34plus sophistiquées <strong>et</strong> <strong>de</strong>s liens avec les théories <strong>de</strong>s préférences <strong>de</strong> carrière. Barrick <strong>et</strong> Mount(2005) à partir d’une large revue d’articles basés sur les Big Five, affirment que lapersonnalité perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> prédire la performance au travail, modérément mais mieux qued’autres prédicteurs testés comme le niveau intellectuel ou les facteurs biographiques. Deuxtraits <strong>de</strong> personnalité influencent la performance 21 dans toutes les professions : le fait d’êtreconsciencieux <strong>et</strong> la stabilité émotionnelle. Les trois autres dimensions (extraversion,ouverture <strong>et</strong> agréabilité) sont spécifiques à certaines professions. En ce qui concerne lesentrepreneurs, en croisant l’analyse <strong>de</strong> la personnalité par le FFM <strong>et</strong> les préférencesprofessionnelles investiguées dans le conseil en orientation <strong>de</strong> carrière (modèle RIASEC 22basé sur la théorie <strong>de</strong> Holland, 1978, 1985, 1996), il apparait que l’intérêt professionnel pourl’entrepreneuriat est corrélé avec <strong>de</strong>ux dimensions <strong>de</strong> la personnalité : l’ouverture <strong>et</strong>l’extraversion (Barrick, Mount <strong>et</strong> Gupta, 2003). Par ailleurs, Amstrong <strong>et</strong> Vogel (2009) ontdémontré statistiquement que le modèle RIASEC est consistant avec le modèle plus récentdu développement <strong>de</strong> carrière issu <strong>de</strong> la notion d’auto-efficacité <strong>de</strong> Bandura (SCCT : SocialCognitive Career Theory <strong>de</strong> Lent, Brown <strong>et</strong> Hack<strong>et</strong>t, 1994), suggérant que l’intérêtprofessionnel <strong>et</strong> l’auto-efficacité contribuent à façonner une i<strong>de</strong>ntité professionnelle stable.Pour résumer les acquis actuels en matière <strong>de</strong> liens entre la personnalité <strong>et</strong> les carrièresentrepreneuriales, nous proposons le schéma suivant. Nous avons représenté par <strong>de</strong>s traitspleins les construits stabilisés. Par contre les construits ou les relations qui restent à l’étatd’hypothèses exploratoires sont représentées en pointillé.Figure 3. Relations entre personnalité, carrière <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntité professionnelle en entrepreneuriatCeci conduit à faire l’hypothèse pour les entrepreneurs, que même s’il n’y a pas <strong>de</strong>déterminisme, l’i<strong>de</strong>ntité entrepreneuriale pourrait se construire à partir <strong>de</strong> prédispositionsdans la personnalité (ouverture <strong>et</strong> extraversion) influant sur les intérêts professionnels. Laperception d’auto-efficacité apparait liée à ce processus d’orientation <strong>de</strong> carrière. Or lanotion d’auto-efficacité apparait comme un concept central largement utilisé en21La performance au travail est mesurée ici à la fois intrinsèquement (satisfaction éprouvée par la personne) <strong>et</strong>extrinsèquement (statut social dans une échelle <strong>de</strong> professions).22 Le modèle RIASEC est le modèle <strong>de</strong> référence utilisé dans le conseil en orientation <strong>de</strong> carrière. Il définit 6 types d’intérêtsprofessionnels en fonction <strong>de</strong>s motivations, valeurs, buts <strong>et</strong> aspirations <strong>de</strong> la personne : (R) réaliste, (I) investigateur, (A)artistique, (S) social, (E) entreprenant <strong>et</strong> (C) conventionnel. Ces intérêts ont été validés comme stables sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plus<strong>de</strong> vingt ans d’intervalle (Costa, McCrae <strong>et</strong> Holland, 1984, Lubinski, Benbow <strong>et</strong> Ryan, 1995), ils se m<strong>et</strong>tent en place vers 16-18ans <strong>et</strong> se stabilisent vers 25 ans.
