UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIEN« Pendant les trois premiers jours <strong>de</strong>s événements, l'ordre et lasécurité ont donc été assurés en ville et, autant qu'il a été possible,dans la région, par la coordination <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> police, <strong>de</strong> lagendarmerie, <strong>de</strong> l'armée et <strong>de</strong> la milice civique, à l'entièresatisfaction <strong>de</strong> tous. »LA VERITE SUR L'INSURRECTIONUN DOCUMENTC'est bien à une insurrection que la région <strong>de</strong> Guel<strong>ma</strong> a dû faireface, ayant le même caractère que les faits insurrectionnels qui sesont produits à Sétif et dans la banlieue.Le mot d'émeute traduit <strong>ma</strong>l, en effet, l'effort <strong>ma</strong>ssif, collectif,auquel nous avons assisté. Ce mot n'a qu'une excuse : tenter <strong>de</strong>minimiser l'importance du mouvement traduisant en actiondéchaînée la politique <strong>de</strong> haine entretenue contre la France <strong>de</strong>puisplusieurs années, au su et au vu <strong>de</strong> tous les pouvoirs publics qui sesont succédés en Afrique du Nord.Les Français d'Algérie se sont vus brusquement engagés dansune action <strong>de</strong> guerre longuement préparée et préméditée,savamment organisée, et qui n'a <strong>ma</strong>nqué son but que par suited'inci<strong>de</strong>nts inattendus. Le but poursuivi n'étant pas atteint, oncherche aujourd'hui à donner une fausse interprétation ausoulèvement du 8 <strong>ma</strong>i, on trompe ouvertement, par <strong>de</strong>s mensonges170171
UN DRAME ALGERIENflagrants, l'opinion publique en France. On invoque la faim, l'état<strong>de</strong> misère <strong>de</strong>s révoltés, on dénonce les victimes françaises commeles organisateurs <strong>de</strong> l'émeute : autant <strong>de</strong> contrevérités impu<strong>de</strong>ntesqui ne trouvent pas <strong>de</strong> démentis suffisants dans la métropole,laquelle, <strong>de</strong> bonne foi, condamne <strong>de</strong>s Français, frappés parce qu'ilsreprésentaient la France dans un pays qui est, géographiquement,politiquement, historiquement, la suprême espérance <strong>de</strong> notrePatrie dans l'avenir.Mensonges impu<strong>de</strong>nts, disonsnous, et nous pouvons apporterau débat qui s'ouvrira <strong>de</strong><strong>ma</strong>in (1), trop tard peutêtre, pour la causefrançaise, <strong>de</strong> nombreux documents.En voici un, démonstratif au possible, qui é<strong>ma</strong>ne d'uneassociation apparentée jusqu'à ce jour aux auteurs <strong>de</strong>s traitsprovocateurs appuyant, en France et en Algérie, les menéesantifrançaises.A Guel<strong>ma</strong>, comme dans toutes les villes françaises existent <strong>de</strong>spartis avancés qui, comme tous les partis, comprennent <strong>de</strong>s agitéset <strong>de</strong>s braves gens. Ces partis avancés organisent <strong>de</strong>s syndicats quisont <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> où les indigènes sont admis avecempressement.