60l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’environnement entrepreneurial <strong>et</strong> <strong>de</strong> la nécessaire prise en compted’un ensemble <strong>de</strong> parties prenantes.Cependant ce référentiel reste assez théorique car il ne précise pas les différents types d<strong>et</strong>rajectoire individuelle possibles dans le temps. C’est l’une <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> recherche qui mériteun grand développement. De plus, la définition <strong>de</strong>s situations-problèmes adaptés <strong>et</strong> <strong>de</strong>scritères pertinents (donc <strong>de</strong>s comportements attendus) à chaque niveau d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> danschaque milieu éducatif est un corolaire indispensable à la mise en œuvre du référentiel. Ceslimites introduisent la question pratique : mais à quoi sert ce référentiel ? Et commentl’utiliser pour définir <strong>de</strong>s objectifs d’apprentissage dans une situation éducative donnée ?Comme nous l’avons suggéré à travers les critères <strong>de</strong> performance qui restent à définir, l<strong>et</strong>ravail <strong>de</strong>s éducateurs <strong>de</strong> terrain est en réalité loin d’être terminé.Implications pratiques pour la mise en œuvre du référentielPerrenoud (2001) rappelle la raison d’être d’un référentiel <strong>de</strong> compétence : « C’est la clé <strong>de</strong>voûte d’une bonne architecture curriculaire, fondée sur la <strong>de</strong>scription précise <strong>de</strong>s pratiquesprofessionnelles <strong>de</strong> référence comme base <strong>de</strong> leur transposition didactique en un plan <strong>de</strong>formation ». En d’autres termes, il s’adresse à <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> responsabilité dans uneinstitution éducative. Tout d’abord au niveau <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> programme afin <strong>de</strong> vérifierque l’ensemble <strong>de</strong>s modules <strong>et</strong> activités <strong>de</strong> formation vise bien à atteindre la compétenceprofessionnelle visée. C<strong>et</strong> argument peut faciliter en outre l’obtention <strong>de</strong> certifications parles instances d’accréditation. Le <strong>de</strong>uxième niveau concerne les formateurs qui ne sont pas<strong>de</strong>s professionnels du métier. De fait, en entrepreneuriat, les professeurs ont rarement étéentrepreneurs eux-mêmes. Pour eux, le référentiel est une ai<strong>de</strong> précieuse, car il explicite lesdifférentes ressources <strong>et</strong> capacités à entraîner, ce qui leur perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> concevoir, mener puisévaluer <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> formation adéquates, c'est-à-dire d’opérer la transition didactique. Leschercheurs en éducation (Tardif, 1996, Perrenoud, 2001) ont bien montré qu’en l’absence <strong>de</strong>référentiel, les institutions éducatives risquent <strong>de</strong> tomber dans <strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> pièges. Lepremier est l’hypertrophie <strong>de</strong>s connaissances disciplinaires au détriment du développement<strong>de</strong>s compétences. C’est le constat partagé par les experts <strong>de</strong> l’éducation à l’entrepreneuriat(Verzat, 2009, Fayolle <strong>et</strong> Verzat, 2009) <strong>et</strong> la raison majeure du travail d’A. Gibb (2005). Le<strong>de</strong>uxième écueil est une logique <strong>de</strong> dispositifs, c’est à dire une ingénierie <strong>de</strong> formation quifinit par dicter ses propres objectifs plutôt que <strong>de</strong> servir <strong>de</strong>s finalités posées au départ.Néanmoins le référentiel n’est pas un outil magique, loin s’en faut. Tout d’abord il exige unemise à jour constante avec <strong>de</strong>s professionnels pour vali<strong>de</strong>r quelles sont les situationstypiques <strong>de</strong> la profession auxquelles il faut préparer les jeunes <strong>et</strong> quels sont les niveaux <strong>de</strong>maîtrise attendus. Et dans notre cas, sachant qu’il s’agit d’une compétence très complexe àpréparer sur l’ensemble <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> formation d’un individu (du primaire à l’université), ils’agit <strong>de</strong> repérer les situations typiques <strong>et</strong> les critères <strong>de</strong> performance honorables à chaqueniveau d’étu<strong>de</strong>. Un véritable chantier d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s situations-problèmes adéquates à
