76revues académiques spécialisées en entrepreneuriat sur une vingtaine d’années 61 . Sanspouvoir prétendre à l’exhaustivité, nous avons repéré <strong>de</strong>s méta-analyses dont l’obj<strong>et</strong> estd’évaluer systématiquement l’extension <strong>de</strong> la discipline <strong>et</strong> <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce les débats<strong>et</strong> les défis <strong>de</strong> l’éducation à l’entrepreneuriat (Dana, 1992, Garavan <strong>et</strong> O’Cinnei<strong>de</strong>, 1994,Gorman, Hanlon <strong>et</strong> King, 1997, Katz, 2003, Klandt, 2004, Béchard <strong>et</strong> Grégoire, 2005, Kuratko,2005, Matlay, 2005 <strong>et</strong> 2006, Binks, 2006, Solomon, 2007, Pittaway <strong>et</strong> Cope, 2007, Van <strong>de</strong>rSluis, Van Praag <strong>et</strong> Vijverberg, 2008, Mwasalwiba, 2010). Ces articles proposent <strong>de</strong>s métaanalyses,au sens où les sources <strong>et</strong> les méthodologies utilisées consistent majoritairementdans <strong>de</strong>s analyses thématiques à partir <strong>de</strong> revues <strong>de</strong> littérature comportant pour les plusrécentes, jusqu’à 120 références concernant l’éducation à l’entrepreneuriat. Certains articless’appuient en sus, sur <strong>de</strong>s revues d’enquêtes spécifiques auprès d’étudiants, ledénombrement <strong>et</strong> la classification <strong>de</strong>s revues académiques en entrepreneuriat, l’inventaire<strong>de</strong>s postes d’enseignants <strong>et</strong> chercheurs <strong>de</strong> la discipline, le dénombrement <strong>de</strong>s programmes,<strong>de</strong>s chaires, prix, <strong>et</strong> congrès <strong>de</strong> la discipline, <strong>de</strong>s entr<strong>et</strong>iens approfondis avec <strong>de</strong>s experts <strong>de</strong>la discipline, l’analyse <strong>de</strong> sites d’acteurs prégnants dans la discipline (fondations notamment).De c<strong>et</strong> ensemble d’informations <strong>et</strong> d’analyses, il ressort un certain nombre d’éléments-cléconcernant l’état <strong>de</strong>s lieux, que nous allons parcourir très rapi<strong>de</strong>ment ici.Les constats principaux : une offre éducative en pleine expansion à l’université maistrès fragmentée <strong>et</strong> peu évaluée.Tout d’abord, il faut noter que la très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s consultées recensent,comparent <strong>et</strong> analysent les objectifs, les acteurs, les pratiques <strong>et</strong> les structures consacrées àl’éducation entrepreneuriale dans l’enseignement supérieur. Il existe encore peu d’enquêtesou d’étu<strong>de</strong>s académiques consacrées au niveau <strong>de</strong> l’enseignement primaire <strong>et</strong> secondaire 62 .Tous les auteurs s’accor<strong>de</strong>nt à dire que la définition <strong>de</strong> l’entrepreneuriat <strong>et</strong> donc <strong>de</strong>sobjectifs éducatifs n’est pas claire du tout entre la préparation à la création d’entreprise <strong>et</strong> ledéveloppement <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre 63 . Les termes « entrepreneurial education »,« enterprise education », « entrepreneurship education » sont la plupart du tempsinterchangeables <strong>et</strong> non définis. C<strong>et</strong>te extrême confusion <strong>de</strong>s objectifs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s àenseigner a pour conséquence une réelle difficulté à expliciter <strong>et</strong> discuter quelles sont lescibles ainsi que les dispositifs ou métho<strong>de</strong>s pédagogiques adaptés, <strong>et</strong> bien sûr à évaluerl’impact précis <strong>de</strong> tous ces programmes ainsi que les facteurs <strong>de</strong> contexte qui contribuent à61 La première revue académique spécialisée en entrepreneuriat a démarré en 1975 (American Journal of Small Business,<strong>de</strong>venue en 1988 Entrepreneurship Theory and Practice). Le premier numéro spécial sur l’éducation est paru en 1991 dans c<strong>et</strong>terevue (Katz, 2003).62 Mwasalwiba (2010) cite à ce suj<strong>et</strong> les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lee <strong>et</strong> Wong (2006), Henry, Hill <strong>et</strong> Leitch (2005a,b), P<strong>et</strong>erman <strong>et</strong> Kennedy(2003). Le gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pell<strong>et</strong>ier (2005) <strong>et</strong> le livre <strong>de</strong> Surlemont <strong>et</strong> Kearney (2009) témoignent aussi <strong>de</strong>s efforts aux niveaux primaire<strong>et</strong> secondaire.63 A partir <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> l’éducation à l’entrepreneuriat revendiqués par 20 articles <strong>de</strong> recherche r<strong>et</strong>enus sur ce suj<strong>et</strong>,Mwasalwiba (2010 :26) propose <strong>de</strong> distinguer 4 types finalités : la création d’entreprises <strong>et</strong> d’emplois, la contribution à lasociété, la stimulation <strong>de</strong>s capacités entrepreneuriales, le développement <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre, <strong>de</strong> la culture <strong>et</strong> <strong>de</strong>sattitu<strong>de</strong>s. L’inventaire <strong>de</strong> Kirby (2004) répertoriant 205 programmes est construit autour <strong>de</strong> 3 finalités principales : EducationFOR entrepreneurship (orienter vers <strong>et</strong> sensibiliser à l’entrepreneuriat), Education ABOUT entrepreneurship (développer <strong>de</strong>scompétences pour la création d’entreprise, l’auto-emploi <strong>et</strong> l’autosubsistance économique), Education IN entrepreneurship(ai<strong>de</strong>r les p<strong>et</strong>ites entreprises à survivre <strong>et</strong> croitre).