<strong>Un</strong> bureau d'<strong>Un</strong>ion locale <strong>de</strong> ces partis groupe plusieurssyndicats : les P.T.T., les cheminots, les employés communaux, lepersonnel civil <strong>de</strong> la guerre, tous fervents a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> la C.G.T. Enprésence <strong>de</strong> la gravité <strong>de</strong>s événements, le bureau a pris part, auxcôtés <strong>de</strong>s autorités constituées, à la défense <strong>de</strong> la ville. Cela lui aété vivement reproché par le Comité général extraordinaire duparti, qui a traité son action d'« activité antisyndicaliste etdangereuse ».L'<strong>Un</strong>ion locale a riposté, et <strong>de</strong> façon <strong>ma</strong>gistrale, par un rapportqui accuse à la fois une hauteur <strong>de</strong> vues et un patriotisme dignesUN DRAME ALGERIENd'être cités en exemple. <strong>Un</strong> tel document a sa place ici. Il doit êtrecité in extenso. Il constitue un procèsverbal <strong>de</strong> constat en mêmetemps qu'une page d'Histoire. En voici le texte, émouvant <strong>de</strong>franchise et <strong>de</strong> simplicité.ANALYSE DES FAITS« 1° Avant l'insurrection. — Depuis quelques mois le milieusyndicaliste musul<strong>ma</strong>n, qui comprenait la <strong>ma</strong>jorité <strong>de</strong>s adhérentsdans tous les syndicats <strong>de</strong> Guel<strong>ma</strong> et sa région, montrait unehostilité très <strong>ma</strong>rquée à l'égard <strong>de</strong>s éléments européens dusyndicalisme. La plus petite revendication, l'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> travail leplus insignifiant étaient grossis et déformés intentionnellement parles musul<strong>ma</strong>ns, dans un but <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> antifrançaise d'abord etsurtout pour en arriver à déconsidérer les responsables ou lesmembres européens <strong>de</strong>s différents syndicats. La dé<strong>ma</strong>gogie la plusgrossière et la surenchère se donnaient libre cours et ellessemblaient nettement être la conséquence <strong>de</strong> directives reçues <strong>de</strong>milieux nationalistes. Certains musul<strong>ma</strong>ns qui étaient jusque làrestés fidèles à la cause française adoptèrent même une attitu<strong>de</strong>suspecte qui dénotait la naissance d'un courant profond, d'unevéritable folie collective, qui allaient tout emporter. Dans les<strong>de</strong>rniers jours qui précédèrent les événements, l'arrogance était àson comble et les provocations se succédaient sans cesse ; la lutteétait ouvertement engagée. Sur certains visages on lisait une haineféroce qui allait pouvoir s'assouvir, tandis que d'autres affichaientun sourire entendu qui présageait une explosion très proche : « Çava changer », tel était le slogan en vogue. La conclusion quetiraient les Européens, en général, <strong>de</strong> cette situation et <strong>de</strong> cet étatd'esprit était que les musul<strong>ma</strong>ns comme les Européens attendaient,(1) Ces lignes ont été écrites en décembre 1945,172173
- Page 1 and 2:
UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIEN
- Page 3 and 4:
UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIENE
- Page 6 and 7:
UN DRAME ALGERIENEt grâce à une p
- Page 8 and 9:
UN DRAME ALGERIENLE DRAME DE SETIFC
- Page 11 and 12:
UN DRAME ALGERIENIl est rejoint par
- Page 13 and 14:
UN DRAME ALGERIEN« Ce fut d'abord
- Page 15 and 16:
UN DRAME ALGERIENdu maire de Sétif
- Page 17 and 18:
UN DRAME ALGERIENM. Justin Fages fi
- Page 19 and 20:
UN DRAME ALGERIENdeux conseillers i
- Page 21 and 22:
