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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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l’œuvre philosophique du <strong>Chancelier</strong> qui ouvrent la thèse <strong>son</strong>t très comp<strong>le</strong>ts. Bien queces éléments soient connus depuis l’édition de la Summa de bono par Niklaus Wicki, i<strong>le</strong>st parfaitement uti<strong>le</strong> d’en faire <strong>le</strong> récit détaillé, en insistant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s événements <strong>et</strong>circonstances dont certaines compositions <strong>son</strong>t <strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t.L’auteur s’intéresse dans un premier temps aux conduits (chapitres 2 <strong>et</strong> 3). Enresituant certaines allusions historiques présentes dans <strong>le</strong>s textes dans la biographiefournie du <strong>Chancelier</strong>, Thomas Payne parvient à dater certains conduits, qui constituentainsi un sous-ensemb<strong>le</strong> de « conduits datab<strong>le</strong>s », s’étalant entre 1187 <strong>et</strong> 1236. Ces onzeconduits « datab<strong>le</strong>s » isolés (dont sept seu<strong>le</strong>ment <strong>son</strong>t des attributions par <strong>le</strong>s sourcesmédiéva<strong>le</strong>s) font l’obj<strong>et</strong> d’une analyse stylistique littéraire <strong>et</strong> musica<strong>le</strong> à partir delaquel<strong>le</strong> l’auteur tente de dégager <strong>le</strong>s grandes lignes d’une évolution du genre duconduit 153 . Il souhaite par ce biais poursuivre <strong>le</strong> travail entamé par Ernest Sanders àpropos des conduits polyphoniques 154 . Sur l’échantillon datab<strong>le</strong> observé, il est apparuque l’usage de la cauda n’est pas attesté <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s conduits <strong>le</strong>s plus anciens (avant 1180) <strong>et</strong>qu’il devient courant après 1189. De plus, une fois apparues, <strong>le</strong>s caudae deviennent deplus en plus élaborées dans <strong>le</strong>ur construction, faisant preuve d’une véritab<strong>le</strong> évolutionstylistique.Pour sa propre démonstration, Thomas Payne travail<strong>le</strong> à partir de tous <strong>le</strong>sconduits datab<strong>le</strong>s rapportés dans <strong>le</strong>s sources de Notre-Dame (soit 32 compositions), eninsistant bien sûr <strong>sur</strong> ceux de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong>. Dans <strong>le</strong> cours de l’analyse,différents paramètres stylistiques <strong>son</strong>t appliqués, <strong>et</strong> la répartition chronologique desconduits datab<strong>le</strong>s donne ainsi <strong>le</strong>s grandes lignes d’une évolution du sty<strong>le</strong> <strong>sur</strong> unepériode allant de 1170 à 1236. Ainsi <strong>le</strong> critère de l’organisation strophique du texte<strong>et</strong>/ou de la musique, certains schémas poétiques connus, <strong>le</strong>s formes issues de la lyriqu<strong>et</strong>rouvère, la présence ou l’absence de mélismes, la monodie ou la polyphonie, ou encorela clarté rythmique de la notation <strong>son</strong>t autant d’éléments qui, en se raréfiant ou segénéralisant dans <strong>le</strong> corpus observé, perm<strong>et</strong>tent de construire une trame stylistique. Lesconclusions auxquel<strong>le</strong>s l’étude mène <strong>son</strong>t <strong>le</strong>s suivantes : <strong>le</strong>s conduits <strong>le</strong>s plus anciens<strong>son</strong>t plus redevab<strong>le</strong>s de la chan<strong>son</strong> profane (forme strophique, métrique, présence derefrain, syllabisme) que <strong>le</strong>s pièces postérieures qui font une plus grande place auxstructures continues ou plus recherchées <strong>et</strong> aux mélismes. Les conduits monodiques153 Le chapitre 3 s’intitu<strong>le</strong> : « Po<strong>et</strong>ic Form and Musical Sty<strong>le</strong> in the Datab<strong>le</strong> Notre Dame Conductus ».154 Ernest SANDERS, « Sty<strong>le</strong> and Technique in Datab<strong>le</strong> Polyphonic Notre Dame Conductus », InMemoriam Gordon A. Ander<strong>son</strong>, vol. 2, Henryvil<strong>le</strong>-Ottawa-Binningen,1984, p. 505-530.67

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