Philippe le Chancelier et son oeuvre : Ã©tude sur l'Ã©laboration d'une ...

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ont pour fonction de prendre l’auditoire à partie et donnent l’illusion du dialogue. Cesont les exclamations, les apostrophes ou encore les questions rhétoriques. Ces figuresfont partie des colores rhetorici qu’expliquent les manuels anciens et l’on comprendaisément leur application dans le cadre des discours juridiques. L’auteur de la Rhetoricaad Herennium définit ainsi l’exclamation : « Exclamatio est quae conficitsignificationem doloris aut indignationis alicuius per hominis aut urbis aut loci aut reicuiuspiam conpellationem 88 . » L’exclamation doit susciter l’indignation de l’auditeur etne convient qu’à des sujets grandioses. Elle va de pair avec l’apostrophe. Le texte sepoursuit par l’exposé concernant l’utilisation des phrases interrogatives. Leraisonnement interrogatif (ratiocinatio) est particulièrement adapté ad sermonemvehementer 89 . L’auditeur est tenu en haleine par l’attente des réponses.Dans les conduits, ces figures sont nombreuses. Les apostrophes au public,généralement désigné par le terme général homo, sont complétées par une énonciation àla deuxième personne du singulier :Natura duplicihomo componeris 90L’apostrophe est aussi souvent soulignée par l’utilisation de l’impératif,comme dans l’incipit du conduit Homo vide que pro te patior (n°13). Chaque strophecommence par la même apostrophe : Homo vide quid es et quid eris à la strophe 2 etHomo vide que mundi scelera à la troisième. Les pronoms personnels à la deuxièmepersonne du singulier ou du pluriel peuvent aussi faire office d’apostrophe et prendre àpartie l’auditoire de manière insistante, comme un doigt pointé avec éloquence : et vosqui me sequimini et quelques vers plus loin, at vos qui gloriamini 91 . Le conduit Clavuspungens acumine ne fait pas partie du corpus de conduit que nous avons sélectionné carl’attribution à Philippe le Chancelier n’est pas assurée par sa présence dans l’une destrois collections de ses compositions. La dernière strophe illustre pourtant si bienl’utilisation de l’apostrophe qu’il serait dommage de ne pas la citer ici :Vobis loquor pastoribus,vobis qui claves geritis,vobis qui vite luxibus88 Éd. Guy ACHARD, p. 153. Traduction : « L’exclamation permet d’exprimer un sentiment de douleur oud’indignation par une apostrophe à un homme, à une ville, à un lieu, à un objet quelconque. »89 Guy Achard traduit « au ton de la conversation », ce qui nous semble d’une teinte un peu faible.90 Suspirat spiritus (n°19), début de la strophe 2.91 Quid ultra tibi facere (n°4), dans les deux strophes supplémentaires (7 et 8) rapportées par le manuscritDa.386
claves Christi reicitis.Vos, lupi facti gregibus,menbra Christi configitis,et abutentes clavibus,claves in clavos vertitis.Les figures exclamatives sont utilisées pour augmenter l’ardeur et la vitalité del’éloquence. Elles sont extrêmement nombreuses dans les conduits, toujours placées endébut de vers et presque généralement en début de strophe. Cet emplacementstratégique pour la structure est aussi souvent celui du mélisme (cauda), dont larhétorique fonctionnelle a déjà été évoquée. En plus d’assurer le repérage de la structure,le mélisme placé sur une interjection renforce sa puissance expressive. Colère,exaspération, prière, supplication, déploration ou lamentation, les exclamations de lapoésie de Philippe le Chancelier usent d’une rhétorique codifiée pour faire entendre dessentiments exacerbés. Le tableau qui suit fait la liste des vers exclamatifs dansl’ensemble des conduits moraux :Tableau 16Les exclamations dans les conduits morauxIncipit Vers exclamatif(s) Localisation dans Caudale conduitFontis in rivulum O qui cuncta prospicisHa cum iudex veneritStrophe 7, vers 1Strophe 9, vers 1OuiOuiAd cor tuum revertere O conditio misera Strophe 2, vers 1 OuiVanitas vanitatum O nondum intellecta Strophe 3, vers 1 NonVe mundo a scandalis Ve mundo a scandalis.ve nobis ut acephalisVe quorum votis aliturVe qui gregi deficiuntHa quo se vertet vineaStrophe 1, vers 1Strophe 1, vers 2Strophe 3, vers 1Strophe 4, vers 1Strophe 5, vers 1OuiNonOuiOuiOuiQuo me vertam nescio O si roma respiceret Strophe 3, vers 1 OuiO labilis sortisO labilis sortis humane status.Ha moriens vita luxu sopitaHa miserum te nunc excipietStrophe 1, vers 1Refrain, vers 1Strophe 5, vers 7NonNonNonBonum est confidere O beati mundo corde Strophe 3, vers 1 OuiO mens cogitaO mens cogitaStrophe 1, vers 1 NonCum sit omnis carofenumo qualis quam miseraO sors gravis. o sors dura.o lex dira. quam naturaStrophe 7, vers 1-2Strophe 4, vers 1Strophe 4, vers 2NonNonNon387
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nouveau texte pour une partie music
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est donc morcelée, mais se conçoi
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objectifs des études bibliques. La
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Le sermon peut être pourvu d’une
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égard. Dans les années 1860, les
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ecommande Philippe à plusieurs sai
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2.2 L’œuvre de Philippe le Chanc
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nombre des sermons édités est tro
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conduits est ordonné selon un syst
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Hans Tischler a également entrepri
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s’il traite de tout le Moyen Âge
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En 1987, Peter Dronke propose de fa
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Orléans), ils font appel aux même
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l’œuvre philosophique du Chancel
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conduits polyphoniques. Aucune des
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sources 168 . La démarche de Nicky
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l’objet d’un développement con
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Chapitre 3 :Un corpus de conduits m
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- le motet Agmina milicie ;- Les de
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compositions se faisait de mémoire
