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Un drame algérien - Alger de ma jeunesse

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UN DRAME ALGERIENL'arrivée à Périgotville, où la bataille fait rage, coupe court au<strong>ma</strong>ssacre.« Mais douze cadavres sont relevés, sauvagement mutilés, lesfaces en bouillie, etc..« Quarante fusils et dix mille cartouches ont été enlevés aubordj administratif. Ils servent à tuer les Français <strong>de</strong> la région. »Le bureau <strong>de</strong> poste a été saccagé, les fils télégraphiques ettéléphoniques arrachés.A 19 h. 30, un second half­track et une section sénégalaisefoncent à nouveau, d'El­Ouricia — où le com<strong>ma</strong>ndant Biraben estblessé au poignet — sur Périgotville, où les habitants, on l'a ditplus haut, sont réunis au bordj.« Deux nouveaux barrages sérieux (blocs énormes qui viennentd'être posés) et qui sont battus par <strong>de</strong>s feux. L'adjudant Laroche,du 9e escadron <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong>, avec l'ai<strong>de</strong> d'un groupe <strong>de</strong> Sénégalaiset protégé par les feux <strong>de</strong>s mitrailleuses, dégage la route. »Au retour <strong>de</strong> Périgotville sur les Amouchas, par une routedirecte, le com<strong>ma</strong>ndant du convoi rencontre, non loin <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnierpoint, une voiture civile criblée <strong>de</strong> balles. Le conducteur, M.Parmentier, a vu son épouse tuée près <strong>de</strong> lui, au col <strong>de</strong> TiziN'Béchar. Le <strong>ma</strong>lheureux, fou <strong>de</strong> douleur, est recueilli.Le convoi arrive à Sétif à 2 heures du <strong>ma</strong>tin.Entre 14 h. 54 et 18 heures, le 8 <strong>ma</strong>i, quinze Français ont étéabattus par les émeutiers à Périgotville. Le <strong>ma</strong>ssacre a eu lieu auxcris <strong>de</strong> La guerre sainte! Voici les noms <strong>de</strong>s <strong>ma</strong>lheureuses victimessurprises avant qu'elles aient eu le temps <strong>de</strong> se mettre en état <strong>de</strong>défense :Sanbin Pierre, 35 ans ;Sanbin Pierre, 11 ans ;44UN DRAME ALGERIENRichaud Jean­Pierre, 69 ans ;Perret Edmond, 27 ans, en permission, <strong>de</strong>s Tabors <strong>ma</strong>rocains.Eymenier Gilbert, 27 ans, militaire en permission ;Vétillard, 18 ans, sans profession ;Fabrer Henri, 57 ans, propriétaire agriculteur, Juge <strong>de</strong> paixsuppléant ;Boissonnet, Hart<strong>ma</strong>nn, militaires qui accompagnaient M.Fabrer ;Flandrin Joseph, 45 ans, boulanger ;Morel Alexis, 57 ans, chef cantonnier, père <strong>de</strong> six enfants ;Carrier Charles, bourrelier ;Rousseau, Administrateur, chef <strong>de</strong> la commune ;Bancel, Administrateur adjoint ;Navaro, curé (tué sur la route et mutilé). Nous avons parlé <strong>de</strong> lamort <strong>de</strong> l'Administrateur <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Périgotville,M. Rousseau et <strong>de</strong> son adjoint, M. Bancel.MM. Rousseau et Bancel se trouvaient le <strong>ma</strong>tin du 8 <strong>ma</strong>i àKerrata, où avait lieu une cérémonie, à l'occasion <strong>de</strong> la victoire.Ces fonctionnaires, alertes, étaient revenus précipitamment versPérigotville. M. Rousseau apprenait en route que le car Deschanel,assurant les communications entre Sétif et Bougie, avait étéattaqué à son retour vers Bougie. Il arrivait à 13 h. 45 accompagné<strong>de</strong> son adjoint, M. Bancel et <strong>de</strong> M. El Ke<strong>ma</strong>l Mohamed Juge <strong>de</strong>paix, aux Amouchas. Ces autorités se dirigeaient aussitôt, dans ladirection d'El­Ouricia, vers la ferme Torrent, où l'agressionsignalée avait eu lieu.Arrivée à 21 kilomètres <strong>de</strong> Sétif, l'automobile <strong>de</strong>l'administrateur était arrêtée par un barrage <strong>de</strong> grosses pierres.Ayant voulu reculer, elle heurta une auto qui la suivait et étaitvenue se placer <strong>de</strong>rrière elle, empêchant toute évolution. A cemoment <strong>de</strong>s indigènes armés se précipitèrent vers la route.45

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