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Un drame algérien - Alger de ma jeunesse

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UN DRAME ALGERIENsont distribuées aux hommes. Des groupes sont formés pourassurer un service <strong>de</strong> patrouilles.On déplore l'absence <strong>de</strong> plusieurs personnes. La nuit, consacréeà l'organisation <strong>de</strong> la défense, est assez calme.Le 10 <strong>ma</strong>i, on apprend que <strong>de</strong>s concentrations d'émeutiers ontlieu à peu <strong>de</strong> distance. On évalue leur effectif à un millier <strong>de</strong>personnes environ.On conserve la communication sur Souk El Tenine. A 9 heures,<strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> feu y ont été tirés sur la troupe.De Mansouria, M. Clanet, adjoint spécial, a annoncé, la veille,qu'ayant obtenu <strong>de</strong>s armes <strong>de</strong> guerre, il assurait la sécurité ducentre par <strong>de</strong>s patrouilles.C'est le 10 <strong>ma</strong>i que <strong>de</strong>ux compagnies, avec les capitainesArbola et Guarzulino, se portent au secours <strong>de</strong> Kerrata, en partant<strong>de</strong> Souk El Tenine. Il va falloir percer le passage <strong>de</strong>s gorges, et ilfaut s'attendre à <strong>de</strong>s résistances. On est décidé. On échange <strong>de</strong>scoups <strong>de</strong> feu. Tout à coup, on voit arriver un détachement <strong>de</strong> laLégion Étrangère. On a donc fait la jonction. Kerrata est délivrée,après un <strong>drame</strong> horrible, nous l'avons raconté.On liqui<strong>de</strong> les <strong>de</strong>rnières résistances <strong>de</strong>s rebelles dans lesgorges. <strong>Un</strong> légionnaire est blessé mortellement... Vers 15 h. 30, onentend <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> feu tirés à <strong>de</strong>ux kilomètres <strong>de</strong> Souk El Tenine.Dans la soirée, Cap Aokas semble encerclé.Des patrouilles partent en reconnaissance. Elles reçoivent <strong>de</strong>scoups <strong>de</strong> feu et se replient. L'une dirigée, par M. Hosteins,constate que les routes sont coupées, que <strong>de</strong>s fils téléphoniques,sectionnés, traînent à terre. Le bruit court que 2.000 émeutierss'apprêtent à attaquer Cap Aokas. Le village est évacué par tous lesfrançais. Des groupes militaires arrivent pour participer à ladéfense. La cité administrative abrite 412 civils dont 71 enfants,UN DRAME ALGERIENsous la direction <strong>de</strong> Mme Brives, qui trouve à chacun sa place etdont le <strong>ma</strong>ri secon<strong>de</strong> la défense <strong>de</strong> Souk El Tenine ; on répartit lessalles <strong>de</strong> la <strong>ma</strong>ison commune et <strong>de</strong>s appartements aux réfugiés. Oncampe au mieux. Les enfants sont particulièrement entourés. Leravitaillement a été assuré par les fermes <strong>de</strong>s environs, au moment<strong>de</strong> leur évacuation, à titre bénévole, et aussi par <strong>de</strong>s réquisitionsopérées partout où la chose a été possible.En l'absence <strong>de</strong> son chef, M. Hosteins, Administrateur ensecond, a organisé <strong>de</strong>s patrouilles auxquelles il participe avec uneactivité re<strong>ma</strong>rquable. M. Chambon, chef du secrétariat, a étédélégué au téléphone qui ne tar<strong>de</strong> pas à être coupé.Le 10 au <strong>ma</strong>tin, le sous­préfet <strong>de</strong> Bougie, M. Byr, a réussi àarriver à Souk El Tenine. Il revient à Bougie après s'être renducompte <strong>de</strong> la situation. Il passe à 11 heures à Cap Aokas. Arrivent,en même temps que lui, M. Brives et les Français évacués <strong>de</strong> SoukEl Tenine.Après son départ <strong>de</strong> Cap Aokas, où il ne fait que s'arrêter,survient, vers midi, un détachement <strong>de</strong> 13 fusiliers <strong>ma</strong>rins. Lecamion qui les transporte ai<strong>de</strong> les gendarmes restant à Souk ElTenine à rejoindre le centre <strong>de</strong> la commune mixte.Journée chargée, grosse d'inquiétu<strong>de</strong>. La situation est vraimentgrave. Le téléphone ne fonctionne plus. On a dû couper la ligne.Du bordj, on a envoyé <strong>de</strong>s indigènes dévoués porter versBougie <strong>de</strong>s rapports indiquant l'accroissement du danger. Mais lesémissaires pourront­ils passer ? Ne jugeront­ils pas pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> nepas accomplir leur mission et <strong>de</strong> s'arrêter en route ?<strong>Un</strong> mo<strong>de</strong>ste infirmier, âgé <strong>de</strong> 35 ans, nommé Salhi Saïd, seprésente aux chefs <strong>de</strong> la défense. Il expose que si les chemins sontcoupés, il en reste un, accessible, celui <strong>de</strong> la mer. Il offre <strong>de</strong>franchir, à la rame, sur une barque légère, les vingt­cinq kilomètres104105

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