Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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variante 130 . Pour disposer d’une simple transcription d’un motet dans l’une de sesversions, il est souvent plus simple d’utiliser les collections consacrées aux manuscrits.Toutes les sources consacrées aux motets du XIII e siècle ont été transcrites 131 . Lanotation utilisée dans ces collections mensuralistes plus tardives suscite nettementmoins de débats que dans le cas des conduits.Philippe le Chancelier a également composé quelques prosules, c’est-à-direqu’il a tropé certaines parties mélismatiques d’organa ou de conduits (caudae). Cespièces sont peu nombreuses et ne font l’objet d’aucune publication particulière. Lesprosules d’organa ne sont pas mentionnées dans l’édition monumentale de la musiquemélismatique de Notre-Dame entreprise par Edward Roesner 132 . En revanche, commeles clausules sont copiées dans les sources aux côtés des motets ou des conduits, c’estdans les éditions consacrées à ces deux genres qu’il est possible de les lire en notationmoderne 133 . Ainsi, il n’existe à l’heure actuelle aucune des compositions du corpuspoético-musical de Philippe le Chancelier qui n’ait été transcrite dans l’une ou l’autredes éditions citées.2.3.2 Philippe le Chancelier dans les travaux musicologiquesLe XIII e siècle et ses innovations musicales sont le sujet de nombreuses étudesqui témoignent de l’intérêt pour cette période centrale du Moyen Âge. Les productionsspectaculaires que sont les organa ainsi que le nombre et la subtilité des motetsexpliquent certainement la fascination des musicologues pour ce siècle qui voit seconstruire les cathédrales et s’épanouir la scolastique. Un coup d’œil sur l’ensemble dela production musicologique consacrée à cette période montre que Philippe leChancelier y est assez peu représenté. Emblématique de ce constat, l’ouvragefondamental de Craig Wright, Music and Ceremony at Notre Dame of Paris, qui, même130 Op. cit., n°36, p. 279-322.131 Gordon A. ANDERSON (éd.), Compositions of the Bamberg Manuscript, CMM 75, 1977, IDEM (éd.),Motets of the Manuscript La Clayette, CMM 68, 1975, IDEM, The Latin Compositions in Fascicules VIIand VIII of the Notre Dame Manuscript Wolfenbüttel Helmstadt 1099 (1206), 2 vol., New York, 1968.Yvonne ROKSETH (éd.), Polyphonies du XIIIè siècle, Paris, 1939.132 Edward H. ROESNER (éd.), Le Magnus Liber Organi de Notre-Dame de Paris, 6 vol., Monaco, 1993-2003.133 Gordon A. ANDERSON (éd.), The Latin Compositions… et IDEM (éd.), Notre Dame and RelatedConductus… ; Hans TISCHLER (éd.), The Earliest Motets…60

s’il traite de tout le Moyen Âge (500-1500), n’en est pas moins centré sur la période laplus faste pour la cathédrale, le XIII e siècle, offre une place très modeste à la figure dePhilippe le Chancelier. À peine cinq pages lui sont consacrées, compilant des élémentsbiographiques déjà bien connus 134 . Le travail de Thomas B. Payne qui sera évoqué à lafin de cette historiographie, est le seul à faire de Philippe de Chancelier l’objet d’uneétude complète, touchant à tous les aspects de sa production musicale. Avant cela,aucune synthèse n’avait été entreprise et il fallait aller chercher les informations leconcernant dans différents ouvrages et articles consacrés à ce que l’on longtemps appelél’« école de Notre-Dame ».Dès 1910, le musicologue allemand Friedrich Ludwig met en lumière le corpuspoétique de Philippe dans son fameux Repertorium organorum recentioris et motetorumvetussimi stili 135 . Cet ouvrage fondateur sur les organa et motets de Notre-Dame étudiesuccessivement les sources qui constituent le répertoire qu’il souhaite faire sortir del’ombre. C’est la description du manuscrit de Londres, British Library, Egerton 274, quilui permet d’évoquer l’existence de Philippe le Chancelier. Dès le titre du chapitre, lenom du Chancelier est donné mais il partage la vedette avec celui de Guillaumed’Auvergne, évêque de Paris 136 . Les différents témoignages de l’activité poétique dePhilippe le Chancelier y sont exposés par le détail, ainsi que les sources concordantesavec le manuscrit de Londres. Les 28 compositions sont ensuite décrites. Pour chacune,Ludwig fait part de toutes les informations qu’il a pu assembler. Philippe est présenté entant que poète (Dichter) sans que soit évoquée son implication possible dans la créationdes mélodies. Néanmoins, une très grande partie des connaissances concernant le corpussont déjà exposées. Ce chapitre de l’ouvrage de Friedrich Ludwig reste aujourd’huiencore l’une des présentations les plus complètes sur le corpus et ses sources. Il fait lepoint sur les attributions et donne tous les éléments qui permettent de délimiter le corpus.Les principales zones d’ombre, les attributions douteuses et les rubriquesproblématiques sont d'ores et déjà signalées. La majorité de la recherche sur Philippe le134 Craig WRIGHT, Music and Ceremony at Notre Dame of Paris 500-1500, Cambridge, 1989, p. 294-300.C’est principalement en tant que collaborateur de Pérotin que Philippe est évoqué.135 Friedrich LUDWIG, Repertorium organorum recentioris et motetorum vetustissimi stili, 3 vol., Halle,1910.136 Friedrich LUDWIG, op. cit., tome 1 A, chapitre IX, p. 243-267 : « Der Pariser Kanzler Philippus (+1236) und der Pariser Bischof Wilhelmus als Motettendichter; weitere Motetten in London Br. M. Eg.274 (LoB) ». La participation de l’évêque Guillaume à la musique de Notre-Dame ne concerneraitqu’un seul motet (In veritate comperi), selon le témoignage d’un manuscrit perdu. L’autorité dePhilippe le Chancelier sur ce texte a été rétablie par Peter DRONKE dans « The Lyrical Compositions ofPhilip the Chancellor », Studi Medievali, XXVIII (1987), p. 368.61

