UN DRAME ALGERIENd'excitation faite sous le couvert <strong>de</strong> la religion par le P.P. A. et les« Amis du Manifeste », ne visaient qu'un seul but : Détruire laFrance dans ce pays en exterminant tous les éléments nonmusul<strong>ma</strong>ns.« Ces troupes d'émeutiers étaient composées <strong>de</strong> tous lesmusul<strong>ma</strong>ns, du plus riche au plus pauvre, du <strong>de</strong>miintellectuel àl'ignorant, <strong>de</strong> l'athée au fanatique religieux en passant par lesyndicaliste, le petit bourgeois, l'ancien combattant, l'élu, le scoutet le sportif.« La quasiunanimité <strong>de</strong>s musul<strong>ma</strong>ns s'est donc réalisée contretout ce qui est français, contre toutes les organisations patriotiques,politiques, corporatives ou autres, qui, à différents titres,représentaient un idéal qui n'est pas le leur.« D'où venaient les insurgés ? De la ville <strong>de</strong> Guel<strong>ma</strong> d'abord,où les conditions <strong>de</strong> la vie et le ravitaillement local étaientparticulièrement favorables et où la misère n'avait pas fait sonapparition. Les nombreuses perquisitions opérées dans leshabitations <strong>de</strong>s musul<strong>ma</strong>ns ont permis <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong>s quantitéstrès importantes <strong>de</strong> blé, <strong>de</strong> farine, <strong>de</strong> semoule, d'huile et toutessortes <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaires.« Les insurgés venant <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Guel<strong>ma</strong> <strong>de</strong>scendaient <strong>de</strong>shauteurs surplombant la ville (Gounod, Lapaine, Petit, Millésimo,Héliopolis, GuelâatBouSba, Gallieni, Keller<strong>ma</strong>n, Clauzel,Durenbourg). Toutes ces contrées, très riches, assuraient une viefacile et paisible aussi bien aux Européens qu'aux musul<strong>ma</strong>ns. Lanature, riante et prospère, <strong>ma</strong>lgré le cataclysme qui vient <strong>de</strong>l'en<strong>de</strong>uiller et <strong>de</strong> détruire une partie <strong>de</strong> sa vie, semble adresser unnouvel appel à l'homme qui retourne vers elle, un appel à la vie età la paix. Dans toutes ces régions, les fermes et les villageseuropéens sont détruits, les habitations pillées. Les conduites d'eaudétruites par endroits alors que les fermes et les mechtas <strong>de</strong>smusul<strong>ma</strong>ns, à flanc <strong>de</strong> coteaux, ou sur <strong>de</strong>s pitons ou <strong>de</strong>s hauteurs,178UN DRAME ALGERIENavec leurs terres emblavées, leurs jardins verdoyants, sourientencore au soleil du printemps.« Les insurgés sont donc partis <strong>de</strong> ces régions riches où lamisère non plus n'avait pas fait son apparition, où les stocks <strong>de</strong> blé,par centaines <strong>de</strong> quintaux, d'huile, <strong>de</strong> tissus en ballots, etc., ont étéretrouvés après la fuite <strong>de</strong>s émeutiers en dissi<strong>de</strong>nce. Tous cescroisés d'une époque nouvelle avaient revêtu leur tenue <strong>de</strong> para<strong>de</strong>,ils avaient dans leurs rangs toutes les couches <strong>de</strong> la <strong>ma</strong>ssemusul<strong>ma</strong>ne : du gros terrien au khamès, <strong>de</strong> l'affranchi au fanatiquereligieux, jusqu'au <strong>ma</strong>rabout et à l'ancien militaire qui dirigeait lesopérations du point <strong>de</strong> vue stratégique.« Il est donc avéré que les tristes événements qui viennent <strong>de</strong> sedérouler n'ont rien d'une explosion soudaine provoquée par lesconditions économiques du temps présent. Aucune revendicationparticulière, aucun désir spécial n'ont conduit les insurgés verscette sauvagerie inconnue <strong>de</strong>puis les temps les plus reculés <strong>de</strong> lapacification <strong>de</strong> l'Algérie. Seulement la guerre sainte a galvanisétous ces hommes pour un combat qui dépasse le cadre dusyndicalisme et vise purement et simplement à bouter hors <strong>de</strong>l'Algérie, par le crime et par la plus gran<strong>de</strong> sauvagerie, tous lesEuropéens qui vivent sur son sol.« Il appartient <strong>ma</strong>intenant à tous les Français <strong>de</strong> dégager pourl'avenir un enseignement qui leur soit profitable. La force et la foifrançaises re<strong>de</strong>viennent nécessaires avec, comme corollaire, lajustice, une justice clairvoyante, sereine, <strong>ma</strong>is impitoyable, quisaura aller jusqu'aux sources mêmes du <strong>ma</strong>l pour assainir l'opinionmusul<strong>ma</strong>ne et reconstruire ensuite une union indispensable entretous les Français d'origine et différentes, y compris lesmusul<strong>ma</strong>ns.La France, au cours d'une longue histoire, a vu toujours, <strong>ma</strong>lgrétous les écueils rencontrés <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles, sur les chemins <strong>de</strong> sa179
