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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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La seconde proposition musica<strong>le</strong> est moins expressive que la première qui insiste <strong>sur</strong> <strong>le</strong>sol’ dès <strong>le</strong> début du premier vers. Ni <strong>le</strong>s rimes (loculos, saculos, oculos), ni l’adjectifplacé en anaphore (centum) ne <strong>son</strong>t prétexte à une répétition mélodique ou à une figuremusica<strong>le</strong>. Pourtant, quelques vers auparavant, dans la même strophe, une autre anaphoreavait fait l’obj<strong>et</strong> d’un traitement mélodique en gradatio (l’exemp<strong>le</strong> a été redonné auparagraphe précédent).Il n’y a donc pas de système rhétorique qui incite à faire correspondre <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>sdu texte <strong>et</strong> <strong>le</strong>s moyens musicaux. Le compositeur choisit de m<strong>et</strong>tre en va<strong>le</strong>ur certainesdes figures <strong>et</strong> de laisser de côté <strong>le</strong>s autres. Tout comme l’utilisation des colores s’avèreassez me<strong>sur</strong>ée, cel<strong>le</strong> des figures mélodiques révè<strong>le</strong> un souci d’économie. El<strong>le</strong>s <strong>son</strong>tparsemées, de manière assez irrégulière dans <strong>le</strong>s conduits moraux. Certains conduits encomprennent plusieurs, d’autres aucunes. Doit-on comprendre c<strong>et</strong>te attitude comme <strong>le</strong>respect des conseils de me<strong>sur</strong>e inlassab<strong>le</strong>ment répétés par <strong>le</strong>s auteurs de traitésrhétoriques ? La méfiance à l’égard des ornements, <strong>le</strong>s risques de boursouflure que <strong>le</strong>uraccumulation fait encourir <strong>son</strong>t un lieu commun, une précaution préalab<strong>le</strong> à toutdiscours théorique <strong>sur</strong> l’elocutio.Dans <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s proposés jusqu’à présent, la relation entre <strong>le</strong> procédépoétique <strong>et</strong> la construction mélodique, lorsqu’el<strong>le</strong> existe, est directe <strong>et</strong> porteimmédiatement <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s mots concernés par la figure. Ce <strong>son</strong>t par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s syllabesconcernées par l’annominatio qui portent un motif mélodique récurrent. La musiqueapparaît comme alliée au texte, bien que <strong>son</strong> indépendance soit perceptib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s casoù el<strong>le</strong> ignore <strong>le</strong>s colores du texte. Autre preuve de l’indépendance de la mélodie, <strong>le</strong>scaudae <strong>son</strong>t des passages sine littera où la musique est libre de s’organiser <strong>et</strong> où l’onconstate un grand nombre de figures (rep<strong>et</strong>itio ou gradatio). Les exemp<strong>le</strong>s qui vontsuivre tendent à montrer un rapport moins immédiat du texte <strong>et</strong> de la musique.L’observation des mélodies peut effectivement re<strong>le</strong>ver des constructions identiques àcel<strong>le</strong> des figures, là où <strong>le</strong> texte n’en exige a priori aucune.341

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