variante 130 . Pour disposer d’une simp<strong>le</strong> transcription d’un mot<strong>et</strong> dans l’une de sesversions, il est souvent plus simp<strong>le</strong> d’utiliser <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctions consacrées aux manuscrits.Toutes <strong>le</strong>s sources consacrées aux mot<strong>et</strong>s du XIII e sièc<strong>le</strong> ont été transcrites 131 . Lanotation utilisée dans ces col<strong>le</strong>ctions men<strong>sur</strong>alistes plus tardives suscite n<strong>et</strong>tementmoins de débats que dans <strong>le</strong> cas des conduits.<strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> a éga<strong>le</strong>ment composé quelques prosu<strong>le</strong>s, c’est-à-direqu’il a tropé certaines parties mélismatiques d’organa ou de conduits (caudae). Cespièces <strong>son</strong>t peu nombreuses <strong>et</strong> ne font l’obj<strong>et</strong> d’aucune publication particulière. Lesprosu<strong>le</strong>s d’organa ne <strong>son</strong>t pas mentionnées dans l’édition monumenta<strong>le</strong> de la musiquemélismatique de Notre-Dame entreprise par Edward Roesner 132 . En revanche, comme<strong>le</strong>s clausu<strong>le</strong>s <strong>son</strong>t copiées dans <strong>le</strong>s sources aux côtés des mot<strong>et</strong>s ou des conduits, c’estdans <strong>le</strong>s éditions consacrées à ces deux genres qu’il est possib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s lire en notationmoderne 133 . Ainsi, il n’existe à l’heure actuel<strong>le</strong> aucune des compositions du corpuspoético-musical de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> qui n’ait été transcrite dans l’une ou l’autredes éditions citées.2.3.2 <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> dans <strong>le</strong>s travaux musicologiquesLe XIII e sièc<strong>le</strong> <strong>et</strong> ses innovations musica<strong>le</strong>s <strong>son</strong>t <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> de nombreuses étudesqui témoignent de l’intérêt pour c<strong>et</strong>te période centra<strong>le</strong> du Moyen Âge. Les productionsspectaculaires que <strong>son</strong>t <strong>le</strong>s organa ainsi que <strong>le</strong> nombre <strong>et</strong> la subtilité des mot<strong>et</strong>sexpliquent certainement la fascination des musicologues pour ce sièc<strong>le</strong> qui voit seconstruire <strong>le</strong>s cathédra<strong>le</strong>s <strong>et</strong> s’épanouir la scolastique. Un coup d’œil <strong>sur</strong> l’ensemb<strong>le</strong> dela production musicologique consacrée à c<strong>et</strong>te période montre que <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong><strong>Chancelier</strong> y est assez peu représenté. Emblématique de ce constat, l’ouvragefondamental de Craig Wright, Music and Ceremony at Notre Dame of Paris, qui, même130 Op. cit., n°36, p. 279-322.131 Gordon A. ANDERSON (éd.), Compositions of the Bamberg Manuscript, CMM 75, 1977, IDEM (éd.),Mot<strong>et</strong>s of the Manuscript La Clay<strong>et</strong>te, CMM 68, 1975, IDEM, The Latin Compositions in Fascicu<strong>le</strong>s VIIand VIII of the Notre Dame Manuscript Wolfenbüttel Helmstadt 1099 (1206), 2 vol., New York, 1968.Yvonne ROKSETH (éd.), Polyphonies du XIIIè sièc<strong>le</strong>, Paris, 1939.132 Edward H. ROESNER (éd.), Le Magnus Liber Organi de Notre-Dame de Paris, 6 vol., Monaco, 1993-2003.133 Gordon A. ANDERSON (éd.), The Latin Compositions… <strong>et</strong> IDEM (éd.), Notre Dame and RelatedConductus… ; Hans TISCHLER (éd.), The Earliest Mot<strong>et</strong>s…60

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