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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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L’anaphore d’adjectifs ou de noms est plus rare. Dans la plupart des cas observés, el<strong>le</strong>intervient au moment d’une citation. Par exemp<strong>le</strong>, dans la troisième strophe de Nitimurin v<strong>et</strong>itum (n°12), <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> imite la citation de Sénèque 29 dans <strong>le</strong>s vers quisuivent en reprenant l’adjectif sera :Sera parsymoniaest in fundo loculi.sera penitentiacum clauduntur oculi.Les autres figures de mots évoquées dans <strong>le</strong>s traités, tel<strong>le</strong>s que la conversio, lacomp<strong>le</strong>xio ou l’epanados, <strong>son</strong>t moins fréquentes que la rep<strong>et</strong>itio dans <strong>le</strong>s textes desconduits moraux. La conversio est l’inverse de l’anaphore : c’est <strong>le</strong> dernier mot de laphrase qui est répété. Dans <strong>le</strong> cas des cours vers rimés de la poésie des conduits, <strong>le</strong>procédé revient à utiliser un mot identique pour la rime, ce qui ne se produitqu’exceptionnel<strong>le</strong>ment. Quelques rares cas de comp<strong>le</strong>xio (un même mot commence <strong>et</strong>termine une phrase) ont pu être re<strong>le</strong>vés, si l’on accepte une interprétation large de lafigure. Aucun exemp<strong>le</strong> d’epanados (figure répétitive <strong>et</strong> inversée) n’a été constaté. Peutêtre<strong>le</strong> cadre des vers, généra<strong>le</strong>ment assez courts, est-il suffisamment contraignant <strong>et</strong>riche de jeux <strong>son</strong>ores pour que <strong>le</strong> poète ne ressente <strong>le</strong> besoin d’orner <strong>le</strong> texte deconstructions répétitives comp<strong>le</strong>xes. Dans beaucoup de conduits, <strong>le</strong> jeu de récurrence<strong>son</strong>ore de la rime <strong>et</strong> <strong>le</strong> rythme des mots dans <strong>le</strong>s vers semb<strong>le</strong>nt suffire. Jean de Garlandesigna<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s figures rhétoriques <strong>son</strong>t utilisées dans <strong>le</strong> rithmus tout comme en poésiemétrique. Cependant, <strong>le</strong> nombre de figures qu’il cite est assez restreint <strong>et</strong> correspondbien à cel<strong>le</strong>s que l’on relève dans la poésie des conduits de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> 30 .Parmi <strong>le</strong>s figures citées par Jean de Garlande à propos de la poésie rythmique,l’annominatio ou paronomase est cel<strong>le</strong> que l’on rencontre <strong>le</strong> plus fréquemment. Cesfigures de <strong>son</strong>s qui produisent des eff<strong>et</strong>s comparab<strong>le</strong>s à la rime consistent à utiliser des29 SÉNÈQUE, Epistulae Mora<strong>le</strong>s ad Lucilium, LI, 1, §5: « Nam ut visum est maioribus nostris, seraparsimonia in fundo est ».30 « Item colores r<strong>et</strong>horici necessarii sunt in rithmo sicut in m<strong>et</strong>ro, <strong>et</strong> isti precipue: Similiter Desinens,Compar in Numero Sillabarum, Annominatio <strong>et</strong> eius species, Traductio, Exclamatio, Rep<strong>et</strong>itio »,éd. Traugott LAWLER, p. 174. Traduction : « Les figures rhétoriques <strong>son</strong>t aussi nécessaires dans lapoésie rythmique que dans la métrique, particulièrement cel<strong>le</strong>s-ci : <strong>le</strong>s rimes, l’égalité des syllabes, laparonomase <strong>et</strong> ses espèces, <strong>le</strong> polyptoton, l’apostrophe, la répétition. »333

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