48proches <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> l’entrepreneur <strong>et</strong> les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pensée associés, ce qui sera débattudans la partie 2. Mais avant même <strong>de</strong> réfléchir aux moyens pertinents, il nous paraîtfondamental aussi <strong>de</strong> se questionner sur la finalité : est-il souhaitable <strong>de</strong> préparer tout lemon<strong>de</strong> à adopter les manières <strong>de</strong> penser <strong>de</strong>s entrepreneurs, ce qui suppose d’embrasseraussi leurs motivations, valeurs, désirs… <strong>de</strong>rrière lesquels sont en gestation <strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntités ?Nous reviendrons sur c<strong>et</strong>te question importante dans la discussion à la fin <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te premièrepartie (section D). Quoi qu’il en soit, il est temps <strong>de</strong> résumer nos acquis sur le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>penser-action caractérisant l’esprit entrepreneurial.Synthèse <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre comme un penser-agir projectif, visionniste, créatif <strong>et</strong>effectual.Le fonctionnement socio-cognitif particulier <strong>de</strong>s entrepreneurs alimente donc un doublerapport spécifique à l’action <strong>et</strong> au temps. Nous avons noté plus haut que l’entrepreneur étaitcaractérisé par un rapport <strong>de</strong> la pensée à l’action <strong>de</strong> type expérientiel, auquel il faut ajouterune dimension créative. Les différents biais perceptifs ainsi que les heuristiques analysées(créativité, surconfiance, optimisme, décisions rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> intuitives, stratégie effectuale) luiperm<strong>et</strong>tent d’interpréter rapi<strong>de</strong>ment les besoins, d’oser expérimenter du nouveau encherchant <strong>de</strong> nouvelles combinaisons, <strong>de</strong> repérer les soutiens <strong>et</strong> les opportunités possibles,d’estimer les risques, d’interpréter les résultats <strong>et</strong> <strong>de</strong> s’ajuster pour tenter <strong>de</strong> remporter lamise. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée-action est entr<strong>et</strong>enu par un rapport au temps spécifique nommé« processus projectif <strong>et</strong> visionniste » par Filion (2008). Il perm<strong>et</strong> à l’entrepreneur <strong>de</strong>percevoir dans l’environnement d’une part <strong>de</strong>s potentialités <strong>de</strong> gains économiques (hauteur,horizon temporel <strong>et</strong> probabilité <strong>de</strong> profits compte tenu <strong>de</strong> l’investissement personnelantérieur) <strong>et</strong> d’autre part les potentialités <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> soi associées à l’exercice <strong>de</strong> sonmétier en tant qu’inventeur, fondateur <strong>et</strong>/ou développeur <strong>de</strong> l’organisation <strong>et</strong> en tant quelea<strong>de</strong>r d’influence dans un réseau économique.Suivant le cycle d’entraînement <strong>de</strong> l’auto-efficacité <strong>de</strong> Bandura (1997), lorsque lesexpériences <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> situations comparables sont répétées (ou d’observation <strong>de</strong>maîtrise <strong>de</strong> la part d’une personne qui lui ressemble), ou qu’il est encouragé dans sesinterprétations par un mentor plus expérimenté, l’entrepreneur apprend. En termes <strong>de</strong>comportement, cela a pour conséquence qu’il relève les défis avec une attitu<strong>de</strong> positive, ilapprend <strong>de</strong>s erreurs, il persévère face aux difficultés, il visualise les succès, il déci<strong>de</strong> luimêmeles conduites acceptables, il résout les problèmes <strong>de</strong> manière créative, il apprend àgérer les situations stressantes. Tous ces processus n’excluent pas les phases <strong>de</strong> doutes,d’erreurs, d’échecs face aux multiples obstacles rencontrés en réalité. Mais ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>les surmonter. Ce cycle d’entrainement vertueux est soutenu par un processus <strong>de</strong> gestionémotionnel plus optimiste <strong>et</strong> surtout plus intense que la moyenne. Nous savons par l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong> situations d’accompagnement d’entrepreneurs que leur cycle émotionnel subit <strong>de</strong>svariations <strong>de</strong> très forte intensité (euphorie-dépression) <strong>et</strong> que les porteurs <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>expriment <strong>de</strong>s besoins forts <strong>de</strong> soutien sur le plan personnel par <strong>de</strong>s personnes extérieures(Verzat <strong>et</strong> al. 2010). Comme pour les élèves <strong>de</strong> tous niveaux, lorsque la confiance dans lacapacité à réussir est au ren<strong>de</strong>z-vous, l’apprentissage se construit. Chez les entrepreneurs, ilconsiste à vali<strong>de</strong>r progressivement <strong>de</strong>s scripts d’interprétation, <strong>de</strong> décision <strong>et</strong> d’action <strong>de</strong>
49plus en plus complexes <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>ient une image positive <strong>de</strong> lui-même comme auteur duproj<strong>et</strong>.Nous proposons ci-<strong>de</strong>ssous un schéma simplifié inédit perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> résumer ces différentesdimensions.Figure 7. Modèle simplifié <strong>de</strong> la cognition entrepreneuriale.Ce schéma a le mérite <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce un ensemble <strong>de</strong> processus qui se construisentprogressivement à travers l’analyse réflexive plus ou moins consciente d’une successiond’expériences <strong>de</strong> réussite <strong>et</strong> d’échec. On notera qu’il m<strong>et</strong> particulièrement au centre lanotion d’auto-efficacité entrepreneuriale, pour laquelle nous disposons <strong>de</strong> modèles validés<strong>et</strong> <strong>de</strong> construits opérationnalisés. De plus, c<strong>et</strong>te notion centrale perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> faire le pont entrele fonctionnement cognitif <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntitaire <strong>et</strong> suggère une dynamique <strong>de</strong> construction. Sur leplan i<strong>de</strong>ntitaire, nous avons vu plus haut que les motivations entrepreneuriales sontassociées d’une part (section B1) à un intérêt professionnel qui peut être mesuré très jeune(modèle RIASEC) sous-tendu par <strong>de</strong>ux prédispositions <strong>de</strong> personnalité (extraversion <strong>et</strong>ouverture) mesurées par le modèle FFM. Et d’autre part (section B2) que l’auto-efficacitéentrepreneuriale perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> construire progressivement une intention d’entreprendre,laquelle dépend étroitement d’un répertoire d’attitu<strong>de</strong>s mesurables <strong>et</strong> <strong>de</strong> normessubjectives favorables (modèle d’intention) mais aussi d’émotions anticipées <strong>et</strong> <strong>de</strong>perceptions <strong>de</strong> faisabilité (théorie <strong>de</strong> l’essai). Elle peut théoriquement être entraînée grâce à<strong>de</strong>s expériences antérieures <strong>de</strong> maîtrise, l’observation d’autres qui me ressemblent,l’encouragement <strong>de</strong> mentors <strong>et</strong> un état physiologique <strong>de</strong> stimulation <strong>et</strong> d’éveil (modèle <strong>de</strong>Bandura).Cependant, tous ces acquis associés aux comportements <strong>et</strong> aux motivations <strong>de</strong>l’entrepreneur ne s’adressent pas directement aux comportements <strong>et</strong> aux motivations <strong>de</strong>s
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