30n’est aucunement garanti ni explicite. Nous avons signalé plus haut que les quatre naturesd’objectifs sont très probablement liées mais leur articulation n’est pas claire. Qu’est-ce quidistingue <strong>et</strong> comment s’articulent les qualités, les comportements, les capacités, lescompétences, les valeurs <strong>et</strong> attitu<strong>de</strong>s favorables, les choix <strong>de</strong> carrière ? Les compétences <strong>de</strong>gestion impliquent-elles <strong>de</strong>s compétences transversales <strong>et</strong> réciproquement ? Dans quel ordrese développent tous ces éléments ? A travers quels processus, pourquoi, dans tels typesd’activités, à quelles conditions ? Une compréhension plus fine <strong>de</strong>s éléments en jeu <strong>et</strong> <strong>de</strong>leurs mécanismes d’articulation est requise.Par ailleurs, les étapes <strong>de</strong> la formation suggérées peuvent être discutées. Par exemple dans l<strong>et</strong>ableau 1, si l’on adm<strong>et</strong> qu’il s’agit plus d’attitu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> dispositions intellectuelles <strong>et</strong>comportementales que <strong>de</strong> traits <strong>de</strong> caractère innés, il est possible que les qualités dont il estquestion pour le primaire <strong>et</strong> le secondaire puissent encore être travaillées dans le supérieur.De la même façon, l’éveil sur les possibilités <strong>de</strong> carrière entrepreneuriales n’est-il pasnécessaire aussi à toutes les étapes du choix <strong>de</strong> carrière intervenant à chaque fin <strong>de</strong> cyclesecondaire ou supérieur ? De fait, on voit que le tableau 2 cite <strong>de</strong>s compétencestransversales du même ordre entre le niveau licence <strong>et</strong> le niveau master-doctorat. Lesauteurs soulignent qu’il s’agit bien plutôt d’un continuum : « Avec une focalisation sur ladécouverte en cursus L <strong>et</strong> sur la faisabilité en cursus M/D, la dissociation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parcourss’opérera sur une différence d’intensité plutôt que <strong>de</strong> nature. Ce processus doit se concevoircomme un continuum ». Comme le suggère ce référentiel, ce qui compte vraiment, c’est latrajectoire <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> chaque étudiant reconnue par un portefeuille <strong>de</strong> compétences.Mais cela pose toute la question <strong>de</strong> l’articulation avec l’offre <strong>de</strong>s modules par lesétablissements. Comment ajuster l’offre aux besoins ? Existe-t-il <strong>de</strong>s trajectoires types ? Fautilsuggérer voire imposer une progression ou laisser les étudiants choisir librement <strong>de</strong>smodules <strong>et</strong> y construire leur propre finalité ?Enfin, les objectifs proposés apparaissent soit peu précis, généraux <strong>et</strong> incompl<strong>et</strong>s (tableau 1)soit redondants (tableau 2). En l’état, le tableau 1 ne perm<strong>et</strong> pas à un établissement <strong>de</strong>formuler un programme <strong>de</strong> formation clair <strong>et</strong> encore moins à un enseignant <strong>de</strong> préparer unmodule <strong>de</strong> formation ou <strong>de</strong> sensibilisation précis. Dans le tableau 2, la progression <strong>de</strong>scompétences visées est plus précise, mais sur le terrain <strong>de</strong> chaque dispositif concr<strong>et</strong>, il fautencore ajuster les critères d’évaluation. Et <strong>de</strong> fait, le référentiel <strong>de</strong> novembre 2011 estprésenté comme un document intermédiaire à faire évoluer.Toutes ces discussions montrent qu’il est nécessaire <strong>de</strong> rentrer beaucoup plus finement dansla compréhension <strong>de</strong>s éléments qui composent les objectifs <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l’espritd’entreprendre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s processus qui les articulent. Même si la recherche en entrepreneuriatn’est pas directement focalisée sur c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong>, elle a défriché successivement trois thèmes quiy sont liés : les caractéristiques entrepreneuriales, les antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale <strong>et</strong> la cognition entrepreneuriale.
