40résume le modèle d’intention largement utilisé actuellement en éducation àl’entrepreneuriat.Figure 5. Modèle d’intention adapté <strong>de</strong> Krueger <strong>et</strong> al. (1993, 1994, 2000)à partir d’Ajzen (1991) <strong>et</strong> Shapero <strong>et</strong> Sokol (1982).Ce modèle présente le grand avantage d’offrir un moyen d’évaluer l’impact <strong>de</strong>s formations àl’entrepreneuriat en milieu universitaire, en effectuant <strong>de</strong>s mesures avant <strong>et</strong> après laformation. En eff<strong>et</strong>, le pouvoir prédicteur sur l’intention <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s normessubjectives <strong>et</strong> dans une moindre mesure <strong>de</strong> l’auto-efficacité a été largement validé. De plus,on peut faire l’hypothèse que les trois éléments du modèle peuvent être développés bienavant que ne se forme une intention. Certaines attitu<strong>de</strong>s déclinées ici vis-à-vis du choix <strong>de</strong>carrière, peuvent en eff<strong>et</strong> être construites <strong>et</strong> renforcées bien plus tôt vis-à-vis d’activités <strong>de</strong>proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> toutes sortes dès lors qu’ils comportent <strong>de</strong>s enjeux motivants pour les élèves <strong>et</strong><strong>de</strong>s défis. De même, s’il l’on ne peut modifier l’entourage familial <strong>de</strong>s élèves influant surleurs choix <strong>de</strong> carrière, il est envisageable <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> classe ou <strong>de</strong>groupes <strong>de</strong> camara<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> nouer <strong>de</strong>s relations chaleureuses <strong>et</strong> stimulantes avec <strong>de</strong>sentrepreneurs afin d’influencer favorablement leurs perceptions normatives. Enfin, c’estgénéralement l’objectif majeur en éducation que d’agir sur les sentiments <strong>de</strong> compétence(ou perceptions d’auto-efficacité). Mais encore faut-il que les compétences dont il estquestion soient définies non comme <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong> création d’entreprise mais comme<strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s beaucoup moins complexes ou en d’autrestermes, que le processus <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s compétences entrepreneuriales soit connu.Or ce n’est pas véritablement le cas <strong>et</strong> c’est bien une limite majeure du modèle. Sachant queles intentions se déclarent quelquefois au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s supérieures <strong>et</strong> plus généralementaprès plusieurs années d’expérience professionnelle, que se passe-t-il avant ?Les enquêtes longitudinales basées sur le modèle d’intention, que nous avons menées avecla thèse <strong>de</strong> Yifan Wang sur le public <strong>de</strong>s élèves-ingénieurs français sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 3 à 5ans montrent que les intentions sont loin d’être stables au cours <strong>de</strong> la formation initiale
41(Wang, 2010, Wang <strong>et</strong> Verzat, 2011), r<strong>et</strong>rouvant <strong>de</strong>s résultats qualitatifs préliminaires <strong>de</strong>Moreau (2006). Plusieurs chercheurs familiers du modèle d’intention suggèrent <strong>de</strong> doncraffiner le modèle, notamment <strong>de</strong> préciser l’organisation progressive <strong>de</strong>s buts selon lespersonnes. Ce qui perm<strong>et</strong> d’avancer plusieurs approches du processus <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>sintentions. En s’appuyant sur la distinction proposée par Bagozzi <strong>et</strong> Dhollakia (1999) entrebut focal (objectif direct <strong>de</strong> mon action), but super-ordinal (l’objectif final que je souhaiteatteindre) (<strong>et</strong> but subordonné (comme moyen d’atteindre le but focal), Elfing, Brännback <strong>et</strong>Carsrud (2009) suggèrent que la création d’entreprise soit le but super-ordinal, la perceptiond’auto-efficacité soient <strong>de</strong> l’ordre d’un but focal, alors que l’intention dépendant <strong>de</strong>perceptions d’opportunité serait <strong>de</strong> l’ordre d’un but subordonné. Hindle, Klyver <strong>et</strong> Jennings(2009) font l’hypothèse <strong>de</strong> leur côté, que les intentions sont plus fréquentes chez lespersonnes dont le niveau d’éducation est plus élevé, chez celles qui ont déjà une expérienceantérieure, <strong>et</strong> chez celles dont le réseau social est plus important ou mieux inséré dans lesmilieux entrepreneuriaux, a plus forte raison chez les femmes, moins avantagées que leshommes pour démarrer une entreprise. Ce qui revient à dire que ces facteurs (capitaléducatif, expériences antérieures, insertion dans les réseaux économiques <strong>et</strong>entrepreneuriaux) seraient <strong>de</strong>s préalables indispensables à la formation <strong>de</strong>s intentions. Ouautrement dit que la perception d’auto-efficacité peut être développée par l’exposition à <strong>de</strong>ssituations préliminaires <strong>et</strong>/ou l’insertion dans les milieux entrepreneuriaux.Bagozzi <strong>et</strong> Dhollakia (1999, 2003) repris par <strong>de</strong> nombreux auteurs, suggèrent une théorie <strong>de</strong>l’essai qui distingue <strong>de</strong>s étapes dans la formation <strong>de</strong>s désirs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s buts vers la créationeffective. Ces étapes sont reproduites dans le schéma suivant. On y constate l’introduction<strong>de</strong> variables émotionnelles dans le processus <strong>de</strong> décision <strong>et</strong> d’engagement vers la création.Les émotions <strong>et</strong> la confiance déclenchent <strong>de</strong>s désirs <strong>de</strong> s’engager (en bleu). Ces désirs sontconsidérés comme <strong>de</strong>s préalables à la formation <strong>de</strong>s intentions (en vert). Celles-ci sont liées à<strong>de</strong>s processus plus « rationnels » seconds, comme l’évaluation <strong>de</strong>s possibles <strong>et</strong> la prise encompte <strong>de</strong>s normes, attitu<strong>de</strong>s, <strong>et</strong> croyances <strong>de</strong> contrôle parmi lesquelles la perceptiond’auto-efficacité. Notre expérience d’accompagnement d’étudiants ingénieurs ouentrepreneurs nous incite à penser que la variable émotionnelle est effectivement unpuissant levier <strong>de</strong>s désirs d’entreprendre. Mais sont-ils premiers par rapport à <strong>de</strong>s intérêtsvocationnels issus <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> normes subjectives dirigeant la formation <strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntitésprofessionnelles ? Dans quel ordre se construisent les buts <strong>de</strong> différents ordres ? Seules <strong>de</strong>srecherches longitudinales approfondies perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> répondre à c<strong>et</strong>te question.
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