfants chapardeurs en face d'adultes évolués, et de tout perdre en voulant tout avoir.Que sommes-nous à côté de ces êtres en avance sur nous de plusieurs millénaires ? Des barbares fiersde leur « civilisation » mécanique, des impérialistes ne connaissant que l'intérêt et le profit. On comprend quele Peuple souterrain ne tienne pas tellement à se lier avec ses voisins de la surface. On comprend aussi qu'ils'inquiète de ses jeux atomiques.Tant que nous n'aurons pas renoncé à nos instincts guerriers, détruit et enterré toutes les armes nucléaires; tant que nous n'aurons pas établi un gouvernement mondial, avec une seule justice, une seule police, etque nous n'aurons pas réorganisé notre système économique et financier sur une base plus équitable, en unmot, tant que nous ne serons pas devenus un peu meilleurs que nous sommes, il y a de grandes chances que ceMonde souterrain nous soit interdit, et que nous ne puissions que rêver sur les merveilles de cette fabuleusecivilisation.