31B – Apports <strong>de</strong> la recherche en entrepreneuriat : l’esprit d’entreprendrecomme une dynamique <strong>de</strong> processus mentaux <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntitairesconduisant à se proj<strong>et</strong>er, agir <strong>et</strong> penser comme <strong>de</strong>s entrepreneurs.B1- Les caractéristiques entreprenantes : <strong>de</strong>s comportements <strong>et</strong> <strong>de</strong>s intérêtstypiques plus qu’une personnalité entrepreneurialeSachant que l’un <strong>de</strong>s objectifs éducatifs prioritaires proposés pour l’esprit d’entreprendre est<strong>de</strong> faciliter le développement <strong>de</strong> qualités <strong>et</strong> <strong>de</strong> comportements entreprenants, il est légitime<strong>de</strong> chercher à définir précisément <strong>de</strong> quoi il s’agit <strong>et</strong> <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si les entrepreneurs <strong>et</strong>les individus entreprenants partagent effectivement <strong>de</strong>s traits spécifiques, si cescaractéristiques influencent les choix <strong>de</strong> carrière, <strong>et</strong> enfin si elles sont susceptibles d’évoluer,donc si l’on peut agir <strong>de</strong>ssus au niveau éducatif. Avant <strong>de</strong> rentrer dans la discussion <strong>de</strong>scaractéristiques entreprenantes ou entrepreneuriales stables ou évolutives, nous <strong>de</strong>vonsfaire un p<strong>et</strong>it détour conceptuel. Il faut en eff<strong>et</strong> faire la part <strong>de</strong> ce qui ressort <strong>de</strong> lapersonnalité <strong>et</strong> ce qui ressort <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité.Personnalité <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntitéEn se basant sur Bélanger (2004), on peut définir la personnalité comme un ensemble d<strong>et</strong>raits qui caractérisent une personne dans son unité, sa singularité <strong>et</strong> sa permanence <strong>et</strong> cecivis-à-vis <strong>de</strong> son entourage <strong>et</strong> d’elle-même. La personnalité décrit le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnementtypique, habituel d’une personne, ses comportements stables à travers le temps <strong>et</strong> lessituations. Sans rentrer dans le débat théorique sur l’inné <strong>et</strong> l’acquis, il semble que lapersonnalité se construise relativement tôt dans l’existence <strong>et</strong> qu’elle soit peu susceptible <strong>de</strong>changer sauf par <strong>de</strong>s processus thérapeutiques. Les recherches en psychologie <strong>de</strong> lapersonnalité perm<strong>et</strong>tent notamment d’expliquer le fonctionnement concr<strong>et</strong> <strong>de</strong>s individus, <strong>de</strong>mesurer les différences entre les individus, <strong>et</strong> <strong>de</strong> prédire leur comportement. Un grandnombre <strong>de</strong> théories <strong>de</strong> la personnalité concurrentes ont vu le jour dans l’histoire sans qu’onpuisse affirmer que l’une est plus vali<strong>de</strong> que l’autre. Un renouveau d’origine empirique estapparu récemment avec <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s statistiques multifactorielles 18 m<strong>et</strong>tant en évi<strong>de</strong>nce cinqaxes <strong>de</strong> dimensions <strong>de</strong> la personnalité qui sont largement utilisés aujourd’hui (Théorie <strong>de</strong>sBig five ou Five Factor Mo<strong>de</strong>l : extraversion-introversion, agréabilité-antagonisme, ouvertureà l’expérience-hostilité au changement, stabilité émotionnelle-névrosisme,consciosité(régulation du comportement)-impulsivité).Par opposition à la personnalité qui est relativement stable, l’i<strong>de</strong>ntité est une perceptionéminemment évolutive au cours <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s personnes. Elle peut se définir comme lareconnaissance <strong>de</strong> ce que l’on est, par soi-même <strong>et</strong> par les autres. En psychologie, l’i<strong>de</strong>ntitételle qu’elle est consciemment perçue par soi-même est abordée à travers le « concept <strong>de</strong>soi » (Brunel, 1990) qui compote <strong>de</strong>s dimensions cognitives, affectives <strong>et</strong> conatives. Selon18 Etu<strong>de</strong>s statistiques réalisées à partir <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions que <strong>de</strong>s participants à une expérience donnent d’eux-mêmes
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