116formulée par Winnicot (1975). Le jeu offre en eff<strong>et</strong> un espace bienveillant <strong>et</strong>stimulant qui a permis aux étudiants <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong> manière intuitive, nonrationnalisée, tacite, <strong>de</strong> nouvelles manières <strong>de</strong> s’y prendre en groupe (bonnespratiques <strong>de</strong> créativité, d’organisation du travail <strong>et</strong> <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>groupe) puis d’en prendre conscience après avoir joué. (Verzat, 2009b, Verzat,Fayolle <strong>et</strong> Byrne, 2009).Ces enseignements sont-ils transposables dans le cas d’une école primaire ou secondairedont nous n’avons pas l’expérience ? Nous pouvons supposer qu’au moins quatre <strong>de</strong>s cinqrisques i<strong>de</strong>ntifiés dans le supérieur se présenteraient aussi dans le cas <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s d’élèves enpartenariat avec <strong>de</strong>s milieux économiques locaux. Le risque <strong>de</strong> sous-traitance <strong>et</strong> d’exécutionsont en eff<strong>et</strong> bien i<strong>de</strong>ntifiés par Surlemont <strong>et</strong> Kearney. Les risques <strong>de</strong> récréation <strong>et</strong> <strong>de</strong> horsjeunous semblent assez universels <strong>et</strong> bien au cœur <strong>de</strong> toute régulation pédagogique, mêmesi les enseignants n’aiment pas toujours en parler. Le risque d’académisme est probablementle moins fort aux niveaux secondaire <strong>et</strong> primaire qui n’ont pas d’enjeu <strong>de</strong> recherche. Vis-à-vis<strong>de</strong> ces risques, on peut faire l’hypothèse que les trois types d’instruments que nous avonstestés dans l’enseignement supérieur pourraient y être transposés en étant un peu inventifs :système d’évaluation pluri-critères, rôles d’accompagnement différenciés <strong>et</strong>complémentaires, expériences transitionnelles parallèles.Nous croyons à la lumière <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> réforme à l’Ecole Centrale <strong>de</strong> Lille, qu’uneréforme est possible à l’échelle d’un établissement, pour peu qu’il dispose d’une p<strong>et</strong>itemarge d’autonomie vis-à-vis du programme, <strong>de</strong> l’emploi du temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>spersonnels. Il s’agit d’abord d’inclure <strong>de</strong>s plages proj<strong>et</strong>s dans l’emploi du temps <strong>de</strong>sapprenants, au lieu <strong>de</strong> penser que c’est du travail à faire <strong>de</strong> manière autonome en <strong>de</strong>hors dutemps scolaire <strong>et</strong> sans aucun encadrement, comme le cas <strong>de</strong>s exposés au primaire parexemple. Deuxièmement, il faut y engager quelques moyens incitatifs pour les enseignantsen fonction <strong>de</strong> leur système <strong>de</strong> rémunération actuel (par exemple <strong>de</strong>s heures aussi bien voirelégèrement mieux rémunérées que pour un cours classique) <strong>et</strong> les former àl’accompagnement. On peut aussi trouver <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> manœuvre supplémentaires enformant <strong>et</strong> supervisant <strong>de</strong>s apprenants plus âgés pour qu’ils accompagnent <strong>de</strong>s plus jeunes.Si l’on commence par les enseignants <strong>et</strong> les apprenants les plus volontaires <strong>et</strong> qu’on en faitune belle promotion au sein <strong>de</strong> l’établissement, l’enthousiasme pourrait même être <strong>de</strong> lapartie <strong>et</strong> fournir quelques raisons <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> la désespérance <strong>de</strong> certaines classes actuelles !Il s’agit bien d’une véritable démarche <strong>de</strong> changement avec <strong>de</strong>s dimensionsorganisationnelles (nouveaux rôles à m<strong>et</strong>tre en place, évolution du planning, moyensd’incitation, dispositifs pédagogiques spécifiques, systèmes d’évaluation nouveaux,formation <strong>de</strong>s