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Eduquer l'esprit d'entreprendre Bilan et questionnements de ...

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50individus simplement entreprenants. Nous avons vu plus haut que l’i<strong>de</strong>ntité entreprenanten’est pas stabilisée <strong>et</strong> qu’elle cherche ses marques autour <strong>de</strong>s notions d’employabilité <strong>et</strong> <strong>de</strong>carrière auto-dirigée (section B2) <strong>et</strong> peu <strong>de</strong> recherches académiques à ce jour se sontpréoccupées d’étudier les liens entre <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> proj<strong>et</strong> dans l’environnementscolaire ou parascolaire sans perspective <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> l’intention d’entreprendremais qui m<strong>et</strong>traient en œuvre un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> penser-action entrepreneurial. Pour notre part,nous avons pu montrer avec Y. Wang que le développement d’une intentionentrepreneuriale <strong>de</strong> la part d’élèves ingénieurs était corrélé avec un engagement significatifdans les proj<strong>et</strong>s d’innovation proposés au cours <strong>de</strong> la formation ainsi qu’avec l’expérienced’engagements associatifs (thèse <strong>de</strong> Y. Wang, 2010). Mais la recherche repose sur un faibleéchantillon <strong>et</strong> ne développe pas précisément les compétences ou capacités mises en œuvre.Par contre, il existe <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> formation documentées qui visent à développer unesprit entrepreneurial. Nous en avons repéré trois dans <strong>de</strong>s univers culturels différents :l’Angl<strong>et</strong>erre (Gibb, 2005), la Belgique <strong>et</strong> l’Australie (Surlemont <strong>et</strong> Kearney, 2009) <strong>et</strong> le Québec(Pell<strong>et</strong>ier, 2005). Pourtant étant majoritairement d’origine empirique, elles ne s’appuient quepartiellement sur les concepts théoriques issus <strong>de</strong> la recherche en entrepreneuriat que nousvenons d’énoncer. De plus, même si les trois auteurs convergent assez naturellement sur uncertain nombre d’idées <strong>et</strong> <strong>de</strong> recommandations, ils ne formulent pas les éléments dans lesmêmes termes. Notamment parce que leurs points <strong>de</strong> vue <strong>et</strong> leurs objectifs ne sont pasi<strong>de</strong>ntiques. Pell<strong>et</strong>ier (2005) conseiller d’orientation, professeur à l’Université Laval <strong>et</strong>fondateur <strong>de</strong> Septembre éditeur, s’inscrit dans le cadre <strong>de</strong> la réforme du curriculumquébecois. Son manuel à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s enseignants vise à expliquer comment éveiller legoût d’entreprendre à tous les niveaux éducatifs (primaire, secondaire <strong>et</strong> supérieur). Il a uneforte dimension pédagogique, les objectifs sont assortis d’outils, d’exemples <strong>et</strong> <strong>de</strong>nombreuses recommandations pratiques (questions à poser, critères pour évaluer, exemplesd’activités…) pour perm<strong>et</strong>tre la progression <strong>de</strong>s élèves, notamment au primaire. Il s’inspire àla fois <strong>de</strong> la pédagogie proj<strong>et</strong> (Boutin<strong>et</strong>, 1990) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pratique entrepreneuriale. De soncôté, Gibb (2005), professeur en entrepreneuriat à la Durham Business School, part d’unecritique <strong>de</strong> l’éducation actuelle en entrepreneuriat majoritairement transmissive <strong>et</strong> basée surune représentation managériale statique <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> entreprise, dont l’archétype est lebusiness plan. Il y oppose un modèle théorique <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dynamique comme <strong>de</strong>srelations agiles entre l’entrepreneur <strong>et</strong> son milieu, fondées sur la confiance <strong>et</strong> l’apprentissageexpérientiel, perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> faire face à l’incertitu<strong>de</strong>. Il en déduit une liste <strong>de</strong>comportements, d’attitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> valeurs, <strong>de</strong> croyances sous-jacentes entrepreneuriales àéduquer chez les étudiants. Son référentiel <strong>de</strong>s objectifs éducatifs a été repris par le NCGE(National Council for Graduate Entrepreneurship) en 2008. Quant à Surlemont <strong>et</strong> Kearney(2009), leur ambition déclarée est <strong>de</strong> faire évoluer la mentalité wallonne réputée peuentrepreneuriale en 2003 en faisant le pari que c’est le milieu <strong>de</strong> l’enseignement qui peutrelever ce défi. Pour ai<strong>de</strong>r les enseignants à le faire, un groupe <strong>de</strong> chercheurs belges est partià la recherche d’initiatives pédagogiques visant à développer l’esprit d’entreprendre, vucomme une disposition large (prendre sa vie en mains, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’objectif économique <strong>de</strong>création d’entreprises). La mission <strong>de</strong> recherche a localisé les pratiques <strong>et</strong> les ouvrages d’un

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