61la préparation <strong>de</strong>s différentes ressources que nous avons inventoriées est à mener, ainsi que<strong>de</strong>s critères acceptables pour les évaluer.Les travaux empiriques que nous avons consultés sont par essence incompl<strong>et</strong>s, car le travailest à réaliser dans chaque situation éducative au sein d’un ensemble d’attentes à la foisculturelles <strong>et</strong> professionnelles <strong>de</strong>s jeunes, <strong>de</strong>s parents, <strong>de</strong>s éducateurs, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s milieuxd’affaires externes impliqués. Gibb (2005) suggère que <strong>de</strong> très nombreux dispositifspédagogiques sont possibles 45 <strong>et</strong> plus ou moins adaptés pour les différents types d’habil<strong>et</strong>és,attributs <strong>et</strong> capacités visées. Mais sa liste est très générique. Elle ne spécifie pas le niveaud’étu<strong>de</strong> auquel ils sont adaptés <strong>et</strong> ne précise pas les critères <strong>de</strong> performance attendus. Legui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pell<strong>et</strong>ier (2005) i<strong>de</strong>ntifie une logique <strong>de</strong> progression entre les trois niveaux d’étu<strong>de</strong>basée sur les visées : au primaire, il faudrait d’abord viser les savoir-être entreprenants, ausecondaire, la culture proj<strong>et</strong>, à l’université, l’interaction avec le milieu entrepreneurial. Maisles situations éducatives adaptées <strong>et</strong> les critères <strong>de</strong> performance ne sont que partiellementi<strong>de</strong>ntifiés <strong>et</strong> tributaires <strong>de</strong> chaque situation citée en exemple. Le livre <strong>de</strong> Surlemont <strong>et</strong>Kearney (2009) i<strong>de</strong>ntifie une batterie <strong>de</strong> critères <strong>de</strong> performances vis-à-vis <strong>de</strong> chaquecapacité <strong>et</strong> l’illustre pour une situation pédagogique (« le secondaire enseigne au primaire »dans le cadre d’un cours <strong>de</strong> science). Toutes les autres déclinaisons dans d’autres situationspédagogiques sont à inventer.On voit que c’est un travail à mener au sein <strong>de</strong> chaque institution concernée. Par nature, c<strong>et</strong>ravail est local <strong>et</strong> implique une collaboration entre un ensemble <strong>de</strong> parties prenantes : lesenseignants, la direction <strong>de</strong> l’institution éducative, les professionnels extérieurs impliquésdans la situation (clients, partenaires, alliés…), les parents (s’il s’agit du niveau primaire), sansoublier les apprenants eux-mêmes. A partir <strong>de</strong> notre expérience <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>référentiels pour l’activité proj<strong>et</strong> à l’Ecole Centrale <strong>de</strong> Lille, nous croyons qu’il est possible <strong>de</strong>définir <strong>de</strong>s référentiels communs pour un ensemble <strong>de</strong> situations qui se ressemblent. C’estun travail assez long car il implique que la communauté <strong>de</strong>s parties prenantes se m<strong>et</strong>ted’accord sur ce qui est acceptable <strong>et</strong> honorable. Ceci peut contribuer à faire évoluer <strong>de</strong>manière très sensible la culture d’évaluation <strong>de</strong> la communauté éducative concernée (Verzat,2006, Verzat <strong>et</strong> Bachel<strong>et</strong>, 2007).En entrepreneuriat, le point délicat nous semble être la décision concernant le niveau <strong>de</strong>complexité ainsi que le niveau d’incertitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> risque acceptable pour les jeunes auxquelson a affaire dans un milieu donné. C'est-à-dire <strong>de</strong> trouver le bon dosage d’échec <strong>et</strong> <strong>de</strong> succèsprobable. A partir <strong>de</strong> notre expérience <strong>de</strong> formation au même niveau d’étu<strong>de</strong> (master 1 <strong>et</strong> 2)mais vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux publics bien différents (les futurs ingénieurs recrutés sur concoursaprès classes préparatoires, les futurs entrepreneurs recrutés après le bac), nous avonsexpérimenté que les capacités <strong>et</strong> ressources <strong>de</strong> départ vis-à-vis <strong>de</strong> la complexité <strong>et</strong> <strong>de</strong>45 Il évalue une liste impressionnante <strong>de</strong> dispositifs pédagogiques utiles vis-à-vis <strong>de</strong> 11 capacités-clé en entrepreneuriat. Si l’onfait la somme <strong>de</strong>s étoiles accordées à chaque activité, les plus efficaces sur l’ensemble <strong>de</strong>s capacités sont l’organisationd’événements, les jeux, les proj<strong>et</strong>s, les ateliers sur un problème ou une opportunité, les simulations, l’enseignement à d’autres,l’aventure. D’autres dispositifs ont une efficacité spécifique vis-à-vis <strong>de</strong> certaines capacités : les séminaires, les critiques, lesétu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas, les recherches, la recherche d’inci<strong>de</strong>nts critiques, la discussion <strong>de</strong> groupe, les présentations, les débats, lesinterviews, les jeux-concours, les évaluations, les vidéos interactives, les <strong>de</strong>ssins, le théâtre, les investigations, les modèles <strong>de</strong>rôle, l’observation <strong>de</strong> panels, la discussion sur un thème, le conseil.
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