Première approche de la méliponiculture et des mélipones de Guyane

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1. Qu’est-ce que la méliponiculture ?La méliponiculture est l’élevage d’abeilles sans dard (Mélipones) visant la production de miel,tout comme l’apiculture avec l’abeille Apis (domestique, européenne, africanisée…), mais sonapproche peut être différente : elle ne vise pas uniquement la récolte de ce miel délicieux mais peutêtre éducative, scientifique ou écologique.Si la méliponiculture n’existe pas en Guyane, les Amérindiens ont toujours pratiqué uneactivité de cueillette. En 1968 J. Hurault mentionne une activité très développée par les Wayanas.Puis en 1972 F. Grenand cite 17 miels de Mélipones récoltés par les Wayampis « avec laparticularité de n’utiliser qu’un seul terme pour désigner à la fois l’abeille et le miel. Les traductionsdes différents miels sont les suivantes : miel de feu, miel de singe hurleur,miel de singe de nuit, mieldes abeilles à front noir, miel des abeilles gardiennes, miel de toucan, miel du phallus blanc (à causede la forme des alvéoles), miel du tapir, miel de la crevette, miel du serpent, miel de la perdrix, mielde la perruche, miel de l’agami, miel de la mouche { vers, miel rouge et miel noir. Le miel est l’une desnourritures sauvages les plus recherchées et sans doute celle qui est la plus appréciée. Comme l’adéjà souligné Lévi-Stauss, les Indiens font parfois un travail considérable pour obtenir une faiblequantité de produit. C’est dire, chez ce peuple économe de ses efforts, le prix qu’il y a attaché ».Ensuite, en 1977 P. et F. Grenand, signalent « au mois de novembre une récolte assezproductive de miel de mélipones par les Wayampis qui ne connaissent pas moins d’une vingtaine devariétés ».Extrait de ‘MÉLIPONICULTURE DES ABEILLES SANS DARD’dans : « Le rôle des abeilles dans le développement rural » (N. Bradbear, 2010).Elevage des abeilles sans dardLa méliponiculture s’est développée en Amérique centrale et en Amérique du Sud avantl’arrivée des colons européens. À cette époque, les Indiens obtenaient du miel et de la cire desabeilles sans dard. Plus tard, les abeilles normales furent apportées de l’Europe et au 20ème siècle, del’Afrique. Ailleurs, dans les tropiques où les abeilles normales et celles sans dard sont présentes, lespopulations n’ont pas exploité les abeilles sans dard dans des ruches, mais les ont simplementrécoltées dans des colonies sauvages. La quantité de miel produite par les abeilles sans dard nepouvait pas concurrencer celles des abeilles normales, mais le miel des abeilles sans dard estgénéralement plus apprécié.De nos jours, la méliponiculture est surtout pratiquée dans les pays d’Amérique centrale et dusud, principalement au Mexique (héritage des Mayas) et au nord-est du Brésil. Les espèces les pluscouramment utilisées sont Melipona beecheii, M. scutellaris, M. compressipes et la toute petite abeilleTetragonisca angustula. Cette dernière ne produit que très peu de miel, mais est exploitée, car sonmiel permet de soigner la cataracte.Les sources alimentaires sont les suivantes: pollen, nectar et fruits. Les espèces nécrophagesde la tribu des Trigones se nourrissent aussi des fluides produits par les animaux morts. Denombreuses variétés de miel sont produites.La récolte annuelle de miel produite par une colonie d’abeilles sans dard varie entre 200 gr et5 kg. Cela dépend des espèces d’abeilles, de la végétation et de l’apiculteur. De nos jours, certainsagriculteurs tanzaniens élèvent des abeilles sans dard dans des ruches faites de rondins, comme pourles abeilles normales. Il est impossible de savoir à quand remonte cette tradition. En Australie, lesabeilles normales n’existaient pas avant la colonisation des Européens, et comme sur les continentsaméricains, les abeilles sans dard étaient récoltées pour leur miel.Première approche de la méliponiculture et des mélipones de Guyane Page 5 sur 123Programme Oyana – 2011 – Cronos services

La méliponiculture a commencé en installant dans des habitations ou dans des abris spéciaux,des ruches en rondins avec des nids d’abeilles. Cette pratique est encore courante en Amériquecentrale. Un nid peut être placé dans une simple boîte en bois. De nombreux apiculteurs locaux nesavent pas diviser une colonie bien que cela soit une opération simple. Une nouvelle méthode, laruche rationnelle, a été élaborée au Brésil. C’est une ruche en bois qui peut être facilement divisée endeux sections, chacune avec la moitié du pollen, du couvain et des pots { pollen. L’une des ruchescontenant des abeilles est équipée d’un nouveau couvercle, et l’autre d’un nouveau fond. Si les deuxboîtes n’ont pas la même résistance, la plus fragile, ou celle qui est sans reine, est laissée sur l’anciensite, tandis que la nouvelle boîte est placée dans un nouveau site. Les boîtes à nids peuvent êtreéquipées de « portes » d’inspection qui permettent de surveiller l’apparition de nouvelles alvéoles àreines, si le type de colonie en question place les alvéoles à reines sur le bord de la zone de couvain.Les pots { miel d’une ruche dans une boîte en bois peuvent être facilement inspectés, et renversés surun tamis lorsqu’ils sont mûrs où ils peuvent être récoltés au moyen d’une seringue ou d’une petitepompe { vide. Lorsque l’on utilise des ruches en rondins ou dans des boîtes, il est très important des’assurer que chaque interstice ou ouverture, en dehors de l’entrée principale, est soigneusementbouché après l’ouverture de la ruche. Cela se fait avec de l’argile ou un mélange d’argile et de bousede vache. Sinon, les abeilles risquent d’être attaquées par d’autres abeilles ou prédateurs.Le miel mûr produit par les abeilles sans dard a une teneur en eau plus élevée que le mield’abeilles normales. Son activité antibiotique est donc plus élevée afin d’éviter la fermentation. Dansles tests de laboratoire, le miel Melipona possède donc un facteur inhibiteur de bactéries pluspuissant que le miel d’abeilles normales.Références :Bradbear N. , 2010 - Le rôle des abeilles dans le développement rural - Produits forestiers nonligneux, 19 : 248 pp., Chapitre 6. Méliponiculture des abeilles sans dard : 61-63.Grenand F. , 1972 – L’art et techniques culinaires des Indiens Wayãpi de Guyane française. -Mémoire de maîtrise, Paris V, 203 pp.Grenand F. , 1979 - Dictionnaire Wayãpi-français. Lexique français-wayãpi (Guyane française). 2tomes. - Thése, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, 81 pp.Grenand P. & Grenand F. , 1977 - Les indiens Wayãpi et leur milieu : passé, présent et avenir. - pp.29-38, in : Communication au 5éme colloque, SEPANRIT, Bordeaux.Hurault J. , 1968 - Les indiens Wayana de la Guyane française, Structure sociale et coutume familiale.- ORSTOM (éd.), 152 pp.Photo 2 : Mélipone en vol.Première approche de la méliponiculture et des mélipones de Guyane Page 6 sur 123Programme Oyana – 2011 – Cronos services