UN DRAME ALGERIENgran<strong>de</strong>ur, renaître et s'affirmer un idéal <strong>de</strong> justice et <strong>de</strong> fraternité.« Les Français d'Algérie lui font confiance pour les remè<strong>de</strong>s àapporter aune situation qui, si elle n'était pas comprise,constituerait à brève échéance, la perte <strong>de</strong>s trois départements<strong>algérien</strong>s et, partant, la fin <strong>de</strong> l'Afrique du Nord française.« <strong>Un</strong> impérieux <strong>de</strong>voir s'impose à tous les Français : dire lavérité quoiqu'il puisse en coûter aux fils <strong>de</strong> ceux qui ont donné aumon<strong>de</strong> les plus grands principes hu<strong>ma</strong>ins <strong>de</strong> liberté, <strong>de</strong> justice et<strong>de</strong> fraternité. Il faut réfléchir et reconsidérer nos positionspolitiques et économiques respectives visàvis <strong>de</strong>s musul<strong>ma</strong>ns. Ilest urgent <strong>de</strong> s'arrêter un instant et <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r l'avenir en face. Entoute objectivité, les guerres <strong>de</strong> religion ne sont plus <strong>de</strong> notreépoque. La pensée française et la République, <strong>de</strong>puis centcinquante ans, les ont condamnées irrémédiablement.« La tâche primordiale qui s'offre à nous, avant <strong>de</strong> reprendrenotre <strong>ma</strong>rche vers la lumière, vers la cité future, est <strong>de</strong> combattresur cette terre d'Algérie le fanatisme religieux musul<strong>ma</strong>n, danstous les do<strong>ma</strong>ines et partout où il continue à se <strong>ma</strong>nifester. Plustard, les musul<strong>ma</strong>ns nous en sauront gré, et sous les plis dudrapeau tricolore en Algérie, une France nouvelle renaîtra plusbelle et plus généreuse dans la concor<strong>de</strong> et la paix bienfaisantesqui profiteront à tous les Algériens.« Il nous sera possible alors <strong>de</strong> fêter la Victoire du 8 <strong>ma</strong>i 1945.Elle sera notre Victoire <strong>algérien</strong>ne, en tous points comparable à lagran<strong>de</strong> Victoire sur le nazisme. La civilisation aura enfin triomphé<strong>de</strong> la barbarie.« Ce rapport a été adopté à l'unanimité par tous lesresponsables et adhérents <strong>de</strong>s syndicats constituant l'<strong>Un</strong>ion locale<strong>de</strong> Guel<strong>ma</strong> dans la séance du 20 juin 1945. »UN DRAME ALGERIENVoilà un fait nouveau dans l'histoire <strong>de</strong>s partis avancés opéranten ce moment en Afrique du Nord. Soulignons simplement cetavertissement éloquent donné par <strong>de</strong>s participants d'une petite ville<strong>de</strong> province <strong>algérien</strong>ne, dont le témoignage apporte un jet <strong>de</strong>lumière sur l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autochtones dans nos luttes sociales.Les hommes qui observent <strong>de</strong>puis quelque temps lesévénements politiques au sud <strong>de</strong> la Méditerranée n'ont pas <strong>ma</strong>nquéd'observer l'engouement avec lequel les musul<strong>ma</strong>ns, serviteurs <strong>de</strong>la religion la plus absolue et la plus intransigeante qui soit, ont liépartie avec les groupes les plus avancés et les plus libertaires <strong>de</strong>France.« Les communistes, disaiton, cherchent à « noyauter lesArabes ». D'autres répondaient : « En réalité ce sont les Arabes quivont noyauter les communistes. » Et les <strong>de</strong>ux versions sontaujourd'hui justifiées. Les chefs <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s organisées pour assurerle <strong>ma</strong>ssacre <strong>de</strong>s Français <strong>de</strong> Guel<strong>ma</strong> sans distinction <strong>de</strong> partisétaient <strong>de</strong>s ouvriers indigènes adhérents <strong>de</strong> la C.G.T. et bienreconnaissables aux « bleus » qui leur avaient été récemmentdistribués par le bureau <strong>de</strong> la Section locale. Ils exécutaient laconsigne donnée par le P.P.A. et les « Amis du Manifeste » contretous les Français sans exception, y compris les ca<strong>ma</strong>ra<strong>de</strong>s <strong>de</strong> laveille... »A Guel<strong>ma</strong> comme à Sétif, tout ce qui était français d'origine<strong>de</strong>vait être exécuté.180181
