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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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- La mélodie ignore la figure élaborée par <strong>le</strong> texte.c- Les figures mélodiques indépendantes se superposent au texte <strong>et</strong>densifient la trame <strong>son</strong>ore.1.2 Poésie <strong>et</strong> mélodie : l’encadrement <strong>son</strong>oreLa poésie latine rythmique se caractérise par deux éléments : la prise en comptedu nombre de syllabes dans chaque vers <strong>et</strong> la rime qui <strong>le</strong> termine 46 . El<strong>le</strong> se distingue dela poésie métrique qui résulte de l’application de schémas métriques déterminés, appris<strong>et</strong> utilisés avec application 47 . Avec ces deux paramètres que <strong>son</strong>t la rime <strong>et</strong> <strong>le</strong> vers, <strong>le</strong>poète peut créer une forme, en combinant <strong>le</strong>s différentes possibilités qui s’offrent à lui.Pour comprendre <strong>le</strong> travail de composition du poète, il faut partir de la dimensionessentiel<strong>le</strong>ment ora<strong>le</strong> donc <strong>son</strong>ore de c<strong>et</strong>te poésie 48 . Sa vocalisation <strong>et</strong> sa performancerévè<strong>le</strong>nt pour l’oreil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s choix <strong>et</strong> <strong>le</strong>s intentions du poète. Les manuscrits littéraires desconduits ne font généra<strong>le</strong>ment pas apparaître la structure des vers. Les textes souvent<strong>son</strong>t notés de manière continue, sans r<strong>et</strong>our à la ligne entre <strong>le</strong>s vers. La hiérarchie de lastructure d’ensemb<strong>le</strong> apparaît davantage au niveau de la strophe, signalée par unemajuscu<strong>le</strong> au début du premier vers. Cela ne veut pas dire que <strong>le</strong>s copistes n’ont pasconscience de la structure interne au moment où ils réalisent <strong>le</strong> manuscrit 49 . C’est unefois <strong>le</strong>s poèmes dits ou chantés que <strong>le</strong>ur structure fait sens, de tel<strong>le</strong> sorte que <strong>le</strong> besoinn’est pas éprouvé de la faire apparaître pour <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur. La mise en musique des conduitsest donc, dans c<strong>et</strong>te perspective, un ajout de la plus haute importance, puisqu’el<strong>le</strong>participe grandement de l’existence <strong>son</strong>ore du poème 50 . Comment la mélodie se pose-t-46 JEAN de GARLANDE, Parisiana po<strong>et</strong>ria : « rithmus est con<strong>son</strong>ancia dictionum in fine similium, subcerto numero sine m<strong>et</strong>ricis pedibus ordinata. » Éd. Traugott LAWLER, v. 477, p. 160 ; traduction : « unpoème rythmique est un arrangement harmonieux de mots aux terminai<strong>son</strong>s identiques, organisé par <strong>le</strong>nombre des syllabes <strong>et</strong> non pas <strong>le</strong> mètre. »47 Il ne faut cependant pas opposer <strong>le</strong>s deux modè<strong>le</strong>s poétiques. Les frontières entre l’un <strong>et</strong> l’autre peuventêtre floues. Les schémas de la poésie métrique ont fortement influencé <strong>le</strong>s usages de la poésierythmique. Voir Dag NORBERG, Introduction à l’étude de la versification médiéva<strong>le</strong>, Stockholm, 1958.48 Comme de toute littérature médiéva<strong>le</strong>, en suivant <strong>le</strong>s perspectives de Paul ZUMTHOR, La <strong>le</strong>ttre <strong>et</strong> la voix.De la « littérature » médiéva<strong>le</strong>, Paris, 1987.49 Pasca<strong>le</strong> BOURGAIN, « Qu’est-ce qu’un vers au Moyen Âge ? », Bibliothèque de l’Éco<strong>le</strong> des chartes,CXLVII (1989), p. 231-282.50 Paul ZUMTHOR, op. cit., « Tout se passe comme si <strong>le</strong> discours poétique médiéval, en deçà de ses formeslinguistiques, ou par-delà, en deçà de l’idéologie plus ou moins diffuse qu’il sert, comportait unélément quasi métaphysique, pénétrant toute paro<strong>le</strong> mais inexprimé autrement que dans <strong>le</strong> ton, <strong>le</strong>timbre, l’amp<strong>le</strong>ur, <strong>le</strong> jeu du <strong>son</strong> vocal. D’où l’importance du chant comme facteur poétique. », p. 149.344

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