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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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Le rô<strong>le</strong> conclusif du texte en lui-même est parfois plus diffici<strong>le</strong> à appréhender.Il arrive pourtant que sa fonction soit clairement indiquée. La dernière strophe de Ad cortuum revertere (n°3) commence par l’adverbe ergo <strong>et</strong> prévient l’auditeur del’achèvement du conduit :Ergo vide ne dormiasAppel à la vigilance, ce vers <strong>et</strong> toute la strophe signa<strong>le</strong>nt à l’auditeur ce qu’il doit r<strong>et</strong>enirdu conduit pour modifier <strong>son</strong> comportement. La même chose se reproduit à la dernièrestrophe de Cum sit omnis caro fenum (n°18), dans la version du manuscrit 39 de laBibliothèque municipa<strong>le</strong> d’Évreux :Ergo si scis qualitatemtue sortis. voluptatemcarnis. quare sequerismemento te moriturum.<strong>et</strong> post mortem id mes<strong>sur</strong>umquod hic seminaveris.En plus d’expliciter <strong>le</strong> caractère conclusif de c<strong>et</strong>te strophe, <strong>le</strong> poète indique à l’auditeurce dont il va devoir se souvenir (memento…) <strong>et</strong> lui donne la « mora<strong>le</strong> » qu’il devragarder en mémoire. L’allitération en « m » (memento, moriturum, mortem <strong>et</strong> mes<strong>sur</strong>um)perm<strong>et</strong> certainement de faciliter c<strong>et</strong>te mémorisation. La conclusion du conduit se doteainsi d’une dimension utilitaire <strong>et</strong> fonctionnel<strong>le</strong> dans une démarche moralisatriceefficace.Même lorsque ni adverbe ni locution n’informent <strong>sur</strong> la structure, il arrive que<strong>le</strong>s vers finaux forment un groupe cohérent par la forme <strong>et</strong> <strong>le</strong> sens, à tel point que l’onpeut <strong>le</strong>s comprendre comme une conclusion. La dernière strophe de O labilis sortis (n°9)se termine par c<strong>et</strong>te exclamation qui tient lieu d’exorde :Ha miserum te nunc excipi<strong>et</strong><strong>et</strong> debitis penis te puni<strong>et</strong>.Le conduit s’achève <strong>sur</strong> l’évocation du Jugement dernier avec ce distique clairementarticulé par rapport à ce qui précède. Les quatre autres strophes n’avaient nul<strong>le</strong>ment misde côté <strong>le</strong>s vers qui <strong>le</strong>s terminaient. Dans <strong>le</strong> conduit Quo vadis quo progrederis (n°10),déjà cité pour l’efficacité de ses vers introductifs, ce <strong>son</strong>t <strong>le</strong>s deux strophes qui serépondent dans <strong>le</strong>urs deux derniers vers :359

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