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Un drame algérien - Alger de ma jeunesse

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UN DRAME ALGERIENNous citons :« Le Receveur buraliste <strong>de</strong>s Amouchas, M. Bonici, informeKerrata <strong>de</strong> la situation (dans l'après­midi du 9 <strong>ma</strong>i). Il entend, ditil,frapper à grands coups dans les portes <strong>de</strong>s habitations voisines.Il s'est barricadé chez lui, après avoir essuyé plusieurs coups <strong>de</strong> feuà travers la porte d'entrée du bureau. Il téléphone dans la positioncouchée, pour échapper aux balles. »Voilà un fait qui méritait d'être noté, et qui confirme le souciadmirable du <strong>de</strong>voir dont ont fait preuve tous les préposés français<strong>de</strong>s P.T.T. dans l'accomplissement <strong>de</strong> leur tâche.Nous continuons :« Ont été incendiés, à Kerrata, les immeubles suivants :— La Justice <strong>de</strong> Paix ;— La <strong>ma</strong>ison <strong>de</strong> M. Atlan Abraham et <strong>de</strong> M. Hennene ;— <strong>Un</strong>e <strong>ma</strong>ison appartenant à M. Dieudonné, où logeaientMM. Henri Sax et Runtz ;— L'immeuble appartenant à Mme veuve Louis Dussaix, oùsont installés les bureaux <strong>de</strong> la Poste et plusieurs locataires ; lesémeutiers se sont heurtés là à une résistance armée.« ...M. <strong>de</strong> Fontguyon et le gar<strong>de</strong> champêtre Daynaud, armés <strong>de</strong>fusils Gras, ont défendu l'escalier avec énergie. Les autresdéfenseurs ont pris position <strong>de</strong>rrière les fenêtres métalliques quidonnent sur la rue principale et sur l'agglomération indigène <strong>de</strong>sBéni Meraï. Neuf hommes armés, <strong>ma</strong>is quel armementdérisoire !... »« ...En raison du nombre très restreint <strong>de</strong> cartouches dont nousdisposons, nous décidons <strong>de</strong> ne tirer que lorsque nous seronsattaqués.92UN DRAME ALGERIEN« ...MM. Binosi, chef mécanicien, et Micheli, gardien <strong>de</strong>prison, se sont réfugiés à la gendarmerie. M. Louis Dussaix fils estresté, avec toute sa famille et sa domesticité, dans sa <strong>de</strong>meure. Lesémeutiers, pris sous le feu <strong>de</strong> la gendarmerie et <strong>de</strong> l'immeuble, nepeuvent péné trer dans ce <strong>de</strong>rnier.« ...<strong>Un</strong> indigène du village, le nommé Boukerkour, pénètre avec<strong>de</strong>ux hommes voilés, dans la <strong>ma</strong>ison Fitoun, où se sont réfugiéesMme veuve Fitoun, ses nombreuses jeunes filles, ainsi queplusieurs femmes et jeunes filles <strong>de</strong> leurs amies. Il s'en va aprèsavoir constaté qu'il n'y a pas d'hommes à <strong>ma</strong>ssacrer. <strong>Un</strong> seul, M.Nakach, commerçant, avait cru <strong>de</strong>voir se cacher. Il a ainsi échappéaux émeutiers.« Poursuivant leur œuvre, les bandits pillent les, appartements<strong>de</strong> M. Zemmour Israël, dont la fille a été abattue et <strong>ma</strong>rtyrisée.« Ils incendient l'immeuble <strong>de</strong>s familles Atlan. Cinq personnes<strong>de</strong> ces familles, qui se sont réfugiées dans un réduit situé dans lacour et hors d'atteinte <strong>de</strong> l'incendie, échappent miraculeusement aufeu et au <strong>ma</strong>ssacre. Quinze autres personnes, composant la familleAtlan Simon, réfugiées dans la soupente <strong>de</strong> leur immeuble, qui n'apu être incendié, échapperont également au <strong>ma</strong>ssacre.« Il en est <strong>de</strong> même du propriétaire d'un hôtel, M. Hernan<strong>de</strong>z,que l'on voit surgir <strong>de</strong> la toiture <strong>de</strong> son établissement, lorsque ladélivrance du village a lieu.« A l'hôtel restaurant Dieudonné, le propriétaire et sa familles'étaient réfugiés dans une pièce qui n'a pas été visitée par lesémeutiers.« On frémit d'épouvante et d'horreur, a conclu M. Arron<strong>de</strong>au,en songeant au nombre <strong>de</strong> victimes qui seraient tombées sous lescoups <strong>de</strong>s assassins, si la <strong>ma</strong>jeure partie <strong>de</strong> la population ne s'étaitréfugiée, dès la veille, et au cours <strong>de</strong> la nuit, dans le vasteimmeuble appartenant à la Société Dussaix. »93

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