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Eduquer l'esprit d'entreprendre Bilan et questionnements de ...

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45domaines <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification d’opportunités <strong>de</strong> business, la création <strong>de</strong> nouveaux produits, lacommercialisation <strong>de</strong>s innovations <strong>et</strong> la prise <strong>de</strong> risque acceptable.D’après plusieurs chercheurs, ce style cognitif apparait étroitement lié à un socle <strong>de</strong>processus motivationnel <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntitaire.Les processus motivationnels <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntitaires liés au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée entrepreneurial.Comme nous l’avons vu plus haut, la perception d’auto-efficacité a un rôle motivationnelimportant dans le processus <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s intentions entrepreneuriales (Krueger, 2009).Plus loin, la recherche <strong>de</strong> Elving (2008) citée par Carsrud, Brännback, Elfving <strong>et</strong> Brandt(2009 :161) m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s liens forts entre la motivation, les perceptions d’autoefficacité<strong>et</strong> les processus cognitifs. Elfving montre qu’il existe plusieurs <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>motivations possibles selon les entrepreneurs (extrinsèque vis-à-vis d’un business spécifique,intrinsèque vis-à-vis <strong>de</strong> l’activité entrepreneuriale, mixte centrée sur l’indépendance) <strong>et</strong> queles personnes concernées diffèrent en matière <strong>de</strong> perception d’auto-efficacité <strong>et</strong> <strong>de</strong>processus cognitifs préférentiels 34 .La perception d’auto-efficacité constitue ainsi la face émergée d’un socle <strong>de</strong> croyancesi<strong>de</strong>ntitaires profon<strong>de</strong>s ou « concept <strong>de</strong> soi » défini par Filion (2008) comme la manière dontl’entrepreneur se perçoit <strong>et</strong> l’estime qu’il a <strong>de</strong> lui-même. Filion montre que la perception <strong>de</strong>ses propres capacités <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses motivations oriente les champs d’intérêt <strong>de</strong> l’entrepreneur,définit ses besoins d’apprentissage <strong>et</strong> engendre la sélection <strong>de</strong>s représentations. Un cyclesocio-cognitif conjoint d’apprentissage <strong>et</strong> <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> soi est donc à l’œuvre : Afin <strong>de</strong>mener son proj<strong>et</strong>, l’entrepreneur (ou le futur entrepreneur) apprend, sélectionne <strong>de</strong>sinformations utiles <strong>et</strong> construit <strong>de</strong>s représentations qu’il doit vendre, ou tout au moins fairepartager à <strong>de</strong>s parties prenantes externes (clients, financeurs, fournisseurs…) pour aboutir àla mise sur le marché. Ce faisant, il joue un rôle social qui le m<strong>et</strong> en scène <strong>et</strong> impose unedéfinition <strong>de</strong> lui-même comme auteur-organisateur du proj<strong>et</strong>. On sait par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s critères<strong>de</strong> jugement <strong>de</strong>s accompagnateurs <strong>et</strong> financeurs <strong>de</strong> proj<strong>et</strong> que l’image que l’entrepreneurdonne <strong>de</strong> lui-même - telle qu’elle peut être perçue par ces acteurs externes - est capitalepour qu’ils accor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la crédibilité au proj<strong>et</strong>. Dans c<strong>et</strong>te définition <strong>de</strong> soi, l’entrepreneurprend souvent une certaine liberté – puisée dans l’espace psychologique nommé par Filion« espace <strong>de</strong> soi » - avec les normes sociales (attentes <strong>de</strong> rôle social) reçues <strong>de</strong> son milieud’origine.De fait, d’après nos recherches auprès <strong>de</strong> porteurs <strong>de</strong> proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> création d’entreprise d’âgestrès variés (y compris chez les étudiants encore au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’exploration sans intention réelle<strong>de</strong> passer à l’acte), le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> création d’entreprise est le support d’un important travail <strong>de</strong>remaniement i<strong>de</strong>ntitaire (Verzat, Gaujard <strong>et</strong> François, 2010). Le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> création34 Les entrepreneurs à motivation extrinsèque se sentent particulièrement compétents dans leur business, ont une penséevisionnaire non focalisée, ne savent pas comment chercher <strong>de</strong> l’information <strong>et</strong> prennent <strong>de</strong>s décisions intuitives. A l’opposé, lesentrepreneurs à motivation intrinsèque sont fiers <strong>de</strong> leur pouvoir d’influence dans un réseau, ont un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée centré surl’innovation, la création d’opportunités, l’heuristique <strong>de</strong> décision <strong>et</strong> qu’ils n’ont pas le temps <strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>s informations.Quant aux entrepreneurs mixtes, ils sont surtout analytiques <strong>et</strong> focalisés sur l’entreprise, ce sont <strong>de</strong>s découvreurs d’opportunité<strong>et</strong> <strong>de</strong> grands utilisateurs d’information.

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