77les rendre efficaces (Pittaway <strong>et</strong> Cope, 2007). Tous ces facteurs contribuent à donner uneallure très fragmentée à l’offre éducative en entrepreneuriat (Mwasalwiba, 2010 :21).Il n’en reste pas moins qu’à l’université, l’éducation à l’entrepreneuriat s’est développée <strong>de</strong>manière exponentielle d’abord aux Etats-Unis puis dans un grand nombre <strong>de</strong> pays du mon<strong>de</strong>en Europe, puis Afrique <strong>et</strong> Asie (In<strong>de</strong>, Chine, Singapour). L’antériorité, le nombre <strong>de</strong>sformations dispensées, <strong>de</strong>s chaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s positions académiques, (<strong>et</strong> sans doute la culture)maintiennent les Etats-Unis dans un lea<strong>de</strong>rship incontesté. Analysant l’histoire <strong>de</strong> ladiscipline aux Etats-Unis entre 1947 <strong>et</strong> 1999, Katz (2003) démontre une triple progression dunombre <strong>de</strong>s cours, <strong>de</strong>s professeurs titulaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s revues académiques avec désormais undoublement tous les 4 ans au point <strong>de</strong> craindre une saturation <strong>de</strong> la discipline. Kuratko(2005) estime au contraire, qu’après avoir démontré sa spécificité par rapport à l’éducationmanagériale, la croissance <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en tant que discipline académique continueraau détriment <strong>de</strong>s autres domaines <strong>de</strong> la gestion au sein <strong>de</strong>s Business Schools 64 <strong>et</strong> étendra sonterritoire sur les autres facultés grâce aux modules interdisciplinaires. L’offre éducative dansles universités européennes progresse mais reste jugée insuffisante par l’ensemble <strong>de</strong>sexperts, plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s étudiants n’ayant pas accès à une quelconque formationentrepreneuriale (Verzat, 2009). Le nombre <strong>de</strong>s enseignants compétents en entrepreneuriatreste très insuffisant (Gibb, 2002).Il existe un consensus relatif sur le fait que la pédagogie idéale <strong>de</strong>vrait être réalisée <strong>de</strong>manière active. Mais la majorité <strong>de</strong>s cours reste encore réalisée à l’université sous forme <strong>de</strong>cours ou <strong>de</strong> conférences en amphithéâtre. (Solomon, 2007, Verzat, 2009). Malgré tout,beaucoup d’initiatives voient le jour, notamment grâce à <strong>de</strong>s nouveaux médias. Beaucoupd’étu<strong>de</strong>s constatent qu’une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> supports plus ou moins actifssont utilisés : étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas, vidéos, compétitions <strong>de</strong> plans d’affaire, simulations <strong>de</strong> jeuxd’entreprise, cours sur les disciplines <strong>de</strong> la gestion, accompagnement <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s fictifs ouréels, stages, exercices en classe, consultation <strong>de</strong> sites intern<strong>et</strong>… (Pittaway <strong>et</strong> Cope, 2007,Fayolle <strong>et</strong> Verzat, 2009, Mwasalwiba, 2010). La plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s programmes actifs estbasée selon plusieurs analyses systématiques (Hills, 1988, Honig, 2004, Solomon, 2007) surl’élaboration <strong>de</strong> business plan. Celui-ci consiste en la <strong>de</strong>scription d’un produit ou servicefutur, son contexte concurrentiel, les contraintes <strong>et</strong> opportunités <strong>de</strong> l’environnement, ainsique les stratégies concernant la levée <strong>de</strong> fonds, le plan mark<strong>et</strong>ing, l’organisation <strong>de</strong> laproduction, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> management. Mais la manière dont ces dispositifs agissent sur lesdifférentes composantes <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre est au fond mal connue, fauted’évaluation appropriée <strong>et</strong> systématique (Fayolle <strong>et</strong> Verzat, 2009).De fait, la mesure <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> l’éducation à l’entrepreneuriat a été recherchée à plusieursniveaux. Au niveau macro-économique, l’investissement dans l’éducation à l’entrepreneuriatest considéré dans le modèle du GEM comme ayant un impact positif potentiel sur l’activitééconomique d’un pays. Au niveau <strong>de</strong>s individus, <strong>de</strong>s recherches ont porté sur l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>l’éducation entrepreneuriale en termes <strong>de</strong> sélection <strong>et</strong> <strong>de</strong> performance <strong>de</strong>s entrepreneurs. A64 Mwasalwiba (2010 :28) montre que le public <strong>de</strong>s étudiants en business schools reste dominant (30% <strong>de</strong>s étudiants) suivi parcelui <strong>de</strong>s entrepreneurs <strong>et</strong> employés actuels <strong>de</strong>s PME, <strong>et</strong> les groupes <strong>de</strong> minorités (femmes, immigrants…). Les étudiants horsbusiness sont estimés à 16%.
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