enseignants, budg<strong>et</strong>s d’amorçage, locaux…) <strong>et</strong> un soubassement culturelimmense (reconnaissance <strong>et</strong> respect <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> professionnalité <strong>de</strong> l’autre, négociation<strong>de</strong>s places au sein <strong>de</strong> la relation avec les étudiants, constitution d’équipes, augmentation <strong>de</strong>stensions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s zones d’incertitu<strong>de</strong>s …). L’examen <strong>de</strong>s différentes sources <strong>de</strong> motivation <strong>de</strong>senseignants mais aussi <strong>de</strong>s freins <strong>et</strong> <strong>de</strong>s risques liés aux partenariats avec le milieuéconomique font ressortir la nécessité <strong>de</strong> créer les conditions d’un apprentissage collectif au
117sein <strong>de</strong> la communauté éducative élargie constituée <strong>de</strong>s enseignants, <strong>de</strong>s apprenants <strong>et</strong> <strong>de</strong> ladirection <strong>de</strong> l’établissement en relation avec ses parties-prenantes.Nous r<strong>et</strong>rouvons ici la démarche <strong>de</strong> changement par apprentissage préconisée dans la miseen œuvre <strong>de</strong>s pédagogies actives (Verzat <strong>et</strong> Garant, 2010), <strong>de</strong> même que la démarche <strong>de</strong>proj<strong>et</strong> d’établissement largement analysée par Perrenoud (2001:b), ainsi que la proposition<strong>de</strong> démarche <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> Surlemont <strong>et</strong> Kearney (2009). Dans une telle démarche, toutreste à construire. Les difficultés liées à l’intercompréhension entre mon<strong>de</strong> entrepreneurial<strong>et</strong> mon<strong>de</strong> enseignant restent vives <strong>et</strong> tenaces. La coopération entre enseignants au sein d’unétablissement scolaire constitue déjà en elle-même une nouvelle culture professionnelle quin’a rien d’acquis (Perrenoud, 1996 :116). Les instances mandantes <strong>de</strong>s écoles (ministères,réseaux, instances d’accréditation) qui attribuent <strong>de</strong>s budg<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s moyens doivent m<strong>et</strong>treen place <strong>de</strong> nouvelles formes <strong>de</strong> négociation <strong>et</strong> <strong>de</strong> contrôle autour <strong>de</strong> marges <strong>de</strong> manœuvreélargies pour les établissements… Enfin, il subsiste une belle inconnue que nous avons peuexaminée faute <strong>de</strong> données : Quels seraient les avantages d’une telle démarche perçus parles entrepreneurs eux-mêmes ? Quels moyens, quelle disponibilité sont-ils prêts àaccor<strong>de</strong>r vis-à-vis d’une mission qui n’est, à première vue, pas la leur ? En échange <strong>de</strong> quellescontreparties ? Une gran<strong>de</strong> discussion <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait à être menée aussi sur ce point si l’onparle <strong>de</strong> coopération entre les <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s…Finalement, le chemin à parcourir en vue d’une éducation à l’esprit d’entreprendre apparaitfinalement loin d’être totalement balisé aujourd’hui tant dans les institutionsd’enseignement supérieur que dans les écoles primaires <strong>et</strong> secondaires. Tout au long <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>uxième partie, nous avons examiné un certain nombre d’éléments qui nous invitent àposer <strong>de</strong>s hypothèses à explorer plus avant dans <strong>de</strong>s démarches <strong>de</strong> recherche. Nous allonsles expliciter dans la conclusion générale <strong>de</strong> ce dossier.
- Page 1 and 2:
1DOSSIER EN VUE DE L’OBTENTION DU
- Page 3 and 4:
3RemerciementsEcrire et méditer su
- Page 5 and 6:
52ème partie - Eduquer l’esprit
- Page 7 and 8:
7Introduction : Relecture de mon pa
- Page 9 and 10:
9A - L’esprit d’entreprendre, m
- Page 11:
11Et il existe de réels freins dan
- Page 14 and 15:
14construction au cours du temps ?
