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Eduquer l'esprit d'entreprendre Bilan et questionnements de ...

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57entreprenante à cause <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te situation. C’est la répétition <strong>de</strong> ces comportementspar transfert d’une situation à l’autre, qui finira par constituer un script expert, c'està-direun répertoire d’actions intériorisé <strong>et</strong> <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s systématiques.L’importance <strong>de</strong>s savoir-être dans les ressources personnelles i<strong>de</strong>ntifiées dans lemodèle n’est pas due au hasard. Il s’agit bien d’entraîner <strong>de</strong>s dispositionscomportementales qui sont au cœur <strong>de</strong>s ressources à mobiliser pour accomplir lescompétences complexes dont il est question en entrepreneuriat. La gestion aigüe <strong>de</strong>sémotions par les entrepreneurs qui se fait jour dans les recherches sur la cognition, ladécision <strong>et</strong> l’engagement <strong>de</strong>s entrepreneurs (Michl <strong>et</strong> al. 2009, Bagozzi <strong>et</strong> al. 2009) abien été repérée dans le modèle.3) Le double processus mental <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntitaire <strong>de</strong> l’entrepreneur repéré dans lesrecherches sur la cognition entrepreneuriale est au cœur <strong>de</strong> la dynamique dumodèle. En tant que système <strong>de</strong> guidage <strong>de</strong> la mobilisation <strong>de</strong>s ressources, c’est enquelque sorte le moteur <strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre. Ce moteur estconstitué tout d’abord par le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée-action spécifique <strong>de</strong>s entrepreneurs(projectif, visionniste, créatif <strong>et</strong> effectual) repéré par les trois auteurs. Son <strong>de</strong>uxièmeélément indissociable est l’auto-efficacité dont nous avons largement souligné dansla littérature, à quel point elle est au cœur <strong>de</strong> la cognition <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntitéentrepreneuriale. Notons que l’auto-efficacité n’est pas toujours mentionnée en tantque telle chez les trois experts consultés. Mais elle est sans conteste au cœur <strong>de</strong>leurs prescriptions via le processus d’apprentissage par essai-erreur <strong>et</strong> la réflexivitésystématique pour tirer les leçons <strong>de</strong> l’expérience. Les autres motivations i<strong>de</strong>ntitaires(valorisation <strong>de</strong> la carrière entrepreneuriale liée à <strong>de</strong>s normes subjectives favorables,croyances <strong>et</strong> attitu<strong>de</strong>s favorables) y sont aussi présentes. Notons que les croyances<strong>et</strong> valeurs professionnelles favorables à l’entrepreneuriat caractérisent les <strong>de</strong>uxdimensions cognitive 42 <strong>et</strong> affective 43 <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales. Plusieursauteurs en entrepreneuriat ont proposé <strong>de</strong>s répertoires d’attitu<strong>de</strong>s vis-à-vis <strong>de</strong>l’entrepreneuriat (Gibb (2005) 44 , <strong>et</strong> surtout Kolvereid (1996)) dont le modèle estlargement utilisé dans les opérationnalisations du modèle d’intention appliqué àl’entrepreneuriat notamment par Tounès (2003), Emin (2003), Boissin <strong>et</strong> al. (2005,2006, 2007, 2008, 2009a,b). L’attrait perçu pour l’entrepreneuriat défini par cesattitu<strong>de</strong>s traduit une posture (Perrenoud, 2001), c'est-à-dire une certaine forme <strong>de</strong>rapport au mon<strong>de</strong>, au travail, au savoir, à la société.On pourrait objecter que ce système <strong>de</strong> guidage spécifique suffit à lui seul à rendrecompte <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre. C’est la position <strong>de</strong> Rajhi (2011) qui propose une42 Ensemble <strong>de</strong>s opinions, jugements, croyances <strong>et</strong> connaissances que « nous avons du suj<strong>et</strong>, <strong>de</strong>s choses, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s gens, qui nousperm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer ce qui à nos yeux est vrai, vraissemblable ou possible », Go<strong>de</strong>froid, J. 1987, p 545, cité par Rajhi, N.(2011) p 10743 Ensemble <strong>de</strong>s réponses affectives à c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> (sentiments, sensations, émotions) <strong>et</strong> qui reflète surtout son évaluationfavorable ou défavorable, selon Rajhi N. (2011), p 107, commentant les trois dimensions cognitive, affective <strong>et</strong> conative <strong>de</strong>sattitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s repérées par Rosenberg <strong>et</strong> Hovland (1960) par opposition aux visions unidimensionnelles.44 goût pour l’indépendance, méfiance vis-à-vis <strong>de</strong> la bureaucratie, autodidaxie, sens <strong>de</strong> l’appartenance, croyance que les effortspersonnels <strong>et</strong> le travail intense seront récompensés, conviction <strong>de</strong> pouvoir changer le mon<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> croyances, orientationvers l’action, valeur <strong>de</strong>s arrangements informels, du réseau (know-who) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la confiance, croyance dans la liberté d’agir, valeur<strong>de</strong> l’individu <strong>et</strong> <strong>de</strong> la communauté plus que <strong>de</strong> l’Etat.

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