122Ce proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche est difficile à m<strong>et</strong>tre en œuvre, car il nécessite un financement surtrès longue durée, un recrutement <strong>de</strong> cohortes pertinentes en commençant dès le collège <strong>et</strong><strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> mesure nouveaux <strong>et</strong> complexes. Des proj<strong>et</strong>s européens ou un mécénatseraient susceptibles d’offrir une opportunité pour démarrer <strong>de</strong> tels proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> recherche.2- Questionnements <strong>et</strong> recherches sur les objectifs <strong>et</strong> l’impact <strong>de</strong>modules <strong>et</strong> programmes visant le développement <strong>de</strong> l’espritd’entreprendre.Quels objectifs <strong>et</strong> quels indicateurs choisir au démarrage d’un programme ou d’un moduleéducatif visant le développement <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre ?Nous avons montré que le référentiel d’objectifs éducatifs n’est qu’un outil théorique <strong>de</strong>départ. Car c’est aux communautés éducatives <strong>de</strong> se m<strong>et</strong>tre d’accord sur les prioritésd’objectifs <strong>et</strong> sur les indicateurs <strong>de</strong> performance à atteindre dans chaque situationd’apprentissage locale.Le problème est d’abord pragmatique : les objectifs éducatifs recensés dans notre modèlesont tellement vastes <strong>et</strong> leur construction s’étale sur une durée si longue qu’aucun module,aussi compl<strong>et</strong> soit-il, ne peut viser <strong>de</strong> les atteindre tous. Il faut choisir <strong>de</strong>s priorités tant auniveau <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> programme (concepteurs <strong>de</strong> maqu<strong>et</strong>tes pédagogiques), qu’auniveau <strong>de</strong>s enseignants (concepteurs <strong>de</strong> modules). Mais par où faut-il commencer ? Existe-t-il<strong>de</strong>s enchaînements logiques entre les différents types d’objectifs ? A l’heure actuelle, nousne disposons pas <strong>de</strong> données empiriques perm<strong>et</strong>tant d’ai<strong>de</strong>r les responsables <strong>de</strong> programmeou les enseignants à ordonner leurs choix d’objectifs éducatifs.Un premier travail <strong>de</strong> recherches consiste à constituer systématiquement <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong>données sur l’impact <strong>de</strong>s programmes menés vis-à-vis <strong>de</strong>s différents types d’objectifs <strong>et</strong> <strong>de</strong>sdifférents publics concernés tel qu’il est mesuré actuellement. Un <strong>de</strong>uxième travail pour leschercheurs est d’accompagner les déci<strong>de</strong>urs qui démarrent <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s modulespar <strong>de</strong>s recherches-action procédant par questionnement <strong>de</strong> leurs critères <strong>de</strong> choix,établissement <strong>de</strong> scenarii prospectifs, mesures <strong>et</strong> bilans.Le problème comporte aussi une dimension technique très importante à propos du système<strong>de</strong> mesure : En eff<strong>et</strong>, les objectifs éducatifs sont à mesurer par <strong>de</strong>s perceptions d’autoefficacitévis-à-vis <strong>de</strong>s capacités concernées, <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s croyances à m<strong>et</strong>tre enrelation avec <strong>de</strong>s comportements résultants observables en situation. Le caractèrenécessairement contextualisé <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> comportements nécessite une très gran<strong>de</strong>série d’observations dans <strong>de</strong>s situations voisines avec <strong>de</strong>s apprenants comparables avant <strong>de</strong>pouvoir i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s régularités <strong>de</strong> comportements. S’il existe <strong>de</strong>s invariants repérables, onpourrait ensuite établir <strong>de</strong>s répertoires <strong>de</strong> comportements-types utilisables sur le terrain. Ilsperm<strong>et</strong>traient d’ai<strong>de</strong>r les éducateurs <strong>et</strong> partenaires impliqués à accompagner efficacementles apprenants au long <strong>de</strong> l’expérience, à produire <strong>de</strong>s évaluations équitables in fine <strong>et</strong> par