- Page 16 and 17:
16notamment dans les stages supervi
- Page 18 and 19:
18pour que l’expérience soit eff
- Page 20 and 21:
20La concurrence entre des logiques
- Page 22 and 23:
221ère partie - Définir les objec
- Page 24 and 25:
24A - L’ambiguïté des recommand
- Page 26 and 27:
26intention de créer une entrepris
- Page 28 and 29:
Le référentiel français qui vien
- Page 30 and 31:
30n’est aucunement garanti ni exp
- Page 32 and 33:
32Lécuyer, (1994), le concept de s
- Page 34 and 35:
34plus sophistiquées et des liens
- Page 36 and 37:
36de la personne : ses intentions,
- Page 38 and 39:
38(résolution de problèmes comple
- Page 40 and 41:
40résume le modèle d’intention
- Page 42 and 43:
42Figure 6. Théorie de l’essai d
- Page 44 and 45:
44DimensionBiais deperceptionEmotio
- Page 46:
46occasionne à chaque fois une red
- Page 49 and 50:
49plus en plus complexes et entreti
- Page 51 and 52:
51autodidacte australien sur le suj
- Page 53 and 54:
53l’objet d’un processus d’ap
- Page 55 and 56:
55Figure 8. Objectifs de formation
- Page 57 and 58:
57entreprenante à cause de cette s
- Page 59 and 60:
59Figures 9. Dynamique de construct
- Page 61 and 62:
61la préparation des différentes
- Page 63 and 64:
63progressives adaptées et des cri
- Page 65 and 66: 65organisationnelles…) dans leur
- Page 67 and 68: 67(Verzat, 2010 :36). Mais l’espr
- Page 69 and 70: 69d’un refoulement inconscient d
- Page 71 and 72: 71Alors que faire ? Existe-t-il des
- Page 73 and 74: 732ème partie - Eduquer l’esprit
- Page 75 and 76: 75Rajhastan, en Jordanie et en Egyp
- Page 77 and 78: 77les rendre efficaces (Pittaway et
- Page 79 and 80: 79Les critiques adressées au syst
- Page 81 and 82: 81possibles (par exemple les écono
- Page 83 and 84: 83recrues, des compétences transve
- Page 85 and 86: 85plus dans une position de contrô
- Page 87 and 88: 87De même, Fayolle et Gailly (2009
- Page 89 and 90: 89convergente. Les principes géné
- Page 91 and 92: 91Principe 2 : Encourager, guider e
- Page 93 and 94: 93Principe 3 : Apprendre en groupe
- Page 95 and 96: 95actuels et à la difficulté à d
- Page 97 and 98: 97Une originalité de l’approche
- Page 99 and 100: 99méthodes appropriées à une sit
- Page 101 and 102: 101d’années le concept et le fon
- Page 103 and 104: 103Par ailleurs, il faut noter que
- Page 105 and 106: 105La visée actuelle du primaire a
- Page 107 and 108: 107importantes que d’autres, il e
- Page 109 and 110: 109incite à penser que la mise en
- Page 111 and 112: 111universitaire et de l’analyse
- Page 113 and 114: 113personnellement les étudiants q
- Page 115: 115Dans notre expérience selon les
- Page 119 and 120: 119fondamentale d’améliorer le s
- Page 121 and 122: 121d’objectifs éducatifs inter-r
- Page 123 and 124: 123ricochet, à aider les apprenant
- Page 125 and 126: 125mettre en œuvre. D’un côté,
- Page 127 and 128: 127de besoins des apprenants (techn
- Page 129 and 130: 129négligée. Même si un champ en
- Page 131 and 132: 131Comment faire coopérer monde ac
- Page 133 and 134: 133équation : D’une part, recour
- Page 135 and 136: 135Centrale de Lille pour la mise e
- Page 137 and 138: 137Liste des annexes1. VERZAT, C. (
- Page 139 and 140: 13936. BOURGEOIS, E. (2006) Les th
- Page 141 and 142: 141Journal of Entrepreneurial Behav
- Page 143 and 144: 143http://www.unige.ch/fapse/SSE/te
- Page 145 and 146: 145CARRE, P., MOISAN A., La formati