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Un drame algérien - Alger de ma jeunesse

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UN DRAME ALGERIENFrançais étaient exterminés dans ce centre.Des ouvriers indigènes avaient, disaient­ils, protesté. On citaitune ferme arabe, proche <strong>de</strong> l'agglomération, qui avait reçu lesfamilles du chef du groupe du Manifeste <strong>de</strong> la région et d'un caïd,tous <strong>de</strong>ux arrêtés <strong>de</strong>puis, puis graciés, ferme qui, dans la nuit,recevait <strong>de</strong>s visites <strong>de</strong>s émeutiers.La situation était tendue. Rouached s'organise pour la défense.<strong>Un</strong>e patrouille militaire arrive le <strong>ma</strong>tin. On prend <strong>de</strong>s dispositions.Pendant huit nuits, les familles françaises se sont réfugiées dans lebordj­école qui domine le centre.Les fermes françaises <strong>de</strong> Merdj El Kébir et la <strong>ma</strong>isoncantonnière située sur la route allant à Chateaudun du Rhumeln'ont pas été inquiétées. Cependant, sur cette route, trois membresd'une famille indigène influente <strong>de</strong> la région ont été arrêtés le 10<strong>ma</strong>i. Ils étaient à cheval, armés <strong>de</strong> fusils, ceinturés <strong>de</strong> cartouches.Interrogés, ils répondaient : « Nous allons à Chateaudun pour tuerles Français. » L'un d'eux est mort en prison. Les <strong>de</strong>ux autres ontété condamnés par le Tribunal militaire.Par les détails qui précè<strong>de</strong>nt, on voit qu'il s'en est fallu <strong>de</strong> peuque le mouvement insurrectionnel s'éten<strong>de</strong> vers Mila, où <strong>de</strong>sattroupements nocturnes ont, du reste, été signalés, en mêmetemps qu'à Rouached.Fedj M'Zala a donc joué le rôle <strong>de</strong> barrage opposé à l'émeute et,par son attitu<strong>de</strong>, a limité l'étendue du désastre dans l'est <strong>de</strong> larégion sétifîenne.***Pendant trois jours, en septembre 1945, le Tribunal militaire <strong>de</strong>Constantine s'est occupé <strong>de</strong>s événements tragiques <strong>de</strong> Fedj M'Zala.Ces événements s'étant déroulés dans la nuit, les culpabilités n'ontpu être établies pour beaucoup <strong>de</strong> coupables. De nombreuses130UN DRAME ALGERIENarrestations avaient, cependant, été opérées. Presque toutesintéressaient <strong>de</strong>s inculpés qui <strong>de</strong>vaient leur situation et leur moyensd'existence aux Français <strong>de</strong> la région. 57 accusés se pressaientdans la salle d'audience. 27 ont été acquittés.On été condamnés :Aux travaux forcés à perpétuité : Moussi Bachir (parcontu<strong>ma</strong>ce) ;A 20 ans <strong>de</strong> réclusion : Boutraa Ali ;A 15 ans <strong>de</strong> travaux forcés : Boulfous Mohamed et KouicemLarbi ;A 10 ans : Kouicem Tahar et Khalfa Mouloud ;A 2 ans <strong>de</strong> prison dans une colonie pénitentiaire : BenlarbiAb<strong>de</strong>rrah<strong>ma</strong>ne.Ont enfin été frappés par cinq ans <strong>de</strong> travaux forcés lesnommés : Amora Ali, Boukerdja A<strong>ma</strong>r, Belbaali Alloua,Bounegab Azzedine, Boudjab A<strong>ma</strong>r, Ha<strong>ma</strong>ra Messaoud, MermoulTahar, Mermoul Lounis, Mermoul Merouani, Mermoul A<strong>ma</strong>r (ditMohamed), Mermoul Messaoud, Boudjellal Mohamed, BrikaSalab, Mermoul Larbi, Bou<strong>de</strong>rez Mohamed, Leftaha A<strong>ma</strong>r, MaliA<strong>ma</strong>r, Raï Tahar (dit Mohamed).A DJEMILANous en aurons terminé avec la commune mixte <strong>de</strong> FedjM'Zala, lorsque nous aurons relaté, brièvement, les inci<strong>de</strong>nts quise sont produits à Djemila.Le nom <strong>de</strong> Djemila évoque le souvenir <strong>de</strong> Cuicul, l'antique citéro<strong>ma</strong>ine, dont les ruines imposantes se découvrent, chaque jourdavantage, grâce à notre service archéologique, représenté surplace par Mlle Allais, directrice <strong>de</strong>s fouilles.Il y avait peu <strong>de</strong> Français à Djemila : Mme et M. Querard,131

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