94occasions <strong>de</strong> faire se rencontrer l’école <strong>et</strong> les milieux d’affaires, qu’ils soient industriels,productifs, créatifs ou médiatiques. Tout proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>vrait se prêter à <strong>de</strong>s consultations»(Pell<strong>et</strong>ier, 2005 :55). Les pédagogues <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre n’hésitent pas à nouer <strong>de</strong>spartenariats avec <strong>de</strong>s personnes très variées, car « Les apprenants peuvent r<strong>et</strong>irerénormément <strong>de</strong>s personnes qu’elles n’auraient pas rencontrées dans d’autres circonstances,par exemple, <strong>de</strong>s personnes moins vali<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s chômeurs, <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>raités, <strong>de</strong>s étrangers, <strong>de</strong>sentrepreneurs… » (Surlemont <strong>et</strong> Kearney, 68).L’apport recherché avec le milieu extérieur est multiple : il s’agit <strong>de</strong> renforcer la perceptiond’authenticité <strong>et</strong> d’utilité <strong>de</strong> l’apprentissage on l’a déjà vu sur le principe d’apprentissageexpérientiel. Mais aussi, <strong>de</strong> développer les contacts avec les milieux extérieurs en vue <strong>de</strong>favoriser l’orientation professionnelle (Pell<strong>et</strong>ier, 2004). Une autre raison majeure avancée estd’entraîner la capacité à percevoir les ressources disponibles dans l’environnement :« L’entrepreneur doit considérer son milieu comme une ressource <strong>et</strong> se considérer lui-mêmecomme une ressource qu’il peut m<strong>et</strong>tre au service <strong>de</strong>s buts qu’il veut atteindre » (Pell<strong>et</strong>ier,2005 : 48). Enfin, il s’agit <strong>de</strong> nourrir les valeurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> rôles adultes auxjeunes d’aujourd’hui, qui manquent singulièrement <strong>de</strong> repères.Les auteurs expliquent clairement que ces interventions nécessitent une vigilanceparticulière dans la manière dont l’enseignant (avec les apprenants) recrute <strong>et</strong> noue cespartenariats. Il faut impérativement s’assurer au préalable <strong>et</strong> en cours d’action que cesadultes non pédagogues, n’aient pas tendance à « influencer démesurément l’apprenant <strong>et</strong>ne prennent pas trop le contrôle du processus d’apprentissage. Cela arrive même avec lesmeilleures intentions du mon<strong>de</strong>. Ces personnes doivent comprendre qu’elles sont uneressource qui doit être réactive plutôt que proactive <strong>et</strong> que les apprenants ne vont rienapprendre si elles font les choses à leur place <strong>et</strong>, en particulier, si elles prennent les décisionsqui incombent aux apprenants ». (Surlemont <strong>et</strong> Kearney, 2009 :68).Principe 4 : L’évaluation : une approche formative par le travail réflexif <strong>et</strong> la valorisationexterne.Comment garantir que l’expérience entreprenante conduit à <strong>de</strong>s apprentissages réels <strong>et</strong>pertinents ? Comme dans les pédagogies actives, les formateurs en entrepreneuriat sontparticulièrement intéressés par l’approche formative <strong>de</strong> l’évaluation 81 qui m<strong>et</strong> en œuvre unaccompagnement <strong>de</strong> l’apprentissage tout au long <strong>de</strong> l’activité <strong>et</strong> fait largement participer lesapprenants à l’évaluation.L’évaluation certificative est peu abordée en tant que telle dans les textes que nous avonsconsultés. C’est à nos yeux, une dimension sous-explorée dans les textes <strong>de</strong>s pédagogues <strong>de</strong>l’entrepreneuriat. Ceci est peut-être lié à la marginalité <strong>de</strong>s dispositifs actifs dans les curricula81 Il existe beaucoup d’autres finalités possibles <strong>de</strong> l’évaluation. Milgrom, Mauff<strong>et</strong>te, Raucent <strong>et</strong> Verzat (2010 :318-319)s’appuyant sur <strong>de</strong> nombreux auteurs en éducation relèvent trois catégories d’évaluations en fonction <strong>de</strong> leurs finalités : 1)évaluations formatives visant à soutenir <strong>et</strong> favoriser l’apprentissage (ai<strong>de</strong>r à se situer, donner un signal, mesurer le cheminparcouru, mesurer le <strong>de</strong>gré d’atteinte <strong>de</strong>s objectifs), 2) évaluation certificatives, normatives ou sommatives (classer les groupes,les étudiants, attribuer <strong>de</strong>s notes, déci<strong>de</strong>r qui a réussi), 3) régulatrices (évaluer l’efficacité du dispositif <strong>de</strong> formation, évaluer laperformance <strong>de</strong>s enseignants, ajuster les dispositifs <strong>de</strong> formation).