35entrepreneuriat à la fois pour expliquer l’avènement <strong>de</strong>s intentions entrepreneuriales <strong>et</strong> lamanière d’apprendre ou <strong>de</strong> penser spécifique <strong>de</strong>s entrepreneurs.B2 - L’auto-efficacité, l’i<strong>de</strong>ntité <strong>et</strong> les intentions entrepreneuriales : <strong>de</strong>s trajectoiresAuto-efficacité, concept <strong>et</strong> espace <strong>de</strong> soi <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntité.L’auto-efficacité est définie par Bandura (1986) comme les croyances qu’entr<strong>et</strong>ient unindividu quant à sa capacité <strong>de</strong> réaliser une tâche particulière ou d’affronter efficacement unesituation précise. Elle nous fait insensiblement glisser <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> personnalité comprisecomme <strong>de</strong>s dispositions inchangeables à une vision <strong>de</strong> la personnalité entendue comme <strong>de</strong>sdispositions perçues par l’individu <strong>et</strong> donc modifiables 23 , c’est-à-dire plus proche <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité<strong>et</strong> du concept <strong>de</strong> soi. Par ailleurs, il est utile <strong>de</strong> noter du point <strong>de</strong> vue éducatif que lesperceptions d’auto-efficacité sont reliées à l’engagement <strong>de</strong> l’individu dans <strong>de</strong>s activitésprécises contextualisées avec <strong>de</strong>s enjeux spécifiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> performance 24 . Onest donc plus proche <strong>de</strong> la notion intuitive <strong>de</strong> capacité que <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> qualitépersonnelle.Synthétisant une large revue <strong>de</strong> littérature en entrepreneuriat, Mauer, Neergard <strong>et</strong>Kirk<strong>et</strong>erp-Linstad (2009) rappellent que l’auto-efficacité entrepreneuriale a été étudiée par<strong>de</strong> nombreux auteurs à partir <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s entrepreneurs. Un large consensuss’est formé autour <strong>de</strong> 26 activités typiques (modèle <strong>de</strong> Chen, Green <strong>et</strong> Crick, 1998) résuméesen 5 dimensions (mark<strong>et</strong>ing, innovation, management, prise <strong>de</strong> risque <strong>et</strong> contrôle financier)parmi lesquelles seules les dimensions d’innovation <strong>et</strong> <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> risque différencient lesentrepreneurs, les trois autres étant communes avec les managers. Ce modèle a été remis encause par un modèle alternatif réduisant la spécificité <strong>de</strong> l’activité entrepreneuriale à 6domaines : le développement <strong>de</strong> nouveaux produits ou opportunités <strong>de</strong> marché, laconstitution d’un environnement innovant, l’initiation <strong>de</strong> relations avec <strong>de</strong>s investisseurs, ladéfinition d’un but central (core purpose), la capacité à faire face à <strong>de</strong>s défis inattendus, <strong>et</strong> ledéveloppement <strong>de</strong>s ressources humaines critiques (De Noble, Jung <strong>et</strong> Ehrlich, 1999). Desétu<strong>de</strong>s plus récentes s’accor<strong>de</strong>nt finalement à n’en r<strong>et</strong>enir que 4 : l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>nouvelles opportunités <strong>de</strong> business, la création <strong>de</strong> nouveaux produits/services, la penséecréative <strong>et</strong> la vente d’une idée ou d’un développement (Hao, Seibert <strong>et</strong> Hills, 2005,Sardshumukh <strong>et</strong> Corb<strong>et</strong>t, 2008).La perception que l’on a <strong>de</strong> ses capacités est un élément fondamental du concept <strong>de</strong> soi.Pour Filion (1999), la manière dont s’organise le concept <strong>de</strong> soi oriente les centres d’intérêt23 « Selon la théorie socio-cognitive, une disposition efficace <strong>de</strong> personnalité est un système <strong>de</strong> croyances dynamique <strong>et</strong>multiforme qui agit sélectivement à travers divers domaines d’activité <strong>et</strong> sous diverses exigences situationnelles, plutôt qu’unconglomérat décontextualisé. L’expression individuelle <strong>de</strong>s croyances d’efficacité représente l’unique manifestationdispositionnelle <strong>de</strong> l’efficacité pour chaque personne ». Bandura, 1986 :7024 Il existe <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> perception d’auto-efficacité générale (Sherer <strong>et</strong> al. 1982, Schwarzer <strong>et</strong> Jerusalem, 1995, Chen <strong>et</strong> al.2001) qui mesurent les croyances d’un individu vis-à-vis leur capacité à effectuer avec performance plusieurs tâches nouvelles <strong>et</strong>difficiles dans différents domaines ou dans différentes situations. Une étu<strong>de</strong> récente en entrepreneuriat (Baron<strong>et</strong> <strong>et</strong> al, 2011)testant l’échelle <strong>de</strong> Schwarzer <strong>et</strong> Jerusalem auprès d’étudiants canadiens montre qu’elles ont un impact positif sur l’autoefficacitéentrepreneuriale.
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