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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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développement, l’orateur utilise certaines figures tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> similiter cadens,assimilab<strong>le</strong> à la rime des poésies rythmiques, l’anaphore puisque la formulation deprésentation de chacune des parties est volontairement identique, différentes formes del’annominatio qui perm<strong>et</strong> de passer subti<strong>le</strong>ment d’une partie à l’autre 109 . Le sermonuniversitaire qui procède par division du thème a tout intérêt à marquer avec vigueur,voire même à scander, la démarche argumentative envisagée par l’orateur. L’utilisationd’une langue rythmée à ce moment clé révè<strong>le</strong> <strong>le</strong>s intentions de clarification de la forme,nécessaire à la bonne compréhension du discours à l’audition. L’annonce du plan ainsiformulée est éga<strong>le</strong>ment faci<strong>le</strong>ment mémorisab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> prédicateur mais aussi pourl’auditeur qui peut y revenir dans <strong>le</strong> cours du sermon, pour se repérer dans l’architecturede l’ensemb<strong>le</strong>. C<strong>et</strong>te technique se rencontre éga<strong>le</strong>ment au cours du développementquand <strong>son</strong>t annoncées <strong>le</strong>s parties de la distinctio qui consiste à exploiter <strong>le</strong>s différentssens d’un même terme.La langue rythmique n’est pas utilisée dans ces seuls passages techniques. El<strong>le</strong>peut imprégner en plus ou moins grande proportion, l’ensemb<strong>le</strong> des développements. Lalangue des sermons est-el<strong>le</strong> cel<strong>le</strong> que nous transm<strong>et</strong>tent <strong>le</strong>s manuscrits ? Il est diffici<strong>le</strong>de se faire une idée précise en terme de sty<strong>le</strong> de la langue des prédicateurs, pour <strong>le</strong>srai<strong>son</strong>s inhérentes aux sources qui ont été rappelées. Cependant, on peut imaginer que<strong>le</strong>s sermons écrits pour passer à la postérité ne possèdent pas la fraîcheur de laperformance ora<strong>le</strong> mais témoignent certainement de ce que <strong>le</strong>s prédicateursconsidéraient comme une langue idéa<strong>le</strong> pour la transmission du message biblique. Àtitre d’exemp<strong>le</strong>, observons de passage emprunté au sermon <strong>sur</strong> <strong>le</strong> psaume 136, vers<strong>et</strong> 4(Quomodo cantabimus canticum domino in terra aliena) des Distinctiones superPsalterium, édité dans <strong>le</strong> volume d’annexes. La disposition du texte est ici modifiée demanière à faire ressortir <strong>le</strong>s figures de répétition <strong>et</strong> la hiérarchisation des incises :109 Voir par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> début du sermon Quomodo cantabimus édité en annexes.394

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