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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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on constate que l’anaphore (rep<strong>et</strong>itio ou anaphora) 23 est la plus fréquemment utilisée.La répétition d’un mot ou d’une conjonction en début de vers perm<strong>et</strong> d’assénervigoureusement <strong>le</strong> texte <strong>et</strong> <strong>son</strong> message. L’accumulation des mots <strong>et</strong> du sens frappel’oreil<strong>le</strong> <strong>et</strong> accab<strong>le</strong> l’auditoire des reproches qui lui <strong>son</strong>t adressés. Dans la Rh<strong>et</strong>orica adHerennium, l’auteur voyait déjà c<strong>et</strong>te figure comme un gain de force <strong>et</strong> de vigueur pour<strong>le</strong> discours 24 . Le corpus des vingt conduits moraux donne à entendre pas moins de 33anaphores. Dans une grande majorité des cas, la figure porte <strong>sur</strong> une conjonction donc<strong>sur</strong> la construction grammatica<strong>le</strong> des vers :Quid igitur aura te popularis.quid dignitas. quid generositas 25La troisième strophe du même conduit commence ainsi :Dum diffluis hac labe labiorum.dum solito sordescis. subitoadveni<strong>et</strong> il<strong>le</strong> sanctus sanctorum.Il arrive éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong> verbe à l’impératif soit placé en anaphore, montrant bienl’usage oratoire <strong>et</strong> péremptoire que <strong>le</strong> poète fait de c<strong>et</strong>te figure :Vide ne differasVide ne deseras 26Le même eff<strong>et</strong> exactement se r<strong>et</strong>rouve dans un autre conduit :Vide penas quibus afficior.Vide clavos quibus confodior. 27Ou encore :Dic homo res instabilis.Dic universa vanitas. 2823 Définition de Jean de Garlande : « Rep<strong>et</strong>itio est cum ab uno eodemque uerbo in rebus dissimilibus <strong>et</strong>diuersis eadem principia sumuntur », éd. Traugott LAWLER, p. 112 ; traduction : « la répétition estl’utilisation d’un même mot pour commencer des phrases différentes qui ne traitent pas du mêmesuj<strong>et</strong>. »24 « Haec exornatio cum multum uenustatis hab<strong>et</strong> tum grauitatis <strong>et</strong> acrimoniae plurimum. Quare uid<strong>et</strong>uresse adhibenda <strong>et</strong> ad ornandam <strong>et</strong> ad exaugendam orationem », éd. Guy ACHARD, p. 149-150.Traduction : « C<strong>et</strong>te figure a beaucoup d’élégance, mais <strong>sur</strong>tout énormément de puissance <strong>et</strong> devigueur. C’est pourquoi, semb<strong>le</strong>-t-il, il faut l’employer pour orner <strong>le</strong> discours <strong>et</strong> lui donner de laforce. »25 O labilis sortis humane status, n°9, strophe 2, vers 1-2.26 Homo considera, n°15, strophe 3, vers 1-2.27 Homo vide que pro te patior, n°13, strophe 1, vers 4-5. Pour insister <strong>sur</strong> la figure, <strong>le</strong> copiste de Sab arépété la majuscu<strong>le</strong> au début du vers (Vide…Vide…).28 Homo qui semper moreris, n°11, strophe 2, vers 1-2.332

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