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Eduquer l'esprit d'entreprendre Bilan et questionnements de ...

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32Lécuyer, (1994), le concept <strong>de</strong> soi comporte plusieurs fac<strong>et</strong>tes: le soi matériel (apparencephysique, santé, possession d’obj<strong>et</strong>s), le soi personnel (aspirations, émotions, qualités <strong>et</strong>défauts, philosophies <strong>de</strong> la vie, rôles <strong>et</strong> statuts, sentiment plus ou moins fort <strong>de</strong> cohérenceinterne ), le soi adaptatif (jugement sur soi-même, jugement sur sa manière <strong>de</strong> réagir face àla réalité en vue <strong>de</strong> maintenir son soi : autonomie ou dépendance), le soi social (<strong>de</strong>scriptions<strong>de</strong> comportements en société, tels que la réceptivité ou l’altruisme, références à lasexualité), <strong>et</strong> le soi non-soi (lorsque la personne répond en parlant <strong>de</strong>s autres). Le concept <strong>de</strong>soi évolue tout au long <strong>de</strong> la vie. Sans citer ici tous les sta<strong>de</strong>s, notons que les qualitésintellectuelles mesurées à l’école par les résultats scolaires apparaissent au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’expansion du soi entre 6 <strong>et</strong> 10 ans, le métier futur intervient chez les filles au même sta<strong>de</strong>,plutôt à l’adolescence chez les garçons. Les valeurs apparaissent entre 17 <strong>et</strong> 23 ans. Tout aulong <strong>de</strong> la vie, <strong>de</strong>s réorganisations du concept <strong>de</strong> soi se produisent au travers <strong>de</strong> crisesi<strong>de</strong>ntitaires, <strong>de</strong> manière selon Erikson (1968) à pouvoir concilier le sentiment conscientd’unicité avec le désir inconscient <strong>de</strong> continuité dans l’expérience <strong>et</strong> l’adhésion aux idéauxd’un groupe. Selon Filion (1999, 2000), le concept <strong>de</strong> soi alimente l’intentionnalité du suj<strong>et</strong>,c’est-à-dire la vision qu’il se fait <strong>de</strong> l’avenir <strong>et</strong> les objectifs qu’il se fixe. Il est égalementétroitement dépendant du contexte économique <strong>et</strong> social dans lequel évolue le suj<strong>et</strong>, <strong>de</strong> sonhistoire personnelle <strong>et</strong> <strong>de</strong>s normes sociales véhiculées par la société. La construction <strong>de</strong>l’i<strong>de</strong>ntité est aussi analysée par les sociologues. Pour Dubar (1991), elle résulte d’un doublemouvement, d’attributions par autrui (transaction relationnelle où les autres évaluent, jugent<strong>et</strong> disent à chacun ce qu’il est) mais aussi <strong>de</strong> revendication d’appartenances <strong>et</strong> <strong>de</strong> qualitéspar la personne (transaction biographique où l’individu se raconte <strong>de</strong>s histoires sur ce qu’ilest). Ces définitions <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité se présentent sous forme <strong>de</strong> figures, <strong>de</strong> rôles, <strong>de</strong> métiers.Au début, les i<strong>de</strong>ntités sont rêvées, puis bricolées <strong>et</strong> remaniées par l’enfant, puis elles s<strong>et</strong>ransforment en proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> vie <strong>et</strong> proj<strong>et</strong>s professionnels à l’école <strong>et</strong> l’université.Une fois ces concepts clarifiés, que sait-on <strong>de</strong> la personnalité <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité entreprenanteou entrepreneuriale <strong>et</strong> <strong>de</strong> son influence sur le choix <strong>de</strong> carrière entrepreneurial ?Existe-t-il une personnalité entrepreneuriale ?Il se trouve que l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s traits <strong>de</strong> personnalité <strong>de</strong>s entrepreneurs a fait partie <strong>de</strong>spremiers obj<strong>et</strong>s d’étu<strong>de</strong> en entrepreneuriat. FIlion (1997) analysant l’histoire <strong>de</strong> la discipline,rappelle que <strong>de</strong>ux traits <strong>de</strong> personnalité ont été mis en avant par le psychologue Mc Clelland(1971) comme caractéristiques <strong>de</strong>s entrepreneurs : le besoin d’accomplissement <strong>et</strong> <strong>de</strong>pouvoir. Même si ces résultats ont été critiqués par la suite parce qu’ils ne suffisent pas àexpliquer le comportement entrepreneurial, ils ont ouvert tout un champ <strong>de</strong> recherchespsychologiques qui ont dominé la discipline jusque dans les années 80. Filion résume dans l<strong>et</strong>ableau ci-<strong>de</strong>ssous les traits <strong>de</strong> personnalité (qualités <strong>et</strong> comportements) les plus souventattribués aux entrepreneurs par ces recherches.

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