95actuels <strong>et</strong> à la difficulté à décrire précisément les objectifs. A la lumière <strong>de</strong> notre expérience<strong>de</strong> réforme du système d’évaluation à l’Ecole Centrale <strong>de</strong> Lille, dans le cas d’un dispositif actifcentral dans le curriculum, nous savons que c’est aussi un point particulièrement délicat, quim<strong>et</strong> en jeu les i<strong>de</strong>ntités <strong>et</strong> les enjeux <strong>de</strong> pouvoir <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> l’institution(Verzat <strong>et</strong> Bachel<strong>et</strong>, 2007). Nous savons aussi que dans les institutions éducatives ayant faitle pari <strong>de</strong> miser radicalement sur les métho<strong>de</strong>s actives, c’est un enjeu central (Verzat <strong>et</strong>Garant, 2010). C’est donc un point nodal sur lequel nous reviendrons dans la partieorganisationnelle. Il ne faut pas oublier que l’évaluation certificative est absolument crucialeaussi du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s apprenants : s’ils s’engagent dans une activité d’apprentissage dansle cadre d’une école, c’est certes pour apprendre, mais aussi (<strong>et</strong> généralement d’abord) pourobtenir une certification manifestée par un diplôme. Cela revient à se situer dans un cadre <strong>de</strong>normes sur ce qu’il convient d’apprendre, afin être reconnu comme compétent <strong>et</strong>légitimement fier. La négociation <strong>de</strong> ce qui est acceptable ou non ainsi que <strong>de</strong>s critères àrespecter pour vali<strong>de</strong>r une activité entreprenante est donc inéluctable au sein d’uneinstitution éducative.Pell<strong>et</strong>ier fournit la réflexion la plus avancée sur les critères qui perm<strong>et</strong>traient d’évaluer unproj<strong>et</strong> entrepreneurial réussi. Il faut :1) qu’il génère une action (il ne consiste pas seulement en une heuristique consistant àproduire un savoir),2) qu’il soit novateur <strong>et</strong> s’inscrive dans une problématique économique,communautaire ou technologique pour répondre à un besoin réel,3) qu’il soit mobilisateur en termes <strong>de</strong> nombre <strong>et</strong> <strong>de</strong> types d’acteurs impliqués,4) qu’il conduise à une relation <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure se signalant par la gestion efficace<strong>de</strong> ressources matérielles <strong>et</strong> financières.Toutefois note t’il aussi, « En ce qui nous concerne, un proj<strong>et</strong> entrepreneurial réussi <strong>et</strong> celuiqui est formateur pour l’élève en lui perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en valeur ses qualités <strong>et</strong> sescompétences entrepreneuriales, spécialement son autonomie <strong>et</strong> sa responsabilité ».(Pell<strong>et</strong>ier, 2005 :40). Si ces critères ont le mérite d’exister, on voit que leur applicabilité àdifférents niveaux d’enseignement, à différents types <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>, aux différents apprenantsimpliqués <strong>et</strong> à la nature <strong>de</strong>s objectifs d’apprentissage recherchés pour chacun mérite d’êtrelargement affinée. Un grand travail sur ce thème nous semble nécessaire.Quoi qu’il en soit, l’approche actuellement développée chez les formateurs <strong>de</strong> la pédagogieentreprenante concerne surtout la dimension formative <strong>de</strong> l’évaluation, qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>soutenir l’apprentissage tout au long du processus afin <strong>de</strong> convertir l’expérience enapprentissage. La philosophie autonomisante qui traverse les textes est tellement puissanteque le terme même d’évaluation est peu présent. Comme si l’enseignant n’avait pas à jugerlui-même <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s apprentissages réalisés mais seulement à faire réfléchir lesapprenants à ce qu’ils ont appris <strong>et</strong> à outiller leur réflexion.Le travail réflexif est justifié par les formateurs en entrepreneuriat en s’appuyant sur lathéorie du cycle d’apprentissage expérientiel <strong>de</strong> Kolb (1984) qui explicite les différentesphases <strong>et</strong> processus <strong>de</strong> conversion d’une expérience en apprentissage : expérimentationconcrète, observation réfléchie, conceptualisation abstraite, expérimentation active (Toutain,
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