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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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diversité des sty<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des outils musicaux en fonction du cadre qu’il s’impose. Ladiversité des comportements rhétoriques <strong>et</strong> des jeux <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s structures <strong>son</strong>ores du texte,mise en évidence par <strong>le</strong>s analyses, a montré la richesse de ce travail dans <strong>le</strong> corpussé<strong>le</strong>ctionné.C<strong>et</strong>te démarche explique l’existence de textes poétiques indépendamment de<strong>le</strong>ur version musica<strong>le</strong>. Il arrive en eff<strong>et</strong> que <strong>le</strong> texte ait été composé <strong>et</strong> diffusé sansmusique, en tant que poème, avant que <strong>le</strong> compositeur n’y apporte sa contribution. Ainsi,des textes de Pierre de Blois ou encore de Gautier de Châtillon se <strong>son</strong>t trouvés pourvusde mélodies. Par rapport à l’ensemb<strong>le</strong> de la production poétique de ces deux auteurs,c<strong>et</strong>te démarche est trop minoritaire pour que l’on puisse suggérer qu’ils <strong>son</strong>t <strong>le</strong>scompositeurs de <strong>le</strong>urs propres mélodies. Le cas de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> est différent,tant la démarche musica<strong>le</strong> est au cœur de <strong>son</strong> proj<strong>et</strong> de poète moralisateur. Dans laplupart des conduits dont ceux du <strong>Chancelier</strong>, <strong>le</strong> per<strong>son</strong>nage du poète se confond aveccelui du compositeur. Le rapport est <strong>le</strong> même que <strong>le</strong>s trouvères ou <strong>le</strong>s troubadours où <strong>le</strong>mot <strong>et</strong> <strong>le</strong> <strong>son</strong> participent d’une même démarche rhétorique 81 . Les quelques contrafactaque comprend <strong>le</strong> corpus de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> <strong>son</strong>t assez significatifs à c<strong>et</strong> égard.On ne peut imaginer pour <strong>le</strong>ur part l’existence préalab<strong>le</strong> de la poésie latine. Cel<strong>le</strong>-ci abien été créée pour être chantée, dans un seul élan, sans envisager l’indépendance dunouveau texte par rapport à la musique empruntée. Dans c<strong>et</strong>te démarche, <strong>le</strong> poètecompositeurs’impose une contrainte supplémentaire en empruntant la mélodie <strong>et</strong> lastructure du texte qui doit al<strong>le</strong>r dessus <strong>et</strong> non la seu<strong>le</strong> structure poétique. Qu’il s’agissed’un contrafactum ou d’une prosu<strong>le</strong>, la démarche est la même, bien que <strong>le</strong> mou<strong>le</strong> quisert de « contrainte » soit quelque peu différent. C’est peut-être la rai<strong>son</strong> qui a déterminé<strong>le</strong> col<strong>le</strong>cteur de F à classer <strong>le</strong>s prosu<strong>le</strong>s monodiques parmi <strong>le</strong>s conduits, de la mêmemanière que <strong>le</strong>s contrafacta de chan<strong>son</strong>s profanes. Le procédé est identique <strong>et</strong> ne jurepas avec <strong>le</strong>s conduits dont la mélodie est inventée.Faire un conduit est donc avant tout une « démarche ». Le travail du poètecompositeurdes conduits peut être compris comme l’application d’un savoir-faire ou lamise en œuvre de modes opératoires. Il applique des techniques qu’il adapte <strong>et</strong> fait plierà sa fantaisie <strong>et</strong> à sa volonté un cadre qu’il s’est fixé <strong>et</strong> avec <strong>le</strong>quel il s’amuse. Chaqueœuvre a donc de nombreux points communs avec d’autres qui <strong>son</strong>t l’application des81 Voir la thèse de Christel<strong>le</strong> CHAILLOU, Faire <strong>le</strong> mot <strong>et</strong> <strong>le</strong> <strong>son</strong>, une étude <strong>sur</strong> l’art de trobar entre 1180 <strong>et</strong>1240, soutenue à l’Université de Poitiers/CESCM sous la direction d’Olivier Cullin, 2007.381

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