UN DRAME ALGERIENL'enfant terroris
- Page 23 and 24:
UN DRAME ALGERIENL'arrivée à Pér
- Page 25 and 26:
UN DRAME ALGERIEN« Guerfi Mohamed
- Page 27 and 28:
UN DRAME ALGERIENA CHEVREULL'embran
- Page 29 and 30:
UN DRAME ALGERIENbande, laquelle se
- Page 31 and 32:
UN DRAME ALGERIENDevant les promess
- Page 33 and 34:
UN DRAME ALGERIEN— Le 13 novembre
- Page 35 and 36: UN DRAME ALGERIENaux indigènes les
- Page 37 and 38: UN DRAME ALGERIENDe toute la régio
- Page 39 and 40: UN DRAME ALGERIENrisquant la mort p
- Page 41 and 42: UN DRAME ALGERIENtoutes parts. Beau
- Page 43 and 44: UN DRAME ALGERIENOn verra plus loin
- Page 45 and 46: UN DRAME ALGERIENaux nombreux Fran
- Page 47 and 48: UN DRAME ALGERIENNous citons :« Le
- Page 49 and 50: UN DRAME ALGERIENsont acquittés ou
- Page 51 and 52: UN DRAME ALGERIENlégionnaires sont
- Page 53 and 54: UN DRAME ALGERIENsont distribuées
- Page 55 and 56: UN DRAME ALGERIENOn recueille un ma
- Page 57 and 58: UN DRAME ALGERIENintervenue avec ra
- Page 59 and 60: UN DRAME ALGERIENson adjoint, M. Ho
- Page 61 and 62: UN DRAME ALGERIENmurs, abritezvou
- Page 63 and 64: UN DRAME ALGERIENIl était bon, pen
- Page 65 and 66: UN DRAME ALGERIENmaison du directeu
- Page 67 and 68: UN DRAME ALGERIENchargé de la surv
- Page 69 and 70: UN DRAME ALGERIENPas pour longtemps
- Page 71 and 72: UN DRAME ALGERIENLa date de livrais
- Page 73 and 74: UN DRAME ALGERIENcontinuateurs. Ils
- Page 75 and 76: UN DRAME ALGERIENL'émeute était d
- Page 77 and 78: UN DRAME ALGERIEN« Je me rendais,
- Page 79 and 80: UN DRAME ALGERIENA ELMILIASituée
- Page 81 and 82: UN DRAME ALGERIENl'hostilité des i
- Page 83 and 84: UN DRAME ALGERIENsurgissant des fro
- Page 85: UN DRAME ALGERIENprêts à tout, de
- Page 89 and 90: UN DRAME ALGERIEN« L'insurrection
- Page 91 and 92: UN DRAME ALGERIENgrandeur, renaîtr
- Page 93 and 94: UN DRAME ALGERIENles appelant par l
- Page 95 and 96: UN DRAME ALGERIENamis, par les visi
- Page 97 and 98: UN DRAME ALGERIENCe n'est qu'à 18
- Page 99 and 100: UN DRAME ALGERIENLes émeutiers arr
- Page 101 and 102: UN DRAME ALGERIENTout à coup, on e
- Page 103 and 104: UN DRAME ALGERIENCeci n'est pas du
- Page 105 and 106: UN DRAME ALGERIENHeureusement, pers
- Page 107 and 108: UN DRAME ALGERIENils étaient juch
- Page 109 and 110: UN DRAME ALGERIENà poignarder sa f
- Page 111 and 112: UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIENP
- Page 113 and 114: UN DRAME ALGERIENUne première liai
- Page 115 and 116: UN DRAME ALGERIENA KELLERMANNLe 5 m
- Page 117 and 118: UN DRAME ALGERIENLe 1er mai, un dé
- Page 119 and 120: UN DRAME ALGERIEN1945, le garde for
- Page 121 and 122: UN DRAME ALGERIEN« Il est pénible
- Page 123 and 124: UN DRAME ALGERIENrapidement tourné
- Page 125 and 126: UN DRAME ALGERIENCela se traduisait
- Page 127 and 128: UN DRAME ALGERIEN— La misère ne
- Page 129 and 130: UN DRAME ALGERIENdans une région e
- Page 131 and 132: UN DRAME ALGERIENcéréales. Elle a
- Page 133 and 134: UN DRAME ALGERIENcondamnations envi
- Page 135 and 136: UN DRAME ALGERIENLeur œuvre, ils o
- Page 137 and 138:
UN DRAME ALGERIENles mesures qui pr
- Page 139 and 140:
UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIENd
- Page 141 and 142:
UN DRAME ALGERIENMais, étant en co
- Page 143 and 144:
UN DRAME ALGERIENAu sujet du blé,
- Page 145 and 146:
UN DRAME ALGERIENUN DRAME ALGERIENT