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le dixième, c’est-à-dire l’av
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nommés « goliards ». Six conduit
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Les diverses techniques de composit
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Le rapport du texte à la musique d
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De tels procédés sont décrits da
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Quo vadis quo 2 strophes (16) 4, 6,
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participe à ce qui constitue le c
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célébrations était l’objectif
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3.4.2 Les compositions de circonsta
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Le manuscrit médiéval est un obje
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Le vers d’incipit est isolé de l
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Le premier motif ascendant (encercl
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sons du texte. Une fois de plus, la
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Philippe le Chancelier dans les con
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Chapitre 2 :Fontis in rivulumCe con
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Le texte complexe de Fontis in rivu
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aux sens. Cette entrée en matière
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Ces jeux d’écho de part et d’a
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ésonner. Le trajet descendant du r
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La strophe suivante (6) est un autr
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Pas de reposToute la première stro
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antécédentconséquentLe mélisme
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Conduit, strophes 3 et 4 Texte bibl
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Chapitre 4 :Quid ultra tibi facereC
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des sonorités. Cette rupture survi
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vers 5 (C) vers 6 (D) vers 7 (E)ver
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marcet occio, strophe 3, vers 5 et
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Chapitre 5 :Vanitas vanitatumLe con
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L’ensemble de la mélodie de ce c
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vers donne donc l’impression d’
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Chapitre 6 :Excutere de pulvereCe c
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L’octosyllabe est partagé en deu
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La ponctuation ménagée à la fin
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Cela n’est sans doute pas le but
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Chapitre 7 :Ve mundo a scandalisCe
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Il existe ainsi une certaine contin
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Animus in loculisEt in questu cura.
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finale. Cette cadence conclusive es
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Ce motif constitue un climax qui se
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La situation d’énonciation du co
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scripturaire renvoie ici certaineme
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Strophe 1ababbbba : -atusStrophe 2a
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vers, la rime interne à la césure
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On peut se demander si, dans la pra
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- strophe I : ambitus de do à ré
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encore de synthétiser les notions
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Strophe 1, vers 15 et 16 Strophe 2,
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Les deux vers qui suivent (vers 13
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Chapitre 11 :Homo qui semper moreri
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Les deux strophes mélodiques sont
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de délimiter les deux quatrains qu
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L’opposition est d’autant plus
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qui négocient la nourriture et le
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Chapitre 12 :Bonum est confidereLe
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croisées se placent de manière pr
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syllabiques et les monnayages n’e
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suivants reprennent la broderie, ma
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En effet, l’anaphore de ubi des v
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imposée par le saut d’octave ent
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Conduit strophe 3 Texte biblique R
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Chapitre 13 :Homo vide que pro te p
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Strophe 1 Strophe 2 Strophe 3Homo v
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Ce motif sert d’incipit aux vers
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- La langue qu’il emploie est sim
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M’accomplist ma volenteit ? 96L
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Le texte de la strophe 1 pour ce ve
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Les enchaînements de vers de longu
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Strophe 3Mises bout à bout, toutes
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Texte Citations scripturaires Réf
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Suspirat spiritusCe vers s’adapte
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Chapitre 1 :Rhétorique et musique1
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Dans la seconde moitié du XI e si
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Ces traités sont inspirés des tex
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