- Page 1 and 2:
UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIEN
- Page 3 and 4:
UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIENE
- Page 6 and 7:
UN DRAME ALGERIENEt grâce à une p
- Page 8 and 9:
UN DRAME ALGERIENLE DRAME DE SETIFC
- Page 11 and 12:
UN DRAME ALGERIENIl est rejoint par
- Page 13 and 14:
UN DRAME ALGERIEN« Ce fut d'abord
- Page 15 and 16:
UN DRAME ALGERIENdu maire de Sétif
- Page 17 and 18:
UN DRAME ALGERIENM. Justin Fages fi
- Page 19 and 20:
UN DRAME ALGERIENdeux conseillers i
- Page 21 and 22:
UN DRAME ALGERIENL'enfant terroris
- Page 23 and 24:
UN DRAME ALGERIENL'arrivée à Pér
- Page 25 and 26:
UN DRAME ALGERIEN« Guerfi Mohamed
- Page 27 and 28:
UN DRAME ALGERIENA CHEVREULL'embran
- Page 29 and 30:
UN DRAME ALGERIENbande, laquelle se
- Page 31 and 32:
UN DRAME ALGERIENDevant les promess
- Page 33 and 34:
UN DRAME ALGERIEN— Le 13 novembre
- Page 35 and 36:
UN DRAME ALGERIENaux indigènes les
- Page 37 and 38:
UN DRAME ALGERIENDe toute la régio
- Page 39 and 40: UN DRAME ALGERIENrisquant la mort p
- Page 41 and 42: UN DRAME ALGERIENtoutes parts. Beau
- Page 43 and 44: UN DRAME ALGERIENOn verra plus loin
- Page 45 and 46: UN DRAME ALGERIENaux nombreux Fran
- Page 47 and 48: UN DRAME ALGERIENNous citons :« Le
- Page 49 and 50: UN DRAME ALGERIENsont acquittés ou
- Page 51 and 52: UN DRAME ALGERIENlégionnaires sont
- Page 53 and 54: UN DRAME ALGERIENsont distribuées
- Page 55 and 56: UN DRAME ALGERIENOn recueille un ma
- Page 57 and 58: UN DRAME ALGERIENintervenue avec ra
- Page 59 and 60: UN DRAME ALGERIENson adjoint, M. Ho
- Page 61 and 62: UN DRAME ALGERIENmurs, abritezvou
- Page 63 and 64: UN DRAME ALGERIENIl était bon, pen
- Page 65 and 66: UN DRAME ALGERIENmaison du directeu
- Page 67 and 68: UN DRAME ALGERIENchargé de la surv
- Page 69 and 70: UN DRAME ALGERIENPas pour longtemps
- Page 71 and 72: UN DRAME ALGERIENLa date de livrais
- Page 73 and 74: UN DRAME ALGERIENcontinuateurs. Ils
- Page 75 and 76: UN DRAME ALGERIENL'émeute était d
- Page 77 and 78: UN DRAME ALGERIEN« Je me rendais,
- Page 79 and 80: UN DRAME ALGERIENA ELMILIASituée
- Page 81 and 82: UN DRAME ALGERIENl'hostilité des i
- Page 83 and 84: UN DRAME ALGERIENsurgissant des fro
- Page 85 and 86: UN DRAME ALGERIENprêts à tout, de
- Page 87 and 88: UN DRAME ALGERIENflagrants, l'opini
- Page 89: UN DRAME ALGERIEN« L'insurrection
- Page 93 and 94: UN DRAME ALGERIENles appelant par l
- Page 95 and 96: UN DRAME ALGERIENamis, par les visi
- Page 97 and 98: UN DRAME ALGERIENCe n'est qu'à 18
- Page 99 and 100: UN DRAME ALGERIENLes émeutiers arr
- Page 101 and 102: UN DRAME ALGERIENTout à coup, on e
- Page 103 and 104: UN DRAME ALGERIENCeci n'est pas du
- Page 105 and 106: UN DRAME ALGERIENHeureusement, pers
- Page 107 and 108: UN DRAME ALGERIENils étaient juch
- Page 109 and 110: UN DRAME ALGERIENà poignarder sa f
- Page 111 and 112: UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIENP
- Page 113 and 114: UN DRAME ALGERIENUne première liai
- Page 115 and 116: UN DRAME ALGERIENA KELLERMANNLe 5 m
- Page 117 and 118: UN DRAME ALGERIENLe 1er mai, un dé
- Page 119 and 120: UN DRAME ALGERIEN1945, le garde for
- Page 121 and 122: UN DRAME ALGERIEN« Il est pénible
- Page 123 and 124: UN DRAME ALGERIENrapidement tourné
- Page 125 and 126: UN DRAME ALGERIENCela se traduisait
- Page 127 and 128: UN DRAME ALGERIEN— La misère ne
- Page 129 and 130: UN DRAME ALGERIENdans une région e
- Page 131 and 132: UN DRAME ALGERIENcéréales. Elle a
- Page 133 and 134: UN DRAME ALGERIENcondamnations envi
- Page 135 and 136: UN DRAME ALGERIENLeur œuvre, ils o
- Page 137 and 138: UN DRAME ALGERIENles mesures qui pr
- Page 139 and 140: UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIENd
- Page 141 and 142:
UN DRAME ALGERIENMais, étant en co
- Page 143 and 144:
UN DRAME ALGERIENAu sujet du blé,
- Page 145 and 146:
UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIENT