Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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10.07.2015 Views

nouveau texte pour une partie musicale préexistante : il s’agit des prosules de conduitsou d’organa, des motets composés à partir de clausules, ou encore des conduitscontrafacta utilisant des chansons profanes. Cependant, il reste une grande proportiondu corpus poético-musical à être élaborée sur des mélodies nouvelles, ou du moins pourlesquelles on n’a découvert aucune mélodie originale. C’est dans le groupe des conduits,polyphoniques ou monodiques, que ces créations ex nihilo sont les plus nombreuses. Orle conduit est un genre difficile à définir, surtout pour la période du tournant du XIII esiècle, si ce n’est en signalant un très fort rapport du texte latin et de la musique.Partant du principe que texte et musique sont élaborés de concert comme deuxparties d’un même projet, les compositions du corpus poético-musical procèdent desavoir-faire multiples touchant à la composition mélodique, la maîtrise de la languelatine et des techniques rhétoriques propres à l’écriture en vers rythmiques. Comment larelation entre les modes et méthodes propres aux domaines du texte ou de la mélodie semanifeste-t-elle et quelles sont les intentions qui les gouvernent ? Texte et musiqueobéissent à une démarche commune qu’il faut chercher à comprendre comme une seuleet même poétique dont les modes opératoires peuvent être communs bien que diversifiés.Si le texte peut être compris en terme de rhétorique, alors la composition musicale doit,elle aussi, faire l’objet d’une telle analyse. Des questions se posent alors : comment larhétorique proprement musicale est-elle manifeste ? Est-elle dépendante de celle dutexte ou trouve-t-elle une expressivité qui s’ajoute et complète celle du texte ?L’élaboration du corpus implique l’utilisation de techniques, l’application de figures quisont à découvrir dans les œuvres.L’intérêt du corpus de Philippe le Chancelier ne réside pas seulement dans sonattribution à un seul auteur, même si le fait est unique pour la période concernée. Lepersonnage est aussi prolixe dans d’autres domaines du discours. La relation entre lecorpus musical et le reste de sa production est un domaine vaste qui a déjà fait l’objetd’explorations ponctuelles mais intéressantes. Les liens ne sont pourtant pas immédiats.Philippe le Chancelier ne pratique pas la citation d’un genre à l’autre et ne fait nimélange ni confusion qui permettraient de montrer une communauté de pensée etd’auteur évidente. Il faut donc chercher plus en profondeur, dans les modes de penséeset les habitudes de construction des discours respectifs, d’éventuelles traces d’uneidentité de milieu, d’auteur ou de perspective. Effectuer une telle recherche surl’ensemble de l’œuvre théologique et homilétique et l’ensemble du corpus poético-9

nouveau texte pour une partie musica<strong>le</strong> préexistante : il s’agit des prosu<strong>le</strong>s de conduitsou d’organa, des mot<strong>et</strong>s composés à partir de clausu<strong>le</strong>s, ou encore des conduitscontrafacta utilisant des chan<strong>son</strong>s profanes. Cependant, il reste une grande proportiondu corpus poético-musical à être élaborée <strong>sur</strong> des mélodies nouvel<strong>le</strong>s, ou du moins pour<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s on n’a découvert aucune mélodie origina<strong>le</strong>. C’est dans <strong>le</strong> groupe des conduits,polyphoniques ou monodiques, que ces créations ex nihilo <strong>son</strong>t <strong>le</strong>s plus nombreuses. Or<strong>le</strong> conduit est un genre diffici<strong>le</strong> à définir, <strong>sur</strong>tout pour la période du tournant du XIII esièc<strong>le</strong>, si ce n’est en signalant un très fort rapport du texte latin <strong>et</strong> de la musique.Partant du principe que texte <strong>et</strong> musique <strong>son</strong>t élaborés de concert comme deuxparties d’un même proj<strong>et</strong>, <strong>le</strong>s compositions du corpus poético-musical procèdent desavoir-faire multip<strong>le</strong>s touchant à la composition mélodique, la maîtrise de la languelatine <strong>et</strong> des techniques rhétoriques propres à l’écriture en vers rythmiques. Comment larelation entre <strong>le</strong>s modes <strong>et</strong> méthodes propres aux domaines du texte ou de la mélodie semanifeste-t-el<strong>le</strong> <strong>et</strong> quel<strong>le</strong>s <strong>son</strong>t <strong>le</strong>s intentions qui <strong>le</strong>s gouvernent ? Texte <strong>et</strong> musiqueobéissent à une démarche commune qu’il faut chercher à comprendre comme une seu<strong>le</strong><strong>et</strong> même poétique dont <strong>le</strong>s modes opératoires peuvent être communs bien que diversifiés.Si <strong>le</strong> texte peut être compris en terme de rhétorique, alors la composition musica<strong>le</strong> doit,el<strong>le</strong> aussi, faire l’obj<strong>et</strong> d’une tel<strong>le</strong> analyse. Des questions se posent alors : comment larhétorique proprement musica<strong>le</strong> est-el<strong>le</strong> manifeste ? Est-el<strong>le</strong> dépendante de cel<strong>le</strong> dutexte ou trouve-t-el<strong>le</strong> une expressivité qui s’ajoute <strong>et</strong> complète cel<strong>le</strong> du texte ?L’élaboration du corpus implique l’utilisation de techniques, l’application de figures qui<strong>son</strong>t à découvrir dans <strong>le</strong>s œuvres.L’intérêt du corpus de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> ne réside pas seu<strong>le</strong>ment dans <strong>son</strong>attribution à un seul auteur, même si <strong>le</strong> fait est unique pour la période concernée. Leper<strong>son</strong>nage est aussi prolixe dans d’autres domaines du discours. La relation entre <strong>le</strong>corpus musical <strong>et</strong> <strong>le</strong> reste de sa production est un domaine vaste qui a déjà fait l’obj<strong>et</strong>d’explorations ponctuel<strong>le</strong>s mais intéressantes. Les liens ne <strong>son</strong>t pourtant pas immédiats.<strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> ne pratique pas la citation d’un genre à l’autre <strong>et</strong> ne fait nimélange ni confusion qui perm<strong>et</strong>traient de montrer une communauté de pensée <strong>et</strong>d’auteur évidente. Il faut donc chercher plus en profondeur, dans <strong>le</strong>s modes de pensées<strong>et</strong> <strong>le</strong>s habitudes de construction des discours respectifs, d’éventuel<strong>le</strong>s traces d’uneidentité de milieu, d’auteur ou de perspective. Effectuer une tel<strong>le</strong> recherche <strong>sur</strong>l’ensemb<strong>le</strong> de l’œuvre théologique <strong>et</strong> homilétique <strong>et</strong> l’ensemb<strong>le</strong> du corpus poético-9

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