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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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« Mais on a indiqué plusieurs copies d’une Somme de théologie composée par c<strong>et</strong>auteur. C<strong>et</strong>te compilation scolastique est du grand nombre de cel<strong>le</strong>s qui n’ont pas été jugées dignesde voir <strong>le</strong> jour. 49 »Fér<strong>et</strong> :On en trouve encore la trace de ces a priori en 1894 sous la plume de l’abbé« Avec un caractère comme <strong>le</strong> sien, ardent, tenace, jaloux de ses droits ou de ce qu’ilcroyait ses droits, c’était la lutte <strong>sur</strong> différents terrains : lutte avec l’université dont il faisait, àl’occasion, bon marché des droits ; lutte avec <strong>son</strong> collègue de Sainte-Geneviève dont il prétendaitcontester <strong>le</strong>s prérogatives ; lutte avec <strong>le</strong>s ordres mendiants qu’il s’obstinait à exclure du corpsenseignant. 50 »C<strong>et</strong>te réputation que <strong>le</strong>s savants du XIX e sièc<strong>le</strong> semb<strong>le</strong>nt aimer décrire <strong>et</strong>propager prend sa source dans l’appréciation malveillante de certains médiévaux àl’égard de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong>. Il est avant tout connu comme l’adversair<strong>et</strong>héologique de l’évêque de Paris Guillaume d’Auvergne qui jouit d’une plus grandepopularité 51 . La querel<strong>le</strong> oppose <strong>Philippe</strong>, défenseur de la pluralité des bénéfices, àGuillaume qui souhaite limiter <strong>le</strong>s charges des dignitaires ecclésiastiques dans un soucid’intégrité. Jusqu’à sa mort, <strong>Philippe</strong>, presque seul dans ce combat, soutient sa positiondevant des assemblées qui lui deviennent hosti<strong>le</strong>s. C<strong>et</strong>te adversité lui a valu quelquesmédisances, principa<strong>le</strong>ment de la part de Thomas de Cantimpré. Le chroniqueurdominicain rapporte, entre autres, c<strong>et</strong>te anecdote assez fantaisiste : <strong>le</strong> fantôme de<strong>Philippe</strong> serait apparu à Guillaume d’Auvergne pour lui prom<strong>et</strong>tre la damnationéternel<strong>le</strong> 52 . C’est c<strong>et</strong>te réputation <strong>et</strong> cel<strong>le</strong> tout autant injustifiée d’opposant à l’entrée desordres mendiants dans l’Université qui prédomine encore au cours du XIX e sièc<strong>le</strong> <strong>et</strong>influence <strong>le</strong> jugement porté <strong>sur</strong> <strong>son</strong> œuvre 53 .C<strong>et</strong>te réputation n’a pas perduré, dès que <strong>le</strong>s sources furent réexaminées dans laseconde partie du sièc<strong>le</strong>. La découverte de la diversité des domaines dans <strong>le</strong>squels <strong>le</strong><strong>Chancelier</strong> a œuvré a peut-être déc<strong>le</strong>nché l’adoucissement des jugements portés à <strong>son</strong>49 Pierre-Claude-François DAUNOU, op. cit., p.191.50 Pierre FERET, La Faculté de théologie de Paris <strong>et</strong> ses docteurs <strong>le</strong>s plus célèbres, I, Moyen Âge, (1894),p. 232-237.51 Voir Noël VALOIS, Guillaume d’Auvergne, sa vie <strong>et</strong> ses ouvrages, Paris, 1880.52 THOMAS de CANTIMPRE, Bonum universa<strong>le</strong> de apibus, éd. George COLVENEER, Douai, 1627. Il semb<strong>le</strong>fort peu probab<strong>le</strong> que Thomas ait connu <strong>Philippe</strong> per<strong>son</strong>nel<strong>le</strong>ment. Son ouvrage est d’ail<strong>le</strong>urs bienpostérieur à la mort de <strong>Philippe</strong> (entre 1256 <strong>et</strong> 1263) ce qui peut expliquer la déformation des faitsainsi que la fantaisie avec laquel<strong>le</strong> ils <strong>son</strong>t rapportés.53 L’observation des sources <strong>et</strong> de l’attitude de <strong>Philippe</strong> à l’égard des ordres mendiants montre aucontraire des intentions plutôt bienveillantes. Voir Robert E. LERNER, « Weltk<strong>le</strong>rus und religiöseBewegung im 13. Jahrhundert, das Beispiel Philipps des Kanz<strong>le</strong>rs », Archiv für Kulturgeschichte, LI(1969), p. 94-108. Très récemment, l’auteur a complété <strong>le</strong> dossier : « Philip the Chancellor gre<strong>et</strong>s theEarly Dominicans in Paris », Archivum fratrum praedicatorum, LXXVII (2007), p. 5-17.36

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