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Un drame algérien - Alger de ma jeunesse

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UN DRAME ALGERIENLA FORET EN DEUIL...TAMENTOUT, AIN SETTAH, BIABEL,TAMSOUT, ETC.Nous avons relaté, à propos <strong>de</strong>s événements survenus dans lacommune mixte d'Oued Marsa, le <strong>drame</strong> rapi<strong>de</strong>, qui, dans la cour<strong>de</strong> la <strong>ma</strong>ison forestière <strong>de</strong> Tamsout, avait étendu <strong>de</strong>ux cadavres,celui <strong>de</strong> M. Marceau Lambert et celui <strong>de</strong> sa femme, née GabrielleLucas. Ces Français étaient âgés <strong>de</strong> 48 et 44 ans. Ils avaient étéprévenus, par les soins <strong>de</strong> la commune mixte, à Cap Aokas, <strong>de</strong> lagravité <strong>de</strong>s événements, et priés <strong>de</strong> se replier sur le bordjadministratif, où l'on organisait <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> défense.Le gar<strong>de</strong> avait haussé les épaules ; Partir ? Et pour quelleraison ? Il n'avait que <strong>de</strong>s amis dans le pays ! Il avait fait quelquesprocès­verbaux, <strong>ma</strong>is les indigènes ne lui en voulaient pas. Ilfaisait son métier, quoi ! Et ce qui est juste reste juste. Il était sansappréhension. Il en avait vu bien d'autres ! Sa croix <strong>de</strong> guerre, samédaille militaire, encadrant sa médaille forestière, étaient là pourl'attester. Il entendait rester chez lui, à son poste. Sa femme nediscuta même pas. Son <strong>de</strong>voir était d'être à côté <strong>de</strong> son <strong>ma</strong>ri.146UN DRAME ALGERIENLe premier groupe d'émeutiers qui se rua sur la <strong>ma</strong>isonforestière abattit sans pitié ce soldat du <strong>de</strong>voir et sa <strong>ma</strong>lheureusecompagne.On apprit la triste nouvelle <strong>de</strong>ux jours après, à Cap Aokas. <strong>Un</strong>epremière patrouille, com<strong>ma</strong>ndée par M. Hosteins, ne put joindreles victimes. Et il fallut plusieurs jours pour arriver enfin àrecueillir leurs corps, leur donner les honneurs <strong>de</strong> la sépulture etcommencer l'enquête pour la recherche <strong>de</strong>s coupables. Lagendarmerie prêta son concours avec son dévouement habituel,pour l'accomplissement <strong>de</strong> ces tâches et for<strong>ma</strong>lités.***Dans la chefferie <strong>de</strong> Bordj Bou Arréridj, briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lafayette,se trouve un cantonnement soumis à la surveillance <strong>de</strong> la <strong>ma</strong>isonforestière <strong>de</strong> Bialel.Le gar<strong>de</strong> forestier, qui l'occupait, au moment <strong>de</strong>s troubles, M.Georges Feuvrier, était un jeune : 32 ans. Entendant <strong>de</strong>s bruits <strong>de</strong>cognée dans la forêt proche, il sortit <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>meure et se trouvabientôt en présence <strong>de</strong> délinquants. Il fut rapi<strong>de</strong>ment attaqué etabattu par ces <strong>de</strong>rniers, venus non pour couper du bois, <strong>ma</strong>is pourorganiser un guet­apens.<strong>Un</strong>e nouvelle victime s'inscrivait dans la liste funèbre quimettait la forêt en <strong>de</strong>uil (1).De la <strong>ma</strong>ison forestière <strong>de</strong> Bialel, il ne reste que <strong>de</strong>s ruinescalcinées. L'immeuble a été pillé, puis incendié.***A Tamentout, nous avons vu que la ferme Lochard, dont lesexploitants étaient heureusement absents, avait été respectée.(1) Le 7 août 1945, le Tribunal militaire <strong>de</strong> Constantine. a. condamné à mort les nommésBelayadi Khelifa, Belayadi Saïd et Bensid Abdallah, ce <strong>de</strong>rnier par contu<strong>ma</strong>ce, pour le crime <strong>de</strong>Bialel.147

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