La <strong>méliponiculture</strong> a commencé en instal<strong>la</strong>nt dans <strong>de</strong>s habitations ou dans <strong>de</strong>s abris spéciaux,<strong>de</strong>s ruches en rondins avec <strong>de</strong>s nids d’abeilles. C<strong>et</strong>te pratique est encore courante en Amériquecentrale. Un nid peut être p<strong>la</strong>cé dans une simple boîte en bois. De nombreux apiculteurs locaux nesavent pas diviser une colonie bien que ce<strong>la</strong> soit une opération simple. Une nouvelle métho<strong>de</strong>, <strong>la</strong>ruche rationnelle, a été é<strong>la</strong>borée au Brésil. C’est une ruche en bois qui peut être facilement divisée en<strong>de</strong>ux sections, chacune avec <strong>la</strong> moitié du pollen, du couvain <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pots { pollen. L’une <strong>de</strong>s ruchescontenant <strong>de</strong>s abeilles est équipée d’un nouveau couvercle, <strong>et</strong> l’autre d’un nouveau fond. Si les <strong>de</strong>uxboîtes n’ont pas <strong>la</strong> même résistance, <strong>la</strong> plus fragile, ou celle qui est sans reine, est <strong>la</strong>issée sur l’anciensite, tandis que <strong>la</strong> nouvelle boîte est p<strong>la</strong>cée dans un nouveau site. Les boîtes à nids peuvent êtreéquipées <strong>de</strong> « portes » d’inspection qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> surveiller l’apparition <strong>de</strong> nouvelles alvéoles àreines, si le type <strong>de</strong> colonie en question p<strong>la</strong>ce les alvéoles à reines sur le bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> couvain.Les pots { miel d’une ruche dans une boîte en bois peuvent être facilement inspectés, <strong>et</strong> renversés surun tamis lorsqu’ils sont mûrs où ils peuvent être récoltés au moyen d’une seringue ou d’une p<strong>et</strong>itepompe { vi<strong>de</strong>. Lorsque l’on utilise <strong>de</strong>s ruches en rondins ou dans <strong>de</strong>s boîtes, il est très important <strong>de</strong>s’assurer que chaque interstice ou ouverture, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entrée principale, est soigneusementbouché après l’ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruche. Ce<strong>la</strong> se fait avec <strong>de</strong> l’argile ou un mé<strong>la</strong>nge d’argile <strong>et</strong> <strong>de</strong> bouse<strong>de</strong> vache. Sinon, les abeilles risquent d’être attaquées par d’autres abeilles ou prédateurs.Le miel mûr produit par les abeilles sans dard a une teneur en eau plus élevée que le mield’abeilles normales. Son activité antibiotique est donc plus élevée afin d’éviter <strong>la</strong> fermentation. Dansles tests <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire, le miel Melipona possè<strong>de</strong> donc un facteur inhibiteur <strong>de</strong> bactéries pluspuissant que le miel d’abeilles normales.Références :Bradbear N. , 2010 - Le rôle <strong>de</strong>s abeilles dans le développement rural - Produits forestiers nonligneux, 19 : 248 pp., Chapitre 6. Méliponiculture <strong>de</strong>s abeilles sans dard : 61-63.Grenand F. , 1972 – L’art <strong>et</strong> techniques culinaires <strong>de</strong>s Indiens Wayãpi <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong> française. -Mémoire <strong>de</strong> maîtrise, Paris V, 203 pp.Grenand F. , 1979 - Dictionnaire Wayãpi-français. Lexique français-wayãpi (<strong>Guyane</strong> française). 2tomes. - Thése, Ecole <strong>de</strong>s Hautes Etu<strong>de</strong>s en Sciences Sociales, Paris, 81 pp.Grenand P. & Grenand F. , 1977 - Les indiens Wayãpi <strong>et</strong> leur milieu : passé, présent <strong>et</strong> avenir. - pp.29-38, in : Communication au 5éme colloque, SEPANRIT, Bor<strong>de</strong>aux.Hurault J. , 1968 - Les indiens Wayana <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong> française, Structure sociale <strong>et</strong> coutume familiale.- ORSTOM (éd.), 152 pp.Photo 2 : Mélipone en vol.<strong>Première</strong> <strong>approche</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>méliponiculture</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>mélipones</strong> <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong> Page 6 sur 123Programme Oyana – 2011 – Cronos services

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