123ricoch<strong>et</strong>, à ai<strong>de</strong>r les apprenants à prendre conscience <strong>de</strong>s objectifs à atteindre dès ledémarrage <strong>et</strong> <strong>de</strong>s progrès réalisés in fine. Sur ces points, on peut proposer <strong>de</strong>s recherchesactiondont le but serait <strong>de</strong> construire ces référentiels avec l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs impliquésau sein une communauté éducative volontaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> tester la manière dont les acteurs(éducateurs, partenaires <strong>et</strong> apprenants) s’en servent effectivement pour accompagner laprogression <strong>et</strong> évaluer in fine les progrès réalisés.M<strong>et</strong>tre en place <strong>de</strong> tels référentiels d’indicateurs <strong>de</strong> performance sur le terrain comporteenfin nécessairement une dimension éthique.Comment rester vigilant pour ne pas aboutir au contraire <strong>de</strong>s finalités visées ?Il s’agit <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quels sont les objectifs réalistes <strong>et</strong> acceptables du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>sapprenants concernés. Nous avons longuement expliqué en fin <strong>de</strong> première partie que celaexige un grand discernement <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s communautés éducatives face au dangerd’exposer <strong>de</strong>s jeunes trop uniformément ou trop précocement à la prise <strong>de</strong> risque, laresponsabilité <strong>et</strong> l’incertitu<strong>de</strong>, ce qui pourrait conduire à l’eff<strong>et</strong> inverse <strong>de</strong> celui qui estrecherché. Ce constat nous a conduits à formuler un certain nombre <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vigilanceconcernant la formulation <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> performance à observer en situation :V1) Il faut veiller à ce que les critères <strong>de</strong> performance restent dans la zone <strong>de</strong>développement proximal <strong>de</strong>s jeunes concernés,V2) Il faut veiller à ce que les critères <strong>de</strong> performance soient accessibles à tous lesjeunes engagés dans l’activité,V3) Il faut veiller à ce que les critères <strong>de</strong> performance priorisent la finalitéd’apprentissage par rapport à la finalité <strong>de</strong> création <strong>de</strong> valeur économique,V4) Il faut veiller à ce que les critères <strong>de</strong> performance puissent être modulés enfonction <strong>de</strong>s acquis <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s participants.Comment ces points <strong>de</strong> vigilance sont-ils formulés <strong>et</strong> régulés effectivement sur le terrain ? Lamanière dont ils sont explicités puis régulés (ou non) par une communauté éducative donnéeest une fac<strong>et</strong>te nécessaire du programme <strong>de</strong> recherche-action proposé. Compte tenu <strong>de</strong> lacomplexité <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre, <strong>de</strong> son caractère dynamique, <strong>de</strong> sa dimensionidéologique 91 , émotionnelle 92 <strong>et</strong> politique 93 , nous pouvons faire l’hypothèse que ces91 Les croyances <strong>et</strong> valeurs entrepreneuriales formulées par Gibb (goût pour l’indépendance, méfiance vis-à-vis <strong>de</strong> labureaucraité, autodidaxie, sens <strong>de</strong> l’appartenance, croyance que les efforts personnels <strong>et</strong> le travail intense seront récompensés,conviction <strong>de</strong> pouvoir changer le mon<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> croyances, orientation vers l’action, valeur <strong>de</strong>s arrangements informels, duréseau (know-who) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la confiance, croyance dans la liberté d’agir, valeur <strong>de</strong> l’individu <strong>et</strong> la communauté plus que <strong>de</strong> l’Etat)traduisent une posture (Perrenoud, 2001), c'est-à-dire une certaine forme <strong>de</strong> rapport au mon<strong>de</strong>, au travail, au savoir, à lasociété92 On a vu qu’un ensemble d’émotions positives (confiance, optimisme, fierté, enthousiasme…) ou négatives (appréhension,pru<strong>de</strong>nce, doute, embarras…) sont sollicitées dans le rapport au risque, à la complexité, la responsabilité <strong>et</strong> l’incertitu<strong>de</strong>caractéristiques <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre. Tolérer <strong>et</strong> faciliter l’expression <strong>de</strong> ces émotions chez les apprenants exige <strong>de</strong> la part<strong>de</strong>s accompagnants, une capacité à entrer en empathie avec les émotions <strong>de</strong>s apprenants, mais aussi à bien connaitre <strong>et</strong>maîtriser les leurs. Nous pouvons faire l’hypothèse que les vigilances que nous exprimons ont <strong>de</strong>s liens avec les émotions <strong>de</strong>saccompagnants vis-à-vis <strong>de</strong>s risques, <strong>de</strong> la complexité, <strong>de</strong> la responsabilité <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong>.
