42Figure 6. Théorie <strong>de</strong> l’essai <strong>de</strong> Bagozzi <strong>et</strong> al. (1999, 2003).En tout état <strong>de</strong> cause, l’introduction <strong>de</strong> ces variables émotionnelles est inspirée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnièresavancées sur la cognition entrepreneuriale. C’est la troisième source théorique, la plusrécente, qui nous perm<strong>et</strong> d’approcher la définition <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre. Elle nous inviteà nous représenter l’esprit d’entreprendre comme une façon d’agir <strong>et</strong> <strong>de</strong> penser « comme lesentrepreneurs ».B3 – Agir <strong>et</strong> penser comme <strong>de</strong>s entrepreneurs, les apports récents <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lacognition entrepreneuriale.Les chercheurs compétents en cognition entrepreneuriale s’accor<strong>de</strong>nt à dire que lesentrepreneurs ne raisonnent <strong>et</strong> n’agissent pas comme le commun <strong>de</strong>s mortels, ni comme lesmanagers avec lesquels ils ont pourtant <strong>de</strong>s compétences communes.Ce qui constitue l’agir spécifique <strong>de</strong>s entrepreneurs, c’est la capacité à i<strong>de</strong>ntifier <strong>et</strong> exploiter<strong>de</strong>s opportunités avant les autres. Cela suppose d’une part d’innover, c’est-à-dire d’imaginer<strong>de</strong>s nouveaux produits ou services alors qu’ils n’existent pas <strong>et</strong> d’i<strong>de</strong>ntifier le marché solvablequi perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> les faire naître puis <strong>de</strong> les développer. Et d’autre part <strong>de</strong> construireprogressivement l’organisation perm<strong>et</strong>tant d’exploiter ces opportunités en combinant <strong>de</strong>sressources accessibles (capitaux, équipe, savoir-faire, technologies, réseaux, partenaires,…).Ce double challenge est caractérisé par l’urgence (le plus rapi<strong>de</strong> sur le marché remporte lamise) <strong>et</strong> l’incertitu<strong>de</strong> (très peu <strong>de</strong> connaissances disponibles). Pour y faire face, lesentrepreneurs doivent m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>de</strong>ux modalités du rapport <strong>de</strong> la pensée àl’action basées sur l’expérimentation <strong>et</strong> fréquemment sous-développées dans l’éducationscolaire : la créativité <strong>et</strong> l’effectuation. Selon Matlin <strong>et</strong> Brossard (2001 :516) la créativité peutêtre définie comme la résolution <strong>de</strong> problème d’une manière à la fois novatrice <strong>et</strong> utile. Cequi suppose la mise en œuvre <strong>de</strong> trois types <strong>de</strong> capacités selon Amabile (1983) un stylecognitif ouvert 29 , <strong>de</strong>s heuristiques 30 poussant à essayer systématiquement quelque chose29 Selon Amabile, 1983, citée par Howard, 2006 :614, on peut caractériser un style cognitif ouvert par la capacité <strong>et</strong> la volonté àaller au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s perceptions habituelles, à être l’aise avec la complexité, à maintenir les options ouvertes sans les clore troprapi<strong>de</strong>ment, à suspendre le jugement plutôt que <strong>de</strong> réagir en bien/mal, à être à l’aise avec <strong>de</strong>s catégories larges, à développerune mémoire précise, à suspendre les scripts <strong>de</strong> performance <strong>et</strong> à voir les choses différemment <strong>de</strong>s autres.30 Selon le dictionnaire <strong>de</strong> la langue française, un heuristique est la science qui analyse la découverte <strong>de</strong>s faits.
43d’autre ainsi qu’un style <strong>de</strong> travail positif 31 . L’effectuation, quant à elle, concerne plusspécifiquement les entrepreneurs. Mise en évi<strong>de</strong>nce à propos <strong>de</strong>s entrepreneurs parSarasvathy (2001), elle consiste à sélectionner <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s à partir d’un ensemble <strong>de</strong> moyensdonnés, par opposition à la causation qui consiste à chercher les moyens pour créer un eff<strong>et</strong>donné. En suivant la métaphore <strong>de</strong> la cuisine, l’effectuation consiste à i<strong>de</strong>ntifier ce qu’il y adans le réfrigérateur <strong>et</strong> préparer un repas acceptable avec, alors qu’en suivant une démarche<strong>de</strong> causation, le cuisinier commence par choisir une rec<strong>et</strong>te puis se fournit les ingrédientsnécessaires pour la réaliser.Si l’on cherche à comprendre plus précisément le fonctionnement interne sous-jacent <strong>de</strong>l’entrepreneur lorsqu’il agit ainsi <strong>de</strong> manière effectuale <strong>et</strong> créative, <strong>de</strong>ux sphères <strong>de</strong>processus inter-reliés apparaissent, l’une liée au fonctionnement mental, l’autre à laconstruction i<strong>de</strong>ntitaire.Les processus cognitifs spécifiques <strong>de</strong>s entrepreneursPlusieurs courants <strong>de</strong> recherche récents réunis dans le livre <strong>de</strong> Casrud <strong>et</strong> Brännback (2009)cherchent à percer la « boite noire » du fonctionnement cognitif <strong>de</strong>s entrepreneurs. Au-<strong>de</strong>là<strong>de</strong>s intentions rapportées plus haut, nous avons recensé plusieurs dimensions spécifiquessouvent inter-reliées : <strong>de</strong>s biais <strong>de</strong> perception, <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> décision, <strong>de</strong>s patternsmentaux en termes d’attribution causale <strong>et</strong> <strong>de</strong> croyances <strong>de</strong> contrôle. Ces fonctionnementsmentaux répétés résulteraient dans la formation <strong>de</strong> scripts experts sous forme <strong>de</strong> métarèglesou processus <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’information typiques <strong>de</strong>s entrepreneurs expérimentés paropposition à <strong>de</strong>s entrepreneurs débutants. Notons que les différentes recherchesmentionnées sont pour certaines déjà démontrées par <strong>de</strong>s travaux empiriques, alors qued’autres sont encore en cours <strong>de</strong> modélisation. Le tableau suivant résume les dimensionscognitives que nous avons extraites 32 <strong>de</strong> plusieurs chapitres <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ouvrage.31 Selon Amabile, 1983, citée par Howard, 2006 :614, on peut caractériser un style <strong>de</strong> travail positif par la capacité à soutenir <strong>de</strong>longues pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> concentration, l’abandon d’approches non productives, la persistance dans la difficulté <strong>et</strong> un haut niveaud’énergie.32 Nous avons fait le choix, éminemment discutable, <strong>de</strong> répertorier ici les processus mentaux indépendamment <strong>de</strong>s processusmotivationnels <strong>et</strong> intentionnels traités plus haut en lien avec l’auto-efficacité. Mais comme on le voit dans le tableau, ils sont àl’évi<strong>de</strong>nce liés. Toutefois, la forme <strong>de</strong> ces interrelations ne fait pas l’obj<strong>et</strong> d’un consensus actuellement. La représentation quenous en donnons dans le schéma <strong>de</strong> synthèse proposé dans la figure 5 nous appartient totalement.
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