- Page 1 and 2:
1DOSSIER EN VUE DE L’OBTENTION DU
- Page 3 and 4:
3RemerciementsEcrire et méditer su
- Page 5 and 6:
52ème partie - Eduquer l’esprit
- Page 7 and 8:
7Introduction : Relecture de mon pa
- Page 9 and 10:
9A - L’esprit d’entreprendre, m
- Page 11:
11Et il existe de réels freins dan
- Page 14 and 15:
14construction au cours du temps ?
- Page 16 and 17:
16notamment dans les stages supervi
- Page 18 and 19:
18pour que l’expérience soit eff
- Page 20 and 21:
20La concurrence entre des logiques
- Page 22 and 23:
221ère partie - Définir les objec
- Page 24 and 25:
24A - L’ambiguïté des recommand
- Page 26 and 27:
26intention de créer une entrepris
- Page 28 and 29:
Le référentiel français qui vien
- Page 30 and 31:
30n’est aucunement garanti ni exp
- Page 32 and 33:
32Lécuyer, (1994), le concept de s
- Page 34 and 35:
34plus sophistiquées et des liens
- Page 36 and 37:
36de la personne : ses intentions,
- Page 38 and 39:
38(résolution de problèmes comple
- Page 40 and 41:
40résume le modèle d’intention
- Page 42 and 43:
42Figure 6. Théorie de l’essai d
- Page 44 and 45:
44DimensionBiais deperceptionEmotio
- Page 46:
46occasionne à chaque fois une red
- Page 49 and 50:
49plus en plus complexes et entreti
- Page 51 and 52:
51autodidacte australien sur le suj
- Page 53 and 54:
53l’objet d’un processus d’ap
- Page 55 and 56:
55Figure 8. Objectifs de formation
- Page 57 and 58:
57entreprenante à cause de cette s
- Page 59 and 60:
59Figures 9. Dynamique de construct
- Page 61 and 62:
61la préparation des différentes
- Page 63 and 64:
63progressives adaptées et des cri
- Page 65 and 66:
65organisationnelles…) dans leur
- Page 67 and 68:
67(Verzat, 2010 :36). Mais l’espr
- Page 69 and 70:
69d’un refoulement inconscient d
- Page 71 and 72: 71Alors que faire ? Existe-t-il des
- Page 73 and 74: 732ème partie - Eduquer l’esprit
- Page 75 and 76: 75Rajhastan, en Jordanie et en Egyp
- Page 77 and 78: 77les rendre efficaces (Pittaway et
- Page 79 and 80: 79Les critiques adressées au syst
- Page 81 and 82: 81possibles (par exemple les écono
- Page 83 and 84: 83recrues, des compétences transve
- Page 85 and 86: 85plus dans une position de contrô
- Page 87 and 88: 87De même, Fayolle et Gailly (2009
- Page 89 and 90: 89convergente. Les principes géné
- Page 91 and 92: 91Principe 2 : Encourager, guider e
- Page 93 and 94: 93Principe 3 : Apprendre en groupe
- Page 95 and 96: 95actuels et à la difficulté à d
- Page 97 and 98: 97Une originalité de l’approche
- Page 99 and 100: 99méthodes appropriées à une sit
- Page 101 and 102: 101d’années le concept et le fon
- Page 103 and 104: 103Par ailleurs, il faut noter que
- Page 105 and 106: 105La visée actuelle du primaire a
- Page 107 and 108: 107importantes que d’autres, il e
- Page 109 and 110: 109incite à penser que la mise en
- Page 111 and 112: 111universitaire et de l’analyse
- Page 113 and 114: 113personnellement les étudiants q
- Page 115 and 116: 115Dans notre expérience selon les
- Page 117 and 118: 117sein de la communauté éducativ
- Page 119 and 120: 119fondamentale d’améliorer le s
- Page 121: 121d’objectifs éducatifs inter-r
- Page 125 and 126: 125mettre en œuvre. D’un côté,
- Page 127 and 128: 127de besoins des apprenants (techn
- Page 129 and 130: 129négligée. Même si un champ en
- Page 131 and 132: 131Comment faire coopérer monde ac
- Page 133 and 134: 133équation : D’une part, recour
- Page 135 and 136: 135Centrale de Lille pour la mise e
- Page 137 and 138: 137Liste des annexes1. VERZAT, C. (
- Page 139 and 140: 13936. BOURGEOIS, E. (2006) Les th
- Page 141 and 142: 141Journal of Entrepreneurial Behav
- Page 143 and 144: 143http://www.unige.ch/fapse/SSE/te
- Page 145 and 146: 145CARRE, P., MOISAN A., La formati